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Laurelinn, souvenir de jeunesse : Le serpent .

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Message par Nihel Narendir Dim 16 Oct 2011 - 20:19

Dalaran, Citadelle pourpre


Plusieurs mages étaient rassemblés, âgés pour la plupart, discutant silencieusement en savourant un excellent vin, tous sans exceptions étaient certain d'être supérieur à leurs homologues. Flagornerie, sourires hypocrites, des récits de chasse aux démons. Ces derniers étaient de plus en plus fréquent ces derniers temps. Cela en inquiétait certains, d'autres en profitaient pour faire leurs preuves. Certains, honteux, préféraient faire disparaitres leurs élèves plutôt que de les voir sombrer dans les sombres arcanes. Toute l'agitation cessa et les visages reprirent une expression plus sérieuse quand elle arriva, un verre de cidre à la main. La jeunesse insolente de la jeune femme les faisait médire, mais aucun ne remettait en question son talent, en dépit de sa relative jeunesse, elle avait réussi à gagner le respect de tout ces mages, et pour cause, elle était déjà en poste bien avant eux et tel que c'était parti, elle serait encore en poste après leur décès.

"Dame Phiencel, nous vous écoutons, pourquoi nous avoir fait venir ?"

La mage remis en place une mèche de ses cheveux roux d'un geste mécanique, toisant celui qui venait de lui adresser la parole avant de lui adresser un sourire diplomatique pour lui répondre

"Chers collègues, je viens proposer à ceux qui le désire de me confier leurs apprentis pour une mission spéciale qui requiert du sang neuf et frais. Rien de dangereux, une simple inspection. Mes sources m'ont indiqué un endroit qui semble être le théâtre de nombreuses choses plus ou moins en règles avec nos lois."

Elle qui demandait une assistance ? Ou alors était-ce une tentative pour les pousser vers l'infarctus ? Asciene n'était pas du genre à agir en équipe, toujours solitaire, la majorité ignorait même quel était son rôle dans cette ville, certains la pense possédée, d'autres affirment que c'est un démon qui marche librement sur le sol, la seule chose qui les mettait tous d'accord était sa maitrise de l'arcane. C'est ce qui lui valait encore aujourd'hui le respect de ses pairs. Beaucoup l'avaient défiés, principalement ses anciens élèves pour essayer de se faire un nom. La plupart de ses élèves avaient d'ailleurs disparus, certains étaient internés, incapable d'éppeler leurs propres noms, d'autres retenus captifs au Fort Pourpre. Et la jeune femme venait de redemander du sang neuf pour le pervertir de nouveau ? Un sacré toupet ! Mais une belle aubaine, si elle a besoin d'apprenti, cela liberera du temps pour ces vieux mages qui ne demandent que ça. Un fin sourire sur les lèvres de la jeune femme fini de les convaincres.

"Soit, le mot sera transmis et dès l'aube, les volontaires seront à votre porte, Dame".

Elle hocha la tête en signe de contentement. Tout cela semblait l'amuser. Qui d'autre qu'un démon pouvait se réjouir que de telles pratiques se fassent en Lordaeron ?


[...]

Les jours passèrent, les élèves avaient reçus des instructions claires et attendaient le retour de la mage en gromellant, l'impatience de la jeunesse sans doute. La bien née avait passé une bonne partie de la nuit à faire disparaitre l'odeur de crasse et à soigner sa mise. Passer une journée dans la peau d'une gueuse était quelque chose de répugnant mais fort instructif. Elle rejoignit les élèves avec les preuves qu'elle avait récupéré, les confiant au plus vieux d'entre eux. Leur expliquant simplement comment les choses allaient se dérouler. Il y avait autre chose qui la gênait dans tout ça, une personne en particulier, pas le Mestre, autre chose qui tissait sa toile dans l'ombre. Sans doute que si cela avait été quelqu'un d'autre, cela aurait passé inaperçu, mais Asciene, ou plutôt Nòlmë, avait l'expérience des démons, bien plus que les humains qu'elle cotoyait, et elle savait penser comme eux. Après tout, elle les avait tellement étudié...

[...]

L'escorte était formée, composée d'un homme en avant et de deux jeunes femmes qui suivaient en tenue d'apprentie, une rousse, une brune mené par un homme d'âge plus avancé même si ses cheveux n'étaient pas encore marqués par l'âge. Chevauchant jusque l'entrée du domaine, ils se firent annoncer en bonne et due forme à un serviteur qui lambinait.

"Allez quérir votre maitre, annoncez le Haut-mage Riegal et son escorte, Malyssa et Elizabeth, mandé par le Kirin Tor pour une inspection."

Sheppard accueilla la nouvelle avec lassitude.

"Cela ne finira donc jamais ? D'abord cet inspecteur Demerengo, maintenant ce mage Riegal ! N'ont-ils rien de mieux à faire ?!"

Il prit une missive et écrivit à sa soeur. Les militaires et les politiciens, c'était son rayon, mais les mages du Kirin Tor étaient formés à traquer ce genre de choses. Si cet inspecteur fut facile à évincer, ce ne sera peut être pas le cas cette fois, d'autant qu'ils sont trois. C'était devenu risqué. Ce mage se sépara de ses deux apprentis et, tandis qu'il se faisait escorter, laissa la tâche ingrate de la recherche aux deux apprentis. Ils ne trouveraient rien, Sheppard le savait, ils avaient trop bien nettoyé et fourni trop d'efforts pour se faire prendre si facilement. Surtout que même si ce mage faisait figure d'autorité, il ne semblait pas être un vétéran de la chasse au démon, plutôt un novice cherchant à se faire un nom. Les heures passèrent et en dépit des fouilles, ces mages restaient, puis vint la nuit. Invités à la table du Mestre, il fallait faire bonne figure. Grand cru, plat de qualité, un ravissement pour le palais, tout ce qui était imaginable, un banquet digne de ce nom, de quoi repaitre le plus affamé des ogres et satisfaire le plus exigeant des oenologues. Malgré cela, une des apprentis leva la main, demanda d'un air timide et maladroit si elle pouvait avoir un verre de cidre. Cette fille était étrange, elle n'avait guère touché la nourriture, n'avait prit que quelques fruits et n'avait pas touché au vin. Sheppard masqua son air contrarié derrière un de ces sourires charmeur dont il a le secret et fit servir à la jeune fille un peu de cidre chaud.

Les mages allèrent dormir dans la chambre qui leur avait été préparé, tous sauf une. Asciene ne répondit pas à l'appel du sommeil. Elle le sentait, il n'était pas si loin. Profitant du sommeil des deux novices qu'elle avait entrainée dans son intervention, elle s'eclipsa de la chambre avec toute la furtivité dont elle pouvait faire preuve. Elle suivait son odorat, se dirigeait vers les tours, prenant soin d'éviter les gardes. Toutefois, même si elle était une grande arcaniste, se retrouver dans une telle demeure s'averait plus difficile qu'elle ne le pensait.


"Vous vous êtes perdue ?"

La voix féminine qui se fit entendre dans son dos la stoppa en plein mouvement, pas de surprise non, juste qu'elle avait une éducation et que même quand ceux ci ne le méritait pas, elle repondait à ceux qui l'interpellait. Elle fit face à la jeune femme qui se tenait là, avec un sourire qu'elle reconnu aisément. Le sourire des Serpents.

"Je sais ce que vous cherchez, vous avez autant de flair qu'on le dit, mais sachez que mon frère ne voulait pas vous mentir ni vous cacher quoi que ce soit, il voulait simplement protéger un vieil homme. C'est quelqu'un de bon vous savez. Il aide les gens sans distinctions pour ce qu'ils peuvent être."

Malgré le sourire du serpent et le ton très diplomate, Asciene ne réagit nullement, semblant simplement attendre. Il y avait vraiment quelque chose de pas net chez cette mage, quelque chose d'insondable. Les deux femmes se regardaient dans les yeux. On dit que chez les mages les plus puissant, un simple regard suffit à déterminer le niveau de son opposant et que la confrontation était superflue. Awena sentait que quelque chose n'allait pas, le regard de la mage devenait lourd à supporter, mais rien d'insurmontable pour une femme qui sait jouer avec les apparences. Finalement, le silence fut brisé.

"Je vous crois. Guidez moi".

La mage se laissa guider le longs des couloirs, passant par une porte à semi-dérobée, Awena tentait de faire la conversation, mais Asciene éludait toute question et se contentait de suivre, visiblement peu interessée par ce qu'elle pouvait dire. Elle n'était là que pour une seule chose. Finalement, il était là, dans une salle poisseuse, toutefois vierge de tout accessoire, il releva la tête en entendant les pas et se figea. Se redressant un peu pour mieux voir les silhouettes. Ses vieux yeux avaient l'air de lui jouer des tours. Tandis que la mage avançait vers l'Alchimiste, Awena râlait, se faire ignorer ainsi, tout au long, mais elle avait remarqué, même si elle le cachait, elle avait remarqué cet objet qu'elle portait, qui dégageait une aura assez forte. Asciene se planta devant l'alchimiste, sourire aux lèvres, lui tapottant doucement la joue comme on le ferait à un enfant qui n'a pas été sage. Le pauvre homme balbutiait tout bas.

"Comment.. ?"

"Tu n'es ni plus malin, ni supérieurs aux autres, tu es juste le même".

Elle lui ebouriffa le crâne comme on le faisait avec les enfants, malgré le peu qu'il restait dessus, puis se retourna vers Awena avec toute la condescendance dont elle pouvait faire preuve, lui adressant finalement la parole.

"Laissez nous. La suite n'est pas pour une enfant, sauf si vous aussi, pratiquez cet art interdit"

La façon dont elle l'avait dit, elle savait très bien, mais pourquoi elle ne faisait rien si elle savait ? Les preuves ? Sa reflexion s'interrompit lorsque la mage s'approcha à son niveau, lui attrapa le menton entre deux doigts et plongea son regard dans le siens, toujours avec cette présence écrasante. Peu encline à se faire ainsi traiter, le serpent arracha de ses doigts agile le pendentif qui ornait le cou de la mage, se reculant par la même occasion, à la fois pour se mettre en "sécurité" après son méfait, mais également de surprise, si bien qu'elle buta contre le mur devant l'apparence que pris celle qu'elle croyait humaine. La pénombre de la pièce cachait certains détails, mais sa taille, son regard argenté, une haut-elfe ? Non, c'était impensable, ils n'étaient pas si grand et sa peau, elle n'arrivait pas à bien la distinguer, mais il lui semblait voir quelques reflets bleutés. Son instinct de survie se mit en alerte, elle sentait que la situation glissait hors de ses doigts.

L'elfe, parfaitement calme, ordonna d'une voix simple :
"Rendez le moi"

Tendant sa main, paume vers le ciel, elle attendait visiblement son pendentif. Au moment où elle posa le pendentif dans la main de l'elfe, l'Alchimiste sembla exploser de l'intérieur, répendant entrailles et sang autour de lui, souillant la pièce et les deux femmes par la même, bien que Nòlmë n'accorda aucune importance à cela, refermant le poing sur son pendentif avant de l'attacher de nouveau autour de son cour, reprenant sa forme humaine. Elle retourna vers les restes fumant de l'Alchimiste, récupérant une dent de ce dernier, noircie au possible, s'effritant quelque peu, mais suffisemment solide pour être conservée.

"Je ne dirai rien pour vous, ne dites rien pour moi. Ne m'obligez pas à revenir." Asciene retournit à sa chambre sur ses mots, emportant son souvenir.

Le lendemain, Asciene reprit la tête de l'escorte, expliquant au Mestre qu'elle avait fini ses recherches, s'excusant pour la façon dont elle l'avait trompé, le tout avec un sourire diplomate et aimable.

"J'espère que je n'aurai pas à vous revoir, merci encore pour votre hospitalité".

Le regard d'Asciene se perdit un instant vers une fenêtre, dévisageant Awena qui guettait le départ au travers des rideaux. Quittant le domaine avec les deux apprentis, elle les renvoya à Dalaran tandis qu'elle, elle avait encore une course à faire, chevauchant vers Stratholme. La jeune femme s'était déplacée pour demander une enquête, la mage pouvait se déplaçait pour apporter ses réponses. Même si Hellenlicht ne portait pas ces sorciers pourpre dans son coeur, il écouta ce que la mage avait à dire. L'époque voulait ça, beaucoup de militaire était conseillé par des mages. Et celle là se distinguait des autres par quelques faits d'armes au cours des guerres. Peut être était-ce ce qu'il lui valait un peu plus de respect, ou était-ce simplement ce qu'elle les informations qu'elle lui rapportait. Toutefois, elle l'avertit également.

"Le Kirin Tor ne pourra toutefois pas intervenir pour le moment, le manque de preuve reste là, il y a beaucoup d'accusations de ce genre en ce moment. Toutefois, si vous veniez à être menacé de nouveau, prenez ceci."

Elle tendit au vieillard une babiole noircie à la forme incertaine, gravés d'arabesque luisante.

"Je n'ai pu vous en obtenir qu'un, cela peut protéger de l'influence que peut avoir la magie sombre sur quelqu'un. Gardez la, confiez là à quelqu'un, peu m'importe."

Elle s'inclina, échangea quelques politesses, puis parti de nouveau, chevauchant vers Dalaran. Bien décidée à admirer la suite des évènements. Il n'y avait rien de plus passionnant que de voir les luttes intestines des humains, ils ne changeront probablement jamais, mais ce spectacle ne la laissait jamais.

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Message par Armand Polminhac Lun 17 Oct 2011 - 9:03

Ils étaient presque tous là, attendant un geste de départ, debout au repos dans la grande cour, un ou deux sacs posés à leurs pieds. Certains discutaient entre eux, comme s’appréciant, d’autres plus timides, jetaient des regards à la dérobée, cherchant un ami, ou au moins une connaissance à laquelle se raccrocher. Quelques retardataires arrivaient encore, il restait une bonne quinzaine de minutes avant que l’appel soit émis.

Armand Polminhac, Capitaine Polminhac, mains croisées derrière le dos, dos droit, jambes légèrement écartées, observait la petite troupe du haut de son balcon, parcourant de ses yeux gris clair la cour, cherchant quelqu’un ou quelqu’une, mais sans s’arrêter suffisamment sur un visage ou un autre pour que cela soit perceptible. Enfin il la vit, ses cheveux roux apparaissant dans l’embrasure de la porte d’entrée, sa grande stature avançant à grand pas, accompagnée du père qu’il reconnut aussitôt. Diantre, elle était bien plus grande que lui, il ne se souvenait pas qu’elle fût si grande, à moins que ce soit Entzel qui soit si petit… Un très fin sourire esquissé sur le visage du Capitaine attira le regard de Maubert qui se tenait légèrement en retrait.

L’écuyer chercha lui aussi dans la foule et vit Laurelinn s’avancer avec détermination, semblant vouloir devancer un vieil homme qui peinait à la suivre. Ainsi donc c’était bien vrai, il allait pouvoir la revoir, lui parler, la faire rire encore, peut-être même partager un verre ou… Il secoua la tête en se morigénant. "Boire un verre avec cette femme là, mon pauvre vieux, t’es vraiment complètement débile, bien heureux si tu peux donner à boire à son cheval !". Un son sonore d’olifant incita les cadets à se rassembler au milieu de la cour. Armand les observait, impassible, passant son regard de l’un à l’autre, sondant l’attitude, le potentiel, puis hocha la tête, satisfait. « Maubert, viens avec moi et prends en de la graine. »

Dans la cour il rejoignit deux sergents instructeurs qui se tenaient prêts, mine sévère, moustaches fournies, yeux scrutateurs et tenue irréprochable, et se plaça derrière eux, un peu en retrait, les laissant faire leur travail. Devant eux les cadets, garçons et filles d’à peine 16 ou 17 ans tâchaient, tout naturellement, de se mettre en rangs, les plus courageux devant, les plus timides derrière. Tout au fond, n’essayant pas de se montrer particulièrement mais suffisamment grande pour qu’on la vit, la silhouette de Laurelinn Hellenlich se détachait, fière et altière, ses cheveux roux attirant tous les regards, son regard portant loin, malgré de fréquents coups d’œil vers Maubert, coups d’œil qui ne trompaient pas le jeune écuyer, tout à fait conscient, lui, que la jeune femme ne pouvait pas s’intéresser réellement à lui, mais semblaient agacer le Capitaine qui se tourna vers Maubert et l’envoya chercher
«au pas de course illico et hop ! » la liste des cadets appelés pour ce jour.

Maubert fila vers la grande bâtisse qui servait lieu d’Etat Major et le Capitaine focalisa son attention sur les deux sergents qui passaient les cadets en revue, les poussant du coude pour les mieux voir droits, donnant une taloche pour montrer qu’une coupe n’était pas règlementaire, tirant sur un ceinturon, remettant un espaulier, jouant l’éternel jeu du gentil et du méchant, de celui qui casse et de celui qui flatte, de l’odieux et du réconfortant, riant tous deux de leur petit jeu qui avait l’art de désarçonner les jeunes gens. Ils firent le tour des rangs, Polminhac n’ayant pas bougé d’un pouce, impassible, mains croisées dans le dos, jambes légèrement écartées, dans sa posture usuelle et que tous auraient l’occasion de voir souvent. Quand la séance d’intégration et de vérification fut terminée, les deux sergents vinrent se poster devant Polminhac, le saluèrent, devisèrent quelques instants et se postèrent enfin derrière leur Capitaine pour l’écouter.

Dire que tous attendaient ce moment avec impatience n’était pas peu dire. Partout où il passait, la réputation du Capitaine Polminhac le précédait. Bel homme, pas très grand mais se tenant tellement droit qu’on lui donnait quelques centimètres de plus, un vétéran ayant moultes exploits à son actif, fin stratège, major de sa promotion dans cette même école de cadets, une tête, exigeant, sachant reconnaître défauts et qualités, capable de vous casser d’une phrase bien sentie et de vous donner la minute suivante l'envie de vous surpasser, meneur d’hommes, ne s’en laissant pas conter. Bref, le Capitaine était celui qu’il fallait ne pas décevoir, tout à la fois le modèle et le porteur d’espoirs, celui à qui ils rêvaient tous plus ou moins de ressembler, ou celui de qui toutes auraient aimé recevoir un sourire. Mais pour le moment, il ne souriait pas. Loin s’en faut. Il parlait, calmement, sans se presser, sûr de lui, et sa voix emplissait la cour, portant même au delà des murs, une vibration chaude qui leur donna tous, garçons et filles, le sentiment qu’enfin, leur vraie vie commençait.

L’accueil était sincère, le capitaine aimait son travail et était heureux de sa prise de fonction dans cette école de cadets, il le clama sans ambages, et leur expliqua ce que tout cela signifiait pour eux, appelés à l’écouter et le suivre : discipline, volonté, sagesse, détermination, travail, abnégation, obéissance. Pas de place pour les mous, les indécis, les pleutres. Une heure plus tard, n’ayant pas bougé d’un pouce, il salua, leur ordonna de rompre, fit un signe aux sergents, et se dirigea vers son bureau, Maubert suivant derrière. Il n’eût pas de regard pour aucun des cadets en particulier, mais au moment de quitter la cour, un léger mouvement de tête vers l’arrière pour parler à Maubert glissa vers l’ensemble des cadets qui reformaient un groupe compact.

Curieux comme ses cheveux brillaient dans le petit matin. Que disait-on déjà, cheveux de feu, tempérament de feu ? Il surprit le regard de Maubert et fronça les yeux à son encontre.
« Dis moi, il va falloir te trouver un peu plus d’occupation, tu baillais aux corneilles tout à l’heure ! ». Voyant le visage de l’écuyer se décomposer il ne put s’empêcher de rire, de ce rire si rare qu’il étonnait toujours son entourage. Il s’en étonna lui même et se renfrogna. « Ahem. Belle promotion. Voilà qui me met de bonne humeur. Allez ! Au travail ! »
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Message par Angron Manus Lun 17 Oct 2011 - 11:20



Sheppard reposa le rapport de ses espions en pestant. Son bureau était couvert de liasses de parchemins, de gros dossiers et de divers objets inutiles et pas forcément très pieux. Son visage émacié était méconnaissable, bien loin du beau capitaine qui faisait ravage parmi les dames de la cours.
Olaf dandinait sa silhouette peu gracieuse de l’autre côté de l’imposant meuble en chêne, tendu, sentant en face de lui la présence de son maitre, et dans son dos le regard froid de la Sœur et amante du Serpent. Il avait l’impression d’être une grosse souris ou un rat immonde dans une cage aux reptiles affamés


« Est-ce tout ce que tu as trouvé, petit imbécile puant ? » La voix du Mestre claquant comme le fouet clouté sur la chair d’une de ses câtins.

« Maiiiiis maiiiiitre… » Geignit la Limace, dans une vaine tentative de rejeter la faute sur le premier venu.

« Silence, porc puant ! Tu n’es bon qu’à frapper avec un bâton ! »

« Maiiiitre… il y a aussi… des rumeuuuurs…. »

« Des rumeurs ? Quoi donc encore » Sheppard releva le nez de ses papiers, de mauvaise humeur

« Des troubles maiiiitre... dans d’autres camps… des révoltes d’orc…. Il faudraiiiiit peut êeeetree… »

Le Serpent se leva d’un bon, renversant sa chaise « Tu oses me dire ce que je devrais faire, petite être misérable ? »

« Noon… maiiitre… je…je… »

« SORS D’ICI »

Avec un couinement de goret, Olaf se retira en laissant derrière lui une trainée de bave, se tortillant avec l’aisance d’un Kodo enceinte.

Le serpent reprit sa place à son bureau, fulminant, jetant un regard à sa si charmante sœur tapit dans l’ombre
.

« Penses-tu… »

« Mon frère… ce n’est qu’un homme… un homme, si simple… » D’une voix mielleuse, se levant lentement de son fauteuil, révélant un court instant le galbe de sa jambe.

Le Serpent n’ajouta mot, laissant son incestueuse amante venir lui masser les épaules par de petits gestes attentionné. Il repoussa d’une main les rapports témoignant des récents incidents de fort de Dur, se laissant aller au plaisir d’être choyé par ce succube qui partageait son sang poisseux ; jouissant autant du contact charnel que de leurs échanges tacites de noire magie

Bientôt, oui, bientôt….
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Message par Armand Polminhac Mar 18 Oct 2011 - 12:25

L’homme avait beau se fondre dans les coins et les recoins de la caserne, il avait été repéré et signalé à Polminhac comme « fouinant » depuis quelques jours aux abords de ses appartements. Le premier a l’avoir trouvé louche avait été Maubert, à qui l’homme, qui disait s’appeler Marek et agir pour le compte d’ une « belle brune », avait tenté de soutirer des renseignements censés permettre à la belle de mieux saisir comment séduire le Capitaine.

Depuis trois ans que le jeune écuyer suivait son Maître par monts et par vaux, jamais il n’avait vu le Capitaine en galante compagnie, se demandant même s’il avait fait vœu de chasteté ou s’il se cachait pour assouvir des besoins que le jeune homme, du haut de ses 16 ou 17 ans, imaginait forcément importants et irrépressibles. Mais imaginer qu’une femme de qualité puisse payer les services d’un aussi vil personnage, lui semblait pour le moins curieux.

C’est lorsque le dénommé Marek, qui n’était autre que Olaf, se fit pressant en cuisines, tâchant d’obtenir des marmitons qu’ils décrivent les plats que le Capitaine appréciait, que Maubert se douta qu’il aurait déjà dû prévenir son Maître : « on » l’espionnait, « on » cherchait à savoir ce qu’il aimait, « on » en avait donc après lui. Il alla, un peu penaud, prévenir le Sergent en charge de la sécurité qui ordonna qu’une enquête soit menée, rapidement.

Lorsque, quelques jours plus tard, Armand entendit le rapport du jeune Caporal Delplanque, missionné par le Sergent, il se contenta de le remercier, lui rappela qu’il y avait dîner le lendemain soir au mess et qu’il y était convié, puis il demanda qu’on le laisse tranquille, chassant Maubert de la main, il voulait rester seul. Au bout de plusieurs minutes, refermant sèchement le rapport de surveillance du Caporal, il se leva, parcourut en long et en large son bureau, mains toujours croisées dans le dos, puis ouvrit un petit placard dans lequel il se servit un verre de Cognac qu’il fit chauffer lentement dans ses mains en coupe, observant peu à peu le liquide ambré tapisser les parois internes du grand verre rond.

Ainsi donc on le faisait surveiller, « il » le faisait surveiller. « Il » ou « Elle »… étrange paire que celle des Sheppard. Les nombreux rapports entendus ça et là au sujet des agissements du couple incestueux, outre leurs relations connues de tous, commençaient à devenir pesantes pour la vie à Stratholme. Trop de rumeurs malsaines, trop de médisances, trop de bruit, tout cela nuisait à la santé mentale des troupes et Polminhac n’aimait pas cela. Et puis, il n’en était pas tout à fait certain, mais la femme vue à l’auberge, le jour de sa rencontre avec la fille Hellenlich, ressemblait étrangement à la soeur de Sheppard, aperçue deux ou trois fois. Il resta longtemps assis dans la pénombre du bureau tandis que la nuit enveloppait la caserne, ne remarquant pas que Maubert avait frappé à la porte, était entré, avait allumé quelques chandelles puis s’en était reparti en lui souhaitant bonne nuit.

Le lendemain, il fit venir celui que tous considéraient comme le plus fin limier du moment, Johan Callewaert, une petite quarantaine, petit et sec, une silhouette d’enfant maigre qui se fondait dans la foule, un visage de fouine malicieux mais sans méchanceté, le genre d’homme qui vous trouvait une épingle dans une botte de foin, sans avoir besoin de tuer ou de blesser, sans même que vous l’ayez remarqué. Une heure plus tard, Maubert vit Callewaert quitter le bureau du Capitaine, aussi neutre qu’à son arrivée.

Quelques jours plus tard, au mess des officiers, le dîner s’étirait agréablement. Polminhac n’avait toujours pas reçu le rapport de Callewaert, ce qui commençait à l’inquiéter quelque peu, mais les mets et les bons vins servis à l’occasion de cette petite fête organisée pour l’anniversaire d’un Lieutenant avaient dérider l’ambiance. Le Capitaine observait ses officiers, hommes et femmes souriant et même flirtant un peu, le vin aidant. Il y avait là des hommes plus âgés que lui, quelques femmes, encore rares et tendues, pas simple de se laisser aller à être femme lorsque l’on se tenai à la table du Capitaine, et plusieurs jeunes caporaux qui, en bout de table, s’égayaient par vagues successives.

Polminhac s’excusa auprès de sa voisine, une charmante blonde de 28 ans, qui, malgré ses sourires et sa conversation ne réussissait pas à se départir d’une certaine gêne devant son supérieur hiérarchique, ce qui le mettait mal à l’aise, plus pour elle que pour lui même qui ne la voyait pas autrement que comme le Lieutenant Alicia Martell, puis il déplaça sa chaise et vint se placer au milieu des Caporaux qui se turent immédiatement.
« Messieurs, je vous en prie, faites moi profiter de votre conversation, elle semble fort amusante. »

Les jeunes gens se regardèrent, mi amusés, mi gênés. L’un d’entre eux se jeta à l’eau pour les autres, peut-être parce qu’il avait un peu plus bu, ou qu’il était moins timide. « Nous parlions de l’entraînement des cadets fraichement arrivés Capitaine ». Polminhac hocha la tête, l’incitant à continuer. « Et je gage que ce n’est pas réellement cela qui vous égaye tous ainsi, n’est ce pas ? ». Le Caporal esquissa un sourire, prit une gorgée de vin et jeta un regard sur son voisin, le Caporal Erik Keller, jeune homme aux cheveux roux, le visage constellé de taches de rousseur et les joues rouges de confusion. Celui qui parlait toussota, hésitant à dévoiler le sujet qui les faisait tant rire deux minutes précédemment mais ne voyant pas là de quoi mentir, il entreprit de raconter comment le Caporal Keller s’était retrouvé, dans le cadre de l’entraînement, bien sûr, allongé sur le corps de la belle rousse et n’avait pas pu s’empêcher de plonger le nez dans sa gorge entrouverte, pour en ressortir violemment sous le coup d’une magistrale gifle donnée par la belle, sous les rires de tout le bataillon.

Le Capitaine écoutait, les regardait rire, observait le visage du jeune Caporal qui devenait cramoisi, et plus ils riaient, plus le jeune homme s’empourprait, plus ses camarades le moquaient, plus il devenait évident que le Caporal en pinçait pour cette « belle rousse » et qu’il avait l’intention de tenter sa chance.

Polminhac souriait, amusé de les voir aussi rieurs et taquins, satisfait de voir cette ambiance bon enfant régner dans son entourage, lorsque tout à coup le nom de Hellenlich fut prononcé par l’un des jeunes gens. Il sursauta imperceptiblement et tendit l’oreille, son regard gris clair sondant celui qui parlait. Ainsi donc, c’était de la fille d’Hellenlich qu’ils parlaient tous. Il tourna la tête et observa le Caporal Keller, soudain presque soucieux. Le jeune homme envisageait de l’inviter pour une promenade hors service dans les environs, poussé par ses camarades qui semblaient tous prêts à lui faire obtenir l’accord de la belle. Armand posa un peu sèchement sur la table le verre de vin qu’il tenait en main, ce qui fit voleter quelques gouttes carmin qui décorèrent la table ça et là, faisant sursauter la tablée.
« Ravi de voir que vous savez voir la vie du bon côté, jeune gens, je ne saurais trop vous conseiller de faire la part entre vie privée et travail ». Il salua puis, s’apercevant qu’il venait de jeter un froid dans l’assemblée, sa voix ayant porté plus que de raison, il esquissa un sourire qu’il voulait rassurant. « Mais je ne doute pas que c'est le cas pour tous... »


En quittant la salle du mess, Armand semblait en proie à une intense réflexion. Mais qu’est ce qui lui avait pris de se comporter ainsi ! pas du tout dans ses habitudes… et le visage de ce jeune Keller, une pivoine constellée de taches de rousseur, il n’avait aucune chance ! Et… comme à l’accoutumée, il se vit faire et s’arrêta net de marcher, manquant se cogner à Maubert qui le suivait de près.

Le Capitaine Polminhac se retourna vivement et prit la pause que Maubert connaissait bien. Debout droit, mains dans le dos, jambes légèrement écartées, sourcils froncés, à peine, et regard clair le plaquant sur place.
« Maubert… qu’est ce que j’ai déjà dit ? ». Le ton était dur, froid, presque colère. Le jeune écuyer, qui rêvassait comme à l’accoutumée, sursauta et salua, fébrile. « Euh… je… je… ».

Polminhac esquissa un sourire, le faire marcher était toujours si facile et amusant. « Maubert, je vais finir par me fâcher vraiment. Trois pas derrière moi, pas un de moins, pas un de plus. Cesse donc de me coller ainsi à l’arrière train, on dirait un chien ! ». Le Capitaine essayait de ne pas rire franchement, tellement le pauvre garçon semblait perdu. « Mais Capitaine c’est vous qui… ». Maubert bafouillait, ne sachant s’il pouvait contredire son maître ou se contenter d’acquiescer. Le Capitaine secoua la tête, paternel. « Tu es impayable tu sais…. Tu ne marches pas, tu voles ! .. Ah .. au fait… Fais moi penser demain à contacter Hellenlich». Il toussota légèrement. « .. le père, bien sûr. J’aurais quelques questions à lui poser. »
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Message par Laurelinn Hellenlicht Jeu 20 Oct 2011 - 11:54

A sa grande surprise...après une semaine de cours et d'entrainements d'évaluation de toutes sortes, Laurelinn n'était pas la meilleure.
C'etait comme si une partie de lui même avait attendu qu'elle excelle en tout comme une évidence, mais cette partie est rarement objective quand l'attachement nait et l'homme pragmatique qu'il était appréciait au contraire, ne la trouvant que plus humaine et plus crédible.
Devant elle sur le tableau d'excellence, vielle tradition des cadets, se trouvait noté le nom du candidat le plus improbable qui soit, auquel même un homme d'experience comme lui n'avait absolument pas songé.Manfred Shuler, fils d'un cordonnier comme son nom l'indiquait était un jeune homme timide qui ressemblait plus à un de ces fonctionnaires royaux à binocles qu'Armand avait en horreur qu'à un futur officier d'élite, il s'était fendu d'un rire franc en voyant Laurelinn le surpasser dans les épreuves de physique pur,mais le jeune homme compensait son physique ingrat par une faculté d'apprentissage qui eut fait palir le plus talentueux des apprentis mages et une intéligence hors du commun.
Juste derrière lui, non pas Laurellinn,mais une pure beauté brune,dont d'ailleurs l'homme qu'il était aimait à la voir évoluer tant il était agréable pour l'oeil d'un homme de la voir se battre.Imposant a Laurelinn une humiliation involontaire elles étaient souvent partenaires et Helena, tel était son nom, écrasait Laurelinn, avec cette facilitié insoltante en plus de drainer à ses entrainements la plupart des élèves masculins de la cour et du personnel et se de mettre en valeur malgré l'austère tenue des cadets absolument pas faite pour ça, mais comme chacun sait la vraie belle femme n'a pas besoin d'artifices, en tant que personne par la fluidité sans pareil de son style ou Laurellin passait pour un bûcheron sans grâce.
Mais elles ne lutaient à armes égales, Helena di Dextro était la fille d'un célèbre duelliste...et cela se voyait .
Au grand bonheur d'Armand d'ailleurs la rousse avait réagit de façon inatendue et mature et bien qu'il puisse voir à son regard qu'elle était parfois blessée dans sa fierté de sentir Helena attirer les regards des hommes sur elle seule et lui imposer régulièrement des défaites cuisantes et publiques, elle était allée vers elle , et c'est régulièrement qu'elles s'entrainaient ensembles, l'uine apprenant de l'autre, une camaraderie assez chaleureuse se nouait entre les deux femmes plutôt qu'une rivalité stérile.Cette attitude de la part de l'une et de l'autre le ravit.
Il s'avancait au milieu des éléves alignés , demandant à chacun de parler un peu de lui , pour ce qui concernait les armes ..prodiguant de ci de la un conseil pratique ou d'humilité.
Ce matin il avait résolu de tester les limites de Laurelinn et vint à elle par le plus grand des hasard bien sûr.Il avait ce petit regard malicieux de ce gamin qui prépare un mauvais tour , mélangé a la sérénité et au charisme de l'homme de guerre d'experience.


"Tout le monde connait le talent d'Helena mais il semble que le tien soit tout autant mérite d'éloges, qu'en pense tu cadette ?"

Il avait prit un soin particulier à glisser une allusion à sa rivale et amie et observait sa réaction ,avec un oeil attentif , et sa réponse.Laurelinn avait beau être jeune elle ne tomba pas dans un piège aussi grossier et ne releva pas l'allusion rabaissante , esquissant un mince sourire.
"J'ai combattu pendant la guerre et je sais ce que cela signifie , et il ne m'appartient pas de juger de mes perfermances ...vous etes la pour ça je crois Capitaine" ajouta t'elle avec une pointe de perfidie.
Satisfait de sa "résistance " à une proovaction basique il lui fit signe de s'avancer , et de se mettre face à lui tirant son arme avec élégance pour juger par lui même .Laurelinn se mit en garde , et leurs fers s'entrechoquèrent mais elle commis une erreur qui pouvait pardonner contre la hache rouillée d'un soudard de Sheppard comme ceux qu'elle avait occis au col voisin, mais sûrement pas contre un maitre d'armes qui la desarma avec aisance , car sa garde était trop serrée contre la sienne.


"Hum voila qui est ma foi fort décevant je pensais évaluer une cadette de Sa Majesté ... va reposer cette epée ou tu l'a prise et passe voir dame Marthe aux cuisines elle te donnera une robe , et revient quand tu aura décidé de devenir un vrai soldat "

Laurelinn s'empourpra , bouillonante de rage, ne comprenant pas la nécessité d'une telle humiliation , elle croisa le regard désolé d'Helana et la sut sincère , et se tourna pour le sonder lui , mais son esprit était obscurcit par la colère et elle ne put le percer.Lui même d'ailleurs se sentait quelque peu peiné pour elle mais n'en montra rien , persuadé d'agir avec une grande outrance volontaire pour son bien .Laurelinn aurait accepté d'être désarmée et remise à la place et punie d'une gifle et d'un "entraine toi encore " comme il était courant dans l'armée , à cela elle était prête mais l'humiliation de trop avait été ..la robe .Symbole de cette feminité soumise qu'on appréciait à Lordaeron ou l'ont aimait les femmes "silencieuses et travailleuses " et ou il existait de rares moyens de s'en affranchir , et les armes étaient sûrement le plus dur de tous, la tradition réservant aux femmes les domaines magiques, le fils de la famille qui avait la malchance d'être attiré par la magie finissait souvent marchand ou soldat pour reprendre le flambeau paternel et voyait sa soeur partir à sa place.
Elle était donc la , renvoyée derrière un fourneau à peler des patates comme une souillon...mais Armand ne fut pas déçu elle se comporta comme il l'attendait , elle obéit et salua se dirigeant vers les cuisines et elle relativisa avec le temps et Helena, si humaine en plus d'être douée vint lui remonter le moral sans malice et peu à peu son réalisme prit le dessus elle le vit comme ce que c'était ; un test certes brutal, mais un test.Il perçut son changement d'attitude et n'en fut que plus satisfait d'elle et la fit mander dans son bureau une semaine plus tard pour mettre fin à sa pénitence.

Pendant sa semaine elle avait assez peu prêté attention a son entourage .Ce ne fut pas le cas de tout le monde tantôt rodant dans les cuisines comme homme de peine , gargouille sinistre et difforme ,en prenant soin de ne jamais la croiser des fois qu'elle se souvienne de lui , tantôt perché sur son toit, Olaf, qui malgré un nombre de tares accablantes se concentrant sur sa pauvre personne n'était pas totalement idiot , avait pu saisir en étudiant les attitudes de chacun une petite information subtile qu'Armand avait lui aussi pu remarquer , et aussi laid lâche pleutre et menteur soit il,il n'en était pas moins dénué d'empathie et il avait vite remarqué que bien que la rousse prenne grand soin de garder ses distances , les attentions d'Helena ne demandait qu'a aller plus loin qu'une simple camaraderie, et que les penchants de la belle brune pour son propre sexe se heurtaient au mur de l'éducation austère de Laurelinn .Qu'elle remettrait sans doute à sa place sa camarade lui importait peu, Awenna elle , serait ravie de la satisfaire à sa façon.Fort de cette intuition du lâche et du malfaisant il se hata d'aller ramper à ses pieds aux escarpins délicats pour lui livrer sa trouvaille , par cette simple et dérisoire pulsion de servilité qui était la sienne , car il savait ne pouvoir et ne devoir attendre aucun retour d'elle .Et ce serait deja bien beau si elle se contentait de le laisser en paix , mais c'etait ... plus fort que lui


"Contente de la soumettre....ouiiii la maitresse sera contennnnte , très contennnnte "

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Message par Angron Manus Jeu 20 Oct 2011 - 12:19

Il avait à cet âge-là une qualité qu’on ne pouvait qu’apprécier, de ces talents qui vous sont offert par jeunesse, et que le temps vous reprend la plupart du temps, comme un prix à payer à l’expérience et la maturité.

Car il était leste et vif, la chose ne pouvait être que remarquer, Angron filait entre les passant sans jamais ralentir, sa silhouette encore mince lui permettant de se faufiler avec l’aisance d’une anguille d’eau douce entre les mains d’un pêcheur malhabile.


C’était jour de marché à Stratholme, et la foule était pressante, compacte ; les braves gens allant d’échoppe en échoppe, soulageant leurs bourses dans l’achat de poisson frais, de viande, de légumes des champs de Tirisfal, et toutes ces breloques inutiles et chères qui font le caractère de ces rassemblement. Ca et là, quelques marchands hauts elfes, nains et gnomes, faisant démonstration de leurs produits exotiques sous les yeux ébahis des petites gens, à grand renfort d’argument commercial et de promotions alléchantes.
Le jeune Manus ne s’arrêta pourtant pas, ni devant les vitrines de pâtisseries gourmandes, ni pour observer les démonstrations des magiciens, ou les spectacles de jonglages. Il courrait aussi vite que la foule le lui permettait, grimpant sur un muret pour esquiver une charrette, longeant les quais, passant de ruelle en ruelle pour gagner du temps, et ne se laissant pas alpaguer par les filles de joie du quartier nord.

Le grand bâtiment de formation des cadets, aux piliers baroques et aux tentures éclatantes, n’avait rien à envier au bastion de la main d’argent, ou aux locaux de la guilde des marchands. Car en ce lieu, le fleuron des futurs officiers du royaume s’entrainait et paradait, faisant la fierté de Stratholme la belle, qui arborait cette institution comme une médaille rudement gagnée.

La grande herse était relevée, laissant entrevoir la cour ou un groupe de jeunes gens répétaient des manœuvres. Deux gardes aux cimiers hauts tenaient l’entrée avec flegme et droiture ; deux statues d’acier et d’azur identiques.

Le jeune écuyer approcha, l’air penaud, prenant une grande inspiration
.

« Bon...jour… je… »

« Entrée interdite petit, va voir ailleurs »

« Mais je… je veux… »

« Dégage, je t’ai dit » rétorqua le garde d’un ton sec.

« Mareg, stille » Laurelinn passa la grande porte, adressant un regard réprobateur à l’adresse du factionnaire, avant de hausser les sourcils en voyant son cadet, l’air fatigué et crasseux.
Elle ouvrit la bouche, plusieurs questions se bousculant dans son esprit, jusqu’à ce que son regard capte les marques sanglantes sur la gorge d’Angron, les plaies purulentes d’où s’échappait une odeur âcre.

Le jeune homme la regarda, le souffle court, un regard silencieux d’appel à l’aide, comme un petit animal effrayé.
La fille d’Entzel inspira longuement, et malgré ce sentiment de malaise que lui inspirait la scène, tendit la main pour prendre celle de l’écuyer, le guidant à sa suite à l’intérieur du bâtiment aux murs imposants.
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Message par Laurelinn Hellenlicht Jeu 20 Oct 2011 - 15:35

Elle n'était pas contente elle était ravie...Elle gratifia Olaf d'un regard satsifait et méprisant à la fois , nul coup ni maléfices, elle se contenta de le congédier d'un geste de sa main fine et gracieuse , comme un chasse un mauvais courant d'air pour aérer une pièce nauséabande avec un un air las .
"Mon frère a terminé avec la jeune judith , dispose en pour ta peine "lâcha t'elle avec morgue l'esprit ailleurs .

"Maiiiitressse ! ma vie pour vous !!"

Que la pauvre enchainée dans un coin de la cave et l'esprit à demi mort traumatisée par ce qu'elle avait vu et subi soit assez réactive qu'un sac de son importait peu à Olaf..la maitresse lui attribuait une femme dans son infinie bonté! .Olaf qui était pourtant ce qui se fait, à part le frère et la soeur Sheppard, de plus éloigné d'un sentimental, en eut les larmes aux yeux et n'eut été la peur du châtiment de la déranger, il lui aurait baisé les pieds et se serrait jeté par la fenêtre pour son bon plaisir si il elle eut claqué des doigts pour le lui demander.L'émotion du misérable la fit sourire , elle insista d'un simple regard pour le voir déguerpir ce qu'il fit de toutes la vitesse de ses jambes.Elle s'allongea sur le lit avec élégance , pensive passant son doigt sur les draps de satin avec ce doux sourire cruel et se leva pour aller s'habiller comme il convenait pour rencontrer cette jeune fille .Si perdue , si seule,si incomprise, ne demandant qu'à être comblée d'une main aimante..




"J'ai peur Laure...je sais que tu ..n'éprouvera jamais rien pour moi et je ... ne veux pas te l'imposer, j'ai juste besoin de ta présence..ce soir et de ta force pour te demander conseil "

"Ne reparlons plus de ça veux tu , tu sais ce que je pense de tes désirs "
Elle lui répondit assez sêchement, Laurelinn n'avait en effet pas cette inclinaison intime, et son éducation ne la prédisposait pas à ce genre de tolérance, toutefois elle l'appréciait à défaut de l'aimer pour ses qualités humaines et son talent, et l'invita à entrer.Helena perçu rapidement qu'avoir abordé le sujet de ses penchants n'était pas la seule chose qui contrariait sa fougueuse amie et s'en voulu de n'avoir rien deviné plus tôt.Elle haussa un fin sourcil découvrant allongé dans le sobre lit de Laurelinn un jeune garçon d'environ 14 ans , regarda Laure interrogative et écarta l'idée qui s'impose la première .Les traces affreuses sur son cou enduit de baume à l'odeur de plantes indiquait qu'il était tout sauf le coquin de Laurelinn ayant audacieusement escaladé le balcon pour ses beaux yeux et elle doutait fortement que Laure fut du genre à aimer étranger ses amants juvéniles.Elle porta la main à son propre cou et fut surprise de voir son amie se tournant vers elle avec vivacité et lui arracher son foulard , dévoila les "marques d'affection " cuisantes que lui avait laissées Awenna dans leurs étreintes brulantes .
Laure la foudroya du regard , Angron se tassa un peu plus dans son lit comme si il eut pu l'avaler .


"Je m'en doutais ... tu devient aussi prévisible que moi Awenna...mon conseil est simple mon amie , n'approche plus jamais cette femme , et si tu le peut , tue la "

La voix de Laurelinn était tranchante son ton abrupt , elle prit toutefois la main d'Helena la forcant à la regarder.Helena sentait une colère de son amie bien plus grande encore contre cette femme que contre elle même.

"Elle me rends folle Laure ..."
"Bien sûr qu'elle te rends folle pauvre idiote,elle a fait cela toute sa vie,elle est belle et c'est une sorcière ...elle n'a pas du se donner grand mal pour t'avoir à sa botte "

elle ferma les yeux .Helena était lucide , elle se sentit si faible ni pathétique, d'être le jouet des ses désirs et ravala son orgueil sous les mots durs de son amie...Oh ça Awenna avait plus que comblé ses attentes, elle l'avait comblée comme personne ne l'avait jamais fait dans de longues nuits d'étreintes saphiques passionnées et brulantes,entrainant peu à peu la raison de la jeune cadette vers les abysses , la soumettant totalement à son pouvoir sans user du moindre sortilège si ce n'est de temps en temps un petit artifice pour accentuer une émotion qui ne demandait qu'à l'être .Puis il était venu , lui , se repaitre du spectacle de sa soeur comblant le péché coupable de la jeune femme avec une maitrise consommée de ses caresses affolantes, et quelque part , sa présence l'avait sauvée.
Awenna en maitresse de son art la tenait au creux de sa main, mais il avait quelque part brisé ce lien et d'ailleurs sans doute Aweenna s'en était elle rendu compte.Elle ne la voyait plus que seule et sa tendresse s'était muée peu à peu en demandes insidueuses ...Oh Awenna savait sûrement mieux que personne entretenir ses jouissances coupables et faire d'elle sa servante liée par le plaisir , mais était ce d'avoir été interrompue par son frère ou de s'être sur estimée , Helena s'était rendue compte de ce qu'elle attentdait réellement d'elle et elle avait peut être plus de volonté, bien qu'esclave de son désir , qu'Awenna ne le pensait. Entrenant le poison de la jalousie , attisant leur rivalité , serait elle restée quelques jours de plus avec elle , que pour une caresse intime , elle en aurait tué Laurelinn de son plein gré pendant un exercice et l'aurait mendiée à ses pieds cette caresse .Awenna aurait pu venir contempler son amante sur l'échaffaud , lui envoyant sans doute un baiser de sa main gantée avant qu'elle ne franchisse le seuil de la mort, son visage qui affolait ses sens orné de ce sourire malicieux et cruel qui l'avait soumise à son pouvoir.Elle aurait pu , l'espace d'une seconde avant de trepasser sous la hache du bourreau , car elle était noble , se rendre compte de ce qui lui était arrivé .
Ce sourire de compréhesion de l'innocente qui se rends compte de ce qu'elle lui a fait faire Awenna aimait s'en repaitre comne un grand cru comme son frère aimait lui la lueur d'incompréhension de le regard de ses victimes... chacun ses valeurs ... .
Elle sursauta , sortant de ses pensées luxurieuses de ses étreintes avec la maudite sous la gifle de Laurelinn.Elle secoua la tête .


"Quel conne j'ai fait Laure "lacha t elle amèrement.

"Au moins tu es assez vivante pour t'en rendre compte " à son grand étonnement elle la prit dans ses bras un court instant , qui sembla comme la liberer d'un poids immense comme d'une partie de sa culpabilité .

"Je te pardonne, reprends toi Heléna,tu veux mieux que l'esclave sexuelle de cette maudite pute de luxe" .

'"Elle voulait que je te tue " lachat t'elle dans un soupir abandonnée à cette étreinte protectrice.Laurelinn leva les yeux au ciel blasée , presque amusée devant cette évidence.

"Ou est elle?"

"NON ! " le jeune homme tenta de se lever tandis que Laurelin tendait la main vers son arme comme si il avait devinné son dessein.

"N'y allez pas , elle vous tuera toutes les deux ! " il tremblait de tous ses membres ayant réussi à se redresser .Laurelinn l'ignora à son grand desespoir , tétue et se tourna vers Helena pour avoir réponse et se figea.Helana porta la main à son coeur .Angron se prit la tête dans les mains la secouant , Laure l'entendit vaguement murmurer "Pas encore "
Helena tomba au sol regardant Laure le regard emplit de peur .Elle , impuissante..n'y pouvait rien .


"Heléna ! Non !" elle la secoua comme si elle pouvait chasser quelque chose , Angron gemissait , il ne verrai pas ce spectacle une fois de plus fermant les yeux pour refuser une réalité qu'il ne connaissait que trop bien.

"Awenna...pitié .." gemit Heléna , se tordant sous une douleur atroce dans sa poitrine.
Elle giffla son amie agonisante comme blessée par ses paroles


"Elle ignore la pitié...AWEENA ! je t'arracherai le coeur ! salope !" elle regardait son amie comme si elle savait , sentait qu'Awenna pouvait la voir , hurlant , Angron se mit les mains sur les oreilles .

"Helena ! ne meurt pas comme une lâche en implorant cette pute ! OU ES T ELLE ! "

"Quais...chandelle, pardon Laure venge n...nous" lacha t elle dans un sursaut de volonté et de courage car hélas la pauvre n'en manquait pas, juste de jugement et elle le payait de sa vie de vilaine façon.

Awenna en effet ignorait la pitié , elle referma les doigts sur le grain de raisin ensorcelé qui symbolisait dans sa toile de sombre magie le coeur de sa fugace amante mettant fin à sa vie dans un dernier hoquet et un dernier spasme
La chandelle ardente, une auberge des quais..Elle ferma calmement les yeux de la malheureuse dans un geste lent qui n'augurait rien de bon pour la suite se voyant déja plonger sa lame dans son coeur noir lui murmurant à l'oreille tandis qu'elle rendrait son âme noirci aux démons le nom d'Heléna et tendit la main pour prendre son arme sentant autour de son poignet la poigne d'un homme.Angron aussi avait retrouvé son calme et la regardait , tenant sa main gardant son autre main sur l'epée de Laurelinn.


"Il suffit Dame ,je conçoit votre colère mieux que vous ne le pensez mais voulez vous subir son sort funèste à votre tour..vous ne lui rendriez guère justice ce faisant"

"Vous m'avez protegé et soigné , j'entends vous rendre cette grâce en vous protegeant à mon tour de vous même" continua t'il.

Awenna renversa le bol de vin fin ou elle pouvait entrevoir la scène à travers de sombres volutes et se lecha les doigts encore enduit de la sentence de mort d'Helena.Elle était satisfaite, la haine de Laurelinn avait un gout doucatre dans sa bouche.Elle fit une petite moue au souvenir d'Helena , une bonne amante .Mais par trop éloignée de ses principes à son gout ..elle rit et sortit de la chambre qu'elle avait louée ...elle n'allait tout de même pas devenir sentimentale ! Au moins avait t'elle eu une mort relativement rapide et elle daigna laisser son âme en paix .Et Angron savait que tous les amants d'Awenna n'avaient pas eu cette chance.Ceux ou celles qui l'avaient déçue au lit avaient l'éternité pour le regretter en continuant de la servir.

Le Capitaine Polminhac alerté par les cris , le bras en travers de la porte , laissa son regard errer sur la pièce , allant d'une Laurelinn les cheveux défaits les joues encore brulantes de larmes tenant dans ses bras un parfait inconnu qu'elle bercait presque maternelle , à cet étrange jeune garçon au torse et au cou mutilié qui s'éfforcait de lui rendre la pareille se rassurant l'un l'autre parlant de justice de vengeance et de catin , au corps sans vie d'Helena couché sur le carrelage dont elle avait fermé les yeux les traits encore emprunts d'une douloureuse agonie .Sans un mot il leur fit signe a tous deux de le suivre .Il se regardèrent l'un l'autre elle et le jeune écuyer tout deux écrasés par le regard sévère , l'air de dire "qui commence ?" .Il tapotait le bureau en bois exotique
.

"Et bien ? j'attends..."


Dernière édition par Laurelinn Hellenlicht le Ven 21 Oct 2011 - 0:49, édité 1 fois

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Message par Armand Polminhac Ven 21 Oct 2011 - 13:04

Mes aïeux ! Quelle scène macabre de théâtre grotesque ! Le sang du Capitaine Polminhac n’avait fait qu’un tour en les voyant posés là comme des mannequins de cire dans un musée des horreurs grimant une scène pathétique de crime sordide.

Sa première idée avait été de les gifler, les deux survivants qui se tenaient debout, comme si cela avait pu les réveiller d’un cauchemar commun. Puis le corps de la femme, étendue à terre, l’avait arrêté, il avait reconnu Héléna et s’en était trouvé meurtri de la voir ainsi étendue, un si bon élément, il en attendait beaucoup, même si, depuis quelques temps il savait que de terribles penchants l’éloignaient irrémédiablement de sa formation. Puis son regard parcourut la pièce et, devenu inquiet, étudia Laurelinn, longuement, avant de se porter sur le garçon qui semblait bien mal en point.

Il fallait gérer la situation point par point, un problème après l’autre, nul besoin de s’échauffer le sang. Elle était sauve, et cela suffisait déjà à le calmer. Il se surprit à soupirer intérieurement, détaillant sa silhouette, elle ne semblait pas blessée, tout juste en nage et échevelée, rien qui dénote une quelconque atteinte à sa personne. Il héla un garde pour venir s’occuper de la femme à terre et fit signe aux deux jeunes gens de le suivre dans son bureau, Maubert à leur suite.

Il observa, curieux et comme étonné de la voir si douce, comment elle aidait le jeune garçon à s’asseoir, presque maternelle, ce qui le fit vaguement sourire, et attendit qu’elle fut elle même installée sur le profond siège de velours pour avoir quelque explication.


« Bien. .. Je vous écoute. Hellenlich, expliquez moi ce que vous faisiez dans cette chambre, et qui est ce jeune homme. »

Il écouta sans laisser paraître quoi que ce soit, ni compassion, ni mépris, bougeant simplement, et en silence , de temps en temps la tête, l’incitant à continuer d’un regard, s’enquérant d’un haussement de sourcil de quelques détails, marquant d’un hochement de tête sa compréhension des faits. Nul besoin de paroles quand il était dans cette attitude d’écoute, l’ensemble de son être était là, présent, et il suffisait à qui le connaissait un peu de suivre les rares mouvements de son visage pour comprendre ce qu’il désirait. Maubert faisait cela très bien, on ne côtoie pas un homme pendant trois ans à le servir sans petit à petit en connaître toutes les finesses.

Laurelinn le connaissait pourtant depuis peu, mais elle savait, peut-être déjà mieux que Maubert, ce qui l’animait. Empathie féminine, probablement, à laquelle venait s’ajouter un évident désir de l’apprendre, de le comprendre, de le connaître, intimement.

Une fois toute l’histoire narrée, Laurelinn ayant laissé le jeune garçon détailler certains faits et gestes de Sheppard et de sa sœur, il resta sans rien dire, les regardant longuement l’un et l’autre, bienveillance et inquiétude mélangées. Puis il prit un dossier sur son bureau, l’ouvrit sans les quitter des yeux, en sortit une liasse de parchemins et les tendit à Laurelinn.


« Tenez, Hellenlich, voici le rapport établi par Callewaert. Vous y trouverez certains faits qui sont corroborés par vos propos et ceux du jeune Angron. J’hésitais à croire tout ce qui est écrit, bien que je connaisse la valeur du travail de Callewaert. J’avais tort. Je vous laisse le lire et vous en servir intelligemment. Montrez moi que vous savez gérer avec votre tête ce que vous vous êtes employée à gérer avec votre….». Il hésita un court moment, la détaillant de la tête à la gorge, puis secoua la tête de dépit, se rendant compte que ses pensées avaient dérivé bien malgré lui sur ce rêve qui le hantait depuis trois jours, le corps de Laurelinn dans ses bras, abandonné et aimant, rêve qui l’avait troublé bien plus qu’il ne l’aurait souhaité. «votre épée. ».

Il se leva et se dirigea alors vers Angron d’un air sévère mais bienveillant. « Alors mon garçon… que va-t-on faire de toi ? ». Un regard pour Laurelinn, presque amusé. « Un futur cadet du Roy ? Ou l’écuyer du Lieutenant Keller ?» puis un autre pour le garçon, de nouveau sévère. «Mais avant toutes choses, un bon bain, des soins, quelques bons repas, et on en reparle. »

Il fit signe aux jeunes gens de se lever pour prendre congé puis, au moment où Laurelinn passait le seuil de la porte, il la rappela d’une voix plus douce. «Hellenlich… Je déplore ce qui vient de se passer. Helena était un bon élément et vous avez peut-être besoin d’en parler. Je….. ». Il hésitait, pressentant que tout ce qu’il disait là pouvait être lourd de conséquences. « … reste à votre disposition, si jamais. Nous pourrions partager un verre de bon cognac .. si vous le souhaitez… Ici, ce soir, ou un autre, le temps d’une conversation plus amicale. Mais c’est vous qui voyez. Ce n’est qu’une proposition, nullement un ordre. Prenez soin de vous... Laurelinn ».
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Message par Laurelinn Hellenlicht Ven 21 Oct 2011 - 17:34

Elle approuva à la proposition implicite demandant à ce qu'Angron reste quelques instants au garde qui désirait le conduire à la salle d'ablutions , regardant son supérieur comme si elle aussi hésitait à parler.

"Vous allez sans doute trouver cela ..étrange,voir même odieux mais je ne sais pas si il ne serait pas préférable pour Angron de retourner la bas "
Elle se raidit un peu évident le regard du jeune garçon , baissant légèrement les épaules comme pour faire le dos ronds attendant une explosion de couleur de l'un ou de l'autre ...qui ne vint pas..il marqua certes un temps d'arrêt de perplexité à la simple idée de livrer à nouveau le jeune garçon au monstre, mais Laurelinn si jeune soit elle n'était pas femme à avancer ce genre de choses à la légère et il voulait en connaitre les raisons avant ce sentiment d'indignation légitime.Il lui fit signe de poursuivre son argumentaire la disséquant littéralement des yeux.Angron lui oscillait entre la colère et la résignation cette dernière semblant étrangement l'emporter , et si il en voulait à Laurelinn c'était plus pour lui avoir rappeler une réalité qu'on cherche à oublier que pour la cruauté de la suggestion, il l'en savait dépourvue.

"Oublions un instant le pouvoir de cette démone à corps de femme vomie des enfers , vous avez vu ce qu'elle lui à fait , et vous avez vu Heléna, je gage qu'elle n'est plus à un meurtre près et qu'elle octroiera une vilaine mort de cette sorte plutôt que le laisser libre "elle marqua un tant d'arrêt sur le visage d'Angron se lisait un triste assentiment et ..un profond fatalisme.

"Je le vois déja mon Capitaine , comédien , tragédien , venir faire le bouffon ici avec des trémolos dans la voix sur cet écuyer qui lui manque et du reste légalement lui "appartient " même si le terme est inapproprié, pestant contre ces orcs infaaaames qui ont tant amoché ce pauvre Angron , ou sacrifiant au besoin comme responsable un quelconque lampiste .Teufel ! je connais l'oiseau, c'est une sordide pièce qui est déja écrite que nous avons la"

Elle mimait presque ses gestes , passionnée ,laissant parler son tempérament et même Angron en eut un léger sourire .Sheppard si il avait été présent aurait sans doute apprécié la scène , et la justesse de ses prédictions.

Ainsi ...fit il en tout points ...

Pimpant,rasé de près, tenant Angron par la main comme un père aimant , gratifiant Laurelinn de son plus beau sourire charmeur , la complimentant sur ses progrès " dont il avait eu vent ", se fendant de quelques flagorneries pour le Capitaine qui hochait stoiquement la tête comme un automate gnome avec sobrieté et une gravité de circonstances, parfois fusait une petite pique déguisée en compliment que Sheppard si il les relevaient ne réagit pas , se prenant sur la fin de cette triste mascarade au jeu rentrant dans celui de Sheppard , surjouant , posant la main l'épaule de Maubert lui disant avec gravité "Si un jour j'ai un fils , je voudrai qu'il soit aussi connu que le Chevalier Sheppard"

.Awenna qui était la sourit légèrement à la scène mais le frère et la soeur étaient venus chacun prendre leur plaisir, elle c'était Laurelinn qui ne lui manifesta pourtant qu'une indiférence complête , elle se prit à admirer son calme, mais il rendait ses jeux d'autant plus amusants.Elle était la , très sobre, même dans sa robe, elle qui aimait à mettre en valeur son corps ne le fit point, presque effacée regardant son frère faire le spectacle souriant a Angron.On eut dit une scène de retrouvailles de mauvais roman, ou le tragique le disputait au burlesque.Maubert mima même discrètement un violon arrachant un sourire à l'infortuné Angron.
Quand enfin repus de leur outrance la fratrie infernale s'éloigna , il regarda Laurelinn et lui sourit avec fierté et sincèrité , elle n'avait pas craqué , et il en était fièr, elle lui sourit en retour mais lui signifia son désir d'aller marcher un peu .Elle n'avait plus qu'a espèrer qu'Angron se souviendrait de ses paroles: elle l'avait longuement mis en garde, ils feraient tout pour bien lui faire comprendre à quel point le monde l'avait abandonné , et que sa place était ici, avec eux , au bout de la chaine ....



"J'aimerai vous voir Fraulein..céans."

L'homme vétu avec élégance portant une belle rapière à son coté était courtois , mais très insistant , lui faisant comprendre que refuser n'était pas une option pour lui , elle fronça les sourcils contrariée, sur la defense.

"Je ne vous veux pas mal, vous pouvez éloigner votre main de votre arme, elle vous a dépeint fougueuse , c'etait en dessous de la vérité " dit il semblant avoir immédiatement remarqué son geste pour partant assez discret comme décryptant son attitude avec l'aisance d'un viel erudit lisant un livre de contines pour enfants.

"Laissez moi vous éclairer me présenter par la même .." il lui tira la chaise avec courtoisie , elle prit place , plus détendue mais encore un peu sur ses gardes et poursuivit.

"Je suis Dasher di Dextro, vous êtes Laurelinn Hellenlicht si je ne fait pas erreur " la formule était simplement usuelle il était en effet sûr de son fait.

"Helen..."

"Si fait ..Héléna ma tendre fille, assassinée .."

"Je... je ne sais quoi vous dire , nous étions amies, oh je ne fais pas mystères de l'avoir maintes fois rudoyée pour ses penchants envers les femmes mais c'etait une personne d'une grande humanité que je tenait dans mon coeur d'une autre façon que celle qu'elle aurait désiré" elle soupira , pincant les levres.

"Parlez moi d'elle "

"Et bien je ..nous nous entrainions ensembles et elle m'a beaucoup appris , elle était réellement douée , elle me mettait des raclées "

"Pardonnez demoiselle je ne veux pas être discourtois envers vous , mais je connais ma fille...je ..je vous demande d'avoir la grâce de ne pas accentuer à ma peine "

Laurelinn baffouilait , confuse , consciente de sa bévue , et qu'un père éploré aime rarement entendre des lieux communs sur sa fille défunte , aussi sincère que fut Laurelinn
"Parlez moi d'elle " reprit il doucement, Laurelinne comprit vite son propos.

"Je peux me permettre sieur meme si je sais que votre réputation de bretteur de légende n'est pas usurpée de vous mettre en garde "

Il se redressa sur sa chaise , il n'était pas menaçant mais sa présence était étrange , intimidante , même pour elle , pourtant il vit un mince sourire sur son visage, presque moqueur.
"Mes sens me jouent ils des tours ou seriez vous en train de me donner des conseils de prudence Laurelinn Hellinlicht?"

Elle fit la moue , il lui avait cloué le bec , il était devenu une légende le fer à la main , elle appris à ses depends qu'il ne manquait pas non plus d'aisance dans le verbe .

"Pff bon ça va vous avez gagné , elle se nomme Awenna Sheppard , mais oui moquez vous de moi je l'ai mérité ! mais je vous le dit , votre talent ne saurait suffir pour faire rendre gorge à ce monstre qui a assassiné votre fille ..croyez bien que j'y songe moi aussi mais je ..."

"Et vous seriez bien avisé d'écouter cette femme pour une fois qu'elle tient des propos censés " une main se posa sur le dossier de la chaise , une paire de bottes montantes puis un homme à ses cotés .

"Et vous êtes Sieur ?" demanda t il un peu irrité mais toujours courtois .

"Armand Polminhac , capitaine des cadets , qui ai le lourd devoir de veiller à transformer ce bois noble et brut en meubles de qualité " dit il en souriant avec décontraction , s'installant à ses cotés en se passant des usages .

"Pardonnez moi d'évoquer cela de façon aussi directe mais vous connaissez ma réputation et je connais la votre venons en donc au fait . J'ai vu la dépouille de votre fille et je puis vous dire qu'une vile sorcelerie l'a tuée comme elle vous tuera vous si vous allez vous jeter dans la gueule du loup "

"du serpent " corrigea Laurelinn , avec applomb car même si c'était une femme de caractère assez éffrontée , une lordaeronnaise est éduquée à se taire quand les hommes parlent.Le père de son amie esquissa un mince et triste sourire. Amrand leva les yeux au ciel .

"Un devoir très lourd en effet sieur que de mater ce tempérament rebelle pour un faire un vrai soldat , mais le loup est un animal qui mérite mieux elle marque un point...mais soyez rassuré je ne suis pas sorti victorieux d'autant de duels pour aller mourrir aussi sottement...je .. voulais simplement mettre un nom et un visage sur la meurtrière de ma douce Helena "

Armand approuva calmement , elle fit de même plus douloureusement.

"Si elle passe devant vous en vous tournant le dos n'hesitez pas plongez votre lame sans vous laissez distaire par sa croupe indécente"

"Laurelinn ! que dites vous la ! "
Il la regarda sèvèrement comme un vieux professeur aux sourçils broussailleux pourtant comme il lui arrivait rarement dans sa carrière malgré une longue pratique elle le regarda peu convaincue.Peut être sentait il que aussi lâche et deshonnorant soit l'acte , une partie de lui même combattue avec force par son éducation et les valeurs qu'ils suivaient tous deux , l'approuvait.

"On écrase un serpent on ne le provoque pas en duel ! fi du panache ! c'est un monstre qui ne mérite pas mieux qu'une mort infamante !elle a tué Helena et sûrement tant d'autres comme on écrase une mouche par caprice ; et qu'on jette son corps sans vie de catin dans une fosse qu'elle sombre enfin dans l'oubli , elle et son monstre de frère qui salit la chevalerie par sa simple existence ! "

Armand se leva doucement pour poser ses mains sur ses épaules comme elle s'était levée laissant une fois de plus parler son tempérament et pesa desssus pour la rassoir.

"Calme toi Laurelinn" dit il avec douceur " nous sommes d'accord mais se serait la t'entacher toi aussi bien inutilement et t'abaisser à son niveau à ce qui resterai un meurtre aux yeux de la Loi ;je sais que mes mots sonnent creux aux oreilles d'un père peiné et d'une jeune cadette en colère , mais pourtant ils sont beaux car les appliquer est si dur et voila des mots de haine bien laids dans le bouche d'une jeune fille et qui lui feraient sûrement très plaisir"

Il se réinstalla lui aussi sans s'appercevoir du tutoiement et de la douceur dont il avait fait preuve .Elle ne releva pas non plus , mais pourtant , malgré les circonstances , se sentit un peu troublée comme une adolescente... qu'elle était au fond .Et il avait touché juste pour Awenna, elle s'en délectait sûrement.

"Je ..navrée .. mais pour vous parler d'elle je ne vois que le jeune Angron je ne la connait que fort peu à dire vrai ..il en va hélas tout autrement pour lui .Si vous demandez à l'auberge d'Austrivage vous l'y trouverez parfois "

Armand lui rédigea un note pour la garde D'Austrivage qu'il puisse voir l'ecuyer et il racommpagna Laurelinn après avoir prit congé du père .il la guida par la taille jusqu'a son cheval hors de l'auberge et se rendant compte de son geste retira sa main , tentant du moins de le faire , elle la garda plaquée à sa place sur sa hanche et lui sourit, un de ses beaux sourire empreint de douceur dont elle était si avare, savourant un peu de tendresse égoistement, pour elle sans penser à rien d'autre , ni aux serpents ni aux convenances ...et retira doucement sa main , car c'était une femme éduquée et réaliste quand elle le voulait .
Elle lacha un simple " A demain Capitaine " qui le fit sortir de sa propre torpeur et s'éloigna le visage plus serein, si certains la trouvaient belle dans la colère ou au combat il n'en était rien pour Armand , qui la préférait comme elle était la ...aimante et tranquille , même si il aimait son tempérament sanguin.
Ce qui lui arrivait si rarement.

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Message par Angron Manus Ven 21 Oct 2011 - 19:58


Le pauvre homme était sanglé à une table en chêne, son dos nu râpant contre le bois dur tant et tant qu’il sentait la chair de ses omoplates à vif, à force de frottements. Sa gorge trop sèche lui rappelait sa situation, et surtout, ce temps qui s’écoulait à déraison. Il était incapable de dire depuis combien de temps il était là, des heures, des jours, ou même plus. Il ne sentait ni ses bras ni ses jambes, et chaque muscle de son corps hurlait dans une agonie silencieuse.



Elle était venue plusieurs fois, vêtue d’une robe noire fendue sur le côté, maquillée de ténèbres et parée d’ombres, plantant ses ongles dans le torse du mâle prisonnier. Elle avait tracé des sillons sanglants jusqu’à ce qu’il demande pitié, et elle avait éclaté de rire, déchirant d’une pensée les haillons du pauvre homme, avant de grimper sur cette table ; et de le chevaucher avec une ardeur malsaine, usant de lui comme d’un instrument ou douleur et plaisir n’était plus qu’une unique pensée, une idole qu’elle vénérait par ses feulements et les spasmes de l’homme.

Elle avait torturé son âme et son corps, alternant caresses interdites et sombres incantations, le laissant parfois dans le noir le plus complet jusqu’à ce qu’il appel au secours… pour revenir jouir de lui, s’amuser de sa captivité, et cavaler contre son gré sur les vagues de l’indécence.

Mais comme tout bon festin, vient un temps où il ne nourrit plus. Le corps brisé, l’âme en lambeau, il n’était plus que le pâle reflet du mâle vigoureux qu’il fut, et les saillies attendues par Awena avaient perdues en saveur… en même temps qu’elle perdait de l’intérêt pour son jouet.


Elle avait finalement fait venir deux gardes, de bons idiots obéissantes ; qu’elle avait mis dans sa poche en leur offrant une nuit de délices, a tous deux en même temps bien sûr, et ils étaient depuis devenus ses gardes personnels plus que ceux du donjon. Ses deux chiens loyaux qui se seraient entretués pour elle, ou plutôt pour l’espoir d’un frôlement, d’un baiser.

Une fois dans cette pièce, ancienne salle de réception dont elle avait fait sa tanière, elle avait signifié d’un claquement de doigt qu’elle voulait voir cet ancien amant être désossé méticuleusement. Et c’est avec un sourire mutin qu’elle avait assisté à la boucherie, claquant de temps à autre des mains comme une enfant, pour ensuite glisser ses doigts de pianiste dans les replis de sa robe de ténèbres, brisant ce qu’il restait de pudeur ou de morale en ces lieux.




Alors que ce jouait cette scène irréel, la porte s’ouvrit en trombe, et c’est un Sheppard en robes de soies et capes écarlate qui pénétrât dans le domaine de sa sœur, l’air macabre. Les gardes clignèrent les yeux, laissant ce qui restait du cadavre sanguinolent, alors qu’Awena se relevait, son doux visage réduit à un masque de fureur.


« Comment…. OSES-TU ?! DANS MES APPARTEMENTS ! » Elle ouvrit la main, comme s’apprêtant à faire usage de sa sorcellerie de la manière qu’elle aimait ; impulsive et démonstrative.

Elle cligna des yeux... sentant que quelque chose n’allait pas. Portant les mains à sa gorge qu’elle sentait comprimée, elle tomba à genoux en suffoquant. Malgré sa vision brouillée, elle vit ses deux sbires se disloquer dans un amat de chair bouillonnantes. Son frère s’avança sans ralentir, bien loin du pitoyable petit garçon avec laquelle elle aimait jouer de ses charmes. Dans une vaine tentative de parer le sort, elle chargea sa paume d’une lueur verdâtre, que le Serpent balaya d’un geste de la main, comme il l’aurait fait d’un insecte.

Il l’agrippa par le col, auréolé de flammes noires et ocre, dans son regard dansait une étincelle de haine ambitieuse et dévorante. Elle se mit à battre des pieds dans le vide, cherchant à échapper à cette prise qui l’étouffait, bredouillant
.

« Ma chère…chère sœur… les petits jeux sont terminés… tout sera bientôt terminé… à présent, voici… mon avènement » lui crachat-il au visage, avant de la jeter plus loin, trop pour une si frêle stature s’enveloppant dans de si amples robes.

« Oui…oui… » Murmurant, le serpent approcha de la carcasse de l’ancien jouet de sa sœur, laissant une main nimbée de sombres arcane la frôler.

Les ténèbres de la pièce avaient perdu tout naturel, dansant, virevoltant entre elle dans un balai inhumain, comme milles lucioles se battant pour accaparer l’attention de leur maitre. Dans un coin de la salle, Awena se frottait lentement la gorge, cherchant à reprendre ses esprits, gardant un œil sur son frère… le fixant d’un regard nouveau, presque craintif de ce qu’il était devenu... ce qu’elle en avait fait.

Lui regardait par la fenêtre en contrebas, la prochaine pièce de l’échiquier, qu’il comptait utiliser avec la sournoiserie et la violence dont il aimait faire preuve. Les cages communes s’étendaient partout dans le donjon, ou les peaux-vertes agités grognaient, leurs yeux porcins habités par la folie…

…et les ténèbres.
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Message par Armand Polminhac Sam 22 Oct 2011 - 23:55

Ainsi donc il avait fallu rendre au monstre son jouet. Devoir mimer cette comédie macabre, en la présence de celle qui comptait de plus en plus sans qu’il l’admette encore complètement, lui avait coûté. Autant l’hypocrisie de la Cour ne lui coûtait en rien, voire l’amusait même un peu, autant s’abaisser à entrer dans le jeu de cette ordure le dégoûtait. Mais Laurelinn avait raison, l’homme était pire qu’un simple loup en chasse, car le loup tue pour se nourrir ou protéger sa meute, celui là nuisait pour son seul plaisir, même pas digne d’être comparé à un serpent, car celui là non plus ne tuait pas pour le plaisir, mais pour sa survie. L’aura malsaine de Sheppard devait donc être rapidement circonscrite, il fallait établir autour de lui et de sa sœur, un invisible périmètre de sécurité où les cantonner, et tenir éloignée la jeune cadette qui risquait de vouloir en découdre et venger son amie. Cela devenait une priorité, sa priorité.

Mains croisées dans le dos, Armand Polminhac observait l’entraînement qui se déroulait dans la cour, il y avait là des dizaines de jeunes gens qui croisaient le fer, mais il ne voyait qu’elle, ses cheveux roux qui virevoltaient au vent, ses sauts pour fendre, ses retournements agiles, elle devenait meilleure de jour en jour et bientôt pourrait à son tour entrainer les plus jeunes, içi… ou ailleurs.

Il soupira légèrement, le temps s’écoulait et il ne pouvait plus se défaire de ce rêve sensuel qui revenait maintenant le hanter en permanence, chaque nuit, mais aussi de jour, entre deux phrases, deux ordres, deux gestes. Caresses tendres et baisers fougueux, étreintes passionnées, corps emmêlés, langues enroulées, la voir s’abandonner, la sentir perdre pied dans ses bras, la combler et l’aimer, encore et encore, dans des draps, dans l’herbe tendre des jardins, derrière un rideau…

Il ne savait plus comment effacer ces images qui obscurcissaient sa vision, embrumaient son esprit et le rendaient chaque jour de moins en moins lucide et clairvoyant. Il devait réagir, agir, décider, cesser de rêver pour vivre. Il fallait qu’il lui parle, qu’il pousse un peu le destin, qu’il montre son désir, qu’il passe par dessus ses atermoiements de militaire, de supérieur, et surtout d'aîné craignant de paraître inconvenant ou même maladroit, vu leur différence d'âge.

Un bruit le fit se retourner vivement comme pris en faute, Maubert venait d’apporter la collation demandée, un peu de thé et quelques biscuits, il avait rendez vous avec un magistrat qui venait enquêter sur la mort d’Helena. Il sortit de sa poche la montre à gousset offerte par son père et la remonta, esquissant un sourire.


« Ah. Maubert. Justement, je pensais à toi ». Déjà il esquissait un sourire, s’amusant à l’avance du petit tour qu’il voulait lui jouer, puis se ravisa. Que se passait-il, le voilà qui devenait facétieux. Il perdait ses repères, il était vraiment temps de réagir. « Capitaine ? » Maubert s’approchait, confiant, prêt à obéir à celui qu’il vénérait, tel un père. Armand toussota, réfléchissant rapidement à quoi lui demander de crédible, et non pas cette bêtise qu’il s’apprêtait à lui faire gober. Et comme souvent dans ce genre de situations, c’est la vérité qui sortit de sa bouche. « Dis moi… Tu… Si tu devais obtenir les faveurs d’une jolie fille… que ferais tu ? »

Maubert écarquillait les yeux, observant le Capitaine, persuadé qu’il se moquait. « … moi Capitaine ?... ». « Oui toi Bougre de diable ! Tu as bien essayé de séduire une jeune fille de ton âge, non ? Alors je te demande comment tu t’y es pris ! ». Il s’emportait, la honte et la gêne de poser ce genre de question le poussant à agir hors de ses façons habituelles. Maubert s’écarta légèrement, un peu perturbé par la demande. Il entreprit de mieux agencer la table pour le thé.

Armand l’observait, attendant.
« Alors ? ». Maubert déplaçait tasses et cuillères, mécaniquement, essayant de trouver une réponse qui puisse le satisfaire. « Euh…. Ben… savez, les filles de mon âge, j’en vois pas tant que ça... elles travaillent, dans une auberge ou une ferme, ou alors….. elles sont cadettes ici, comme Laurellin Hellenlich et c’est pas pour moi, ou…. ». Il s’arrêta, le Capitaine venait de faire tomber sa montre à gousset et elle gisait, en morceaux, sur le plancher en bois de chêne. Maubert se précipita à genoux pour ramasser les morceaux, sincèrement désolé pour le Capitaine.

Armand resta un moment interdit, debout, regardant Maubert s’activant par terre, étourdi de sa bêtise, désolé de cet acte manqué, mécontent de lui, presque honteux de son manque de détermination.
«Laisse, je m’en occupe, vas chercher Dame Farral ». Il se baissa pour ramasser les morceaux épars, l’esprit toujours embrouillé. Quand il se releva, elle était là, rousse, elle aussi. Les images qui le hantaient l’assaillir, il chancela et tomba à la renverse, dans un ridicule achevé que la dame eut la bonté de ne pas voir. Il se redressa vivement, la saluant gauchement.

Il suffisait. Dès l’entretien terminé, il irait la voir, et l’inviterait à dîner, au su de tous, sans chercher à cacher ce qui l’animait depuis quelques jours, le désir pressant de la découvrir, de l’apprendre, de la séduire, de l’aimer et enfin, plus tard, de la posséder, avec douceur.

Une fois cette décision prise, le Capitaine Armand Polminhac retrouva la sérénité qui lui faisait défaut depuis plusieurs jours. Le dossier Callewaert ressorti, le cas Sheppard fut étudié, la dame Farral connaissait son affaire, une riposte devait être trouvée, et vite. Et pour ce faire l’affaire allait devoir remonter plus haut.

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Message par Laurelinn Hellenlicht Lun 24 Oct 2011 - 12:53

Elle était seule...
Les serfs qui peinaient encore dans les champs virent passer cette cavalière sur la route en direction de l'antre de de Sheppard presque nonchalante perdue dans ses pensées.Quelques uns parmi les plus hardis s'étaient hasardés sur la route pour la mettre en garde contre les périls du lieu avec force superlatifs , mais la plupart se contentant de se signer, avant de baisser la tête absorbés par leur tâche,cette femme appartenant déjà pour eux au monde des morts.Elle avait écouté patiemment les avertissements, les plus instruits d'entre eux avaient stoppé souvent au milieu de leur phrase leurs avertissement dans le patois gutural du coin en voyant le tabard que la cavalière portait par dessus une cote de maille manifestement faite pour elle qu'elle portait sans efforts apparent, pour s'en retourner au travail en bredouillant, lâchant parfois à demi mot une malédiction ou un petit mot pour conjurer le mauvais sort.Elle l'avait pourtant passé de mauvaise grâce ce tabard et seulement à l'approche des terres du monstre...encore une corvée de sa belle mère pour l'humilier...

Elle s'avança vers les deux petites tours délabrées qui faisaient office de porte d'entrée du domaine, remarquant l'enceinte en partie écroulée et en cours de rénovation sans grande conviction,désapprobatrice mais elle n'était pas venu pour ça.Etrangement les gardes n'affichaient pas cette mine dépitée de se retrouver à ce poste ingrats ils semblaient même content de leur sort...d'être loin du donjon avec une bonne bouteille ,c'était l'élite des gros bras de Sheppard qui avaient ce privilège.ils furent toutefois sidérés de voir une femme en armes , seule, rousse de surcroit se présenter à eux , certains crurent même qu'il s'agissait de la fameuse Laurelinn dont ils avaient entendus souvent maudire le nom.
Le plus malin d'entre eux et c'était très relatif, s'avança pour parler à cette folle qui ne passerait pas la nuit.


"L'enceinte est interdite aux personnes non autorisées mademoiselle..mais ça peut s'arranger notez "
il s'exprimait avec un peu plus d'éducation que les autres, même si il était probable qu'il répétait comme un perroquet sans cervelle une formule entendue en ville un soir de sortie qui lui avait fait impression.

"Je suis venue voir le mestre , pas pour me faire sauter par un animal qui à l'intéligence d'un gorret sans en avoir la classe"lacha t'elle avec nonchalance, presque ennui le regardant à peine.L'homme s'empourpra et porta la main à son épée, tandis qu'elle tournait la tête et que ses compères attirés par le sang si cela dégénerait, rappliquaient.
"Je vais te prendre et te balancer dans la fosse aux peaux vertes maudite câtin si tu n'a pas taté assez du bâton j'vais t'arranger ça! "
Le rire gras se figea dans sa gorge elle ne faisait pourtant que le regarder...il se mit à trembler comme un plat de gélatine sécoué par un enfant , s'oubliant par la même.
Les sbires aussi stupides fussent ils reconnurent d'instinct, de cet instant primaire qui vous dit même si vous n'avez jamais vu un ours de votre vie, que tendre la main pour le caresser est une mauvaise idée , la sombre magie qui impregnait chaque pierre de ce lieu.


"Madame est..une amie de Dame Sheppard peut être "

La cavalière releva les yeux de sa victime et dessera son emprise pour regarder son accolyte foudroyé par cet éclair de génie avec un sourire amusé laissant l'homme s'effondrer à terre avec indifférence, indifférence du reste partagé par les autres sbires, à l'étonnement de la femme d'ailleurs, comme si c'était ici une pratique courante et le seule moyen de se faire comprendre..la force et la peur.La loi du plus fort, du plus méchant...elle n'était pas venue pour rien au final .

"Certes mais ça n'est pas l'objet de ma visite, c'est bien le Mestre que je veux voir "

Le sbire hocha la tête et se dirigea vers le donjon,elle sourit légèrement en voyant Awenna sur le balcon lui envoyer un baiser posant ses lèvres sur sa main fine.Elle hocha simplement la tête,ce petit jeu durait depuis un moment déja entre elles et Awenna ne la respectait que pour deux raisons : son talent dans leur art commun et le fait qu'elle ne lui ai jamais cédé en aucune façon.
Contrarié d'être dérangé et des explications floues du sbire dont il s'occuperait cette nuit même pour cela , il fit rejoignit l'importune dans son peignoir sombre.Il avait tout d'abord écoutant d'un oeil agacé ordonné qu'on la livre aux gardes pour leur amusement avant de prêter une oreille plus attentive à la description du sort, reposant la grappe de raison dont il s'empiffrait comme un sombre prélat et avait suivi le garde.Il était intrigué mais laissa paraitre un masque d'agacement comme le voulait les circonstances puis fronça les sourcils...elle avait aussi la prestance martiale de l'objet de sa haine, lui ressemblait un peu aussi mais la ressemblance s'arretait la, son aura était plus proche de celle de sa soeur bien que différente et son sourire emprunt de la même froideur calculatrice et implacable.
Sheppard avait toujours été la négation même des valeurs de la chevalerie , mais de guère lasse pour faire le beau il avait de bonnes base d'héraldique et regarda le tabard de la femme en plissant les yeux.Les couleurs de son puissant et déja honni voisin, même si ça n'était rien encore, Alexei Barov.Avec cette nuance subtile dans les armoiries qui indiquaient un lignage non légitime.
Peste et sang,! pourquoi ce triste sire lui envoyait sa batarde? Sheppard avait beau être ivre de sa nouvelle puissance et à l'apogée de celle ci il n'avait pas perdu toute notion de prudence et il se devait de traiter cette femelle convenablement et de la laisser repartir sur ses deux pîeds..Il la fit donc entrer et la mena dans le hall à une grande table de reception, enfin ce qu'elle avait été jadis et lui désigna un fauteuil aboyant pour qu'un écuyer décharné lui serve à boire et le congédiant d'un coup dans les côtes, sans éprouver la moindre gêne devant la visiteuse.Angron garda les yeux baissés n'appercevant que vaguement la femme et disparu prestement.Sa soeur les rejoignit et la salua l'appelant par son prénom ...ça ne l'étonna pas plus que ça que ces deux catins se connaissent.Il eut un vague regard pour sa soeur, qui se tenait tranquille depuis qu'il avait remis les pendules à l'heure et reporta son attention sur sur elle.


"Que puis je donc faire pour le Baron votre père demoiselle ...demoiselle?"

"Gwaennola suffira Sieur...et pour lui..pas grand chose,pas pour le moment du moins..c'est sa dame qui m'envoie"

"Votre mère ? tiens donc et à quel propos" il eut un début de sourire à sa petite pique gratuite pour la batarde qui ne broncha pas.

"Madame la baronne s'inquiête , j'ai de sa main une missive pour vous"

En fin observateur il nota ce que sa soeur savait déjà,elle ne semblait pas porter la baronne dans son coeur, il esquissa un mince sourire, connaissant cette garce la jeune femme devait endurer supplices et humiliations quotidiennes, la relation d'amour haine des deux époux était notoire et pas si différentes de celle qui unissaient Sheppard et sa soeur et la batarde n'étaient qu'un pion entre les deux , lui qui avait fait l'affront de la reconnaitre comme sienne et de l'éléver comme telle et avait l'audace de pratiquer l'art presque aussi bien que sa belle mère.Awenna connaissait du reste son nom de jeune fille que son frère ignorait et se fendit d'un petit sourire entendu qui découvrit ses dents blanches, un sourire carnassier tranchant avec la finesse de ses traits ..

"Ta soeur est une petite maligne Gwaennola " lacha t'elle.

Sheppard et Gwaennola haussèrent tout deux un sourcil tandis qu'il déplait la lettre, lui semblait contrarié de sa prise de parole , il avait tiré sur la laisse lui faire comprendre qui était le mestre en ces lieux et continuait a faire le fier , mais sut ne pas aller trop loin, humilier sa soeur au dela de la mise au point n'était pas ..sage.Du reste Awenna avait été trop loin elle l'avait payé, mais leur lien restait malgré l'affront,au dela de toutes logiques, forgé dans leur plongée commune dans les ténèbres.Elle poursuivit donc.

"On peut s'étonner de l'inquietude subite de la baronne, ta soeur qui est en de meilleures grâces à ses yeux que toi ne lui auraient t'elle pas soufflé l'idée de se pencher sur mon frère bien aimé? elle prends sa charge de procureur à coeur , elle a toujours été si consciencieuse"

Elle sourit avec à nouveau , de cet air innocent et cruel de l'adolescente qui aime arracher les ailes des papillons et feint l'incompréhension quand on lui explique que c'est mal..
La clairvoyance de sa soeur ajoutait à l'agacement de Sheppard devant ce petit coup bas dont il devinait l'origine et il tourna vers sa soeur un regarde lourd de reproche et de menaces sourdes, après tout , il lui avait confié la mission de mater Laurelinn et elle n'avait rien fait que lui porter , un peu , de tort , en passant plus de temps à se vautrer dans sa luxure habituelle.Ils reportèrent frère et soeur leur attention sur la visiteuse, celle ci demeura imperturbable , continuant.


"Disons que votre...outrance dans la pratique choque madame la baronne , et qu'elle craint que cela soit préjudiciable à tous , et vous demande un peu plus de ..retenue "

Il éclata de rire..la choquer voila qui était bien bon ,la scène était du reste surréaiste elle même, trois tristes individus parlant librement de ce sujet tabou au commun des mortels dans un hall lugubre et fantomatique ou on pouvait encore entendre l'écho lointain comme une emprunte obscène d'anciens rires et d'un fond musical cossu du faste de Sheppard de jadis... mais il réagit à l'étonnement des deux femmes prenant le contrepied de toutes prévisions.

"Soit rassurez la dans ce cas, il est vrai que la petite protegée de votre soeur est tenace comme une tique"
elles essayèrent en vain de le décrypter , de lire la moindre émotion sur son visage ,le moindre signe trahissant une volonté de duperie ou de l'ironie... rien.
Bien sûr le bougre n'en pensait pas un traître mot mais il allait soit s'arranger lui même avec cette vielle peau, soit faire le beau le temps de develloper quelques projets qu'il avait en tête pour leurrer ce genre de curieux et continuerait son étude à son aise , à SA façon dictée par nul autre, ni baronne ni soeur , ni aucune de ces maudites femelles corrompues, ni personne ! il ferma les yeux sous l'ivresse de quelques perspectives alléchantes et adressa un sourire cordial, chaleureux , comme un fantôme de son passé de démarcheur de cour à leur invitée.

"Restez donc pour la nuit Dame !" dit il lui offrant son beau sourire enjoleur .

Il s'imagina perfectionnant son art divinatoire observer les deux catins ensembles se livrer à leurs jeux interdits habituels, et ma foi même si il avait d'autres aspirations en ce monde ses anciens démons n'étaient pas tous morts et il ne crachait pas sur un beau spectacle comme ces deux belles jeunes femmes s'adonnant à leur passe temps luxurieux car on n'était pas l'amie d'Awenna , encore en vie de surcroit ! sans posseder ce genre de talents.

Il en fut relativement frustré mais ce que le bas ventre perdait en sensation son esprit le gagna en connaissance..car il ne perçut..rien Awenna alla bien la voir puis se fut le vide même si il sentit qu'elles ne firent que parler, c'était entre elles la base d'un pacte tacite pourtant Awenna avait essayé avec elle son panel habituel; intimidation, séduction,flatteries, menaces ,allant à la confrontation d'ou elles étaient sorties meurtries toutes les deux sans qu'aucune ne prenne vraiment le dessus ,la rousse n'avait jamais bronché et elles se respectaient pour ça chacune évitant de se mêler trop des affaires de l'autre...
Au moins maintenant connaissait il la branche de prédilection de cette sorcière : la protection.Awenna la savait piêtre invocatrice , voir nulle, mais experte dans l'art de se défendre contre les sombres arts.
Il irait lui parler à l'occasion , elle avait un magasin à Stratholme ou dans l'arrière boutique s'échangeait le nécessaire du petit cabaliste débutant du tout Loardaeron au vu et au su de tous et pour des gens plus initiés , des objets et ouvrages plus serieux à l'exclusion complète de la nécromancie à qui Gwaennola vouait une haine farouche,sachant peut être mieux que quiconque de par son nom de quoi elle parlait.Ceci était su et toléré par le Kirin tor qui gardait un oeil sur elle..et allait parfois s'y fournir discrètement.Une altercation avait eu lieu à ce sujet dans son magasin avec un mage déviant du Kirin Tor nommé Kel'thuzad cherchant ce genre d'ouvrages discrètement.
Olaf avait bien travaillé et Awenna encore une fois l'avait sous estimé..il y'a un moment déja que lui et ses autres espions avait fait le lien entre les deux soeurs,elle et le procureur Farral.Mais hélas, tout à ses projets il avait négligé ce levier pensant le procureur trop enfermée dans le carcan de l'honneur pour lui envoyer sa sombre soeur , pire , sa belle mère dans les jambes.Mais elle semblait plus retorse qu'il n'y paraissait sous ses airs tranquilles, la sous estimant à son tour, cela n'arriverait plus...
Il irait trouver Gwaennola en ville , apprendre d'elle ce qui l'interessait .Il était sûr de trouver un moyen de l'y inciter ou à défaut de l'y contraindre.
Awenna avait aussi cette idée , ils n'étaient pas frère et soeur pour rien ...l'une à l'insu de l'autre bien sûr et inversement.
On ne se refait pas...



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Message par Armand Polminhac Mar 25 Oct 2011 - 12:30

L’idée de Dame Farral, vaguement expliquée, ne plaisait pas au Capitaine Polminhac, loin s’en faut. Il connaissait, de nom et de réputation, le couple des Barov, et savait en particulier que la Baronne, Illucia, était une femme d’une rare splendeur, vénéneuse, mystérieuse, qui savait tenir à sa botte de nombreuses personnes, et y compris son époux. Tout le monde savait qu’en sa présence il ne semblait plus que le reflet de lui même, ce qui faisait tout bonnement jaser sur les talents « occultes » d’une dame qui avait l’air de le tenir en laisse auprès d’elle, et ce d’un seul regard, et bien plus sûrement que s’il avait été pieds et poings liés dans une cage d’osier tressé. La chair est parfois si faible disait-on d’un air entendu.

Aussi s’entendre dire par une Dame aussi respectable que Gwaenadynn Farral qu’elle avait une demie sœur dans cette famille , et qu’ainsi donc, elle lui était indirectement liée, lui fit murmurer un
« J’en suis fort désolé pour vous » qui lui échappa. Mais la jeune femme semblait savoir ce qu’elle faisait en alertant les Barov, aussi Armand ne pût que réitérer son offre de services et ses conseils, espérant que dans toute cette affaire rien ne viendrait ternir l’image, la vie, l’âme de celle qui occupait désormais ses pensées.

*********

Le domaine des Barov trônait au milieu du lac de Caer Darrow, imposant manoir richement décoré, paré de tentures éclatantes, fleurant mille parfums, égayé de moulte rires et musiques, aussi accueillant qu’un carrousel clinquant dans une fête de village reculé.

Une foule importante se pressait aux portes, manants quémandant un peu de pain, marchands vantant les mérites de leurs trouvailles « aux confins du monde », filles de joie en quête de clients, bourgeois venus en grande pompe et exhibant fièrement aux gardes à la porte leur parchemin d’invitation dûment estampillé Barov. Tous, à leur niveau, espéraient bien profiter de cette fête organisée par la baronne pour l’anniversaire de leur mariage et son arrivée au domaine.

Des cris plus ou moins étouffés arrivaient par bribes de la suite des époux Barov, mais rien qui ne soit usuel et inquiétant pour les gardes postés devant les deux immenses battants de la porte en bois de cèdre finement ouvragé. Comme d’habitude, il y aurait des paroles criées, des bruits de vases cassés, de meubles fracassés, quelques rires hystériques et, plus tard, de longs feulements de plaisir, émanant des deux, si tout se passait bien.

Mais il n’y eut pas toute cette suite de bruits, tout au plus quelques bruits de vaisselle jetée contre les murs, et la Baronne sortit de ses appartements, échevelée, superbe, éclatante de vitalité, triomphante, une véritable tornade.
« Appelez moi le jeune Harold ci fait, qu’il me fasse préparer un bain dans le petit salon et m’y attende ». Les gardes échangèrent un regard lourd de sous-entendus. S’ils en étaient là tous deux, le Baron allait être d’une humeur de chien et il ne ferait pas bon traîner dans les parages. Les deux gardes s’empressèrent d’aller quérir le jeune page de la Baronne, priant pour que le Baron, lui, décide d’aller vider sa colère et le reste à la chasse plutôt que d’entamer cette journée qui risquait d’être longue après cette nouvelle scène de ménage sans conclusion satisfaisante.

Alexei Barov, lui, n’avait pas eu ce qu’il espérait et s’en trouvait fort marri. Tout ça parce qu’il avait eu le malheur de lui suggérer de cesser d’humilier Gwaenolla en présence de leurs gens, comme il l’avait encore vue faire la veille. Prenant le temps de susurrer les mots à son oreille tout en jouant de sa main habile dans son entrejambes, Illucia lui avait rappelé combien grande était sa mansuétude de l’avoir laissé la reconnaître, combien large était sa patience de devoir l’accueillir sous SON toit, comme si elle avait les mêmes droits que SES enfants légitimes, et combien stupide il était de ne pas comprendre que tant qu’il interviendrait entre elles deux, il n’aurait que ce qu’il méritait, son mépris et… ses refus.

Aussi mit-il un certain temps à se remettre de cette nouvelle scène. Même si, au fond de lui, il en adorait les issues, et peut-être même encore plus les prémisses, être ainsi échauffé et ne pas pouvoir conclure le mettait hors de lui. Il fulminait. Les attentions de la femme de chambre l’aidèrent à surmonter un besoin physique devenu pressant, mais pas sa rancœur.

Sa chère et… tendre épouse voulait se mêler des affaires tordues auxquelles Gwaennola se trouvait mêlée, il n’allait pas l’en empêcher, et si elle se piquait de se confronter aux Sheppard, grand bien lui fasse, puisse-t-elle y apprendre quelques leçons bien senties.


***********

Dans le bâtiment principal de l’école des cadets, Armand Polminhac faisait l’inspection de ses troupes. Il y avait grand bal au Manoir des Barov le soir même, et toute la bonne société de Stratholme s’y trouverait pour jaser, refaire encore le monde et évaluer le potentiel des uns et des autres. Armand comptait bien montrer à tous que « ses » cadets, leur prestance, leur langage, leur tenue, pouvaient en remontrer aux cuistres qui se targuaient d’avoir acquis leurs galons à la guerre.

Il avait aussi une autre idée en tête, mais celle ci bien trop intime et personnelle pour qu’il se laisse aller à y trop songer, même si, de la voir se tenir droite et fière dans sa tenue militaire le…

Il s’arrêta tandis qu’il marchait entre les rangées de cadets, manquant de se faire tamponner par Maubert qui l’évita de justesse. Il les regarda tous longuement, s’en retournant vers le fond de la cour à pas lents, puis se retourna, se posta comme à son habitude, mains dans le dos et jambes écartées et toussota avant de clamer un
« Parfait Messieurs, rompez ! ».

Et comme les cadets s’égayaient, il clama de nouveau. « J’ai dit Messieurs ! ». Tous, garçons et filles, s’arrêtèrent, comme figés sur place tellement la phrase sonnait comme un reproche. Certains jeunes gens esquissèrent un sourire, devinant là une nouvelle facétie de leur Capitaine. Il n’avait pas bougé et continua. « Enfin Messieurs, pensez vous que nous allons nous présenter avec d’aussi belles collègues sans pouvoir les inviter à danser ? ». Il montrait du menton les cadettes qui commençaient à comprendre de quoi il retournait. L’ambiance était bon enfant, le Capitaine était en forme, il ne s’agissait nullement de colère ou de volonté de nuire, tout au plus une tentative de déstabilisation. Les sous officiers qui assistaient à la scène hochaient la tête avec amusement.

Armand continua, essayant de ne pas regarder celle à qui toute cette fantaisie était destinée.
« Mes Demoiselles, vous me feriez grand plaisir en vous habillant pour ce bal comme il sied à des jeunes filles de la bonne société, ce que vous êtes. Je gage que vos collègues masculins n’en seront que plus attentifs et plus prévenants, le temps d’une soirée ». Un léger brouhaha amusé se fit entendre. « Mais ne vous méprenez pas ! Dès demain, tout cela sera oublié et nul ici ne devra faire de différence de genre ! Que cela soit bien clair ! ». Il se tourna vers Maubert, le sourire aux lèvres, prêt à rajouter quelques mots, mais se ravisa de justesse, se contentant de tirer sur son ceinturon en maugréant. « Et trouves toi une tenue plus adéquate. Demande à l’intendant un baudrier de cuir ouvragé. Qui sait… tu trouveras peut-être là une belle à courtiser ! ».

Le jeune écuyer le regarda quitter la cour en souriant légèrement. Jamais il n’avait vu le Capitaine d’aussi bonne humeur. Un regard vers les jeunes gens dans la cour confirma ses pensées. La demande du Capitaine avait égayé la compagnie au grand complet, même si le regard échangé avec Laurelinn le laissa perplexe. Peut-être aurait-elle préféré y aller en tenue militaire.

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Message par Laurelinn Hellenlicht Mar 25 Oct 2011 - 13:28

Le diner eut lieu dans une de ces tavernes choisies ou la bonne socièté aime à se montrer mais sans pour autant être ostentatoire.C'était pour eux deux une façon de faire passer le message de leur proximité car on ne pouvait pas encore parler de liaison qui avait ce petit coté vulgaire et dissimulé qu'ils ne désiraient pas .
Le cadre était agréable et feutré, bercé par une petite musique discrète.Elle avait choisit une robe simple mais élégante,rouge,bein assortie à sa chevelure qui la mettait en valeur sans les outrances d'une Awenna.Lui avait choisi une tenue dans le même ton plus foncée d'un bleu sombre agréable à l'oeil et ils devisaient tranquillement après les salutations d'usage et autre tirages de chaises effectutées comme il convient chez deux personnes de la bonne société de Lordaeron.Ils se plièrent donc à l'étiquette avec la force de l'habitude presque sans y penser pour commencer une conversation plus agréable , et plus personnelle.
Elle était détendue et heureuse et avait même fait l'effort d'un maquillage si léger qu'il ne le remarqua qu'après un moment en sa compagnie.Elle avait cette beauté éclatante de la jeunesse sans artifices ou très peu et rien ne semblait pouvoir gâcher cette soirée avant l'arrivée d'Awenna dans la taverne cossue.Il ignorait si Laurelinn l'avait remarquée car elle lui tournait le dos .Lui resta digne et ne laissa rien paraitre pestant interieurement , mais il sentit à l'expression de Laurelinn qui si ils n'étaient pas encore des intimes avait perçu que quelque chose n'allait pas, et surprit un de ses regard vers une des glaces du mur du fond.Petite futée ...A son grand étonnement, double, sa belle ne montra rien, et Awenna ne lui adressa que son simple sourire de prédatrice mais rien d'autres.Du reste on pouvait lui reprocher bien des choses mais ça n'était pas femme aux oeillades vulgaires et autres trivialité .Sa présence gâchait son plaisir mais elle resta sage comme une image , conversant avec un mage insipide et pompeux mais bien de sa personne dont elle avait fait sa proie de la soirée .Awenna se satisfaisait aisément de pouvoir séduire et chevaucher un beau mâle et ne se livrai pas toujours à ses débordements de cruauté .Seulement quand elle pouvait le faire en toute impunité....

Malgré sa présence le diner se passa donc bien Le brune sulfureuse se leva avec cette démarche gracieuse et lascive dont Armand malgré l'aversion qu'il lui portant se surprit à contempler l'espace d'un court instant alors qu'elle se rendait en un lieu ou même elle était assujetie parfois comme tout le monde .Il fut ramené à la réalité non pas par une claque bien sentie de sa belle, il aurait préferé , mais par le fait de la voir se lever aussi pour la suivre , avec cette mine fermée et impassible qu'elle avait au combat avec au fond de ses yeux cette lueur meurtrière qu'il avait déja vue.Il ouvrit la bouche constatant qu'elle tenait contre sa cuisse sa dague de cadette la cachant discrètement .
Il fut prit au dépourvu par son initiative elle qui n'avait rien laissé paraitre de la présence de sa rivale .Elle attendait son heure...il se sentit presque paniqué alors qu'elle allait tenter de commettre l'irréparable.Comment avait il pu être assez bête il connaissait les femmes pourtant elles sont patientes quand il s'agit de vengeance.

Le temps qu'il se débatte avec ses pensées elle avait déja fait quelques pas de ses longues jambes et de son pas vif .

"Laure...mon aimée ne fait pas cett..."
Elle était déja rentrée dans les latrines à la suite de son ennemie et les mots lui avaient échappés mais c'etait à dire vrai le dernier de ses soucis.Il se voyait mal s'y ruer pour la plaquer au sol malgré son ardent désir de le faire et serra sa serviette avec force ne pouvant compter que sur sa raison, ou sur la chance qu'un autre client se trouve avec les deux furies pestant comme un beau diable.
Il haussa un sourcil se dandidant sur sa chaise follement inquiet la voyant revenir trente seconde plus tard et s'assoir à la table comme si de rien n'était avec un air satsifait mais toujours le visage assez fermé avec ce sourire cruel de celle qui s'est adonnée à une violence libératoire .Et l'arme n'était plus dans ses mains.

"Ca..c'est fait " lacha t'elle durement

" Laure.. tu ne l'a pas ..."

"Si , sur au moins trois pouces et j'ai pris plaisir à l'enfoncer crois moi "

elle le dit sans émotion apparente mais il discerna dans sa voie une pointe d'amusement qui le rassura un peu.Il se leva les sourcils froncés pour se diriger à son tour vers les latrines propres de l'auberge cossue.

Il vit .. qu'elle n'avait pas menti..

Elle avait bien enfoncé sa lame sur au moins trois pouces sans doute quatre, mais pas dans sa rivale qui ne baignait pas dans une mare de sang , mais dans la porte...la bloquant dans les latrines .
Il éclata de rire.Mais quelle idiote ! il aurait du le savoir ! serait elle revenue s'assoir tranquillement après avoir occis son ennemie de la sorte ? Elle l'avait bien eue la saleté ! Elle avait du bien s'amuser à ses dépends par cette petite mise en scène de tueuse au rabais ...il reparti vers la salle heureux du tour qu'elle lui avait joué , charmé, son inquietude se dissipant comme un nuage de brume en plein vent.
Il retourna à la table et lui caressa les cheveux, sa mine réjouie indiqua qu'en effet elle s'était bien amusée lui adressant ce petit sourire moqueur fière d'elle froncant le nez.Contre toute convenance il l'embrassa, dans la salle devant des gens qui firent mine de ne rien voir comme il est de bon ton et se rassit .Comme elle était humeur malicieuse ce soir elle alla recuperer sa dague, par prudence déja des fois que son ennemie s'en serve pour un sombre rituel ou quelque manigance la laissant dans le corps s'un de ses amants, débloquant la porte, cachant l'arme .Awenna aurait pu sortir aisément bien sûr mais elle ne désirait pas faire usage de ses pouvoirs et tambourriner comme une gueuse l'aurait couverte de ridicule , elles les savaient toutes les deux et se jaugèrent un instant.Laurelinn lui sourit puis lui parla sur ce ton sévère de la réprimande voilée qui s'entendit de la salle.Armand prit sur lui pour ne pas rire grossièrement et faire bonne figure en l'entendant.


"Si faire ce peut Dame pourriez vous ne pas passer trop de temps en ces lieux ? d'autres attendent , ce serait fort courtois"

Awenna sorti lui effleurant la joue de ses doigts que Laurelinn se hate de laver rapidement assorti d'un regard chargé d'une promesse de vengeance qu'elle savait déja cuisante, mais elle s'en souçiait peu elle avait la tête ailleurs.Le bal était pour bientôt.
Armand au bon pragmatique ne manqua pas de le lui faire remarquer d'ailleurs.


"Elle en tirera vengeance tu sais "

"Je m'en fiche tu sais, elle désire déja me briser, pourquoi me serai je privée de ce petit plaisir de l'humilier en public..je sais fort bien qu'elle me le rendra au centuple..mais j'ai autre chose à faire que penser à elle ce soir " ajouta elle avec douceur posant sa main sur la sienne délicatement.
Il lui offrit son bras , réglant la note , ils passèrent devant la table ou Awenna avait rejoint sa victime comme un couple princier sans un regard pour elle comme si elle était la dernière des souillons

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Message par Angron Manus Mer 26 Oct 2011 - 11:56

La soirée battait son plein ; jeunes gens et plus âgés profitaient de la bonne chair et du bon vin, tout en restant dans les lignes de la bienséance et de la bonne tenue.
Armand était occupé à raconter à mi-voix une de ses anecdotes à l’oreille de la belle rousse, les maintenant dans un cocon ou les braillements de leurs collègues un peu trop avinés ne les atteignaient pas.
Dans un coin de la salle, Awena tenait entre ses griffes un pauvre homme totalement envouté, le regard hagard, pendu aux lèvres pleines d’espoir de la sorcière qui s’amusait de son petit jeu. Le fond musical agrémentait l’ambiance d’une ballade de Caer-darrow en Ré mineur, et le tenancier se frottait les mains en comptant ses pièces d’or.

La porte de l’établissement s’ouvrit dans un grand battement ; le courant d’air frais s’engouffra dans la salle comme une lame dans la chair tendre d’un ventre trop large. Depuis la nuit, trois hommes s’engouffrèrent dans l’auberge, la porte se fermant en claquant après eux. Accompagné du bruit de plaques d’armures grinçante et de côte de mailles, ils se dirigèrent vers le comptoir.

Sous couvert de lourde capes bleu roi, ils traversèrent la salle, suivit du regard par la quasi-totalité des convives, certains perplexe, d’autres exaspérés. Les guerriers s’accoudèrent au comptoir, abaissant leurs capuches de soie, répondant enfin du regard à ceux qui les dévisageaient depuis leur arrivé… ce qui eut comme effet de faire retourner à leurs assiettes une bonne partie des convives.

Le premier semblait avoir la bonne quarantaine, un visage dur et sec, plutôt mince malgré son port militaire. Ses cheveux hirsutes et son éternel grimace de dégout pour tout ce qui n’approchait pas un champ de bataille lui donnait un air brut, antipathique.
Le second brillait par sa banalité. Les cheveux courts, le regard fuyant, la trentaine passée de moitié, il avait de ses visages qu’on oublie à peine rencontré. Il sirotait sa bière en silence, dos tourné à l’assemblée.
Le troisième homme s’opposait à l’ainée. D’une vingtaine d’année, ses cheveux de jais en queue de cheval s’accordaient aux deux puits sans fond qui sondait chaque personne présente, le regard rieur. Accommodé d’un sourire étincelant, il se déplaçait d’un air sur, charismatique et séducteur, précédé par ses exploits malgré son jeune âge.

Nombreux ici avaient entendu parler de la compagnie de mercenaire grassement payée par une fédération de nobles ayant survécu au ravage d’Hurlevent. Liguants leurs fortunes, ils avaient montés ce groupement de soldats aguerris, des tueurs d’orc. Officiellement, ils soutenaient le royaume dans la capture et l’emprisonnement de tout membre de la horde. Officieusement, ils n’étaient pas rares qu’on ne retrouve que des corps sans vie, massacrés, dents arrachés.

Le cadet de la compagnie, au visage faisant rêver les demoiselles de la cours, n’en restait pas moins l’un des plus brillants éléments de son groupe ; un bretteur émérite dont les exploits faisaient souvent objet de discussion aux quatre coins de Lordaeron.

Eidolon s’approcha d’une table occupée par deux jeunes filles de la noblesse, dans un habile jeu de séduction qu’il menait aussi bien qu’un duel à l’épée, usant de sourires, de compliments et de léger rire clair. En quelques instants, les deux belles furent sous son charme, et il ne lui aurait fallu que quelques minutes de plus pour lui assurer la présence de cette douce compagnie dans sa couche pour la nuit à venir.

Mais les sourires des demoiselles s’effacèrent soudainement, et elles se levèrent, quittant rapidement leur table sous le regard perplexe d’Eidolon.
La main qui se posa sur son avant-bras lui fit l’effet d’une morsure de serpent, et quand il se retourna, Awena lui sourit en coin, laissant son parfum digne des humeurs d’un succube enveloppé le jeune homme. Avant que le moindre mot ne soit prononcé, il se sentait déjà asservis à cette volonté malsaine, prêt à ramper et à tuer pour elle. Il allait le lui dire d’une voix tremblante, quand une tignasse rousse s’interposa, le prenant brutalement par le poignet pour le tirer hors d’atteinte de la sœur de Sheppard, qui jeta un regard de haine à la fille d’Entzel.

Eidolon était encore perdu dans les méandres de son esprit, alors que Laurelinn le tirait hors des lieux, loin des griffes de l’incestueuse sorcière ; sous les regards courroucés d’Armand et du supérieur du guerrier... qui grogna en payant sa chope… jusqu’à voir la maudite s’approcher de lui, encore fulminante, mais bien décidée à assouvir ses désirs charnel avec un guerrier digne de ce nom.



« Awena Sheppard » Lâcha-t-elle dans un claquement de langue, le regardant comme une pièce de viande.
Le militaire lui rendit ce même regard, avant de rétorquer avec un sourire carnassier.


« Carmelian. Carmelian Nasgard »
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Message par Armand Polminhac Jeu 27 Oct 2011 - 12:20

Enfin un peu de difficulté. Aweena regardait le guerrier, comme un chat regarde une souris avec laquelle il va jouer un moment, une mignardise amusante sur laquelle plus tard verser une larme déçue teintée d’un soupçon de cruauté. Une fois le jeu abouti et la souris exsangue.

« Carmelian… quel joli nom. Un nom de.. jeune fille. Celui de votre mère, peut-être ? ». Elle le regardait droit dans les yeux, sans ciller, un vrai sourire illuminant peu à peu son visage d’ordinaire si neutre. Elle sentait que là, peut-être, se trouvait le moyen de s’amuser, enfin.

Le guerrier n’était pas homme à céder à ce genre de bassesse. Il hocha la tête, remerciant du compliment, sans tenir compte de la seconde partie de la phrase. Son regard la transperçait de désir mêlé à la volonté de la soumettre, clairement. Et elle aimait ça, il le voyait à la brillance de ses yeux, à l’esquisse de sourire, au frémissement de la lèvre supérieure, aux infimes battements de paupières, à la respiration qu’il sentait plus rapide, à peine mais néanmoins perceptible pour ses sens aiguisés de chasseur de femelle.


« Sheppard. Votre nom ne m’est pas non plus inconnu. » Elle approchait lentement de lui, venant tester son aura, sentir son degré de résistance, palper sa capacité à entrer dans le jeu, son jeu, ce jeu qui était devenu si rare. Comment ne pas souffrir de l’indigence de tous ces mâles qui ne savaient lui résister. Cela devenait presque offensant pour sa beauté, tout ce temps gâché à détruire des vies, et plus aucun plaisir à le faire, ou presque. Depuis le temps qu’elle espérait ce genre de duel, duel des sens, duel du désir, duel des âmes, à armes égales. Celui là semblait convenir. Elle avança le visage et perçut le parfum qui émanait de lui, esquissant un second sourire. Odeurs de sang et de terre mêlées, de sueur et de rage, enivrantes odeurs de mâle vainqueur.

« Vous revenez de combattre. ». Une évidence, dite avec une pointe d’admiration, feinte mais habilement, probablement grâce au désir qui commençait à poindre. Il hocha la tête, amusé par son petit jeu.
« Quoi d’autre ? Telle est ma vie". Il se redressa, la toisant. "Un guerrier sentant la mort et le sang peut-il offrir un verre à la beauté qui daigne poser ses yeux sur lui ? ». La joue gauche d’Aweena frémit imperceptiblement, esquisse de sourire et fossette presque enfantine, amusée, elle hocha la tête, à peine. Le jeu ne faisait que commencer et pour une fois elle n’en connaissait pas l’issue. Voilà qui était prometteur.



Armand observait la scène, presque fasciné par le jeu qui se donnait à voir aux yeux de tous, sans qu’aucun des deux protagonistes s’en inquiète, le monde n’ayant pas plus d’importance pour eux qu’un vague décor de tragédie. Lorsque Laurelinn revint s’asseoir à sa table, il ne bougea pas, tournant à peine la tête pour la regarder, le visage très sévère et nulle envie de discuter. Même s’il connaissait les agissements des Sheppard et se doutait des raisons qui avaient poussé la jeune femme à s’interposer entre Aweena et ce jeune bellâtre, l’attitude de Laurelinn avait été désobligeante, inadéquate et totalement immature.

Aussi se taisait-il, l’observant, attendant qu’elle se calme, car elle semblait hors d’elle, puis il lâcha dans un murmure sec et cassant.
« Vous me refaites une seule fois un coup comme cela, Hellenlich, et vous devrez vous trouver un autre cavalier pour ne pas finir seule votre soirée. ».

Le ton et le vouvoiement étaient celui d’un Capitaine à l’un de ses cadets, sans possibilité de réponse. Laurelinn le reçut comme une gifle en plein visage et porta la main à sa joue, rouge de confusion. « Capitaine, je….. ». Armand se leva, tendu et guindé. « Il suffit, n’en rajoutez pas. Je vous ramène, rentrons. Couvrez vous, il fait frais. »

Les cadets virent le Capitaine se lever, Laurelinn aller chercher et mettre sa lourde cape de laine et certains voulurent se lever de concert afin de les suivre, comme si l’ordre venait d’être donné de finir la soirée. Mais d’un geste il leur intima l’ordre de n’en rien faire, indiquant à Maubert qu’il reste là et prévienne qu’il ramenait la cadette.



La route s’étirait le long du lac de Caer Darrow, la soirée était fraîche mais encore agréable, les chevaux marchaient au pas, celui d’Armand devant celui de Laurelinn qui n’en menait pas large. Polminhac n’avait pas dit un seul mot depuis leur départ et ne semblait pas avoir l’intention de rompre le silence avant d’être rentrés, seuls le claquement des sabots sur des cailloux disséminés sur la route, le souffle des chevaux et le hululement des chouettes dans la forêt non loin, égayaient la nuit.

Le Capitaine talonna son cheval et ils partirent au trot, puis au galop, le long des routes, l’un devançant l’autre qui se contentait de se couler dans le rythme donné par Armand. Enfin ils arrivèrent en vue de Stratholme qui attirait le regard au Nord et Laurelinn ne pût s’empêcher de soupirer légèrement, la tension n’ayant pas baissé de tout le voyage. Ils traversaient un village, Polminhac s’était remis au pas, il s’arrêta tout à coup devant une fontaine au milieu de la place.

Il sauta souplement de son cheval, lui donna une tape pour qu’il s’abreuve, et vint se poster devant celui de Laurelinn, lui tendant la main, invitation à démonter et mettre pied à terre, sans un mot. Elle hésita quelques secondes, étonnée de ce geste, mais lui donna sa main, et glissa élégamment de son cheval sur lequel, tenue de soirée oblige, elle était assise en amazone.

Dès qu’elle fût à terre, il l’attira à lui, d’un geste sûr et doux, dans un silence parfait, et, prenant sa nuque d’une main tendre, l’embrassa, le baiser exprimant bien mieux que des mots le désir qui l’animait et l’attente devenue insupportable. Si elle en fût surprise, elle n’en fût pas moins ravie, s’abandonnant bien vite à l’étreinte, une situation sans doute aussi rêvée par elle depuis quelques temps.

Le baiser s’étira, les corps s’échauffaient et il devint évident qu’ils ne pouvaient en rester là. Dans une tentative de se ressaisir, Armand posa ses lèvres sur les siennes pour clore le baiser et, dans un souffle, murmura.
«Je n’en pouvais plus de te regarder sans pouvoir te toucher. Pardonne mes manières de ce soir, elles sont celles d’un homme qui désire une femme. Rien de plus ». Le silence doux et souriant de Laurelinn fût sa seule réponse, accompagnée d’une caresse sur sa joue, signe qu’elle comprenait.

Rassuré et de nouveau sûr de lui, Armand esquissa un sourire, sonda son regard, y lu ce qu’il souhaitait et chercha donc des yeux ce qu’il savait pouvoir trouver là. Enfin il montra une auberge à l’orée du village, dont l’enseigne brinquebalante indiquait qu’il y avait là gîte et couverts de qualité.
«Nous pourrions nous arrêter là pour la nuit, si le cœur t’en dit. ». Elle se contenta de hocher la tête, de prendre son cheval par la bride et de lui donner son autre main, l’incitant simplement à l’emmener là où il souhaiterait.
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Message par Laurelinn Hellenlicht Jeu 27 Oct 2011 - 14:38

Il se contentait de caresser tendrement son dos, elle était assise sur le lit à ses cotés les draps cachant en mettant en valeur à la fois ses jambes, elle légèrement penchée en avant, songeuse, et radieuse ses cheveux défaits sur ses épaules nues avait cette expression de plénitude qu'il ne lui avait pas vue souvent due à leur étreinte, bien sûr mais pas seulement, mais aussi cette petite moue songeuse qui lui donnait cette force tranquille et cet air presque mature qui compensait parfois , rarement,trop rarement, sa nature impulsive.Elle se tourna vers lui pour un sourire rassurant et doux ne semblant en rien se soucier de masquer sa silhouette dans la chambre éclairée par la seule chandelle.La drap rabattu sur sa féminité mais le buste exposé à sa vue elle semblait laisser aller ses pensées jetant un oeil amusée sur la robe posée sur le dossier de la chaise s'amusant à pianoter de ses doigt sur son épaule, ornée d'un vieux souvenir de vétéran d'une bataille oubliée .Il s'enquit gentiment de ses pensées sans éléver la voix tout comme elle croisant ses doigts avec les siens dans sa main libre.Elle sourit en se disant que leurs parents qui avaient tout fait pour les rapprocher avec plus ou moins de finesse, parfois plutôt moins que plus,auraient bientôt un sourire satisfait qu'ils masqueraient peut être ,comme il convient par un hypocrithe "Es tu sûre/sur de ton choix?".Elle eut un petit rire en imaginant les deux vieux bandits et lui en fit brièvement part, il se contenta de hocher la tête avec une pointe d'amusement mais son pragmatisme naturel vint à son secours.
"Il faudra qu'ils se tempèrent, rendre la chose connue, soit mais ce serait aller un peu vite en besogne que d'aller prestement au mariage ".
Laurelinn approuva d'un sourire et ajouta avec une pointe de malice se voyant répondre à la question fatidique de son père par un "Non, pas encore "
"A quoi songe tu ? ne me dis pas que tu pense à elle ce soir ?"Il regarda Laurelinn avec calme et douceur mais avec une pointe de réprobation.

"Oui et non ... je connais ce gars la de réputation..ils sont faits du même bois , au moins ils se sont trouvés.." grogna t elle.

Il l'avait senti lui aussi en fin connaisseur des comportements d'experience et du reste elle s'en était fort peu cachée.Awenna avait assurément trouvé un partenaire digne d'elle et de lui resister comme une enfant découvre avec bonheur qu'il n'a pas cassé son jouet à sa dernière colère.Au moins un temps, elle pourrait se rouler dans le sexe et la violence tout son saoul, il fit remarquer à Laure que c'était en soi une bonne nouvelle, au moins elle ne nuirait plus, ou moins,repue qu'elle serait par sa brute sanguinaire.Ils firent tous deux un geste de la main comme pour chasser une image peu plaisante et se sourirent à ce geste.
"Qu'elle se fasse prendre autant qu'elle veut par son parangon de virilité bestiale, au moins elle nous fichera la paix , Je voulais juste sauver le jeunot de ses griffes elle l'aurait dévoré en un clin d'oeil" dit elle en attrapant sa main pour l'embrasser au creux de la paume profitant de l'opportunité qu'il l'agite devant son nez,oubliant un peu vite son propre âge un toupet qui le fit sourire même si elle disait vrai.

"Ca n'empechera pas son frère de nuire et je ..."

Elle se tut , et il fronca les sourcils , pourtant elle était splendide offrant la jeunesse de ses formes dans la pâle clarté mais il avait appris chez elle , et chez les autres femmes qu'il avait connues,à craindre ce regard, ce sourire qui s'élargissait doucement, un peu cruel de celle qui à trouvé une idée particulièrement vicieuse pour se venger.
Malgré leur relation relativement récente il savait lire en elle en effet, c'est précisément à cela qu'elle pensait à cet instant...suspectant à raison le lien entre le frère et la soeur elle mûrissait tranquillement un plan qui pour une fois se devait d'être subtil.Car elle se doutait bien que Sheppard savait et se fichait que sa soeur se tapait une montagne d'amants...mais la jalousie existe en chaque homme...il suffit de savoir la reveiller en lui faisant comprendre que ce jouet la n'est pas un jouet comme les autres...
Son esprit se détacha du sujet quand elle fut happée dans ses bras ,comme une mauvaise bruine qui plane sur un marais se dissipe avec le vent et le soleil et elle se donna à nouveau avec cette tendresse qu'elle savait si bien enfouir et cacher et qui n'en était que plus forte quand elle la laissait enfin s'exprimer.
Mais elle y repenserait..parce qu'elle était ainsi.Généreuse..et particulièrement tétue et tenace.


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Message par Laurelinn Hellenlicht Dim 30 Oct 2011 - 11:20

Il n'avait pas fait attention à lui.

Il n'avait rien remarqué de prime abord il était assez courant que sa soeur parade au bras d'un mâle bien monté, il avait simplement coutume d'accorder un simple regard à l'objet, évaluant rapidement la bête comme un maquignon au marché aux bestiaux, et par la même ses chances de survie, si il ne serait que l'objet d'un soir qui continuerait son chemin dans l'oubli et l'indiférence lui ayant donné au lit une satisfaction relative au lit ou si il était destiné à une fin plus cruelle l'ayant déçue dans l'intimité, ou quand elle était simplement d'humeur joueuse et cruelle car elle aimait le sang, certes moins que lui, car y ayant moins facilement accès, ne pouvant se permettre d'être trop ouvertement meurtrière à la cour ou en Lordaeron sans risquer d'attirer sur elle une attention malvenue, elle en goutait avec une cruauté largement égale à celui de sa soeur, comme un enfant en vacances chez mère grand se goinfre à s'en faire vomir de tout ce qui lui est interdit par sa génitrice.
Mais derrière les murs de son frère au aucun curieux ne se risquait,ou si rarement dans une inspiration funèste et dont les indigènes maudissaient le nom l'abreuvant de forces rumeurs souvent fondées du reste tout en s'en tenant éloignés sagement, elle était la Reine, celle qui, après lui, il le lui avait fait comprendre de cuisante façon en l'humiliant dans son art,elle était la maitresse ayant droit de vie ou de mort sur toute chose...Et elle adorait cette sensation enivrante depuis toujours, chevauchant et tuant ou faisant tuer au gré de ses caprices sans nulle autre barrière que la présence fraternelle qui lui enjoignait de ne pas franchir certaines limites ayant bien prit acte contre toute attente de la visite de la batarde Gwaennola et des demandes de retenue de sa toute puissante voisine Illucia Barov et de son triste Consort de mari et dont l'homme clairvoyant et le fin renard politique que Sheppard avait toujours été sentait qu'elle était promise à une grande destinée et il serait toujours temps de lui cracher dessus quand elle chuterait elle et sa famille maudite.

Aussi Awenna assouvissait elle sa cruauté sur les peaux vertes et les pauvres, les criminels , des gens dont la mort ne froisseraient personne.
Il était sorti de son trou ce matin la plissant les yeux sous la lumière du jour pourtant moins vive de cette fin d'automne ou le soleil était moins fort malgré un ciel dégager et ou la lumière semble plus pâle et le soleil plus bas sur l'horizon .
Elle était encore moins vive au fond de la fosse.Awenna était assise sur les gradins , remontés après le depart de l'inspecteur Domingo, dans une tenue de soie et dentelle blanche élégante qui la couvrait plus qu'a l'habitude mais qui était en contrepartie particulièrement moulante et dont le tissu était fin,laissant transparaitre son absence de dessous impudique et rehaussant avec intensité ce qu'elle masquait à la vue, la silhouette parfaite d'insolence de sa soeur haie et aimée .
Leurs relations étaient d'une incroyable complexité, complices dans le mal ayant ensembles en se tenant la main plongé dans les tenèbres leur descente scellée par le meurtre et un amour incestueux tenace car il avait aussi beau la hair la détester elle le faisait toujours autant fantasmer si désirable et cruelle , resplendissante et dominatrice , ils se vautraient ensembles dans la luxure depuis trop longtemps pour que ce lien se brise.Sheppard scruta sa soeur , elle était assise concentrée sur le spectacle dont le choc des armes et les beuglements ne laissaient aucun doute sur la teneur, son doigt passant délicatement sur sa lèvres inférieure comme si elle pouvait gouter d'ici le sang qui devait probablement couler à flot et gicler à loisir dans la fosse..
Jusque la rien de nature à choquer ce brave Sheppard qui se dirigea vers elle avec nonchalance sa main toujours en visière devant ses yeux .Les quelques larbins qui se trouvaient sur son passage plongèrent dans les fossés mal entretenus emplis de ronces pour ne pas se trouver en travers du chemin du Mestre même si elle n'avait pas remarqué leur présence, son attention portée ailleurs sur la fosse.
Au fur et à mesure qu'il approchait son attention se fit grandissante, il venait simplement la voir et voir un combat, cela faisait un certain temps qu'il était reclus , puis d'attentionnée son expression devint soucieuse en contemplant la silhouette de sombre déesse de sa soeur se dandiner sur son gradin passant sa langue sur ses lèvres avec un fond de ses yeux cette expression qu'il ne connaissait que trop bien, et qu'elle ne prenait pas pour un simple jouet mais pour lui...ces petits soupirs de satisfaction de de plaisir feint ou non mélés il s'en fichait mais il devint franchement contrarié en baissant les yeux vers la fosse.

Se tenait un grand gaillard ,Nasgard était torse nu faisant tournoyer une arme qui était une sorte d'épée batarde ensanglantée devant trois orcs armés dont Awenna avait veillé à ce qu'ils aient été rendus combattifs, nourris,aiguillonés, particulièrement robustes.Trois autres de leurs congénères gisaient au sol désarticulés par les coups de la brute , dont on pouvait lire sur le visage qu'il prenait autant de plaisir qu'Awenna à être la recouvert de sang , les narines dilatées , respirant avec force les défiant du regard il semblait comme un poisson dans l'eau et aimait tuer ,Sheppard était d'ailleurs sûr qu'il était la de son plein gré,tout autant qu'elle aimait le regarder tuer ,comme en témoignait certaines attitudes qui n'avaient aucun mystères pour son frère , ce petit sourire malsain qui ornait ses lèvres et sa main posée sur l'étoffe de soie près de sa féminité qu'il devinait moite sous l'excitation du spectacle.
Une dépravée dans toute sa spendeur.Elle était l'inverse de Laurelinn et les deux l'attiraient pour cela.

Awenna n'en perdait pas une miette en effet regardant son nouveau champion verser le sang.Et cela le contrariait.
Sheppard eut été mal placée pour faire la morale à sa soeur et d'ordinaire ce genre de comportement ne le genaient pas.Mais la il sentait quelque chose de différent.Il n'était pas un simple jouet.Doté d'une telle soeur on ne saurait être jaloux et lui du reste même si il s'y adonnait beaucoup moins aimait encore à se culbuter une femelle livrée dans sa chambre par ses sbires, c'était son plaisir entre deux études .Il n'était pas du genre jaloux , le concept était relativement étranger à ces deux la.Mais la jalousie sommeille en tout homme et Sheppard , si il se fichait éperdument que sa soeur écarte les cuisses quand bon lui semble au gré de ses caprices, considérait que certaines choses lui appartenaient et cette indiférence ne s'appliquait que quand elle donnait son corps et non quelque chose de plus sérieux y investissant un peu d'elle même et elle était à lui pour ce genre de choses et uniquement à lui .Cela devait rester du domaine du "consommable " dont on se sert qu'on jette quel qu'en fut la façon.
Sheppard regardait le gaillard avec cette sensation qu'il n'aimait pas car il ne l'éprouvait quasiment jamais, et sa soeur descendre les marches pour délicatement d'une étoffe lui essayer son torse musclé couvert de sang, en goutant un peu se calant dans ses bras, ronronnante, tachant sa robe de sang avec le même plaisir qu'un enfant prends à se salir pour contrarier sa mère.
Il serra les poings il aurait du , il aurait pu le réduire en purée ce gladiateur huilé de pacotille et la chatier elle,la vision brouillée par le voile noir de la colère mais se contenta de tourner les talons remontant le chemin qui menait à sa tour.

La visiteuse le regarda monter depuis le balcon avec un petit sourire satisfait soufflant sur sa tasse de thé en porcelaine fine,survivante du temps du Sheppard flamboyant.L'espace d'un instant elle regarda sa fille batarde avec un brin de fierté, comprenant parfaitement sa manigance.Celle ci était moins pire que l'autre, cette épouvantable Gwaennola que son père cherissait plus que ses enfants de sang .Gwaennadynn sa soeur avait au moins le bon gout d'être tout autant détestée de son père qu'elle même et aimait l'occultisme mais elle s'enfermait dans un académisme et un conformisme sans avenir étudiant la magie classique .L'une et l'autre se regardèrent avec un sourire entendu, bien que la magistrate répugnait en vérité profondément d'étre ici , avec elle...mais elle avait aquis par son enquête la certitude de la nuisance de Sheppard et entendait y mettre un terme...pour presque tous les moyens ,fusse avec l'aide de sa belle mère.
Sheppard remonta les marches pour aller retrouver les deux perfides qui avaient eu le mauvais gout de troubler son étude et ne verraient que plus tard que la vielle avec un art consommé l'avait quelque peu aidé par ses allusions voilées et sans le moins du monde user de sa talents avait attiré son attention sur le combat dans la cour et sur la liaison déplaisante de sa soeur Awenna.
Une fois la colère retombée...pour l'heure , ayant gardé de beaux restes de sa période de cour il fut le beau,tenant le crachoir à ces deux importunes avec talent, Gwaennadynn s'éclipsa comme une jouvencelle l'air pincé de fausse prude quand ils commencèrent à parler Art sombre lui faisant l'affront de refuser qu'il l'a racompagne rentrant par portail sous le regard désapprobateur de sa belle mère .Il finit par se débarasser aussi de la vielle la racompagnant à son escorte résistant à l'envie de lui tordre son cou de poulet et d'y imprimer ses ongles,signant sans doute par la même aussi son propre arrêt de mort,car si il survivait à sa magie son boeuf de mari raserait sans doute jusqu'a la dernière pierre du chateau, pour le plaisir, ça n'est pas la perte de sa harpie qui lui briserait le coeur;et put enfin souffler se laissant tomber dans son siège lourdement ...l'étalon d'Awenna , les manigances de la vielle et sa fourbe de belle fille dont il devinait derrière la main de Laurelinn .Elle cachait bien son jeu cette amazone au rabais...
Il allait falloir évacuer tout ça .. derrière le tableau avec son petit trou pour observer Angron le savait et en tremblait déja.

Comme pour lui donner raison, le Mestre tourna la tête vers lui et le regarda...

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Message par Un vague souvenir Lun 31 Oct 2011 - 16:44

Quelques mois s'étaient passées depuis sa "libération"...


Son cheval avançait à allure lente sur le chemin poussiéreux qui l'éloignait de la demeure de la jeune femme rousse. Le capuchon de sa cape posé sur sa chevelure blonde, elle s'était perdue en route dans ses pensées.
Dire qu'elle était heureuse eut été un bien grand mot. Non, elle était sereine et pour la première fois depuis bien longtemps elle songeait à l'avenir.

La femme rousse avait tenu parole. Le prêtre-médecin qu'elle lui fit rencontrer avait bel et bien la capacité à lui enlever son "mal". Et c'est ce qu'il avait fait. Il l'avait prévenu pour les effets secondaires, dont sans doutes d'affreuses nausées qui dureraient quelques temps et finiraient par passer. Elle aurait accepté d'endurer bien pire que ça en échange de ce qu'on lui avait donné...ou plutôt redonné.
On lui avait également remis bourse bien trop remplie pour le service rendu, mais qui allait enfin lui permettre de tourner une page sur cette vie qui n'avait pas été celle qu'elle avait imaginé avoir et lui donner la capacité d'aller vers autre chose.

Avant la fuite vers le Lordaeron bien des années plus tot, Sarah avait été une artiste qui avait commencé à avoir sa réputation. Enfant,elle avait réussit à entrer comme rat à l'opéra d'Hurlevent; batiment de prestige où on formait l'élite de la danse..son corps fin à la musculature gracieuse, sa silhouette semblait avoir été fait pour cet art...de longues jambes interminables, des bras menus, de petits seins ronds, une taille accentuée. Des heures passées chaque jour depuis plus de huit ans à travailler pas chassés, saut de chat ou brisé...ses déboulés et grand jetés étaient exécutés à la perfection, ses piqués tournés étaient devenus une référence, sa "sissonne arabesque" avait réussit à faire pleurer son professeur. Des gestes longuement travaillés afin d'accompagner en grâce la musique orchestré par les plus grands...offrant spectacle tel que "Le lac de Cristal" "Manfried et le loup", "Casse-Châtaignes" et bien d'autres encore...oui Sarah était ce qu'on pouvait appeler "une étoile montante".


Laurelinn, souvenir de jeunesse : Le serpent . - Page 2 Black_swan3
Sarah à l'Opéra d'Hurlevent, avant l'exode

L'étoile fila.

Un jour, elle tomba amoureuse...une romance vécue sur fond de fuite vers le Lordaeron. Cela avait commencé par les fleurs envoyées chaque soir dans sa loge par ce mystérieux inconnu...qui faisaient l'envie des autres. Toutes se plaisaient à spéculer sur l'identité de l'admirateur mystère...un vieux sire dégoûtant? Un beau prince? Un pauvre petit paysan qui dépensait toute sa fortune en fleurs pour l’impressionner? Suivi de rires, et de crissement de tissus, alors que chacune se défaisaient de son maquillage et rangeait costume dans un joyeux brouhaha.

Tout cela prit fin avec la guerre...et son arrivé dans le Lordaeron.
Le "mystérieux inconnu" s'était révélé être une jeune homme de bonne famille...beau garçon aux yeux noirs, fils de bonne famille mais qui hélas avait été ruiné. Il lui avait pourtant promis la lune, des châteaux, une vie de rêve pour une femme de rêve...et elle...encore innocente et naive..elle l'avait cru. Il l'avait aimé...de cela elle en était certaine...mais l'alcool, les dettes de jeu dans le but de "se refaire" de retrouver une vie plus convenable à lui offrir... avait fait de lui un homme amer.

Sortant de sa rêverie, Sarah emmena sa monture à l'écurie, en descendit et se dirigea vers la porte dérobée du "Palais des Plaisirs" . A cette heure, dame Claude serait dans doute dans la grande salle, préparant la mise en scène de la piece érotique devant être jouée ce soir là commandée par un sire et quelques uns de ses amis qui viendrait se "changer les idées".

Elle déposa la bourse devant la tenancière qui leva son regard au travers de petites lunettes rondes.


"Ca y est...tout est là, Claude. De quoi rembourser la dette de ce "bon" Charles-Henri"

La femme lui sourit.

"Alors tu y es finalement parvenue...je suis contente pour toi Sarah, vraiment. Tu vas nous manquer. Tu restes au moins pour la pièce?
-Non, sans façon...fini pour moi tout ça. Lola peut prendre ma place, elle connait le rôle aussi bien que moi et ça lui fera plaisir de jouer le "petit chaperon rouge", elle a toujours louché sur le costume.
-Tu vas essayer de le retrouver?
-Non...je veux tout reprendre à partir de zéro.
-Si jamais tu as du mal à joindre les deux bouts, tu sais que tu peux revenir.

La femme lui tendit un papier qu'elle avait signé, l'acquittement de la "dette", de jeu de Charles-Henri. Sarah regarda longuement le document, elle était enfin libre.
Elle se souvenait de ce soir où Charles Henri l'avait emmené là...il ne lui avait pas adressé un regard...ils étaient entré et prétextant d'avoir é sa tabatière, était ressorti et n'était jamais revenu. Ce fut Dame Claude qui l'informa que ce dernier avait lors d'une partie de cartes malheureuse, "misé" puis "perdu" Sarah. Il lui avait fallu du temps à la vielle tenancière pour "dresser" Sarah. Une fois que cela avait été fait, Sarah s'avéra être une des meilleures éléments pour le bordel. Adaptant ses danses à un registre plus érotiques au grand plaisir des clients. Fine psychologue, elle savait deviner et offrir ce que les différents clients venaient y chercher.

Divers tenues....adaptée à chaque client...divers rôles à jouer pour attiser leurs désirs et à chaque fois, avant ou après, Sarah se faisait compréhensive, elle était cette confidente que ceux qui fréquentaient ce genre de batiment cherchaient tous chez une femme. Elle les regardait comme s'ils existaient, les écoutait et souvent avait de bons conseils à donner...Ainsi, aussi étrange que cela puisse paraître, avait elle réussit dans l'ombre à sauver plus d'un mariage, à donner le courage au timide de déclarer sa flamme, et à expliquer aux hommes trop brutaux que c'est bien de se préoccuper du plaisir de sa partenaire...que ce n'est pas parceque l'un prend plaisir, que ce plaisir est perçu de la même manière chez l'autre.

Des costumes de scène et de "travaille", Sarah en avait de toutes sortes. Les nuits passaient les unes après les autres...et bientôt elle avait fini par s'y faire, se faisant aux "habitués" à essayer de trouver un sens à tout ça..comme tout le monde.

Mais elle n'était pas comme "tout le monde". Un jour on l'avait approché pour lui proposer quelque chose d'étrange...même dame Claude ignorait la teneur de ce nouveau "travail" et qui consistait simplement à informer dans des buts politiques et militaires de certains secrets confiés sur l'oreiller...quelques petites trahisons mais après tout, ce n'est pas elle qui les forçait à parler...et c'était sans doute mieux que de les voir subir quelque torture...
Ce petit travail sur le côté, lui avait permis de rembourser plus vite...pour le moment où, une fois acquittée de sa dette, elle pourrait refaire sa vie.
La maladie qu'elle avait contracté, mit un frein brutal à ses plans...elle ne pouvait plus assurer certains "services" et se contentait de faire partie des spectacles et à la mise en scène de certains fantasmes de quelques clients..;habitués ou de passage.

Lorsque cette jeune femme rousse était venu un jour en fin d'après midi, Sarah venait de refaire ses comptes...elle en aurait sans doute encore pour trois ans au minimum avant de pouvoir rembourser la dette de Charles Henri. Elle était d'abord restée méfiante quand à la proposition de la jeune femme un tantinet trop fière sans doute qui lui avait rendu visite ce jour là....mais elle n'avait pas commis l'erreur de la regarder de haut...ni elle, ni ses soeurs d'infortune...ou pire...un regard empli de pitié. Non, elle avait été correcte.
C'est sans doute pour cela, que Sarah avait accepté la proposition qu'elle lui fit.

Ce soir là, l'homme arriva comme prévu...c'était devenu un habitué depuis quelques temps. Une fois de plus il demanda à avoir la petite Nana...la pauvre...elle rapportait beaucoup...mais à chaque visite de ce "client" elle en avait pour plusieurs jours à s'en remettre et à être soignée. Dame Claude avait d'abord pensé à l'envoyer dans un autre bordel, mais un soir où refusant que Nana ne soit présente...on lui avait bien fait comprendre qu'il y avait interêt pour toutes, la tenancière comprise, que Nana soit là.

Sarah savait qu'elle devait la jouer fine...elle prit la place de Mira, une autre blonde et prétextant une mise en scène "spéciale" pour le client en question, et prit soin de porter un loup de cuir noir.

Les trois femmes étaient déjà dans le petit salon dorée quand il arriva. Nana tremblait comme une feuille, fortement traumatisée...Sarah se demandait combien de temps la petite pourrait tenir encore. Elle avait même entendu parler d'une volonté du "client" à l'acheter...ce serait un crime d'accepter une telle chose...Dame Claude refuserait sans doute...et finirait par trouver un moyen pour l'envoyer ailleurs..elles avaient toutes confiance en Claude.

Ce qui se passa ce soir là dans le petit salon doré, lui renvoyait encore des haut le coeur rien que d'y penser. Elle l'avait joué fine oui...mais à quel prix? Nana se fit spectatrice de ce qui lui était réservé en temps "normal", spectatrice de ses propres supplices....à la fois soulagée que ce soit une autre ce soir là qui les subissent à sa place.
Seule satisfaction pour Sarah, fut d'avoir bien fait en sorte qu'il ressorte de là avec un "petit cadeau"...elle était loin de se douter qu'elle aussi avait eu le sien.

Sarah avait subit les pires supllices...le prix de sa liberté...sa technique qui consistait à s'imaginer ailleurs en attendant que ça se passe...simulant un orgasme exagéré destiné à faire croire au client que c'était le meilleur amant du monde...ne marchait pas. Celui là, il s'en fichait...il était obsédé par son propre plaisir qui passait en procurant de la douleur et de l'humiliation...tout ce qu'il voulait c'était lui faire payer, à elle une catin, elle allait le sentir passer oui...ça oui, elle était pas prête de recommencer...

Elle avait passé une bonne partie de la nuit à vomir...à se marteler la tête sous la douche qui se teintait de sang et auxquelles se mêlait les larmes. La seule chose qui la faisait tenir c'était la satisfaction d'imaginer ce monstre, ce porc, bientôt à son tour dans les affres de la douleur...quand son entrejambe se mettrait à enfler et prendre la forme d'un chou fleur cramoisi et se couvrir de pustules énormes...

***

Sarah posa ses sacoches sur son cheval et monta. Elle regarda une dernière fois le "Palais des Plaisirs".
Elle n'avait pas mérité d'atterir dans ce bordel...mais elle avait bel et bien mérité sa liberté...
Une page venait d'être tournée...du moins, le croyait elle...


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Dernière édition par Un vague souvenir le Mar 1 Nov 2011 - 15:37, édité 2 fois

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Message par Tarnhelm Hellenlicht Mar 1 Nov 2011 - 0:24

(Avis aux utilisateurs de ce post

mesdames, messieurs, mesdemoiselles

Je vous prierais de ne point oublier que ce forum est accessible à des personnes de tous horizons, notamment des mineurs dont la sensibilité peut être facilement mise à mal.

Aussi, je demanderais, pour garder une certaine hauteur et conserver la jolie tournure du récit de Laurelinn, que les phantasmes porno-sado-maso-gore soient réservés à une section plus appropriée (c'est déjà le cas de certains).

Merci de votre compréhension.)

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Message par Laurelinn Hellenlicht Mar 1 Nov 2011 - 11:02

(hrp )

Après avoir lu les différents posts et mp des deux parties je précise simplement que je comprends la démarche de Tarn de protection et de prévention,mais confirme la bonne volonté de l'auteur qui ne voulait que s'adapter à un contexte sordide et ponctuel je ne désire pas que cette personne soit entachée personnellement , car outre être faux ce serait profondément injuste pour elle car pour ceux qui connaissent son identité ça n'est absolument pas son propos habituel.
Le but n'est absolument pas de faire polémique qui sera reglée entre nous mais il me tenait à coeur qu'aucune association de cette sorte ne soit faite .Ceci étant précisé, je vous prie ne pas donner réponse à ceci autrement que dans une section plus adaptée ou par mp et déplore fortement cet incident qui nuit au but de détente et de partage de tons et de plumes différents éclairant un récit ancien qui se veut le propre de cette série de texte .Merci.

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Message par Armand Polminhac Mar 1 Nov 2011 - 14:35

Leur première nuit fut tout simplement magique, du moins c’est ainsi qu’Armand le vécut et c’est un Capitaine à l’œil brillant qui se présenta le lendemain à son bureau, devant le regard perplexe de Maubert qui, malgré son jeune âge, savait repérer dans l’attitude d’un aîné ce qui le rendait différent de la veille.

« Bien reposé Capitaine ? » demanda-t-il d’un air qu’il souhaitait le plus neutre possible. Armand qui ouvrait nonchalamment quelques dossiers redressa la tête et éclata de rire. « Allez ! Ne fais pas cette tête là ! Tu le sais, que je l’ai ramenée et que je ne suis pas rentré de la nuit, non ? Je suis même certain, te connaissant, petite fouine comme tu es, que tu t’es empressé d’aller voir si d’aventure la belle rousse était, elle, rentrée, non ? ».

Le pauvre Maubert hocha la tête, penaud, et reprit son rangement, n’osant plus regarder son Capitaine qui, lui, s’amusait grandement. « Bon... trêve de plaisanterie. J’ai assisté à une scène bien curieuse, hier soir. Il y avait là un guerrier, le genre de gars qu’on aime pas avoir comme ennemi. On m’a dit qu’il s’appelait Nasgard, Carmelian Nasgard. Vas voir Callewaert et dis lui de se renseigner sur lui ».
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Message par Un vague souvenir Mer 2 Nov 2011 - 12:22

Voilà deux jours que Sarah découvrait à nouveau la vie en étant libre. Elle venait d'arriver à Austrivage et avait fait les démarches pour rejoindre les Paluns assez rapidement. Elle s'était sentie suivie et avait prit soin de ne quitter la route à aucun moment, accompagnant d'autres voyageurs qui se allaient dans la même direction qu'elle.

A l'auberge où elle avait pris une chambre, elle reconnu le général Von Überkauf, par respect, elle fit mine de ne pas le connaître. Ce dernier en faisait autant.

Au milieu de la nuit, elle ne fut qu'à demie étonnée d'entendre frapper à sa porte. Elle alla ouvrir et fut étonnée de le voir entrer dans sa chambre, suivi de son "contact", Bernhart, du temps où elle travaillait pour les renseignements et de l'homme qu'elle avait cru reconnaître comme celui qui la suivait depuis son départ des Hinterlands.


-Bonsoir Sarah. Excusez l'heure tardive mais on doit vous parler.

Sans attendre sa réponse, tous trois entrèrent dans sa chambre, l'air soucieux. Elle referma la porte derrière eux et finit de nouer la ceinture de sa robe de chambre.

-Qu'y a t il messires?

Elle ignorait si elle pouvait montrer qui elle connaissait ou pas...alors elle se contenta de poser une main sur une hanche de manière nonchalante, afin de les laisser parler. Ce fut Bernhart qui pris la parole, en premier.
Sarah voici le sergent d'armes Mann et je pense que vous connaissez déjà le général.

-Bonsoir Karl.
-Bonsoir Sarah.
-Comment va votre épouse?
-Bien mieux, j'ai écouté vos conseils et *il toussa légèrement dans la main, les baccantes et rouflaquettes ne masquant qu'en partie la gêne qui s'était emparé de lui. Elle se contenta de lui sourire, après tout, elle l'avait blanchie dans une histoire de vol d'armes.
-J'en suis très heureuse.

Puis, elle porta son regard sur le sergent.

"C'est vous qui me suivez depuis mon départ, n'est ce pas?

-Oui, dame. Mais ce n'est sans doute pas ce que vous croyez. C'est dame Hellenlicht qui m'a demandé à veiller sur vous quelques temps, craignant quelques représailles.

Cela l'amusait de s'entendre appeller "dame", mais lui faisait un bien fou. Comme si par là, avec ce simple mot elle revenait à la "normalité"

-Des représailles dites vous?

Elle se tourna vers Bernhart.

-Suite à...

Bernhart l'interrompit.

-Non. Rien à voir avec votre lien avec moi apparement. Le bureau d'enquête travail sur un cas assez difficile et il se peut que vous y étiez mêlée.

Elle leva le menton légèrement. La situation avait pour elle quelque chose d'irréel. Elle était là, en robe de chambre légère, à demie nue avec trois hommes dans sa chambre...et pour la première fois...ce n'était pas pour contenter quelque fantasme, mais pour discuter. Discuter d'un chose de toute évidence très sérieuse.

-Je vous écoute.

-Il...s'est passé quelque chose au Palais des Plaisirs.

Elle s'asseya devant la coiffeuse et prit une brosse, commençant à lisser ses longs cheveux blonds comme elle faisait chaque soir, comme si ce geste dans lequel elle avait l'habitude de se perdre l'aiderait à entendre ce qui allait se dire. Elle avait...un mauvais pressentiment...

-Fermé?
-Brûlé.

Elle s'arrêta dans son geste...se tournant vers eux, scrutant leurs visages.

-Et...les filles?
-On n'a retrouvé que le corps de la tenancière, des traces de roues d'une cariole, comme si on les avaient toutes enlevées.

Elle repensa à ses soeurs d'infortune. Mimi la brune...de son vrai nom Michelle. Fifi et Irma les deux jumelles...aux visages angevins, Mira la douce de son vrai nom Miranda...Lola la folle, Carmen la chaude sang, Nana la rousse...Sarah avait été une des rares à ne pas prendre de surnom de ce genre.
Elle était heureuse d'être assise.

-Si vous êtes là..c'est que vous pensez que cela à un rapport avec moi?

-Nous pensons que l'auteur pourrait être un des clients. Il fait actuellement l'objet d'une enquête. Il se nomme Sheppard.

Son sang se glaça dans ses veines. Elle se tourna vers le miroir et se remit à brosser ses cheveux de manière mécanique.

-Il est venu. Il y a de cela quatres jours environ. C'est moi qui m'en suis chargée.

-Oui, c'est la raison pour laquelle Frau Hellenlicht m'a demandé de veiller sur vous quelques temps. Elle craignait quelque chose...intervint le sergent.
-...mais elle ne s'attendait pas à ça, n'est ce pas?

-Non. *s'ensuivit un silence profond*
-Vous allez accompagner le général qui doit se rendre à Hurlevent, ensuite nous vous mettrons à l'abris.
-Pourquoi faites vous cela? Après tout je ne suis qu'une catin sans importance.
-Vous avez rendu certains services nous permettant de démasquer certains traîtres dans nos rangs, c'est à nous de vous rendre service à présent.
-Il y avait...ce jeune écuyer qui l'accompagnait. Claude lui avait tiré les oreilles plus d'une fois alors qu'il essayait de voir au travers de quelques fissures ce qui se passait dans les chambres. La curiosité est normale pour un garçon de cet âge, mais aussi curieux que cela puisse paraïtre, Claude avait des principes pour certaines choses. Sheppard laissait ce jeune garçon dehors par pluie, par neige ou par vents. Une fois elle l'avait emmené dans les cuisines pour lui donner un lait chaud. Ce...Sheppard l'apprit et roua ce pauvre garçon de coups. Après ça, Claude allait lui porter son lait dehors. Peut être...pourriez vous le faire parler? Peut être pourra t il vous apprendre quelque chose? Vous...allez les retrouver n'est ce pas?

Elle scruta à nouveau leurs regards.

-Nous allons tout mettre en oeuvre pour y parvenir Sarah, mais je crains qu'il ne soit déjà trop tard et sans doute auront elles parlé.

Elle s'en doutait un peu...mais espérait secrètement qu'il lui dise "Oui Sarah, on va les retrouver et ce gibier de potence aura ce qu'il mérite pour ce qu'il a fait à la vieille dame"

-Bien...je vais préparer mes affaires. Quand partons nous?
-Dans dix minutes.

Ils se levèrent, les uns après les autres quittèrent la chambre, laissant Sarah s'adosser à sa porte encore sous le choc.

***

Personne ne su jamais ce qui étaient arrivé aux filles du Palais des Plaisirs...et personne n'osa imaginer ce qui avait pu leur arriver...

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Message par Laurelinn Hellenlicht Mer 2 Nov 2011 - 15:01

Il passait les cadets en revue les mains croisés dans le dos examinant chacun d'un oeil critique,il avait prit l'habitude de ne pas s'attarder sur Laurelinn plus que les autres chacun avait affiché une relative neutralité sans aller jusqu'à l'indifférence et un ton plus personnel ,l'usage d'un prénom devant l'assemblé aurait été pour leur éducation respective un affront à l'autre .D'ordinaire du moins il ne s'attardait donc pas sur la jeune rousse qui était comme les autres dans une posture de repos parfaite.
Il passait devant elle puis haussant un sourcil refit un pas en arrière , surpris.Il n'avait pas prété attention au premier passage perdu dans ses pensées mais avisa le sac aux pieds de la jeune femme .
Le sac en lui même n'avait rien d'extraordinaire il était parfaitement conforme et fourni aux cadets et celui de Laurelinn était la sobrieté même sans ruban rose ou ne serait ce qu'une simple médaille porte bonheur.Il la regarda longuement, dérouté par son toupet et s'interrogeant sur la présence du sac.

-"Qu'est ce à dire cadette Hellenlicht que fait ce sac ici au lieu d'être dans votre chambrée ?"

"Je pars mon Capitaine" elle le dit calmement sans cette pointe de trémolo dans la voix de dramaturge de seconde zone , sobre comme à son habitude ou presque.

"Plait il ? vous ..quittez l'académie?"

"Oui mon Capitaine" repondit elle toujours aussi neutrement en apparence du moins lui la sentait prendre sur elle mais elle était parfaite.Il la regarda perplexe mais sans montrer sa surprise ni même le désarroi qui commencait bien malgré lui à l'aiguilloner.il vit quelque tête se tourner légèrement pour voir la scène et releva la tête sans dire un mot l'air sèvère suffit aux jeunes gens pour regarder à nouveau devant eux .

"Motifs ?" demanda t il peut être un peu plus froidement qu'il ne l'aurait voulu...elle ne répondit pas tout de suite ce qui l'agaça un peu il reprit sur un ton cette fois de reproche direct ou pointait même un peu de colère.

"Etre ici est un privilège accordé au plus méritants et jamais à la légère , il ne se termine point sur un caprice jeune fille.Peux t on savoir qu'est ce qui motive ce changement de voie chez vous ?"

Il la regarda l'air dire elle ne bougeait toujours pas et il ne put s'empêcher de regarder cette petite moue butée et résolue qu'il avait appris à la fois à aimer et à detester.

"Je ne renonce en rien aux armes et aux privilèges de servir dans les cadets du Roi mon Capitaine"
Il se retint de ne pas soupirer de soulagement à ces simples mots, mais se maitrisait bien,il avait envie de la secouer pour qu'elle parle enfin qu'elle s'explique! mais Armand avait commandé des hommes toutes sa vie et rongea son frein .

"Je désire passer l'examen de sous Lieutenant en la cité de Lordaeron en non ici afin qu'a nul moment ni mes compétences ni votre jugement ne souffre d'aucune mise en cause"

Elle l'avait débité avec calme et presque professionnalisme et si il eut un pincement au coeur de la savoir partie il fut touché de sa démarche, elle était bien la digne fille de son père.Il la regarda longuement.Elle ne lui en avait pas parlé la peste.Arbitraire , dirigiste,tétue...il l'aimait pourtant et esquissa un fin sourire.
"Fort bien je compte sur vous pour vous représenter ici à l'issue de cet examen car c'est de cette académie dont vous dépendez"

"Cela va de soi Capitaine" repondit elle elle aussi peut être un peu moins neutre qu'elle l'aurait voulu le gratifiant de ce petit sourie de peste fière de son effet.
Il lui lança un regard sévère mais c'était pûrement professionnel , codifié comme une pièce de théatre et continua son inspection avec un sourcil froncé longuement travaillé au fil des années , c'est à dire sévère paternaliste, mais pas trop, et vigilant auquel n'échappe pas plus le rose aux joues que le bouton manquant dans la tenue .

Il se servait un verre dans son bureau et se permit un peu de détente allongeant ses jambes non sur le bureau comme le premier soudard venu mais dessous et en remplit une deuxieme coupe, elle le huma et le porta à ses lèvres , s'asseyant sur le coin du bureau par contraste, assez cavalière, mais à cette heure tardive les locaux étaient déserts.

Elle soupira puis ce petit sourire charmeur si rare se déssina sur ses lèvres pendant qu'elle buvait, ils ne parlèrent pas, elle savait qu'il n'était pas content de ne pas l'avoir prévenu mais était soulagé que cela ne durerai que quelque jours , il était aussi un peu froissé dans sa fierté de s'être laissé mener par une femme plus jeune que lui qui menageait ses effets.Mais comme toute les femmes Laurelinn savait faire passer la pilule et reposa la coupe dont elle caressa le bord de ses doigts fins lui offrant un doux sourire, puis un baiser prenant son visage dans ses mains.Il en profita pleinement et la regarda tandis qu'elle se rasseyait sur le bureau.Mais c'est qu'elle espèrait s'en sortir à bon compte la jouvencelle avec un sourire et un baiser ! Mais même si Laurelinn n'était pas sophistiquée elle n'allait pas se contenter de cette simple pirouette féminine pour l'amadouer.Elle prit un petit air mystèrieux et pensif et le regarda lachant innocement
:

"Père veut te voir je crois , en fait je crois qu'ils veulent nous voir tous les deux "

Il fronça les sourcils imaginant les deux vieux gredins assis dans leurs fauteuils luxueux discutant déja finance et dot en tirant sur quelques cigare éxotique attendant les deux jeunes gens avec une mine solannelle se lissant les favoris.Il regardait cette femme , assise sur le bureau de son supérieur avec ce mélange de grâce de culot qui la rendait si éclatante , sa silhouette et ses cheveux flamboyants au couleur de l'automne qui approchait ,sa cadette à tous les sens du terme, imaginant cette conquérante à ses cotés , sa femme...son épouse.Il s'apperçut qu'il tenait profondément à elle mais ... n'y avait jamais réflechit sérieusement.Et elle le savait très bien d'ailleurs cette petite futée .
Laissant ses pensées errer elle évita les remontrances ...peste soit des ruses des femmes.Sheppard partageait son avis en ce moment même et le savoir ne l'aurait pas rendu heureux.Elle se dirigea vers la porte comme si elle prenait congé abusant légèrement de ses charmes sans l'outrance d'une Awenna dans son déhanché ouvrit la porte il entendit comme une petite tape ou une très légère giffle donné sans force suivie d'une injonction brève et referma la porte avec un petit cliquetis sec, laissant la clé dans la serrure calée contre la porte le regardant avec un regard de prédatrice que cette fois Awenna n'aurait pas renié laissant le pauvre Maubert dans le couloir aller se consoler sur un gigot oprhelin"oublié" dans les cuisines..


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Message par Armand Polminhac Ven 4 Nov 2011 - 12:02

Ainsi donc, elle était partie. Armand regardait la cour vide de cadets qui tous devaient être en ce moment même au réfectoire en train de déjeuner, tous.. sauf une. Oh, bien sûr, elle n’était pas partie comme une voleuse, ni même comme une écervelée, et elle avait raison, mieux valait ne pas entacher ses résultats d’une éventuelle mise en cause de sa partialité. Mais tout de même, partir ainsi sans le prévenir, quel.. toupet !

Il inspira longuement, un sourire se dessinant sur son visage qu’il voulait pourtant austère. L’avenir avec elle se profilait comme une route pleine de remous et de folies, de douceur et de plaisirs, de… Le regard de Maubert le rappela à la raison, il s’égarait, repensant à cette petite séance coquine dans ce même bureau juste avant son départ. Le pauvre Maubert en avait d’ailleurs payé le prix, la gifle avait été vue par des soldats dans le couloir et raconté aux cuisines bien après. Armand évita de justesse de le lui rappeler en riant. Il se reprit, se remettant bien droit, le regard dans le vague vers la cour.


« Dis moi… des nouvelles de Callewaert ? J’aimerais bien savoir de quoi il retourne avec ce guerrier… Nasgard… un homme qui pourrait bien nous sauver de Sheppard… qui sait… ». Maubert secoua négativement la tête. « Non Capitaine. Par contre, un coursier a apporté un pli pour vous ce matin, il a dit venir de votre père. Et un second, venant de Hurlevent, officiel ce… ».

Il ne le laissa pas finir, se tournant vivement.« Un pli de mon père ? Que ne me le donnes-tu tout de suite ? ». Il tendait la main vers Maubert. « Que me veut-il donc ? ». Il prit le pli et le décacheta, le sourire, disparu quelques instants plus tôt, revenant immédiatement. « Le vieux grigou… s’il croit que je ne l’ai pas vu venir ! ». Il éclata de rire en posant la lettre sur le bureau, puis observa Maubert. « Est ce que tu me vois en bon père de famille ? ». L’écuyer ne réagissait pas, probablement parce qu’il ne comprenait pas le sens de la question. « Je.. enfin… non.. ou.. si… enfin… déjà, il vous faudrait une épouse, non ? ».

Armand éclata de nouveau de rire, décidément, la journée était belle. « Certes oui ! Et crois tu donc que mon vieux père ne me l’a pas déjà trouvée ? ». Il ne cessait de rire, se replaçant devant la fenêtre afin d’observer les cadets qui, ayant fini de déjeuner, se remettaient en place pour des exercices. Maubert tendait le cou, essayant sans même s’en apercevoir, de lire les pattes de mouche sur le parchemin. «Et bien… c’est ce que font les pères, parfois, mais… ». Il se redressa vite fait tandis que Pominhac le toisait d’un air sévère où perçait néanmoins l’amusement.

« Figures toi que Eugène Polminhac, Général en retraite, fils d’Amédee Pominhac, feu le célèbre Général Polminhac dont on a dû te rebattre les oreilles quand tu étais sur les bancs de l’école, mon père donc.. s’est mis en tête de me trouver femme pour avoir des petits fils qui viendront grandir les rangs des Armées du Roy ! ». Armand riait de nouveau et Maubert hocha vaguement la tête, essayant de ne pas poser la question qui lui brûlait les lèvres. « Et tu ne me demande pas qui est l’heureuse élue ?!? Allons !!! Je suis sûr que tu ne penses qu’à cela, en ce moment même ! Je me trompe ? ». Maubert acquiesça, portant sa main à sa joue, son geste montrant sans qu’il le veuille qu’il pensait bien à Laurelinn.

Polminhac l’observa longuement, semblant rêver à quelque scène agréable, son regard se perdant dans les délices mémorisés depuis peu.
« Nos deux pères sont déjà en train de tout arranger, sans même nous en avoir parlé. En fait… tu te souviens de cette petite boîte que tu lui avais remis lors de notre arrivée ? Et bien… déjà là, ils espéraient un rapprochement. Quand je pense que je t’ai envoyé à ma place ! Pour un peu c’était toi l’heureux élu !!! ». Il s’amusait tant de l’idée qu’il ne vit que trop tard comme cette petite phrase toucha le jeune homme plus que nécessaire. Il se ressaisit et vint poser sa main sur l’épaule de Maubert, dans un geste paternel de connivence masculine.

«J’ai grand besoin de toi, Maubert. Même si elle ne le montre pas, elle est du grand monde, et je me dois d’être à la hauteur. Renseigne-toi, je veux les noms des meilleurs artisans de toute la ville. Joaillier, couturier, parfumeur. Trouve moi aussi un gantier, achète donc des gants couleur beurre frais à ma taille. Je vais aller trouver son père. Je veux faire cela dans les règles de l’art ! ». Il se remit à rire, amusé d’avance de voir son père ému aux larmes lorsqu’il apprendrait, de la bouche de son fils, qu’il était allé demander la main de sa fille à Hellenlich, un genou à terre, en costume de ville et gants beurre frais à la main, comme il était d’usage dans les bonnes familles.

Décidément, que cette journée était belle ! Il en oublia de lire le rapport d’enquête au sujet d’une demoiselle Sarah et des probables agissements d’un certain Sheppard qui, pourtant, avait le don d’obscurcir ses pensées. Sensation qui n’était pas prêt de disparaître, mais cela, il l’ignorait...

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