Doleances a la Garde.

A Hedwe Marteau Hardi, Commandant de la garde de Sa Majesté, salut,

Vous devez vous douter, commandant, de l'objet de cette lettre qui concerne l'intervention de vos troupes en ma demeure durant le tournoi que j'y donnais. Voyez vous, j'ai été fort étonné de voir un des jouteurs, le sieur Santia, comme il s'est nommé devant toute l'assemblée, vulgairement emmené par les soins de gardes spectateurs sans tabards alors qu'il se trouvait encore dans l'enceinte sacré du tournoi. Non pas que je sois contre le fait que vous assuriez la sécurité et fassiez comme il doit être fait votre tache, mais bien plus contre le fait de vos manières sèches.

Vous me savez, commandant, fidèle patriote et bon et loyal sujet de Sa Très Juste Majesté Varian I, toujours serais sous son autorité, docile, abandonnant à sa puissance souveraine mes droits naturels.

Nous mettrons de coté le fait que des coutumes anciennes ont été bafouées, contre l'esprit de chevalerie, car elles doivent se taire devant la loi du Roi.

Mais nous souhaitons vous porter doléances sur certaines choses qui, pour le bon fonctionnement de votre institution, doivent, il semble, vous etre rapportées.
Durant l'intervention, les gardes ne se sont pas présentés à moi, maître des lieux, sous quelque identité ou autorité que ce fut, et n'ont daigné m'indiquer le motif de leur opération. Je crois comprendre que c'est dans le désir de ne pas interrompre le tournoi, et vous rend grâce de ce bon sentiment, mais alors, pourquoi ne pas avoir saisi cet homme, si vous ne désiriez pas déranger, une fois le tournoi fini, garantissant de la sorte les règles de courtoisie si chères aux vieilles familles de la noblesse et l'intérêt de la société en arrêtant cet homme ? De plus, un des vôtres ayant participé au tournoi, le sire lieutenant Farm, avec une mauvaise fortune, nous pensions que la garde, y participant, acceptait tacitement les règles de notre tournoi.

Outre les faits de l'espèce, nous souhaitons mettre en évidence et vous soumettre une question de fond : Quid de la neutralité sacrée des tournois dans le royaume de Hurlevent ?

N'ayant à l'esprit que de mieux comprendre les lois de mon Roi bien aimé et bien aimant,

Mille respects et graces,

Du mieux que je puis,
Grand maitre Belizaire Valmorguency.

Noble Chevalier,

En vacance de notre bien-aimée Commandant, et pour office, l'Etat-Major se porte garant du respect des lois promulguées par notre bienheureux souverain en son règne de grâce et de gloire.

Il n'est pas admis que des zones de non-droit permettent la circulation de malfaiteurs, quelque soit le lieu et l'heure où la faculté d'appréhender les suspects nous est donnée. Si trêve il y a, elle est, de nous, inconnue, et ne procède que de formes d'usage que la loi, dans son aveugle justice, ne connaît pas. De plus, le sieur Santia s'est moqué de vous, et indirectement de l'ensemble des participants, en falsifiant son identité car il s'agit, à la vérité, de l'infâme pirate dénommé Jackham aux méfaits trop célèbres. Cette injure est vile et méprisable.

Par ailleurs, venant de la chevalerie assise de notre valeureux royaume, nous ne pouvons que nous étonner d'avoir eu à intervenir en cette enceinte supposée exempte de telle duplicité, et nous étonner plus encore que vous en leviez doléance plutôt que prêter assistance aux forces légitimes en charge de votre sécurité tout autant que celle de nos concitoyens. La présence de ce genre d'individus est, à tous, nuisible. La Garde, fière de ses valeurs et de son mandat, veillera jusqu'à sa mort à vous fournir les moyens de conserver le caractère "sacré" de vos tournois, caractère entaché par la présence d'individus suspects profitant indument de votre bienfaisant asile en vous trompant d'injurieuse manière.

En vous assurant de notre sincère dévouement.

Garde ou Crève !


*p/o lieutenant Endherion ap Wingolth*
*tampon de l'Etat-Major*
*sceau de la Garde de Hurlevent*

A Hedwe Marteau Hardi, commandant de la Garde de Sa Majesté, salut,

Permettez que je m'exprime plus clairement, car voyez vous, comme bien écrit dans mon précédent courrier, nulle doléance n'est porter contre votre office, que j'admire et révère, mais bien plus à propos de la manière d'agir.
Etant le maître des lieux et donnant tournoi, il me semblait légitime que l'on m'enseigna sur la qualité de vos agents et sur les motifs de l'opération, que l'on m'enseigna qui était ce sieur Santia de manière à ne pas me sentir bafoué dans mon honneur d'hôte hospitalier et à disposer de toute les informations pour éviter les malentendus.
Il n'est bien sur nullement question de l'autorité de notre grand monarque dans mes propos et je l'affirme une seconde fois.
Comprenez seulement que nous ayons a coeur les vieilles coutumes et usages anciens dont le droit des tournois fait partie, bien que ces derniers privilèges s'éteignent devant la loi.

Mille respects et graces,

Du mieux que je puis,
Grand-Maître Bélizaire Valmorguency.

Noble Chevalier,

Ayant ouï vos propos de courtoise manière, tout ainsi qu'ils étaient eux-mêmes exprimés, nous ne pouvons que faire montre de compréhension. Il eut en effet été de bon aloi de vous mettre en la confidence. Las, le temps imparti et la volonté de ne point nuire à l'ambiance tout à la fois festive et concentrée de votre réception nous mit en grand embarras. De même, n'étant point certains de trouver l'individu, lequel, usant de duperie à votre égard, devait nous être dénoncé sur place, nous avons manqué de tact envers votre noble personne et vous présentons, en cette occasion, nos excuses sincères.

Soyez assuré qu'à l'avenir nous vous tiendrons donc informés de sorte que nul émoi ne vienne troubler la sérénité qui se doit de présider à cette manifestation de bel-esprit par ailleurs tout à fait agréable.

Serviteurs,


*signature d'Endherion ap Wingolth*
*tampon de l'Etat-Major*
*sceau de la Garde de Hurlevent*

A Hedwe Marteau Hardi, commandant de la garde de Sa Majesté, salut,

Vous me trouvez très heureux de votre réponse, et sachez que je le suis encore plus que vous ayez pu arrêter ce sieur Santia, malgré les circonstances, homme que vous jugez si dangereux et pernicieux a l'ordre public, mais mon devoir d'hôte et de chevalier m'obligeait de vous adressez la première missive.
Je tiens a vous dire tout de même pour vous prouver ma bonne foi, que votre officier, le capitaine Leizen Alrun, hormis ce que je vous ai présenté, a été d'une belle tenue et très discrète, a tel point que je crus au départ qu'elle voulut concourir.
Désirant cordialement que cet événement n'entache pas pas nos très bonnes relations, je vous propose de nous rencontrer dans un délai assez bref.

Mille respects et grâces,

Du mieux que je puis,
Grand-Maitre Bélizaire Valmorguency.