L'école de la vie.
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L'école de la vie.
Quelque part au fond d’une mine de Ruisselune, un soir d’été 30.
- Lyly, t’es bien sûre de vouloir venir ? C’est dangereux, tu le sais.
- Ouais !
- Et tu diras rien à personne ?
- J’ai jamais cafté, moi !!
Neal lui ébouriffa les cheveux en souriant.
- C’est vrai. Je dois admettre que pour une fille tu sais tenir ta langue. Tu vaux mieux que certains types de la bande.
Lysange pencha la tête sur le côté, pas certaine que cela fût un compliment. Mais dans la bouche de Neal à son encontre, cela ne pouvait être que ça. Elle rendit le sourire en hochant vigoureusement la tête.
- Tu peux m’dire tous tes secrets, j’dirais jamais rien à personne !
Neal Marvaux éclata d’un rire sonore qui résonna dans les couloirs de la mine.
- Tous mes secrets, rien que ça ?
Il se pencha, légèrement, prit son petit menton dans ses doigts, et lui planta un magnifique sourire en la regardant dans les yeux.
- Genre ?
- Ben.. j’sais pas moi.. tous tes s’crets ! ... ceux qui sont vraiment s’crets quoi …
- Mmhh.. les caches secrètes de la bande ou... des trucs plus personnels ?
Il la regardait, amusé, sachant parfaitement ce qu’elle allait répondre.
- Ben nan…. Les caches, j’sais bien qu’tu m’les diras pas, ça m’servirait pas, pis ca s’rait prendre trop d’risques… Morian il te la dit, j’l’ai vu.
- Mmhh… oui, c’est ce que je me disais … Alors……Tu veux savoir pourquoi toutes les filles sont après moi par exemple ?
- Ben…
Lysange attendait, les yeux brillants, le visage toujours dans les mains de son frère, un grand jeune homme de 6 ans son aîné, penché vers elle dans une attitude tendre et protectrice.
- Bon…. D’abord il y’a le fait que je suis le plus beau gars qu’elles aient jamais vu depuis des années par ici…
Il le disait avec un ton à moitié rieur, ne se prenant apparemment pas au sérieux lui même, mais Lysange, elle, semblait en être convaincue.
- Ben c’vrai que….
Il lui mit une pichenette du doigt sur le nez, éclatant de rire de nouveau.
- Arrêtes, tu réussirais presque à me le faire croire ! Non… c’est parce que je sais leur parler d’elles, que je les regarde vraiment et que je leur dis avec mes yeux plus de choses qu’avec des mots.
- Ah ?
Lysange hochait doucement la tête, buvant ses paroles, écoutait sans trop comprendre et sans s’apercevoir que, justement, c’est ce qu’il était en train de faire, la regarder vraiment, au fond d’elle, captant toute son attention sans craindre de la laisser s’y perdre. Neal esquissa un sourire attendri de la voir ainsi fondre sous son regard. Il se redressa et posa sa main sur son épaule, dans une poigne légèrement serrée.
- Et puis… bien sûr… mais là c’est évident…. Y’a pas mieux que moi pour les embrasser comme elles aiment.
- … ah bon ?
Lysa tressaillit légèrement sous son emprise, le teint rosissant à vue d’œil. Il se pencha vers elle et la regarda de plus près.
- …. Dis … tu vas pas me dire qu’à ton âge t’as pas déjà embrassé un garçon tout de même ? Surtout avec tous ceux qui te tournent autour, même si j’y mets le holà… me dit pas qu’il y en a pas un ou deux qui a pas réussi à t’attirer dans un coin sombre pour….
Il parlait d’un ton plus rude, moitié grondant, moitié rieur, comme s’il se rendait compte, tout à coup, que sa sœur n’était plus la petite adolescente au corps filiforme et aux manières de garçon manqué. Elle se dégagea en ronchonnant et se pencha pour ramasser une brindille sur le sol.
- Ben si hein… plein même…
- … plein ?
- ‘fin j’veux dire, plein d’fois…
Il l’observait, un sourire en coin, la main toujours serrée sur son épaule.
- Ah oui ? … un seul alors, mais plusieurs fois, c’est ça ? .. qui ça ? je le connais forcément… alors qui ?
Elle se redressa et se planta devant lui, jambes légèrement écartées, le regard tout à coup plus dur, une certaine émotion dans la voix.
- J’sais t’nir les s’crets et c’en est un. ‘Fin… c’en était un… pis….
Elle regarda derrière lui et fit mine de voir arriver du monde.
- J’crois qu’ils t’attendent là…. on y va ?
Il détourna la tête un bref instant, plus pour vérifier qu’elle cherchait à se dégager de cette conversation qui la gênait qu’en pensant vraiment y voir du monde, puis prit son avant bras.
- Tu sais… moi aussi je sais tenir les secrets.
- Mmhh….. j’sais bien….
Elle ne bougea pas, boudeuse sous son emprise, mais trop émue pour pouvoir se dégager.
- Et ?
- Ben… d’t’façon… il est mort, alors…. Y’a plus rien à dire….
- … mort…. ?
Elle se dégagea d’un geste et ramassa son sac de cuir qui était resté ouvert à terre.
- Ouais…. …. Et on s’tait promis que…..
Elle essuya une larme qui coulait sur sa joue, puis releva son visage vers lui, tentant de sourire à nouveau.
- J’vais prév’nir Mama Céleste que j’pars avec toi, j’veux pas qu’elle s’inquiète trop.
- Lyly, t’es bien sûre de vouloir venir ? C’est dangereux, tu le sais.
- Ouais !
- Et tu diras rien à personne ?
- J’ai jamais cafté, moi !!
Neal lui ébouriffa les cheveux en souriant.
- C’est vrai. Je dois admettre que pour une fille tu sais tenir ta langue. Tu vaux mieux que certains types de la bande.
Lysange pencha la tête sur le côté, pas certaine que cela fût un compliment. Mais dans la bouche de Neal à son encontre, cela ne pouvait être que ça. Elle rendit le sourire en hochant vigoureusement la tête.
- Tu peux m’dire tous tes secrets, j’dirais jamais rien à personne !
Neal Marvaux éclata d’un rire sonore qui résonna dans les couloirs de la mine.
- Tous mes secrets, rien que ça ?
Il se pencha, légèrement, prit son petit menton dans ses doigts, et lui planta un magnifique sourire en la regardant dans les yeux.
- Genre ?
- Ben.. j’sais pas moi.. tous tes s’crets ! ... ceux qui sont vraiment s’crets quoi …
- Mmhh.. les caches secrètes de la bande ou... des trucs plus personnels ?
Il la regardait, amusé, sachant parfaitement ce qu’elle allait répondre.
- Ben nan…. Les caches, j’sais bien qu’tu m’les diras pas, ça m’servirait pas, pis ca s’rait prendre trop d’risques… Morian il te la dit, j’l’ai vu.
- Mmhh… oui, c’est ce que je me disais … Alors……Tu veux savoir pourquoi toutes les filles sont après moi par exemple ?
- Ben…
Lysange attendait, les yeux brillants, le visage toujours dans les mains de son frère, un grand jeune homme de 6 ans son aîné, penché vers elle dans une attitude tendre et protectrice.
- Bon…. D’abord il y’a le fait que je suis le plus beau gars qu’elles aient jamais vu depuis des années par ici…
Il le disait avec un ton à moitié rieur, ne se prenant apparemment pas au sérieux lui même, mais Lysange, elle, semblait en être convaincue.
- Ben c’vrai que….
Il lui mit une pichenette du doigt sur le nez, éclatant de rire de nouveau.
- Arrêtes, tu réussirais presque à me le faire croire ! Non… c’est parce que je sais leur parler d’elles, que je les regarde vraiment et que je leur dis avec mes yeux plus de choses qu’avec des mots.
- Ah ?
Lysange hochait doucement la tête, buvant ses paroles, écoutait sans trop comprendre et sans s’apercevoir que, justement, c’est ce qu’il était en train de faire, la regarder vraiment, au fond d’elle, captant toute son attention sans craindre de la laisser s’y perdre. Neal esquissa un sourire attendri de la voir ainsi fondre sous son regard. Il se redressa et posa sa main sur son épaule, dans une poigne légèrement serrée.
- Et puis… bien sûr… mais là c’est évident…. Y’a pas mieux que moi pour les embrasser comme elles aiment.
- … ah bon ?
Lysa tressaillit légèrement sous son emprise, le teint rosissant à vue d’œil. Il se pencha vers elle et la regarda de plus près.
- …. Dis … tu vas pas me dire qu’à ton âge t’as pas déjà embrassé un garçon tout de même ? Surtout avec tous ceux qui te tournent autour, même si j’y mets le holà… me dit pas qu’il y en a pas un ou deux qui a pas réussi à t’attirer dans un coin sombre pour….
Il parlait d’un ton plus rude, moitié grondant, moitié rieur, comme s’il se rendait compte, tout à coup, que sa sœur n’était plus la petite adolescente au corps filiforme et aux manières de garçon manqué. Elle se dégagea en ronchonnant et se pencha pour ramasser une brindille sur le sol.
- Ben si hein… plein même…
- … plein ?
- ‘fin j’veux dire, plein d’fois…
Il l’observait, un sourire en coin, la main toujours serrée sur son épaule.
- Ah oui ? … un seul alors, mais plusieurs fois, c’est ça ? .. qui ça ? je le connais forcément… alors qui ?
Elle se redressa et se planta devant lui, jambes légèrement écartées, le regard tout à coup plus dur, une certaine émotion dans la voix.
- J’sais t’nir les s’crets et c’en est un. ‘Fin… c’en était un… pis….
Elle regarda derrière lui et fit mine de voir arriver du monde.
- J’crois qu’ils t’attendent là…. on y va ?
Il détourna la tête un bref instant, plus pour vérifier qu’elle cherchait à se dégager de cette conversation qui la gênait qu’en pensant vraiment y voir du monde, puis prit son avant bras.
- Tu sais… moi aussi je sais tenir les secrets.
- Mmhh….. j’sais bien….
Elle ne bougea pas, boudeuse sous son emprise, mais trop émue pour pouvoir se dégager.
- Et ?
- Ben… d’t’façon… il est mort, alors…. Y’a plus rien à dire….
- … mort…. ?
Elle se dégagea d’un geste et ramassa son sac de cuir qui était resté ouvert à terre.
- Ouais…. …. Et on s’tait promis que…..
Elle essuya une larme qui coulait sur sa joue, puis releva son visage vers lui, tentant de sourire à nouveau.
- J’vais prév’nir Mama Céleste que j’pars avec toi, j’veux pas qu’elle s’inquiète trop.
Lysa- Citoyen
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Lieu de naissance : Hurlevent
Age : 19
Date d'inscription : 26/08/2011
Re: L'école de la vie.
L’air était lourd, probablement le fait de la chaleur estivale de fin de journée, associée à la masse de corps en mouvement. Les hommes du père Marvaux s’activaient en silence, caisses déplacées, sac remplis, torches, cordes et explosifs vérifiés, tout devait être prêt avant qu’il n’arrive et il y avait encore fort à faire.
Flottait aussi un mélange de musc et d’essence poivrée, sueur et alcool bon marché qui circulait de mains en mains. La peur et l’excitation grandissaient, ils le savaient tous, le risque était grand, le danger réel, mais l’objectif précis, il ne faudrait pas faillir cette nuit. Le temps leur était compté, la nuit serait longue, mais tous attendaient le départ avec impatience.
Lysange, assise sur une caisse, s’était faite toute petite, et ne disait rien, se contentant de les observer, un à un, un visage après l’autre. Elle les connaissait tous, c’étaient les hommes de main de son père et tous l’avaient vue grandir, ou avaient grandi en même temps qu’elle pour les plus jeunes. Chacun la tenait pour sienne, d’une façon ou d’une autre, comme une petite mascotte dont ils n’auraient su se passer. Elle était si jeune, si gentille, si simple. Et voilà qu’elle s’était transformée et avait pris formes et rondeurs qui transparaissaient malgré ses manières toujours un peu vives et brutes d’adolescente habituée à évoluer au milieu des hommes. Un rêve de femme à protéger.
De temps en temps, l’un ou l’autre lui faisait signe, qui un sourire enjôleur mais discret et respectueux, qui un froncement de sourcils protecteur et soucieux. Tous savaient que quand le père arriverait, il gueulerait pour qu’elle s’en aille. Mais tous savaient aussi qu’elle resterait et les accompagnerait, que le père ne saurait pas lui refuser de participer, et qu’au fond, il en serait fier de sa Lyly, car elle risquait bien d’être utile.
Le père Marvaux arriva enfin, masse imposante et rude, qui fit le tour de la salle aménagée au fond de la mine, non loin du couloir de sortie côté ouest. Poignées de mains, vérification des outils et des sacs, paroles échangées à voix basse, il arriva finalement devant Lysange qui s’était légèrement recroquevillée sur sa caisse. Son visage se ferma et son ton fut plus rude.
- Lyly… tu es là toi aussi…. qu’est ce que j’ai dit l’autre jour ? Tu vas vite rentrer, je ne veux pas de toi ce soir, trop dangereux.
Elle le regarda en souriant doucement, puis chercha Neal du regard tout en répondant à voix basse.
- Ben… j’sais bien, mais Neal il a dit que p’têt z’auriez b’soin d’moi, t’sais, comme l’aut’fois…
Le père soupira et tourna la tête en quête de son fils cadet qu’il héla en criant presque. Neal accourut et se planta devant son père, sûr de lui.
- J’en veux pas ce soir, je t’avais prévenu Neal, c’est bien trop dangereux pour elle.
- Tu sais comme moi qu’elle est têtue comme une mule, elle me lâche pas depuis ce matin. Et puis, elle peut vraiment nous être utile, elle se faufile partout et sait parfaitement attirer l’attention des gardes loin de nous. C’est pas comme si elle débutait et on a besoin de tous nos atouts pour réussir ce coup là…
Père et fils parlaient d’elle en la regardant, toujours assise sur la caisse avec désinvolture. Elle se releva et regarda son père avec détermination.
- Tu l’dis toi même qu’y a pas mieux qu’moi pour tromper l’enn’mi ! Pis de tout’ façon, j’ai prév’nu Mama Céleste que j’partais avec vous, si j’y r’tourne, elle va faire toute une histoire !
- Mmhh… dis plutôt que tu serais capable de nous suivre en douce.
Lysange esquissa un sourire, hochant vaguement la tête. C’était effectivement ce qu’elle ferait, s’il la renvoyait au village. Elle voulait participer, rien ni personne l’en empêcherait, même si elle devait recevoir une taloche du père, ce qui, elle le savait, ne risquait pas d’arriver.
Le père Marvaux regarda sa fille en soupirant, laissant son regard redécouvrir son visage, le portrait craché de sa mère, toujours la plus belle pour ses yeux de veuf, si présente dans son cœur malgré l’absence, la même, en plus vive, plus libre, plus imprévisible aussi. Mieux valait la garder non loin de lui, ou la laisser suivre Neal comme son ombre, au moins savait-il alors ce qu’il advenait d’elle.
- C’est bon. Tu viens avec nous. Mais tu restes en arrière, sauf contrordre. Pas question de prendre le moindre risque.
Le visage de Lysange s’éclaira. Un hochement de tête et elle attrapa son sac, déjà prêt, droite et le regard déterminé, elle décocha à Neal un large sourire innocent. Neal secoua la tête en riant légèrement et lui ébouriffa les cheveux d’un geste tendre et rapide.
- Tu vas en faire des ravages, toi… Le premier qui ose te faire du mal, même un peu, je te promets que je lui pète la gueule, il aura même pas compris ce qui se passe avant d’être à terre.
Père et fils rirent rapidement de concert tandis que le groupe d’hommes se mettait en route en silence.
Flottait aussi un mélange de musc et d’essence poivrée, sueur et alcool bon marché qui circulait de mains en mains. La peur et l’excitation grandissaient, ils le savaient tous, le risque était grand, le danger réel, mais l’objectif précis, il ne faudrait pas faillir cette nuit. Le temps leur était compté, la nuit serait longue, mais tous attendaient le départ avec impatience.
Lysange, assise sur une caisse, s’était faite toute petite, et ne disait rien, se contentant de les observer, un à un, un visage après l’autre. Elle les connaissait tous, c’étaient les hommes de main de son père et tous l’avaient vue grandir, ou avaient grandi en même temps qu’elle pour les plus jeunes. Chacun la tenait pour sienne, d’une façon ou d’une autre, comme une petite mascotte dont ils n’auraient su se passer. Elle était si jeune, si gentille, si simple. Et voilà qu’elle s’était transformée et avait pris formes et rondeurs qui transparaissaient malgré ses manières toujours un peu vives et brutes d’adolescente habituée à évoluer au milieu des hommes. Un rêve de femme à protéger.
De temps en temps, l’un ou l’autre lui faisait signe, qui un sourire enjôleur mais discret et respectueux, qui un froncement de sourcils protecteur et soucieux. Tous savaient que quand le père arriverait, il gueulerait pour qu’elle s’en aille. Mais tous savaient aussi qu’elle resterait et les accompagnerait, que le père ne saurait pas lui refuser de participer, et qu’au fond, il en serait fier de sa Lyly, car elle risquait bien d’être utile.
Le père Marvaux arriva enfin, masse imposante et rude, qui fit le tour de la salle aménagée au fond de la mine, non loin du couloir de sortie côté ouest. Poignées de mains, vérification des outils et des sacs, paroles échangées à voix basse, il arriva finalement devant Lysange qui s’était légèrement recroquevillée sur sa caisse. Son visage se ferma et son ton fut plus rude.
- Lyly… tu es là toi aussi…. qu’est ce que j’ai dit l’autre jour ? Tu vas vite rentrer, je ne veux pas de toi ce soir, trop dangereux.
Elle le regarda en souriant doucement, puis chercha Neal du regard tout en répondant à voix basse.
- Ben… j’sais bien, mais Neal il a dit que p’têt z’auriez b’soin d’moi, t’sais, comme l’aut’fois…
Le père soupira et tourna la tête en quête de son fils cadet qu’il héla en criant presque. Neal accourut et se planta devant son père, sûr de lui.
- J’en veux pas ce soir, je t’avais prévenu Neal, c’est bien trop dangereux pour elle.
- Tu sais comme moi qu’elle est têtue comme une mule, elle me lâche pas depuis ce matin. Et puis, elle peut vraiment nous être utile, elle se faufile partout et sait parfaitement attirer l’attention des gardes loin de nous. C’est pas comme si elle débutait et on a besoin de tous nos atouts pour réussir ce coup là…
Père et fils parlaient d’elle en la regardant, toujours assise sur la caisse avec désinvolture. Elle se releva et regarda son père avec détermination.
- Tu l’dis toi même qu’y a pas mieux qu’moi pour tromper l’enn’mi ! Pis de tout’ façon, j’ai prév’nu Mama Céleste que j’partais avec vous, si j’y r’tourne, elle va faire toute une histoire !
- Mmhh… dis plutôt que tu serais capable de nous suivre en douce.
Lysange esquissa un sourire, hochant vaguement la tête. C’était effectivement ce qu’elle ferait, s’il la renvoyait au village. Elle voulait participer, rien ni personne l’en empêcherait, même si elle devait recevoir une taloche du père, ce qui, elle le savait, ne risquait pas d’arriver.
Le père Marvaux regarda sa fille en soupirant, laissant son regard redécouvrir son visage, le portrait craché de sa mère, toujours la plus belle pour ses yeux de veuf, si présente dans son cœur malgré l’absence, la même, en plus vive, plus libre, plus imprévisible aussi. Mieux valait la garder non loin de lui, ou la laisser suivre Neal comme son ombre, au moins savait-il alors ce qu’il advenait d’elle.
- C’est bon. Tu viens avec nous. Mais tu restes en arrière, sauf contrordre. Pas question de prendre le moindre risque.
Le visage de Lysange s’éclaira. Un hochement de tête et elle attrapa son sac, déjà prêt, droite et le regard déterminé, elle décocha à Neal un large sourire innocent. Neal secoua la tête en riant légèrement et lui ébouriffa les cheveux d’un geste tendre et rapide.
- Tu vas en faire des ravages, toi… Le premier qui ose te faire du mal, même un peu, je te promets que je lui pète la gueule, il aura même pas compris ce qui se passe avant d’être à terre.
Père et fils rirent rapidement de concert tandis que le groupe d’hommes se mettait en route en silence.
Lysa- Citoyen
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Lieu de naissance : Hurlevent
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Date d'inscription : 26/08/2011
Re: L'école de la vie.
La Tour principale du Fort des Sentinelles se dessinait parfaitement sur le ciel étoilé, visible depuis la ferme des Molsen où le père Marvaux avait fait halte avec ses hommes.
La nuit d‘été était belle, claire et presque trop lumineuse, une petite brise venue de l’ouest, parfumait l’air de notes marines et se glissait parmi les hommes, tous accroupis derrière un bosquet. Les grillons s’étaient remis à chanter, comme si de rien n’était, la troupe avait réussi à se fondre dans la nuit et nul mouvement ne trahissait leur présence.
Tout était prêt, chacun était à sa place, le père Marvaux fit un signe et deux hommes, habillés de noir, Morian, son fils aîné, et un autre plus jeune, se mirent à ramper tels des couleuvres dans les herbes, l’un en direction de la route venant d’Elwynn, l’autre en direction du Fort, tous deux agiles et silencieux.
Derrière le groupe, en retrait, Neal vérifiait le contenu d’un sac à dos, bourré d’explosifs, tandis que Lysange, accroupie à ses côtés, déroulait ce qui ressemblait à une corde mais qui était en fait le long fil d’un détonateur. Ils parlaient à voix très basse, à demi mots et par gestes, inaudibles même pour ceux qui étaient proches.
- Donc, tu as bien compris ?
Lysange hocha la tête, son petit visage d’habitude si souriant tout à coup tendu dans la concentration et l’attention.
- Tu es bien sûre de ton repérage ? passer par là n’est pas le plus facile, c’est bourré de gardes qui patrouillent par là, et ils vont être à cran, vu le chargement qu’ils attendent, tu en es consciente ?
Lysange acquiesca, déterminée, puis voyant la mine inquiète de son frère, esquissa un léger sourire qui se voulait rassurant.
- T’inquiète, je sais c’que j’fais…. Dac ?
- Mmh.. dac, oui, mais je ne suis pas tranquille. Promets de revenir immédiatement sur tes pas si tu sens que quelque chose ne va pas….
- J’te promets.
Neal regarda sa sœur longuement, l’air visiblement inquiet. Quelque chose ne collait pas ce soir, il ne savait pas quoi, mais il le sentait, il ne fallait pas la laisser partir seule. C’était juste une intuition, une petite voix qui lui disait de changer les plans pourtant bien préparés, un pressentiment peut-être, mais si ténu.
- On attend que Morian revienne et ensuite tu te faufiles le long des collines, tu fais gaffe aux Rivpattes qui traînent par là et…
- Neal…. Tu m’l’as répété au moins vingt fois déjà, le plan… j’le connais hein…
Elle se releva, enfila les deux bretelles sur ses frêles épaules et se dandina pour placer au mieux le sac sur son dos.
- J’y vais, c’pas la peine d’attendre trop longtemps, j’suis sûre qu’le chargement est déjà là d’puis un moment, et j’réussirais mieux à m’faufiler pour mettre les explosifs et faire exploser la grange avant qu’les gars du Fort soient trop près.
- Non ! On a dit que…
Trop tard, elle venait de lui administrer une bise sonore sur la joue et se faufilait à genoux parmi les herbes hautes, déjà loin de la troupe qui se préparait à l’assaut. Neal la regarda partir, la main qui était en l’air, tendue pour la rattraper, frappa le sol avec violence plusieurs fois, de rage.
Plus tard, bien plus tard, il ne cesserait de se le reprocher, mais ce soir là, en cette belle soirée de fin d’été, il ne sut pas l’arrêter. Le cœur battant et une boule au creux de l’estomac il la regarda filer, vive comme un feu follet, et pourtant invisible dans la nuit.
Quand elle fut hors de portée de vue, il se redressa à contrecœur et retourna près de son père qui le sonda d’un regard sombre.
- Tu es sûr de ce que tu fais ?
- …… Papa….. est ce que tu crois vraiment que je la laisserais faire si je n’étais pas sûre d’elle…
- Ce n’est pas à ça que je pensais. Elle est fiable. Mais même si ce sont des cons de militaires, ils ne sont pas stupides et ils se méfient, ils doivent être aux aguets et tu le sais aussi bien que moi. Surtout qu’on ne doit pas être seuls sur ce coup là, la prise est trop tentante. Elle risque gros, très gros, trop peut-être, car elle n’est pas consciente du danger.
Neal soupira lourdement, regardant dans l’obscurité opaque s’il la voyait toujours, sans succès. Morian revenait et relatait ce qu’il avait vu, le gros de la troupe des gardes qui accompagnait le chargement depuis Hurlevent se préparait à faire demi tour, campés près de l’embranchement, à mi chemin entre la ferme des Froncebouille et celle des Saldean, et ceux d’ici se préparaient à aller prendre le relais, en route déjà depuis le Fort, le chargement convoité serait sans grosse surveillance dans moins d’un quart d’heure, ensuite il serait pris en charge par les militaires venus du Fort, il fallait agir vite.
Voyant revenir Morian, les hommes s’étaient levés et se préparaient à avancer. Derrière les masques les visages étaient tendus mais l’excitation était palpable, presque jouissive. Etapes suivantes, attendre l’explosion, puis foncer sur le campement, se débarrasser des gardes d’Hurlevent encore présents, récupérer le chargement d’armes pendant que les militaires du Fort seraient occupés sur la ferme des Saelden, l’emmener vers la mine, et se faire oublier quelques temps.
Une formidable explosion illumina toute la zone dans un fracas assourdissant, splendide feu d’artifice annonciateur de succès. Les hommes se regardèrent, hochèrent la tête, certains sourirent même, c’était l’heure. Les sacs furent ramassés, les gestes furent précis, tous bougèrent en silence. Tous, sauf un, qui lui resta tétanisé.
Neal s’était arrêté net, comme pétrifié sur place. Quelques secondes à peine après l’explosion il avait clairement entendu un hurlement strident qui avait retenti en provenance de la ferme. Un « Naaan » que Neal ne connaissait que trop bien.
La nuit d‘été était belle, claire et presque trop lumineuse, une petite brise venue de l’ouest, parfumait l’air de notes marines et se glissait parmi les hommes, tous accroupis derrière un bosquet. Les grillons s’étaient remis à chanter, comme si de rien n’était, la troupe avait réussi à se fondre dans la nuit et nul mouvement ne trahissait leur présence.
Tout était prêt, chacun était à sa place, le père Marvaux fit un signe et deux hommes, habillés de noir, Morian, son fils aîné, et un autre plus jeune, se mirent à ramper tels des couleuvres dans les herbes, l’un en direction de la route venant d’Elwynn, l’autre en direction du Fort, tous deux agiles et silencieux.
Derrière le groupe, en retrait, Neal vérifiait le contenu d’un sac à dos, bourré d’explosifs, tandis que Lysange, accroupie à ses côtés, déroulait ce qui ressemblait à une corde mais qui était en fait le long fil d’un détonateur. Ils parlaient à voix très basse, à demi mots et par gestes, inaudibles même pour ceux qui étaient proches.
- Donc, tu as bien compris ?
Lysange hocha la tête, son petit visage d’habitude si souriant tout à coup tendu dans la concentration et l’attention.
- Tu es bien sûre de ton repérage ? passer par là n’est pas le plus facile, c’est bourré de gardes qui patrouillent par là, et ils vont être à cran, vu le chargement qu’ils attendent, tu en es consciente ?
Lysange acquiesca, déterminée, puis voyant la mine inquiète de son frère, esquissa un léger sourire qui se voulait rassurant.
- T’inquiète, je sais c’que j’fais…. Dac ?
- Mmh.. dac, oui, mais je ne suis pas tranquille. Promets de revenir immédiatement sur tes pas si tu sens que quelque chose ne va pas….
- J’te promets.
Neal regarda sa sœur longuement, l’air visiblement inquiet. Quelque chose ne collait pas ce soir, il ne savait pas quoi, mais il le sentait, il ne fallait pas la laisser partir seule. C’était juste une intuition, une petite voix qui lui disait de changer les plans pourtant bien préparés, un pressentiment peut-être, mais si ténu.
- On attend que Morian revienne et ensuite tu te faufiles le long des collines, tu fais gaffe aux Rivpattes qui traînent par là et…
- Neal…. Tu m’l’as répété au moins vingt fois déjà, le plan… j’le connais hein…
Elle se releva, enfila les deux bretelles sur ses frêles épaules et se dandina pour placer au mieux le sac sur son dos.
- J’y vais, c’pas la peine d’attendre trop longtemps, j’suis sûre qu’le chargement est déjà là d’puis un moment, et j’réussirais mieux à m’faufiler pour mettre les explosifs et faire exploser la grange avant qu’les gars du Fort soient trop près.
- Non ! On a dit que…
Trop tard, elle venait de lui administrer une bise sonore sur la joue et se faufilait à genoux parmi les herbes hautes, déjà loin de la troupe qui se préparait à l’assaut. Neal la regarda partir, la main qui était en l’air, tendue pour la rattraper, frappa le sol avec violence plusieurs fois, de rage.
Plus tard, bien plus tard, il ne cesserait de se le reprocher, mais ce soir là, en cette belle soirée de fin d’été, il ne sut pas l’arrêter. Le cœur battant et une boule au creux de l’estomac il la regarda filer, vive comme un feu follet, et pourtant invisible dans la nuit.
Quand elle fut hors de portée de vue, il se redressa à contrecœur et retourna près de son père qui le sonda d’un regard sombre.
- Tu es sûr de ce que tu fais ?
- …… Papa….. est ce que tu crois vraiment que je la laisserais faire si je n’étais pas sûre d’elle…
- Ce n’est pas à ça que je pensais. Elle est fiable. Mais même si ce sont des cons de militaires, ils ne sont pas stupides et ils se méfient, ils doivent être aux aguets et tu le sais aussi bien que moi. Surtout qu’on ne doit pas être seuls sur ce coup là, la prise est trop tentante. Elle risque gros, très gros, trop peut-être, car elle n’est pas consciente du danger.
Neal soupira lourdement, regardant dans l’obscurité opaque s’il la voyait toujours, sans succès. Morian revenait et relatait ce qu’il avait vu, le gros de la troupe des gardes qui accompagnait le chargement depuis Hurlevent se préparait à faire demi tour, campés près de l’embranchement, à mi chemin entre la ferme des Froncebouille et celle des Saldean, et ceux d’ici se préparaient à aller prendre le relais, en route déjà depuis le Fort, le chargement convoité serait sans grosse surveillance dans moins d’un quart d’heure, ensuite il serait pris en charge par les militaires venus du Fort, il fallait agir vite.
Voyant revenir Morian, les hommes s’étaient levés et se préparaient à avancer. Derrière les masques les visages étaient tendus mais l’excitation était palpable, presque jouissive. Etapes suivantes, attendre l’explosion, puis foncer sur le campement, se débarrasser des gardes d’Hurlevent encore présents, récupérer le chargement d’armes pendant que les militaires du Fort seraient occupés sur la ferme des Saelden, l’emmener vers la mine, et se faire oublier quelques temps.
Une formidable explosion illumina toute la zone dans un fracas assourdissant, splendide feu d’artifice annonciateur de succès. Les hommes se regardèrent, hochèrent la tête, certains sourirent même, c’était l’heure. Les sacs furent ramassés, les gestes furent précis, tous bougèrent en silence. Tous, sauf un, qui lui resta tétanisé.
Neal s’était arrêté net, comme pétrifié sur place. Quelques secondes à peine après l’explosion il avait clairement entendu un hurlement strident qui avait retenti en provenance de la ferme. Un « Naaan » que Neal ne connaissait que trop bien.
Lysa- Citoyen
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Re: L'école de la vie.
Le sang de Neal ne fit qu’un tour une fois passé le choc de l’avoir reconnue. Il regarda les autres, son père, son frère, personne ne semblait avoir entendu, s’était-il trompé ? Ramassant ses dagues et les glissant à sa ceinture il se rendit compte qu’il priait. Peut-être pour la première fois de sa vie avec autant de sincérité, Neal Marvaux priait, promettant d’aller voir le prêtre pour se confesser si tout cela n’était qu’illusion.
Il rattrapa le groupe, vint chuchoter à son père qu’il partait à la ferme des Saelden pour ramener Lysa, par sécurité, puis fonça vers la grange qui brûlait au loin. Sur place, le spectacle valait le coup d’œil. Neal esquissa un sourire triste, songeant qu’en d’autres occasions il aurait apprécié de voir les gardes du Fort courir partout avec des seaux remplis d’eau, tentant d’éteindre le feu qui risquait de gagner sur la ferme.
Mais où était Lysa ? Accroupi dans les herbes, son regard habitué à fouiller les ténèbres passait et repassait au peigne fin l’ensemble de la zone qui, pour le moment, était éclairée comme en plein milieu d’une journée d’été. Il refaisait mentalement le plan dessiné avec elle, l’endroit où elle avait posé les explosifs.... elle n’avait pas failli, la grange ne serait bientôt plus que cendres… son cœur se serra de nouveau, il fallait la retrouver, et vite.
Il avança encore et vint se faufiler là où elle devait se poster pour allumer la mèche, il y avait bien des traces de pas, l’herbe était foulée, elle s’était assise, ou accroupie, et avait correctement rangé le sac car il ne restait rien, comme on le lui avait appris. Nul indice pour la retrouver, un nouveau sourire un peu triste, elle avait suivi le plan à la lettre et était bien digne d’être des leurs.
Il se releva légèrement pour observer les alentours, il aurait dû la croiser en venant la chercher, elle avait ordre de revenir vers eux dès son sac ramassé. Pourtant elle n’était pas non plus près de la grange, et les gardes ne semblaient pas l’avoir remarquée, bien trop occupés à tenter d’éteindre le feu.
Il resta un moment à observer le feu, les gardes, la grange, aux aguets du moindre bruit. Le bois crépitait ardemment, les gardes hurlaient des ordres, les fermiers enjoignaient leurs bêtes de les suivre plus loin, les femmes et les enfants de la ferme s’étaient massés plus loin, des badauds commençaient à arriver, pour aider ou commenter. Nulle trace de sa sœur, il devait rejoindre les autres et finir la mission.
Le cœur lourd, il se fondit de nouveau dans la nuit et s’engagea dans les herbes hautes pour retrouver son père et la troupe d’hommes masqués. Déjà il entendait cris et bruits de lames, le combat faisait rage à l’embranchement, il pressa le pas.
Il rattrapa le groupe, vint chuchoter à son père qu’il partait à la ferme des Saelden pour ramener Lysa, par sécurité, puis fonça vers la grange qui brûlait au loin. Sur place, le spectacle valait le coup d’œil. Neal esquissa un sourire triste, songeant qu’en d’autres occasions il aurait apprécié de voir les gardes du Fort courir partout avec des seaux remplis d’eau, tentant d’éteindre le feu qui risquait de gagner sur la ferme.
Mais où était Lysa ? Accroupi dans les herbes, son regard habitué à fouiller les ténèbres passait et repassait au peigne fin l’ensemble de la zone qui, pour le moment, était éclairée comme en plein milieu d’une journée d’été. Il refaisait mentalement le plan dessiné avec elle, l’endroit où elle avait posé les explosifs.... elle n’avait pas failli, la grange ne serait bientôt plus que cendres… son cœur se serra de nouveau, il fallait la retrouver, et vite.
Il avança encore et vint se faufiler là où elle devait se poster pour allumer la mèche, il y avait bien des traces de pas, l’herbe était foulée, elle s’était assise, ou accroupie, et avait correctement rangé le sac car il ne restait rien, comme on le lui avait appris. Nul indice pour la retrouver, un nouveau sourire un peu triste, elle avait suivi le plan à la lettre et était bien digne d’être des leurs.
Il se releva légèrement pour observer les alentours, il aurait dû la croiser en venant la chercher, elle avait ordre de revenir vers eux dès son sac ramassé. Pourtant elle n’était pas non plus près de la grange, et les gardes ne semblaient pas l’avoir remarquée, bien trop occupés à tenter d’éteindre le feu.
Il resta un moment à observer le feu, les gardes, la grange, aux aguets du moindre bruit. Le bois crépitait ardemment, les gardes hurlaient des ordres, les fermiers enjoignaient leurs bêtes de les suivre plus loin, les femmes et les enfants de la ferme s’étaient massés plus loin, des badauds commençaient à arriver, pour aider ou commenter. Nulle trace de sa sœur, il devait rejoindre les autres et finir la mission.
Le cœur lourd, il se fondit de nouveau dans la nuit et s’engagea dans les herbes hautes pour retrouver son père et la troupe d’hommes masqués. Déjà il entendait cris et bruits de lames, le combat faisait rage à l’embranchement, il pressa le pas.
Lysa- Citoyen
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Re: L'école de la vie.
N’eut été la situation d’angoisse intime dans laquelle il se trouvait, Neal aurait trouvé la scène presque comique. Les gardes étaient bien à terre, égorgés ou assommés, selon leur détermination à vouloir plutôt défendre leur vie que leur Roi et son chargement d’armes, mais les combats continuaient, entre hommes masqués, apparemment identiques, tous de noir vêtus, si ce n’était leurs masques, rouges pour ceux de Marvaux, violet sombre pour les autres. Le père Marvaux avait donc eu raison de se méfier, le chargement avait attiré d’autres bandes et en particulier celle des Nervi qui traînaient dans le coin. Une bande adverse avec qui ils avaient déjà eu maille à partie.
Par contre, nulle trace du chargement, les carrioles n’étaient plus là, et des traces de roue dans la terre séchée indiquaient qu’il avait pris la direction de l’ouest, vers la côte. Neal estima rapidement la situation, sortit ses deux dagues et plongea sur un des hommes de la bande adverse qui, faisant corps avec deux autres Nervi, s’en prenait à Malouin, un de ses frères d’armes.
Une fois la situation clarifiée, ceux de la bande adverse s’étant éparpillés dans la nuit, Neal chercha son père et son frère, questionnant les uns et les autres. Ils n’étaient plus là depuis un moment, et avaient poursuivi, ou embarqué selon les dires, le chargement. Nulle trace de Lysange qui n’avait apparemment pas réapparu. Mais il était possible qu’elle soit rentrée directement, suggéraient ceux qui voulaient le rassurer.
Neal commanda aux hommes de suivre le plan, comme il avait été prévu, et tous se mirent à suivre les traces du chargement, le but principal de leur mission et la seule issue possible à la confusion qui régnait dans la nuit. Il allait filer chez Mama, par acquis de conscience, et les retrouverait plus tard.
Les hommes marchèrent longtemps sur la route et se perdirent plusieurs fois. Le temps était sec depuis plusieurs jours et la terre des chemins ne laissait que très peu de marques, celles du chargement d’armes se mélangeant à celles d’autres chargements plus anciens.
Enfin il arrivèrent en vue d’une ferme, non loin de celle bien connue des Alexton et retrouvèrent le père Marvaux et quelques hommes qui faisaient le guet, cachés dans de hautes herbes. Une activité anormale semblait y régner, et tout indiquait que là se trouvait ce qu’ils considéraient tous comme leur bien, mais le soleil était déjà haut et le père Marvaux comptait attendre la fin de journée.
Il demanda où était Neal, s’inquiéta de ce qu’il entendit sur Lysa mais décida d’attendre et de se préparer pour une attaque à la nuit tombée. On laissa deux hommes en sentinelle et un petit campement fut organisé plus loin, histoire d’attendre sans attirer l’attention.
Lorsque Neal réapparut au campement, seul, deux heures plus tard, Marvaux fit signe à son fils de venir près de lui et lui demanda avec rudesse ce qu’il avait fait de Lysange, et s’il était certain qu’elle n’allait pas essayer de les rejoindre en douce, persuadé que Neal l’avait laissée aux mains de Céleste. Apprendre qu’elle avait disparu depuis l’explosion donna l’air de l’assommer quelques secondes, puis il se mit à rugir violemment, sans prendre garde au reste.
Les hommes s’approchèrent tous pour savoir de quoi il retournait, chacun laissant en plan ce à quoi il s’activait. L’entendre ainsi rugir ne présageait rien de bon, il valait mieux se préparer pour l’action. Atterrés par la nouvelle, tous regardaient Neal et son père, essayant pour certains d’avancer d’autres hypothèses, une fuite vers la mine, une prise par les gardes, une cachette inconnue, mais sans oser le dire bien fort, conscients qu’il s’agissait là, de toute évidence, d’un coup du sort contre les Marvaux.
Morian ne bougeait pas et regardait Neal avec tristesse. Il hésita de longues minutes, rongeant son frein, puis cassa le silence d’un long soupir avant de parler lentement, animé d’une colère sourde, lourde de sous entendus. Combien de fois lui avait-il dit de ne pas la laisser trainer avec lui, combien de fois avait-il dû passer pour un emmerdeur en la renvoyant voir Mama, qu’attendait-il qu’il arrivât pour qu’enfin il se décide à voir les risques qu’il lui faisait prendre, quand cesserait-il de n’en faire qu’à sa tête et verrait-il les risques qu’il faisait prendre à tous en l’acceptant avec eux !!!!
Neal encaissa, muet, attendant que son père réagisse, lui qui savait mieux que tous pourquoi il valait mieux qu’elle soit là plutôt qu’ailleurs. Puis, voyant que tous le regardaient comme un coupable, il explosa de rage. Et qui avait eu la bonne idée de la laisser aller sans surveillance des années durant plutôt que de s’en occuper ! Qui l’avait laissée prendre un frère en lieu et place d’une mère ! Qui l’avait encouragée même à se trouver des amis au village sans prendre la peine de vérifier d’où ils venaient ! Qui l’avait laissée filer des journées entières du côté des Nervi ! Qui, oui qui !!!
Le père Marvaux s’affaissa sur lui même, effondré tant moralement que physiquement. «Neal….. je ne suis pas responsable de la mort de ta mère, je te l’ai dit mille fois….. Pour Lyly, j’ai fait ce que j’ai pu, j’ai essayé de l’éduquer au mieux sans tout remettre en question, parce que j’avais des responsabilités, et j’ai laissé filer parfois, c’est vrai, par facilité. Mais c’étaient des gosses, Neal, tu le sais comme nous… on ne peut tout de même pas empêcher des gosses de jouer ensemble sous prétexte que leurs parents se détestent et se battent ».
Morian s’était levé et rangeait le campement, donnant des ordres muets pour un départ imminent. Les hommes s’étaient écartés du père et du cadet, les laissant se parler, se raconter ce genre de secrets d’hommes qu’on n’ose s’avouer seul, la douleur créée par l’absence d’une femme, épouse de l’un, mère de l’autre, la lâcheté du père qui se rend aveugle et sourd aux frasques d’une petite fille pour ne pas avoir à la gronder, le désir d’un frère de la sur protéger pour, quelque part, la faire sienne un peu plus.... pour les Marvaux, père et fils, Lysa était devenue à la mort de sa mère, l’enjeu de tous leurs désirs et leurs peurs d’hommes face aux femmes, et cela, sans qu’ils s’en soient rendus compte… jusqu’à ce soir maudit.
Une heure plus tard, le campement était défait, tout avait disparu, plus de traces de leur passage, ils se mirent en route en silence, déterminés, rage et violence au ventre.
Par contre, nulle trace du chargement, les carrioles n’étaient plus là, et des traces de roue dans la terre séchée indiquaient qu’il avait pris la direction de l’ouest, vers la côte. Neal estima rapidement la situation, sortit ses deux dagues et plongea sur un des hommes de la bande adverse qui, faisant corps avec deux autres Nervi, s’en prenait à Malouin, un de ses frères d’armes.
Une fois la situation clarifiée, ceux de la bande adverse s’étant éparpillés dans la nuit, Neal chercha son père et son frère, questionnant les uns et les autres. Ils n’étaient plus là depuis un moment, et avaient poursuivi, ou embarqué selon les dires, le chargement. Nulle trace de Lysange qui n’avait apparemment pas réapparu. Mais il était possible qu’elle soit rentrée directement, suggéraient ceux qui voulaient le rassurer.
Neal commanda aux hommes de suivre le plan, comme il avait été prévu, et tous se mirent à suivre les traces du chargement, le but principal de leur mission et la seule issue possible à la confusion qui régnait dans la nuit. Il allait filer chez Mama, par acquis de conscience, et les retrouverait plus tard.
Les hommes marchèrent longtemps sur la route et se perdirent plusieurs fois. Le temps était sec depuis plusieurs jours et la terre des chemins ne laissait que très peu de marques, celles du chargement d’armes se mélangeant à celles d’autres chargements plus anciens.
Enfin il arrivèrent en vue d’une ferme, non loin de celle bien connue des Alexton et retrouvèrent le père Marvaux et quelques hommes qui faisaient le guet, cachés dans de hautes herbes. Une activité anormale semblait y régner, et tout indiquait que là se trouvait ce qu’ils considéraient tous comme leur bien, mais le soleil était déjà haut et le père Marvaux comptait attendre la fin de journée.
Il demanda où était Neal, s’inquiéta de ce qu’il entendit sur Lysa mais décida d’attendre et de se préparer pour une attaque à la nuit tombée. On laissa deux hommes en sentinelle et un petit campement fut organisé plus loin, histoire d’attendre sans attirer l’attention.
Lorsque Neal réapparut au campement, seul, deux heures plus tard, Marvaux fit signe à son fils de venir près de lui et lui demanda avec rudesse ce qu’il avait fait de Lysange, et s’il était certain qu’elle n’allait pas essayer de les rejoindre en douce, persuadé que Neal l’avait laissée aux mains de Céleste. Apprendre qu’elle avait disparu depuis l’explosion donna l’air de l’assommer quelques secondes, puis il se mit à rugir violemment, sans prendre garde au reste.
Les hommes s’approchèrent tous pour savoir de quoi il retournait, chacun laissant en plan ce à quoi il s’activait. L’entendre ainsi rugir ne présageait rien de bon, il valait mieux se préparer pour l’action. Atterrés par la nouvelle, tous regardaient Neal et son père, essayant pour certains d’avancer d’autres hypothèses, une fuite vers la mine, une prise par les gardes, une cachette inconnue, mais sans oser le dire bien fort, conscients qu’il s’agissait là, de toute évidence, d’un coup du sort contre les Marvaux.
Morian ne bougeait pas et regardait Neal avec tristesse. Il hésita de longues minutes, rongeant son frein, puis cassa le silence d’un long soupir avant de parler lentement, animé d’une colère sourde, lourde de sous entendus. Combien de fois lui avait-il dit de ne pas la laisser trainer avec lui, combien de fois avait-il dû passer pour un emmerdeur en la renvoyant voir Mama, qu’attendait-il qu’il arrivât pour qu’enfin il se décide à voir les risques qu’il lui faisait prendre, quand cesserait-il de n’en faire qu’à sa tête et verrait-il les risques qu’il faisait prendre à tous en l’acceptant avec eux !!!!
Neal encaissa, muet, attendant que son père réagisse, lui qui savait mieux que tous pourquoi il valait mieux qu’elle soit là plutôt qu’ailleurs. Puis, voyant que tous le regardaient comme un coupable, il explosa de rage. Et qui avait eu la bonne idée de la laisser aller sans surveillance des années durant plutôt que de s’en occuper ! Qui l’avait laissée prendre un frère en lieu et place d’une mère ! Qui l’avait encouragée même à se trouver des amis au village sans prendre la peine de vérifier d’où ils venaient ! Qui l’avait laissée filer des journées entières du côté des Nervi ! Qui, oui qui !!!
Le père Marvaux s’affaissa sur lui même, effondré tant moralement que physiquement. «Neal….. je ne suis pas responsable de la mort de ta mère, je te l’ai dit mille fois….. Pour Lyly, j’ai fait ce que j’ai pu, j’ai essayé de l’éduquer au mieux sans tout remettre en question, parce que j’avais des responsabilités, et j’ai laissé filer parfois, c’est vrai, par facilité. Mais c’étaient des gosses, Neal, tu le sais comme nous… on ne peut tout de même pas empêcher des gosses de jouer ensemble sous prétexte que leurs parents se détestent et se battent ».
Morian s’était levé et rangeait le campement, donnant des ordres muets pour un départ imminent. Les hommes s’étaient écartés du père et du cadet, les laissant se parler, se raconter ce genre de secrets d’hommes qu’on n’ose s’avouer seul, la douleur créée par l’absence d’une femme, épouse de l’un, mère de l’autre, la lâcheté du père qui se rend aveugle et sourd aux frasques d’une petite fille pour ne pas avoir à la gronder, le désir d’un frère de la sur protéger pour, quelque part, la faire sienne un peu plus.... pour les Marvaux, père et fils, Lysa était devenue à la mort de sa mère, l’enjeu de tous leurs désirs et leurs peurs d’hommes face aux femmes, et cela, sans qu’ils s’en soient rendus compte… jusqu’à ce soir maudit.
Une heure plus tard, le campement était défait, tout avait disparu, plus de traces de leur passage, ils se mirent en route en silence, déterminés, rage et violence au ventre.
Lysa- Citoyen
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Date d'inscription : 26/08/2011
Re: L'école de la vie.
L’assaut fut rapide et sans compassion aucune. Tous avaient compris que Lysa devait être là, quelque part dans une pièce de cette ferme qui servait d’abri à la bande de Nervis et tous étaient déterminés à la récupérer vite, sans chercher à négocier, ce qui devait être l’intention des hommes de Matthias, sinon, pourquoi l’avoir kidnappée ?
Car il s’agissait bien de lui, Matthias Vorlinger, un homme de la région, passé du statut de chef d’une bande adverse, à celui d’ennemi juré des Marvaux, et ce depuis un an, apparemment sans raison.
En se battant contre les hommes de Matthias, Neal essayait de se souvenir de ce que Lysange lui avait dit, sur cet amoureux mort, sur le changement d’attitude de Matthias, une année plus tôt. Peu à peu, les coups de dague l’aidant presque à clarifier ses idées, l’évidence se fit. Cet amoureux secret dont elle parlait, c’était Eliot, le jeune frère de Matthias, qui, s’il était mort, était peut-être le lien pour comprendre la raison de l’emprisonnement de Lyly dans cette ferme.
Lorsque Neal entra enfin à la suite de son père dans la ferme transformée en planque, il se précipita à l’étage, cherchant sa sœur, l’appelant, tandis que les autres se battaient avec Matthias et les hommes restés à l’intérieur. Ne la trouvant pas à l’étage il redescendit en trombe et attrapa le col de Matthias, l’étranglant à moitié et l’invectivant. Où était-elle, car elle était forcément là ! Qu’est ce que ce malade en avait fait ? Il paierait de sa vie la moindre petite blessure !
Matthias montra une porte, fermée, avant de tomber assommé sur le sol de la cuisine. Neal s’y précipita, manquant glisser dans l’escalier en bois qui s’enfonçait sous la maison, dans une pièce sombre mais sèche, aménagée dans la roche. La cave, ils l’avaient mise dans la cave… Neal hurla le nom de sa soeur avant d’être projeté à terre par un homme qui déboulait du fond, le poussant violemment contre le mur et s’enfuyant avant d’être probablement intercepté par les hommes de Marvaux.
Un gémissement venu du fond de la cave électrisa Neal qui se releva d’un coup de reins et se précipita vers sa sœur, devant laquelle il s’arrêta, effaré, avant de se jeter à terre, à genoux pour la prendre dans ses bras. Elle gisait nue, recroquevillée à terre contre le mur, le visage légèrement marqué, des claques trop fortes sans doute, et de toute évidence inconsciente, ou tout du moins trop sonnée pour émettre autre chose que des gémissements plaintifs.
Il se pencha vers elle et la releva, avec délicatesse, cherchant du regard ses vêtements, éparpillés sur le sol humide de la cave. En ramassant la chemise il vit que les caisses d’armes étaient là mais ne laissa pas l’information remonter jusqu’au cerveau. Il fallait la sortir de là, la soigner, la ramener à la maison, la protéger…. mais d’abord la rhabiller et l’emmener, vite avant que l’envie ne le prenne de tuer tout ceux qui se présenteraient devant lui.
Tout en vérifiant qu’elle n’était pas blessée, il passa chemise et pantalon, essayant de deviner si l’homme avait obtenu d’elle ce qu’il avait espéré, passant la main avec pudeur sur ses cuisses, ses fesses, essayant de voir du bout des doigts si elle avait été souillée.
Lorsqu’il ressortit de la cave, Lysange dans ses bras, Neal avait le visage fermé, des traces de terre sur les joues et le regard vide. Lorsqu’il passa devant Matthias, encore à terre, il lui balança un coup de botte dans le visage, murmura un « T’inquiètes, je reviens » puis sortit en silence devant les hommes de son père, Lysange doucement ballotée dans ses bras, inconsciente.
Car il s’agissait bien de lui, Matthias Vorlinger, un homme de la région, passé du statut de chef d’une bande adverse, à celui d’ennemi juré des Marvaux, et ce depuis un an, apparemment sans raison.
En se battant contre les hommes de Matthias, Neal essayait de se souvenir de ce que Lysange lui avait dit, sur cet amoureux mort, sur le changement d’attitude de Matthias, une année plus tôt. Peu à peu, les coups de dague l’aidant presque à clarifier ses idées, l’évidence se fit. Cet amoureux secret dont elle parlait, c’était Eliot, le jeune frère de Matthias, qui, s’il était mort, était peut-être le lien pour comprendre la raison de l’emprisonnement de Lyly dans cette ferme.
Lorsque Neal entra enfin à la suite de son père dans la ferme transformée en planque, il se précipita à l’étage, cherchant sa sœur, l’appelant, tandis que les autres se battaient avec Matthias et les hommes restés à l’intérieur. Ne la trouvant pas à l’étage il redescendit en trombe et attrapa le col de Matthias, l’étranglant à moitié et l’invectivant. Où était-elle, car elle était forcément là ! Qu’est ce que ce malade en avait fait ? Il paierait de sa vie la moindre petite blessure !
Matthias montra une porte, fermée, avant de tomber assommé sur le sol de la cuisine. Neal s’y précipita, manquant glisser dans l’escalier en bois qui s’enfonçait sous la maison, dans une pièce sombre mais sèche, aménagée dans la roche. La cave, ils l’avaient mise dans la cave… Neal hurla le nom de sa soeur avant d’être projeté à terre par un homme qui déboulait du fond, le poussant violemment contre le mur et s’enfuyant avant d’être probablement intercepté par les hommes de Marvaux.
Un gémissement venu du fond de la cave électrisa Neal qui se releva d’un coup de reins et se précipita vers sa sœur, devant laquelle il s’arrêta, effaré, avant de se jeter à terre, à genoux pour la prendre dans ses bras. Elle gisait nue, recroquevillée à terre contre le mur, le visage légèrement marqué, des claques trop fortes sans doute, et de toute évidence inconsciente, ou tout du moins trop sonnée pour émettre autre chose que des gémissements plaintifs.
Il se pencha vers elle et la releva, avec délicatesse, cherchant du regard ses vêtements, éparpillés sur le sol humide de la cave. En ramassant la chemise il vit que les caisses d’armes étaient là mais ne laissa pas l’information remonter jusqu’au cerveau. Il fallait la sortir de là, la soigner, la ramener à la maison, la protéger…. mais d’abord la rhabiller et l’emmener, vite avant que l’envie ne le prenne de tuer tout ceux qui se présenteraient devant lui.
Tout en vérifiant qu’elle n’était pas blessée, il passa chemise et pantalon, essayant de deviner si l’homme avait obtenu d’elle ce qu’il avait espéré, passant la main avec pudeur sur ses cuisses, ses fesses, essayant de voir du bout des doigts si elle avait été souillée.
Lorsqu’il ressortit de la cave, Lysange dans ses bras, Neal avait le visage fermé, des traces de terre sur les joues et le regard vide. Lorsqu’il passa devant Matthias, encore à terre, il lui balança un coup de botte dans le visage, murmura un « T’inquiètes, je reviens » puis sortit en silence devant les hommes de son père, Lysange doucement ballotée dans ses bras, inconsciente.
Lysa- Citoyen
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Re: L'école de la vie.
Depuis combien de temps était-elle là, allongée dans le lit de son enfance, en chemise de nuit de coton trempée de sueur, fiévreuse, nauséeuse, et pourtant sans réelle blessure sinon des contusions au visage, probables traces de gifles ayant dérivé en coups de poings, et une douleur sourde au bas ventre qu’elle ne comprenait pas … en ouvrant les yeux sur le visage de sa cousine, Lysange n’en avait aucune idée mais fut heureuse de reconnaître celle avec qui elle aimait à parler.
Elle humecta ses lèvres, sèches de fièvre et l’interpella faiblement.
- .. .. ben… qu’est c’que tu fais là ?
La jeune femme lui caressa la joue avec douceur, s’essayant à sourire, ce qui n’avait pas l’air très facile.
- Neal m’a prévenue, je suis venue tout de suite. Comment te sens tu ?
Lysange essaya de se relever, voulant s’asseoir, mais n’y réussit pas, et s’affaissa dans le lit en gémissant.
- Ben… c’pas la joie… Neal t’a prév’nue ? mais de quoi ? il s’est passé quoi ? j’suis blessée ? y’a eu quoi ?
Elle s’énervait et commençait à comprendre qu’elle n’était pas dans son état normal, que « quelque chose » avait dû se passer, mais sans réussir à mettre ses idées au clair. La jeune cousine l’aida à s’asseoir, replaçant un oreiller dans son dos, puis toujours avec douceur, essuya son visage d’un linge humide.
- Reste calme, tu es là depuis trois jours et je suis bien contente de te voir réveillée. Tu n’es pas blessée, juste… choquée. Tu ne te souviens de rien ?
La jeune femme servit un verre d’eau et l’aida à boire, sondant son regard, tentée de parler mais ne voulant pas la brusquer.
- Ben… j’devrais m’souv’nir de quoi ? … je…
L’explosion lui revint tout d’abord en mémoire. Impressionnante, superbe, parfaite, un vrai travail de pro, elle en avait été très fière, sur le coup.
Puis le choc d’être prise dans des bras malveillants et assommée après s’être débattue et avoir hurlé « nan » avec toute la rage dont elle était capable.
Ensuite cette cave où on l’avait posée sur une chaise, assise face à Matthias qui l’accusait, encore, d’avoir été la cause de la mort de son frère et se tenait difficilement de ne pas la frapper.
Puis Matthias qui remontait vers la cuisine, et la « confiait » à l’un de ses hommes qui lui avait dit qu’il « l’aimait » alors qu’elle l’avait juste aperçu du temps où elle traînait avec Eliott, puis lui avait demandé d’être « gentille », répétant qu’il ne lui « ferait pas de mal », le fait qu’elle avait ri ce qui avait eu l’air de le mettre hors de lui, ensuite la première gifle qu’il l’avait projetée à terre, puis… plus rien, le trou noir.
Choquée, Lysange se mit à trembler et tourna la tête sur l’oreiller pour pleurer, incapable de voir derrière ce trou noir, mais pressentant déjà que là se trouvait la source de nombreux tourments à venir…
Elle humecta ses lèvres, sèches de fièvre et l’interpella faiblement.
- .. .. ben… qu’est c’que tu fais là ?
La jeune femme lui caressa la joue avec douceur, s’essayant à sourire, ce qui n’avait pas l’air très facile.
- Neal m’a prévenue, je suis venue tout de suite. Comment te sens tu ?
Lysange essaya de se relever, voulant s’asseoir, mais n’y réussit pas, et s’affaissa dans le lit en gémissant.
- Ben… c’pas la joie… Neal t’a prév’nue ? mais de quoi ? il s’est passé quoi ? j’suis blessée ? y’a eu quoi ?
Elle s’énervait et commençait à comprendre qu’elle n’était pas dans son état normal, que « quelque chose » avait dû se passer, mais sans réussir à mettre ses idées au clair. La jeune cousine l’aida à s’asseoir, replaçant un oreiller dans son dos, puis toujours avec douceur, essuya son visage d’un linge humide.
- Reste calme, tu es là depuis trois jours et je suis bien contente de te voir réveillée. Tu n’es pas blessée, juste… choquée. Tu ne te souviens de rien ?
La jeune femme servit un verre d’eau et l’aida à boire, sondant son regard, tentée de parler mais ne voulant pas la brusquer.
- Ben… j’devrais m’souv’nir de quoi ? … je…
L’explosion lui revint tout d’abord en mémoire. Impressionnante, superbe, parfaite, un vrai travail de pro, elle en avait été très fière, sur le coup.
Puis le choc d’être prise dans des bras malveillants et assommée après s’être débattue et avoir hurlé « nan » avec toute la rage dont elle était capable.
Ensuite cette cave où on l’avait posée sur une chaise, assise face à Matthias qui l’accusait, encore, d’avoir été la cause de la mort de son frère et se tenait difficilement de ne pas la frapper.
Puis Matthias qui remontait vers la cuisine, et la « confiait » à l’un de ses hommes qui lui avait dit qu’il « l’aimait » alors qu’elle l’avait juste aperçu du temps où elle traînait avec Eliott, puis lui avait demandé d’être « gentille », répétant qu’il ne lui « ferait pas de mal », le fait qu’elle avait ri ce qui avait eu l’air de le mettre hors de lui, ensuite la première gifle qu’il l’avait projetée à terre, puis… plus rien, le trou noir.
Choquée, Lysange se mit à trembler et tourna la tête sur l’oreiller pour pleurer, incapable de voir derrière ce trou noir, mais pressentant déjà que là se trouvait la source de nombreux tourments à venir…
Lysa- Citoyen
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