Pour Pimp Nightwalker

Salut Pimp...je sais pas vraiment comment marche ce truc ni ce que je suis vraiment sensé écrire...J'imagine que j'aurais put écrire le blabla habituel "Tu étais le meilleurs" "Les meilleurs nous quittent toujours en premier"...A vrai dire c'est a peine si je te connaissais; aussi, même dans la mort, je préfère te présenter mon respect en restant honnête.

Pourtant ils en disent beaucoup de bien de toi...J'imagine que tu devais être une très bonne recrue. Les autres ne tarissent pas d'éloge a vrai dire, concernant tes prouesses et ton ultime sacrifice. J'en ai vu des hommes sur le front, et pas que des mauvais. Mais très peu sont prêts a se sacrifier pour des êtres dont ils connaissent a peine le nom. J'imagine que c'est cela qui te rendait spécial. Tu devais être fait de ce bois dont un fait des frégates, des robustes vaisseaux qui bravent les tempêtes. J'imagine que toi aussi, tu devais être fait pour affronter le monde de plein fouet et protéger les autre de ton corps.

Je suppose que tu ne sais pas non plus qui je suis; je vais t'épargner les présentations, ça m'a toujours barbé...Comme toi autrefois, je suis garde dans le coin. Garde, militaire, j'ai bouffé que ça dans ma vie...J'en ai vu passer des galons et des soldats, comme des brancards et des sacrements.

Si ça peut te rassurer, tu aura pas manqué grand chose dans la vie; au final, la routine s'instaure chez tout le monde. Puis la vieillesse vient nous cueillir, nous gâter les dents et blanchir nos cheveux. C'est pas facile non plus de survivre; on en tire peu de chose si ce n'est que des remords et la honte. Je sais de quoi je parle...j'ai bien vu les dessous de la guerre, l'odieuse arrière boutique qui vient pourrir sa belle façade. On le dit peu, mais la guerre, la vie de militaire, ça n'a pas toujours quelque chose d'honorable. On se regarde dans le miroir le soir en se disant qu'on a fait quelque chose de bien....Puis le lendemain, alors qu'on a pendu un malheureux qui insultait les lois, on ose a peine regarder son reflet.

Tu sais gamin cette vie est pas bien belle par moment... Je vais pas te mentir, il y a toujours des petits plaisir...Un bon verre de vin avec un ami, la sensation de tenir au front au côté d'un frère, s'abandonner a la chaleur du corps de l'être aimé...que sais-je...? Mais la vie a toujours d'autre chose pour nous pourrir; l'argent, la corruption, la perversion, le meurtre...J'en passe et des meilleurs.

Mais toi gamin; toi qui était lié a ce destin funeste qui nous lie tous - le drame que cette condition humaine - toi tu t'es libéré du cycle...Non, tu ne vivra pas de "vieux jours paisibles", non tu ne pourra plus goûter aux bonheur et plaisirs terrestre. Mais tu es partis comme un météore; tu t'es sacrifié pour ce en quoi tu croyais, et je pense que si tu avais été ma recrue, j'aurais été fier. Peu sont les hommes a se dévouer coeur et âme a une cause...et il n'y a sans doute rien de plus beau que de mourir pour celle ci, d'y lier notre âme, notre existence...

Oui gamin...Je te connaissais pas, et pourtant, aujourd'hui, alors que je regarde ce petit cahier où chacun vient mettre ses mots doux, ce petit cahier ouvert devant ta dépouille mortelle, ce rempart brisé qui aura servit jusqu'au bout, je me dit que j'aurais aimé te connaître. J'ai beau être encore jeune, je peux déjà sentir le poid des années qui arrive a toute allure vers moi, ressentir son souffle chaud sur ma nuque...J'ai survécu a tant de guerres, tant de combat gamin...Certain en seraient fier; je n'en tire que de la honte...Mais quand je vois ce petit livre ...Je me dit qu'après tout c'est grâce a des gens comme toi, ceux qui défendent sans relâche les faibles, les démunis et les innocents, ceux qui plonge devant la lame sans hésiter, que les autre peuvent continuer a vivre leur vie...Et que c'est en mémoire de ce sacrifice que l'on doit s'appliquer a en profiter le plus possible.

Ouai gamin...je te connaissais pas, et pourtant aujourd'hui j'ai l'impression que tu a sut résoudre plus de choses en moi que tout ceux qui m'entoure depuis des années...Je te connaissais pas et pourtant je peux te dire ça...je ne t'oublierai pas non plus; tu ne sera pas une de ces reliques précieuse aux reflets ternies et drapées de toiles d'araignées. Tu restera dans mon coeur, et chaque jour tu sera une raison de plus d'aller de l'avant.

Tu n'étais ni mon apprentis, ni mon écuyer, ni même mon fils. Je connaissais ton nom, ton grade, et ce que les gens disaient et disent encore de toi. Je ne suis pas homme a juger ce que je ne connais pas...Mais ce soir gamin, je veux te dire ce petit quelque chose, ce petit rien qui spontanément me viens aux lèvres...

Je suis fier de toi.