Colosse de marbre et d'acier.

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Message par Valerian Lun 9 Aoû 2010 - 13:06

123....124...125....

Inspirer, expirer.

126...127...128....

Second entrainement de la journée. Les pompes. Valerian aimait cela. C'était une façon pour lui de travailler son corp, tout en laissant son esprit se reposer. C'était mécanique. Simple.

129....130....131....

Le visage de la petite draenei. Morte sans qu'il ne tente rien. Les ordres étaient les ordres, mais quand ceux-ci s'opposent totalement au premier devoir du garde, de protéger les citoyens, ou allait la legetimite de tels ordre ? Absurdité. C'est lui, et non le sergent edworn, qui avait pris le corp mutilé de l'enfant contre son torse. C'est lui qui l'avait rapporté a la caserne, et nettoyé des marques grossières faites par les meurtriers. C'est lui qui avait suivit nowah en outreterre, le corp sans vie contre lui, pour la mettre en terre. Lui. Pas celui qui avait ordonne qu'on la laisse a son sort.

132...133...134....

Inspirer, expirer. Visage de marbre.
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Message par Valerian Jeu 12 Aoû 2010 - 16:24

Second jour, Huitième mois, vingt-neuvieme année. Norfendre.



Inspirer, expirer.

La main gauche tient les rennes. La main droite, moite, enserre le manche de Méléagant. Agravain renacle. Frappe le sol de ses sabot.

Inspirer, expirer.

La ligne de cavalier reste silencieuse. La plaine s'étend en contrebas. La masse gronde. Valerian sent l'excitation monter. La guerre entamme son chant. La mort se lève, et couve les hommes. La vapeur qui sort des naseaux des montures s'élève en volutes de fumé, dans le froid mordant du Norfendre.
Le capitaine lève haut son épée dans le ciel. Un frisson parcours l'échine du Colosse de Westfall, quand l'officier hurle.

-Soldats de l'Alliance ! Honneur et bravoure ! Mort et Courage ! Pour le Roi ! Chargez !

Un grondement sourd nait dans la gorge de Valerian, et remonte jusqu'a sa bouche. Il hurle. Profond. Bestial. Sa voix se perd dans celle de ses frères d'arme. Sans réfléchir, il talonne Agravain. La ligne de cavaliers se met en branle, faisant trembler le sol. Le destrier de Westfall gagne rapidement quelques mètres sur ses congenères, plus petits.
Bientôt, c'est une véritable marée bleu et or qui dévale la pente neigeuse, tel une avalanche. En contrebas de la plaine, une armée si grande qu'elle fait passer la cavalerie de la VIIème pour un petit peloton. Des relents de magie nécromantique survolent les forces du fleau, donnant à l'ensemble une apparance cauchemardesque, et terrifiante.

Un rictus de rage traverse le visage du Colosse. Il ressert la prise sur Méléagant. Quelques sortilèges partent des rangs du Fleau, et fauchent une poigné de cavalier. Mais la masse d'or et d'azur ne freine pas. Elle accelere au contraire. Trois cents mètres. Deux cents mètres.
Valerian hurle à nouveau. L'homme n'est plus la. Il n'est qu'une arme. Le lien entre Agravain et Méléagant.

Inspirer, expirer.
Cents mètres.

Le visage de ses ennemis. Des goules, des squelletes. Abominations. Nécromants. Ils le fixe tous de leurs yeux froids, morts.

Cinquantes mètres. Les deux vagues se rapprochent. Le ciel gronde. Le passeur se prépare à oeuvrer.

L'impact. Agravain bondit. Méléagant frappe. Valerian exulte.

Le tranchant siffle. Les têtes volent. Les corps se brisent sous les sabots. Partout, des cris, des hurlements. Les flêches sifflent. Les bouclier se heurtent. Les lames s'entrechoquent. La mort, survole le champ de bataille. Le colosse de Westfall trace un sillon de destruction dans les rangs des non-mort. Il ne combat pas, il brise. Il execute méthodiquement, sans réfléchir. Chaque coup est précis, puissant. Mortel.
La lance frappe, sous l'espaulier du géant. Valerian grogne, et tranche le crane du guerrier du fleau. Le sang chaud coule le long du bras.

- Pour l'alliance ! Honneur ! Mort !

La bataille avance. Les non-mort reculent sous la rage sauvage de la puissante Cavalerie d'Azeroth. Le colosse, à la pointe de l'assaut, fauche les rangs des créatures, en hurlant. Un grondement sourd résonne. Les forces d'arrière garde ont à peine le temps de se retourner, et c'est une charge de la cavalerie du fleau qui les prend en tenaille. Le Capitaine hurle des ordres, qui se perdent dans le fracas des armes. Une masse écrase le crâne de l'officier, qui s'écroule.

Valerian esquive une nouvelle frappe, et réplique, imparable. Il tourne la tête. Lève bien haut Méléagant, et exorte ses frères à le suivre. Les non-mort tente un encerclement. Il sait qu'il doit agir vite, et lance Agravain vers une faille de la ligne de bataille adverse, suivis par ses frères.

Le fleau, bien que nombreux, n'est pas réactif, et les combattants de l'alliance progresse rapidement, sous les exortations du cavalier de la marche de l'ouest.

- En avant ! Char...

Un énorme crochet relié à une chaine rouillée s'accroche à l'espaulier gauche, et le désarçonne, le trainant sur plusieurs mètres dans la boue et la neige. Valerian tousse, et grimace. Prenant appui sur le sol, il relève lentement la tête, et entraperçoit à peine l'énorme hachoir d'une gigantesque abomination qui s'écrase vers son visage...

[...]
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Message par Valerian Sam 14 Aoû 2010 - 19:36

[...]

- MELEAGANT !

Valerian roule sur le côté, et l'énorme hachoire rouillé s'écrase à quelques centimètres de son visage, éclaboussant les alentours de neige et de boue. Une sorte de beuglement grave sort de la gorge du monstre, qui lève un autre de ses " bras" armé, pêt à frapper. Mais le Colosse de Westfall réagit plus vite, et bondit sur ses jambes, la main serrant le manche de sa hache, abandonnant son bouclier fendu. Le monstre hurle vers l'humain, alors que les soldats de l'alliance continuent d'affronter la horde, sans faiblir, galvaniser par le géant se battant au centre du champ de bataille.

- MELEAGANT !

Le guerrier bondit vers sa cible, prenant l'abomination de vitesse, et plante le tranchant de son arme au niveau du cou boursouflé, et ouvre la créature en deux dans un hurlement guerrier.

Les hommes de bleu et d'or poussent un hurlement de victoire, et Valerian lève bien haut sa hache, couvert de sang, l'armure en morceaux, en hurlant de toutes ses forces.

- MELEAGANT ! POUR L'ALLIANCE !

[...]


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Message par Valerian Lun 16 Aoû 2010 - 13:22

16eme jour, 8eme mois, 30eme année.
Hurlevent.



Inspirer, expirer.
Meleagant sur ses genoux, assis en tailleur dans la cour, le torse nue, Valerian méditait en silence. Il repensait aux paroles de Leizen, et plus le temps passait, plus il lui donnait raison. Il y avait autre chose derrière la cuirasse de westfall. Il y avait plus qu'une arme. L'homme de guerre, la machine de mort, cohabitait avec... Un homme. Cette penser le terrorisait, et le rendait fébrile. En dix ans, il ne s'était jamais découvert, et les mots de la douleur et de la peur n'avait jamais entailler l'egide martial. Et il avait suffit de quelques rencontres....
Leizen, bien sur. Le commandant si jeune, pragmatique. Elle observe, elle apprend. Elle porte une carapace, non pas de guerre, mais de logique. Elle lui a longuement parlé, lui disant qu'il était autre chose qu'une arme, et même s'il avait eu du mal a la croire au début.... Il en était maintenant tout autre. Elle lui avait montré la sangle pour ouvrir son armure, mais se faisant, elle avait découvert la sienne l'espace d'un court instant.
" je suis trop commandant pour être femme."
" je suis trop une arme pour être un homme"
En lui donnant tord, elle s'était quelque part donnée tord a elle même. Elle lui avait tendu la main. Il saurait lui tendre la sienne. Pas au commandant. Mais a la jeune leizen.

Edworn. Une autre rencontre qui l'avait un peu étonné. Il était en quelque sorte son opposé. Son cœur dictait chacun de ses actes, il le ballotait a droite a gauche, pour finalement le laisser echouer au bord du rivage, exangue. Il n'avait pas l'armure qui c'était formée chez Valerian, ce qui les opposait radicalement.... Mais malgré cela, il sentait qu'ils n'avaient pas été si différents dans leurs jeunesses, mais que deux parcours différents avaient donnés deux êtres différents. Et il se côtoyaient pourtant, et s'entendait bien, comme deux cousins, qui se retrouvent après une devenir, l'un vivant de la pêche, l'autre de la culture du blé.

Saig. L'homme de mer. Sergent assidu, homme tiraillé. Mais vaillant. Courageux. Bien plus que Valerian, sans doute. Car si l'homme de westfall ne connaissait pas la peur et l'affrontait comme un loup affronte un ours, saig, lui, se débattait pour garder la tête hors de l'eau, drôle d'image, avec toute la force de sa volonté. Valerian le respectait pour cela.
De plus, Saig était un chasseur. Pas exactement comme Valerian, car auparavant les deux hommes ne traquaient pas les même proies, mais la garde leur avait permis de trouver un terrain de chasse commun, sur lequel ils allaient verser leur sang ensemble. Valerian était impatient de chasser avec lui. Mais il était tracassé de voir le sergent de la mer en prise avec des flots que ni lui ni Valerian ne savait dompter. Il ne le laisserait pas se noyer. Il lui avait fait promesse, et un guerrier de westfall n'a qu'une seule parole.

Lanniey. Libertin plus sage que les sages. Valerian aimait cet homme. Comme lui il était franc. Comme lui, il était brave. Oui, même s'il ne le connaissait pas encore bien, il aimait cet homme.

Nowah. Si différente, et si semblable. Elle accordait autant d'importance aux rites des morts que Valerian, et cette simple chose lui accordait un respect profond, martial. Et même si l'une était lieuse de vie, et l'autre semeur de mort, la garde tirerait de cette fusion une grande force. Car rien n'importe plus que les liens entre les hommes et les femmes de cette institutions; liens qui soudent l'union du corp d'armée, et en font sa grande force.

Jezabel. Hautaine. Arrogante. Le genre de personne qui ne comprenai rien au principe d'un corp d'armée, usant de ses frères d'arme comme d'un marche pied pour gravir des echelons. Valerian ne s'intéressait plus a elle, la saluant brièvement, car on se pique dans les orties, sans jamais rien y ceuillir.

Ilan. Lui le faisait rire. Il était un vrai frère d'arme, un compagnon de beuverie, un chasseur hors pair, et un brave soldat. Peu de personne faisait éprouver a Valerian une sympathie spontané, presque naturel. Ilan en faisait parti.

[...]
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Message par Valerian Lun 16 Aoû 2010 - 18:34

(...)

dji et robby. Drôles de petits bonhommes. Des glandeurs, aurait dit le sergent Rolland, de la VIIeme. Un comportement un peu niais du premier, et un ton acerbe du second. Valerian les appréciaient. Ces deux la permettaient a la garde de pouvoir parfois lâcher un peu de lest. De ne pas trop se prendre au sérieux, et de defonfler les chevilles de certains a coup de piques bien senties.

Ceralynde. Un mystère pour Valerian. Peu présente, pourtant toujours un œil sur tout. Rarement en uniforme, mais toujours en service. Une enfant, et pourtant qui manie un gangregarde avec aisance. L'air un peu idiote par moment, mais respectée en tant que capitaine, et ce, malgré son jeune âge. Si Valerian avait été septique au départ, il en était maintenant tout autre. Le combat contre le démon, avait démontré chez la jeune fille une force de caractère impressionante, qui avait tout autant plut a Valerian que si elle lui avait tenue tête l'arme a la main.

Khadija. La jeune enfant du désert. Une jeune fille, bien que dans un tout autre registre que le capitaine. Elle était hésitante, parfois fébrile, peu sûre d'elle. Elle n'hesitait pas a dire ce qu'elle pensait du corp d'armée, parfois en mal. Elle était l'opposé d'une militaire. Plutôt une maitresse d'école. Mais justement, le simple fait qu'elle est passée le statut de recrue, et se retrouve garde a l'instruction démontrait un caractère et une force de volontés etonante chez une jeune fille. Rien que pour cela, Valerian se promit de l'aider au maximum dans son travail, quitte a la prendre un peu par la main au début, pour lui apprendre ce qu'il savait.

Cireza. Celui-la cumulait tout les défauts que Valerian répudiait. Un pacifiste de croisé d'argent. Charmeur envers tout ce qui bouge. Rarement en service, et quand c'était le cas, agissant seul et a l'exact opposé de l'état d'esprit d'un corp d'armé. Un haut elfe, être centenaire et sage, agissant comme un vulgaire pécore des bas-fonds de la citée, plus occupé a séduire a droite a gauche qu'a se comporter avec honneur. Tsah... Valerian avait décidé de ne même plus faire attention a lui.

Pierre Bousquet. Un brave homme. Tout comme Valerian, il avait la guerre dans le sang et se comportait comme tel. Droit. Franc. Honnorable. Bien que parfois un peu grossier. Mais il semblait pener a s'intégrer correctement. Valerian se promit a lui même de faire en sorte de l'aider en cela. Pas par ce qu'il lui faisait pitié, mais par ce que c'est le devoir primordial de chaque frère d'arme d'accueillir ses collègues de mieux qu'il peut.

Talaesin. L'archetype même du keldorei arrogant, beaucoup trop sur de lui. Il se comportait comme s'il était a Darnassus, et cela penait Valerian, car d'une certaine façon, cela donnait raison a certains discours de bellebride. Désespérant.

Martel. Un homme droit. Trop, peu être. Conservateur. Mais il representait parfaitement une partie du royaume pour laquelle le père de Valerian, et son père avant lui, s'étaient battus. Et rien que par ce fait, il meritait le respect qu'un soldat doit avoir pour un officier superieur de talent.

Nelsie... Nelsie... Si Leizen lui avait démontré l'existence d'un homme sous son armure, et lui montré ou se trouvait les sangles de celle-ci, c'était Nelsie, et nul autre, qui la lui avait retiré. Il sentait chaque jour l'être qu'il avait refoulé au fond de lui même, et qu'il refoulait encore en service, être lentement attiré par la jeune femme, comme un papillon vers un brasier de nuit. Tout chez elle l'etonnait, lui faisant un moment perdre complètement ses moyens, chose qu'il n'avait jamais ressentie, pour l'instant d'après lui rendre toute sa confiance, et bien plus encore. Elle le modérait, et lui faisait dépasser ses limites. Il était tout simplement.....serein. Et tant que le soldat en service restait Valerian, le colosse de westfall, et que l'homme Valerian, en dehors du service decouvrait lentement ces choses jusqu'alors inconnues, il savait que ses ancetres seraient fiers de lui.

Inspirer, expirer.

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Message par Valerian Mar 17 Aoû 2010 - 15:10

Un parchemin simple.


Hurlevent, 17ème jour, 8ème mois, 30ème année.

J'ai choisis de noter les coutûmes de chez moi. Je ne sais pas pourquoi. J'en ressens le besoin. Ne jamais oublier d'où l'on vient. Jamais. Voici les Lois des Guerriers, telles qu'elles nous ont étés léguées par les ancêtres. Celles que l'Homme de guerre doit appliquer. Pas l'homme sous l'armure.



Le guerrier ne doit jamais s'attacher. L'attachement entraine la faiblesse, la dépendance, et au final, la mort. Le guerrier doit être un roc, seul au milieu de l'océan, afin de ne jamais voir ses ennemis user de celles-ci contre l'homme de guerre.

Le guerrier porte à son flanc son arme. Il doit la nommer et la respecter comme une partie de son corp, car c'est ce qu'elle est. Elle le guide à la guerre, ainsi que dans la prière aux ancêtres.
Le guerrier chevauche sa monture avec le plus grand respect. Il n'est pas cavalier, mais une partie de sa monture. Il doit la nommer comme le père nomme son fils.

Le guerrier portera deux tresses. L'une pour la monture, l'autre pour son arme. S'il perd l'une ou l'autre, il tranchera la tresse, et en portera le deuil en ne prenant pas monture ou arme avant que celle-ci ait repoussée. Ainsi est la Loi des ancêtres.

Le guerrier devra porter au cou une pièce d'argent, afin qu'ainsi, si il affronte un autre guerrier en duel, le gagnant placera sa pièce et celle du vaincu sur les paupières closes de ce dernier, pour ce voleur de passeur.
Le guerrier devra porter chaque cicatrice comme un trophé, en respect par les ennemis ayant réussis à frapper son corp.

Le guerrier devra respect à ses frères d'armes, et ses ennemis. Il n'aura qu'une parole, devra être franc, et se comporter avec honneur.

Le guerrier se comportera avec vertu, en respect de ses ancêtres, car rien n'importe plus. Il devra être fidèle à sa parole et à son Roi.

Ainsi sont les Lois des ancêtres.
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Message par Valerian Mer 18 Aoû 2010 - 12:42

Inspirer, expirer.

Reprendre son souffle, reculer lentement. Fermer les yeux. Sentir la sueur couler le long de son dos nue. Meleagant dans sa main droite. Le mannequin vaincus en face de lui. Le vent qui souffle doucement. Le soleil qui tape sur sa nuque. Les discutions de ses collègues près de la porte.

Valerian se sentait chez lui.

Il avait appris a connaitre ceux qu'il fréquentait. Comprendre leurs différences, leurs caractères. Bien sur, il restait encore des barrières. Notament culturel. Par exemple ! Il avait accepté hier de devenir l'homme lige de dame Alrun. Elle avait l'air de rire, et sans doute était-ce en partie de l'humour. Mais Valerian avait accepté. Il avait donné sa parole de guerrier, et fait par la même un serment de sang devant les ancêtres.
Plus le temps passait, plus il avait l'impression que les gens d'ici n'accordaient pas la même valeur a la parole donnée que lui. Même Nelsie semblait avoir eu certaines craintes après qu'il lui avait promis ces choses. Comme s'il était possible pour un homme de donner sa parole devant les ancêtres et de penser un seul instant a ne pas la respecter. Vraiment étrange.

Inspirer, expirer.

Il avait hâte de discuter de nouveau avec Saig. Lui parler de ses racines, lui raconter les legendes d'autrefois, et en apprendre plus sur lui. C'était vraiment intéressant.
Il avait aussi hâte d'aller chasser le drake avec ceralynde. Chasser avec une femme l'etonnait, mais ainsi il pourrait juger de sa valeur, et pas uniquement de celle de son démon !
Il avait hâte de continuer la leçon avec Leizen. Il aimai reellement apprendre a d'autre ce qu'il savait. Faire partager ses connaissances et ses compétences. Il se sentait ainsi utile, loin du fracas de la guerre et du champ de bataille.
Il avait hâte de revoir Ilan, Edworn, pour aller se mettre en quatre, simplement profiter de leur présence, de l'alcool dans le sang, sans penser au lendemain.

Et il avait hâte de se retrouver a nouveau seul avec Nelsie. Simplement, et rien d'autre.


Inspirer, expirer.

Oui, il se sentait chez lui, ici.
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Message par Valerian Lun 23 Aoû 2010 - 18:40

4ème jour, 2nd mois, 29eme année. Quelque part en Norfendre.

Le géant tira doucement sur les rennes de sa monture. Agravain, celui-qui-lutte, renâcla en frappant ses lourds sabots ferrés contre la terre glacée. Le cavalier se pencha en avant et passa sa main sur l'encolure de la bête, en murmurant quelques mots dans un vieux patois de Westfall, dans le but de le calmer.
Le colosse sentait son étalon nerveux. Comme il sentait la nervosité de ses trois cents frères a Cheval derrière lui. Six cents cœur dont les battement s'intensifiaient doucement, mais sûrement. Six cents paires d'yeux rivés sur le village Taun'ka a quelques centaines de mètres en contrebas.

Déjà, Valerian pouvait apercevoir les créatures si semblables aux Taurens de la Horde s'affoler. Les femelles tentait de rassembler les enfants, et quelques effets, pris de panique. Tandis que les mâles s'armaient pour organiser une défense déjà vaincue autour du village.
Le capitaine de brigade Manrick se tenait a l'avant du groupe de cavalier. Observant la pagaille des hommes-taureaux. Savourant leur peur. D'un instant a l'autre, il allait lever bien haut son arme en l'air, et en l'abaissant, il signerai la mort de quelques deux cents vies. Plus celles de ses hommes qui tomberaient, bien entendu.
La pauvre centaine de défenseurs se mettait en place, résignée a donner leurs vie pour permettre a leurs familles de gagner un temps qui ne ferait que retarder le moment ou les cavaliers victorieux les rattraperaient, et les faucher. Tous. Femmes, enfants. Valerian gronda sous son casque. Ce n'était pas honorable. Ce qui allait avoir lieu n'était pas une bataille. Mais un massacre. Une simple battu, dont les corps des Taun'ka seraient ensuite rassembler, et brulés sur un énorme bucher.

Mais Valerian était un soldat. Une arme, dont le but était d'agir, et non de penser. Alors il faucherait lui même le plus grand nombre d'ennemis, car c'était la sa raison de vivre.

Le capitaine, visiblement las de spectacle, dégaina une magnifique épée ornée de rubis et d'emeraudes, dont la lame scintillait au dessus de sa tête. Les cavaliers firent de même, et la tension monta a son paroxysme. Même les montures semblaient avoir comprise que l'heure de la guerre était venue. L'heure ou les braves ne tremblaient pas.
L' épée s'abaissa sechement, et un hurlement profond s'eleva des trois cents gorges. Les sabots frappèrent au sol, et la ligne de bataille se mît en branle. D'abord au pas. Puis au trot. Le campement laissait maintenant voir ses details. Une ligne de barricades faite a la va vite, ou s'abritait les guerrier adverses. Puis les tentes, et le sol couvert d'objets laissés la, abandonnés dans la confusion. Et plus loin encore, trois cents mètres après la dernière tente, le groupe de civil qui tentait de fuir.
Le galop. Valerian ressera la main autour du manche de Meleagant. Ses talons frappaient les flancs d'Agravain, alors que les cavalier atteignaient leur pleine vitesse de charges, lancés tel un mur d'acier vers la centaine de défenseurs résignés. Encore quelques battement de cœur, et se serait l'impact. Sauvage. Brutal. Sanglant.

Guerre. Les premier cavaliers a atteindre les barricades furent tués par les lances acérées faites d'os. Puis les lames rencontrèrent la chaire. Meleagant, celle-qui-fauche, trancha un bras. Puis une tête. Un Taun'ka eu le torse broyé sous les sabots d'Agravain. Un autre s'ecroula, le crâne disloqué par le bouclier du colosse. Partout, les cris. La mort. La charge brutale eu son effet. En quelques minutes, tout les hommes-taureaux gisaient au sol, la neige cramoisie et dégorgeant le trop plein de sang. Quelques cavaliers s'evertuaient a mettre le feu aux tentes, alors que déjà, le capitaine rassemblait ses hommes pour se lancer a la poursuite des fuyards.

Valerian laissa sa hache reposer mollement contre les flancs de sa montures essoufler, qui se levait et s'abaissait au même rythme que la poitrine de son maître. Le colosse, couvert de sang, se tenait droit sur sa monture, le menton appuyé sur sa poitrine, comme repu.

Inspirer, expirer.
Je sens la guerre dans mes veines. Mes pères, jugez moi.
Valerian
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Message par Valerian Mer 25 Aoû 2010 - 12:44

Hurlevent.

La sensation de manque avait doucement laissé place a une sorte de quiétude. Son cœur semblait battre moins fort dans sa poitrine, et l'adrenaline refluait lentement.
Il y avait Saig. La chasse le poussait a bout. Les autres ne comprenaient pas. Valerian savait qu'il était de son devoir d'agir. Frère d'arme.
Khadija aussi. Il avait plongé le fer déformé dans les braises, il devait maintenant le battre. Et l'affuter. Il lui donnerai tout ce qu'il avait en lui. Il avait fait une promesse.
Edworn. Le sergent lui manquait. Plus qu'il ne l'aurait pensé. Il avait des choses a lui dire. Il espérait qu'ils raconteraient leurs histoires autour d'une bonne bière.
La jeune Solona. Simple. Posée. Une brave.

Il avait posé les bases. Il était maintenant temps de montrer qu'il pouvait en faire plus. Qu'il était Valerian de Westfall.

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Message par Valerian Jeu 26 Aoû 2010 - 18:26

Hurlevent. 26eme jour, 8eme mois, 30eme année.

Lancer sa monture au galop contre une forêt d'acier et de mort semblait cents fois moins dangereux que ce qu'il était en train de faire. Comme disait si bien son père: tu va t'en prendre une en plein dans la courge, ça va te faire tout drôle.
Valerian secoua la tête. Le plus dur était fait, non ? Il lui avait  posé les questions d'usage, n'avait même pas eu a affronter d'autres prétendants, et par dessus tout, il avait vu le sourire sur son visage.
Tout allait bien, non ?
Valerian gromella. Ho que non, tout n'allait pas bien ! S'il avait honnorer les traditions de Westfall comme il le fallait, il lui restait a accomplir les devoirs de Lordaeron. Il avait passé toute la mâtiner a chercher quelqu'un originaire de l'ancien royaume du nord, jusqu'à tomber sur un forgeron qui avait grandit la bas. Après trois ou quatres bières, celui-ci avait consentit a lui raconter comment "cela se passait" en Lordaeron. Valerian avait écouté chaque parole avec la plus grande attention, prenant mentalement note de chaque détail.

Par les couilles du passeur, que tout cela était compliqué... 
Pas de temps a perdre ! Il enfourcha Agravain, et fonça au dehors de la citée, sa precieuse liste en main, et le visage de la jeune Lordaeronaise en tête....
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Message par Valerian Lun 13 Sep 2010 - 14:40

Mon Frere,

J'en viens a t'ecrire, ce jour. Voilà plusieurs semaines que nous ne nous sommes pas vu. J'ose espérer que tes études se déroulent sans accroc, et que t'entraine convenablement chaque matin ! On ne dira pas que le fils d'un guerrier de Westfall ne tien pas importance de son corps, fut-il guidé sur le sentier de la prêtrise guerrière.

Des nouvelles du sud, pour toi, jeune frère. J'ai pris compagne, sur nos terres, face a la mer. Je pense que père aurait approuvé. Elle a la beauté et la fougue des destriers de nos plaines, et la verve et la noblesse des collines de Lordaeron. Je pense que tu l'appreciera.
La vie urbaine est fort différente de celle dufront, sais tu. Car s'il est des combats différents, il en va de la même hardiesse.
Entre les sorciers sectateurs, et les consanguins tueurs d'enfant, on ne s'ennuie pas ! Heureusement que certains gardent en tête les bonnes valeurs des Wrynn, gloire a nos pères, et la Lumiere nous en garde.

Avec tout ce travail, je ne pense pas avoir le temps de venir a toi ce mois-ci. Le mois prochain, peut être ? Espérons, et Asla, comme père nous disait.

Le Salut martial, les bonnes grâces, et fraternité, frère.
Prend soin de la parole de notre nom.

Valerian.
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Message par Valerian Jeu 7 Oct 2010 - 14:59

Mon frère.

J'ai appris par ton courrier ce matin ta décision de faire voile pour Theramore. Je pense que père aurait approuvé. Il te faudra prendre grand soin des tiens, sur cette terre sauvage. Ne perd pas cette bannière que t'offre.

Je serai père bientôt. Il faudra que je fasse preuve d'abnegation. Mais c'est une bonne chose, je pense. En espérant qu'il ou elle ressemble a sa mère.

Mes amitiés.
Valerian.
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Message par Valerian Lun 18 Oct 2010 - 9:54

La hache affutée siffla à l'oreille de Valerian, manquant de peu de lui fendre le crâne. D'un rapide pas chassé, le colosse esquiva la seconde frappe, et lança son pied dans l'entrejambe de la créature à la peau verte. Elle se plia en deux dans un grondement étouffé, le temps que la flamberge du guerrier de Westfall détache sa tête de ses épaules.
Une puissante rafale de vent glaciale frappa la flanc escarpé de la forteresse d'icecrown, et hurla au travers de la mêlée du promontoire en pierre noire où s'affrontaient horde, alliance, et sbires du Prince déchu. Les cris des blessés peinaient à percer les gémissements des rafales glacées de la couronne.

- Lok'tar ! Zog zog !

Une nouvelle charge d'orcs et de tauren ébranla la furieuse mêlée, faisant vasciller la ligne de l'alliance, qui ne réussit à tenir bon que grâce aux beuglements des officiers. Certains furent littéralement incinérés par les tirs de batteries du marteau d'ogrim, qui ouvrait le feu à bout portant, ce à quoi le brise ciel répondait par des salves meurtrières sur les forces adverses.

Valerian écrasa sa botte en plaque sur le visage d'un orc à peine adulte, jusqu'à ce que son visage ne soit plus qu'un amas de chairs sanglantes. Essouflé, tiraillé par la douleur d'une plaie sur l'avant bras gauche, mais sans pouvoir reprendre son souffle, il replongea dans la mêlée, délivrant un déluge d'acier sur les créatures vociférantes. Ce fut la flèche d'un elfe de sang qui le stoppa, se figeant dans son poitrail. Valerian parvint à faire un pas, puis un second, avant de s'écrouler en avant, lâchant ses armes, tandis qu'un voile sombre s'abattait devant ses yeux...
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Message par Valerian Ven 22 Oct 2010 - 20:24

-Gloire à Wrynn ! hurla le chevalier quelques instant avant de recevoir un carreau d’arbalète dans l’ouverture de son heaume, et de chuter lourdement dans la neige. Sa monture, un brave destrier des forêts d’Elwynn, prit peur, et l’écume aux lèvres, tenta un instant de s’enfuir, avant que deux autres traits le frappent sur le flanc, et qu’il s’écroule aux côtés de son maître dans un dernier hennissement.

Sur toute la ligne de bataille, des douzaines d’explosion pyrotechnique répliquèrent à la volée meurtrière, fauchant les rangs de la horde dans un immense brasier. Certains furent néanmoins contrés, et les deux fronts se rencontrèrent à nouveau, et le fer croisa le fer sous les hurlements guerriers. Et malgré la violence du choc, aucun ne céda un pouce de terrain à l’autre. La neige dégorgeait déjà le sang épais de ceux qui étaient tombés.

Sur le flanc droit de la ligne de bataille de l’Alliance, se tenait le Colosse de la marche, dont les sept pieds de haut servaient d’étonnante bannière pour ses frères, alors qu’il s’élançait toujours plus en avant, balayant l’air de ses lames sifflantes. Bien campé sur ses pieds, l’armure couverte de sang, ses nattes fouettant ses espauliers, son visage arborant un rictus de joie et de félicité. S’il est un lieu où ce genre d’homme est à sa place, c’était bien là, au cœur de la folie des guerres, la mort comme mère, la douleur comme Aimée.
Chaque geste, chaque mouvement, effectué avec instinct. Chaque choc d’une de ses armes lui arrachait un frisson d’extase et de plaisir. Si certains ne savent différencier le guerrier de l’homme de guerre, ils trouveront sans doutes ici réponse, car ce spectacle offert dans les plaines gelées du Norfendre est plus qu’un acte de guerre, c’est une prière à celle-ci.
Le Colosse esquiva sans peine une lance d’un Troll courageux, ou inconscient, et d’un revers de sa lourde épée, le trancha en deux, et profita du mouvement d’inertie pour s’élancer plus en avant, arrachant au passage la mâchoire d’un Sin'dorei, qui tomba a genoux sur le sol glacé dans un gargouillement sanglant.

-Pour la Lumière et le Seigneur Varian ! S’époumona le soldat à la carrure de géant.

La ligne adverse, stoppée dans son assaut par la résilience du contingent d’or et d’azur, subît de plein fouet la charge de l’Alliance. La pression constante de l’infanterie de la brigade de Roidemantel poussa les machine de guerre de la horde à cesser le feu, par crainte de toucher leurs propres troupes. Il ne fallut guère de temps pour les soldats d’Hurlevent et de Forgefer qui composaient l’aile droite pour profiter de cet avantage, et de se lancer plus en avant sur la ligne adverse, les faisant lentement reculer.

Valerian, enhardi par ce recul des orcs et de leurs alliés, poussa un hurlement à faire rougir de honte un ogre, et se jeta de toute sa rage contre les peaux vertes dans un tourbillon d’acier sanglant. Et ni la hampe figée dans sa cuisse gauche, ni le sang qui coulait de son arcade brisée ne le ralentit. Il laissait là toute retenue, se contentant de frapper encore et encore dans une volée de coups meurtriers, le nom des Wrynn aux lèvres, et le visage déformé par le plaisir. Bientôt, la horde commença à se replier en désordre, poursuivie par les troupes de l’Alliance. La brigade de Roidemantel se divisa en deux, et la centaine de soldats, dont Valerian faisait partie, poursuivirent une troupe de Sin’dorei qui s’élançaient vers les falaises à l’est, dans l’espoir vain d’y trouver refuge.

C’est après un bon quart d’heure de poursuite, que le groupe de la horde, talonné par les combattants de l’Alliance, se réfugia dans une grotte qui semblait plonger dans les tréfonds d’Icecrown. Les poursuivants s’arrêtèrent un court instant devant l’entrée du boyau sombre, sondant presque le silence qui en émanait.

-La pierre parle pour les hommes… Etait-ce un souffle ? Sûrement le vent, ou l’écho des Sin’dorei qui fuyaient dans la cave naturelle.

Levant son épée, le Capitaine nain Forgemithril incita la troupe à le suivre, et il s’engouffra le premier dans la pénombre, épaulé par le Colosse de Westfall.





Sur les cents trois soldats qui pénétrèrent la grotte ce jour là, seul dix-sept d’entre eux revirent au camp, harassés, couverts de sang, sans pouvoir se souvenir du moindre détail de ce qui s’était passé dans ce lieu.



--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------



Valerian ouvrit de grands yeux, et se pencha sur le côté, pris d’un haut le cœur, et vomit son déjeuner prit plus tôt ce matin la. Il observa sa main droite qui tremblait doucement, l’ouvrit et la ferma plusieurs fois. Il se redressa sur sa selle, et inspira longuement, en regardant les collines de Westfall s’étendre devant lui. Cette vision chassa les cauchemars qui l’étreignaient ces derniers temps.
C’était ici qu’il trouvait les racines de ses pères. C’était bien ce paysage qui lui rappelait pourquoi il avait souhaité devenir protecteur du peuple.

Le Royaume d’Hurlevent, n’est pas la folie et la haine. Ce n’est pas ces luttes de pouvoir, cette volonté de reconnaissance que cherchent certains. Ce n’est pas non plus un lieu d’asile ou de protection pour ceux qui n’ont de chez eux. Ni un foyer pour le mal, l’ombre ou la honte des faibles.
Non, son Royaume, c’est le soleil qui frappe le dos nu des hommes qui courbent l’échine pour cultiver le sol. La mer et les embruns qui lèchent les côtes de sable et de pierre de granit. Ces gens si simples, tellement simples.
Souriant doucement, jouant avec une natte qui pendait mollement sur son épaule, il resta là plusieurs heures, à observer le soleil se coucher avec paresse, avant de faire aller sa monture au pas sur le sentier de terre, en repensant à sa femme, son enfant en elle, et au monde qu’il ferait tout pour lui offrir.

Quoi qu’il lui en coûte.
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Message par Valerian Sam 30 Oct 2010 - 14:13


Le Père et le Fils



Le jeune homme se tenait a genoux dans la masure a peine éclairée par l'atre de la cheminée. La nuit d'automne laissait peu a peu la chaleur estivale s'effacer face au roulement des saisons.
Devant cette cheminée, le fauteuil en cuir donnait a la pièce une atmosphère étrange, presque effrayante. Un œil peu attentif n'aurait pas remarquer l'homme qui tenait place dans ce fauteuil, qui malgré sa dague qu'il glissait par saccade sur une lanière de cuir tendue face a lui, semblait totalement immobile. Le crépitement des flammes et le fer glissant sur le cuir étaient les seuls bruits qui emplissaient la demeure modeste.

Le jeune homme, qui malgré une carrure impressionante, n'était en fait qu'un adolescent a peine pubère de quatorze ans au mieux. Ses cheveux chatains clair tirants sur le blond trônaient en pagailles sur son crâne. Il portait sur son visage le masque étrange de l'innocense trop vite sacrifiée, et qui devenait un homme, ou qui plutôt se forçait a le devenir.

- Pere ?

Sa voix etait assurée, grave malgré la mue, mais pourtant empreinte d'une sorte de retenue, fut-elle provoquée par la crainte ou le respect.
L'homme dans le fauteuil tourna lentement son visage tant marqué par la guerre qu'on l'eut cru défiguré. Il darda son regard pénétrant sur son fils, signe qu'il l'ecoutait.
Le jeune Valerian reprit, la voix peu assurée:

- Pere, je... Tu sais, le fils de notre voisin, Hoctave Nemet, il... Il vient d'avoir quatorze ans lui aussi et... Et il est partit entamer un Paladinat a Comte du Nord... Et je... Pensais que moi aussi je...

L'adolescent laissa sa phrase en suspend et déglutit, se débattant pour ne pas détourner le regard de celui de son père.
Le vieil homme resta immobile et silencieux un court instant, puis déposa la dague et la lanière de cuir devant le fauteuil, et se leva lentement. Il boita vers son fils, vestige d'un duel contre un ogre a Rochenoire, et se mît face a son héritier, qui d'instinct se leva, presque au Garde a vous, dépassant son géniteur d'une tête malgré son jeune âge.
Carmelian Nasgard jaugea son fils un instant, et d'une force insoupsonne pour un homme de son âge, le gifla d'un revers de la main, avec tant de puissance que Valerian s'ecroula en arrière, avant de porter une main sur sa joue ouverte, levant son regard vers le patriarche.
Celui-ci le surplombait, et le fixant de son regard dur, lui parla d'une voix grave:

-Jamais... Un Nasgard ne sera Paladin.. Car notre famille vit pour notre Roy... Sais-tu, mon fils, ce qui différencie un Paladin qui sert l'armée de Wrynn, et un militaire, un soldat, un combattant armé et aguerri...? Sans attendre, il continua sur sa lancée, de sa voix rocailleuse.
Notre bras appartient au Roy, et la seule morale ou valeur que nous ayons est sa Volonte. A son ordre, nous nous battons corps et âme, de toute la force de notre être, tuant les ennemis du Royaume, mais aussi femmes, enfants. Notre force est celle de notre obéissance envers Sa Lignee, nous n'eprouvons ni scrupules, ni remords, ni honte. Nous faisons ce pourquoi nous sommes. Des guerriers. La Guerre est notre passé, notre présent, et notre futur. Elle prévaut sur la prière, la morale, l'argent, la grandeur. Car l'unique honneur de servir le Roy nous apporte l'abnegation et la puissance d'âme nécessaire a notre accomplissement, mon Fils.

Puis le père se détourna, et s'en alla reprendre place dans son fauteuil, et reprendre l'affutage de la courte dague de fer.
Quelques instant d'après, Valetian s'installa a genoux devant le feu, aux cotés de son père, et entreprit a son tour d'affuter sa propre dague, sans un mot.


Dernière édition par Valerian le Mer 23 Fév 2011 - 22:27, édité 2 fois
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Message par Valerian Sam 20 Nov 2010 - 13:25

Aube et Crépuscule



Colosse de marbre et d'acier. Couche10


Inspirer, expirer.

Tout autour de lui, les hommes se mettaient en place, s’approchant en arc de cercle, laissant six coudés entre eux, arme au poing, légèrement courbés en deux. Les bruits du campement des sectateurs leur parvenaient distinctement. Des ordres hurlés d’une voix guturale, la fabrique des sabliers, le tintement du métal.
Valerian raffermi la prise sur le manche de son arme. Il chercha du regard Nelsie, qui se trouvait à quelques mètres de là, le visage tendu et l’air soucieux, inquiet, qui ne la quittait pas depuis quelques jours. A cet instant il n’eut qu’une envie, approcher d’elle, la prendre dans ses bras, et la protéger de la folie qui se tenait tout autour d’eux, jusqu’aux entrailles de la terre elle-même. Le colosse secoua la tête. Son rôle était de faire que ses troupes remportent cette bataille. Faire passer cette victoire avant tout, car c’était ainsi qu’il menait la guerre, et que la guerre devait être menée. Il avait confiance en la jeune Lordaeronaise, sachant qu’elle ne prendrait aucun risque pour elle ou pour l’enfant, le fruit de leur union, qu’elle portait en elle.

Valerian leva sa lame, dans un signe de ralliement. Le temps ralentit l’espace de quelques secondes, ou les regards de chacun de garde étaient tournés vers le guerrier de Westfall, sachant qu’à son ordre, ils se lanceraient dans la bataille au cri de « Garde ou Crève », au risque de leur vie.
Un dernier regard sur ses frères d’arme.
Un dernier regard sur sa compagne.

Inspirer, expirer.

-Par la fureur de Lothar ! Chargez !


Colosse de marbre et d'acier. Fond-e10




Valerian porta l’index et le majeur à son œil droit. Une douleur violente le lança, signe de la perte de celui-ci, plus d’image, seul un voile rouge de douleur. Examinant le champ de bataille, autour de lui, alors que les derniers soldats d’Hurlevent, Garde et Auxiliaires mêlés, battaient en retraite vers la garnison du ruisseau de l’ouest. Il sentait lentement l’adrénaline refluer, la jouissance du combat et de la guerre s’apaiser. Se dirigeant avec les derniers combattants et blessés vers le lieu de repli, il se rendit sans attendre dans la salle de Commandement avec le Colonel Blancpenoy et les autres dirigeants. Et c’est tout en tachant d’organiser la prise en charge des blessés, et l’installation de la garnison de nuit, qu’il fit patienter le caporal Al-Rakim qui venait au rapport. D’une oreille distraite, il écoutât ses paroles, réfléchissant à tout et rien à la fois, encore plongé dans la frénésie post-bataille.

Et soudain, tout s’arrêta. Le temps, les paroles, les pensées et les actes. Le colosse releva la tête, et tournant le dos au Colonel qui lui parlait, se dirigea vers l’infirmerie. Les Gardes, dont la plupart avait au moins reçu une blessure, ne serait-ce que morale, prenaient du repos dans les lits à disposition.
Et dans l’un d’entre eux, la jeune Nelsie, pâle comme un linge, visiblement fiévreuse, murmurant des paroles dans un demi-sommeil douloureux.
Les minutes qui suivirent furent trouble, pour le guerrier du Westfall. Il savait que les gens lui parlaient. Certains tentaient de le réconforter, lui disant que sa femme allait bien. D’autre lui disait qu’aucun Garde n’était tombé, et que c’était une grande victoire.
Et le colosse de répondre, d’une voix perdu, comme s’il s’entendait parler au travers d’une vitre.

-L’enfant…comment va l’enfant…comment va….

L’expression qu’il vit alors sur le visage de Magloire, de Terend, et de Nelsie fut si forte, qu’il sentit réellement une chose en lui se briser, dans un craquement sonore, lugubre, alors que son esprit sombrait dans les abysses insondables de la douleur silencieuse.




-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Pluie de cendres



Valerian attrapa fermement le bras d’un citoyen qui portait sur lui des documents relatif au Marteau du crépuscule, et le plaqua si fort au sol qu’il lui brisa le nez. Les gens autour jetèrent à peine un œil à l’homme, alors que le cordon de gardes qui filtraient les citoyens aux portes de Stormwind fouillait systématiquement chaque entrant. Le Colosse senti le regard désapprobateur de son épouse dans son dos, et redressa l’homme, qu’il confia à un factionnaire.
Une colère sourde grondait dans son cœur, de voir que les événements empiraient encore, malgré la « purge » menée dans leur campement en Elwynn, malgré la fermeté des mesures, les contrôles, et les sanctions.
Ce mal rongeait lentement la citée, comme une peste virulente, bondissant d’un personne à l’autre, filant au travers des mailles du filet, s’infiltrant dans les moindres recoins…

Ce sentiment que tout leur échappait, que les actions menées par la Garde n’étaient que des coups d’épée dans l’eau, rongeait le cœur de Valerian, sentiment d’échec profond.

L’Echec. Pas la sensation d’avoir échoué dans quelque chose, malgré les efforts fournis, non, mais le sentiment de se retrouver face à une succession de revers, honteux, et inéluctable, suite logique à la perte de…

Rentrant à la caserne, la fatigue s’ajoutait à une sorte d’éloignement qu’il ressentait avec le reste de la Garnison. Il voyait le monde autour de lui s’agiter, se débattre dans la fange répandu par les blasphémateurs. Et malgré leur impuissance, c’était de la ténacité et de l’abnégation qu’il ressentait dans les paroles de ses frères d’arme. Une hargne tenace et immuable.

Mais lui…le Colosse du Westfall, le Lieutenant façonné dans l’acier, il ressentait le doute plus que jamais, l’hésitation face aux choix, et par-dessous tout, l’impression de perdre de sa capacité à pouvoir être là, présent et disponible pour ceux qui en avait besoin….Elle d’abord...

Et ce serpent, dont l’aura de ténèbres et de noirceur étouffante, cet abysse ou nulle lumière n’éclaire, et nul brasier ne réchauffe. De quelques mots échangés, ce furent des phrases, et lentement, la conviction profonde que le mal ne s’insinuait pas en lui, bien au contraire, mais qu’il suppurait abondamment de son cœur, tel une plaie ouverte, suintante de pus, qui dégageait des vapeurs nocives et l’étouffait lui-même.

Un brasier ardent, ou il savait pertinemment qu’il se consumerait, qu’il perdrait bien plus qu’il ne gagnerait. Mais cette….femme semblait lui montrer ce qu’il se cachait lui-même depuis tant d’année.
Là où lui voyait de la Force, elle lui montra du Pouvoir corrupteur.
Là où il voyait de l’honneur et de la fierté, elle lui montra son Arrogance.
Là où il voyait de l’abnégation, elle pointa du doigt son Egoïsme.
Là où il voyait la Droiture, elle se rit de la Noirceur de son Âme.


Et de la Colère. Pas la saine Colère de la bataille, qui délivre de l’hésitation et donne la force et la foi au bras vengeur du Lion de Stormwind. Mais la Colère sèche, rampante, perverse. Qui incite à la destruction de ce qu’on ne peut ni protéger ni embellir. Et une haine profonde de sa propre pensée, de ses actes et …

Ses paroles lui revirent en plein visage, comme un fouet qui claque, une gifle cinglante.
Elle le regardait comme un serpent observe un rongeur qui semblait convenir à son appétit du moment. Et lui de lui dire, grondant, la main sur le pommeau de son arme, se sentant prêt à dégainer et frapper, faire mordre a sa lame d’acier la peau de satin de cette vision envoutante et délirante.

- Que…mais que voulez vous…. ?

Et elle de répondre, gardant son ton polie et courtois, un léger sourire aux lèvres.

-C’est vous que je veux, Lieutenant. Vous.


Poussant un grondement de rage, Valerian balaya les parchemins sur la table. Il se voyait encore repousser Nelsie, qui ne désirait qu’une chose, une seule chose, l’aider, l’aider à se retrouver, l’aider à remettre toutes ces choses en place. Et lui, de la repousser sèchement, presque avec violence. Se fermer à elle, comme on refuse la seule main tendue qui tente de vous empêcher de vous noyer.

Se levant, le Colosse agrippa son arme posé contre la table, et se dirigea vers la cours, pour s’oublier dans l’entrainement, avec l’espoir bien vain de noyer ses démons sous la fatigue du corps et de l’esprit.


Colosse de marbre et d'acier. Tentat10



-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------



La noirceur du Cœur



Valerian contemplait la bague offerte quelques semaines plus tôt à la jeune Lordaeronaise qu’il avait pris pour épouse. Il l’avait trouvé dans une enveloppe, au matin, comme une claque au visage. Mais pourtant, la peine qu’il éprouvait lui semblait lointaine, étouffée, comme s’il voyait la scène au travers d’une brume épaisse.

Carmellian Nasgard disait souvent à son fils qu’on ne sait où on va que quand on sait d’où l’on vient. Et depuis quelques heures, le guerrier de la Marche ne semblait plus savoir d’où il venait, où se trouvait ses racines.
Une violente migraine s’empara de Valerian, mais il n’arrêta pas pour autant de marcher, déambulant dans la ville ou le soleil de l’après midi frappai les pavés et les passants qui vagabondait ça et là. Harassé, perdu, plein de colère et de haine, contre lui-même et cette créature de tenèbre. Jamais le désir de destruction de ce qui l’entourait n’avais autant battu ses temps, martelant inlassablement, souffrance, et malgré cela un sentiment de se griser des événements qui s’agitaient autour de lui.


Après une heure de marche dans les rues de la citée, il finit par s’arrêter devant la majestueuse entrée du Donjon. L’agitation y était à son comble, des dizaines d’aventuriers se pressaient dans les allés du domaine du Souverain.

Le Colosse observa longuement les colonnes du palais. Un mélange de sentiments lui vrilla les tympans. Une voix lointaine lui parvenait, le guidant sur ce chemin qu’il occultait depuis tant d’années, profondément enfouis sous des gravas, desquels il commençait à entrapercevoir les contours.

Prenant une profonde inspiration, il se dirigea dans les couloirs du bâtiment siège du pouvoir Royal, déambula en observant les aller et venus des serviteurs, messagers, et aventuriers de tout bord, avant d’arriver dans les jardins du palais.

Ce lieu l’étonnait chaque fois autant. Ce petit carré de verdure était comme une bulle en dehors du temps, qui n’était ni affecté par les bouleversements du monde, ni par la fureur de la guerre, comme si les tambours des armées en marche ne parvenaient pas jusqu’ici, sanctuaire de paix protéger par un quelconque sortilège.

Elle était là, assise sur le banc, dans la même attente sereine qu’il l’imaginait. Il s’approcha sans un mot, et elle leva la tête, lui adressant un sourire poli.

-Bonjour Lieutenant, comment vous portez vous ?

Ne répondant rien tout d’abord, il écarta légèrement les bras, et devant son incompréhension, il ajouta.

-Je suis là pour vous.

La satisfaction succéda à l’étonnement sur le visage aux traits fins de la Noble. Elle se leva tranquillement, comme pour profiter pleinement de chaque seconde, lissa sa robe, et d’un geste de la main l’invita à le suivre dans la bibliothèque.

Alors qu’il se mettait à la suite de la femme en noir, il ressenti ce même sentiment profond de dégout, comme si son âme se mettait à suppurer des sucs et de la bile acide, qui rongeait son armure de l’intérieur, l’empêchait de respirer et réduisait son angle de vision.
Se forçant à garder conscience, il la suivit jusqu’entre les étagères de la bibliothèque Royal, et la posséda contre l’une d’elle, avec rage et colère, comme il faisait la guerre, un voile sombre devant lui, laissant la hargne et la douleur prendre le pas, dans un accomplissement inexorable et destructeur.


Colosse de marbre et d'acier. Tempet10


Ce jour là, Valerian tomba.

Pas comme un héro tombe aux champs d’honneur, sur une montagne de cadavre ennemis, tenant d’une main son arme et de l’autre la hampe d’une bannière fièrement dressée dans le crépuscule d’une chaude journée d’été.
Non, mais comme un homme dont la droiture, la vertu, et la justesse d’âme s’écroule tel un château de carte, le faisant sombrer dans les abysses innommables de la honte et de l’oublie.



-----------------------------------------




Le colosse passait lentement sa main sur l’encolure de son destrier. Les derniers élémentaires étaient systématiquement abattus à peine arrivé sur le plan des hommes. D’un regard, il balaya la place, tachant de constater les dégâts. Pour l’instant, ils tenaient bon, grâce à leur courage.

Agrippant fermement les rennes d’Agravain dans son gantelet gauche, il se redressa sur ses étriers, inspirant longuement. Non loin de là, Tebestian et Catheline se remettaient lentement du combat, comme on se réveille après une nuit agitée.
Son regard croisa celui de Nelsie. Il vit la fatigue, l’inquiétude, la douleur encore, tant de douleur. Elle lui adressa un sourire timide, auquel il répondit. Ses traits le firent souffrir, comme si le fait de sourire lui lardait le visage d’éclat de verre.

En rentrant à la caserne, Valerian posa sa main gantée contre son platron, à l’endroit où son cœur battait lentement. Et au travers de l’acier, au travers du tissu, au travers de la peau, de la chair, du muscle et des os, il sentit l’ombre et la noirceur qui rongeait lentement son âme. Fermant le poing, il se ressaisit, et contemplât le Lion d’Or de son tabard.

Comme un besoin de savoir ou est chez soi.
Une terre qui nous fait vibrer, une culture à défendre.
Que n’importe où dans le monde, on le montre avec émoi
.



Colosse de marbre et d'acier. Naufra10
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Message par Valerian Jeu 25 Nov 2010 - 16:30

Dans l’antre du serpent



L’abnégation est une grande qualité des chevaliers qui leur permet de penser aux autres avant eux même. Les chevaliers n’agissent jamais pour leur propre intérêt, mais pour les plus démunis. Ils ont aussi une forte propension à l’empathie. Ils savent parfaitement se mettre à la place des autres, à s’approprier une part de leurs souffrances ; ainsi, ils ne luttent jamais pour un concept, par routine ou même par zèle. Ils luttent contre les causes d’une souffrance partagés.
C’est la raison pour laquelle ils sont incorruptibles.


Colosse de marbre et d'acier. Cheval10




Valerian rajusta son gantelet d’un geste mécanique, resserrant la sangle pour éviter de laisser du jeu à son armure. Il salua les deux Gardes Royaux d’un signe de tête, et pénétra dans le long couloir de marbre. Il s’arrêta de temps à autres devant les bustes en marbre et les tentures azur brodées d’or. Prenant la peine de se pencher sur chaque plaque de bronze ou s’étalait une courte description de chacune des majestueuse statue du palais.
C’était pour lui des histoires bien connues, presque par cœur pour certaines, mais de se trouver là, dans le palais du Seigneur Wrynn, à marcher sur ces dalles dont les plus grands héros du monde foulèrent de leurs pieds, lui donnait une sorte de quiétude, comme si le temps passait plus lentement.

-Monsieur ?


Valerian se retourna, et observa la très jeune femme, ridiculement petite du haut de son mètre soixante par rapport aux deux mètres vingt cinq du colosse. Un bien étrange tableau, une sorte de duel des extrêmes face à une statue représentant le Saint Faol.


-Mmh ?
-Ma Dame vous attend.



Le Lieutenant hocha la tête, rajustant le gantelet de son armure noire, plus par reflexe qu’autre chose. Il inspira profondément, et se mit à suivre la petite servante dans les couloirs blancs, bleus et or du Donjon de Stormwind.




Colosse de marbre et d'acier. Forter10



Les nombreuses galeries du palais lui semblait toutes identiques, ou presque. En revanche, la jeune femme marchait d’un pas vif, comme si elle connaissant le dédale du donjon par cœur.
Après presque un quart d’heure de marche, ils parvinrent dans une sorte de grand salon, aux murs tapissés de bibliothèques. Au sol, de magnifiques tapis et des peaux de bête exotiques. Le meuglement devait à lui seul couté aussi chère que la totalité du matériel de la Garde. Des meubles de la période d’Arathor, des tableaux de Lordaeron, des chaises en bois de Kul’tiras, et un magnifique lustre en verre d’Alterac, qui donnait à l’ensemble une impression d’opulence presque étouffante.

-Ma Dame va arriver. Mettez vous à l’aise.

Et discrètement, le jeune servant quitta la pièce, laissant le colosse seul au milieu de cette débauche de richesse et de confort. Mal à l’aise, Valerian passa le doigt sur la tranche des ouvrages, se perdant dans les reliures en cuir filées d’or et d’argent. Des romans, des essais, des traités et des compilations de grands discours. Des textes tous plus prestigieux les uns que les autres, dont la valeur aurait fait rougir de honte n’importe quel banquier.
Sur le mur du fond, une gigantesque tapisserie représentant la bataille de Rochenoire. On y voyait le vaillant Lothar menant l’assaut, secondé par le grand Turalyon. Les hauts faits d’arme étaient tous magnifiquement mis en scène, célébrant la grande victoire de l’alliance.

-Bonsoir Lieutenant…

La sensation fut celle d’une dague plantée dans le dos, la douleur lui arracha une grimace, alors qu’il usait de toute sa force d’âme pour ne pas chanceler.
Il se retourna lentement, et répondit à son tour, en inclinant la tête.

-Dame de Mereldar, bonsoir.

La noble s’avança d’un pas conquérant dans la pièce, d’une manière telle que Valerian s’étonna de ne pas voir les meubles s’écarter sur son passage. Elle portait alors une robe blanche dévoilant ses épaules et le haut de son dos, et ses avant bras étaient caché par de long gants en soie noire, accordées à sa chevelure d’ébène.
Valerian la regarda approcher comme une sourie observe un chat s’avancer, tendu, sur ses appuis, l’échine hérissée. Elle dégageait une aura si violente qu’elle souleva un court instant le cœur du guerrier, avant qu’il ne se reprenne. Elle lui adressa un sourire aimable, et il sentit sa gorge s’embraser et répandre dans ses veines des torrents de feu et de laves.

-Contente de vous voir ici, mon ami.

Elle tendit sa main, que le Lieutenant approcha de ses lèvres dans un baise main conventionnel.

-Venez donc, Lieutenant, j’allais justement prendre un repas.

La noble lui souria derechef, et se retourna, l’invitant à la suivre dans ses appartements. Valerian sourit en coin, se sentant happé au plus profond des abysses ténébreux de ce lieu, et alors qu’un voile de noirceur tombait lentement sur sa nuque, il suivit la femme de haut rang, souriant, comme le guerrier marche à la guerre.


Colosse de marbre et d'acier. Chambr10



Le premier hurlement fit tressaillir Valerian dans son sommeil.
Au second, il ouvrit les yeux en grand, déjà sur le pied de guerre. Il se redressa rapidement, et balaya la pièce du regard. Les appartements étaient plongés dans une quasi pénombre. Une lueur rougeoyante filtrait par les rideaux, et illuminaient légèrement la pièce luxueuse. Un troisième hurlement, plus violent que les autres, suivit d’une forte explosion fit tressauter le guerrier de la Marche. Fronçant les sourcils, il s’assit au bord du lit, et tacha d’enfiler rapidement ses jambières. Derrière lui, il sentit le serpent s’agiter dans les draps, à peine dérangée par le bruit au dehors.

Un autre hurlement résonna violement, provoquant cette fois l’inquiétude du Lieutenant. Sans prendre le temps de passer le haut de son armure, Valerian agrippa sa lame, et sortit en trombe du donjon, juste à temps pour voir l’immense forme noire survoler la citée.
D’abord interdit devant cette apparition, il sentit ensuite un fourmillement dans sa gorge, qu’il laissa devenir un grand éclat de rire, avant de lever sa lame et de foncer au cœur de la ville en riant à gorge déployée.


Colosse de marbre et d'acier. Flamme10
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Message par Valerian Ven 26 Nov 2010 - 11:53

Hurlevent, le vingt sixieme jour du onzieme mois de la trentième année.

Méléagant,
Mon ami, mon Frère.

Voila bien des mois que je n'ai pas pris la peine de t'écrire. Comme tu me l'avais demandé, en somme. Mais comme moi, tu as vu le monde s'ébranler. Qui aurai deviné qu'Elle viendrai de ce lézard de feu et de lave ? Dans nos longues discussions autour d'un feu de camps au pied des pics escarpés d'Icecrown, jamais nous n'aurions présagés que son vecteur serait cette immense ombre semant la mort et le feu destructeur dans son sillage.
Voilà que je me met à sourire. Toi aussi, ressens-tu ces battements de tambour résonner ? Ressens-tu cette secheresse dans ta bouche, ce son assourdissant se faire plus proche à chaque seconde qui passe ?
Elle arrive, mon ami. Aussi sûrement que le jour succède à la nuit, que la mort succède à la vie. Nous sommes ses enfants, et nous trépignons d'impatience d'avoir entraperçus ses contours. Son souffle nous hérisse et nous fait trembler.
Bientôt, très bientôt, Elle sera là. Et dans la plus magnifique des prières à sa gloire, nous y perdrons la vie, au plus haut des douzes pics ou dans les plus profondes crevasses. Par le feu, ou bien le fer, notre âge arrive, celui que nous evoquions avec un brin d'excitation, qui marquera l'avenement de l'apogée de ceux qui vivent par Elle et pour Elle.

J'espère de tout coeur que tu recevra cette missive. Si tu n'es pas mort sur un de ces champs de batailles à l'ombre d'un hêtre ou d'un sapin; et je sais que tu en aurai été capable, rien que pour rater tout ça !
Ne te fais pas de soucis pour moi. La vie citadinne ne m'a pas tant ramolli, bien au contraire. Un autre type de guerre, bien entendu. Et finalement, c'est toi qui avais raison, vil gredin. Je n'ai pas occulté ma colère, non. Je l'ai engraissée, je l'ai couvée de mes voeux, risiblement dissimulé sous le masque d'une vertue de bronze. Je pensais être devenu un homme, un faible être de chairs et de sang, qui aurait abandonner là son armure pour s'ouvrir à d'autres. J'ai été happé par cette erreur, qui m'a beaucoup couté, et plus encore à ceux qui ont un court instant contempler la noirceur de mon âme. Mais nous, mon Ami, ne sommes pas ici pour créer la vie. Nous sommes bien là pour l'éradiquer de nos mots et de nos actes. Nous sommes des outils de Guerre et de Colère, forgée dans les limbes ténébreuses, là ou nul Lumière ne perce les nuages de cendres et de suie. Au service du Seigneur fils du fils d'Adamant, nous n'en sommes ni l'Egide Glorieuse qu'il brandit devant ses terres, sous les houras du peuple, ni la dague éffilée qui frappe dans l'ombre pour trancher les attaches gênantes, non. Nous sommes le hachoire sanglant et couvert de rouille. Nous nous exaltons dans notre frénésie et notre rage, pour la Gloire du Royaume et de notre Roy.

Je te souhaite mon ami, bonne reception de cette lettre. J'espere te revoir rapidement dans la citée au Lion, ou nous leverons nos verre, à la gloire de ceux qui restes, et de ceux que nous faisont partir.


Valerian, le Colosse de Westfall.
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Message par Valerian Lun 29 Nov 2010 - 20:40

Entre Ombre et Lumière



Colosse de marbre et d'acier. El_him10

Valerian resserra la prise autour du manche de son arme, se dressant légèrement sur ses appuis. Les jointures de son armure grincèrent très légèrement, sa cape flottant doucement derrière lui, maculée de boue à sa base. Le souffle lent, un dernier regard vers le poignet de la paladine face à lui, et….
Le colosse bondit en avant, abattant sa lame vers la jeune femme dans une volée de coups destructeurs, chacun ayant la force de décapiter un ogre, et la servante de la Lumière n’eut sa survit que grâce à quelques parades et esquives. Grimaçante, elle recula lentement, perdant du terrain sous la tornade de colère et de rage qui lui tombait dessus. Les hurlements de guerre du Colosse de guerre et les crissements de l’acier troublaient la faune du lac miroir, et quelques grenouilles s’éloignèrent, sans doute pas rassuré de ce déchainement sonore à proximité de leur habitat.
La paladine aux yeux bleus, ne pouvant rivaliser avec la carrure de son adversaire, profita de sa petite taille pour lui assener un violent coup horizontale de son marteau de guerre vers le flanc, sans doute pour le faire reculer et gagner du temps. Mais à son étonnement, Valerian vit venir le coup, et leva le bras, laissant la masse d’arme enfoncer violement sa pansiere en plaque dans un grincement de métal tordu. La jeune femme ouvrit de grands yeux, alors qu’un sourire carnassier apparu sur le visage du Lieutenant, et qu’il referma son bras sur l’arme renfoncé dans son plastron, et refermant sa main sur la hampe.
Il ne se passa qu’un instant, et Valerian lâcha sa propre arme, et profitant de l’allonge plus grande de son bras, empoigna la gorge frêle de son adversaire. Il aurait pu d’une torsion du poignet briser sa nuque si fragile, mettre fin à sa vie, la détruire, la bannir dans les limbes et se repaitre de sa victoire totale et pourtant déjà dictée avant même le début de l’affrontement…mais là n’était pas son désir.

Le Colosse resserra lentement sa prise sur la gorge de la femme aux cheveux noirs. Au début, celle-ci lui jeta un regard de défi, posant sa petite main sur le poignet enserrant sa gorge, dans l’espoir vain de le faire reculer. Puis lentement, alors que l’air se faisant rare dans ses poumons, son regard s’embruma, elle chancela, posa un genou à terre, et se mit à suffoquer. Valerian la regarda ainsi, totalement vulnérable, puis la lâcha.
Elle tomba dans la terre humide, les mains sur sa gorge douloureuse. Le Lieutenant dégaina sa dague, s’agenouilla, et posa le fer sur la gorge dénudée. Il posa une main sur son épaule, et approcha son visage du siens, pour qu’elle sente, qu’elle observe ce visage qu’elle s’obstinait à désirer voir. Qu’elle sente la colère et la violence de la hargne qui palpitait dans ses veines. La bouche du guerrier frôla cette gorge offerte, résistant à l’envie d’y plonger ses dents, de déchirer la peau claire, de faire couler son sang, et de la regarder se noyer dans une mare de fluides cramoisis. Il planta son regard d’acier dans celui de la paladine, qui le lui rendit, mélange de colère, de fierté, et d’excitation. Il y eu quelques battements de cœurs, et il lui vola un baiser ardent, ultime passe d’arme du duel.


Colosse de marbre et d'acier. Repos-10


L’aidant à se redresser, il souriait lentement, satisfait, repus presque. Il fit un pas en arrière, grimaçant legerement. Elle devait lui avoir fêlé une côte, c'est certain. Comme quoi, il avait sous-estimé ses capacités physique. Il verifia tout de même qu'il ne l'avait pas trop amoché, après tout, ce n'était pas là son but.

Il échangea quelques mots à propos de la cathédrale, puis la salua, avant de remonter en selle et de s’en retourner vers la citée au Lion.
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Message par Valerian Ven 24 Déc 2010 - 1:49



Le Colosse et la Vierge de Fer


Colosse de marbre et d'acier. 57589410

-Le Lion rugit beaucoup....Mais je pense qu'il courbe facilement l'échine...

Le Colosse senti une pique de Fureur sans nom lui vriller les tympans. Elle avait cherché à le pousser dans ses retranchements. Il aurait pu déchirer sa chair, briser ses os, se repaitre de son chaud, à même sa gorge ouverte, coulant à gros bouillons.

Inspirer, expirer.


-Le Lion se ramasse souvent....pour mieux bondir ensuite....


Un sourire pour accompagner la réplique. La tension est palpable. Il suffirai d'une étincelle, dans l'air, qu'une seule braise du foyer proche s'envole entre les deux visages, pour qu'un brasier naisse et embrase ce lieu. Que d'une paix précaire naisse un conflit si violent que nul n'en réchappe.

Deux prédateurs, deux êtres fondamentalement destructeurs, qui se tournaient autour, comme des lions en cage. Attendant le moindre signe, moindre geste l'un de l'autre, pour se sauter à la gorge, se déchirer, s'entretuer avec une violence si bestiale, si primaire, si inhumaine, qu'on eut cru voir deux animaux se battant à mort pour se disputer une proie.



Bien des années auparavant, Valerian eu à affronter un loup alpha, près de la ferme de son père, en Westfall. Il n'avait que onze ans, à l'époque, et malgré sa stature déjà imposante, la bête le dominait largement. Ce jour-là, il faillit se faire tuer, la bête l'éventra presque, et il mit deux mois à récupérer de sa blessure et à marcher à nouveau.

L'un de ses plus beaux souvenirs.


Il lui semblait à présent revivre la même chose. Le même combat. Ou presque. Plus fort. Et surtout...
...plus dangereux.

Valerian ne redoutait ni la défaite, ni l'échec. Car il était consciente, au plus profond, que sa victoire s'obtenait non pas quand son adversaire déposait les armes ou tombait au sol, non.
Sa victoire s'obtenait quand celui qui lui faisait face, décidait de dresser sa lame, et son cœur, et de l'affronter.


Le Sang coula, ce soir-là.
Le Sang de la victoire.
Le Sang de l'Exaltation.


---------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------------------
------------------------------------------------------------------------------------------


Les conversations de l'un et de l'autre étaient souvent tumultueuses, glissant de menaces, au compliment, toujours teinté d'une sorte de respect mutuel, profond. Il aimait à lui conter les rêves d'un Royaume des Wrynn exalté par la parole et le symbole. Elle lui faisait marque de sa Foi, en lui énonçant Ses Saints Commandements.

Dans un ballet dangereux, ou chaque pas risquait de faire glisser l'un ou l'autre de la falaise, et d'aller s'écraser en contrebas sous le regard de l'autre. Le risque de s'entrainer dans cette chute fatale, et pourtant, au bout de ce sentier, tous deux voyaient la Lumière et la Colline, celle qui était symbole de rédemption et de laisser sa trace dans les esprits.


Il s'enflamme souvent, lui exaltant ces images qui le font tant vibrer pour sa patrie, et son Roy. Attablés ensemble, se défiant l'un l'autre du regard, de sa voix grave il s'évertue à lui montrer ce que chaque parole fait trembler.

-Il est de la folie des hommes de se croire des acteurs sur la scène de l'histoire, de croire que leurs actes puissent affecter la grande procession qu'est le passage du temps. Cette chimère, l'homme puissant, convaincu que sans sa présence le monde ne tournerait plus, les montagnes s'effondreraient, et les mers s'assècheraient, peut la serrer contre son sein pour parvenir à s'endormir. Mais si la commémoration de l'histoire nous a appris une chose, c'est que tout est transitoire: d'innombrables civilisations avant la nôtre ne sont plus que poussière et os, et les grands héros de leur temps, plus que légendes oubliées. Nul homme ne vit éternellement, et tandis que s'estompe la trace de ses actes, ainsi s'estompe son souvenir.
C'est là une vérité universelle, une loi inévitable qui ne peut être déniée, malgré les protestations des vaniteux, des arrogants et des tyrans.
Mais...
...Quand se pose sur vous ce regard de flammes, de cet être plus proche du Lion que de l'Homme; vous apparait cette évidence...
De cette vérité, Varian Wrynn en est l'exception.


Colosse de marbre et d'acier. World_10


A chaque mot qui claque comme le fouet, cette flamme de défis s'embrase, et menace de les engloutir dans un brasier ardent. Mais toujours, toujours, de ce duel sans fin, nait une connivence et une confiance profonde.

Le Colosse d'Acier et la Vierge de Fer, inflexibles et conquérants, sous la bannière d'une volonté sans faille.


Colosse de marbre et d'acier. Echec10


Les pièces bougent.





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Message par Valerian Mar 11 Jan 2011 - 18:16

Le Jais et l’Or

Colosse de marbre et d'acier. 813-5210

Les vapeurs s’élevaient en longues volutes, partant des nasaux des deux destriers, pour monter dans l’air froid de la soirée d’hiver. Le soleil termina sa chute dans les collines d’arathi, inexorable, faisant tomber sur l’herbe épaisse un voile cramoisie.
Le vent battait les capes des deux cavaliers contre leurs armures, tandis qu’au loin leur parvenait les glapissements de la faune. Le premier des cavaliers, qui surplombait aisément sa comparse, indiqua d’un geste les ruines de Stormgrade en murmurant quelques mots, alors qu’ils dépassaient ce qu’il restait de la Capitale du Royaume d’Arathor.

La jeune femme aux cheveux blond, visiblement de bonne humeur suite à ce départ précipité et étrange, ne cessait de le questionner ou de lui lancer des piques, pour le faire sortir de ses gonds.
Mais pour l’instant, seul un sourire énigmatique, légèrement flegmatique, répondait aux questions d’Anna, et pour la distraire, ou la faire patienter, le Colosse puisa dans les méandres de son esprit, avant d’énoncer de sa voix grave, tout en chevauchant à ses côtés sur les routes d’Hillsbrad :

-Par-delà les collines de Lordaeron
Malgré l'Ombre, les ténèbres, et la folie.
Se dresse de toujours les fils de Mograine.
Dressant leurs bras et leur cœur,
Ultime rempart entre leur le mal, et leur pays.

La Voilà, Archange de Lumière.
Deux décennies, à peine.
Et pourtant, du haut de ses quelques pieds.
Porte en son âme la Foi de ses ainés.

En Royaume du Lion,
Accomplissant sa Sainte Mission.
Et sous les coups du Colosse;
Elle tombe d'abord, puis se relève, à bout de force.

Mais voilà qu'il la contemple.
Et là ou d'autre voient la jeunesse, ou la faiblesse.
Il perce de son regard, sous l'armure de fer.
La force d'un baiser, l'ardeur d'une caresse

Ni amie, ni amante.
Bien loin des mots vains et sans saveur.
Il ne la brime pas, il ne l'épargne pas.
Il la prend, et l'élève aux confins des murs d'argent.

Et elle, contre ces principes et ses dires,
Elle sombre, un peu plus chaque jour.
Oscillant chaque instant entre haine et amour.
Qui sait, après tout, ce qui peut être le pire ?

Quant à lui, trop fier, trop confiant.
Il joue toujours deux coups d'avance, gagnant.
Mais n'est-ce pas à sa force ?
De briser les chaines et les murs, par son seul désir.

Et les voici tout deux, sur une route du nord !
Crapahutant, risquant leurs vies.
Pour quoi après tout, un vieux livre pourri ?
La mort seule, peut-être, leur donnera tort.


Remontant ensuite la Thondoril, les sabots des deux montures foulant la grève boueuse, alors que les rafales de vent claquaient sur leur visage, les obligeant à se couvrir plus, et à talonner plus avant les chevaux pour garder une allure constante.
Le Registre des membres de la Confrérie du Cheval. Un ouvrage ancien, pas oublié mais bien caché. Quand le chancelier avait pris contact avec Valerian, jamais le guerrier de Westfall ne se serait un seul instant douté que ce vieux grimoire serait la cause de cela. Pourtant, au fur et à mesure de cet étrange dialogue, il semblait bien qu’une nouvelle porte s’ouvrait. Que ce vieux conseiller Royal récupère son ouvrage, qu’il use des informations contenu à l’intérieur pour écarter ces rivaux, et que sa carrière politique progresse était une chose… mais qu’il récompense Valerian à sa façon pour cela, en était une toute autre.

Traversant Andhoral ravagée, les deux cavaliers se prirent à discuter plus légèrement, leur humeur s’améliorant en traversant l’ancienne Lordaeron, ou la vie recommençait à prendre ses droits. De chaque côté de la route, de jeunes pousses de chêne s’élevaient vers le ciel. L’herbe grasse marquée des traces de quelques chevreuils et renard, alors qu’un concert de piaillement des mésanges et rouges gorges résonnaient depuis les hautes cimes des hêtres et des bouleaux.


Colosse de marbre et d'acier. App_fu10

Après près d’une heure sur les chemins de terre, Valerian fit stopper sa monture, et après un hochement de tête vers sa comparse, mit pied à terre, et ils se changèrent, passant des armures d’acier aux reflets noirs et rouges. Ce ne fut qu’une fis changés qu’ils reprirent leur chevauché vers Âtreval, croisant déjà les premières patrouilles d’argent. Et malgré les regards vindicatifs qu’on leur lançait, ils parvinrent jusqu’aux grandes portes en frêne.
Leur objectif, clair et précis, leur permit de ne pas perdre de temps, et après avoir remis leurs armes aux factionnaires de la tour des mages, ils s’aventurèrent dans les archives de la citée d’argent.

Valerian
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Message par Valerian Mar 18 Jan 2011 - 15:37

L'eveil du Lion


Valerian ouvrit lentement les yeux. Sortant de son sommeil, mais déjà sur le qui-vive, héritage étrange de presque deux ans à bord du Brise-ciel. Un mal pour un bien.
Les sensations lui parvinrent une à une.
Le toucher, d'abord. La sensation de l'herbe fraiche et humide dans son dos, sur ses cuisses et ses talons. Le vent léger qui hérissait son échine. La sensation d'un autre corps à côté, source de chaleur. Le picotement de ses blessures au visage, dont le sang coagulait doucement pour former une croute cramoisie. Près de sa main gauche, le bout de ses doigts touchait le métal glacé de sa lame, couchée dans l'herbe grasse.
Puis l'odorat. Flagrances d'hémoglobine, relent de sueurs acres et douces, odeur de la terre sèche, parfum envoutant d'une femme. Mélange violent, sentiment de malaise puis le besoin impérieux, vital, de prendre une autre bouffé de tous ses arômes. Sentir l'oxygène emplir ses poumons, une seconde naissance. Inspirer une nouvelle fois, puis expirer. Inspirer encore, ressentir pleinement chaque détail olfactif, chaque frémissement de son odorat déclencher une explosion de sensations, faire bruler son cerveau d'un brasier de plaisir et de dégout profond.
L'ouïe ensuite. Le bruissement des feuilles. Non loin, un loup qui hurle. Les piaillements frénétiques d'une volée de moineaux agités. La rivière, à quelque mètre à peine, qui s'écoule, les flots glissant entre les roches de granit dans un concert étonnant, presque fantomatique. Le bruit du sang qui bat violement aux tempes. Les battements du cœur, frappant régulièrement, dans une parodie des tambours de guerre que les gens d'arme affectionnent tant. Le bruit de la chair qui bouge, le souffle calme et serein du corps frêle contre lui. Son propre souffle, qui semble mener le concerto bruyant des alentours, battant une mesure lente, une valse presque, au cœur d'Elwynn.
Le goût vient ensuite. Sang. Goût de fer. Le plus puissant bien sûr. Il envahit sa bouche avec force, un raz de marée de sensations, de souvenirs, d'image. Il s'en délecte et s'exalte. Une apothéose, une explosion. Se mêle à celui-ci le goût plus dilué, mais tout aussi violent, de la femme. Un goût de haine. Un concentré puissant de fureur et de colère, qui se mêle dans la bouche du colosse aux sangs combinés des deux êtres. Etrange image, étrange sensation, que le sang sec et aride des collines de la marche, et celui des forêts de Lordaeron, profond, brulant. Mélangé à la même fureur, la même ardeur et la même hargne, dans un arôme inégalable, unique, au parangon des plus grand vins mis en bouteille. Un poison.
Puis enfin, la vue. La première image est celle des arbres, montant jusqu’aux nuages. Entre les feuillages épais, un ciel d'encre, tacheté d'une myriade d'étoiles, par cette nuit sans lune. Lentement, le Lieutenant tourna la tête, d'abord vers sa gauche. Il vit d'abord sa lame, comme il l'avait senti du bout des doigts, couchée dans l'herbe, au repos après une nuit de fureur. Tout comme lui. Puis son regard glissa vers la rivière, longeant les rochers qui la bordait, jusqu'aux silhouettes ténébreuses des fermes d'Elwynn. Son visage se tourna ensuite vers sa droite. Malgré la faible lueur de la nuit, les étoiles éclairent avec force la peau pâle et les cheveux d'or de la jeune femme. Son regard glissa le long de ses courbes et de ses creux, sur l'échine frissonnante, s'attardant sur ses cicatrices, si semblables aux siennes. Son épiderme frissonnait, peu étonnant que sa nudité la glace dans cette nuit d'hiver. Le fils de Westfall se prit à sourire, étonné que le brasier qui habitait Anna ne la protège pas du froid qui enserrait doucement son emprise sur eux. Mais après tout, l'ardeur d'un bucher ne peut s'exalter que si l'on y remet du bois, autrement, il finit irrémédiablement par s'éteindre, comme toute fureur se tait si l'on ne la cultive pas.

Valerian se releva lentement, sans bruit, et s'approcha de la rivière. L'eau claire reflétait la faible lueur des astres lointains, éclairant son imposant corps nu, faisant miroiter ses cicatrices, et donnant à ses cheveux un aspect fantomatique. Il posa lourdement un genou à terre, s'enfonçant légèrement dans le sable de la berge de la rivière, et plongea ses mains dans le courant. L'eau glacée fit remonter un éclair le long de ses avant-bras, jusqu'à ses épaules et sa nuque, lui arrachant un léger soupir de surprise. Il entreprit de passer un peu d'eau sur son visage, nettoyant le sang sur son visage. Il inspira doucement, et pris un peu d'eau dans le creux de ses mains, venant faire du même sur le visage tout aussi marqué de la femme aux cheveux blonds. Il la contempla un instant, vulnérable, pris du désir soudain de plonger ses dents dans sa chair, de fouiller de sa lame son ventre, pour répandre sur l'herbe verte son sang, son poison. Elle bougea légèrement dans son sommeil, se tournant sur le ventre. Le regard du guerrier glissa de sa nuque jusqu'au creux de ses reins, serrant les poings pour contenir la Fureur qu'il sentant monter le long de son échine, lui hurlant de la briser, de la...
Un long soupir. Une profonde inspiration. Puis il s'approcha doucement, s'allongea dans l'herbe, se glissant vers elle jusqu'à ce que leurs corps se touchent, glissant sa main le long de son dos, laissant ses ongles tracer des sillons rougeâtres sur la peau de satin, avant de poser sa tête dans l'herbe, pour la rejoindre dans le sommeil, bercé par sa haine et toutes ces choses qui entretiennent le brasier des Lions.

On ne détruit pas ce qui vous enrage et vous brule. On l'exalte dans sa Fureur.

Valerian
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Message par Valerian Jeu 20 Jan 2011 - 14:03

La page d'un carnet rapiecé, au velin jauni par le temps; ecorné, la couverture presque usée.

Il n'y a de faiblesse que le doute et l'oisifeté.
De vertu que la poigne et la volonté.
Ou sont les chants de nos pères ?
Hélas, perdu dans la lande, au pied du viel hêtre.

Souviens toi mon ami, de ces guerres incessantes.
De ce temps béni, de ces nuits sous la tente.
Le goût acre du sang,
Nos corps brisés à l'image de furieux amants.

A l'heure du jugement, retrouvons nous.
Auréolé de Gloire, sommes nous princes, sommes nous fous ?
Sous le Joug du Souverain;
Ni parjures, ni Saints.

Nous dansons sur notre bucher,
Hurlants, riant, de notre perte prophetisée.
Mais au delà des flammes et de la haine !
Nul chute, nul faux pas en notre domaine !

Dans nos veines coule le sang des Lions
De la Fureur et de la Guerre, nous sommes les Parangons.
Et à ceux qui nous haïssent, nous répugnent,
Si en leurs coeurs nous n'apportons pas la peur,

Nous y semmerons la Terreur.
Valerian
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Colosse de marbre et d'acier. Empty Re: Colosse de marbre et d'acier.

Message par Valerian Ven 21 Jan 2011 - 14:12

Second jour du troisieme mois de l'an vingt neuf.
Quelque part en Norfendre.


Une demi-douzaine de tente, pas plus. Disposé de telle sorte que le campement, aggripé à flanc de montagne, se trouve être naturellement camouflé par les quelques arbres rassemblés sur la colline non loin de là.
Les toiles, d'un beige fâde, se dissimulaient aisement dans ce paysage neigeux.
Bien evidement, le second peloton de l'expedition de la bravoure n'avait pas hissé les couleurs azur et or du regiment, car en ces lieux, mieux valait faire prevaloir la discretion anonyme à la fierté affichée.
Au centre du campement, la vingtaine de soldats qui composait le peloton s'étaient assemblés en demi-cercle, fixant avec dédain, et mépris pour certain, le troll menotté à un solide pieux de fer enfoncé dans le sol gelé. Le prisonnier, ainsi offert aux regarts des soldats, leur rendait avec le peu d'energie qu'il lui restait, au travers de ses iris jaunes, toute la haine qu'il était capable d'éprouver. Il semblait en bon état physique, mis à part sa defense droite, brisé à mi-hauteur. Il crachait de temps à autre une floppé d'insulte dans son language grossier, qu'il semblait être le seul à comprendre, mais dont la teneur des propos n'échappait à aucun.

Ce ne fut qu'au bout de longues minutes, que le demi-cercle des soldats s'écarta legerement, laissant passer un géant en armure d'acier, portant sur lui les même couleurs que ses frères d'arme. Son visage, marqué par la guerre, lui donnait aisement plusieurs années de plus que son âge véritable, et ses cheveux d'un blond pâle tombaient sans retenue sur ses épaules massives. Il s'approcha lentement du prisonnier, ses pas lourd faisant crisser la neige sous ses bottes de fer, puis lentement, s'accroupi devant le troll, posant son point ganté au sol pour se tenir en équilibre.
Son visage, maintenant à quelques centimètres de celui du guerrier de la horde, détaillait sans gêne la peau bleuté et les traits taillé à la hache du Sombrelance. Son regard affichant bien plus que du mépris, ou du dégout, mais presque une haine profonde, violente, sauvage. Le détenu soutena toutefois le regard du colosse, d'un air de défi, s'agitant legerement, tirant sur ses poignets menottés au pieux de fer dans son dos. Il lui cracha quelques insultes au visage, et afficha un air narquois.
Le géant, sans se défaire de son air de marbre, lança son poing ferma dans l'estomac du troll, qui poussa un gemissement de douleur.

- Ton silence entrainera ta souffrance, sale chien...

Valerian afficha un air narquois devant le regard resigné mais toujours défiant du prisonnier. Resserant son poing vindicatif, il brisa le nez du soldat de la horde d'un violent uppercut, puis enchaina une volée de coups sauvages et brutaux, arrachant des cris de douleur au sombrelance, qui encaissait chaque assaut, plus violent que le precedant, ses jurons disparaisant bientôt sous ses râles de douleur.
Au bout de quelques minutes, le Colosse de la marche aggripa l'index du troll, et le brisa d'un mouvement sec. Puis ce fut le majeur. Puis les huits autres doigt, sous les plaintes de plus en plus aigus du fils de Sen'Jin.
Finalement, le colosse se redressa, poussa un long soupir, et dégaina sa batarde d'un mouvement fluide, lui tranchant la jambe gauche. Le détenu poussa un hurlement de douleur, se cambrant alors que son sang chaud giclait par saccade dans la neige, soulevant des volutes de vapeurs. Le cri mourru dans la gorge du détenu, alors qu'une nouvelle fois l'acier froid trancha, sectionant la seconde jambe au dessus du genoux. Le guerrier de la horde gesticulait faiblement sur le sol gelé, alors que déja, les saignements se faisaient moins abondant, arrachant un sourire sur le visage du géant.

-Ces chiens cicatrisent vite. Il ne mourra pas de ses blessures. Demain, tranchez lui les bras, puis empaler le. Nous partirons à midi.

Jettant un dernier regard de haine au troll belssé, Valerian se detourna, legerement satisfait.
Mais pas rassasié.

Jamais rassasié.
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Message par Valerian Ven 4 Fév 2011 - 14:42

Le Lion et le Rapace


Aux vertus nous opposeront le vice.
A la prudence, nous opposeront la fougue.
A la temperance, nous opposeront notre ardeur.
Et à l'oisiveté, nous opposeront notre courage !



Le silence pesant, comme demultiplié par les voutes majestueuses de la cathédrale, écrasait de son voile pâle les épaules des quelques personnes à genoux. Chacun, éloigné de tout autre de quelques mètres, prosterné, non par soumission, mais par respect profond, dans la demeure de La Lumière, rendant grâces et hommages en silence.
L'un dans l'autre, ces gens, que tout differenciait au delà de ces murs de pierre; l'agriculteur venu vendre le fruit de son travail au marché; le notable entre deux affaires; le prêtre dans son élément; la jeune fille avant de se rendre à l'études; et le lieutenant de la Garde au reveil. Beaucoup diront sans gêne que la perte de temps ou les traditions séculaires de ces hommes et femmes n'apportent ni pain sur la table, ni buche dans l'âtre de la cheminé. A ceux-la, et aux autres, ceux qui doutent, ceux qui n'osent plus poser au sol le genou dans le respect des moeurs, qu'ils observent donc, et écoutent.

Car ces prières, ces paroles prononcés à demi-mot, ces signes discrets, sont bien plus que des leçons autrefois apprisent par coeur, et aujourd'hui repeté par reflexe, non.
Ce sont le mortier et la pierre de ce Royaume. Apporté du fond des âges, alors que les hommes se terraient dans des habitations faites de terre et de boue, autour d'un feu crepitant, ils rêvaient de grandeur, et des pics miroitant, leurs mains tremblantes tendues vers les flammes dansante, comme un vain espoir de faire plier le brasier à leur volonté.

Valerian inspira longuement, se signant, avant de se relever dans un grincement d'acier sourd.
Oui. Il ne priait pas par esperance, ou par manque. Il ne priait pas par habitude, ou par obligation. Il priait par respect envers ses pères, et les pères de ses pères, pour chaque brique posée sur le rempart de Stormwind, à la sueur et au sang des hommes et femmes. Par respect pour cette oeuvre, détruite puis rebatie, ces murs haut et solides, ces portes majestueuses, ces crénaux, ces toitures et ces douves.

Par respect pour ce rêve un jour murmuré, et aujourd'hui a son apogé.



Le lieutenant cligna plusieurs fois des yeux, en sortant du batiment sacré, le soleil déja haut dans le ciel agressant sa rétine. Cette douleur en raviva d'autre, et la raideur de ses muscles endoloris s'ajoutèrent bientôt à la morsure encore fraiche à sa gorge, et aux plaies de ses épaules, serres accerées du rapace avide de chair et de sang. Juste rançon d'une nuit de haine et de désir.
La fatigue, sensation qu'il n'avait éprouvé depuis longtemps, se fit sentir quand il descendit pas à pas les marches de la cathédrale, son armure d'ebene lui semblant presque un fardeau sur ses épaules.

Inspirer, expirer.

Il en faut bien plus pour me repaitre

Le chemin vers la caserne fut plus long que d'habitude. Non pas que les rues étaient encombrées, mais les pas étaient plus lent, moins longs. Qu'importe la destination, c'est le voyage qui fait la saveur d'un périple. Ce ne fut qu'après une heure à déambuler, que le Colosse de la Marche parvint au cantonnement, ou lentement, il revetit l'armure d'acier pâle et les espauliers d'azur, tachant d'enfouir la tempête à peine appaisée sous un masque de marbre blanc, rejoignant la grand'salle et ses occupants.
Les deux tanarides, le furieux et le flegmatique. Le vieux veteran, un modèle a suivre, en sachant ne jamais l'atteindre. La jeune fille et ses humeurs, l'innexperience, la différence de culture. L'elfe, millenaire et naïve, étonnante d'humanité, presque attendrissante...drole d'image, non ? ...L'Arathienne... amusante. Qui feule sans mordre, qui prend ses ongles pour des griffes. Terre fertile, le temps apportera le reste... ou pas.
La Garde. Multiples visages, une seule armoirie. Un symbole, une couleur, un Roy à servir.

Etirant une nouvelle fois ses muscles endoloris, le guerrier s'installa à une table, aiguisant distraitement sa dague en laissant les piques de douleur lanscinante lui arracher quelques frissons de plaisirs, imperceptibles.

Avant de se mettre à sourire.
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