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A Feu et à Sang [Cataclysme] ( A faire vivre )

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Message par A. Dulys / E. Hornebolt Mer 24 Nov 2010 - 7:27

A Feu et à Sang [Cataclysme] ( A faire vivre ) Cata_b10



- Évacuez la ville ! Fuyez, fuyez pour vos vies !

Lorsqu'Aron reprit conscience, tout n'était que chaos. Le ciel grondait, déversant une pluie diluvienne alors que des éclairs déchiraient l'immense toile grise que formaient les nuages. Seul les ténèbres l'enveloppaient, ne laissant filtrer qu'un fracas de sons, le concert d'une ville à l'agonie. Le souffle court, il tâtonna son environnement de ses mains, laissant ses doigts glisser sur ce qui semblait être de la roche. Une vive douleur lui lancina le dos alors qu'un liquide âcre refluait le long de sa gorge. Déglutissant, toussant et crachant, il ferma un instant les yeux puis les rouvrit, observant de nouveau autour de lui. Quelques minces filets de lumière perçaient d'entre des orifices, dansant sur son visage comme autant de feu-follets. Des hurlements lui parvenait, le fracas des bâtiments et le mugissement du vent. Ce ne fut qu'après quelques secondes - qui lui semblèrent une éternité - qu'il réalisa qu'il se trouvait ensevelit sous les débris d'un mur. Mais au fait... Comment était-il arrivé ici ?

Tout s'était passé rapidement, bien trop rapidement. Le calme d'Hurlevent rompu par l'alerte d'un nouvel assaut Élémentaire, déclaré trop tôt après la fin du précédent, un grondement rauque, le branle-bas de combat. Il était en Patrouille avec le Capitaine Elanande et les deux Gardes venaient tout juste d'inspecter le Port lorsqu'une immense silhouette sombre les survola, répandant une trainée de souffre et de flammes. De concert, les failles Élémentaires s'étaient ouvertes, vomissant leurs rejetons d'Air et d'Eau comme autant de soldats partant à l'assaut. Pris au dépourvut, ils avaient commencé à courir à travers les rues afin de rejoindre la Caserne, alors qu'autour d'eux le décor s'effondrait. Un nouveau tremblement secoua la terre, suivit d'une explosion de lave et un bâtiment vola en éclat. Trop occupé à réaliser l'ampleur de la situation, Aron n'eut pas le temps d'éviter un mur qui s'était détaché. La roche taillée s'écrasa sur le Paladin, le stoppant net dans sa course.

Il ne savait combien de temps s'était passé depuis mais le chaos n'avait pas cessé. La douleur lui lacera de nouveau le dos, lui arrachant une grimace. Il ferma les yeux et souffla, tentant de se calmer afin de reprendre le contrôle de sa situation. Immédiatement, par réflexe, ses lèvres remuèrent lentement, laissant s'échapper un flot continue de murmures. Il demandait son aide à la Lumière, la suppliant de bien vouloir le soutenir en cet instant critique. Tout en priant, ses mains continuaient de se déplacer autour de lui, redessinant les contours des débris et caressant le sol poussiéreux jusqu'à parvenir à enserrer le manche de sa masse. Un dernier mot fut prononcé et il sentit une chaleur apaisante envahir son corps, lui permettant d'oublier momentanément la douleur. Ragaillardit, il s'aida de son arme afin de déplacer les blocs de pierre les moins lourds, découvrant ainsi l'horrible spectacle qui se déroulait tout autour.

Des corps sans vie jonchaient les pavés, d'autres vivant couraient en tout sens afin d'échapper aux Élémentaires d'Air et leurs frères aqueux. Une peur sans borne se lisait sur leur visage alors que les éclairs de givre et de foudre fusaient de toutes parts. Les Gardes et aventuriers avaient bien du mal à contenir l'envahisseur et nombreux étaient ceux qui tombaient pour ne plus jamais se relever. Touche final à ce tableau apocalyptique, une créature monstrueuse s'était posé à même Hurlevent, prenant appuie de ses pattes titanesques sur les tours de la cité. Aron n'avait pas la moindre idée de quoi il pouvait s'agir et son cerveau avait bien du mal à traiter clairement l'afflux d'informations. Tout ce qu'il voyait c'était que cette chose ne répandait que feu et cendre, mort et désolation. D'un unique battement de ses ailes elle parvenait à faire grimper la température de l'air ambiant, transformant tout un quartier en une véritable fournaise.

Bousculé par les citoyens qui tentaient vainement de s'enfuir, évitant de justesses les attaques de certains Élémentaires, le soldat chercha des yeux ses pairs, en vain. La panique générale couplé aux assaillants avait empêché les Gardes de s'organiser correctement, les séparant en groupe de deux ou trois, parfois même en laissant seul certains. A nouveau, la liqueur âcre remonta dans sa gorge et il dut cracher afin de se défaire du sang qui obstruait ses voies respiratoires. Un nouveau crie retentit, celui d'un vieillard : il était sur le point de se faire congeler par l'un des monstres aqueux. Cette fois se fut comme une décharge et Aron s'élança, armé de sa masse.

L'histoire voudrait qu'il ait réussi, qu'il brave vaillamment la monstruosité aqueuse et sauve cet innocent, mais il n'en fut rien. Avant même qu'il atteigne sa cible, l'échoppe d'un marchand explosa et la vitre vola en éclat, projetant flammes et débris de verres. Un nouveau temps d'arrêt pour le Garde qui prit la déflagration de plein fouet. Longuement sonné, il ne prit pas gare à la soudaine sensation de fraîcheur que lui procurait désormais son visage. La vue brouillée, il ne put que rester spectateur de la mort du vieil homme que l'Élémentaire plaqua contre un arbre avant de le geler définitivement. Mais l'heure n'était pas aux lamentations. Si il voulait survivre, il devait combattre. Les horreurs qu'il avait vu en affrontant le Fléau l'avaient comme rôdé face à la peur : il ne la rejetait pas, il l'acceptait et la faisait sienne, moteur de sa force.

Pourtant, cette fois-ci, il savait que c'était différent. Le dragon qui recouvrait de sa silhouette Hurlevent dépassait en puissance tout ce que le Paladin avait pu voir jusqu'alors. Deux choix s'offraient alors à lui : affronter la réalité et tenter de faire ce pourquoi il s'était engagé -autrement dit, défendre la ville et ses habitants - ou fuir et espérer sauver sa vie. Choix cornélien pour certains, mais chemin déjà décidé par Aron. Renoncer allait à l'encontre même des valeurs enseignées par la Lumière. Même si en ce jour il devrait périr, ce ne serait autre que pour ce en quoi il croit : Respect, Ténacité et Compassion. Des pensées nobles et charitables, un corps soutenu par la Lumière, une détermination épaulée par sa masse, le soldat avait tout pour triompher.

Mais à chaque nouveau geste la fatigue gagnait du terrain, ses mouvements se faisant plus lents et plus lourds. Il était humain et en tant que tel il ne pouvait déroger à certaines lois fondamentales. Il avait combattu des jours durant sans jamais se soucier de son temps de repos, souhaitant être présent lors de tous les assauts au mépris des conseils donnés par ses collègues. Bien qu'ayant agis plus par devoir que par orgueil, il payait désormais le prix fort de cette erreur. Cependant il ne renonçait pas, engageant une lutte interne avec lui-même dont la Lumière se faisait seul juge. Les coups étaient donné tout autant que reçu et les éclairs de sa Foi fusaient vers les Élémentaires avec autant de vivacité que la foudre.

Lorsque le soleil pointa le bout de son nez, le dragon avait déserté les lieux, laissant dans son sillage une ville meurtrie. Les survivants erraient dans les rues, cherchant un visage familier parmi les morts ou les vivants. Certains pleuraient de joie, d'autres de désespoir. Au milieu de la fraicheur matinale s'élevait le murmure d'un nouvel Hurlevent. A la peur succédait le soulagement et un sentiment de victoire, comme celui qu'a le proie qui échappe à son prédateur.

Face à la Cathédrale, Aron plia enfin genoux. Sans aucune cérémonie, sans le panache qui fait un héros, il s'écroula devant le parvis de la Sainte Bâtisse. La tête de sa masse finit de se briser en cette dernière chute, laissant le manche retomber dans un claquement sec sur les pavés. Inerte, le Garde n'était plus qu'un corps parmi d'autres. Malmené par cette nuit cataclysmique, son casque était obsolète tout comme la plupart des pièces de son armure. Sortit des tréfonds des égouts, un rat aventureux vint même renifler le tas de chair enfermé dans sa boite de conserve, attardant son museau frétillant aux abords du visage ensanglanté et visiblement défiguré puis venant laper quelque peu la flaque de sang qui s'étendait désormais sous le Paladin. La petite bête fut chassé d'un coup de pieds évasif par l'un des Patrouilleurs affectés au rapatriement des cadavres et blessés et retourna dans son monde de ténèbres, non sans avoir exprimé son mécontentement par de multiples couinements.





Nous accomplissons la vie des autres avec plus d'éclat que la nôtre.
La persévérance crée la force.


Dernière édition par Aron Dulys le Mer 24 Nov 2010 - 14:49, édité 1 fois
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Message par Invité Mer 24 Nov 2010 - 9:52

Un hurlement déchira la nuit. Assise dans cette chambre d’amis du l’abbaye de Comté du Nord, Nelsie se redressa d’un bond persuadée d’être à nouveau en proie à l’un de ses cauchemars récurrents, faits de corps nus se débattant, de regards durs et concupiscents, de gémissement lubriques, et de pleurs, les siens, de se savoir humiliée.

Mais il ne s’agissait pas d’un cauchemar. Elle entendait des pas, des cris, des pleurs, des ordres criés. Il y avait le feu, la guerre, la mort.

L’invasion des orcs annoncée par le Seigneur devait être aux portes du domaine, Nasgard et le Capitaine n’avaient pas voulu l’écouter, Godfroy de Gerolstein était reparti déçu, elle en avait été mortifiée, pour la Garde qui semblait se diluer dans l’horreur et l'indifférence, pour le Seigneur qui venait juste de les aider à préserver la caserne en début de soirée et était ainsi remercié.

Tandis que Le Capitaine vaquait loin à ses occupations, que Nasgard se pressait comme un petit chien servile à la suite de sa catin, que chacun semblait prostré dans une attente morne de la catastrophe, elle était rentrée « chez elle » , dans cette chambre du domaine du Seigneur de Gerolstein, pour discuter avec lui, simplement, doucement, entre personnes de bonne compagnie, qui se respectent et se comprennent.

Les cris redoublaient d’intensité. Elle se frotta les yeux, s’habilla à la hâte, et sortit en trombe dans les couloirs où tous s’agitaient et couraient en tous sens. Il y avait le feu, le bâtiment brûlait, le ciel brûlait, tout brûlait. Elle courut en dehors de la bâtisse et ce qu’elle vit la laissa sans voix.

Le ciel tout entier était recouvert de noir et battait comme un cœur sanguinolent de lave et de cendre. C’était un dragon. Un dragon, gigantesque, qui tournait dans le ciel et brûlait la totalité du monde, ses ailes battant déchirant plaines et bois, son souffle grondant de feu anéantissant toute vie.

Immédiatement, elle songea à ses hommes. Sans prendre la peine de prévenir son hôte, qui lui aussi courait en tous sens pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être, elle sauta sur sa jument et fila vers la ville qui brûlait au loin.

Tandis que le dragon passait et repassait dans le ciel rouge et noir, que des milliers de gens fuyaient la cité en flammes, que des carrioles brinquebalaient vers Comté de l’Or, elle fila à toute allure vers la caserne, s’imaginant pouvoir aider, soigner, faire son travail et renaître à la vie, enfin.

Ses cheveux roux virevoltant autour d’elle, des larmes de terreur brouillant sa vue, elle jetait d’incessants regards vers le ciel et cette vision d’horreur qui tournait autour de la ville comme un vautour autour de sa proie, elle se faufila dans le flux inverse des fuyards.

C’est aux abords du marchand de fromages qu’elle tomba. Dans un déchirement violent de rage et haine, le dragon venait de fracasser ses ailes contre les forteresses de la vallée des Héros, balayant l’ensemble des bâtiments comme de simples morceaux de cailloux.

Elle s’effondra sous les décombres, écoutant impuissante les hurlements et les appels aux soins, repensant à ces derniers jours, aux attaques, aux signes avant-coureurs, à lui et sa rage qui avait tout dévasté, à cette vie qui n'en finissait pas d'être honteuse, à cette lassitude qui l'avait prise, et elle se laissa couler sans réaction dans la douleur. Peu lui importait. Qu’elle meure donc aujourd’hui sous les coups de rage d’un monstre, quel qu'il soit, si tel était son destin.

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Message par Valerian Mer 24 Nov 2010 - 10:14

Lorsque le hurlement du grand Dragon Noir resonna au dessus de Stormwind, Valerian se leva immédiatement, déjà sur le pied de guerre. Les oppulents appartements autour de lui étaient dans la pénombre, et seul les lueurs des débuts d'incendie au dehors du donjon éclairaient la pièce. Il se leva rapidement, laissant le serpent se prélasser dans les draps de soie, a peine dérangée par tout ces bruits dehors.

Valerian fonça a toute alure dehors, l'arme au poing. Il parvint dans la rue au moment ou la creature survolait le palais et resta interdit devant sa taille.
Puis, levant haut son arme, il éclata de rire, et se mît a hurler en se jettant contre les élémentaires, dans une frenesie destructrice et jouissive.
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Message par Tsadkiel Mer 24 Nov 2010 - 12:19

"Quelle plaie."

Le kaldoreï, adossé entre les créneaux des remparts du port, ne put qu'assister impuissant au déferlement d'horreur qui s'abattait impitoyablement sur la populace apeurée. La mort fondait sur Hurlevent comme deux ailes noires sur sa proie tétanisée par la vision de sa propre fin. L'instinct de survie, puis un sursaut d'orgueil, la sortirait bientôt de sa torpeur, la frénésie se substituant à la peur, et l'animal blessé se débattrait vainement entre les griffes du prédateur. Puis enfin viendra le désespoir et la soumission où, courbant l'échine, elle fixera d'un regard vide les astres pour oublier sa peur et ses regrets. Ce spectacle, dans son horreur, avait pourtant quelque chose de fascinant.

Voilà encore quelques mois seulement, il se serait dépêché de prendre femme et enfants pour se dépêcher d'abandonner la brebis à son sort. Le fort finit toujours par triompher sur le faible et ainsi va la vie, qui était-il pour essayer de s'opposer au cours normal des choses ? La raison la plus élémentaire commande de ne pas faire rempart de son corps afin de sauver un arbrisseau isolé du blizzard qui approche. Le bon sens interdit de panser les blessures du cerf agonisant alors qu'une meute de loups affamés s'approche crocs et griffes dehors.

Tsadkiel couche ses armes à côté de lui, et, indifférent aux cris et au chaos environnant, extrait une petite fiole opaque de sa sacoche de ceinture, dont il verse le contenu, d'un geste sûr et précis, sur le fil de ses lames.

Cependant, il s'était passé beaucoup de choses depuis que l'ancien mercenaire arrogant avait rejoint les rangs de la modeste garde civile hurleventoise. Il avait d'abord retrouvé Terale, qui lui avait en retour appris ce qu'était le véritable courage : assumer ses erreurs au lieu de les nier, aller de l'avant même si l'avenir paraît hostile et incertain, aimer follement son plus fidèle ennemi pour chercher une issue heureuse à la pièce sinistre et tragique dont on s'est un beau jour trouvé un des acteurs principaux. Sous l'uniforme de la garde aussi, il s'était pris d'une certaine admiration pour la gamine qui lui servait de capitaine qui, intrépide et spontanée, ne ménageait pas sa peine pour rappeler à ses ainés le sens des réalités et de leur devoir - une véritable sentinelle en culotte courte -, pour son colosse de lieutenant qui semblait s'efforcer de ne jamais rompre par seule fidélité vis à vis de ses engagements et par loyauté vis à vis de ses subalternes, ou encore pour ce caporal au verbe haut dont l'âge et les combat n'avaient en rien amoindri la dignité.

Il réajuste son armure légère, compte les petits disques de métal acérés cachés juste sous son plastron et à portée de main pour affaiblir ou achever un adversaire, vérifie que sa trousse de premiers soins soit suffisamment pourvue, et enfin se redresse, dressant un calcul mental de l'étendue des forces ennemies immédiatement en vue.

Avait-il changé ? Il ne pourrait guère l'affirmer. Le mercenaire disputait sans cesse le garde, le mépris et la hauteur à la fidélité et au devoir, le pragmatisme au sentimentalisme. Si le second semblait prendre une importance croissante dans sa vie, une conversation avec une jeune recrue lui avait rappelé qu'abandonner le premier reviendrait à renier sa fierté, indispensable rempart contre la lassitude et l'abattement. Il faudrait donc qu'à l'avenir les deux s'efforcent de coexister en bonne intelligence.

Mais pour l'heure, ces questions existentielles dignes d'un adolescent d'à peine cent ans devraient attendre. Il avait une famille, des coéquipiers et une ville à protéger. Hurlevent aurait elle-aussi besoin de tout son orgueil pour ne pas courber l'échine devant la fatalité, résister en dépit du bon sens le plus élémentaire, puis, bientôt déjà, se relever. Quelques fois, une proie blessée et acculée se découvre assez de force pour échapper aux griffes du chasseur, voire de l'étriller assez durement pour le forcer à renoncer à toute velléité.

Le kaldoreï se précipite sur le champ de bataille, cherchant un premier élémentaire isolé à abattre. Comme tant d'autres fois, il se laissera gagner par l'ivresse des combats. Mais pour une des premières fois, le simple souci d'autrui le disputerait au froid calcul de la logique et de la survie.

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Message par Nihel Narendir Mer 24 Nov 2010 - 15:17

Elle était avec Aron au port, tout était calme. Elle avait vu comme lui, elle s'était précipité comme lui, cette fois, c'était bien plus grave qu'elle ne le pensait. Céralynde laissa ses hommes s'occuper des élémentaires, chassant ceux qui lui barrait la route afin de suivre cette silhouette. Elle observa, la destruction comme elle l'avait déjà vécue, les morts, l'odeur, ceux qui tentaient désespérément de fuir, ceux qui combattait en vain... Comment contrer ça ? Comment combattre cette chose.

Mais cette fois, les choses étaient différentes, elle savait se battre, elle avait de quoi. Les maisons s'écroulaient, la chaleur était insupportable, l'odeur de brûlé, les corps calciné. Elle se battit jusqu'à l'épuisement, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus rien faire. Car que pouvait-elle faire d'autre ?

Combattre pour combattre, combattre pour la ville, combattre pour ses couleurs.

Au petit matin toutefois, le capitaine était introuvable, on l'avait vu prendre précipitamment le griffon en direction du nord.
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Message par Djigzyx Combobublaster Mer 24 Nov 2010 - 19:47

Il y a des tas de catastrophes qui peuvent s'abattre et se sont déjà abattues sur les civilisations organiques. Pestes, armées d'organiques hostiles, explosions, irradiations, éboulements, incendies, tempêtes...

Mais pourquoi faut-il que ce soit maintenant un dragon qui débarque en hurlant et en explosant tout sur son passage ? Qui ne fait même pas la différence entre un humain et une statue d'humain ? Et qui ne prend même pas la peine de détruire une ville entièrement ?

Bon d'accord, Robby n'aurait sans doute pas voulu que l'énorme dragon noir détruise complètement Hurlevent étant donné qu'il se trouvait lui-même à l'intérieur. Mais c'est quand même du gâchis de laisser autant d'organiques s'en sortir après avoir rasé un quartier en une poignée de secondes.

Les organiques, quand la démonstration de force est trop grande, paniquent et s'agitent dans tous les sens, provoquent des mouvements de foule désordonnés et vont jusqu'à se piétiner entre eux... Pour un robot de quelques dizaines de centimètres, ce genre de chaos peut se révéler fatal.

Aussi, après avoir vu toute la folie des organiques qui régnait maintenant dehors et les quelques tentatives déployées pour y remédier, Robby décida qu'il était plus que temps pour lui de lâcher cette ville où tout commence à aller mal et de retrouver son ingénieur. Après tout, celui-ci ne le mènerait jamais bien loin mais au moins il savait l'entretenir.

Et dans le tout nouveau chaos d'Hurlevent, le petit robot prit la route des toits pour arriver jusqu'au Tram et s'engouffrer dans les profondeurs du tunnel, disparaissant aux yeux de tous, une petite machine égocentrique à qui personne ici ne pourrait manquer et qui ne manquerait sans doute à personne.
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Message par Khassim Jeu 25 Nov 2010 - 2:44

Saëlonia, douce amie,
Neltharion vole au dessus de Stormwind. J'ai trouvé en cet être inique un moyen d'expier mes péchés.
Puissiez vous me pardonner, toi, et la Lumière.

Un brasier pour les faibles
Un brasier pour les lâches
Un brasier pour les impurs
Un brasier pour les parjures.

Adieu.


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Message par Naÿie Jeu 25 Nov 2010 - 13:24

"44.. 45.. 46.."

Myao était dans le dépôt, assistée par deux factionnaires, comptant les caisses d'armures impériales qu'il fallait fournir aux appelés à la défense de la citée.

"Je crois qu'on est bon.."

Elle fut coupée par le son du tocsin, retentissant comme un glas pour elle : fatiguée, exténuée, brisée.
Elle s'empressa d'ouvrir la porte du dépôt et le même spectacle récurrent s'offrit à elle : le ciel s'assombrit, le vent vînt se briser sur le citée, les hommes s'affairèrent dans les rues à se préparer à l'assaut imminent.

Nombres de failles s'ouvrirent sans prévenir, crachant comme un venin les légions d'élémentaires d'Eau et de Vent, prenant au dépourvu soldats, vieillards, femmes et enfants. Nombres d'entre eux périrent sur le coup. Une boucherie sans autre qualificatif débuta dans la citée des Hommes.
Elle s'en retourna à l'intérieur et se précipita sur une caisse de tromblons qu'elle traina avec l'aide d'un factionnaire. Un fois dehors, elle l'ouvrit avec sa dague et commença à en distribuer à tous les soldats désarmés et citoyens désireux de prendre les armes pour sauver ce qui pouvait être sauver.
Une fois retournée à l'intérieur, elle chercha d'autres caisses d'armes. Un élémentaire surgit, balayant le factionnaire posté à la sortie. Il vit Myao à l'intérieur et tira un projectile de glace sur les caisses derrière elle. La gnome fut violemment rejetée au sol, se retrouvant à quelques mètres de celui-ci. Sonnée, elle n'entendit plus rien si ce n'est un bourdonnement persistant. Elle rouvrit les yeux et vit que l'élémentaire s'était trouvée une autre victime dans la rue.

"Attention ! Là-haut !"

Elle se releva, se tenant le bras. Une grande ombre recouvrait progressivement le sol dans la rue. Des hommes et des femmes fuyaient. Un des factionnaires qui l'assistait surgit à l'entrée et avait l'air de lui enjoindre quelque-chose qu'elle n'entendait pas.

"Vite Sergent ! Il arrive !"

Qu'est-ce qui arrivait ? Quand elle vit le factionnaire reporter son attention vers le ciel, un cri perçant retentit dans toute la citée. Elle tourna la tête vers la petite lucarne et l'aperçut, la mort venue du ciel comme disaient les mythes. Elle commença à rejoindre la sortie, mais sa jambe défaillit. Une explosion, le bâtiment s'effondra sur elle, plus rien.

Elle se réveilla, après avoir été assommée par une pierre. Elle ne voyait rien. Elle tâtonna dans l'obscurité et rencontra une autre pierre qui lui avait pris sa jambe. Elle ne la sentait plus. Elle essaya de se convaincre. Rester confiante, après tout, ça n'était pas la première fois.
Elle prit son communicateur, et tenta de l'allumer. Celui-ci était amoché mais fonctionnait encore.

"Sergent Piochenfer, prise de.. "

" ..Service ?" dit-elle. Mais personne ne semblait l'avoir entendue. Elle cogna l'engin contre le sol.

"Nom d'un bordel mais quelqu'un a-t-il un explication rationnelle à m'apporter quant à ce chaos ?" rétorqua-t-elle.

"Des blessés ?"

"Personnellement, je ne sens plus ma jambe et je suis sous un dépôt." A cette annonce, ses camarades s'affairèrent à la sortir de là. Elle avait essayé de garder son calme en jouant les mal-réveillés mais au fond d'elle, ce n'était qu'une façade pour cacher un état d'épuisement profond. Elle ne savait pas où elle avait puisé ces ressources. Toujours était-il que ce n'était pas aujourd'hui qu'elle en finissait avec la vie. Après tout, peut-être qu'on décide de sa mort ? Elle le saurait un jour ou l'autre.

A l'aube du jour suivant, elle se réveilla dans un lit d'hôpital. Elle précipita sa main vers sa jambe et l'aperçut dans un bon plâtre. La gnome était couvertes de bandage aux bras et au front. C'était enfin terminée, elle pouvait relâcher la pression. Elle porta son attention sur sa droite et vit un voisin de chambre, mais le pauvre homme n'avait plus son bras. Elle remercia la providence de lui avoir épargné l'infirmité.

Elle se laissa porter dans les songes.
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Message par Djigzyx Combobublaster Jeu 25 Nov 2010 - 21:03

Dans les profondeurs de Gnomeregan, deux gnomes membres de l'IMUN, le service gnome de sauvetage des irradiés, sont à la recherche de survivants parmi les décombres de l'immense techno-cité.

Dans le ciel des Hinterlands, juché sur son griffon doré, il vole toujours plus haut, filant à travers les nuages. Le vent, vivifiant, fait cliqueter les ailettes de son casque et lui rafraichit les poumons. Les paysages en contrebas se font petit, toujours plus petit et paraissent si loin, tellement loin...

"_On part trop loin Iwik. disait l'un d'entre eux. Tous ce qu'on trouvera ici c'est des troggs et des robots de Thermojoncteur prêts à nous arracher les membres.
_Arrêtes un peu de te faire du mouron, Token la zone propre est plus très loin et on a pas vu un trogg depuis notre départ.
_Il n'empêche que ça reste une mauvaise idée et j'aimerais autant qu'on rebrousse chemin maintenant. Tu peux m'expliquer pourquoi tu t'entêtes à aller aussi loin ?
_Token, t'es une chochotte. Il n'empêche que tu es un soldat. Tu peux m'expliquer ça par A+B ? questionna Iwik, moqueur.
_T'as la tête dur comme un mécanotank. ronchonna Token. Tu le sais ça ?
_Bien entendu que je le s..."

Et soudain, alors qu'il continue son ascension, le ciel se couvre et forme une masse compacte au-dessus de lui. L'orage menace, et prend la forme d'une grande gueule crachant la foudre. Un frisson parcourt son échine mais qu'importe pour lui et sa formidable monture. Il lève son bouclier et brandit son arme, criant un défi aux nuages noirs.

Le gnome s'interrompit en voyant près d'une pile de décombres montés en abri un corps de gnome dans une tenue d'infanterie bleue et blanche, en lambeaux et sans scaphandre. Quelques cadavres démembrés de trogg reposaient non loin, tout comme le disque de force réactive et le coupe-os maculé de sang du soldat. Des emballages de kébab de rat et plusieurs de ces rongeurs à moitié dévoré complétait le tableau quelque peu macabre.

"_Eyh, c'est l'uniforme de l'armée de Gnomeregan. lança Iwik en pointant du doigt la scène. Tu crois qu'il est encore vivant ? renchérit-il avant d'aller d'un pas rapide se placer près du gnome inerte.
_Non, à 99,9% non." annonça Token en rejoignant son compagnon.

Englouti par la masse nuageuse, le voilà poursuivi par mille dragons de foudre. Le griffon s'envole à tire d'aile, virevoltant parmi les monstrueux reptiles qui rugissent de frustration à la vue de ce met qui leur échappe et il en éclate de rire, un rire tonitruant et rocailleux...

Maintenant qu'ils étaient assez près, il pouvait détailler plus précisément celui qui semblait à première vue être bel et bien mort.

Et alors qu'il cherche à s'extirper de l'orage draconien, l'une des créatures emplit soudainement son champ de vision. Il a à peine le temps de le remarquer, et encore moins de l'esquiver. Le griffon paniqué ne parvient pas à infléchir sa course et le choc semble inévitable. Il peut presque voir son reflet dans l'œil furieux de la bête...

"Regardes un peu ça, dit Iwik. La lotion capillofixante a résisté aux radiations. Sa coupe à l'iroquoise tient encore."

Et en effet, la grande crête verte du gnome punk étendu à terre était aussi intacte que le jour où son porteur était sorti du salon de coiffure et le reste du crâne était à l'inverse aussi lisse et luisant qu'un obus flambant neuf. À l'inverse la barbe -toute aussi verte- était broussailleuse et mal entretenue, et descendait presque jusqu'au nombril du soldat qui avait bien maigri au cours des jours passés dans la ville irradiée. Son visage sale portait quelques hématomes enflés et les deux sauveteurs purent examiner à loisir l'anneau trop large pour son nez et sa boucle d'oreille d'où pendait une émeraude taillée en forme de petite clé plate.

"Alors, il est mort ? demanda Token qui commençait à s'impatienter."

Le griffon n'est plus là. Disparu, emporté par l'immense dragon qui les a percutés. Il tombe seul, perdu dans l'orage, et la chute lui semble interminable. D'autres dragons fusent de tous les côtés, cherchant à refermer leurs terribles mâchoires sur son corps, provoquant un coup de tonnerre à chaque claquement de leurs dents foudroyantes. Mais il ne se laissera pas faire, hurlant de rage, il referme ses doigts sur le manche de son puissant marteau-tonnerre.


Pour toute réponse, le supposé cadavre frétille, les doigts de sa main droite se dépliant et se repliant.

"_Ha ! Regardes, il a bougé ! s'exclama Iwik. Tu vois que j'avais raison de venir ici !
_Bon d'accord, déclara Token en examinant le soldat. Maintenant dépêchons nous de le ramener, il a vraiment pas l'air dans son assiette."

Effectivement, le front du soldat au sol commençait doucement mais sûrement à se couvrir de sueur et il grimaçait.

Plus de marteau. Il avait dû la laisser tomber lorsqu'il avait été désarçonné. Par les Titans, quelle honte ! S'il s'en sortait cette fois, il ne se le pardonnerait jamais.

Iwik prit sur lui de porter le gnome sur ses épaules et les deux sauveteurs repartirent en direction du dépôt de trains. Lorsqu'il le souleva cependant, le soldat commença à se débattre, bien que très faiblement, et la sueur constellait maintenant tout son visage.

Un des dragons avait finalement réussi à l'engloutir, refermant sa terrible gueule sur lui. Il plongea dans les abîmes.
Alors qu'il tombait toujours plus vite, l'enfer grandissait en contrebas, menaçant de l'engloutir tout entier dans sa fournaise. Les yeux agrandis par la peur, il murmura :


"_Par les Aéries...
_Est-ce qu'il vient de dire quelque chose ? demanda Iwik.
_C'est la fièvre qui le fait délirer, assura Token. Pressons nous, si on veut pas qu'il nous claque entre les doigts !"

Accélérant le rythme, les deux gnomes s'enfoncèrent de nouveau dans les profondeurs de Gnomeregan, cette fois pour regagner la zone reconquise.


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Message par Tebestian Terend Ven 26 Nov 2010 - 1:48

Tebestian était appuyé à une des façades de la cathédrale, les bras croisés malgré l'armure. Ainsi posté depuis une heure, et sous prétexte d'assurer la surveillance de la place de Faol, il gardait les yeux ouverts mais ne voyait rien, perdu dans ses mauvaises pensées. Maintenant habitué à l'absence de Vylie, il avait pu remarquer que la seule raison de sa présence en ville était la Garde. Quand il ne prenait pas son service, son occupation n'était qu'une errance à travers la ville. Dans son casier à la caserne, ses carnets reposaient, inutiles. Jamais, depuis son arrivée, il n'avait continué à écrire comme auparavant. En tenue civile, perdu au milieu des autres citoyens, il n'était plus rien.
Seul le port de l'uniforme lui rendait sa personnalité. Ce n'était qu'en portant l'armure qu'il se sentait "Terend". Autrement, rien...

Sur la place, un mouvement de foule le tira de ses méditations. Près de la fontaine, une distorsion déformait la vision, et la foule se reculait précipitamment. Cela, il l'avait déjà vu auparavant et il savait à quoi s'en tenir. S'animant, il tira l'épée du fourreau et empoigna son bouclier, se contentant de crier un sobre "Alerte !"
La population avait l'habitude et tous se précipitèrent vers la cathédrale afin de s'y abriter tandis que les patrouilleurs quittaient leurs occupations pour se placer selon les positions de défense. Dans un fracas de tonnerre, les portails élémentaires s'ouvrirent et le ciel, déjà sombre, creva en une averse glacée.

"Repoussez les !" L'ordre tomba, inutile mais répété par habitude, et les premiers élémentaires vinrent frapper les membres de l'armée. Tebestian se tenait désormais sur le parvis de la cathédrale avec quelques autres, créant un couloir pour permettre aux citoyens de rejoindre les abris quand un cri d'horreur surpassa le vacarme de la mélée. Une ombre sembla s'étendre sur la place de Faol, les hommes et les femmes levant les yeux vers le ciel. Et Neltharion survola la cathédrale et la place avant de foncer vers les autres quartiers. Tant sous le choc que sous le souffle des immenses ailes de la bête, plusieurs gardes tombèrent au sol, leurs armes arrachées des mains par des bourrasques brûlantes. La puissance du dragon était si forte que plusieurs des élémentaires qu'il survola se dispersèrent en eaux et courants, leurs bracelets tombant au sol.

Refermant la bouche avant les autres, le visage fermé et tout entier concentré sur les élémentaires, Tebestian garda sa place sur les marches de la cathédrale, frappant, repoussant et détruisant tout élémentaire cherchant à passer. Parmi la multitude des civils et soldats affolés, le regard braqué en l'air, certains gardes restaient les yeux rivés au sol, consciencieux. Et quand le dragon repassait, que les bâtiments répandaient leurs pierres et leur mortier dans une série d'explosions, quand le souffle ardent venait heurter leurs armures et calciner leurs peaux, pas un seul ne lui jetait un regard. Conscients d'être à la merci de cet ennemi, les soldats se concentraient sur ce qu'ils pouvaient réguler.

Encaissant les bourrasques, la pluie, la foudre et la glace, chacun combattit ou s'effondra, protégeant l'accès à la cathédrale, et quand tout fut enfin fini, quand les failles se résorbèrent et que le dragon s'en alla sans que personne ne sache pourquoi, la place retomba dans la routine. Les civils ressortirent à l'air libre, les soldats encore valides allèrent emporter les morts et les blessés, et Tebestian alla à nouveau s'appuyer contre le mur et croisa les bras, songeur.
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