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Un chemin, un Père.

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Un chemin, un Père. Empty Un chemin, un Père.

Message par Angron Manus Mar 19 Juin 2012 - 12:27

Selon les légendes, quand la montagne était sortie du sol, le père-cerf était venu jusqu'ici durant l'hiver en quête de nourriture. Il avait creusé au pied du mont naissant, de ses rameaux majestueux, fouillant le sol en partie gelée. Mais loin de se laisser détourner par l'obstacle il s'était enhardi, enfonçant ses bois avec hargne, jusqu'a arracher les racines juteuses épargnés par le froid. Mais dans sa fougue, l'un de ses rameaux avait profondément écorché le flanc de la montagne en devenir, traçant une large balafre donnant jusqu'a son cœur. Pour s'en excuser, le père-cerf apporta aux lieux sa bénédiction, éloignant jusqu'a la fin des âges toute créature mauvaise, afin de préserver la plaie de la terre.

Les siècles s'étaient écoulés, et ni les guerres, ni la grande facture n'avaient réussi à mettre à bas la montagne blessée, et elle s'élevait jusqu'a la cime des cieux, fendant les nuages, son pic à jamais enneigé. A ses pieds, le long de son flanc, la grande balafre zébrait la pierre noire, formant une caverne aux proportions titanesque. Son entrée était dissimulée aux rares voyageurs par la forêt dense qui s'accrochait à sa carcasse rocheuse, un rempart feuillu aux branches acérées. A première vue, les lieux étaient tout sauf hospitaliers, cherchant par toutes les manières à en éloigner les curieux ou les égarés.

Les hommes n'étaient pas les bienvenus ici.


La pointe du bâton frappa le sol, trois fois, à intervalles régulier. Puis l'homme se figea, levant le visage vers le ciel, yeux clos. Un vent frais venu des hauteurs soufflait sur la combe, agitant la verdure ambiante. Ca et la, de grands rapaces aux becs effilés profitaient de la chaleur du début d'après midi, étendant de larges ailes pour capter les rayons de l'astre solaire.


La faille terrestre s'ouvrait face à eux, comme une gueule béante. La démesure de sa taille rivalisait avec l'impression de profondeur qu'elle dégageait, le soleil pourtant à son zénith ne parvenant pas à éclairer le gouffre de ténèbres.
Celui qui portait un bâton indiqua la caverne d'un geste, puis il ouvrit le passage, se déplaçant lentement, mesurant chaque pas. Les yeux clos, avançant en aveugle, il chantait tout bas une complainte aux accents étranges, comme si sa gorge n'était pas faite pour en prononcer les sons inhumains.

La meute avançait après lui, volant, rampant, bondissant de pierre en pierre. Gabrielle était la seule à se déplacer à dos de cheval, sans selle. Elle guidait sa monture de légères pressions des talons, gardant un œil sur son renard qui filait entre les racines, suivit par un imposant félin au pelage sombre.
Le second druide des moissons, Asthree, marchait calmement, sans se presser, sa canne à pêche sur l'épaule, prenant le temps d'observer le paysage comme s'ils faisaient une simple ballade en forêt. Les rennes de son propre cheval pendaient mollement à son bras, le destrier suivant son maître d'un air absent, tout aussi absent que lui.
Tandis qu'Heliven courrait après le renard par jeu, Angron se trouvait juste derrière leur guide, suivant plus sa mélodie que le rythme de ses pas, légèrement vouté, s'aidant souvent d'une main pour passer les larges racines qui sortaient du sol. Contre son ventre, une poche marsupiale faite de bandes de cuir contenaient un nourrisson, qui regardait la cime des arbres avec des yeux ronds, agitant les poings comme pour les attraper..
L'unique Kaldorei de la petite troupe les suivait légèrement en retrait, l'air de somnoler, son petit corbeau voletant autour de lui en lançant quelques commentaires sur les fessiers des demoiselles présentes, comme une conscience détraquée qui tenteraient de faire sortir l'elfe de la nuit du droit chemin... en vain. Et comme compagnie bipède, un jeune garçon d'une dizaine d'année, au débit de parole rapide, interrogeant le druide sur un millier de choses, le faisant grommeler de plus belle.
A droite du guide, Beorn se dandinait, le pas lourd. Nathan tournait parfois le visage vers l'ours, comme pour lui faire comprendre qu'il le surveillait. Néanmoins, l'ursidé de belle taille n'en faisait pas grand cas, se déplaçant avec peu de grâce, mais sans jamais se laisser distancer. Sur son dos large, Melius et Altias, les deux oiseaux diamétralement opposés, somnolaient au rythme lent de la marche de leur porteur. Le premier était minuscule, et couvert d'un plumage blanc ivoire. Le second devait atteindre un mètre cinquante d'envergure, et ses plumes couleur du bronze ancien brillaient dans la lueur de cette chaude journée d'été.

Au bout de plusieurs heures, la meute sortie du sous-bois, longeant la parois ouest de la crevasse qui ornait le flanc de la montagne. Nathan cessa sa marche au détour d'un bosquet, et sans qu'un mot ne soit échangés, ils surent qu'ils s'arrêteraient la pour le moment. Chaque membre de la Branche Rouge s'éloigna de son côté installant sa tanière près d'un arbre, au creux d'une motte de terre, ou sous une roche. Il n'exaltait de ce rassemblement pas le moindre ordre, pas la moindre discipline, mais une sorte d'osmose naturelle, chacun connaissant sa place, son territoire.


Nathan avait prit le temps de grimper sur une haute pierre qui formait un promontoire naturel, duquel il avait une vue imprenable sur la faille, si proche qu'elle englobait tout leur champs de vision, comme sur le point de les engloutir. Etrangement, aucune impression de malaise ou d'inquiétude n'avait saisit la meute qui prenait ses quartiers.
Le guide se tenait à deux mains sur son bâton noueux, perdu dans ses pensés. Il ressentit le belluaire approcher à sa gauche, bien avant de l'entendre, et esquissa un sourire de voir les progrès qu'il faisait dans ce domaine.

- Bonjour Angron. Les petits vont bien ?

Sa voix était calme, posée. Chaque intonation résonnait avec mélodie, comme le grincement de l'écorce dans la tempête. Le belluaire lui répondit d'une voix plus rauque, presque sourde.

- Oui. Ce lieu est.. étrange. J'ai l'impression que le Rêve est ici, ou alors que nous sommes la bas. Pourtant, ce n'est pas le cas, n'est ce pas, guide ?

Le druide sourit en coin, amusé de la curiosité et de la maladresse avec laquelle l'homme tentait d'exprimer cette nouvelle manière de voir les choses.

- Aye. Ce n'est pas exactement le cas. Ici, la frontière est très mince, presque trop. Cela peut être dangereux, car celui qui ne sait pas du quel coté de la rivière il se trouve ne peut pas rentrer chez lui.

Angron plissa le front, pesant un instant les paroles du druide, avant de hocher la tête pour aire signe qu'il comprenait.

- Qu'allons nous faire ici, Nathan ?

- A toi de me le dire, Angron.

- Je.. je crois que quelqu'un nous attend ici. Ou du moins, quelque chose attend. De l'autre côté, il a fait son... son nid, oui.

Le guide acquiesça lentement, englobant la gigantesque fissure de la pointe de son bâton.

- Comme s'il s'était posé sur un rameau du père-cerf, Angron. Il prend le temps de se reposer, de nettoyer son plumage de nuit. Nous sommes ici pour lui apporter une offrande.

- Une offrande, guide ?

- Des fruits secs et du sang, Angron. A quoi d'autre pensais-tu ?

Le belluaire haussa les épaules, regardant en contrebas, ou passait un petit cours d'eau juste devant l'ombre de la caverne. Nathan s'installa en tailleur, vidant le contenu de son sac sur la pierre. Quelques raisins, des noix. Il claqua la langue contre son palais, et Angron inclina le visage avant de s'éloigner vers un des arbustes courbés qui parsemaient les lieux.

Le guide de la meute se mit à frapper en rythme sur son tambour plat, égrenant les incantations millénaires, laissant l'Essence glisser sur ses mains. Attirée par on ne sait quoi, l'imposante panthère vint tourner près de Nathan, sa queue se balançant doucement de droite à gauche. Elle frotta son museau a l'épaule du gilneen, puis s'allongea sur le flanc, les oreilles s'agitant indépendamment, à l'écoute de son environnement.

Angron revint peu de temps après, déposant près des fruits secs une branche au feuillage d'un vert profond. Il se plaça en face du Guide, posant ses deux genoux au sol, sans le déranger pendant que celui ci continuait ses chants étranges, frappant en rythme son tambour. Heliven passait de l'un à l'autre de son regard de citrine, attentive, sa queue s'enroulant contre son flanc. Le belluaire tira une courte lame de sa ceinture, et s'entailla la paume, serrant le poing pour faire couler son sang chaud sur la branche. L'Essence dansait maintenant en volutes claires, faisant frémir les moustaches de la Bête. Le sol se mit alors à trembler, et des ténèbres de la grande faille, une nuée d'un millier de corbeaux aux plumages de nuit s'envolèrent en croassant.

Nathan cessa de chanter, puis se releva, étirant sa silhouette osseuse. Il frappa le sol de son bâton, une fois, avant de murmurer.

- Nous sommes attendus.
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