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Aux velours de la Cour

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Message par Constance Hallebarde Sam 29 Déc 2012 - 17:50

An 29. Hiver.

Les tableaux aux dorures étincelantes ornaient les murs de pierre de ce long vestibule : des portraits de famille de la Maison des Nobles, ou des Héros anciens aux noms presque oubliés. Entre chaque cadre de longs rideaux de velours rouges ne prenaient pas un pli, raides comme des colonnes en marbre sur lesquels on pouvait discerner l'écusson de la famille Hallebarde. Leur nom empruntait la célèbre arme d'hast et leur écu avait toujours été représenté avec deux de ces lances entrecroisées où trônait au centre de la figure une fleur de lys compliquée et détaillée. Le duc Pertuy Hallebarde était réputé pour sa fortune considérable, et ses connaissances de choix parmi tout le gratin de Hurlevent. Parmi les rumeurs, on retenait surtout de lui qu'il était impitoyable et avait même participé à repousser les maçons révolutionnaires. On ne pouvait pas dire de lui qu'il était juste, simplement il aimait la place qu'il occupait au sein de la noblesse du royaume. Il gardait une amertume certaine face à la mort de la Reine, mais aussi de sa femme, décédée peu après Tiffin Ellerian Wrynn. Il n'avait jamais voulu épouser une autre femme, il resterait veuf tout le restant de sa vie, malgré les multiples avances de certaines femmes de maisons réputées à la cour.

Il avait un fils, Ozan, et il voulait le meilleur pour lui. Ce jeune homme d'une vingtaine d'années dégageait une certaine classe à en faire pâlir le plus célèbre des pirates. Toujours les toilettes les plus soignées, les velours et armures les plus couteuses. Il avait participé à une ou deux joutes de chevalier mais jamais son père n'aurait laissé son seul héritier se faire achever à la guerre, il laissait ça aux plus fous. Ozan était difficile, autant que son père, et peut-être pour cela qu'il avait du mal à choisir parmi ses prétendantes, il n'aimait pas la facilité, où les femmes si facile à corrompre pour de la monnaie sonnante et trébuchante. Aussi, de nombreuses réceptions étaient souvent organisées chez eux à Hurlevent, pour que le fils trouve chaussure à son pied. Ils tombèrent ainsi dans l'allégresse et les diners mondains dignes de rois.

Ce soir là, Ozan avançait à pas pressé à travers ce long couloir, ne faisant même plus attention au luxe qui l'entourait. Toutes ses chevalières étaient passées à ses doigts, la cape rouge tombait à la bonne hauteur à ses chevilles, et son pourpoint en velours noir venait contraster avec son teint d'un naturel pâle. Le brun déboucha sur une grande salle aux lustres ancestraux qui illuminaient les dizaines de convives. La réception s'accompagnait d'un brouhaha certain, et des rires s'échappaient entre deux plats du festin copieux et gras. Il y avait quelques chevaliers connus et reconnus qui courtisaient bien souvent pour la forme que pour le fond, d'autres manigançaient des prises de position au prochain retour du roi.
D'autres maisons moins connues étaient représentées comme les Amelar et leurs filles. Certains dégustaient avec les doigts quand le duc le faisait au bout de sa tablée. Les domestiques s'affairaient à toujours remplir les verres en vin de bon cru.

Il balaya la salle du regard, et vint s'assoir à côté de Besse Amelar, une fille qui ne disait jamais rien, timide comme pas permis. Elle était tout le contraire de sa sœur, et c'est bien souvent cela qui les distinguait l'une de l'autre. Il prit un grain de raisin, et le goba tout en regardant la brune du coin de l’œil. réservée et ne voulant pas faire honte à son père assis non loin, elle attendit qu'il parle et fasse savoir ce que l'héritier du Duc Hallebarde voulait.

"- Demoiselle de la maison Amelar, je suis heureux de vous rencontrer, enfin. La rumeur est venue des Carmines jusqu'ici. Enfin ce n'est pas pour ce fait que je viens à vous, si vous me le permettez, j'aimerai m'entretenir avec vous, puisque vous connaissez bien ma future femme." Il prit une gorgée de vin, et attendit une quelconque réaction de la jeune fille. De qui pouvait-il parler? Elle ne put que hocher noblement la tête, et le suivit dans une salle, plus petite.

Quand ils eurent terminé de bavasser, il reprit place ailleurs, complètement désintéressé de la jeune Amelar. Puis, un grand moustachu, la cape en double pan finement brodée sur le dos, fit irruption en plein milieu du repas. Le duc vint l'accueillir et fit une de ces courbettes de bon aloi pour saluer un de ses pairs. L'homme à la bonne carrure et déjà grisonnant se fit annoncer, comme il se faisait ouvrir la porte. C'était la première fois qu'il venait à une réception Hallebarde, mais du moment qu'il y avait du bon vin...Ça ne serait peut être pas la dernière.
Et tous parlaient à voix basse reconnaissant l'homme au service dans la Garde de la Belle Hurlevent.
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Message par Karven Stolen Sam 29 Déc 2012 - 18:46

Ils avançaient tous trois au travers des arbres et buissons de la forêt. La nuit était partiellement tombée, et une fine pellicule de neige venait recouvrir un sol glacé.
«Il parait que les Hallebarde organisent encore un diner, vous êtes au courant messire ?». L'homme venant de prendre la parole, Arnorld Simon's était le plus fin bretteur du domaine, il avait beaucoup appris à Karven. Pas autant que son père, certes, mais le jeune Stolen gardait en mémoire quelques bottes ravageuses appris par Simon's à utiliser en cas d'urgence.

«Je suis au courant Arnold, mais tu sais comme moi que ce genre de petite soirée me colle la nausée». Il adressa un sourire amusé à son comparse avant de brusquement tourner la tête vers la droite. Il tenait en main gauche un tromblon, déposé contre son épaule. De sa main libre, il repoussait ça et là les quelques branches lui obstruant le passage. A cet instant, il vint poser son index sur ses lèvres, intimant le silence, et pointa lentement avec ce même index tendu une direction au travers des sous-bois.
«Là, du mouvement, vint-il ajouter tout bas.
- Chacun sait ce qu'il a à faire, lança à mi-voix le troisième larron. Un homme de petite taille, portant grande barbe et longs cheveux argentés. Le ton qu'il venait d'employer ne laissait point de place au doute, et Karven, bien que son seigneur -de remplacement- et maitre, n'aurait jamais pris la peine de contredire le plus vieux chasseur du domaine ; Isaac Patterson.
- On l'abat sans sommation, oubliez pas c'qu'il a fait». Ce fut là le seul ordre de Stolen fils, tandis qu'il traversait un petit bosquet et que ses deux comparses passaient plus au large. Ils débouchèrent sur une petite clairière, au centre duquel se trouve d'habitude un petit étang légèrement recouvert de neige.

A cette époque de l'année, la glace étreint la petite étendue d'eau pour de longues semaines, l'épaisseur pouvant atteindre quelques centimètres. Le léger redoux ressenti les jours passés avait eu son effet. Au grand dam de la bête fauve piégée au dedans de l'étang.

«Haha le con, il est tombé dedans ! s'exclama Simon's, frappant dans ses mains.
- Ferme là bordel, tu vas attirer toute la forêt !» Manifestement, Patterson ne partageait pas le même enthousiasme, regardant à droite et à gauche avec tension.

Au centre du petit étang, un worgen avait une jambe -ou du moins une patte- bloquée dans l'eau gelée jusqu'en haut du cuissot. La glace brisée sous le poids de la bête l'avait pris au piège, les chairs s'étaient déchirées et s'étaient vu pénétrer de part et d'autre par les pics de glace bordant le trou. Ayant cherché à se sauver de ce guêpier, l'animal s'était considérablement entaillé la patte, une flaque de sang séché venant poindre autour du corps étendu à même la glace de la bête. De son naseau voletait une légère buée ; la bête n'était pas encore morte. Elle s'était peut être vidée, mais s'accrochait encore à la vie.

Stolen déposa le bouclier qu'il portait sur son dos, ainsi que sa lourde sacoche et son tromblon, il cherchait là à amoindrir son poids. Il s'approcha ensuite à pas mesurés de la bête, la glace craquait sous ses bottes de fourrure, mais tenait bon. Une fois tout proche, l'animal esquissa un mouvement, se mettant à geindre et montrant les crocs.
Pas de quoi effrayer le jeune guerrier, qui dégaina lentement sa lame hors du fourreau dans un sifflement métallique. Le Worgen tendit faiblement une patte, toutes griffes sorties vers l'humain emmitouflé dans ses fourrures. Karven dégagea d'un coup de botte la patte, cette dernière retombant faiblement sur l'eau gelée du petit étang.

Il prit la garde de son épée à deux mains, l'empoignant fermement à la verticale, lame pointée vers le bas. Poussant un grognement rageur, il rabattit avec force la pointe de son épée vers la nuque de la bête fauve incapable de mouvement conséquent.
L'acier frappa la chair et la traversa sans mal, venant ensuite frapper les os. Un craquement sinistre se fit sentir, jusqu'à ce que plus aucune buée ne vienne quitter les naseaux de la bête.
«Une de moins. On viendra le brûler plus tard, on trouve l'autre maintenant.» Il s'esquivait lentement de la surface d'eau gelée quand le craquement qu'il entendit lui fit lâcher une grimace.
«Merd....!» La glace céda de toutes parts, et le guerrier se retrouva immergé jusqu'aux épaules dans l'eau. Des morceaux de glace flottant encore à la surface étaient venus le frapper au crâne, mordant les chairs. Les deux acolytes du jeune Stolen réagirent prestement, s'allongeant sur le bord de la petite étendue eau et tendant fièrement leurs mains vers le bougre immergé.
Ce dernier vint attraper les paluches de ses camarades, lesquels le tirèrent férocement sans perdre un instant.

Ils s'empressèrent de sortir des couvertures de leurs sacs, et même retirer leurs propres fourrures pour venir réchauffer le corps transi par le froid de leur seigneur et maitre. Simon's prit la parole, ne pouvant guère s'empêcher de sourire.
«Alors maitre Karven ! On est pas mieux ici avec les copains qu'au chaud chez les Hallebarde ?! Il éclata de rire après avoir lâché sa pique, et donna une tape dans le dos du jeune guerrier emmitouflé dans des peaux de bêtes.
- Ta gueule Arnold...» Il adressa à son bougre d'ami un regard torve, la mâchoire serrée, tandis que tout son corps était traversé de frissons.
De son côté, Patterson était accroupi dans la neige. Il redressa la tête en crachant un peu de tabac -un adepte de la chique-.
«On a les traces d'l'autre, s'est barré par là ! On est reparti les enfants !»

Quelques instants plus tard, trois ombres bardées d'armes traversaient un sous-bois avant de disparaitre dans cette nuit d'hiver. Ils poursuivaient leur chasse tandis que d'autres profitaient de la chaleur et des bons plats d'une soirée mondaine de la Capitale.


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Message par Escarina Stolen Dim 30 Déc 2012 - 14:15

Pendant ce temps de l'autre côté d'Elwynn, au domaine Slanzar.


"- Non père! Je refuse! Je n'irai pas!" Très vindicative les sourcils froncés comme pas permis, la rousse piquait une énième colère. Son père était face à elle et soupirait, le caractère de sa fille était infernal, parfois une vraie tempête. Pourtant elle lui obéissait tout le temps, même si elle râlait, mais ce soir là son refus était catégorique.

"- Vous m'épuisez Escarina, cessez donc de faire l'enfant vous avez passé l'âge maintenant. Il va falloir le voir..." Dit l'homme de bonne stature, la voix sévère. "Nous sommes endettés, et je ne sais pas si je pourrais garder le domaine pour vous l'offrir un jour."

Il lâcha la sentence d'un coup, car oui c'était bien là une sentence pour la jeune fille. Elle le regarda un moment, alors qu'ils étaient dans le grand salon à la hauteur de plafond impressionnante, en poutres et bois magnifiques, des trophées de chasse comme des têtes de cerf ou de loup empaillées trônaient sur les murs. Des armures reconstituées et des armes de choix étaient installées sur des étals ou au mur retenus par des crochets. Un seul immense étendard était déplié entre les deux cheminées : Des arabesques entouraient une épée et une flèche qui formaient une croix, le tout sur fond mauve. Son père se retourna, faisant claquer sa cape et posa une main au dessus de la cheminée.

"- Père, je ne savais pas...Et...hmm." La jeune fille s'arrêta, il n'était pas courtois de demander à son père des explications, du moins pas pour le moment. Alors elle fit la moue, la contrariété se lisait pleinement sur son visage. "On doit rester toujours là à sourire...Ils mangent bien trop et sont gras comme des cochons d'élevage."

"- Escarina, il suffit. Epargnez-moi vos remarques désobligeantes et allez enfiler vos plus beaux atours. Vous savez que j'ai mis des mois avant d'avoir cette opportunité. Herbert, Cathy, accompagnez la et aidez là à choisir qu'elle ne ressemble pas à un furet." Les domestiques s'exécutèrent, Cathy la femme de chambre lui sortit une belle robe pourpre, la plus belle qu'elle avait mais qu'elle n'avait jamais mise encore. Le corset lui donnait une allure impeccable et rehaussait ses formes, ainsi que les boucles de sa coiffure lui donnaient une certaine élégance. Elle fut maquillée, on lui mit les parures des plus beaux bijoux en argent et elle était prête.
Elle descendit les escaliers en chêne aussi larges qu'un donjon engoncée dans sa robe, et ne quittait son air fâché. Son père la regarda, le sourire en coin, sans doute ému de voir sa fille si belle en ce soir.
"- Vous êtes ravissante demoiselle Slanzar. Nous y allons, et tâchez de faire bonne impression, faites au moins un sourire."
"- Je préférai épouser Stolen plutôt qu'un grassouillet de la Cour, c'est vous dire, père, mon désarroi."
"- Je vais le lui dire, il sera heureux de l'entendre! Mais c'est ce qui arrivera si vous ne faites aucun effort pour ce soir, demoiselle!"
"- Vous plaisantez père? Ce n'est pas drôle! Je reviens sur ce que j'ai dit je ne veux ni l'un ni l'autre! Père?! Père vous m'entendez?! Attendez-moi!"


Et elle courrait derrière son père, remontant sa robe gênante pour courir correctement, pendant que lui riait aux éclats et était sur le point de monter dans la diligence, en partance pour Hurlevent et la réception chez les Hallebarde.
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Message par Gasparius Martel Mar 1 Jan 2013 - 20:58

Hurlevent, trois ans plus tard.

Le fier Porte-Martel se présentait toujours à la même heure le lundi au petit-souper des Hallebarde; c'est-à-dire en plein milieu. C'était là une tactique bien consacrée entre le duc et lui; et cette sorte de familiarité faite entre Grands permettait d'extirper Sa Seigneurie toujours poliment de l'embarras dans lequel le plongeait les solliciteurs crapoussins conviés tout aussi poliment à sa table.

A peine était-il annoncé dans l'antichambre que l'on chuchotait, et si d'aventure l'on s'interrogeait sur la dignité de ce visiteur du soir, on était convaincu de l'élévation de sa race par sa seule introduction.

Invariablement, traversant la salle sans un regard pour l'assistance, il s'arrêtait près d'Hallebarde, celui-ci s'étant levé pour l'accueillir, retirant son panache blanc il le saluait d'une grande révérence à l'hurleventoise; Hallebarde alors se faisait excuser et ils disparaissaient tout deux dans le petit salon pour n'en plus revenir.


- "He bien, Pertuy, vous nourrissez belle assistance le lundi; je m'étonnerai toujours de voir en ces lieux des visages sans cesse nouveaux. Si votre gloire est certaine, sans doute les mystères de nos entrevues y contribuent-ils."
- "Si vous en êtes un habile artisan, Hyacinthe, j'en suis le digne commanditaire; n'essayeriez vous pas, cher ami, de me faire votre obligé ?"
- "Certes non, laissez moi bien plutôt être le votre. "

Cette aimable passe les fit sourire de ce ravissement qui touche à l'absoluité de l'amour-propre. Ils parlèrent de choses inintéressant le sujet présent, hormis que Porte-Martel se plaignit légèrement du vieux Slanzar pour mieux sonder le duc. Il y a des spectacles où l'on voit comme à l'opéra les sentiments se colorer vivement et d'une émotion en faire mille, Hyacinthe scrutait donc la rustre face de Hallebarde; le dégoût lui imprima si fort la physionomie à cette évocation, que Porte-Martel compris. Il n'était pas dans les habitudes du duc de perdre ainsi son empire sur lui; aussi, Hyacinthe changea de conversation avec agrément pour ne point le trop faire souffrir, comme on serrait la main, après un tournois, au perdant pour qu'il conservât malgré la blessure son estime de lui-même.

Ils se quittèrent donc cordialement, dans la nuit; Martel devait encore porter ses hommages à madame de Grigny et sur la route il pensa aux pauvres Stolen qui tenaient ab irato un pair du royaume !










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Message par Constance Hallebarde Lun 7 Jan 2013 - 3:01

An 29 A l'Est d'Elwynn.

Alénie de la Tour préparait sa fille, la coiffant elle-même sans relâche lui réordonnant ses boucles gilnéenes. La jeune constance, blonde comme le blé, le teint frais et rose souriait et trépignait d'impatience.

"- Mère faites vite! Nous avons déjà raté tout le début par votre faute!"
"- Je ne veux pas que vous soyez mal attifée. Je vous rappelle que vous devrez me dire ce que vous pensez de l'héritier du Duc Hallebarde." Dit Alénie lâchant la brosse pour venir réajuster le corset de la jeune fille afin de lui rehausser la poitrine.
"- Et Stolen? Il sera là? Vous savez si il a été invité mère? Escarina dit que oui!"
"- Vous n'avez que ce nom à la bouche, vous a t-il ensorcelée?"
"- Je doute qu'il soit doué à cela, mère. Mais vous ne me comprenez pas!"
"- Vous êtes prête. Soyez prudente."
Dit la mère pour casser la tournure de la discussion.

"-Vous ne venez pas mère?"
Constance inclina la tête, surprise.
"- Non, je me fais désirer." Et elle se mit à rire, un éclat qui sonnait presque faux tellement il était forcé.

La jeune Constance, du haut de ces vingt-trois années dévala les escaliers, habituée à courir avec des escarpins, sa robe bleue lui allait à merveille, bordée de dentelles, soies et autre nœuds complexes. Rien n'était laissé au hasard dans son apparence, elle était simplement parfaite.
Elle grimpa dans la diligence accompagnée de Joséphine, une naine qui était sa servante. Sur la banquette arrière, Constance n'eut cessé de parler d'Escarina, Karven, Besse et Molly. La naine l'écoutait avec attention en lui donnant des conseils de ...naine.

"- Moi si j'étais vous mademoiselle, j'irais directement avec un fût de bière lui donner de quoi être ivre et passer une bonne nuit." Constance éclata de rire, elle n'était pas la dernière pour sourire ou donner de sa bonne humeur. Elle était tout le contraire de sa voisine et meilleure amie Escarina, qui elle passait son temps à ronchonner et râler sur tout et rien, quand bien sur elle ne voulait pas se battre avec le premier sot du coin.

Alors que la diligence arrivait presque aux portes de la cité, elle croisa Escarina et son père allant également à la soirée. La blonde fit un signe à travers la vitre sommaire, et la rousse lui répondit par une grimace qui en disait long sur son envie d'aller à cette petite soirée mondaine. Les deux amies arrivèrent ensemble dans la grande salle, et tous se retournèrent vers elles. Escarina poussa Constance devant, se cachant presque derrière.

"- Arrête Esca'! T'es pas possible!" chuchota la blonde pour son amie.

Besse et Molly saluèrent leurs amies d'un bref signe de main discret, et Molly semblait déjà bien amusée par la situation. Besse, elle, repensait à son entrevue avec Ozan Hallebarde, l'heure d'avant. Le duc, hôte de la maison les accueillit d'une révérence suivie d'un baise main.

"- Les jolies dames sont souvent les moins à l'heure." Puis il les invita à rencontrer son fils, Ozan. Les deux filles s'accordèrent sur un point au moins, il était beau garçon. Quand il fit annoncer que Stolen ne viendrait pas Constance quitta son sourire et n'arrêta pas de se plaindre à son amie en messe basse.

"- Je croyais qu'il viendrait! Ce n'est pas ce qu'avait dit ton père, Slanzar?"
"- Si, il devait venir, mais je crois que ce genre de soirée dinette lui donne la nausée. Et je crois que c'est là notre seul point commun."

Et le diner continuerait...jusqu'à ce que...
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Message par Karven Stolen Mar 8 Jan 2013 - 16:42

An 29 A l'Ouest d'Elwynn ; aux mêmes instants ou presque.

Ils avançaient avec difficulté, handicapés dans leurs mouvements par la neige et la glace ça et là. Patterson menait la marche, suivi par Karven et Arnold, ce dernier jurant à voix basse quand une branche vint lui frapper le visage.

« Ferme ta gueule Arnold, tu commences à me les briser, asséna le vieux chasseur en tête.
- On le trouvera p...
- On doit le trouver, coûte que coûte.» Le jeune Stolen venait de conclure de façon franche cet embryon de débat.

Trois jours plus tôt, une puissante chute des températures avait permis à la rivière, celle faisant frontière entre la forêt d'Elwynn et les Bois de la Pénombre, de geler par endroits. Ceci eut lieu à l'Ouest, non loin des modestes terres des Stolen. Plusieurs fois déjà les années passées, des bêtes s'étaient aventuré sur l'eau glacée, traversant et venant tuer en Elwynn bêtes d'élevage au sein même des écuries. Cette fois, la menace était autrement plus sérieuse.
On avait retrouvé un soldat de Sa Majesté à demi gelé, et de surcroit étripé. La taille des morsures et des griffures n'avaient laissé aucune place aux doutes : c'était un Worgen. Le militaire s'était perdu de son groupe à cause d'un brouillard imposant, et avait sans doute voulu remonter la rivière pour parvenir jusqu'à la Lisière, et là trouver le pont menant aux Marches. Le pauvre hère n'avait jamais atteint le pont, ayant fait mauvaise rencontre deux jours plus tôt.

La traque avait commencé, soldats en poste au Val d'Est, rejoints par quelques renforts de Garnison du Ruisseau, sortant limiers de leurs chenils. Bien entendu, en tant que famille vassale de la Maison Wrynn, les Stolen se devaient de prendre armes en pareille situation. Clark Stolen, le seigneur et maitre de la maison, était en guerre pour le Roi dans les régions du Nord, aux Steppes. C'était au jeune Stolen fils qu'il convenait de prendre la direction des opérations.

Une occasion pour le jeune homme de prouver que le fruit n'était pas tombé loin de l'arbre. Bien vite les recherches avaient révélé que les bêtes fauves étaient au nombre de deux, nombreuses traces de pattes, et surtout de trop nombreux coups de dents sur les pauvres bêtes tuées.

A présent qu'une avait été tué à l'étang gelé, n'en restait plus qu'une. Et pas des moindres. La plus grosse et féroce, celle abattue dans la glace peu avant était la plus "timide" des deux.

«Les traces s'arrêtent ici..., maugréa Patterson.
- Il a pas pu aller bien loin. Les arbres ? supposa Arnold.
- Pas les arbres, non...» murmura Stolen après avoir entendu un craquement dans son dos, à quelques pas.

Karven s'immobilisa, fermant les yeux.
Le seul son à sortir de sa bouche fut ce simple mot... «Merde...»

La bête les avait flairé depuis longtemps, et avait pris lentement la peine de les contourner au large, afin de fondre dans leur dos.
«Il est derrière !!» Le jeune Stolen fit volte face aussi vite qu'il lui fut possible, handicapé par ses lourdes peaux de bêtes et son équipement. Il mit bêtement son tromblon en opposition, de travers, voyant arriver face à lui une multitude de crocs acérés. La mâchoire se referma sur l'arme à feu, la tordant comme une brindille, mais au moins Stolen conserverait-il sa tête un peu plus longtemps. La patte, cependant, arriva avec une telle rapidité et une telle force que le guerrier ne put rien faire pour parer ou esquiver. Les griffes vinrent frapper l'épaule, déchirant peau de bêtes, et passant au delà même de la chemise de mailles.

Il vola dans les fourrés enneigés environnant, son épaule traversée par mille maux, tandis que ses deux camarades faisaient face au Worgen, prêts à se battre.
Décidément, il aurait mieux valu aller bouffer et boire, au chaud chez ce pédant de Hallebarde...

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Message par Escarina Stolen Lun 18 Mar 2013 - 15:47

Alors que la soirée battait son plein, Escarina et son père avaient été invités à manger au plus proche du Duc, ainsi Pertuy pouvait entreprendre la discussion sur des affaires politiques.

"- Avec ce qui se passe dans le Norfendre, les nobles ont été sollicités plus que de raison, enfin il est important que Hurlevent garde une bonne position dans l'Alliance quand on voit ce qu'est devenu Lordaeron." Dit bien volontiers le duc sans même s'en cacher. Le sieur Slanzar le regarda un moment, n'osant pour le moment le contredire. Il était plus subtil et délicat qu'il n'y paraissait et sans doute avait-il raison. Les deux enchainèrent sur les problèmes qui pouvaient arriver si la peste venait en ville et termina sur le sujet fâcheux et du moment qu’était Arthas.
Puis Pertuy énonça une éventualité qui fit froid dans le dos à ce pauvre bougre de Slanzar.
« - Vous êtes revenu finalement des Steppes Ardentes sire Slanzar? A la cour on a beaucoup parlé de vos exploits ces dernières décennies. De même que Stolen, on raconte que vous étiez comme des frères au combat. »
« - Oui je suis revenu pour quelques affaire pressantes à propos de la gestion du domaine qui m’a été gracieusement offert pour services rendus à sa majesté. Stolen y est encore, je crois que son fils gère son domaine, j’espère qu’il va bien, mais je ne me fais pas de souci pour eux. Pourquoi cette question duc ? »
« - J’admire les gens plein de prouesses qui ont su servir leur Roi comme il se devait. Et justement, vous n’êtes pas un homme de gestion mais d’action. Laissez moi vous aider à redresser ce petit domaine, cela m’honorerait. »

Slanzar le regarda un moment, s’il refusait il savait où il allait, et s’il acceptait aussi. Mais c’est vrai il s’était endetté car certaines des récoltes qu’avaient eu les braves qui travaillaient sur son domaine, avaient été mauvaises depuis quelques années déjà. Sans compter les impôts qui n’avaient cessé d’augmenter pour financer la guerre dans le Norfendre. Slanzar vivait certainement au-dessus de ses moyens, et souvent les rumeurs l’assassinaient.
Il finit par répondre, après tout il était aussi venu pour ça, flatter ces braves mondains afin d’obtenir une aide quelconque.
« - Que me proposez-vous cher Duc ? » et il sourit alors qu’il n’en avait pas vraiment l’envie, mais il jouait bien leur jeu.
Le duc montra du menton la jeune femme à côté de lui : sa fille, Escarina. Elle avait l’air de s’ennuyer, un coude sur la table, le menton dans la paume de sa main. Elle avait un air assassin tout le contraire de Constance qui n’arrêtait pas de rire ou s’esclaffer naturellement. La rousse passait son temps à soupirer, et n’avait même pas toucher son assiette, la tête ailleurs, elle était surement déçue d’être ici mais pas que.
Son père regarda dans la direction du duc et savait à ce moment que sa fille allait être en jeu. Il le savait si bien qu’il en était presque obligé s’il voulait lui apporter un semblant de bonheur.
« - Mon fils cherche à se marier, et il l’a remarquée le jour où nous étions de passage dans votre domaine. C’est aussi pour cela que vous êtes là. S’ils s’entendent bien, nous pourrions peut-être nous arranger sur bien des choses, il faut dire qu’elle est ravissante. »
Escarina n’écoutait que d’une oreille distraite, car de l’autre Constance riait à plein poumon. Elle savait qu’on manigançait sur elle et elle sentit bientôt les regards oppressants du duc se poser sur elle. Elle fit un sourire et ôta le coude de la table pour ne pas déshonorer plus que de raison son père. Mais intérieurement elle bouillonnait d’envie de partir. C’est d’ailleurs ce qu’elle fit.

« - Si vous voulez bien m’excuser j’ai besoin de prendre l’air et de me refaire une beauté. » Elle s’essuya la bouche alors qu’elle n’avait rien avalé et Constance la regarda étonnée, et arrêta de rire avec Molly Amelar.
Escarina alla dans le parc, alors qu’il faisait nuit et froid, elle fit quelque pas seule puis soudain elle sentit une cape se poser sur ses épaules. Elle se retourna et vit Ozan juste tout proche d’elle, elle inclina bien sûr la tête, mais très brièvement et continua d’avancer laissant le pauvre sur la touche et gardant sa cape. Ozan se mit à sourire et la rattrapa pour lui prendre le bras.
« - Je n’ai cessé de vous regarder depuis que vous êtes arrivée. Tout comme je n’ai cessé de penser à vous depuis la première fois que je vous ai vu. »
Escarina se sentait un peu mal à l’aise, comme une proie facilement prise au piège. Elle finit par le regarder attentivement, il n’était pas si laid que ça.
« - Je pense que nous nous reverrons. Vous avez de la suite dans les idées, non ? »
Il se mit à sourire finement avant de la laisser avec Constance qui venait aux nouvelles.
« - On s’inquiétait ! Ou alors petite maline c’était pour rester avec Ozan ! »
« - Je n’élabore pas autant de plans stratégiques que toi, Constance ! Je préférais sortir parce que cette soirée m’énerve. »

« - Pourquoi ? Tu sais, Ozan est un bon parti, ma mère voudrait que je m’intéresse à lui, tout comme ton père je suppose. Si on est ici ce n’est pas pour rien. Les Amelar sont là pour ça aussi. Celui qui arrivera à avoir les faveurs du fils auront une position redoutable à la cour. »
« - Je le vois bien, mais je n’ai pas envie de tout ça. Je veux faire autre chose de ma vie que de palabrer en soirée tout ça parce que j’ai épousé un nom. »
« - Et que comptes tu faire Escarina ? Moi tu sais si je ne fais pas ce que ma mère veut, je risque de ne plus pouvoir sortir comme je veux. Et cela me coupera encore plus de Karven. »
« - Pourquoi il faut que tu parles toujours de lui ? Tu m’énerves Constance, vraiment tu m’énerves. »
« - Et voilà l’Escarina que je connais est revenue ! »
Et elles se mirent à rire toutes les deux même si la rousse regardait la blonde un peu tristement. Elles rentrèrent ensuite, et Escarina vit que son père était encore et toujours en discussion avec le Duc, elle vit aussi Ozan la dévorer du regard, et Constance lui sourire de sa bonne humeur constante. Elle finit par se trouver un coin tranquille lorsque le bal dansant fut annoncé. Là derrière une colonne de pierre elle attendait que cette interminable soirée prenne fin.
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Message par Karven Stolen Mar 19 Mar 2013 - 19:30

Il remercia intérieurement le froid intense. La douleur du début, quand les griffes avaient tranchés les chairs, avait à présent disparu. Seuls la peau de bête, la maille défoncée, et un filet de sang rappelaient que le jeune guerrier était durement touché à l'épaule. De son bras valide, il dégaina sa lame, cette dernière scintillant à la lueur d'un rayon de lune qui avait traversé l'épaisse masse nuageuse recouvrant Elwynn, en cet hiver de l'an 29. Il ne s'apprêtait pas à livrer un combat que l'on pourrait qualifier d'héroïque ; telle une charge de cavaliers lancés à pleine vitesse face à une armée ennemie. Il n'y aurait pas de chant pour cette bataille livrée entre une bête fauve et trois bougres aux pieds gelés.
Ce combat serait à mort, anonyme et sans nul doute dégueulasse.

Un carreau d'arbalète siffla à ses oreilles et vint se planter dans le tronc derrière lui ; la secousse dans l'arbre faisant tomber quelques flocons de neige jusqu'ici tranquillement au repos sur les branches du résineux. Patterson venait de manquer son coup, les jurons lâchés par le vieux chasseur l'attestaient. Arnold s'élançait à présent vers le Worgen, gueulant pour se donner du courage -nombreux étaient ceux à dire que le type en avait toujours manqué malgré ses fines qualités de bretteur- et c'est la lame au poing qu'il vint charger la bête fauve, cherchant à trancher la patte qui se dressait face à lui, toutes griffes dehors. L'animal esquiva d'un bond agile vers l'arrière, la lame d'Arnold Simon's ne fendant que l'air glacial.

Le bretteur ne perdit pas ses moyens, rabattant son épée avec célérité d'une nouvelle frappe de taille en direction de la gueule grande ouverte ; nouvelle esquive. Cette fois-ci, le jeune Stolen se secoua, fonçant droit vers l'animal qui dans ses bonds s'était retrouvé dos au jeune guerrier. La lame de Stolen vint transpercer la chair, butant sur un os. L'animal fit volte-face en hurlant, rabattant sa patte droit vers Karven qui, si ce réflexe lui avait manqué, aurait vu sa tête se désolidariser du reste de son corps. Il retira son épée d'un coup sec du dos de l'animal, s'esquivant plus loin.

« Mais butez le bordel ! hurla Patterson, rechargeant son arbalète un brin à l'écart. Son exclamation trouvant écho entre les arbres couverts de neige environnants.
- Viens nous aider vieux connard ! renchérit Arnold, ayant mis deux bons mètres de distance entre le Worgen à présent déchainé par la douleur et lui.
- Vos gueules ! vint trancher Karven, le froid se dissipant lentement en lui, la douleur revenant derechef. Pas de place pour ce genre de répliques bravaches totalement inutiles.

Il arrive toujours dans ce genre de combat à mort une courte pause, ou quelque chose pouvant s'y apparenter. La bête était légèrement courbée vers l'avant, le dos vouté. La plaie à son dos saignait abondamment, et déjà des difficultés pour respirer pouvait se faire sentir, tant chacune de ses respirations équivalait à un râle de douleur mêlé à des gargouillis sanguinolents.
Stolen, Simon's et Patterson encerclaient la bête. Le vieux chasseur avait son arbalète à l'épaule, tandis que les deux combattants à l'épée avaient adopté une garde haute, prêts tous deux à fondre sur l'animal aux abois.

Le Worgen tournait lentement sur lui même, observant chacun son tour les trois hommes lui faisant face. Karven mit ces quelques secondes à profit pour l'observer en détails, et le tableau qu'il en dressa se résumait en un seul mot : répugnant. Il était loin de se douter que des Gilnéens sous cette forme viendraient faire les gros bras dans les tavernes d'Hurlevent trois années plus tard. A cet instant, une seule chose était évidente : il fallait "le terminer".

Ils approchèrent à l'unisson, refermant le cercle autour de la bête, cette dernière commençant à manquer de forces à en juger par sa posture toujours plus voutée. Elle n'avait jamais été si dangereuse qu'à cet instant. Karven fit un léger signe de sa main d'arme, laquelle tenait fermement son épée tandis que son autre bras pendait mollement le long de son corps. Le carreau d'arbalète de Patterson libéré avec force vint se ficher dans le poitrail du monstre, lequel poussa un hurlement et finissant par s'étrangler ! Ses bras longs et musculeux bardés de griffes fendirent tout autour de lui, jusqu'à rencontrer un obstacle chacun : les lames de Stolen et Simon's. Patterson mit ce moment à profusion pour se glisser sous l'animal, le vieux briscard avait abandonné son arme de jet pour une longue dague de chasse qui en avait saigné des bestiaux. L'acier remonta du bas du ventre vers la poitrine, répandant un filet immonde et nauséabond d'entrailles sur la neige déjà maculée du sang de l'animal.

Ce dernier poussa un autre hurlement, éjectant le vieux chasseur d'un puissant coup de genou, le vieux finissant sa course à l'envers dans les buissons quatre mètres plus loin. Le Worgen n'avait cependant plus la force de tenir sur ses pattes auparavant si robustes et capables de le porter sur des distances folles. Stolen s'approcha à pas lents du Worgen qui venait de tomber à genoux à coté de ses vicères, geignant comme un petit animal blessé. Simon's s'était effacé, partant relever Patterson qui maugréait qu'il avait le "dos pété et sans doute les jambes aussi", quand bien même tenait-il farouchement sur ses deux vieilles gambettes.

Stolen croisa le regard de leur coriace adversaire à présent quasiment défait, un regard plein de fureur mais cependant empreint de détresse. Cet instant sembla durer plus longtemps qu'à la vérité, Karven usant de toutes ses forces pour redresser son bras meurtri et venir saisir la garde de sa lame à deux mains. Prenant des appuis fixes, ses deux bottes plantées dans la couche de neige ensanglanté, il vint sans crier gare planter sa lame dans la gorge du Worgen. L'animal hoqueta de surprise, un filet de bave gorgé de sang s'écoulant de ses babines jusqu'à l'extrémité de sa gueule. Le jeune Stolen exerça une rude pression sur le coté gauche de la gorge de la bête, l'acier tranchant et les tendons et la chair. Leur adversaire restait planté sur ses genoux, ses longs bras trainant le long de son corps mort : le Worgen était décapité de moitié, sa tête penchant ridiculement sur un côté. D'un coup de botte sur le poitrail, Karven fit chuter le cadavre les tripes à l'air au sol, toute la neige à présent rouge de son sang.

«Pas de mort propre pour ce genre de saloperie. Cramez le, je veux même pas sa tête sur la cheminée.
- 'vos ordres jeune seigneur, répondit un Patterson presque guilleret à en juger par le ton de sa voix.
- Ca va aller Karv' ? s'inquiéta Simon's, s'approchant à petits pas de son jeune maitre, sourcils froncés en regardant l'épaule du jeune Stolen.
- J'ai l'impression qu'on m'a arraché le bras, mais ça ira, aide Patterson.»

Se laissant tomber le cul dans la neige, Karven observait ses deux acolytes rassembler du petit bois en le secouant pour y ôter la neige. Quelques instants plus tard, tous trois restèrent plantés devant le brasier, de quoi les réchauffer malgré cette fichue odeur de cochon grillé. Décidément, il était loin de se douter qu'il se coltinerait des bêtes de ce type à la porte d'une caserne, quelque part à Hurlevent qui lui semblait si éloignée de sa réalité à cet instant.
Il était loin de se douter que dans cette même ville, alors qu'il regardait une bête fauve prise par les flammes après un rude combat, deux jeunes filles de bonnes familles venaient de faire référence à lui dans une soirée mondaine.
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Message par Escarina Stolen Jeu 23 Jan 2014 - 2:01

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