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[A faire vivre] Aux Paluns

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Message par Saig Segondell Jeu 15 Juil 2010 - 18:40

***
~ The moon and the Nightspirit - Ösforràs ~
***


Un aigle crispé
par les plantes aquatiques
- Englouti -
Essayant de se débattre
de ses herbes brutales
S'effondre

Des roseaux ravagent
le marécage boueux

Malgré ses efforts
il ne peut traverser
la toile des fleurs



Elle s'était rarement autant amusée.


Elle tira les filets à elle. Une poignée de jeunes bouches-noires, au corps musclé et brillant, se débattaient dans les rêts. Habile, elle les saisit un par un, par la queue, et fracassa leur tête contre l'une des aspérités rocheuses qui jaillissaient hors de l'eau autour d'elle. Leur sang, noir et huileux, tourbillonna dans l'écume qui léchait ses chevilles.

Elle avait bien fait de surveiller le Sanctuaire, car ils étaient bel et bien revenus, ainsi que Saig et Moran l'avaient craint sans l'exprimer. Ils faisaient du bruit en marchant. Ils posaient sur ce qui les entourait le regard aigu des êtres habitués à dominer et conquérir, mais avec une pointe de malaise, de méfiance, que l'on rencontrait souvent dans les yeux des voyageurs, par ici. Ils avaient des gestes d'oiseaux sur le point de s'envoler, sur le qui-vive. Ils étaient étrangers. Elle les trouvait très beaux.

Elle s'était dit qu'elle aurait pu les tuer tous sans trop de mal. Ils ne savaient rien du marais. Rien de ses pluies qui vous fouillent jusqu'à l'âme. Rien de ses mares de vases traîtresses, dans lesquelles il vaut mieux ne jamais tremper sa peau ou sa chair sous peine de la voir ressortir couverte de sangsues, ou de ces petits organismes grouillants qui s'agrippent et rongent avec frénésie le moindre corps vivant à portée. Rien de la patience des crocilisques et de leur regard jaune entre les roseaux. Et bien sûr, bien sûr, rien d'Elle.

Ils l'avaient vue parce qu'elle l'avait bien voulu. Elle les avait laissés lui parler. Ils souriaient. Comme des requins, sans la chaleur de la franchise. Elle répondit, un peu, évita, beaucoup. Elle s'amusait.

Puis l'eau, comme souvent ces temps-ci, était montée. Elle avait pris l'air grave et sérieux, copié sur celui de sa mère quand elle se préparait aux cérémonies. Ils avaient paniqué, et cela l'avait faite rire en silence. Mais ensuite, ils l'avaient emmenée, et cela lui avait semblé beaucoup moins amusant. La femme - l'autre l'appelait Aloyse - l'avait tenue fermement, son bras serré autour d'elle, en se hâtant de quitter le Sanctuaire ; et elle se demanda si l'étrangère pensait vraiment que l'Eau pouvait lui vouloir du mal, à elle, sa plus jeune et sa plus fidèle Servante. Elle avait vaguement compris que ni elle, ni l'homme, ne servaient l'Eau ; qu'ils étaient ceux qui avaient détruit son autel de corail et de coquillages ; qu'elle aurait du leur en vouloir, et les fracasser comme elle le faisait des bouches-noires qu'elle pêchait. Les leçons de sa mère avaient été fructueuses, finalement. Plus de colère, plus de vengeance. De la curiosité. Et elle savait que la curiosité était un bon moteur d'amusement.

Les siens, après les avoir repérés, s'étaient glissés dans le marais en silence avant de se montrer, encerclant ses ravisseurs. Elle avait admiré la fierté et l'aplomb de l'homme au faucon et d'"Aloyse", mais le calme de son père encore plus. C'était sans doute ce calme qui les avait décidé à la relâcher. Elle eut le temps d'entendre quelques échanges de phrases, des provocations de la part des étrangers. A les entendre, la fameuse "Lumière" qu'ils servaient était une sorte d'alliance entre Ragnaros et Therazane ; partant de cette constatation, elle fut intriguée de voir son père et les autres rebrousser chemin sans faire de mal aux étrangers. Seul Requin semblait vraiment vouloir en découdre. Mais Requin était toujours en colère. Elle songea alors aux trois jours de douleur qu'il lui avait fallu pour se faire tailler les dents en pointe, trois jours pendant lesquels il avait geint comme un enfant, et cela la fit pouffer de rire.

Secouant la tête, elle accrocha les poissons fraîchement tués à sa ligne, et passa les filets sur sa petite épaule. Ils étaient partis cette fois-ci, mais ils reviendraient. Encore. Ils reviendraient et elle irait leur parler à nouveau, car ni son père ni sa mère ne le lui avaient défendu. Et ce serait encore plus drôle que de chasser le murloc.


Oui, Tlassa, "p'tiote" élevée et nourrie au sein de la Secte, enfant sauvage et amorale, s'était rarement autant amusée.


***


Il s'était rarement autant inquiété.



Lorsque Moran, il y avait quelques années de cela, s'était installé au coeur du marais en compagnie de Sûkhat, l'objectif de leur établissement ici avait d'entrée été clair. Outre une cache de recel, les Paluns allait leur fournir le havre qui leur avait toujours manqué, à eux, et à tous ceux qui embrassaient la même Foi. Marins, pirates, pêcheurs, naufrageurs, travailleurs côtiers, débardeurs, Ses servants étaient innombrables et invisibles, cachés aux yeux des Cultes officiels : les deux Lumières, celle proprement dite, et celle des Kaldorei, Elune, les effrayaient - quant à l'Ombre, elle ne les attirait guère. Pourtant, les points d'attache de leur croyance étaient nombreux de part le monde, bien qu'aussi discrets qu'eux ; ici ou là, une stèle dressée dans un banc de corail, ou un autel de fortune érigé sur une île, ces petits signes suffisaient. Il existait bien sûr d'autres lieux, plus évidents, mais par là même plus fréquentés. Or, Moran et les siens aspiraient à la tranquillité et à la discrétion.

Au fil du temps, ils avaient réussi à établir quelques caches dans la région, loin des routes et loin de l'agitation de Menethil. De petits lieux d'échange avec les contrebandiers qui marchandaient ce qu'ils parvenaient à voler dans les épaves, quelques lieux de culte. C'était suffisant pour les satisfaire : ils avaient gagné leur tranquillité. La communauté se resserra autour d'eux, s'agrandit, même, un peu, jusqu'à peupler durablement le marais. Le navire de Joan, qui leur servait de couverture, mouillait fréquemment sur les côtes pour permettre l'embarquement ou le débarquement des marchandises, ou parfois pour La célébrer en leur compagnie, Elle, et Son héraut, bien entendu. Tout allait bien. Tout était bien.

Mais depuis peu, les choses semblaient se compliquer.

C'est Joan qui lui avait amené Saig. Il avait dit, "Regarde, voici l'un de nos frères. Mais de tous ceux que je connais, il doit être celui qu'Elle a marqué le plus durement." Sûkhat et lui s'étaient permis de sourire, incrédules, avaient demandé à voir. Alors Saig s'était dévêtu, sans un mot, et leur avait présenté son dos. Ils avaient vu. Ils avaient compris. Ils lui avaient accordé leur hospitalité sans mesure, comme à chacun de leurs frères et de leurs soeurs, sans plus insister, jamais, sur ce qui lui valait une telle Marque.

En guise de respect, ils le nommaient "Ficelle". Respect oui, mais également pour montrer qu'ils n'oubliaient pas ce qu'ils avaient vu. Saig le comprenait ainsi, d'ailleurs, mais ne disait rien. C'était un accord tacite entre eux.

"Ficelle" cherchait à se construire une vie d'enfant de la terre ferme. Ce qui l'aurait fait sourire chez n'importe quel autre fervent le laissait méditatif, dans le cas de Saig. C'était la Marque. Elle était parfois si cruelle avec ses enfants, et si absolue dans ses punitions, qu'il ne pouvait que La remercier d'avoir été si bonne avec lui et les siens jusqu'ici. Le cas du jeune homme lui rappelait sans cesse cet état de faits.

Vie de terre ferme signifiait ennuis de terre ferme ; cela ne rata pas. En toute franchise, Moran avait un moment songé à retirer son hospitalité au jeune Garde tant que les Ecarlates en auraient après lui. Sûkhat l'avait fait changer d'avis, mais il n'oubliait pas que les fanatiques s'en étaient pris à sa propre fille, mais si ce n'était probablement pas à elle qu'ils cherchaient à nuire. Caché derrière son calme, Moran avait en réalité été fou d'inquiétude, et il lui avait fallu tout le sang-froid possible pour ne pas faire abattre ces adorateurs de la Lumière. C'eût été le départ d'un affrontement implicite, entre les siens et les fanatiques. Et il ne voulait pas de cela. Personne ne voulait de cela. La communauté devait être préservée, tenue à l'écart de ce genre de conflits, quoi qu'il puisse lui en coûter.

Au final, ce genre de problèmes tenait plus du désagrément que du réel souci. Ce qui suscitait vraiment son inquiétude était tout autre. Et prenait actuellement la forme d'une adolescente aux membres squelettiques, vêtue de haillons, couturée sur une partie du visage, du cou et de l'épaule par d'innombrables petites cicatrices qu'il savait être les séquelles de graves brûlures.

Seigne. C'était ainsi qu'elle s'était présentée. Une ambassadrice de la Foi, sur l'autre continent. Il avait entendu dire que ceux qui s'étaient installés en Kalimdor comptaient parmi les plus redoutables fervents, et qu'ils traitaient parfois avec les Hydraxiens eux-mêmes. Seigne le lui avait confirmé, avant de tenir des propos qui avaient glacé son sang.

- Notre Seigneur, par la bouche de ses fidèles lieutenants, a décidé de durcir la lutte contre les Usurpateurs. L'eau bouillonne et chuchote, je sais que tu l'as senti. Certaines braises ne sont pas tout à fait apaisées ; certains vieux murmures ne se sont pas tout à fait tus. Les voix du Chasseur des Marées laissent prédire une guerre à venir, et nous aurons besoin de tous les bras disponibles pour nous montrer dignes de lui."

Il avait hésité.

- Nous sommes des trafiquants et des commerçants, Ambassadrice. Pas des guerriers.
- Tu as offert ton nom à l'Eau avant d'emprunter l'un des siens, et tu as fait de même pour ton enfant. Penses-tu que je l'ignorais ? Votre existence toute entière est vouée à l'Eau et à Son maître. Son ordre est votre ordre.
Elle avait froncé les sourcils, le regard perçant. Lorsque le temps sera venu, je reviendrai faire appel à vous. Et si votre loyauté est aussi indéfectible qu'on le dit, alors, vous viendrez."

Il savait, pourtant. Il avait toujours su que cela allait finir par arriver. Les guerres de son Seigneur n'ont jamais de fin, mais il avait fini par se complaire dans la tranquillité de ces dernières années. Il redoutait de monter au combat, malgré la promesse qu'il avait faite à Seigne avant que celle-ci ne reparte, pour transmettre la réponse sur l'autre continent. Et par dessus-tout, il redoutait que cela ne vienne trop tôt, avant que sa fille n'ait pu grandir encore. Il savait qu'elle répondrait présente ; elle était si vive et si dévouée. Il ne voulait pas qu'on la lui enlève, pas maintenant, pas déjà, pas si vite. Mais entre son devoir et son instinct de père, il allait falloir trancher.


Oui, il s'était rarement autant inquiété.


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Message par Aloyse Pérod Ven 16 Juil 2010 - 0:50

Aloyse détestait ces marais; puants, humides et malsains. Elle détestait le lieu, le 'Sanctuaire'; elle voulait le voir brûler. Oui, laisser le feu purificateur faire son œuvre, que les flammes bienfaitrices lèchent la pierre du moulin pour en effacer ces tridents symboliques, réduire en cendres l'hérésie de leur culte païen. Mais elle doutait que le feu puisse agir correctement, tellement la terre était gorgée de cette eau trouble, vaseuse et traîtresse. Elle détestait l'eau, aussi. Elle aimait détester les choses et les gens de manière générale, c'était bien plus facile, bien plus satisfaisant. Elle avait choisi d'ignorer la complainte du vent et les clapotis de l'eau. Elle avait choisi d'ignorer les appels sourds de la terre. Il n'y avait que le feu qu'elle parvenait à apprivoiser, à asservir à sa volonté, ou bien simplement qu'elle arrivait à l'appeler mais elle ne l'implorait pas, elle lui ordonnait. Elle avait du moins l'arrogance de le penser. Elle aurait pu aimer sa chaleur, mais il y avait bien longtemps que le feu ne réchauffait plus rien en elle. Il l'apaisait, cependant, car il était destruction. Oui. Si elle devait choisir un esprit élémentaire à servir, ç'aurait été le feu, plus que l'eau. L'eau était changeante, inconstante, agitée. Quelle drôle d'idée.

Pourquoi étaient-ils retournés aux Paluns déjà ? Ah, oui. L'alliance. Fichue alliance de Cherrug, enchantée ou maudite, quelle importance. Cherrug avait eu fièvre et cauchemars. Aloyse avait souri de sa bêtise, de l'entendre suspecter Saig. Elle avait porté la bague en roulant des yeux. Elle avait eu fièvre et cauchemars. Maudits cauchemars. Maudite eau. Maudit Saig. C'était en effet signé. C'était prévisible, presque. Aloyse avait tenté de détruire la bague, de rage. Elle avait tenté de la purifier, usant de La Lumière, et s'y était brûlée les mains. Elle avait ensuite plongé la bague dans l'eau. Après tout, pourquoi pas ? Cherrug et elle avaient vu une étrange substance cuivrée s'échapper de l'or du bijou. Hélas, ils n'eurent pas le temps d'approfondir la découverte car une énième querelle entre les deux écarlates avait poussé Aloyse, agacée et lassée, à renverser le contenu de la bassine sur Cherrug. Il n'avait pas bougé. Plus il était calme, plus cela exaspérait Aloyse. Elle ne le détestait pas, non. Elle voulait le pouvoir, elle voulait sa place. Leur discorde remontait à loin, bien avant la Purification. C'était un jeu d'adolescents qui se testent, se défient. Tous deux orgueilleux, tellement, tous deux aimant commander et ordonner. Cherrug était arrogant, au moins autant qu'Aloyse. Il était charismatique, bien plus que la jeune femme. Elle enrageait. Mais ils se respectaient, à leur façon. Ils pouvaient compter l'un sur l'autre, quand la situation l'imposait. Dans cette histoire, ils se soutenaient.
Ça les amusait. Cherrug, beaucoup. Aloyse, plus sournoisement.

Il fallait préparer une vengeance, c'était à leur tour de jouer. Ils n'avaient pas beaucoup de choix possibles. Les Paluns. Ils commençaient à connaître le chemin. L'endroit était toujours aussi glauque et minable. Une puanteur digne d'un charnier se dégageait de la terre autour des bâtiments. Ilyas, fidèle à lui même, crut bon d'analyser l'étrange substance en faisant appel à ses papilles gustatives. Aloyse avait tenté de l'en empêcher, elle était sûre que c'était le pousser à le faire vraiment. Elle ne s'y était pas trompée. Elle s'amusa de voir Ilyas rendre gorge.
Un petit autel avait été reconstruit dans le moulin. Aloyse s'étonna elle-même de regretter l'ancien, bien plus travaillé que celui-ci; fait par nécessité plus que par ferveur. Ils n'y touchèrent pas, cette fois-ci. Ils se moquaient de ce culte, pour l'instant. Ils voulaient quelque chose qui appartienne à Saig, par gaminerie, pour les cauchemars, pour rire ?

Ils délaissèrent le moulin pour la petite maison troglodyte. Abandonnée comme le reste. Des coussins et étoffes richement décorés, quelques débris de porcelaine, une étrange tablette recouverte de gravures incompréhensibles, rien de plus. Puis un mouvement, un bruit sur le seuil de la porte. Ilyas avait pris Aloyse par le menton, lui faisant mal par son empressement ou son malaise pour lui montrer la nouvelle arrivante. Aloyse avait regardé la fillette qui se tenait là, ni apeurée ni courroucée, une dizaine d'années et des airs de sauvageonne. Elle leur avait apporté un étrange présent; une tête de murloc tranchée. Aloyse en avait été amusée plus qu'effrayée. Cette gamine en haillons, mal coiffée, tout droit sortie des abysses, se tenait sur le seuil de la maison, droite et fière, sûre d'elle. Ilyas avait poussé Aloyse vers l'enfant, pensant qu'une femme saurait mieux lui parler ou l'amadouer. Il ne plaisantait même pas. Aloyse n'avait rien d'une femme, pourtant. Aloyse s'avança vers l'enfant, qui n'essaya même pas de feindre la peur ou le malaise. Elle aurait pu, au moins pour satisfaire l'égo des deux écarlates. Il y eut des sourires, faux d'un côté comme de l'autre. Il y eut des rires, surtout chez la fillette. Il y eut quelques confidences, à peine satisfaisantes.

T'lassa. C'était joli. Aloyse se garda de trop jouer la provocation, elle se garda d'utiliser la force. Eau ou Lumière, elle partageait certaines choses avec la fillette. Et ces choses méritaient le respect, Païenne ou non. T'lassa était aussi naïve que dévouée à sa cause. Aussi effrayante qu'attendrissante. Aloyse était sûrement plus mal à l'aise que l'enfant. Mais ces temps-ci, Aloyse était souvent mal à l'aise. Elle regarda souvent les alentours, anormalement calmes. L'enfant n'était sûrement pas seule, elle l'avait d'ailleurs confirmé. L'eau commença à monter autour d'eux. Sans réfléchir, ils choisirent instinctivement de fuir, montrant encore une fois qu'ils n'étaient pas sereins. Ils avaient contrarié leur Seigneur, les Esprits ? Bah tiens. A peine le temps de reprendre leur souffle que des hommes aux allures de sauvages sortaient des marais. Sale soirée. Ils arboraient les tridents et autres symboles comme peintures de guerre. Pas le temps ni l'envie d'évaluer leurs compétences au tir à l'arc. Aloyse avait serré la fillette contre elle, réflexe défensif, nul doute que c'était T'lassa qu'ils venaient récupérer. Et en effet, ils ne voulaient rien d'autre. Insensibles, ou presque, aux provocations, ils n'en restaient pas moins menaçants. Aloyse lâcha la fillette qui se précipita dans les jupons de la seule femme de la bande; belle et digne, un corps de danseuse, respirant la féminité et la sensualité. Mais c'était l'homme qui intriguait Aloyse, ce fameux Moran. Un regard perçant, rappelant vaguement celui de Saig. Bien que ce Moran paraissait plus franc, plus direct, moins perfide par conséquent. Aloyse entendit des "Ragnaros" et "Therazane", des "vous nous faites plus pitié qu'autre chose". Elle n'aimait pas. Ilyas n'avait pas bougé, il paraissait ennuyé, mais Aloyse savait qu'il ressentait ce malaise latent, cette menace implicite. Tout cela arriverait bien vite aux oreilles de Saig. C'était suffisant comme vengeance. Ils s'acharnaient et s'acharneraient. La ténacité était une vertu, après tout.

--

Quelques jours après l'épisode avec T'lassa; Nelthan, Ilyas et Aloyse étaient de retour aux Paluns. "Je vais finir par croire que vous aimez le lieu", oui, eux aussi allaient finir par le croire. Mais Saig l'avait cherché, lui et sa traînée. Cette femme vulgaire qui était venue rendre le faucon Oelas au Manoir d'Altérac. Elle avait bien joué son rôle de petite idiote, allumeuse et grossière, si c'était un rôle. Elle n'était pas passée inaperçue à Austrivage, ce qui les avait mis sur la piste.

Quelques renseignements glanés à l'auberge de Menethil, les voilà repartis au moulin perdu au milieu des marais. Saig était là, sur le seuil de la maison. Il discutait avec une autre personne qui de loin faisait plus penser à un spectre qu'à une femme, ou un homme. Les trois avaient choisi de contourner la zone et de grimper sur le toit de la maisonnette, couvert de mousse et d'humus, pour capter quelques échos de la conversation. Ils étaient malhabiles pour ce genre d'entreprise. Nelthan chuta, lourdement, révélant ainsi leur présence à Saig. Celui-ci ne tarda pas à les rejoindre. Aloyse était contrariée et arborait sa sempiternelle moue boudeuse et enfantine. Elle avait réellement l'impression d'être une enfant prise sur le fait. Le Caporal était fidèle à lui-même; calme et détaché; trop pour que cela paraisse naturel. Aloyse grinça des dents. Il alla jusqu'à les inviter à boire et se restaurer en sa compagnie. " Par politesse", bien sûr. Ils acceptèrent.

La soirée fut mi-figue mi-raisin. Amusante sans être passionnante. Tous savaient à quoi s'en tenir mais chacun mimait plus ou moins bien l'impassibilité, échangeant quelques politesses ou sous entendus. Il était seul, ils étaient trois. Pourtant personne n'essaya d'agir ou de provoquer. Une trêve. Le genre de situation ou ce qu'on ne dit pas a plus d'importance que ce qu'on dit. Ou les silences sont plus révélateurs que les paroles. Typiquement le genre de situation qui mettait Aloyse mal à l'aise. Que ce fut Saig ou n'importe qui. Ce fut tout de même pire avec Saig. Il lui plaisait, quand elle s'autorisait à y réfléchir, c'est à dire rarement. Elle n'avait attaché que peu d'attention à l'apparence de l'homme. Les hommes en général n'avaient jamais, ou presque, suscité le désir en Aloyse, pas au sens stricte du terme. Ce qui lui plaisait, ce qui la mettait mal à l'aise, ce qui l'effrayait, c'était l'image qu'il lui rendait d'elle. C'était cette façon de la regarder. Sans enrobage, sans artifice. Personne n'avait cherché auparavant, pas même Nelthan. Au fond, elle aimait avoir peur, froid ou souffrir, tout ce qui lui prouvait qu'elle était en vie. Elle lui plaisait. Elle le savait. Bien qu'elle préférait penser qu'il aimait simplement l'idée qu'elle lui plaise. Il avait capté son malaise, bien sûr, il avait certainement conscience, encore qu'elle en doutait, de ce qu'il déclenchait en elle. Ou peut être que non, et peut être que ça le perturbait, un peu. Cela donnait une raison ou une caution à son comportement. Il y eut les mêmes regards et sourires que d'ordinaire, moins appuyés cependant. Peut être qu'elle s'y était habituée, aussi.

"Je ne suis pas bonne aux jeux. Je ne suis pas subtile. Mes méthodes sont expéditives et radicales, normalement."
Oui, normalement, elle châtiait les païens, elle ne prenait pas le temps de les comprendre. Elle ne dépensait pas d'énergie pour percer leurs secrets. Oui, normalement, elle était expéditive et radicale.

" Parfois, il ne faut pas chercher à comprendre, c'est plus simple car la vérité est plus cruelle que le venin du serpent "
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Message par Ilyas Aubren Ven 16 Juil 2010 - 1:51

[A faire vivre] Aux Paluns Faucon11

Ilyas aimait bien le marais notamment l'odeur nauséabonde qu'il dégage, c'était le charme de l'endroit, après tout. Il avait pris la fâcheuse habitude de « vivre dans la passé », revenant à la réalité rarement. Des souvenirs dans tous les lieux, tous les endroits, tous les recoins lui attisaient sa rancœur envers Hurlevent, envers les citoyens de cette ville païenne et surtout, les serviteurs d'un Roi corrompu par la volonté de puissance et par son pouvoir. Il n'avait que peu de moments où il arrivait à s'évader de cette haine, rage qu'il avait appris à maîtriser avec le temps. Un jour, peut-être, il se disait qu'elle disparaîtrait avec les mois, mais finalement elle restait toujours et il finit par vivre avec, par réussir à l'apprivoiser. A présent c'était un peu comme son enfant, si il la perdait il se sentirait vide. Les Paluns étaient un lieu où il arrivait à être dans l'instant présent sans ressasser le passé. Il y riait. Il y respirait. Il s'y énervait. Il s'y sentait humain.

Ses bottes accrochées de plus en plus la vase, elles devenaient de plus en plus lourdes à chaque pas. Aloyse, elle, ça ne semblait pas la gêner, donc Ilyas ne disait rien, il ne se plaindrait pas devant elle. Ils avançaient depuis plusieurs minutes vers le Sanctuaire, nommé « le moulin à la con » par le Général qui n'en ferait jamais un lieu de culte. Le seul Vrai culte qu'il doit y avoir, c'est à la Lumière, non pas à des conneries comme des éléments. Ils arrivèrent en vue de la maisonnette, d'abord s'occupant du moulin. L'autel avait été reconstruit, moins beau, moins imposant, modeste. Ilyas eut un léger pincement au cœur, il se persuadait que ça provenait de la substance précédemment mise en bouche. Un mélange de sang, de pourriture, de vase peut-être ? A dire vrai, il n'en avait aucune idée, tout ce qu'il savait c'est qu'il avait surmonté le défi indirect lancé par Aloyse et qu'il avait goûté quitte à dégobiller. Si il eut un instant de pitié pour l'autel, il fut vite dissiper. Oui, c'était son vomissement qui lui détraquait les sentiments, il en était persuadé.
Les murs étaient toujours ornés de ces étranges tridents, les brûler était dans ses plans. Avec une torche, qu'importe si il déchainait l'Eau il aurait au moins incendier des signes païens. Il souriait doucement. Il y pensait, à chaque fois qu'il entrait dans la maison ou dans ce moulin. Le Feu purifiant l'Eau. L'image était tellement amusante, et l'envie n'en manquait pas mais ce ne serait pas pour l'heure.
Ils se dirigèrent vers la petite bâtisse de pierres. L'intérieur, toujours avec les tridents insupportables, étaient plus aménagé que la fois précédente; quelques couches et des coussins étonnement de qualité. Il avait l'impression de découvrir une nouvelle fois le lieu, s'attardant sur la structure du bâtiment tandis que Aloyse, égale à elle-même, s'affairait déjà à chercher des éléments qui pourraient servir à rendre la monnaie au Caporal Segondell. La Buse, il n'arrivait plus à la cerner. Aime-t-elle venir ici ou souhaite-t-elle simplement partir au plus vite ? Ilyas était agacé, il la provoquait elle répondait toujours, mais il n'avait jamais les réponses à ses questions. Elle était aussi fermée que lui, et leur fierté les empêchait d'avouer quoique ce soit. C'était mieux ainsi il se disait. Après quelques réflexions, il se mit à chercher au milieu des coussins tandis que Augur brandissait victorieuse une petite tablette en terre cuite avec des inscriptions incompréhensible. Il abandonna vite d'essayer de traduire alors que sa coéquipière y restait les yeux rivés sans lâcher prise. C'est au moment de redresser la tête qu'Ilyas aperçut en haut des marches une petite bouille tenant une tête de murloc au creux de l'une de ses mains. Comment avaient-ils fait pour ne pas la remarquer ? Depuis combien de temps les observait-elle ? Il pensa d'abord que c'était une fille de mendiant à cause de ses haillons, mais compris vite qu'elle était liée à Saig. Il ne savait pas s'y prendre avec les gamins et son premier réflexe fut simple. Aloyse ! Aloyse ! Elle s'est une femme, elle saura quoi faire. Sans attendre l'homme agrippa la tête de la Croisée sans délicatesse, lui saisissant brusquement le menton. Il savait qu'il n'avait pas été tendre, mais après tout, si ça l'embêtait pourquoi se retenir ? Il la poussa vers l'enfant, appuyant son index dans son dos juste entre les deux omoplates. M'ouais. Elle se débrouillait relativement mal, mais ça amusait Ilyas alors pourquoi couper la scène ? Il sentait pertinemment que sa Seconde se retenait d'arracher les cheveux de Tlassa, du moins c'était son impression première quand cette crevette de gamine disait qu'elle n'avait pas le droit. Droit de quoi ? Quand on a pas le droit on prend le gauche, surtout quand on est une enfant c'est pardonnable.
Il ne tarda pas à comparer l'Enfant de l'Eau et Aurore. Aurore, elle, serait vêtue correctement, croyante et parfaite, aussi belle que sa mère et, comme en témoigner ses hurlements nocturnes, aussi chiante que son père. Elle serait parfaite dans les moindres défauts de son père. Aurore se serait une des rares personnes avec qui il arriverait à s'entendre car il réussissait déjà à voir son père dans les yeux du bambin.

Aubren regardait la performances d'Aloyse dans un calme trahi par des sourires amusés. Elle qui se voulait si forte, imposante se retrouver à essayer de soutirer des informations à une gamine têtue. Il attendrait plusieurs minutes avant de passer à l'action. Il pensa d'abord à l'attendrir avec son rapace. Ça ne servit pas à grand chose, à part faire rire Tlassa. Ilyas sourit. C'était peut-être une des seules avec lui a trouvé de l'intérêt dans Oelas. Il lui parlait doucement, tout comme il parlait à sa bête par moments lorsqu'il était seul. Ce n'était pas une gamine, mais un animal. Tous les animaux sont domptables, et le Général se mit vite en tête l'envie de relever ce nouveau défi. Il n'arrivait à rien, Aloyse, elle, avait eu quelques réponses -pas très satisfaisantes, mais elle en avait eu, elle !-. Il voyait l'amusement de la petite dans ses yeux, il la trouvait mignonne et presque elle réussissait à l'attendrir (même si elle était persuadée d'arriver à venir à bout de deux officiers de la Rétribution). Ilyas aimait cet état d'esprit, la sûreté de soi et il finit par apprécier la gamine jusqu'à que Aloyse commence à l'agacer car l'eau monte. Elle sait nager non ?
Il redressa la tête. Il grimaça. C'était vrai que le niveau était anormalement élevé, voir inquiétant.

Ils quittèrent sans plus attendre les lieux. Aloyse eut le réflexe de prendre Tlassa avec eux, si elle ne l'aurait pas fait, Ilyas l'aurait fait. L'idée d'enlever la petite lui vint à l'esprit, c'était au fond ce qu'il voulait en venant ici: trouver un moyen d'enrager Saig comme il se doit. Sa vengeance à lui. Le plan lui paraissait parfait si on y rajoutait un bûcher. Une servante de l'Eau brûlée, l'image l'amusait. En fait, le Feu qui vainc l'Eau, il en jubile.
Il est difficile de courir dans la boue, c'est pourquoi ils marchaient sur la terre pâteuse. Enfin, lorsqu'ils réussirent à retrouver la terre ferme, Aloyse posa l'enfant à terre. Elle avait une mine boudeuse, peut-être que ça lui avait déplu cette petite péripétie ? Ce qu'il importait réellement à cette instant précis, c'était la tribu païenne qui, armées, tenaient en joue les deux Croisés. Ilyas n'avait pas peur, non, un Général n'a jamais peur ! A dire vrai, la situation le laissait indécis et perplexe. Comment pouvait-on porter de si horribles habits, habillons (enfin il ne trouvait pas le mot exact pour caractériser les horreurs devant lui) ?. Aloyse saisit l'enfant contre elle, pour la protéger ou pour se protéger ? Il ne sut jamais, mais c'était l'occasion de la traiter de lâche comme elle l'avait fait il y avait quelques jours avec son retour à Hurlevent, lorsqu'il a renoncé à ses voeux. Ça ne compte pas si c'est une promesse faite à des hérétiques ! Puis, il n'avait rien promis. Il avait la Place Taelis pour méditer, et c'était tout ce qui comptait.
Moran, à tous les coups le chef de petit peuple de sauvages, s'avança. Ilyas le scrutait des yeux, inspectant avec attention la carrure avant tout. Il avait -il faut l'avouer- une certaine prestance. Le Général retomba à nouveau en enfance avec pour but de briser le calme de ce chef, Aloyse jouait aussi. Mais lui, Moran, ne jouait pas. Dommage, il ne répondra pas aux provocations contrairement à celui aux dents pointues qui lui, ne pensait qu'à ça. Cet homme raviva en Cherrug l'envie de jouer, et il surenchérit ses sarcasmes, provocations et proclama haut et fort la Sainte Lumière, l'Unique, la Seule.
Aucune réaction.
M'ouais. Il voulait juste la gamine en fait, Cherrug ne trouvait plus ça marrant. C'était trop simple. Ca l'agaçait. Bon autant leur rendre leur crevette et se tirer, ils n'en valaient pas la peine. Une fois qu'ils ont eu leur gamine, elle s'en va dans les bras de la seule femme non armée, comme Aurore fera plus tard à Eldya. Ils ne s'attardèrent pas après ça, s'évaporant tel l'Eau dans la brume du marais.

Le reste de la soirée fut doux.
* * *
La seule chose que Ilyas avait retenu de son passage chez Segondell, c'est qu'il avait bien peur que sa Rose ait besoin d'Eau. Mais c'était sa Rose à lui, il avait confiance.
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Message par Saig Segondell Ven 16 Juil 2010 - 17:54

***
~ Atlantis II OST - Fintan's Tree ~
***


- Je ne veux plus de forteresse, avait dit le Major. Je ne veux plus d'armée. J'ai vu les limites de nos lois."


C'était un certain réconfort de l'avoir à ses côtés. Il avait demandé à lui parler ; elle était venue ; ils avaient longuement discuté dans l'auberge à Menethil. Il lui avait confié ses craintes, il avait exprimé son ressenti, ce qu'il risquait de se passer, ce qu'il ne voulait surtout pas voir se produire. Avec le secret espoir des remontrances. Quelque chose qui puisse lui poser une barrière nette avant qu'il ne franchisse certaines limites. Un "ça suffit, à présent vous rentrez", ou "vous avez des responsabilités ; ce ne sont pas les affaires de la Garde". Ce genre d'ordre sans appel, qui mettrait fin au jeu. Et il aurait obéi. Oui. Il aurait obéi.

Mais il s'était avéré qu'Alrun partageait son acharnement, bien que sous d'autres formes. Elle aussi, après tout, ils l'avaient menacée. A elle aussi, ils avaient voulu atteindre ce qu'elle avait de plus cher. Sans doute était-elle à même de le comprendre, mais il ne s'attendait pas à ce qu'elle décide aussi nettement de l'aider.

Ils avaient parlé de ça, aussi. Du comment, et du pourquoi. Les saigner un par un, comme l'avait envisagé Lann', n'était pas une solution qui leur plaisait. Ils savaient que l'hydre Ecarlate trouverait de nouvelles têtes, toujours, peu importait le nombre de cous tranchés. Il leur fallait frapper au coeur. Fureter dans leurs plans, s'y glisser et les abattre avant qu'ils ne mûrissent, et les empêcher coûte que coûte d'atteindre l'objectif que le Major craignait apparemment par-dessus tout : la récupération d'Âtreval. "J'ai vu ce que cela donnait d'attendre ; je ne veux plus que cela se reproduise", avait-elle dit. Sa résolution était forte et sans artifice. Elle l'impressionnait.

Il ne voyait pourtant pas une femme comme elle transgresser et outrepasser ses devoirs de Garde, quand bien même ils seraient tous deux hors du Royaume. Il l'avait questionnée. Elle avait parlé de la torture de ses hommes, à laquelle elle avait assisté. Elle avait dit le chantage. Elle avait dit l'enfant empalé au-devant de la forteresse. "Je ne veux plus." Il ne croyait pas qu'il n'y ait que de l'altruisme ; alors, elle parla d'Âtreval, et de sa promesse faite à Hiltar. "Rendez-nous nos hommes, ou je fais raser cette place-forte." Les promesses. Redoutables armes, les promesses. Surtout quand elles sont tenues. Il comprenait mieux, maintenant.

Il resterait toujours quelques incompréhensions entre eux, bien sûr ; il savait qu'elle ne cautionnait pas son amour de la chasse, bien qu'elle ne le comprenne pas. "Je ne sais rien faire d'autre", avait-il dit. Puis, avec plus de franchise, "Je le fais parce que ça me plaît". Il y avait cependant une troisième raison. Mais Lann' était l'un des seuls à vraiment la connaître. Cette raison-là, la plus importante de toutes, il n'en parlerait pas. L'espèce de complicité entre le Major et lui était beaucoup trop neuve, trop fraîche, et malhabile. Il n'en parlerait pas.

Alrun était également plus inventive et plus téméraire qu'il ne l'avait pensé. Quoiqu'on puisse en dire, Saig était quelqu'un de prudent, constamment sur ses gardes, bien plus précautionneux qu'il ne pouvait parfois le paraître. Aussi, le plan du Major, au sujet d'Oelas, lui avait au premier abord semblé aussi périlleux que loufoque, aussi imprudent qu'insensé. C'est avec un amusement certain qu'il l'aida à se transformer, de jeune femme stricte et posée à saltimbanque aguicheuse. Il la malmena même un peu, mais c'était nécessaire ; mieux valait la préparer à toute éventualité plutôt qu'elle ne doive y faire face en situation réelle. Autant Alrun avait un sens aigu des choses, parfois, autant sur d'autres, elle lui semblait d'une touchante naïveté. Elle l'attendrissait.

Pourtant, sa performance face aux gradés Ecarlates le surprit d'aisance et de justesse. Elle avait réussi à faire de son rôle une seconde peau. Il craignit un moment qu'elle n'aille trop loin, qu'elle n'exagère, qu'elle franchisse la limite délicate entre la vérité et la caricature, ce qui aurait eu tôt fait d'enfanter des soupçons chez leurs ennemis. Finalement, bien que leur plan n'ait pu se dérouler comme ils l'avaient souhaité, tout se déroula sans trop de mal. Avec un joli pied de nez en prime. Cinq pièces d'or extorquées à Cherrug contre la remise de son faucon, "trouvé" au bas de la falaise - pauvre bête. Saig se délectait d'avance de leur réaction lorsqu'ils comprendraient qu'ils avaient été bernés. Car ils le comprendraient, tôt ou tard, il en était persuadé. Leiz et lui-même avaient laissé derrière eux trop d'indices pour que ce ne soit pas le cas.

Cela dit, ce n'était pas très grave. Tous deux réussissaient parfaitement à s'en sortir, et il avait bon espoir que cela continue ; il allierait encore sa ruse à la sagacité du Major, et peut-être, oui, peut-être parviendraient-ils à remporter cette drôle de guerre, et - pourquoi pas - à mobiliser d'autres personnes autour de leur cause, loin des remarques accusatrices telles qu'en raffolait Elanande. Les "vous l'avez cherché". Agaçant. Bien entendu, qu'il l'avait cherché. Tous ses efforts ne tendaient qu'à cela, depuis le début de l'histoire. Il jouait. Il faisait l'appât. Jusqu'ici, ses ennemis avaient mordu à l'hameçon comme des furies, et il avait confiance en eux pour que cela continue ; le véritable manque venait plutôt du camp allié. Trop peu de bras pour harponner les prises qu'il tentait de ramener. C'était ce manque qui le mettait en danger, car les ennemis, eux, continueraient de s'acharner.

A présent, il était tout de même un peu plus serein. Le Major le soutiendrait. Lann' aussi, évidemment. Cheena, peut-être. Il veillerait encore sur le Sanctuaire quelques jours, comme il l'avait promis à Moran ; puis il pourrait enfin rentrer à Hurlevent, reprendre le travail à la caserne, sans craindre de se retrouver à nouveau seul dans la lutte.

Tout se passerait bien.


***


Veiller le Sanctuaire.

Moran lui avait dit, "reste encore deux ou trois jours, sois nos yeux. Si Tlassa s'amuse à revenir, j'aimerais autant te savoir dans les parages." Une marque de confiance qui l'honorait, même s'il savait parfaitement que c'était aussi un moyen de se débarrasser temporairement de lui. Le savoir autre part. Le savoir loin des siens, là où sa présence ne pourrait pas les menacer par ce qu'elle entraînait dans son sillage.

En fait de Tlassa, ce furent les Ecarlates qui revinrent. Encore. Troublé par la visite de Seigne, qui devait dépêcher un message auprès de Moran, il ne les avait pas sentis arriver, pas tout de suite. Il fallut la chute de Nelthan sur le flanc de la bâtisse pour l'alerter.

Il vint à eux par l'arrière. Se montra. Il était seul. Ils étaient trois. Ils avaient des armes ; il portait le bras en écharpe, brisé par un mauvais envoûtement dont il les soupçonnait d'ailleurs d'être la cause. Les mots échangés furent autant de passes d'armes. Rapides. Pernicieux. Mais il avait l'assurance pour lui ; cette terre, et l'eau qui la gorgeait, tout ceci était son domaine. Ils ne s'y trompèrent pas ; des deux camps, le moins à l'aise ne fut pas celui en nette infériorité numérique.

"Vous nous invitez à boire un verre ?" Avait dit Cherrug. Tout plein d'arrogance et de moquerie. L'imbécile. Souriant, Saig acquiesca, et renchérit même. Les invita à descendre, à passer le seuil de sa maison. Ils acceptèrent. Les imbéciles. C'était d'une telle facilité de les provoquer, Cherrug et Aloyse. Trop semblables. Trop braises, trop flammes, embrasées au moindre souffle de vent, sautant à pieds joints sur le moindre défi qu'on agitait sous leur nez. Seul Nelthan avait eu assez de méfiance, de sens du retrait et de mesure pour n'accepter qu'à moitié, restant tout du long dans l'embrasure. De même, il fut le seul à ne boire ni manger.

"Vous allez nous empoisonner, Caporal ?" Cela le fit rire. Il rétorqua qu'il était vexé qu'on le pense grossier au point d'être capable d'empoisonner de manière aussi peu subtile. Evidemment, l'alcool et le poisson étaient sains. Il eut même l'impression que ses invités les trouvèrent à leur goût. Ils ne voyaient pas la finesse derrière son invitation. Ils ne cherchaient pas le piège où il se trouvait réellement. Probablement parce qu'ils n'avaient pas les mêmes traditions ; pourtant, les lois de l'hospitalité étaient universelles. "Tu as passé mon seuil. Tu as bu dans ma coupe. Tu as mangé à ma table. Garde-toi, garde-toi, garde-toi de verser le sang sous mon toit." Il se répétait l'adage en silence, et se repaissait du spectacle au moins autant qu'eux de rhum et de poisson. Ceci lui servirait pour plus tard. C'était un coup d'avance, une précaution telle qu'il les aimait : invisibles jusqu'au dernier instant.

Ils parlèrent aussi, un peu. Ils semblaient avoir deviné pour Oelas. Il se joua des questions, répondit par des sourires. "C'est donc votre culte, Caporal ?" "Pourquoi avoir rendu le faucon, Caporal ?" "Qui était la femme, Caporal ?" "Pourquoi être Garde, Caporal ?" Aaahhh... Grande question, qu'il éluda comme les autres. Tout en se félicitant qu'on ne la lui pose pas si souvent que cela. C'était pourtant une demande qui coulait de source. Nombreux étaient ceux qui savaient qu'il chérissait l'Eau au-delà du raisonnable. Nombre de personnes dans la Garde savaient que son goût pour les enquêtes n'avait rien à voir avec le devoir. Alors pourquoi, oui, pourquoi ? La réponse, il la connaissait. Mais il la gardait farouchement par devers lui.

Et au-delà des joutes verbales, il se repaissait d'un autre spectacle, celui d'Aloyse. Il aimait tant ses demi-teintes en sa présence. Son regard qui le fuyait, puis qui cherchait à l'affronter comme un défi. Ses paroles pleines d'arrogance, ses gestes pleins de méfiance. Si fragile. Si forte. Si belle, dans le sens absolu que Saig mettait sur le concept de beauté. Belle à l'adorer. Belle à la briser. Sa proximité l'embrasait toujours autant.

Il fut plus pondéré que les fois dernières, car la situation ne permettait pas d'affrontement aussi franc et aussi direct qu'il l'aurait souhaité. Malgré le retrait de Ferrith, son objectif était atteint. Ce fut cependant l'annonce d'une crise qui le poussa à les congédier. Fort heureusement, ils obéirent. C'eût pu être une catastrophe s'ils y avaient assisté.

Encore quelques jours. Juste quelques jours. Les petites Grandes étaient passées, il avait bon espoir que les dites crises se calment rapidement. Il y aurait la fête, la célébration traditionnelle de l'Eau dirigée par Moran et Sûkhat, qui rassemblerait la communauté sur le rivage, fête à laquelle il avait convié Lann'. Et après cela, il rentrerait, oui. Ce serait le creux de la vague, même s'il y avait d'autres chasses, d'autres ombres à se mettre sous la dent - non moins alléchantes, finalement. Celles de l'enquête sur la Banshee, dont Cheena lui rapportait régulièrement des nouvelles, et qui semblait se précipiter ces derniers jours. Depuis le temps qu'il courait cette chasse, il serait satisfait de la mener à terme. Du moins, il l'espérait.

Et il y avait d'autres ombres encore, plus personnelles. Celles qu'il avait frôlées chez Lann'. Ces petites bribes d'énigmes autour de son ami, qu'il collecterait précieusement, puis qu'il rassemblerait pour comprendre. Il n'avait pas l'intention de laisser cette chasse-là s'enfoncer dans l'oubli, celle-là moins que toute autre.

Encore quelques jours. Hurlevent appelait. Dès que l'Eau serait satisfaite, il répondrait.
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Message par Gohrnor Mangeroc Ven 16 Juil 2010 - 21:12

Seul les croassement des amphibiens et le vent dans les roseaux animaient cette douce soirée d'été dans les marais. La marée venait paresseusement caresser le rivage de limon et de vase. A quelques centaines de mètre de là, les hautes remparts de Menethil s'élevaient dans le paysage comme un mirage étrange.
Un bourdonement interrompit les chants des criquets de vase un instants. Les petits habitants de ce drole de pays reprirent leurs chants d'amour quelques minutes après, pas plus dérangés que cela.
Puis le bourdonnement revint. Plus fort. Les crapauds alentours bondirent hors de leurs cachettes, effrayés par ce phénomène qui dépassait de loin leur entendement.
Un puissant flash lumineux illumina les alentours, et à l'endroit ou un instant auparavant ne se trouvait qu'un champ de vase se tenait un portail magique, qui diffusait une douce lueur aux alentours.

Deux formes bondirent hors du vortex magiques. La première était élancée, et haute de taille. Un visage fin et carré, encadré de longs cheveux d'or, d'ou dépassait deux longues oreilles fines, et une peau pâle. Un bouc en pointe et un regard perçant lui donnait un ai suffisant.
La seconde silouhette était plus trapue, mais taillé comme une arbalete. Des cheveux brun-roux aux carré encadraient son visage surmonté d'un petit nez mutin.
Si le Sindorei portait une robes amples, la jeune femme elle, était engoncée dans une lourde armure de guerre. Les deux partageaient néanmoins le même tabard, représentant un soleil d'or au centre d'une croix noir sur un fond argenté.

- Maudit marais puant.... Qu'est-ce qui m'a pris de t'écouter... pesta l'elfe.

-Par ce que tu me dois bien ça, Dish'alna !

Le Sindorei gromella pour la forme, observant ce qui l'entourait, tandis que la jeune femme prenait résoluement la route de menethil, pataugeant dans la vase.

- D'ici une heure, que tu soit la ou non, je pars sans toi ! Tu sait ce que tu risque si tu ne présente pas à l'office ce soir !

- Ouai ouai ! Lui balança la jeune Hurleventoise. Je te retrouve dans une heure !

Léa serra la main sur son médaillon de Foi. Elle avait eu moins peur en affrontant son jugement et son chatiment à Hurlevent, ou en combattant les non-mort à Icecrown qu'en cet instant.

Humilité, ma fille, voila la première des qualités.
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Message par Leizen Sam 17 Juil 2010 - 20:38

"On ne boit jamais jamais dans la demeure d'un hôte où l'on peut verser le sang."

Qui lui avait apprit cette règle déjà ? Son père sûrement. Lui et ses codes d'honneurs ..Une loi pour chaque choses et tout est à sa place.
En quelle circonstance ? Elle ne s'en souvenait pas. Impossible. Leizen avait la mémoire parfaite. Femme qui n'oublie rien. Utile dans la plupart des cas, sauf en de rare occasion, où ce talent se transforme en fardeau.

Le nez plissé, les yeux étrécis sous l'effort de la fouille dans ses innombrables souvenirs, la Major se revoyait entrer à l'intérieur de certains édifices qu'elle avait du visiter que ce soit par envie, par devoir, ou encore, par hasard.
A l'hôtel de ville d'Austrivage, à elle et ses hommes, on avait proposé à boire. Ses gardes, empressés de se désaltérer la gorge après ce long vol, ne prirent pas le temps de réfléchir à l'offre. "Oui", d'un choeur. Cela l'avait fait sourire. Etaient-ils tous aussi confiants en leur alliés du Nord ? Peut-être, mais c'est surtout qu'aucun d'eux n'avaient conscience de l'adage. Elle bu, en connaissance de cause.
Au fief des Pirates à la Baie-Du-Butin, on lui tendait un gobelet de jus de fruit, après un rapide tour de salle à dévisager les gens attablés, elle acceptait ou refusait. Sans menaces apparentes, Leizen sirotait tranquillement son nectar exotique sinon un : "Je n'ai pas soif", suffisait à dédaigner poliment la boisson sous un faux prétexte.
A la Main de Tyr, où elle avait escorté le Chancelier qui avait fêté les clauses d'une alliance naissante avec un bon verre de vin, elle n'avait pas bu. Volontairement. Elle si polie, a accepter toute hospitalité qu'on lui accorde, n'en avait rien fait cette fois et on ne l'avait pas même questionné à ce sujet. Entourée d'hommes, ils avaient sûrement pensé que cet alcool fort ne convenait pas à la femme fragile qu'elle semblait être.

Rien d'autre. Leizen ne se remémorait pas avoir rencontrer quelqu'un de lucide à propos de ce dicton.
Qui alors lui avait enseigné ce précepte ? Quelque chose clochait, elle devait s'en souvenir, elle ne pouvait que s'en souvenir !
L'irritation commença à monter lorsque la voix d'Amelie Bayle coupa court à cette bouffée d'exaspération. Pas du genre à rester contrariée longtemps, la Major passa vite à autre chose malgré ses interrogations.
Un cour de magie. Cinq mois que la jeune femme avait délaissé son apprentissage des Arcanes. Par manque de temps et aussi par manque d'organisation -Raison surprenante vue son amour inconditionnel de l'ordre- . A force de trop de chose à faire, à vouloir être partout, Leizen s'en retrouvait dispersée. Inefficace du coup.
Sa leçon était intéressante et à ce moment là, Leiz' ne se rendait pas encore compte à quel point cette instruction allait lui être ô combien précieuse.
Un appel, parmi les autres, à sa radio. Elle y répondit machinalement, plus par mécanisme que par véritable envie. Jusque là, la Major avait répondu par la négative à toutes demandes. Elle avait trop négligé ses cours, elle devait rester pour remercier la Comtesse de sa patience et pour elle aussi, car elle avait besoin de cette maîtrise de son pouvoir.
Le ton de la voix de Saig. Tout bonnement normal. Ca lui a semblé curieux.
"Tu te fais des idées. C'est injustifié de trouver ça bizarre. Arrête un peu."
La réflexion est parfois une mauvaise habitude. On se triture excessivement l'esprit, cherchant la petite bête là où elle ne se trouve pas. Les choses peuvent être normales, sisi ! A vivre en Hurlevent on oublie cet état de fait.
Leizen allait raccrocher quand elle perçut l'inquiétude, savamment contenue, mais tout de même présente.
"Bingo.."
Le ton de la voix de Saig. Voilà ce qui l'a finalement décidé à partir le rejoindre.

Une longue et première discussion où la Major se mit à parler d'elle alors qu'en vérité elle ne parlait que de lui. Une sorte de subterfuge, pour éviter de froisser le Caporal. Elle ne voulait pas qu'il prenne mal un excès de sollicitude. Il aurait pu trouver cela déplacé et se braquer. Leizen ne voulait pas qu'il se méprenne sur cette "affection" et ses préoccupations. Saig n'était pas un gosse, inutile qu'il pense être materné. A cause de son air stricte c'est souvent ce que ses hommes déduisaient d'elle. Et c'était justement, dans ce cas précis, ce qu'elle voulait éviter.
Aussi elle parla de son propre vécu. Grâce à certaines similitudes sur leur situation respective, cela se déroula sans encombres. Elle réussit même à lui faire passer certains conseils, tout comme il le fît.
Lui dire de rentrer, cette idée lui traversa l'esprit sans s'y attarder. C'était inutile. Qu'il rentre ? Pour combien de temps ? Ce sont ses camarades que l'on a dangereusement approché. Combien de temps aurait-il pu rester à la Caserne en feintant de ne pas s'en soucier ? Faire son travaillant en omettant de ne pas songer à la menace ?
Non, définitivement non, elle ne pouvait pas l'empêcher de prendre des risques. Mais les prendre avec lui pouvait diminuer sa charge. Pas qu'elle songeait une seule seconde à pouvoir porter son tourment à sa place -non elle n'était pas si stupidement altruisme-, mais qu'elle pouvait éviter qu'il sombre sous le poids de ces tentatives d'intimidation.
Lanniey devait sûrement jouer ce rôle aussi, à sa manière, avec plus d'amitié qu'elle. Leizen serait raisonnable, comme toujours, ça aiderai Saig à garder ses limites. Pas de de mise en péril inconsidérée.
Rétribution s'amusait à fouiller ? A leur tour. Ils avaient l'avantage là-dessus. Leur travail étaient en majeure partie des enquêtes. Si pour Rétribution ces recherches dans la vie de Saig n'était qu'une action exceptionnelle, eux avaient cette régularité pour la dissection, ils y passaient toutes leurs journées de service, ou presque, voire même toutes leurs nuits, c'est dire !
A leur tour, à eux maintenant.

Pas de demi-mesure pour Leizen. On fait ou on ne fait pas. Du concret plutôt que de l'espoir.
C'est ainsi qu'elle s'était grimée. Sans compromis. Elle travaillait à devenir l'exact opposé de ce qu'elle était.
Maquillée à outrance, fardée à l'excès. Exagérer tout puisqu'elle n'était plus rien. Plus elle en tout cas.
Ca n'aurait pas fonctionné...
Elle n'avait rien d'une ruse mais tout d'une caricature. Trop d'abus, trop de redondances, trop d'exagération. Trop, tout simplement.
La réussite d'un artifice passe aussi par sa légèreté. Un plan capillotracté ne mène généralement à rien de bon.
Se déguiser, jouer un rôle, c'est s'adapter. Accepter son personnage.
Et, bon sang, comme Saig savait que pour la Major c'était chose pratiquement impossible. Butée, soucieuse de ne jamais faire de faux pas. Comment pouvait-elle alors emprunter la démarche d'une autre ?
Pourtant il ne la dissuada en rien. Il l'épaula même dans sa préparation.
Faire comprendre à Leizen que "Saly", la gitane aguicheuse, n'était pas son antagoniste. Pour bien incarner la bohémienne, La Major ne devait pas se contenter d'inverser ses habitudes. Elle devait croire qu'elle aurait pu être une telle femme.
Elle dansait plutôt bien après tout. Hop ! Elle venait de trouver une attitude plus naturelle.
Elle connaissait les jurons, bien qu'elle n'en prononce jamais. Voilà ! Elle pouvait utiliser ce qu'elle avait pu entendre.
Rassérénée par la réussite de la mise en pratique des conseils de Saig, elle était parée.
Le marin parvenait à la faire sortir de ses sentiers battus. Il faut dire qu'elle n'aurait jamais osé faire un telle chose s'il n'avait été là, en soutient. La Major n'est pas une tête brûlée, posée plus souvent que téméraire. Une force tranquille. Le courage calme de ceux qui tentent de changer les choses sans tout détruire en chemin, lui avait dit un ex-tavernier.
Ca pouvait fonctionner...

Les deux croisés en patrouille lui empoignèrent les bras pour la mener au manoir.
Mince, pas prévu ça. Leizen avait pensé que les Soldats seraient plus cupides, et qu'après leur avoir soutirer quelques informations en échange du Faucon, ils se seraient hâtés de rendre l'animal à leur maître pour obtenir les félicitations de l'avoir retrouver. C'était sans compter sur le mépris qu'ils affichaient clairement pour l'oiseau. Ils s'en moquaient totalement, et si la bête avait pu mourir ils s'en seraient sûrement satisfaits !
Du coup, La Major n'avait pas pu jouer sur l'arrivisme des gardes écarlates.
Elle se laissa trainer en rechignant à peine. Juste pour la forme.
Son regard balaya les alentours. On aurait pu croire qu'elle espérait l'arrivée de quelqu'un, mais c'était tout le contraire. Elle arbora un sourire enjôleur qu'elle offrit aux Croisés alors que le véritable destinataire était dissimulé à la vue de tous.
"Ca ira. Regarde, je souris. Te montre pas."
Saig n'intervint pas. Elle et son escorte musclée entrèrent donc dans le bâtiment. Illyas, Aloyse et Nelthan se trouvaient là. Alors qu'ils la contemplaient, un peu désappointés, elle en profita également pour faire sa propre inspection. Avec quelques sifflement de fausse admiration pour l'intérieur du majestueux manoir, elle enregistra en mémoire tous détails que ses yeux pouvaient accrocher avant d'être interrompu par les questions prévisibles des membres de Rétribution.
Qu'est-ce qu'elle faisait là. Qui elle était. Où avait-elle récupérer le Faucon.
Pour chacune de ces interrogations Leizen avait des réponses ou des pirouettes afin de les éluder.
Ca devait fonctionner...
Il y avait bien une limite à son déguisement. Et pour cause la Major n'est pas quelqu'un de très douée pour le mensonge. Ca lui est peu aisé. Spontanément et avec de "bonnes" questions, elle aurait pu se trahir. Des interrogations de Perod et Aubren aucunes ne l'avaient mise à mal. Seul Nelthan l'interpella sur un sujet pertinent. Elle cilla, incommodée. Mais les paroles de Ferrith se retrouvèrent noyées par les babillages de ses deux officiers.
Cherrug et Aloyse se chamaillaient à propos d'Oleas, il ne lui avait suffit que de raviver le feu de cette discorde en prononçant quelques mots désagréables sur le faucon afin de faire diversion. Oublier la question judicieuse de Nelthan. Elle recouvra son sourire espiègle.
Néanmoins, il ne fallait pas tarder. Ses faux-semblants finiraient par être percés à jour. Ces trois là étaient loin d'être bêtes, ils se rendraient compte de l'astuce tôt ou tard. Cela elle le savait depuis le début, elle n'escomptait pas les duper éternellement, elle voulait juste du temps pour son repérage. C'était chose faite, sortir maintenant. Elle mena un troc mensonger avec Cherrug dont l'enjeu était, pour lui son animal, pour elle de l'argent. Vénale, Leizen ne l'était pas du tout, Saly oui. Elle se surprit à faire durer le marchandage un moment, pas qu'elle avait besoin de rester d'avantage à l'intérieur de la bâtisse pour détecter d'autres détails, c'est juste..qu'elle s'en amusa.
Fini de jouer. Marché conclut.
Lorsqu'Aloyse décida qu'il fallait raccompagner la jeune visiteuse, là encore, Leizen tiqua. Pas Nelthan. Il aurait à loisir de pouvoir lui reposer cette maudite question sur le chemin. N'importe qui mais pas Nelthan.
Improviser, vite. Durant l'échange avec eux, Leizen avait remarqué l'agacement de Perod face à une gitane aux manières frivoles. C'était son bon de sortie. Enerver Aloyse jusqu'à ce qu'elle n'en puisse plus et agisse d'elle-même. Lui faire croire que tout viendrait d'elle alors que c'est ce que Leiz' voulait.
Ce fut on ne peut plus facile. Un discours commercial sur la graisse de tortue. Argumentant que les hommes aiment à utiliser cette substance pour faire rutiler leurs arme, allant jusqu'à avouer -avec un ton faussement complice pour Aloyse- que les mâles s'en enduisent les pectoraux pour amadouer les femmes et qu'elle n'y résistera pas ! Paf. Piqué au vif. Perod jeta dehors Saly et ses idées saugrenues.
Libre.
Ca avait fonctionné...

Aux Paluns après un compte rendu de ce qu'elle avait pu voir et de nombreuses déductions sur la suite des événements, Leizen décida de son retour en Hurlevent.
Elle devait parler à ses gardes. Même s'ils agissaient hors du Royaume, même si ce n'était pas des actions officielles, La Major était sûre de pouvoir compter sur certains d'entre eux. Dans ces Soldats si d'aucun la connaissaient trop peu, d'autres lui faisaient confiance.
La fierté dans le regard de Saig après le succès de leur subterfuge commun. Sans l'un, ni l'autre ils n'auraient pu avoir résultat. Ca la conforta dans cette idée.
Ils devaient tous s'épauler. Ensembles.

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Message par Gohrnor Mangeroc Lun 19 Juil 2010 - 19:01

La jeune femme tira légèrement sur les rennes de son destrier.
Elle parcouru les étendus marécageuses du regard, un vent léger soulevait sa chevelure rousse. Elle se permit de sourire devant le panorama qui s'offrait a elle. Une profonde envie de s'arrêter et d'aller voir Saig danssa maudite demeure la prit a la gorge. Elle aurait pu lui montrer la chose.

Et avec de la chance, la chose se serait emparée d'elle, et elle aurait égorgée ce fou incroyant.

Lea secoua la tête. Elle devait rester calme. Ne pas se laisser détourner de son objectif. La maudite visite d'edworn et de khassim le lui avait fait comprendre. Ils allaient bientôt revenir a elle, pour la détourner.
Son regard s'arracha du marais, et détailla les montagnes du nord. Halluk et Arthur allait sans doute la rejoindre. D'autres, peux être. Rien n'était certain.
Elle avait encore sous la langue le goût de la chose. Sucré mais amer. Elle c'était sentie transcandee par Elle, et le brouillard carmin était tombe devant ses yeux. Oh, ce n'était ni des images précises, ni même des souvenirs flou, mais une sorte de rêve éveille, ou elle c'était laisse posséder par la chose.
Un délice.
Le plaisir avait atteint son paroxisme quand salame avait profondement plongée dans le dos du chevalier d'ebene. Son regard pitoyable quand il c'était tourne vers elle. Et son seul mot, comme le râle d'un mourrant: ... Pourquoi ?...
Elle avait failli éclater de rire, mais la proximité des autres l'en avait retenue. Halluk l'avait vue, et le regard qu'il lui avait jeté lui avait comprendre qu'elle venait de faire un acte de piète.
Ce runique de la lame d'ebene avait été le premier. Puis il y avait eu ce kaldorei, qui c'était isoler des autres. Ainsi que ce réprouve d'argent. Tous avait été punis par la très sainte, au travers de son bras.
Et bientôt, oh oui très bientôt(et elle frissona en pensant qu'elle laisserait la chose-colère la prendre a nouveau) elle les tuerai tous. Elle prendrai leurs vies, comme ils avaient pris la sienne. C'était inéluctable.

Lordaeron l'appelait. Atreval l'appelait. Aloyse....

Alyose.
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Message par Invité Mar 20 Juil 2010 - 13:49

Ils l'avaient fait, ils l'avaient touché. Au plus profonds de lui même, ils avaient meurtrie son âme. Ed' ne comprenait que peu les croyances de Saig mais il savait combien elles étaient importantes pour lui. Torturé, choqué, il était resté un moment prostré sur sa couche. Le jeune paladin avait bien essayé de le réconforter, même s'il savait que c'était en vain. Un café, trois muffins et quelques mots. Rien de plus. Il était resté quelques minutes ainsi, jusqu'à ce que Saig puisse enfin parler.

- Ils l'ont brûlé...

A mesure que l'ancien marin répétait cette phrase, Ed' réalisait lentement de quoi il en retournait. Les blessures morales sont bien plus marquantes que les plaies physiques. Et quoi de mieux pour détruire un homme que de frapper ce qu'il détient de plus cher ? Comprennant la douleur de Saig, du moins essayant, le Caporal se redressa et le laissa à son deuil. Il ne partageait pas ses croyances, il ne pouvait pas prétendre l'épauler pleinement en cet instant.

Cependant, il décida de se rendre sur place. Il se changea, annonca une pause et enfourcha le premier griffon en partence pour les Paluns. Le voyage fut bref, mais quelques souvenirs lui revinrent à l'esprit. La dernière fois qu'il s'était retrouvé devant le sanctuaire de Saig, il avait appercu cette gamine sortie de nulle part. Liée à la mer. Vivante ou non, il n'avait pas pu le savoir. Mais la dernière fois qu'il s'était retrouvé face à ce genre d'apparition... Il secoua la tête, pressant sa prothèse mécanique d'une main peu assurée. Il devait le faire. Non pas par fierté, mais parce qu'il considérait Saig comme un ami. Et il n'abandonnait jamais ceux qui comptaient pour lui. Saig pouvait avoir un passé de pirate, comme il s'en doutait, cela lui importait peu. Seuls comptent les actes présent.

Aprés avoir loué un cheval à l'auberge de Menthil et déambulé dans les marécages, il parvint à une grande étendue d'eau. Comme si la dernière crue avait submergé la moitié des lieux. Il jetta un bref coup d'oeil à la carte, s'assurant de sa position. En théorie, il ne s'était pas trompé. Relevant la tête, il apperçu de nombreux élémentaires d'eau, bouillonant.

La suite fut enchainement d'actions et de paroles. Ed' partit chercher quelques coquillages, revint. Il trouva la gamine, qu'il finit par apprécier, voir même un peu trop s'y attacher. Cheena le rejoins, et une autre jeune femme à la beauté naturelle fit son apparition. Et à mesure que les dialogues s'étoffaient, les coupables se dessinaient. Il s'agissait d'une humaine, rongé par l'ombre et la colère. Cette image laissait place à deux pistes : Rétribution ou... Léa. Et la gamine, ainsi que la jeune femme, parlaient d'une sorte de conseil et de la guerre. Une guerre que la criminelle leur avait déclaré.

Ed' décida de couper à tout à ça. Il avait eu ce qu'il désirait : l'eau suintant du Sanctuaire, des coquillages et un reste de la bâtisse généreusement offert. Il ne cessa par ailleurs de ruminer tout ça sur le trajet du retour. Rétribution, Léa... Des Ecarlates. Ils étaient bannis mais nuisaient encore. Tous, sans exception. Même celles qui avaient dit revenir sur ses erreurs passés. A cette pensée, son regard s'assombrie. Aprés Kÿma, aprés Léa, ils avaient blessé Saig. Et chaque blessure infligé à ses prpches ne faisaient qu'augmenter sa propre colère.

Il cédait, lentement, mais sûrement. Et malgré lui, malgré les avertissements, il allait replonger dans un combat qui n'était pas le siens.

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Message par Cheena de Grimwald Mar 20 Juil 2010 - 16:01

Vangelis, Monastery Of La Rabida

La Mer.

Un monde inaccessible qu'elle aurait aimé explorer, dont elle aurait aimé s'imprégner. Juste un court instant. Devenir la Mer. Devenir écume, vagues, pression. Sentir Ses enfants grandir en elle, savoir la fureur du combat, de l'union sauvage entre Elle-même et le ciel. Apprendre ce qu'Elle avait autrefois détruit, ou admirer ce qu'Elle avait sauvé. Saisir le rythme de Ses marées, comme une danse d'amour destinée à la Terre, comprendre Sa ferveur à la trahir pour la faire Sienne chaque jour un peu plus.

Tout cela, elle ne pouvait que l'imaginer. En apercevoir quelques fugaces reflets dans les yeux de ceux qui avaient grandi en Son sein, Saig. En rêver en plongeant dans de dérisoires profondeurs, toujours proches des terres, toujours trop proches. S'abandonner quelques instants au souvenir de sa noyade, à l'eau semblant s'infiltrer par chaque pore, chaque interstice de sa peau, remplaçant enfin l'air dans son coeur, poignard de celui qui la retenait en Elle. Peut-être était-ce pour cela que la Mer et ses enfants ne voyaient en elle qu'un intrus supplémentaire. Elle avait défié la Mer et la Mort à la fois, réunies dans la vengeance d'un amant. La raison la plus probable était pourtant qu'ils ne voulaient pas d'elle. Ni lui apprendre, ni la laisser comprendre, ni saisir, ni sentir, ni savoir, ni devenir. Surtout pas devenir. Il est des choses que les Hommes chérissent jalousement, comme autant de privilèges qu'il ne faut pas laisser aux mains de ceux qui pourraient les dénaturer, en gâcher l'essence, la perception.
- Nous n'aimons pas les faux-semblant.

Si elle souhaitait explorer, elle devrait en apprendre les codes par elle-même, sans attendre qu'il lui en soit fait don ou qu'une main se tende pour l'y aider.

~~~~~~

Elle savait depuis le début que Saig ne mentait pas. L'idée même de douter de lui et de ses perceptions aurait révélé pour elle un trait de caractère qu'elle ne supportait pas. Comprendre, croire, faire confiance. Elle savait qu'un jour, elle n'y aurait plus droit. Elle ne voulait pas précipiter ce triste destin.

Les Paluns. Quelle drôle de région, s'était-elle dit la première fois qu'elle y avait mis les pieds. Elle avait du apprendre à ne pas se laisser surprendre par des murlocs. Des crocodiles. Des bourbeux. Des dragons. Des marins défunts. Des gnolls. Des orcs. Et par la région elle-même. S'enfoncer dans l'eau, la vase, la brume, la pluie. Se perdre, transie de froid, tuer pour un abri tout relatif, pour un morceau de chair dur comme de la caillasse. Et apprendre enfin. Rencontrer. Nains, hommes, femmes, marins. Autant d'histoires et de superstitions, drôles ou tragiques. Se joindre à des nomades, aussi difficile soit-il de les trouver. Mais comme pour tout, il ne lui avait pas fallu chercher. Ce qu'elle aimait le plus chez les nomades, c'était se mêler aux enfants. Ce sont les enfants qui parlent et écoutent, sans s'en rendre compte; eux qui expliquent, avec leurs mots parfois maladroits, parfois si justes, la vie des leurs, leurs peurs et leurs fiertés. Leurs légendes, transmises depuis des générations, et celles plus piquantes à saisir, qu'ils font semblant d'oublier.
Des histoires s'approchant de ce qu'elle voyait, elle en avait entendu. Jamais vérifié.

Elle était venue ici. Quatre fois, avant cette dernière. La première fois, par hasard. Elle n'avait même pas approché. La seconde, parce qu'elle le cherchait, lui. Elle savait Leizen à ses côtés et cette idée lui tiraillait douloureusement la poitrine. Elle était restée loin pourtant. "Cet endroit n'a pas besoin d'être plus dérangé." Elle n'avait pas regardé, pas écouté. Elle avait simplement localisé Leizen, et était repartie, la tête basse. La troisième fois, elle était venue sans prévenir, après avoir erré sur les côtes pendant un long moment, cherchant encore en vain ce que Saig voyait lorsqu'il fixait la Mer, avant de se détourner et de le rejoindre. Elle avait sourit, observé, écouté, embrassé, et était partie comme elle était venue. La quatrième fois, elle avait l'intention de faire de même. Sourire, écouter, partir. Mais il lui avait demandé comment elle allait, et elle n'allait précisément pas bien. Elle avait baratiné les dernières histoires déplaisantes qu'il lui était arrivé à la Garde. Un peu capillotracté, mais il n'avait pas eu l'air de réagir. Tant mieux. Quelques mots, un baiser, et elle n'était plus là.
- ...et qu'est-ce qu'il a dit ?
- Que tu me collerais encore plus que d'habitude.


- Qu'est-ce qu'il a, Saig ? J'l'ai entendu hurler à l'aut' bout de la ville !
- Ben dis donc, tu lui as dit que t'étais enceinte ou quoi ?
- Il est à la caserne, dans un coin.

Terrorisée à l'idée d'arriver trop tard, qu'il se noyait, qu'il était perdu, elle avait planté Koh sur place. Lui faire sentir qu'elle avait d'autres priorités que de flatter son égo avec son regard de groupie transie ne pourrait pas lui faire de mal, de toutes façons.
Ce n'était pas la poitrine mais le ventre qu'il se tenait. Sa respiration était un peu saccadée, mais l'eau qui aurait du l'étouffer s'échappait de ses yeux comme d'un robinet qui fuit. La première chose qui lui vint à l'esprit, c'était qu'"on" avait récidivé. Après son bras, un coup de poignard ? Mais ce n'était pas ça non plus. Il se mit à lui hurler de s'en aller, de foutre le camp. Hébétée, elle le laissa passer, claquer la porte du dortoir. Elle cru qu'elle l'avait blessé. De toutes façons, Edworn l'avait devancée et fermé la porte à clé. Elle ne pouvait qu'attendre, parler un peu avec Feodora. Ca ne l'avait pas vraiment rassurée d'apprendre qu'elle aussi avait la sale manie de blesser les siens par ses mots.
Puis elle était entrée. Impuissante, elle s'était posée là. Elle n'avait pas osé parler vraiment. Elle avait attendu. Et il avait répondu. Puis il était sorti, remettant son masque de Caporal sur son visage, et avait travaillé.


Elle, un peu loin, un peu perdue, s'était rendue aux Paluns. Une cinquième fois.
Edworn était déjà sur place. Devancée, une fois encore. Du Sanctuaire, ne restait que de l'eau.
- Ils l'ont brulé.
- Quelqu'un... quelqu'un y est resté ?
- Personne n'est mort.


Que pouvait être réellement cet endroit, pour qu'apparaissent ainsi des élémentaires...? Pour que l'eau "décide" de tout engloutir...? Ou plutôt... qui avait amené l'eau à faire cela ? Était-ce Saig, qui, par ses larmes, avait immergé son petit chez-lui ? Comment avait-il su ?
Touchant de naïveté, Edworn avait récolté des coquillages pour les offrir aux élémentaires, qu'ils le laissent passer. Une fillette pleurait. Elle voulait courir vers elle et la prendre dans ses bras. L'embrasser, essuyer ses larmes et la faire rire. Mais on lui avait appris à se tenir en retrait, aussi, elle laissa Ed' faire, observant. Il avait peur. Un gamin, lui aussi. Un novice. Un bleu. Et il croyait pouvoir lui donner des leçons. Touchant de naïveté.
Un bocal, avec de l'eau, ses coquillages. Il voulait un "morceau" du Sanctuaire, pour Saig. Ce n'était pas ce pourquoi elle était venue. Elle pensait connaitre un peu Saig, ses réactions, vaguement le cheminement de ses pensées. Elle avait eu une idée...
T'lassa piochait dans les coquillages, elle les trouvait jolis.
Quelqu'un d'autre observait la scène. Une femme, à n'en pas douter. Puis elle vint.
Elle prononça quelques mots. Plongea pour Edworn, lui rapporta ce qu'il voulait.
Edworn s'en fut avec son cadeau.

Restait T'lassa, Louise et Cheena. Elle posa des questions. La plupart restées sans réponse. Elle apprit seulement qu'elle n'avait rien à faire ici.

Elle voulait reconstruire le sanctuaire de Saig. Pas pour lui, pas pour les siens. Pour ceux qui l'avaient brulé. De toute évidence, l'idée d'Ed avait été la meilleure, et sinon, la plus facile. Louise ne voulait pas. Elle n'était pas des leurs, ne comprenait pas, ne savait rien.
- Le Sanctuaire est mort.

Pour eux, oui. Pour elle aussi un peu, tant elle avait senti la détresse de son ami. Pour les pyromanes... non. Ils avaient blessé, ils le savaient. Mais... s'ils se trompaient ? S'il n'y voyaient que l'indifférence des présumés blessés ? C'est ainsi que se menait une guerre morale... mais on ne voulait pas l'écouter.

Cheena s'interrogeait. Sur la différence entre cette Louise et Saig. Leur mode de vie, leur vision d'elle ? Saig avait dit "personne", Louise "le Sanctuaire". Saig n'était là que depuis quelques mois, et il leur avait amené la destruction. Elle n'osait même pas imaginer comment il devait se sentir... et encore moins la façon dont elle devrait lui parler. Il n'était pas comme les autres... il ne parlait pas.
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Message par Aréllys De Bristollan Mar 20 Juil 2010 - 17:15

Aréllys venait de croiser Saig sur le pont. Ils avaient échangés quelques propos sans grand intérêt Il était toujours aussi arrogant, si sur de lui.
Mais surtout il était la. Donc pas aux Paluns. Ça tombait bien. Le soir de la première visite des croisés la bas, elle avait eu tout de suite envie de faire cramer les édifices. Ilyas le lui avait interdit mais elle s'était juré de revenir le faire.

L'occasion se présente justement. Elle prend congé et achète un vol pour Menethil. Aréllys arrive la bas en fin d'après midi vêtue de sa tenue de démoniste.
Elle s'approche doucement des bâtiments et guette quelque temps, tapie dans les herbes comme un chat. Si Saig n'est pas là elle se méfie des autres dont il avait parlé, bien qu'elle n'ai jamais vu personne. Comme rien ne bouge elle sort doucement de la végétation et fait le tour des bâtiments. Toujours rien.
Aréllys se plante face au moulin et le regarde un instant.

C'est pitoyable.

Elle concentre une onde de flammes qu'elle façonne avec soin au creux de ses mains, ajoute un peu d'Ombre pour stabiliser cette magie dont elle n'est pas experte et projette le sort sur le bâtiment. L'onde le frappe et s'enroule autour, noircit les murs mais s'estompe rapidement. Trop rapidement.

Pff ! Il va voir.

Aréllys incante une déferlante d'incinération, chargeant longtemps la puissance. Quelque chose gène. Les lieux ne sont pas seulement trempés. Elle réalise la puissance avec laquelle le site a été dédié à l'Eau. Les pierres suintent de l'eau. Même l'air alentour, chargé d'humidité semble attaquer ses flammes. Elle lance quand même le sort qui a tout juste plus de d'effets que le précédent.

La demie Kal Dorei hurle de rage. Elle ne peut pas repartir comme ca, avec cet aveux d'impuissance. Elle est venue tout détruire. Elle s'est juré de le briser. Il s'est moqué d'elle en refusant de lui sortir son arme des saisies de la garde. Tant pis. Elle ne voulait pas recourir a cette magie ici mais elle n'est déjà plus maitre de ses actions tant elle est aveuglée de haine.

Aréllys fouille dans sa bourse d'âmes et de composants, sortant un petit cristal mauve et une pierre couleur sang. Elle s'éloigne et commence une incantation en langue démoniaque. L'âme et la pierre offertes à l'incantation se consument et un météore tombe entre les bâtiments, creusant un petit cratère. Des vapeurs de souffre qui en remontent émerge un Infernal asservi. Il crispe ses poings de pierre, fait verdoyer les gangreflammes qui animent son corps et hurle sa colère et sa haine. Le hurlement retentit dans les marais.

Je t'ordonne de bruler ce moulin ! Détruis ! Ravages ! Qu'il n'en reste plus une maudite pierre ! Fais le !

Hurle elle débordante de rage.

Le démon lui jette un regard haineux et se retourne vers le moulin lentement. Il déverse ses torrents de Feu Gangréné sur le bâtiment qui s'enflamme cette fois sans résistance. Les flammes vertes montent et dévorent l'édifice entier qui rayonne de chaleur et de corruption.
Un frisson parcourt le corps d'Aréllys.
L'eau monte et le sol tremble. Un cri semble monter du marais entier. Elle sent la montée acide et douloureuse de l'adrénaline qui se déverse dans ses veines. L'infernal stoppe un instant sa destruction en sentant la trace de peur dans l'esprit de celle qui le domine. Il tire sur leur lien pour essayer d'en devenir le maitre. Aréllys se reconcentre pour chasser la peur.

Je suis forte. Je domine. Pour ma vengeance. Pour Elle. Ce cri ne fait pas peur, c'est l'aveu de mon triomphe. L'invocateur domine l'esclave. Ma forteresse tient bon. Le bélier cogne en vain contre la grande porte.

Elle reprend le dessus alors que le moulin s'écroule sur lui même. Aréllys hurle de triomphe, elle jette des sorts d'Ombre et de Feu autour d'elle, son aura marquant les lieux du plaisir qu'elle prend à détruire. Elle ordonne à sa créature de ravager la maison. L'infernal commence à envoyer ses flammes dans l'édifice.
Des geysers sortent du sol, l'eau monte très rapidement et le cri du marais devient un hurlement. L'eau devient bouillonnante et un courant furieux nait entre ses pieds.
Elle le sent à travers les Ombres qui l'entourent. Cette eau lui crie sa haine et son envie de la tuer. Chaque goutte hurle son envie d'être teintée de son sang.
Noyer !
Briser !
Engloutir !
Submerger !


Aréllys panique et l'Infernal échappe à son contrôle, brisant ses chaines mentales.

Partir. Vite.

Elle sait que si elle se retrouve à ne plus avoir pieds elle est perdue. Elle puisse dans ses capacités spéciales pour se débarrasser rapidement du Démon révolté. Tant pis, elle supportera les blessures que ca lui causera surement. Ça vaut mieux que d'être noyée. Elle court ensuite vers le promontoire sur le flanc de la maison alors que l'eau lui arrive aux genoux. Elle grimpe rapidement au sommet et fouille sa poche avec empressement pour sortir sa pierre de foyer. Elle se concentre pour commencer à activer la rune de rappel et visualiser son lieu d'arrivée.
L'eau monte encore plus vite. A une vitesse hallucinante. Son hurlement lui martelle le crane. Elle a l'impression que sa tête va exploser tant elle a mal.
Aréllys s'estime heureuse d'avoir choisit de jouer la prudence. Quelques secondes de plus et son corps brisé flotterai déjà surement à la surface des flots déchainés. Autour de son être, ses Ombres tournoient comme une tempête furieuse. Elles sont affolées. Elle n'a encore jamais vu ca. Aréllys se recentre sur son incantation, elle la sent vaciller par manque de concentration. L'eau est presque à ses pieds, l'écume blanche assaillant furieusement le rocher sur lequel elle se tient.
Des élémentaires naissent dans l'écume. Ils la cherche du regard. Ils veulent la briser. Cette fourmi coincée sur une feuille au milieu d'un torrent. Ça y est ils l'ont vue. Ils vont la tuer.

Heureusement elle est happée par la lumière bleue de sa rune de téléportation. Les dix secondes lui ont semblé une éternité en enfer. La tempête alentour disparaît et la taverne de Dalaran apparaît sous ses pieds. Elle s'écroule lourdement à quatre pattes sur les dalles. Un hoquet lui secoue le corps entier.
Elle arrache son casque et sa cagoule trempée avant de vomir tout le contenu de son estomac sous les regards dégoutés des gens.
Aréllys tremble de froid et de terreur. Elle l'entend encore. Son cri. Sa violence, ses promesses d'engloutissement. Un nouveau hoquet la fait vomir.

Elle est jetée dehors par les gardes et reste quelque temps roulée en boule sur les pavés de la rue. Elle finit par se reprendre et part se remettre en état dans les égouts. Mettez des gobelins dans un coin de terre, ajoutez des clients fortunés et vous obtiendrez la discrétion absolue.

Une demie heure plus tard elle est sous une douche chaude. Une douche dont l'Eau ne cherche pas à la noyer. Elle éclate de rire. Tout haut, sans raisons. Un rire qui sort douloureux et nerveux, pour ne jamais s'arrêter. Elle rit pour évacuer sa peur. Peut être aussi par triomphe.

Après tout elle l'a fait. Elle a rasé, souillé son sanctuaire.

Elle se demande si il l'a senti. Comme elle regrette de ne pas le voir en larmes.
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Message par Petits tracas Mar 27 Juil 2010 - 6:26

Sephiroth - The call of the serpent


Ses cheveux claquèrent contre son dos alors qu'elle surgit de l'onde immonde. Elle cracha l'eau qu'elle avait dans la bouche, sans heurt et sans dégout, malgré la saveur infecte qu'elle pouvait avoir. Marécage. Là où la terre rencontre l'eau. Le fief de leurs enfants et des esprits bâtards. Elle était nue, rôdant entre les plantes et les jambes couvertes de tourbe. Elle marchait avec les esprits, à moitié dans un autre monde. Et son sourire n'était plus. Ils étaient rares. Ils étaient affolés. Ils lui avaient déjà dit ce qu'il s'était passé. Mais elle voulait voir. Constater.

Alors elle vit. Elle vit le désastre, l'absence, la fin. La profanation. Elle n'était pas en colère, pas encore, pas tout de suite: Son sang était bien trop froid pour ça. Aussi froid que les cendres retombées et moites. Elle tourna autour du massacre, avisant chaque détail, chaque marque, appelant à elle les frères de la Vipère. Ils furent peu à oser s'approcher, mais il y en eut quand même. Et ils eurent tous le même conte. Détruit, partis, ils ne reviendront plus. Pas ici. Pas une troisième fois. Les suppliques n'y feront rien. Alors elle remercia, offrit le coeur d'une de ses prises à sang chaud, et partit.

Vipère roulait, allant et venant de sa gorge à ses lèvres, et elle la cajolait. Il était aisé de lui déplaire, mais il était bien plus rare de la contrarier vraiment, aussi celle qu'on avait appelée Vespérale tempérait sa rage de son flegme coutumier. Elle s'offrit à la mer, un temps, pour se laver des restants de marais, pour retrouver une mine plus passable aux yeux de ceux qui ne voyaient pas l'autre monde. Vipère avait le venin paré, et ne rêvait que de mordre. Il lui fallait cacher soigneusement ses atours de prédatrice, ses signes de bizarrerie. Trop aisément visibles. Elle se revêtit de ses vêtements comme on passerait une peau humaine, rajusta sa chevelure moite, retira le sel à ses lèvres d'un coup de langue. Saisit son sac lourd des présents qu'elle avait chassés pour les esprits enfuis. Elle était prête.

    _Je crois que c'est hélas nécessaire, le temps qu'ils payent pour ce qu'ils ont fait.


C'était ce qu'il avait dit, lorsqu'elle avait invoqué la trêve. Leur trêve. Il la regardait toujours de ces mêmes yeux, de cette même haine contrariée. Elle devinait le feu sous l'océan. Et ça la faisait sourire, tranquillement. Elle avait pu constater, aux regards qui s'étaient posés sur elle alors qu'elle foulait de nouveau le sol de Hurlevent, combien ses peaux d'humaine étaient ajustées et acérées. On la regardait comme une belle chose. Une chose enviable. Plus comme une étrangère prompte à vous trancher la gorge d'un croc. Bientôt ils les oublieraient.

    _Rappelle-toi bien que ce n'est que pour cette chasse. Tu restes qui tu es.
    _C'est pour qui de nous deux que tu le dis ?


Tranquille. Trop tranquille. Comme l'onde, à peine troublée du ressac de sa respiration appliquée. Elle cachait bien mieux que lui, et ça la fit sourire, encore. Il n'avait pas changé. La trêve. La trêve pour l'heure. Même si elle avait envie de mordre, de le déchirer, de le posséder en riant, et de sentir sa vie partir entre ses doigts caressants. Plus tard.

    _Comment était-ce ?
    _En cendres et sec.
    _Alors c'est vrai. Il n'y a plus rien à sauver...
    _Non, plus rien. Tout est mort.
    _Bien.


Elle approcha une main pour le frôler, alors qu'il avait eu ce soupir plaintif qu'elle aurait pu avoir elle-même, il se raidit. Un instinct de chat sauvage, qui voulait se frotter contre un rival, parce qu'ils s'apprêtaient à aller dompter des chiens. Ensemble. Unis. Il siffla.

    _Arrête.
    _De quoi tu as peur ? Si je chasse en meute, je suis la meute. Tu sais ce que ça veut dire.
    _C'est vraiment nécessaire ?
    _C'est vraiment une question ?


Il finit par repousser les dossiers sur lesquels il travaillait -Sage petit garçon. Elle l'interrogea, rapidement, sur les pistes. Il s'interrompit vite.

    _Il y a une chose que tu dois savoir. Je m'en réserve une. Tu peux t'en choisir un parmi tous les autres. Mais celle-là est à moi.
    _Tu me la montreras. Elle doit sentir bon.


Ils se défièrent, alors qu'elle s'était dévoilée, rien que pour lui, dans un sourire ardent, tout autant que pointu. On les interrompit, du bétail -Non, des hommes. Un garde, un témoin, peu importait. Elle se redressa, s'apercevant alors qu'elle s'était penchée sur lui. Adressa un sourire à l'un, à l'autre. On lui en rendait un malicieux. Pauvre petit garde qui ignorait qui lui faisait face, et pourquoi ils l'observaient ainsi. C'en était terminé pour l'heure. L'affrontement tacite était rompu, elle se pencha pour une dernière phrase, un ultime murmure -« J'ai hâte de voir comment tu en fais crier d'autres... »- et s'en fut, recopiant soigneusement l'air espiègle du garde en le saluant.

    _Idiote.


Lâcha-t-il avant qu'elle ne passe la porte. Elle n'avait pas besoin de se retourner pour savoir que son regard était porté sur elle. Tant mieux. Il fallait qu'il soit au plus fort de sa rage, pour les frapper bientôt. Qu'il n'y aie pas de pitié, de prétexte, de lois, de règles. Simplement les battements de coeur et la sauvagerie. Simplement l'appel du sang et de la curée. La chasse, plus rien d'autre que l'instinct. Ca serait splendide. Il serait beau, vraiment beau, à cet instant. Elle pourrait Leur offrir -Plus tard. D'abord la trêve. D'abord cette guerre. Pas d'excuses ni de freins, juste les chairs et les grondements. C'était, à ses yeux, la vérité la plus pure. Quelque chose qui Leur était dû après l'outrage.

Une dernière chose à régler, de quoi cacher une ombre de détail -Un rien, quelque chose d'insignifiant- et elle serait parée. Elle reviendrait aux marécages, ensuite, pour le leur dire. Ils en seront satisfaits.

Petits tracas
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