Seconde arcane : Chute et apogée
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Seconde arcane : Chute et apogée
Un an après l'incendie de Daroweek
Elle était de ces beautés rares, morte avant d’éclore, de celles qui se parent du parfum des interdits, vivant chaque jour en espérant passer la nuit. Celle qu’elle était quand le soleil régnait dans les cieux, personne ne le savait, et à dire vrai, même elle n’en trouvait que bien peu d’importance. Car quand tombait la nuit étouffante sur les faubourgs d’Andhoral, le naturel cédait place à une monde de faux semblants, d’espérances éphémère pour la poignée de soudars, matelots, et commerçants qui venaient dépenser les quelques piécettes gagnées à la sueur de leur front pour quelques douces Compagnie.
Et en ces temps bien sombres, ou jamais les taxes n’eurent été si élevé, le pauvre peuple de Lordaeron portant sur son dos la charge des camps, fardeau que leur avait laissé Gilnéas la traitresse, accablant les petites gens déjà tant éreintés par les guerres successives et les conflits internes.
Mais cette si belle, cette créature aux charmes irréels, de ses baisers orphelins et de ces regards au gout fragile et délicieux ; cette si douce était bien loin des tracas de cette terre qui l’avait vu naitre et grandir. Elle ne se préoccupait pas des grands maux et des tensions qui ballotent la cour royal et les intrigues politiques. Nari était son nom.
Ses uniques pensées étaient tournés vers son Art, laissant les pauvres hères envoutés par ses yeux miroitant, confondant désir et promesse. Une main frôlant une épaule, des rires éclatants, œillades complices et nombreux verres d’alcool. Eux venaient chercher l’oubli et l’aventure, les parfums interdits et l’attention qu’une vie fade ne leur offrait pas. Peu leur importait ces jeunes femmes, leur nom, les visages derrière les masques. Elle parmi tant d’autre, un habit d’apparait, une poupée de porcelaine, taillé sur mesure des souhaits masculins souvent erronés. Elle n’était ni la plus belle, ni la moins fréquentée, elle n’était qu’un des maillons insipides d’un voile d’acier et de bronze.
Bien rares ceux qui lui résistait, elle savait être toutes et aucune, la jeune ingénue, l’effarouchée, l’experte consommée, la matriarche sévère, la mystérieuse et interdite, ou la gaie et souriante. Dansant sur une musique lancinante qui ne laissait indifférents aucun homme, elle faisait des instincts les plus bas les cordes d’un luth, jouant d’une mélodie envoutante. Triste ironie s’il en est, elle faisait partie de ces « chanceuses » à pouvoir choisir ceux qui jouiraient de ses talents et de sa compagnie, certains soir du moins. Compensant sa jeunesse par une volonté de fer, née dans les larmes et la solitude. Son cœur saignant depuis qu’elle fut choisie par le Chevalier au Serpent, par une triste nuit d’hiver, comme toutes les filles d’ici, brisée entre les griffes de l’homme sans compassion et sans tendresse, réduisant à l’état de cendres les rares lambeaux restant d’innocence.
Mais contrairement à certaine, elle ne s’était pas laissé sombrer, après cet horrible épisode, bien qu’il lui en arrivait de cauchemarder certains nuits. Elle avait rassemblé l’unique chose que ce monstre lui avait offert, comme autant de tessons tranchants, cette colère, cette haine qu’il avait semé en elle en même temps que son poison. Elle l’avait modelé, en avait bâtie un autel de rancœur aigre, comptant chaque jour qui la séparait de sa vengeance.
Quand la nouvelle de l’incendie du fort du Serpent et du désastre de l’évasion des orcs était parvenue a ses oreilles, elle n’en n’avait pas crû un mot, disant tout haut ce que nombreux pensaient tout bas, qu’aucune flamme ne pouvait réduire en cendre tant de ténèbres en une seule nuit, qu’aucun incendie si furieux soit-il n’avait la force d’abattre une œuvre si mauvaise que ses traces marqueraient pour de longues décennies la région.
Toujours d’après les rumeurs colportés par les hommes venant fréquenter ce lieu, il était dit qu’une légion de prétendants s’étaient jetés aux pied de la sœur du « défunt » Chevalier-capitaine, voyant la l’occasion d’épouser cette créature qu’on disait trop belle pour être mortelle. Celle-ci ne semblait pas le moins du monde attristé par le terrible accident, se contentant d’accepter cadeaux et attentions multiples, tissant sa toile parmi les hauts dirigeant du royaume.
Nombreux furent ceux qui pensaient qu’avec la fin du fort de Daroweek, le sombre climat qui régnait dans le sud Lordaeron s’évaporerait, rendant la quiétude aux citoyens à leurs vies. Il n’en n’était rien, et même si la haute tour du donjon du serpent ne se dressait plus parmi les cieux chargés de lourds nuages, on entendait toujours certaines nuits, des hurlements damnés, rendant le bétail nerveux, et les hommes angoissés.
Elle prit son bagage un matin, laissant un mot à la mère Joselyne, qui toujours avait prit soin d’elle, et disparu dans la brume légère, à la recherche des réponses à ses questions.
Vers Stratholme.
Angron Manus- Citoyen
- Nombre de messages : 1189
Lieu de naissance : Carmines
Age : Quarantaine
Date d'inscription : 13/05/2011
Feuille de personnage
Nom de famille:
Re: Seconde arcane : Chute et apogée
L'acceuil des visiteurs était comme le veut la tradition à la fois solannel et chaleureux.C'était la fille de la famille qui s'en chargeait avec cette austerité et cette gravité non feinte, Laurelinn acceuillait les visiteurs par ce matin froid d'hiver.
A ses cotés un homme un qu'on avait peu l'habitude de voir, l'ordonnance de son cousin Tarnhelm, Grüber.
Ses gestes à lui étaient plus mécanique et son visage totalement fermé la ou paradoxalement Laurelinn malgré son air sombre dispensait un peu et de chaleur et les poignées de mains de l'homme étaient comme celles d'un automate regardant les gens sans vraiment les voir.
L'hiver était fort rude cette année sur le nord de Lordaeron et Manfred n'en verrait jamais la fin.Mais le vieux serviteur avait reçu en récompense de sa longue vie de dévotion dans une relative piété une fin que bien des hommes lui envient.Il était mort dans son sommeil sans vraiment s'en rendre compte son visage ne portant nulle trace de cette ultime angoisse qui vous reveille pendant la nuit juste avant l'instant fatidique.
Non la mort n'avait pas prit soin de s'annoncer et avait emporté le viel homme presque sur la pointe des pieds.
L'aspiration ultime de tout homme qui se sait malade ou plus proche de la fin que du début.En cela il avait été chanceux.
Les fossoyeurs discrets avaient eu bien du mal a venir à bout de cette terre gelée sur une profondeur assez importante et s'étaient éclipsés pour aller autour d'un verre évacuer le froid et la douleur du labeur laissant la famille et les proches autour du cerceuil encore visible mais descendu dans la fosse.
Contrairement à l'usage l'office eut lieu dans le cimetière même et le fils et la fille, car Laurelinn se considèrait tout autant la fille du vieux serviteur que sa véritable fille fauchée dans son enfance par la maladie et la guerre dont il lui avait maintes fois parlée et que l'homme à ses cotés acceuillait les derniers visiteurs dont le nombre en surprit plus d'un.Certains riches bourgeois ou nobles savaient en leur for intérieur que leur propres funérailles n'ameneraient pas autour de leur dépouille autant de proches que celles de ce vieux roturier.
Le viel homme était apprécié d'une large communauté assez disparate.Des serviteurs de gens haut placés, comme lui,de vieux soldats, le viel homme ayant eu un passé d'hommes d'armes l'amicale habituelle d'anciens vétérans avaient fait le déplacement pour lui,quelques nobles, quelques femmes aussi d'un âge avancé, car certaines mauvaises langues murmurait qu'avant de se retirer dans la domesticité Manfred en avait conquis plus d'une, et bien sûr ceux qui étaient la pour la famille Hellenlicht plus que pour le viel homme.
Le patriarche s'occupait de ceux la.Entzel les connaissaient bien et malgré un visage impassible et une gravité de circonstances tous savaient que c'était bien plus qu'un domestique, un ami et un confident de plusieurs décénnies qu'il enterrait ce matin.Et comme toute personne agée dans ce genre de circonstances ce frisson qui vous parcourent le dos, égoiste et implacable vous impose l'inéluctabilité prochaine de votre propre fin.Entre deux accolades sobres au chevalier machin et au lieutenant bidule il y songeait lui aussi...comme ces dames qui avaient été de magnifiques femmes à la beauté éclatante et regardant cet ancien mari, amant ou ami dans sa boite en songeant sentant presque une main glacée sur leur épaule les invitant à prendre patience.
Les vielles gens ne sont jamais à l'aise dans les cimetières...
Laurelinn elle enterrait un père,elle affichait cette pensée sans honte malgré l'amour profond qu'elle avait pour son géniteur.Le viel homme était entré au service de la famille bien avant sa naissance et elle l'avait toujours connu.Le viel homme et sa femme quand elle était encore de ce monde avait passé avec la jeune enfant bien plus de temps que son géniteur parti par mont et par vaux pour aller chercher gloire et visiter un fort lointain ou un poste avancé avant de se sédentariser comme tout vieux gradé en fin de carrière et d'avoir plus de temps pour sa fille.
De reste c'était comme ça à Lordaeron jadis dans bien des familles... les enfants passaient plus de temps avec nounous et domestiques quand la famille avait la bonne fortune d'en avoir qu'avec ses parents sans que cela ne choque personne.
Le viel homme et sa femme puis lui seul avait fait d'elle une femme de caractère gobalement respectable et elle se prit à serrer la main de gruber dans la sienne pendant l'office du prêtre comme si ce fut son frère.
Malgré le caractère un peu déplacé de la chose celui ci acceptait il savait ce que ce son père avait été pour la jeune rousse déja bien affectée en ce moment par ses mésaventures occultes et a qui on prêtait une liaison avec un officier de la ville.Qui était la d'ailleurs, mais d'une aboslue discretion, un militaire parmi les autres sobre et discret, dans le public comme Armand savait le faire.
Prise d'un doute elle parcouru l'assemblée de ses yeux verts percants sans s'attarder sur les visages familiers cherchant une robe noire mais de bon gout sortie de la boutique du dernier tailleur à la mode, une silhouette discrête attirant certains regards malgré le peu qu'elle dévoilait de ses formes.
Bien sûr qu'elle était la cette chienne, elle n'avait pas pu résister et avait des oreilles partout elle aura facilement eu vent de la mort du vieux serviteur.Discrète, dans un coin et a la fois centre d'attention de quelques personnes on reconnaissait à peine le bas de son visage.La prédatrice s'était faite discrète et avait eu le bon gout de venir sans son molosse du moment, par trop voyant.Laure vit un mince sourire bien qu'elle ne vit pas ses yeux elle la vit incliner la tête vers elle.
Elle l'ignora superbement gardant un oeil sur elle de temps en temps mais en dehors de cette provocation attendue elle ne la dérangea pas.
Du reste si la garce comptait se livrer à quelque rituel elle aurait une surprise elle s'était assurée que son quasi-père ne soit pas dérangé.
Le prêtre qui célébrait l'office était un ami et un prêtre exorciste à ses heures et elle avait elle même veillé à ce que personne n'approche le corps et il n'y avait pas eu contrairement à l'usage de veillée mortuaire.
Le cerceuil ne contenait qu'une urne de cendres elle était une des rares à le savoir avec son fils qu'elle avait avec insistance convaincu d'accepter lui exposant ses raisons avec toute la persuasion et l'insistance dont la jeune femme savait faire preuve,avec un brin de paranoia.
Awenna avait surement autre chose à faire que déranger le viel homme dans son repos mais elle avait tout de même prit une débauche de précautions pour que ça ne soit jamais le cas.
Nul corps à relever,âme en paix et guidée par les rituels adéquats de la Sainte Lumière à l'appui.
L'office terminé elle se prêta à l'exercice ou la longue file de silhouettes noires défile devant les proches gratifiant quelques mots de circonstances déja échangés auparavant, ou plus généralement une poignée de main ou un hochement de tête en silence juste troublé par le crissement des pas parfois hésitants sur l'allée de gravier.
Armand repartit seul,impeccable sur toute la ligne se gardant bien de l'attendre ou de repartir avec elle elle lui avait discrètement indiqué Awenna il avait juste hocher la tête avec fatalisme.
Les derniers invités se disperserent elle resta seule un moment en silence tandis que les travailleurs du cimetière faisaient leur office cachant le cerceuil de son quasi-père à sa vue pour toujours dans un crissement de pelles mordant la terre gelée et le lourd raclement de la dalle de pierre qui refermait le caveau.Elle n'avait pas été ni elle ni son père , radine sur celui ci et avait offert au viel homme une dernière demeure plus que décente, belle mais sobre comme il aurait aimé.
Un des fossoyeurs plus hardi et plus poli que les autres bien que tous soient habitues, rodés à ce genre de spectacle et à celui des proches la tira de sa rêverie n'ayant pas le coeur de laisser cette jeune rousse malgré sa robustesse manifeste seule plantée dans le froid au milieu du cimetière ouvert à tous les vents.
"Demoiselle, pardonnez moi de vous interrompre mais nous devons finir de sceller et vous devriez rentrer "
Elle tourna la tête vers lui rassemblant ses pensées et ajouta d'un ton emprunt de mélancolie ou pointait une sourde colère.
"Oui... l'Hiver est rude cette année "
_________________
Semper Fidelis.
Laurelinn Hellenlicht- Officier supérieur de la Garde
- Nombre de messages : 3074
Lieu de naissance : Stratholme
Age : 41
Date d'inscription : 20/09/2011
Re: Seconde arcane : Chute et apogée
- Plus vite, imbécile, je ne veux pas être en retard.
La voix claquante et sèche de la Dame lui fit l’effet d’un coup de fouet. Angron baissa la tête, et rassembla ses forces pour soulever la lourde malle pleine de robes hors de prix, de parfums, et autres armes toutes aussi féminine qu’Awena Sheppard gardait non loin d’elle. De son expérience, il ne fallait jamais sous estimer une touche de parfum ou un trait de crayon sous les yeux, qui se révélait parfois bien plus efficace qu’une centaine de lame effilées ou de bouclier éclatants.
Ce jour, elle portait une robe qui semblait cousue dans l’ébène le plus sombre, un lambeau de nuit sans lune, arraché par ses ongles acérés, qui s’était transformé en la plus seyante des tenues, dévoilant tout autant qu’elle dissimulait, suggérant tantôt la retenue, tantôt l’excès, attirant sur elle les nombreux regard des passants. Sa tenue était rehaussée d’un chignon complexe, dont de soyeuses boucles de jais tombaient dans un faux désordre sur ses épaules dénudées, malgré la fraicheur de l’hiver. Une touche de rouge à lèvre d’un rouge sombre, à peine visible, et deux yeux magnifiques souligné de noir, achevaient ce tableau sublime, de cette créature mortelle, dont les talons claquait à chaque pas sur les pavés de Lordaeron-city, attirant les quelques badauds qui n’avait daigné l’attention qu’elle méritait, et qu’elle souhaitait.
Juste derrière elle, le jeune garçon, qui devait approcher de sa quinzième année, peinait sous le poids d’une valise qui devait bien peser autant que lui, tirant à bras le corps, soufflant, tachant de faire le moins de bruit possible, restant dans l’ombre de la créature.
Tout comme le reste des possessions de son « défunt » frère, Awena Sheppard avait héritée des services du jeune écuyer, et dans la théorie, devait achever son éducation, afin qu’il reprenne le titre que feu-Sheppard avait légué dans toute sa bonté à ce garçon. Oh bien sûr, la Sœur du serpent n’avait que faire de ces obligations, elle connaissait de vue le jeune Manus, pour avoir tant de fois assisté à une séance de remontrance, parfois de coups sec et brutaux sur l’adolescent, mais il était à l’époque trop jeune, pas assez viril pour aiguiser la curiosité et l’appétit de celle que l’on nommait « La Sœur du Maitre » en ces lieux aujourd’hui en cendre. Même s’il était vrai qu’il y avait en ce visage juvénile, ces traits fins et ce regard azur un petit quelque chose d’innocent, de pur, une petite perle qu’elle aurait prit grandement plaisir à corrompre et briser, elle préférait attendre encore un peu, le laisser gagner en âge et physique, le repas n’en serait que meilleur.
Pour l’heure, il faisait un valet serviable, soumis, et elle avait presque autant de plaisir à le voir sous ses ordres qu’elle en avait eu à l’arracher de Laurelinn, chez qui ce fichu garnement était aller se réfugier après l’incendie. A cette pensée, un sourire se dessina sur ses lèvres pleines, qu’elle dissimula d’un battement de son éventail, en s’engageant dans une large rue bordée de statue d’anciens héros de guerre et de colonnades de pierre ; chose dont elle n’avait cure.
A la suite de l’écuyer, un homme fermait la marche. Ou plutôt, un géant. Un colosse de plus de deux mètres de haut, au visage buriné, traits zébrés par l’âge et les cicatrices, un mastodonte dont chaque inspiration résonnait avec la colère d’une centaine de tambour de guerre. Il posait sur les alentours un regard vindicatif, colérique, comme prêt à exploser de fureur au moindre fou osant garder la tête haute. Ses cheveux d’un gris terne étaient noués en une queue de cheval, quelques os d’orcs en guise de fétiche couronnaient sa coiffure presque barbare.
Ses sourires n’étaient pas ceux des hommes simples, mais un rictus de haine et de vice, comme un animal montrant les crocs.Il portait une lourde armure de guerre, hérissée de piques et de lames, décuplant d’avantage sa carrure massive. Large comme deux hommes bien charpentés, ses pas faisaient presque trembler le sol, une hache si haute qu’elle ne pouvait être tenue par un soldat normalement constitué trônait dans son dos.
Sur son épaule gauche, une lourde cape d’un bleu profond, marqué d’un Lion rugissant, symbole qu’il arborait a divers endroit de son armure, et en tatouage sur sa gorge, clairement visible ; marque de sa compagnie et de sa patrie. Tout chez lui s’opposait à la femme de noire vêtue. Elle était grâce et élégance, il n’était que brutalité et tonnerre, la ou elle séduisait par ses lignés épurés, il faisait naitre la crainte par sa silhouette agressive.
Et pourtant, il fermait la marche. Suivant Awena Sheppard et l’écuyer dans son ombre, il marchait lourdement, grondant vers les quelques impudents qui ne s’écartaient pas assez vite de leur chemin. Il semblait naturel qu’en pleine ville, la ou fourmillaient gardes de la cité, jamais ce guerrier né n’aurait osé se jeter à la gorge d’un pauvre hère et le démembrer en quelques instants.. Et pourtant.
Carmelian Nasgard n’était pas qu’une brute abreuvé de colère. Il était l’un des meilleurs chasseurs d’orc d’origine hurleventoise. C’était un patriote, et un soldat de métier, façonné dans le sang et l’acier, comme son père avant lui, et le père de son père avant lui. Nombreux nobles ou membre de l’armée étaient ses obligés, car s’il était plus royaliste que le Roy, il n’hésitait jamais à louer ses services et ceux de ses hommes pour quelques taches ingrates ; et plus le sang des orcs ou des ennemis de l’alliance coulait à flot, moins le prix demandé était élevé.
Cette réputation et ses contacts l’avaient par ailleurs souvent sauvés de la justice, quelques regrettables affaires, bagarres de taverne tournant mal, ou catins morte d’une étreinte trop brutale… mais l’homme, dont la pauvre épouse était récemment morte d’une « mauvaise chute », n’avait pas attendu longtemps pour se retrouver incube officieux de la délicieuse et dangereuse Awena, elle qui dans sa grande douceur, avait accepté de s’occuper du tout jeune fils de Carmelian. Un très jeune enfant, âgés de quatre ans, au physique digne de son père. Il était certain qu’avec une bonne éducation, il deviendrait quelqu’un d’aussi… talentueux.
Après de longues minutes de marche dans les dédalles de la capitale de Lordaeron, l’étrange trio parvint à une grande demeure, dont la riche façade exprimait ostensiblement l’opulence de ses habitants, deux valets se hâtant de leur ouvrir le grand portail.
A leur entrée dans la somptueuse demeure, un homme d’âge mur ouvrit les bras dans un geste amical, minaudant avec le fiel des créanciers bienheureux.
« - Dame Sheppard ! Vous êtes sublime, comme toujours, il est si doux de vous voir. » tenant la main ganté de soie de la sublime créature, y posant son menton, déjà envouté avant qu’elle ne prononce le moindre mot. Le vieil homme se redressa, n’adressant même pas un regard à l’inexistante larve qui portait le bagage, avant de perdre son sourire en voyant l’immense guerrier se baisser pour entrer dans la demeure « Et…hum…bonjour à vous…ser…hum…Nasgard … un honneur de… » bafouilla-t-il avant d’être sèchement interrompu.
« - Cesse tes paroles mielleuse, et offres nous à boire, l’air puant de cette ville de faiblards me donne la nausée » Gronda le guerrier d’hurlement, montrant les crocs.
La voix d’Awena, une douce mélopée, venimeuse et charmeuse, couvrit sans peine le rugissement du colosse, posant une main sur son avant bras, ce qui eu pour effet d’éteindre dans l’instant toute colère.
« -Allons mon cher… auriez vous oublié le sens des convenances ? » Elle souria légèrement « Monsieur Denston, nous savons tous ici que vous êtes un homme fort occupé… ces terribles incidents avec les rebelles orcs, dans vos plantations, ces brigands du syndicat… » Elle fit une petite moue mutine, approuvant ses propres paroles comme une jeune fille innocente « .. Mais cela me peine tant.. Voila pourquoi mon si bon ami, le Ser Nasgard, se propose de vous… débarrasser des gêneurs, et sans la moindre compensassions financière » Son sourire se transforma doucement, dans un rictus vicieux, amusée.
Le vieil homme, dont le regard ne pouvait se détacher de la créature qui lui faisait face, bafouilla:
« -Je… mais… oui… mais je serais totalement honteux de ne rien proposer ! C’est une tache difficile, ces rats infestes les collines qui bordent mes terres ! »
Elle sourit de plus belle, glissant l’index ganté sur son menton, comme pour réfléchir, faussement ingénue.
« - Oui, je ne voudrai pas vous mettre dans l’embarrât de vous sentir obligé.. Mais comme vous pouvez le savoir, la pauvre épouse de notre ami est décédé récemment… et avec son fils à charge, il cherche une nouvelle compagne, car après tout n’est-il pas dans la force de l’âge, de bonne réputation, et ô combien élégant ? » Elle glissa le regard sur le guerrier qui ne bougeait pas, engoncé dans sa lourde armure, se contentant de fixer son amante et le détritus rachitique à qui elle s’adressait.
Elle reprit, sans cesser de sourire.
« -Et tous ici connaissons vos liens plus qu’étroit avec Herr Entzel Hellenlicht. Un homme charmant au demeurant. » Ses yeux s’allumèrent d’une légère lueur, prédatrice « Sa jeune fille n’est pas encore promise, et ce vieil homme vous doit tant… tant et tant. Peut-être pourriez vous..? » Elle laissa sa phrase en suspend, avant de poser sa fine main sur celle du vieillard hypnotisé. « Je vous en serais tellement… reconnaissante » Acheva-t-elle avec un sourire ne laissant aucun doute, avant de retirer sa main.
Herr Denston se contenta d’hocher vigoureusement la tête. Comment aurait-il pu refuser quoi que ce soit à cette divine créature ? Et après tout elle avait bien raison ! Si ce maudit guerrier du sud était capable de purger ses terres des brigands, il pouvait bien intervenir auprès d’Entzel, son vieil ami qui lui devait tant !
Carmelian sourit légèrement, en mimétisme de la noire créature, mais aucune subtilité ou charme dans son expression de contentement. Juste des crocs, étouffant à peine un grondement rauque, ses muscles frémissant sous l’armure d’acier, en préambule du sang et de la chair, de cette occasion qu’on lui offrait, et plus tard, d’une nouvelle femme, jeune, qu’on disait farouche.
Le trio continua de discuter allégrement, négociant les termes de cet accord, sans un seul instant considérer avec la moindre attention le jeune écuyer, qui restait dans l’ombre de sa maitresse et du colossal combattant, s’abreuvant de leurs paroles, cherchant à calmer son esprit embrumé par la peur et la colère.
Au dehors, le vent d’hiver mugissait avec violence, des bourrasques claquant contre les carreaux épais, couvrant les murmures du complot et d’une froide vengeance.
La voix claquante et sèche de la Dame lui fit l’effet d’un coup de fouet. Angron baissa la tête, et rassembla ses forces pour soulever la lourde malle pleine de robes hors de prix, de parfums, et autres armes toutes aussi féminine qu’Awena Sheppard gardait non loin d’elle. De son expérience, il ne fallait jamais sous estimer une touche de parfum ou un trait de crayon sous les yeux, qui se révélait parfois bien plus efficace qu’une centaine de lame effilées ou de bouclier éclatants.
Ce jour, elle portait une robe qui semblait cousue dans l’ébène le plus sombre, un lambeau de nuit sans lune, arraché par ses ongles acérés, qui s’était transformé en la plus seyante des tenues, dévoilant tout autant qu’elle dissimulait, suggérant tantôt la retenue, tantôt l’excès, attirant sur elle les nombreux regard des passants. Sa tenue était rehaussée d’un chignon complexe, dont de soyeuses boucles de jais tombaient dans un faux désordre sur ses épaules dénudées, malgré la fraicheur de l’hiver. Une touche de rouge à lèvre d’un rouge sombre, à peine visible, et deux yeux magnifiques souligné de noir, achevaient ce tableau sublime, de cette créature mortelle, dont les talons claquait à chaque pas sur les pavés de Lordaeron-city, attirant les quelques badauds qui n’avait daigné l’attention qu’elle méritait, et qu’elle souhaitait.
Juste derrière elle, le jeune garçon, qui devait approcher de sa quinzième année, peinait sous le poids d’une valise qui devait bien peser autant que lui, tirant à bras le corps, soufflant, tachant de faire le moins de bruit possible, restant dans l’ombre de la créature.
Tout comme le reste des possessions de son « défunt » frère, Awena Sheppard avait héritée des services du jeune écuyer, et dans la théorie, devait achever son éducation, afin qu’il reprenne le titre que feu-Sheppard avait légué dans toute sa bonté à ce garçon. Oh bien sûr, la Sœur du serpent n’avait que faire de ces obligations, elle connaissait de vue le jeune Manus, pour avoir tant de fois assisté à une séance de remontrance, parfois de coups sec et brutaux sur l’adolescent, mais il était à l’époque trop jeune, pas assez viril pour aiguiser la curiosité et l’appétit de celle que l’on nommait « La Sœur du Maitre » en ces lieux aujourd’hui en cendre. Même s’il était vrai qu’il y avait en ce visage juvénile, ces traits fins et ce regard azur un petit quelque chose d’innocent, de pur, une petite perle qu’elle aurait prit grandement plaisir à corrompre et briser, elle préférait attendre encore un peu, le laisser gagner en âge et physique, le repas n’en serait que meilleur.
Pour l’heure, il faisait un valet serviable, soumis, et elle avait presque autant de plaisir à le voir sous ses ordres qu’elle en avait eu à l’arracher de Laurelinn, chez qui ce fichu garnement était aller se réfugier après l’incendie. A cette pensée, un sourire se dessina sur ses lèvres pleines, qu’elle dissimula d’un battement de son éventail, en s’engageant dans une large rue bordée de statue d’anciens héros de guerre et de colonnades de pierre ; chose dont elle n’avait cure.
A la suite de l’écuyer, un homme fermait la marche. Ou plutôt, un géant. Un colosse de plus de deux mètres de haut, au visage buriné, traits zébrés par l’âge et les cicatrices, un mastodonte dont chaque inspiration résonnait avec la colère d’une centaine de tambour de guerre. Il posait sur les alentours un regard vindicatif, colérique, comme prêt à exploser de fureur au moindre fou osant garder la tête haute. Ses cheveux d’un gris terne étaient noués en une queue de cheval, quelques os d’orcs en guise de fétiche couronnaient sa coiffure presque barbare.
Ses sourires n’étaient pas ceux des hommes simples, mais un rictus de haine et de vice, comme un animal montrant les crocs.Il portait une lourde armure de guerre, hérissée de piques et de lames, décuplant d’avantage sa carrure massive. Large comme deux hommes bien charpentés, ses pas faisaient presque trembler le sol, une hache si haute qu’elle ne pouvait être tenue par un soldat normalement constitué trônait dans son dos.
Sur son épaule gauche, une lourde cape d’un bleu profond, marqué d’un Lion rugissant, symbole qu’il arborait a divers endroit de son armure, et en tatouage sur sa gorge, clairement visible ; marque de sa compagnie et de sa patrie. Tout chez lui s’opposait à la femme de noire vêtue. Elle était grâce et élégance, il n’était que brutalité et tonnerre, la ou elle séduisait par ses lignés épurés, il faisait naitre la crainte par sa silhouette agressive.
Et pourtant, il fermait la marche. Suivant Awena Sheppard et l’écuyer dans son ombre, il marchait lourdement, grondant vers les quelques impudents qui ne s’écartaient pas assez vite de leur chemin. Il semblait naturel qu’en pleine ville, la ou fourmillaient gardes de la cité, jamais ce guerrier né n’aurait osé se jeter à la gorge d’un pauvre hère et le démembrer en quelques instants.. Et pourtant.
Carmelian Nasgard n’était pas qu’une brute abreuvé de colère. Il était l’un des meilleurs chasseurs d’orc d’origine hurleventoise. C’était un patriote, et un soldat de métier, façonné dans le sang et l’acier, comme son père avant lui, et le père de son père avant lui. Nombreux nobles ou membre de l’armée étaient ses obligés, car s’il était plus royaliste que le Roy, il n’hésitait jamais à louer ses services et ceux de ses hommes pour quelques taches ingrates ; et plus le sang des orcs ou des ennemis de l’alliance coulait à flot, moins le prix demandé était élevé.
Cette réputation et ses contacts l’avaient par ailleurs souvent sauvés de la justice, quelques regrettables affaires, bagarres de taverne tournant mal, ou catins morte d’une étreinte trop brutale… mais l’homme, dont la pauvre épouse était récemment morte d’une « mauvaise chute », n’avait pas attendu longtemps pour se retrouver incube officieux de la délicieuse et dangereuse Awena, elle qui dans sa grande douceur, avait accepté de s’occuper du tout jeune fils de Carmelian. Un très jeune enfant, âgés de quatre ans, au physique digne de son père. Il était certain qu’avec une bonne éducation, il deviendrait quelqu’un d’aussi… talentueux.
Après de longues minutes de marche dans les dédalles de la capitale de Lordaeron, l’étrange trio parvint à une grande demeure, dont la riche façade exprimait ostensiblement l’opulence de ses habitants, deux valets se hâtant de leur ouvrir le grand portail.
A leur entrée dans la somptueuse demeure, un homme d’âge mur ouvrit les bras dans un geste amical, minaudant avec le fiel des créanciers bienheureux.
« - Dame Sheppard ! Vous êtes sublime, comme toujours, il est si doux de vous voir. » tenant la main ganté de soie de la sublime créature, y posant son menton, déjà envouté avant qu’elle ne prononce le moindre mot. Le vieil homme se redressa, n’adressant même pas un regard à l’inexistante larve qui portait le bagage, avant de perdre son sourire en voyant l’immense guerrier se baisser pour entrer dans la demeure « Et…hum…bonjour à vous…ser…hum…Nasgard … un honneur de… » bafouilla-t-il avant d’être sèchement interrompu.
« - Cesse tes paroles mielleuse, et offres nous à boire, l’air puant de cette ville de faiblards me donne la nausée » Gronda le guerrier d’hurlement, montrant les crocs.
La voix d’Awena, une douce mélopée, venimeuse et charmeuse, couvrit sans peine le rugissement du colosse, posant une main sur son avant bras, ce qui eu pour effet d’éteindre dans l’instant toute colère.
« -Allons mon cher… auriez vous oublié le sens des convenances ? » Elle souria légèrement « Monsieur Denston, nous savons tous ici que vous êtes un homme fort occupé… ces terribles incidents avec les rebelles orcs, dans vos plantations, ces brigands du syndicat… » Elle fit une petite moue mutine, approuvant ses propres paroles comme une jeune fille innocente « .. Mais cela me peine tant.. Voila pourquoi mon si bon ami, le Ser Nasgard, se propose de vous… débarrasser des gêneurs, et sans la moindre compensassions financière » Son sourire se transforma doucement, dans un rictus vicieux, amusée.
Le vieil homme, dont le regard ne pouvait se détacher de la créature qui lui faisait face, bafouilla:
« -Je… mais… oui… mais je serais totalement honteux de ne rien proposer ! C’est une tache difficile, ces rats infestes les collines qui bordent mes terres ! »
Elle sourit de plus belle, glissant l’index ganté sur son menton, comme pour réfléchir, faussement ingénue.
« - Oui, je ne voudrai pas vous mettre dans l’embarrât de vous sentir obligé.. Mais comme vous pouvez le savoir, la pauvre épouse de notre ami est décédé récemment… et avec son fils à charge, il cherche une nouvelle compagne, car après tout n’est-il pas dans la force de l’âge, de bonne réputation, et ô combien élégant ? » Elle glissa le regard sur le guerrier qui ne bougeait pas, engoncé dans sa lourde armure, se contentant de fixer son amante et le détritus rachitique à qui elle s’adressait.
Elle reprit, sans cesser de sourire.
« -Et tous ici connaissons vos liens plus qu’étroit avec Herr Entzel Hellenlicht. Un homme charmant au demeurant. » Ses yeux s’allumèrent d’une légère lueur, prédatrice « Sa jeune fille n’est pas encore promise, et ce vieil homme vous doit tant… tant et tant. Peut-être pourriez vous..? » Elle laissa sa phrase en suspend, avant de poser sa fine main sur celle du vieillard hypnotisé. « Je vous en serais tellement… reconnaissante » Acheva-t-elle avec un sourire ne laissant aucun doute, avant de retirer sa main.
Herr Denston se contenta d’hocher vigoureusement la tête. Comment aurait-il pu refuser quoi que ce soit à cette divine créature ? Et après tout elle avait bien raison ! Si ce maudit guerrier du sud était capable de purger ses terres des brigands, il pouvait bien intervenir auprès d’Entzel, son vieil ami qui lui devait tant !
Carmelian sourit légèrement, en mimétisme de la noire créature, mais aucune subtilité ou charme dans son expression de contentement. Juste des crocs, étouffant à peine un grondement rauque, ses muscles frémissant sous l’armure d’acier, en préambule du sang et de la chair, de cette occasion qu’on lui offrait, et plus tard, d’une nouvelle femme, jeune, qu’on disait farouche.
Le trio continua de discuter allégrement, négociant les termes de cet accord, sans un seul instant considérer avec la moindre attention le jeune écuyer, qui restait dans l’ombre de sa maitresse et du colossal combattant, s’abreuvant de leurs paroles, cherchant à calmer son esprit embrumé par la peur et la colère.
Au dehors, le vent d’hiver mugissait avec violence, des bourrasques claquant contre les carreaux épais, couvrant les murmures du complot et d’une froide vengeance.
Angron Manus- Citoyen
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Re: Seconde arcane : Chute et apogée
« -Par la Fureur d’Adamant ! » Hurla le mastodonte d’acier, bondissant sur son adversaire avant de le fendre en deux d’un seul revers de sa hache massive.
Une expression de surprise figée sur son visage, la partie supérieur de l’orc tomba en arrière sur la terre meuble, ses jambes restant un instant a la verticale avant de s’écrouler à leur tour. Carmelian ne freina pas sa charge, s’enfonçant dans les rangs des peaux-vertes. Ceux-ci hurlait à l’alerte, trop tard hélas, le campement brûlait déjà sous les torches des hommes. Quelques grunt tentaient vainement de s’opposer à la masse de métal et d’azur qui déchiquetait sans ralentir, démembrant, charcutant, tailladant sans discernement femelles, mâles, et enfants.
A la pointe de l’assaut, comme toujours, le géant grondant comme le tonnerre, faisant tournoyer sa hache d’arme avec une aisance déconcertante, fauchant les rares imprudents qui se mettait sur sa route. Sa cape d’un bleu profond claquait derrière lui telles les ailes d’un ange vindicatif, semant la mort et la désolation ou son regard se posait. Les multiples coups qui l’atteignaient ne semblaient pas l’inquiéter outre mesure, ni même avoir de l’effet, le guerrier riant à gorge déployée alors que le sang épais des orcs venait souiller son plastron et son visage zébré de cicatrices. Il s’élançait lourdement, maestro d’une symphonie brutale et sanglante, laissant dans son sillage corps démembrés, carcasse fumante et pauvres hères agonisants.
Juste après lui venait Eidolon Manus, le plus jeune combattant de la compagnie, et l’un des meilleurs bretteurs qu’elle eu l’occasion de compter. Ridiculement chétif aux côtés du bourreau colossal, il n’en restait pas moins que sa lame passait sans peine les gardes des peaux verte, ouvrant dans leur corps massif de larges plaies mortelles. Il semblait danser avec élégance, esquivant et lançant des contres attaque fulgurante, donc chacune touchait au but, restant dans l’ombre de Carmelian Nasgard. De ses vingt deux ans, il portait le masque des jeunes gens gâtés par la nature, le menton fier et le front haut, deux yeux perçant d’un vert d’émeraude, de longs cheveux de jais fouettant ses épaules à chaque passe d’arme. Car son succès ne se limitait pas aux champs de bataille, et on murmurait qu’il avait fréquenté les plus riches boudoirs et palais des plaisirs du tout Lordaeron. Mais pour l’heure, il se contentait d’appliquer ses nombreuses heures d’entrainement à l’épée, tuant les rares opposants qui ne fuyaient pas ou n’étaient pas brisés par le guerrier sanguinaire.
A sa suite était Sivald, qui portait une bannière brodée d’azur et d’or, ou un Lion rugissant semblait invectiver les troupes humaines. La hampe poisseuse de sang glissait de ses mains cloquées, et il devait se reprendre à plusieurs fois pour lever toujours plus haut les couleurs de la compagnie. Il hurlait de concert, tout comme Hertan, Matvor, et tous les autres. Et déjà, la victoire était à eux, si on pouvait appeler ce carnage ainsi. La résistance des peaux-vertes n’avait durée en tout et pour tout qu’une poignée de minute, et à présent, ils fuyaient vers les montagnes en désordres, certains pas assez vite hélas. Les lames dentelées fauchant comme des blés ceux qui ne détalaient pas assez vite.
Leur unique chance étaient d’attendre les bois perchés sur les flancs rocailleux des montagnes, leur vitesse était devenue leur unique atout pour échapper à la furie destructrice des hommes d’arme. Bien peu parvinrent à s’enfuir, les rares prisonniers furent sommairement exécutés comme du bétail malade, les corps jetés à la va vite sur un bucher de fortune. L’odeur de la chair brulée gagna bientôt toute la vallée, une fumée étouffante montant aux cieux dans des colonnes d’un noir de nuit, le vent d’hiver charriant déjà les cendres éparses des orcs. Les hommes eux, se félicitaient du succès de leur assaut, des rares pertes de leur côté, et étaient impatients de retourner vers la ville, boire une bonne chope de bière avant de s’étaler dans les bras d’une catin au rabais. Carmelian lui, était d’humeur grinçante, comme toujours après une victoire trop facilement acquise, lui laissant un gout d’inachevé et de frustration sur la langue, Lion à peine rassasié par une escarmouche indigne d’un guerrier de sa trempe.
Mais il devait bien s’avouer qu’il n’avait pas accepté cette triste tache pour satisfaire ses propres pulsions sanguinaires, et encore moins pour débarrasser la région d’une poignée de peaux-vertes affamés. Il pensait déjà aux délices qu’Awena lui offrirai pour avoir accompli sa part du marché. Et sur la route du retour, il en vint à se demander si la jeune Hellenlicht le ferait autant frissonner, et quels trésors elle couvait en son sein.
Sur ces pensés, la compagnie se mit en branle, laissant le campement orc en cendre, reprenant la route qui menait à Stratholme. Au dessus de leur tête s’amoncelait dans les cieux grondant ; funeste présage et noirs nuages, chargés d’orage. Derrière eux se tenait la triste désolation d’une colère toute humaine, étendards en lambeaux flottant au gré du vent qui allait en forçant, prémices mugissants de la tempête toute proche. La pluie s’abattrai dans l'heure sur l’herbe poisseuse de sang, effaçant à grand peine la marque des guerriers et de leur fureur.
Une expression de surprise figée sur son visage, la partie supérieur de l’orc tomba en arrière sur la terre meuble, ses jambes restant un instant a la verticale avant de s’écrouler à leur tour. Carmelian ne freina pas sa charge, s’enfonçant dans les rangs des peaux-vertes. Ceux-ci hurlait à l’alerte, trop tard hélas, le campement brûlait déjà sous les torches des hommes. Quelques grunt tentaient vainement de s’opposer à la masse de métal et d’azur qui déchiquetait sans ralentir, démembrant, charcutant, tailladant sans discernement femelles, mâles, et enfants.
A la pointe de l’assaut, comme toujours, le géant grondant comme le tonnerre, faisant tournoyer sa hache d’arme avec une aisance déconcertante, fauchant les rares imprudents qui se mettait sur sa route. Sa cape d’un bleu profond claquait derrière lui telles les ailes d’un ange vindicatif, semant la mort et la désolation ou son regard se posait. Les multiples coups qui l’atteignaient ne semblaient pas l’inquiéter outre mesure, ni même avoir de l’effet, le guerrier riant à gorge déployée alors que le sang épais des orcs venait souiller son plastron et son visage zébré de cicatrices. Il s’élançait lourdement, maestro d’une symphonie brutale et sanglante, laissant dans son sillage corps démembrés, carcasse fumante et pauvres hères agonisants.
Juste après lui venait Eidolon Manus, le plus jeune combattant de la compagnie, et l’un des meilleurs bretteurs qu’elle eu l’occasion de compter. Ridiculement chétif aux côtés du bourreau colossal, il n’en restait pas moins que sa lame passait sans peine les gardes des peaux verte, ouvrant dans leur corps massif de larges plaies mortelles. Il semblait danser avec élégance, esquivant et lançant des contres attaque fulgurante, donc chacune touchait au but, restant dans l’ombre de Carmelian Nasgard. De ses vingt deux ans, il portait le masque des jeunes gens gâtés par la nature, le menton fier et le front haut, deux yeux perçant d’un vert d’émeraude, de longs cheveux de jais fouettant ses épaules à chaque passe d’arme. Car son succès ne se limitait pas aux champs de bataille, et on murmurait qu’il avait fréquenté les plus riches boudoirs et palais des plaisirs du tout Lordaeron. Mais pour l’heure, il se contentait d’appliquer ses nombreuses heures d’entrainement à l’épée, tuant les rares opposants qui ne fuyaient pas ou n’étaient pas brisés par le guerrier sanguinaire.
A sa suite était Sivald, qui portait une bannière brodée d’azur et d’or, ou un Lion rugissant semblait invectiver les troupes humaines. La hampe poisseuse de sang glissait de ses mains cloquées, et il devait se reprendre à plusieurs fois pour lever toujours plus haut les couleurs de la compagnie. Il hurlait de concert, tout comme Hertan, Matvor, et tous les autres. Et déjà, la victoire était à eux, si on pouvait appeler ce carnage ainsi. La résistance des peaux-vertes n’avait durée en tout et pour tout qu’une poignée de minute, et à présent, ils fuyaient vers les montagnes en désordres, certains pas assez vite hélas. Les lames dentelées fauchant comme des blés ceux qui ne détalaient pas assez vite.
Leur unique chance étaient d’attendre les bois perchés sur les flancs rocailleux des montagnes, leur vitesse était devenue leur unique atout pour échapper à la furie destructrice des hommes d’arme. Bien peu parvinrent à s’enfuir, les rares prisonniers furent sommairement exécutés comme du bétail malade, les corps jetés à la va vite sur un bucher de fortune. L’odeur de la chair brulée gagna bientôt toute la vallée, une fumée étouffante montant aux cieux dans des colonnes d’un noir de nuit, le vent d’hiver charriant déjà les cendres éparses des orcs. Les hommes eux, se félicitaient du succès de leur assaut, des rares pertes de leur côté, et étaient impatients de retourner vers la ville, boire une bonne chope de bière avant de s’étaler dans les bras d’une catin au rabais. Carmelian lui, était d’humeur grinçante, comme toujours après une victoire trop facilement acquise, lui laissant un gout d’inachevé et de frustration sur la langue, Lion à peine rassasié par une escarmouche indigne d’un guerrier de sa trempe.
Mais il devait bien s’avouer qu’il n’avait pas accepté cette triste tache pour satisfaire ses propres pulsions sanguinaires, et encore moins pour débarrasser la région d’une poignée de peaux-vertes affamés. Il pensait déjà aux délices qu’Awena lui offrirai pour avoir accompli sa part du marché. Et sur la route du retour, il en vint à se demander si la jeune Hellenlicht le ferait autant frissonner, et quels trésors elle couvait en son sein.
Sur ces pensés, la compagnie se mit en branle, laissant le campement orc en cendre, reprenant la route qui menait à Stratholme. Au dessus de leur tête s’amoncelait dans les cieux grondant ; funeste présage et noirs nuages, chargés d’orage. Derrière eux se tenait la triste désolation d’une colère toute humaine, étendards en lambeaux flottant au gré du vent qui allait en forçant, prémices mugissants de la tempête toute proche. La pluie s’abattrai dans l'heure sur l’herbe poisseuse de sang, effaçant à grand peine la marque des guerriers et de leur fureur.
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Re: Seconde arcane : Chute et apogée
Armand n’avait pas tardé à agir, dès son retour à l’école des cadets où l’attendait Maubert.
Revoir cette femme dans ses plus beaux atours à la cérémonie d’adieux au vieil homme, et donc en présence de la famille de Laurelinn, ne laissait présager rien de bon. Et ce n’étaient pas les rumeurs diverses et variées qui remontaient des bas fonds de la ville sur les supposées « servantes » de Sheppard rescapées de l’incendie qui pouvaient le rassurer.
Depuis un an, ordonnant rondes, enquêtes et patrouilles aux alentours du château en cendres, le Chevalier-Capitaine Polminhac n’avait pas baissé les bras, outrepassant parfois même les ordres venus d’en haut, qui lui rappelaient régulièrement que là n’était pas sa mission première. Par trois fois déjà il avait été convié à venir s’expliquer en haut lieu. Daroweek était certes dans sa juridiction, mais il devait laisser les autorités de Stratholme agir, et se contenter de gérer au mieux ses cadets, ce qui aurait dû suffisamment l’occuper.
S’il avait réussi à échapper au courroux de ses supérieurs les deux premières fois, la troisième avait failli lui coûter son poste. Il lui avait fallu expliquer en quoi cet incendie, ces rumeurs, ce furoncle dans son environnement, ne pouvaient le laisser sans réactions. La femme qu’il aimait, celle qu’il comptait prendre comme épouse dès que son père aurait donné l’accord et que la bienséance des dates, durées de fiançailles et autres obligations pré maritales auraient été remplies, Laurelinn était mêlée à toute cette affaire, de bien des manières, et il ne pouvait pas, ne devait surtout pas, se laisser tromper par cette soit-disant mort du serpent.
Tout cela était remonté au Roy lui-même, qui avait fait mander forces émissaires pour tenter d’évaluer si les craintes du Capitaine étaient fondées. Emissaires qui, bien évidemment, n’étaient restés que le temps d’un court séjour et n’avaient su que rapporter des gnomographies de cendres, des rapports d’enquêtes vides, des sous entendus douteux sur la paranoïa du Capitaine, qui avait fini par travailler en douce, en homme de l’ombre, le contraire de ses manières habituelles.
Non, voir la venimeuse Awenna à cette cérémonie ne l’avait absolument pas étonné. Et passé les premiers moments de fatalisme il s’était dépêché d’agir, aidé par Maubert qui ne le quittait plus.
Il avait fallu tout d’abord envoyer le brave Callewaert savoir ce qu’il en était des revenus de la belle, où vivait-elle, comment, avec quels gens, et dans toute cette suite de valets et de suiveurs, qui était son amant attitré, s’il existait. Ensuite, apprendre de la valetaille où avait atterri le jeune protégé de sa fiancée, qu’en avait-elle fait, de quoi vivait-il, voyait-il encore Linn et que savait-elle de lui. Enfin, quels étaient ses projets, car elle devait forcément en avoir, ses relations avec le Roy, d’autres officiels, d’autres militaires, jeunes et vieux, où comptait-elle aller pour se délecter de la noirceur indéniable et latente du monde. Oui, de tout cela il avait fallu prendre la mesure, rapidement.
La revoir en ces lieux l’avait poussé à ressortir le dossier, le dessin de la petite fille, qui, aux dires de Callewaert n’avait pas retrouvé la parole, le rapport d’analyse des cendres, les gnomographies du château dévasté, tout cela puait la mise en scène macabre destinée à les tromper, il en était certain. Et voir la belle en noir, aussi séduisante qu’un crotale en parade nuptiale, tourner autour de sa fiancée, lui avait donné des sueurs froides.
Le lendemain de la cérémonie d’adieux au vieux Manfred, toute la garnison savait déjà que « le fort en gueule » allait remuer ciel et terre pour protéger mais sans avoir l’air sa fiancée, et surveiller, voire recadrer, autant que faire se pouvait, les agissements de la venimeuse Awenna.
Maubert n’y arrivait pas.
Il avait beau essayer de parler sans colère, sans précipitation, tenter de ne pas montrer à quel point ce qu’il avait à raconter lui était odieux, rien n’y faisait, le débit de ses paroles claquait dans la pièce, d’une voix qui avait mué et sonnait profondément, une voix qui, très certainement, lui valait déjà les faveurs des jeunes filles en mal de sensations.
Mais pour l’heure il n’y songeait pas, car ce qu’il avait appris en ville, de la bouche d’une petite servante, qui le tenait elle même d’une autre, au service des Denston, ne pouvait pas être lâché sans l’envie, forte et douloureuse, de hurler sa rage contre "cette odieuse vipère", la sœur du Seigneur Sheppard.
Polminhac frappa d’un coup sec et violent le bureau sur lequel voletèrent quelques papiers épars.
"Il suffit !!! J’en ai assez entendu !!! Va voir Linn chez son père et raconte lui ce que tu as entendu. Et… donne lui ça, elle comprendra".
Il enleva de sa main gauche une chevalière aux armoiries des Polminhac qu’il portait à son annulaire et la lui tendit, un peu brusquement.
"Il faut nous marier, si elle ne veut plus subir ce genre d’affront. Il n’est que temps de passer aux actes, maintenant que les notaires et tous leurs gratte-papiers ont certainement fait leur office. De mon côté, j’écris à mon père pour qu’il accélère les choses, dis le lui aussi".
Maubert prit la chevalière avec dévotion, partagé entre la jalousie et l’admiration, l’envie d’être à la place de son Capitaine, et pouvoir prendre Laurelinn pour amante, sinon pour épouse, et celle, tout aussi forte et peut-être même plus, de les servir tous deux, ensemble, même si, il le savait, les voir s’aimer lui serait douloureux.
"Bien Capitaine". Il regarda sur le bureau s’il voyait une pochette, quelque chose pour y ranger la chevalière, mais rien. Armand devina ses pensées et ne pût s’empêcher de sourire, amusé par l’empressement du jeune homme.
"Mets là sur ton doigt, va ! C’est encore là qu’elle risque moins. Lâcha-t-il sr un ton légèrement narquois. Puis, voyant le jeune homme s’empourprer, il ajouta, reprenant un peu de sa bonne humeur". Mais ne va pas t’imaginer que de passer cette chevalière sur l’un de tes doigts te donne un quelconque droit sur elle !!!
*************************
Dans une des tavernes de la ville, un bien curieux ballet se déroulait.
Une jeune femme à la peau pâle, cette pâleur transparente si caractéristique des rousses naturelles, les cheveux enroulés en tresse serrée, auréolant artistiquement son visage, fardé mais point trop, les lèvres ourlées d’un sourire innocemment paré de pourpre qui en rehaussait la pulpe, les yeux clairs, de vert émeraude, surlignés d’un peu de khôl violine, habillée d’une robe rouge sombre bordée de dentelle noire aux abords d’une poitrine habilement écrasée qui lui donnait l’air de vouloir sortir de son nid au moindre mouvement un peu brusque, une jeune femme qui ne semblait pas farouche, riait à gorge déployée, assise au milieu d’une assemblée d’hommes, jeunes et plus vieux, riches et sans le sou, notables ou matelots, tous hypnotisés, dans l’attente d’un sourire, d’un vague acquiescement de la belle, tous la buvant du regard, prêts à lui offrir le monde pour un simple sourire, promesse d’un instant qu’ils espéraient éternel.
A quelques pas de là, Meed le tavernier n’en perdait pas une miette, un sourire narquois éclairant son visage buriné d’aventurier rangé. Depuis que la belle Nari avait fait irruption dans sa vie, les affaires tournaient bien mieux. Le contrat passé entre elle et lui était simple et sans fioritures. Elle passait ses soirées à les faire boire et baver sur une hypothétique nuit d’amour, vendait ses charmes à qui elle voulait et faisait ce qu’elle voulait du fruit de son travail, mais finissait toujours la nuit dans son lit. Ainsi avait été édicté le contrat verbal mais non point ferme et définitif, selon les termes de Meed lui même.
Ainsi, chaque soir, une fois les bouteilles de vin vendues au prix fort pour le compte de la taverne et un certain nombre de bourses vidées dans une chambre sous la soupente, elle devait revenir dans le lit du tavernier juste après la fermeture et être à sa disposition pour le restant de la nuit. En échange de ces nuits passées à le satisfaire, elle avait gîte, couvert et protection gratuits. Pour la vente des bouteilles de vin, il avait fini par lui concéder un petit pourcentage, afin « que tu mettes autant de cœur à leur vendre mon vin qu’à leur vendre tes charmes, ma poupée ».
Depuis que le contrat avait été signé dans le stupre, lors d’une première nuit fort mouvementée, Meed n’avait que félicitations à faire, mais il s’en gardait bien, se contentant de ne pas trop la battre si elle faisait mine de se refuser, se doutant que dès qu’il baisserait sa vigilance, la belle le gratifierait d’une tromperie dont il ne se remettrait pas.
Tout en observant son manège, ne pouvant s’empêcher de foutre en pensées des raclées à tous ceux qui tentaient de passer les mains sur sa peau qu’il savait aussi douce que la soie, luttant pour ne pas imaginer ce qu’elle leur concèderait, une fois entraînés dans cette chambre dont il ne voulait plus entendre parler, il réfléchissait à sa chance. Certes, elle était tombée dans le creux de ses mains comme un pauvre oisillon tombé du nid, mais l’illusion n’avait pas duré, à peine le temps de la séduire, de l’emmener dans son lit, déjà il avait senti que ce n’était pas lui qui menait la dance, mais bien elle. Elle qui avait l’air de tout savoir de lui, ses goûts, ses faiblesses, ses espoirs, ses peurs même.
Il essuyait lentement les verres, d’un torchon à la propreté douteuse. Qui était-elle vraiment… sûrement pas ce qu’elle semblait être, sans doute pas ce qu’elle s’efforçait de laisser paraître, mais qui… Il haussa les épaules en soupirant. La vue de ses reins cambrés dans ses mains, sa poitrine à portée de bouche, son ventre offert, l’image qui le hantait nuit et jour revint à sa mémoire et réchauffa instantanément son corps. Son sang ne fit qu’un tour et c’est avec difficulté qu’il revint vers la table pour prendre les commandes de vin, sous l’œil amusé de la belle.
Revoir cette femme dans ses plus beaux atours à la cérémonie d’adieux au vieil homme, et donc en présence de la famille de Laurelinn, ne laissait présager rien de bon. Et ce n’étaient pas les rumeurs diverses et variées qui remontaient des bas fonds de la ville sur les supposées « servantes » de Sheppard rescapées de l’incendie qui pouvaient le rassurer.
Depuis un an, ordonnant rondes, enquêtes et patrouilles aux alentours du château en cendres, le Chevalier-Capitaine Polminhac n’avait pas baissé les bras, outrepassant parfois même les ordres venus d’en haut, qui lui rappelaient régulièrement que là n’était pas sa mission première. Par trois fois déjà il avait été convié à venir s’expliquer en haut lieu. Daroweek était certes dans sa juridiction, mais il devait laisser les autorités de Stratholme agir, et se contenter de gérer au mieux ses cadets, ce qui aurait dû suffisamment l’occuper.
S’il avait réussi à échapper au courroux de ses supérieurs les deux premières fois, la troisième avait failli lui coûter son poste. Il lui avait fallu expliquer en quoi cet incendie, ces rumeurs, ce furoncle dans son environnement, ne pouvaient le laisser sans réactions. La femme qu’il aimait, celle qu’il comptait prendre comme épouse dès que son père aurait donné l’accord et que la bienséance des dates, durées de fiançailles et autres obligations pré maritales auraient été remplies, Laurelinn était mêlée à toute cette affaire, de bien des manières, et il ne pouvait pas, ne devait surtout pas, se laisser tromper par cette soit-disant mort du serpent.
Tout cela était remonté au Roy lui-même, qui avait fait mander forces émissaires pour tenter d’évaluer si les craintes du Capitaine étaient fondées. Emissaires qui, bien évidemment, n’étaient restés que le temps d’un court séjour et n’avaient su que rapporter des gnomographies de cendres, des rapports d’enquêtes vides, des sous entendus douteux sur la paranoïa du Capitaine, qui avait fini par travailler en douce, en homme de l’ombre, le contraire de ses manières habituelles.
Non, voir la venimeuse Awenna à cette cérémonie ne l’avait absolument pas étonné. Et passé les premiers moments de fatalisme il s’était dépêché d’agir, aidé par Maubert qui ne le quittait plus.
Il avait fallu tout d’abord envoyer le brave Callewaert savoir ce qu’il en était des revenus de la belle, où vivait-elle, comment, avec quels gens, et dans toute cette suite de valets et de suiveurs, qui était son amant attitré, s’il existait. Ensuite, apprendre de la valetaille où avait atterri le jeune protégé de sa fiancée, qu’en avait-elle fait, de quoi vivait-il, voyait-il encore Linn et que savait-elle de lui. Enfin, quels étaient ses projets, car elle devait forcément en avoir, ses relations avec le Roy, d’autres officiels, d’autres militaires, jeunes et vieux, où comptait-elle aller pour se délecter de la noirceur indéniable et latente du monde. Oui, de tout cela il avait fallu prendre la mesure, rapidement.
La revoir en ces lieux l’avait poussé à ressortir le dossier, le dessin de la petite fille, qui, aux dires de Callewaert n’avait pas retrouvé la parole, le rapport d’analyse des cendres, les gnomographies du château dévasté, tout cela puait la mise en scène macabre destinée à les tromper, il en était certain. Et voir la belle en noir, aussi séduisante qu’un crotale en parade nuptiale, tourner autour de sa fiancée, lui avait donné des sueurs froides.
Le lendemain de la cérémonie d’adieux au vieux Manfred, toute la garnison savait déjà que « le fort en gueule » allait remuer ciel et terre pour protéger mais sans avoir l’air sa fiancée, et surveiller, voire recadrer, autant que faire se pouvait, les agissements de la venimeuse Awenna.
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Maubert n’y arrivait pas.
Il avait beau essayer de parler sans colère, sans précipitation, tenter de ne pas montrer à quel point ce qu’il avait à raconter lui était odieux, rien n’y faisait, le débit de ses paroles claquait dans la pièce, d’une voix qui avait mué et sonnait profondément, une voix qui, très certainement, lui valait déjà les faveurs des jeunes filles en mal de sensations.
Mais pour l’heure il n’y songeait pas, car ce qu’il avait appris en ville, de la bouche d’une petite servante, qui le tenait elle même d’une autre, au service des Denston, ne pouvait pas être lâché sans l’envie, forte et douloureuse, de hurler sa rage contre "cette odieuse vipère", la sœur du Seigneur Sheppard.
Polminhac frappa d’un coup sec et violent le bureau sur lequel voletèrent quelques papiers épars.
"Il suffit !!! J’en ai assez entendu !!! Va voir Linn chez son père et raconte lui ce que tu as entendu. Et… donne lui ça, elle comprendra".
Il enleva de sa main gauche une chevalière aux armoiries des Polminhac qu’il portait à son annulaire et la lui tendit, un peu brusquement.
"Il faut nous marier, si elle ne veut plus subir ce genre d’affront. Il n’est que temps de passer aux actes, maintenant que les notaires et tous leurs gratte-papiers ont certainement fait leur office. De mon côté, j’écris à mon père pour qu’il accélère les choses, dis le lui aussi".
Maubert prit la chevalière avec dévotion, partagé entre la jalousie et l’admiration, l’envie d’être à la place de son Capitaine, et pouvoir prendre Laurelinn pour amante, sinon pour épouse, et celle, tout aussi forte et peut-être même plus, de les servir tous deux, ensemble, même si, il le savait, les voir s’aimer lui serait douloureux.
"Bien Capitaine". Il regarda sur le bureau s’il voyait une pochette, quelque chose pour y ranger la chevalière, mais rien. Armand devina ses pensées et ne pût s’empêcher de sourire, amusé par l’empressement du jeune homme.
"Mets là sur ton doigt, va ! C’est encore là qu’elle risque moins. Lâcha-t-il sr un ton légèrement narquois. Puis, voyant le jeune homme s’empourprer, il ajouta, reprenant un peu de sa bonne humeur". Mais ne va pas t’imaginer que de passer cette chevalière sur l’un de tes doigts te donne un quelconque droit sur elle !!!
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Dans une des tavernes de la ville, un bien curieux ballet se déroulait.
Une jeune femme à la peau pâle, cette pâleur transparente si caractéristique des rousses naturelles, les cheveux enroulés en tresse serrée, auréolant artistiquement son visage, fardé mais point trop, les lèvres ourlées d’un sourire innocemment paré de pourpre qui en rehaussait la pulpe, les yeux clairs, de vert émeraude, surlignés d’un peu de khôl violine, habillée d’une robe rouge sombre bordée de dentelle noire aux abords d’une poitrine habilement écrasée qui lui donnait l’air de vouloir sortir de son nid au moindre mouvement un peu brusque, une jeune femme qui ne semblait pas farouche, riait à gorge déployée, assise au milieu d’une assemblée d’hommes, jeunes et plus vieux, riches et sans le sou, notables ou matelots, tous hypnotisés, dans l’attente d’un sourire, d’un vague acquiescement de la belle, tous la buvant du regard, prêts à lui offrir le monde pour un simple sourire, promesse d’un instant qu’ils espéraient éternel.
A quelques pas de là, Meed le tavernier n’en perdait pas une miette, un sourire narquois éclairant son visage buriné d’aventurier rangé. Depuis que la belle Nari avait fait irruption dans sa vie, les affaires tournaient bien mieux. Le contrat passé entre elle et lui était simple et sans fioritures. Elle passait ses soirées à les faire boire et baver sur une hypothétique nuit d’amour, vendait ses charmes à qui elle voulait et faisait ce qu’elle voulait du fruit de son travail, mais finissait toujours la nuit dans son lit. Ainsi avait été édicté le contrat verbal mais non point ferme et définitif, selon les termes de Meed lui même.
Ainsi, chaque soir, une fois les bouteilles de vin vendues au prix fort pour le compte de la taverne et un certain nombre de bourses vidées dans une chambre sous la soupente, elle devait revenir dans le lit du tavernier juste après la fermeture et être à sa disposition pour le restant de la nuit. En échange de ces nuits passées à le satisfaire, elle avait gîte, couvert et protection gratuits. Pour la vente des bouteilles de vin, il avait fini par lui concéder un petit pourcentage, afin « que tu mettes autant de cœur à leur vendre mon vin qu’à leur vendre tes charmes, ma poupée ».
Depuis que le contrat avait été signé dans le stupre, lors d’une première nuit fort mouvementée, Meed n’avait que félicitations à faire, mais il s’en gardait bien, se contentant de ne pas trop la battre si elle faisait mine de se refuser, se doutant que dès qu’il baisserait sa vigilance, la belle le gratifierait d’une tromperie dont il ne se remettrait pas.
Tout en observant son manège, ne pouvant s’empêcher de foutre en pensées des raclées à tous ceux qui tentaient de passer les mains sur sa peau qu’il savait aussi douce que la soie, luttant pour ne pas imaginer ce qu’elle leur concèderait, une fois entraînés dans cette chambre dont il ne voulait plus entendre parler, il réfléchissait à sa chance. Certes, elle était tombée dans le creux de ses mains comme un pauvre oisillon tombé du nid, mais l’illusion n’avait pas duré, à peine le temps de la séduire, de l’emmener dans son lit, déjà il avait senti que ce n’était pas lui qui menait la dance, mais bien elle. Elle qui avait l’air de tout savoir de lui, ses goûts, ses faiblesses, ses espoirs, ses peurs même.
Il essuyait lentement les verres, d’un torchon à la propreté douteuse. Qui était-elle vraiment… sûrement pas ce qu’elle semblait être, sans doute pas ce qu’elle s’efforçait de laisser paraître, mais qui… Il haussa les épaules en soupirant. La vue de ses reins cambrés dans ses mains, sa poitrine à portée de bouche, son ventre offert, l’image qui le hantait nuit et jour revint à sa mémoire et réchauffa instantanément son corps. Son sang ne fit qu’un tour et c’est avec difficulté qu’il revint vers la table pour prendre les commandes de vin, sous l’œil amusé de la belle.
Armand Polminhac- Citoyen
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Lieu de naissance : Lordaeron
Age : 48 ans
Date d'inscription : 12/10/2011
Re: Seconde arcane : Chute et apogée
il n'avait pas trainé...était ce attiré par les charmes des vingts printemps de la belle rousse lui qui entamait lentement mais sûrement le crépusucle de sa vie,ou Awenna avait elle été persuasive, que le sieur Denston se trouva rapidement comme sussuré par la vénéneuse brune dans le salon de son père désormais bien vide de la présence habituelle et réconfortante du vieux Manfred.
Elle tendit l'oreille pour écouter deviser les hommes comme une jeune fille bien élévée ne doit pas le faire et compris vite l'objet de la discussion.Inspirant la colère montant en elle elle en remarqua à peine que son père bien qu'il fut relativement proche du prétendant restait assez formel et était moins chaleureux qu'avec son ami Polminhac qui était un vieux compagnon d'armes.Cela dit ce sire l'avait maintes fois épaulé financièrement et elle savait qu'elle ne couperait pas aux présentations.
Elle s'était éloignée de la porte bien sûr et fit mine d'être arrivée à l'instant quand les deux hommes sortirent du salon.
"Ma fille,Laurelinn qui m'est très précieuse et fait ma fierté"
"Demoiselle vous rencontrer est un enchantement à plus d'un titre"
il s'inclina fort bas pour faire mine de poser ses lèvres sur sa main sans la toucher comme il sied et en jeune fille bien élévée elle lui rendit cette révérence gracieuse maintes fois apprise.Il avait la réputation d'un gestionnaire hors du commun et d'un sens des affaires aiguisé.Son père dardait sur elle un oeil sévère pour qu'elle se tienne bien et elle ne put réprimer un mince sourire lui valant un regard encore plus courroucé.
Elle pinca les lèvres pour réprimer le sourire qui venait en réplique de ce numéro entre elle et le vieux lion et se tint sage répondant avec calme et courtoisie à quelques questions assez convenue, un compliment de ci de la tout aussi convenu mais courtois.
Il s'échangèrent ainsi quelques banalités et le vieux lion qui connaissaient bien sa fille coupa court au noyage de poisson en règle ou elle perdait le vieux commercant avec aisance lui arrachant un petit sentiment de fierté malgré une colère naissante de la voir jouer avec un viel ami.
"Laurelinn,Le sieur Denston désire faire ta connaissance dans le but d'arranger possiblement des fiancailles de bon alloi."
Il était un peu sec et direct plus qu'il ne l'était avec elle d'habitude en tout cas, la réaction ne se fit pas attendre...avec le recul elle se demanderait si il n'avait pas été volontairement maladroit.
Mais dans le Lordaeron de l'an 12 les filles obéissaient à leurs pères qui se souciaent généralement peu de leurs états d'ames.Entzel avait appris à écouter la sienne et sentant la fin de sa propre vie approcher se montrait plus tendre et compréhensif avec elle et au fond de lui même rechignait à lui imposer ceci meme si il ne le fit pas sentir à son ami.
Laurelinn fut fidèle a son tempérament mettant les pieds dans le plat avec la même aisance qu'elle avait mené la conversation avec le prétendant.
"Père ce serait avec plaisir que nous irons ensembles boire un verre et deviser avec ce sieur mais ne désirant pas lui faire perdre un temps sans doute précieux il serait bon comme vous avez négligé de le faire de l'informer que je suis déja promise.
Quel culot ! quel toupet! quel affront à lui même et à son ami ! Le vieux lion parti dans un élan de colère, à peine contenu par la bien séance , abreuvant sa fille sur son ingratitude et son audace mal placée le visage rouge martelant ses propos du pied et de mouvements de main saccadés.Il la connaissait bien et vit à sa petite moue boudeuse et déterminée et cette posture poings posés sur les hanches qui lui rappelait tant sa défunte femme Elma dont Laurelinn portait le prénom qu'elle ne changerait pas d'avis plus tétue qu'une harde de mules.
"Petite éffrontée tu sera promise quand JE le déciderait.Sors de chez moi ! et ne revient qu'en agissant comme ma fille et non en adolescente capricieuse! "Hurla t il
Laure disparu dans un claquement de porte prenant son épée au passage entendant à peine la tirade qui commencait sur l'impudence de la jeunesse de nos jours.
Elle était sur le seuil se dirgigeant vers la poterne partagée entre un agacement grandissant et un fou rire irréprisible.Ca n'était pas la première fois qu'elle et son père se livraient à ce genre de numéro plus ou moins feint.Une partie ne l'était pas bien sûr il en concevait une légitmite colère sur son insolence mais elle savait au fond d'elle même qu'il désirait voir sa fille heureuse et que le vieux renard avait plus d'un tour dans son sac.
Par ces éclats de voix chacun d'entre eux sauvaient les apparences sans trop perdre le face et elle le savait.
Elle fit quelques pas dans la fraicheur du soir et un cheval attira son attention.Elle connaissait cet animal elle en caressa les flancs attaché qu'il était à petit poteau de bois devant l'auberge à l'animation bruyante dans laquelle elle fini par rentrer.
On la connaissait dans les environs mais quelques uns des clients restèrent quelques instants devant la demoiselle en robe ceinte d'une épée avant de lui adresser un signe de tête.
Elle chercha en vain le propriétaire du cheval quand un des clients qui travaillait parfois comme forgeron pour la caserne vint la voir , un solide gaillard entre deux ages dépouillés de son habituel tablier de cuir mais toujours aussi massif en tenue de ville.Elle lui posa rapidement la question.
"Un officier? nullement demoiselle Hellenlicht mais un jeune homme blond est parti vers le fleuve pêcher un peu, apparement les factionnaires de la caserne n'ont pas voulu le laisser rentrer,enfin je n'ai pas bien compris ce qu'il disait"
Maubert... elle le remercia d'un sourire avant de sortir soucieuse...
Que faisait le jeune écuyer seul dans la nuit cherchant apparement à la voir.C'était bien son cheval en tout cas..Elle passa la poterne vérifiant auprès des gardes que le jeune homme avait bien traversé la place des anciens déserte à cette heure pour aller vers le fleuve.Le garde lui répondit par l'affirmative lorgnant sur ses courbes en la voyant s'éloigner.
Cette partie de la ville était déserte à cette heure de la nuit, artisans et apprenti se couchaient une fois la boutique fermée et le repas englouti pour une journée de labeur de plus.Dans la journée le quartier bruissait du bruit des fers sur l'enclume et des aboyeurs appatant le chaland.
Mais pour l'heure pas un chat...elle commencait à desesperer de trouver Maubert quand elle le vit en mauvaise compagnie plus loin au sortir d'une ruelle.Quatre gros bras des barraques du quartier portuaire avait jetté leur dévolu sur lui lorgnant outre sa bourse sur cette bague dont il reconnu l'éclat.
Avec la subtilité d'un pachyderme elle alla bien sûr vers eux sans se cacher nullement.
"Ola la perronelle passe ton chemin et retourne chez tes parents" ricana un grand type bedonnant cuit par l'alcool.
Maubert la regarda partagé entre une demande d'aide et le désir de la voir partir qu'il ne lui arrive rien.
"T'es sourde grognasse? dégage tu t'es gourrée de chemin y'a rien pour toi ici" aboya un petit roquet qui se tenait derrière Maubert.
Laurelinn jugea le quator d'un oeil avisé.Elle pouvait les vaincre à elle seule jugea t'elle mais n'était pas spécialement venue pour se battre et son esprit manquait cruellement de concentration.Réfrenant son tempérament fougueux elle choisit, une fois n'est pas coutume la discussion.
Laurelinn n'était pas un monstre d'éloquence mais savait mener sa barque en la matière jouant habilement du fait qu'aussi bien elle que lui n'avait pas grand chose à offrir que des problèmes mais évitant de s'étendre sur le coté menace elle avait presque reussi à les convaincre d'aller voir ailleurs quand le petit hargneux revint à la charge.
"Je ne trouve pas moi qu't'ai rien d'interessant...." ricanna t'il en lorgnant sa robe et ses courbes pourtant assez peu mises en valeur par cette robe classique.
Ce fut la catastrophe..Laurelinn n'était pas femme à s'attarder sur les remarques et les coups d'oeil lubriques d'un lourdaud ou elle n'auraient pas choisit la voie des armes entourée d'hommes pas toujours très subtils.
Mais Maubert lui ne l'entendait pas ainsi et prit d'un subit élan dont les adolescents ont le secret il menaca ouvertement le lourdeau "qu'il lui en cuirait si il touchait un cheveux de cette Dame"
Le petit hargneux le regarda de travers et haussa un sourcil, se placant devant elle en tirant une dague longue de sa ceinture.
Elle fut presque aussi étonnée que le quatuor de brigands et haussa un sourcil refrennant un brin d'amusement devant l'apprenti preux avant de se reprendre.
Le hargneux bien agacé par le numéro de Maubert coupa court à toute discussion se jetant sur lui suivi de ses compères, Laurelinn tira sa lame à son tour, tirant avantage de la taille du jeune écuyer pour frapper au dessus de lui.
Armand prenait grand soin de Maubert et lui avait appris quelques passes mais au grand desespoir du jeune homme il avait pour crédo d'en faire un homme avant d'en faire un combattant et Laurelinn se montra bien plus habile que lui.
La jeune femme ne frappait pourtant pas pour tuer même si elle ne retenait pas ses coups mais un brigand infortuné avait mis de la mauvaise volonté en offrant son flanc et ne passerait peut être pas la nuit s'effondrant sur le sol aux pieds de la jeune rousse.Laurelinn effectuait de larges moulinets tenant les malandrin à distance en blessant un autre au bras ceux ci y regardant à deux fois avant de revenir à la charge.Elle avait retrouvé toute son ardeur au combat mais ne poussa cependant pas son avantage martialement mais plutôt verbalement en profitant plutôt pour suggerer sur un ton sec ne manquant pas d'assurance aux brigands d'emporter leur camarade et de disparaitre .
Les deux assaillants commencèrent à lui obéir de mauvaise grâce soulevant le blessé sous l'oeil attentif de la jeune femme quand ils virent soudain le petit hargneux qui possedait à priori quelques atouts dans sa manche et ferait un bon assassin surgir dans son dos et glisser sa lame dans son flanc..Laurelinn manquait effectivement de concentration et pendant qu'elle faisait la fière devant les malandrins poussant l'avantage que lui avait conféré son ardeur ne vit pas venir le sournois et se plia d'abord en deux comme broyée par la poigne de fer d'un colosse sentant sa conscience doucement s'échapper sans totalement la perde et se sentit glisser sur le pavé.
Le numéro de preux de Maubert ne fut pas inutile et sans doute la sauva t'il d'une fin funeste le hargneux ayant semble t il vraiment décidé d'en finir avec elle mais Maubert se saisissant de l'épée de la jeune femme fut plus rapide plongeant la lame dans le buste du hargneux sans plus de cérémonie.
Pendant un court instant il fut vraiment ce à quoi il aspirait il venait de sauver sa dame d'une fin funeste avant de peu a peu revenir à la réalité,elle ne serait pas sienne, malgré ce qu'il éprouvait .Il cligna des yeux pour se rendre compte revenant à la réalité par étapes qu'elle devait surtout vivre !
Le jeune homme reveur ne preta pas attention aux brigands qui emportaient le blessé laissant la le petit hargneux qui apparement ne manquerait à personne.Du reste les gardes du port qui ne brillaient ni par leur courage ni par leur assiduité ne tarderaient pas à arriver attirés par le raffut.
Maubert était un garçon courageux même si ça n'était pas un grand combattant et son mentor aurait été fier de lui, déchirant la robe sur le flanc de la jeune femme il ne s'attarda qu'un court instant sur ces formes qu'il avait révélées et rinca la plaie de sa gourde.Il agit vite avec maitrise le rosissement vite passé à la vue du flanc et des rondeurs attirantes de Laurelinn, constatant que la lame de l'affreux avait certes bien mordu la chair comme le masque de souffrance sur le visage de Laure le lui confirmait d'autant plus mais que l'affreux n'étaient pas un assassin confirmé mais juste un malfrat et que sa lame avait rippé sur la cote de la jeune femme, qui était par contre petite brisée, il ne saurait le dire à l'instant.
En tout cas sa vie n'était pas directement menacée mais il fallait faire vite.Il soupira de soulagement penché sur elle sur les genoux dans la saleté de la ruelle, la paleur natruelle de la peau de Laurelinn s'amplifiant de façon inquiêtante il comprima la plaie appelant à l'aide sans la quitter.
L'officier de la garde actionna une nouvelle fois le heurtoir de la porte massive...il savait le vieil homme seul et attendit patiemmement.
Celui ci finit par lui ouvrir lui jetant un regard interrogateur et courouccé, eut égard à l'heure.
"Commandant je suis desolée de vous reveiller et de vous déranger si tôt" l'officier glissa son casque sous son bras son visage n'exprimait rien de spécial si ce n'est une certaine gravité.
Entzel sentit naitre, poindre plutôt menacante mais pas encore vraiment présente une sourde douleur dans sa poitrine.
"Votre fille à a été agressée"
De simple spectatrice la douleur s'invita au premier rang l'officier haussant un sourcil avant de lacher son casque pour l'empêcher de vaciller.Entzel Hellenlicht n'était plus tout jeune et malgré leur récente dispute Laure était sa fierté et les réconfort de ses vieux jours,il l'imagina morte baignant dans son sang ses longs cheveux roux trempant dans le liquide poisseux, immboile à jamais , comme sa mère...
L'officier eut la présence d'esprit de desserer cette étreinte de quelques mots.
"Elle vit et est actuellement soignée à l'hopital de la ville "
Le viel homme hocha la tête l'étau se désserant effectivement un peu mais resta pale et le soldat le porta jusqu'au salon appelant les gardes du croisement proches pour faire venir un médecin.Il commenca par grogner, raler, arguant qu'il allait bien et qu'on s'occupe de sa fille avant de se rendre à l'évidence et se faire emporter près d'elle à quelques lits près par un destin capricieux perdant conscience.
La première chause qu'il vit fut son visage, encadré par ses boucles rousses..il bredouilla le nom de sa chère femme à qui elle ressemblait tant avant de doucement aux sons de son environnement se rendre compte qu'il ne l'avait pas encore rejointe, que c'était elle, Laurelinn.
Elle lui souriant caressant sa joue sa pudeur simplement cachée par un vilain pantalon en lin et d'hopital et un large bandage sur le buste... les cris derrières elle ressemblait à des remontrances apparement pour s'être levée malgré sa blessure.
Elle se pencha vers lui et lui murmura avec douceur, ce petit sourire mutin qu'il aimait et détestait tant
"C'est toujours non père"
Elle rit entre deux quints de toux maudissait pêle mêle ce lit, la viellesse sa fille et l'attrapa dans ses bras avec fierté et affection.Sa digne fille qu'elle était ! Pour encore longtemps.
Il ne pouvait que l'espèrer.
Elle tendit l'oreille pour écouter deviser les hommes comme une jeune fille bien élévée ne doit pas le faire et compris vite l'objet de la discussion.Inspirant la colère montant en elle elle en remarqua à peine que son père bien qu'il fut relativement proche du prétendant restait assez formel et était moins chaleureux qu'avec son ami Polminhac qui était un vieux compagnon d'armes.Cela dit ce sire l'avait maintes fois épaulé financièrement et elle savait qu'elle ne couperait pas aux présentations.
Elle s'était éloignée de la porte bien sûr et fit mine d'être arrivée à l'instant quand les deux hommes sortirent du salon.
"Ma fille,Laurelinn qui m'est très précieuse et fait ma fierté"
"Demoiselle vous rencontrer est un enchantement à plus d'un titre"
il s'inclina fort bas pour faire mine de poser ses lèvres sur sa main sans la toucher comme il sied et en jeune fille bien élévée elle lui rendit cette révérence gracieuse maintes fois apprise.Il avait la réputation d'un gestionnaire hors du commun et d'un sens des affaires aiguisé.Son père dardait sur elle un oeil sévère pour qu'elle se tienne bien et elle ne put réprimer un mince sourire lui valant un regard encore plus courroucé.
Elle pinca les lèvres pour réprimer le sourire qui venait en réplique de ce numéro entre elle et le vieux lion et se tint sage répondant avec calme et courtoisie à quelques questions assez convenue, un compliment de ci de la tout aussi convenu mais courtois.
Il s'échangèrent ainsi quelques banalités et le vieux lion qui connaissaient bien sa fille coupa court au noyage de poisson en règle ou elle perdait le vieux commercant avec aisance lui arrachant un petit sentiment de fierté malgré une colère naissante de la voir jouer avec un viel ami.
"Laurelinn,Le sieur Denston désire faire ta connaissance dans le but d'arranger possiblement des fiancailles de bon alloi."
Il était un peu sec et direct plus qu'il ne l'était avec elle d'habitude en tout cas, la réaction ne se fit pas attendre...avec le recul elle se demanderait si il n'avait pas été volontairement maladroit.
Mais dans le Lordaeron de l'an 12 les filles obéissaient à leurs pères qui se souciaent généralement peu de leurs états d'ames.Entzel avait appris à écouter la sienne et sentant la fin de sa propre vie approcher se montrait plus tendre et compréhensif avec elle et au fond de lui même rechignait à lui imposer ceci meme si il ne le fit pas sentir à son ami.
Laurelinn fut fidèle a son tempérament mettant les pieds dans le plat avec la même aisance qu'elle avait mené la conversation avec le prétendant.
"Père ce serait avec plaisir que nous irons ensembles boire un verre et deviser avec ce sieur mais ne désirant pas lui faire perdre un temps sans doute précieux il serait bon comme vous avez négligé de le faire de l'informer que je suis déja promise.
Quel culot ! quel toupet! quel affront à lui même et à son ami ! Le vieux lion parti dans un élan de colère, à peine contenu par la bien séance , abreuvant sa fille sur son ingratitude et son audace mal placée le visage rouge martelant ses propos du pied et de mouvements de main saccadés.Il la connaissait bien et vit à sa petite moue boudeuse et déterminée et cette posture poings posés sur les hanches qui lui rappelait tant sa défunte femme Elma dont Laurelinn portait le prénom qu'elle ne changerait pas d'avis plus tétue qu'une harde de mules.
"Petite éffrontée tu sera promise quand JE le déciderait.Sors de chez moi ! et ne revient qu'en agissant comme ma fille et non en adolescente capricieuse! "Hurla t il
Laure disparu dans un claquement de porte prenant son épée au passage entendant à peine la tirade qui commencait sur l'impudence de la jeunesse de nos jours.
Elle était sur le seuil se dirgigeant vers la poterne partagée entre un agacement grandissant et un fou rire irréprisible.Ca n'était pas la première fois qu'elle et son père se livraient à ce genre de numéro plus ou moins feint.Une partie ne l'était pas bien sûr il en concevait une légitmite colère sur son insolence mais elle savait au fond d'elle même qu'il désirait voir sa fille heureuse et que le vieux renard avait plus d'un tour dans son sac.
Par ces éclats de voix chacun d'entre eux sauvaient les apparences sans trop perdre le face et elle le savait.
Elle fit quelques pas dans la fraicheur du soir et un cheval attira son attention.Elle connaissait cet animal elle en caressa les flancs attaché qu'il était à petit poteau de bois devant l'auberge à l'animation bruyante dans laquelle elle fini par rentrer.
On la connaissait dans les environs mais quelques uns des clients restèrent quelques instants devant la demoiselle en robe ceinte d'une épée avant de lui adresser un signe de tête.
Elle chercha en vain le propriétaire du cheval quand un des clients qui travaillait parfois comme forgeron pour la caserne vint la voir , un solide gaillard entre deux ages dépouillés de son habituel tablier de cuir mais toujours aussi massif en tenue de ville.Elle lui posa rapidement la question.
"Un officier? nullement demoiselle Hellenlicht mais un jeune homme blond est parti vers le fleuve pêcher un peu, apparement les factionnaires de la caserne n'ont pas voulu le laisser rentrer,enfin je n'ai pas bien compris ce qu'il disait"
Maubert... elle le remercia d'un sourire avant de sortir soucieuse...
Que faisait le jeune écuyer seul dans la nuit cherchant apparement à la voir.C'était bien son cheval en tout cas..Elle passa la poterne vérifiant auprès des gardes que le jeune homme avait bien traversé la place des anciens déserte à cette heure pour aller vers le fleuve.Le garde lui répondit par l'affirmative lorgnant sur ses courbes en la voyant s'éloigner.
Cette partie de la ville était déserte à cette heure de la nuit, artisans et apprenti se couchaient une fois la boutique fermée et le repas englouti pour une journée de labeur de plus.Dans la journée le quartier bruissait du bruit des fers sur l'enclume et des aboyeurs appatant le chaland.
Mais pour l'heure pas un chat...elle commencait à desesperer de trouver Maubert quand elle le vit en mauvaise compagnie plus loin au sortir d'une ruelle.Quatre gros bras des barraques du quartier portuaire avait jetté leur dévolu sur lui lorgnant outre sa bourse sur cette bague dont il reconnu l'éclat.
Avec la subtilité d'un pachyderme elle alla bien sûr vers eux sans se cacher nullement.
"Ola la perronelle passe ton chemin et retourne chez tes parents" ricana un grand type bedonnant cuit par l'alcool.
Maubert la regarda partagé entre une demande d'aide et le désir de la voir partir qu'il ne lui arrive rien.
"T'es sourde grognasse? dégage tu t'es gourrée de chemin y'a rien pour toi ici" aboya un petit roquet qui se tenait derrière Maubert.
Laurelinn jugea le quator d'un oeil avisé.Elle pouvait les vaincre à elle seule jugea t'elle mais n'était pas spécialement venue pour se battre et son esprit manquait cruellement de concentration.Réfrenant son tempérament fougueux elle choisit, une fois n'est pas coutume la discussion.
Laurelinn n'était pas un monstre d'éloquence mais savait mener sa barque en la matière jouant habilement du fait qu'aussi bien elle que lui n'avait pas grand chose à offrir que des problèmes mais évitant de s'étendre sur le coté menace elle avait presque reussi à les convaincre d'aller voir ailleurs quand le petit hargneux revint à la charge.
"Je ne trouve pas moi qu't'ai rien d'interessant...." ricanna t'il en lorgnant sa robe et ses courbes pourtant assez peu mises en valeur par cette robe classique.
Ce fut la catastrophe..Laurelinn n'était pas femme à s'attarder sur les remarques et les coups d'oeil lubriques d'un lourdaud ou elle n'auraient pas choisit la voie des armes entourée d'hommes pas toujours très subtils.
Mais Maubert lui ne l'entendait pas ainsi et prit d'un subit élan dont les adolescents ont le secret il menaca ouvertement le lourdeau "qu'il lui en cuirait si il touchait un cheveux de cette Dame"
Le petit hargneux le regarda de travers et haussa un sourcil, se placant devant elle en tirant une dague longue de sa ceinture.
Elle fut presque aussi étonnée que le quatuor de brigands et haussa un sourcil refrennant un brin d'amusement devant l'apprenti preux avant de se reprendre.
Le hargneux bien agacé par le numéro de Maubert coupa court à toute discussion se jetant sur lui suivi de ses compères, Laurelinn tira sa lame à son tour, tirant avantage de la taille du jeune écuyer pour frapper au dessus de lui.
Armand prenait grand soin de Maubert et lui avait appris quelques passes mais au grand desespoir du jeune homme il avait pour crédo d'en faire un homme avant d'en faire un combattant et Laurelinn se montra bien plus habile que lui.
La jeune femme ne frappait pourtant pas pour tuer même si elle ne retenait pas ses coups mais un brigand infortuné avait mis de la mauvaise volonté en offrant son flanc et ne passerait peut être pas la nuit s'effondrant sur le sol aux pieds de la jeune rousse.Laurelinn effectuait de larges moulinets tenant les malandrin à distance en blessant un autre au bras ceux ci y regardant à deux fois avant de revenir à la charge.Elle avait retrouvé toute son ardeur au combat mais ne poussa cependant pas son avantage martialement mais plutôt verbalement en profitant plutôt pour suggerer sur un ton sec ne manquant pas d'assurance aux brigands d'emporter leur camarade et de disparaitre .
Les deux assaillants commencèrent à lui obéir de mauvaise grâce soulevant le blessé sous l'oeil attentif de la jeune femme quand ils virent soudain le petit hargneux qui possedait à priori quelques atouts dans sa manche et ferait un bon assassin surgir dans son dos et glisser sa lame dans son flanc..Laurelinn manquait effectivement de concentration et pendant qu'elle faisait la fière devant les malandrins poussant l'avantage que lui avait conféré son ardeur ne vit pas venir le sournois et se plia d'abord en deux comme broyée par la poigne de fer d'un colosse sentant sa conscience doucement s'échapper sans totalement la perde et se sentit glisser sur le pavé.
Le numéro de preux de Maubert ne fut pas inutile et sans doute la sauva t'il d'une fin funeste le hargneux ayant semble t il vraiment décidé d'en finir avec elle mais Maubert se saisissant de l'épée de la jeune femme fut plus rapide plongeant la lame dans le buste du hargneux sans plus de cérémonie.
Pendant un court instant il fut vraiment ce à quoi il aspirait il venait de sauver sa dame d'une fin funeste avant de peu a peu revenir à la réalité,elle ne serait pas sienne, malgré ce qu'il éprouvait .Il cligna des yeux pour se rendre compte revenant à la réalité par étapes qu'elle devait surtout vivre !
Le jeune homme reveur ne preta pas attention aux brigands qui emportaient le blessé laissant la le petit hargneux qui apparement ne manquerait à personne.Du reste les gardes du port qui ne brillaient ni par leur courage ni par leur assiduité ne tarderaient pas à arriver attirés par le raffut.
Maubert était un garçon courageux même si ça n'était pas un grand combattant et son mentor aurait été fier de lui, déchirant la robe sur le flanc de la jeune femme il ne s'attarda qu'un court instant sur ces formes qu'il avait révélées et rinca la plaie de sa gourde.Il agit vite avec maitrise le rosissement vite passé à la vue du flanc et des rondeurs attirantes de Laurelinn, constatant que la lame de l'affreux avait certes bien mordu la chair comme le masque de souffrance sur le visage de Laure le lui confirmait d'autant plus mais que l'affreux n'étaient pas un assassin confirmé mais juste un malfrat et que sa lame avait rippé sur la cote de la jeune femme, qui était par contre petite brisée, il ne saurait le dire à l'instant.
En tout cas sa vie n'était pas directement menacée mais il fallait faire vite.Il soupira de soulagement penché sur elle sur les genoux dans la saleté de la ruelle, la paleur natruelle de la peau de Laurelinn s'amplifiant de façon inquiêtante il comprima la plaie appelant à l'aide sans la quitter.
L'officier de la garde actionna une nouvelle fois le heurtoir de la porte massive...il savait le vieil homme seul et attendit patiemmement.
Celui ci finit par lui ouvrir lui jetant un regard interrogateur et courouccé, eut égard à l'heure.
"Commandant je suis desolée de vous reveiller et de vous déranger si tôt" l'officier glissa son casque sous son bras son visage n'exprimait rien de spécial si ce n'est une certaine gravité.
Entzel sentit naitre, poindre plutôt menacante mais pas encore vraiment présente une sourde douleur dans sa poitrine.
"Votre fille à a été agressée"
De simple spectatrice la douleur s'invita au premier rang l'officier haussant un sourcil avant de lacher son casque pour l'empêcher de vaciller.Entzel Hellenlicht n'était plus tout jeune et malgré leur récente dispute Laure était sa fierté et les réconfort de ses vieux jours,il l'imagina morte baignant dans son sang ses longs cheveux roux trempant dans le liquide poisseux, immboile à jamais , comme sa mère...
L'officier eut la présence d'esprit de desserer cette étreinte de quelques mots.
"Elle vit et est actuellement soignée à l'hopital de la ville "
Le viel homme hocha la tête l'étau se désserant effectivement un peu mais resta pale et le soldat le porta jusqu'au salon appelant les gardes du croisement proches pour faire venir un médecin.Il commenca par grogner, raler, arguant qu'il allait bien et qu'on s'occupe de sa fille avant de se rendre à l'évidence et se faire emporter près d'elle à quelques lits près par un destin capricieux perdant conscience.
La première chause qu'il vit fut son visage, encadré par ses boucles rousses..il bredouilla le nom de sa chère femme à qui elle ressemblait tant avant de doucement aux sons de son environnement se rendre compte qu'il ne l'avait pas encore rejointe, que c'était elle, Laurelinn.
Elle lui souriant caressant sa joue sa pudeur simplement cachée par un vilain pantalon en lin et d'hopital et un large bandage sur le buste... les cris derrières elle ressemblait à des remontrances apparement pour s'être levée malgré sa blessure.
Elle se pencha vers lui et lui murmura avec douceur, ce petit sourire mutin qu'il aimait et détestait tant
"C'est toujours non père"
Elle rit entre deux quints de toux maudissait pêle mêle ce lit, la viellesse sa fille et l'attrapa dans ses bras avec fierté et affection.Sa digne fille qu'elle était ! Pour encore longtemps.
Il ne pouvait que l'espèrer.
_________________
Semper Fidelis.
Laurelinn Hellenlicht- Officier supérieur de la Garde
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Date d'inscription : 20/09/2011
Re: Seconde arcane : Chute et apogée
Deux mois après l’incendie de Daroweek
Le bureau de maitre Selenso racontait une histoire. Chaque meuble, chaque objets de décoration ou utilitaire, semblait empreint d’une longue existence, chacun racontant à leur façon une parcelle de l’épopée qui avait fait de cette pièce autrefois nue et vide, un sanctuaire bien étrange, capharnaüm enchanté ou se mêlait le tout et bien souvent le n’importe quoi.
Il y avait ce tableau, une peinture à l’huile datée de -16 par le grand Alphonso Matenberg, qui comme beaucoup de ses semblables, n’avait trouvé la gloire et la renommée qu’a titre posthume. Cette œuvre n’était qu’une des multiples toiles qu’il avait eu l’occasion de peindre, représentant un cavalier en armure lourde, au milieu d’un champs de bataille ou ne régnait que ruine et chaos. La lumière apporté par l’artiste sur le personnage centrale le faisait ressortir comme un phare de dignité et de noblesse parmi les cadavres et les corbeaux charognards. Douce ironie qu’un homme en arme, lame dégainée, fut le représentant de l’espoir pour tous les malheureux qui tapissaient le sol à ses pieds. Mais Matenberg faisait sans nul doute parti de ceux qui ne voyait pas en ce symbole de suprématie une cause, mais plutôt une solution. Le tableau en lui-même avait été acheté une bouchée de pain à la mort de l’artiste, dans un marché aux puces d’Hurlevent, par un mécène peu difficile, avant d’être légué à sa mort deux ans plus tard à sa fille, qui habitait alors à Gilnéas. Celle-ci n’ayant aucun intérêt pour la peinture, pas plus que pour la guerre, en fit don à une œuvre de charité. Ce ne fut que trois ans plus tard que maitre Selenso, en visite d’affaire à Gilnéas-city, qu’il eut le coup de foudre en tombant par hasard sur le tableau, et il dépensa une véritable petite fortune pour son acquisition. Depuis lors, il trônait au dessus de son bureau, dans un élan de fierté et de satisfaction.
Un autre objet qui attirait souvent l’attention, était ce tapis en peau de tigre de Strangleronce. Une piece de tissu de deux mètres sur deux cinquante, taillée par les meilleurs artisans de Baie du butin. Aucune trace de couture, aucune imperfection, sous la lueur du foyer qui brûlait dans la piece, on aurait dit que le pelage était animé d’une vie propre, dansant près des flammes. L’imposant tissu tapissait le sol du bureau, sous les pieds des clients, encore une manière pour maitre Selenso d’imposer à ses visiteurs ces signes de richesse ostentatoire, d’opulence et d’exotisme qui définissait sa réputation.
Lui-même était assit dans un fauteuil d’acajou aux accoudoirs rembourrés et couverts de de soie, face à un bureau en chêne massif, gravés d’arabesques baroques. Une montagne de papier en tout genre et de nombreuses bouteilles d’encres garnissaient ce qui fut autrefois un majestueux arbre centenaire. Maitre Selenso était un vieil homme aux crâne dégarni, quelques cheveux blancs cerclaient ses tempes, vestiges de sa chevelure de jais de sa jeunesse. Il portait sur le nez une paire de petite lunette ronde, bien qu’il regardait toujours ses interlocuteur par-dessus, lui donnant un air affligé. Sa tenue se composait d’une grande chemise roulée aux manches hautes, ainsi que d’un pantalon de la même qualité, légèrement usé, mais bien entretenu.
De l’autre côté du bureau se tenait un jeune homme, adolescent maigre aux épaules courbés, qui l’observait au travers d’une tignasse en désordre. Le garçon semblait plus que mal à l’aise, les mains légèrement tremblantes, mais ce n’était pas moins à cause du vieil homme, que de la troisième personne présente.
Elle, comme toujours, se trouvait dans l’ombre. Légèrement en retrait, comme pour se faire oublier- bien que c’était impossible au vu de son aura et de sa prestance- Awena se contentait d’observer l’échange courtois et normalisé de l’avocat et du jeune Angron, assise sur une chaise, jambes négligemment croisés. Le regard de maitre Selenso ne pouvait s’empêcher de légèrement glisser vers elle de temps à autre, bien qu’il fit tout pour que cela ne se remarque pas.. En vain. Il toussa, avant de reprendre, mal à l’aise à son tour.
« Hmm.. Bien, jeune homme, d’après ce que j’ai sous les yeux » dit-il en levant devant son nez un parchemin jaunis, qu’il tenait à bout de doigts, comme par peur d’attraper la peste. « Le Ser Argel Stompson Rivendel Sheppard , par la présente, lègue l’intégralité de ses bien à sa très » Sa voix se fit légèrement plus tremblante, hésitante. « ..Sœur la Dame Awena Salsene Sheppard, en vertu des liens du sang… et, mmh.. Il lègue à son écuyer, son titre de Chevalier de la Couronne, et Serviteur de l’Alliance et de la Lumière, et ce une fois sa formation terminée ; formation que la Dame Sheppard sœur de feu- Monseigneur Argel Sheppard, se devra de terminer » Ses paroles résonnaient faux, même pour lui-même, comme si on lui avait demandé de proclamer l’indépendance de Stratholme ou une autre bêtise incommensurable.
« Mmh.. Et donc » continua-t-il « Il me faut votre consentement oral, et votre signature…jeune homme, pour recevoir cet…honneur » Maitre Selenso était clairement mal à l’aise, avec cette impression de conduire un innocent sur un échafaud pour l’écartèlement en place publique. Mais le regard de la Ténébreuse lui fit taire ses pensées, ravalant son opinion en glissant vers le jeune garçon une plume et le document en question.
Angron, tétanisé, eut souhaité hurlé qu’il ne voulait pas toucher à ce papier, il aurait tout donné pour sortir de cette maudite piece, fuir, se mettre à courir le plus loin possible de ce vieux crouton et de cette catin sans nom qui l’observait dans son dos - il en avait des sueur froides - rien d’autre ne lui importait plus a cet instant. Pourtant, il ne dit rien, se contentant de baisser la tête, tendant une main tremblante vers la plume, qu’il saisit gauchement, avant d’écrire son nom au bas du document en murmurant d’une voix décalée, comme un pantin manipulé par un marionnettiste goguenard
« je.. J’accepte ce présent sur mon nom » Sa voix s’éteignit dans sa gorge, incapable de prononcer un mot de plus.
A peine avait-il prononcé ces mots, qu’Awena se levait, sortant d’un pas félin de l’ombre, sa robe aux reflets de ténèbres dansant sur son corps aux formes dévoilés, faisant pâlir de terreur et d’envie le vieil avocat plus proche de la mort que de la vie. Elle prit la plume des mains d’Angron, sans douceur, et signa a son tour en souriant finement, satisfaite, avant de s’adresser à maitre Selenso d’une voix mielleuse.
« Merci maitre, vous me rendez tant service que de vous occuper de cela, mon deuil est encore si douloureux » dit-elle avec un sourire aux lèvres. Elle reposa la plume, et posa sa main sur l’épaule du jeune écuyer, qui se leva comme électrisé, tremblant.
Sans un mot de plus, Awena se retourna, et entrainant Angron avec elle, quitta la piece en laissant derrière elle un parfum de nuit, entêtant, claquant la porte. Il fallut quelque minutes pour que le pauvre maitre Selenso sorte de cette étrange torpeur, toussant, frigorifié, avant de vider un verre de gin, puis un second. Il rangea les documents du dossier d’héritage dans un lourd classeur, qu’il ferma et enferma au fond d’une armoire, avec l’espérance vaine d’oublier le plus rapidement possible tout cela, le visage du jeune homme terrifié, et le sourire malsain de la Ténébreuse.
Le bureau de maitre Selenso racontait une histoire. Chaque meuble, chaque objets de décoration ou utilitaire, semblait empreint d’une longue existence, chacun racontant à leur façon une parcelle de l’épopée qui avait fait de cette pièce autrefois nue et vide, un sanctuaire bien étrange, capharnaüm enchanté ou se mêlait le tout et bien souvent le n’importe quoi.
Il y avait ce tableau, une peinture à l’huile datée de -16 par le grand Alphonso Matenberg, qui comme beaucoup de ses semblables, n’avait trouvé la gloire et la renommée qu’a titre posthume. Cette œuvre n’était qu’une des multiples toiles qu’il avait eu l’occasion de peindre, représentant un cavalier en armure lourde, au milieu d’un champs de bataille ou ne régnait que ruine et chaos. La lumière apporté par l’artiste sur le personnage centrale le faisait ressortir comme un phare de dignité et de noblesse parmi les cadavres et les corbeaux charognards. Douce ironie qu’un homme en arme, lame dégainée, fut le représentant de l’espoir pour tous les malheureux qui tapissaient le sol à ses pieds. Mais Matenberg faisait sans nul doute parti de ceux qui ne voyait pas en ce symbole de suprématie une cause, mais plutôt une solution. Le tableau en lui-même avait été acheté une bouchée de pain à la mort de l’artiste, dans un marché aux puces d’Hurlevent, par un mécène peu difficile, avant d’être légué à sa mort deux ans plus tard à sa fille, qui habitait alors à Gilnéas. Celle-ci n’ayant aucun intérêt pour la peinture, pas plus que pour la guerre, en fit don à une œuvre de charité. Ce ne fut que trois ans plus tard que maitre Selenso, en visite d’affaire à Gilnéas-city, qu’il eut le coup de foudre en tombant par hasard sur le tableau, et il dépensa une véritable petite fortune pour son acquisition. Depuis lors, il trônait au dessus de son bureau, dans un élan de fierté et de satisfaction.
Un autre objet qui attirait souvent l’attention, était ce tapis en peau de tigre de Strangleronce. Une piece de tissu de deux mètres sur deux cinquante, taillée par les meilleurs artisans de Baie du butin. Aucune trace de couture, aucune imperfection, sous la lueur du foyer qui brûlait dans la piece, on aurait dit que le pelage était animé d’une vie propre, dansant près des flammes. L’imposant tissu tapissait le sol du bureau, sous les pieds des clients, encore une manière pour maitre Selenso d’imposer à ses visiteurs ces signes de richesse ostentatoire, d’opulence et d’exotisme qui définissait sa réputation.
Lui-même était assit dans un fauteuil d’acajou aux accoudoirs rembourrés et couverts de de soie, face à un bureau en chêne massif, gravés d’arabesques baroques. Une montagne de papier en tout genre et de nombreuses bouteilles d’encres garnissaient ce qui fut autrefois un majestueux arbre centenaire. Maitre Selenso était un vieil homme aux crâne dégarni, quelques cheveux blancs cerclaient ses tempes, vestiges de sa chevelure de jais de sa jeunesse. Il portait sur le nez une paire de petite lunette ronde, bien qu’il regardait toujours ses interlocuteur par-dessus, lui donnant un air affligé. Sa tenue se composait d’une grande chemise roulée aux manches hautes, ainsi que d’un pantalon de la même qualité, légèrement usé, mais bien entretenu.
De l’autre côté du bureau se tenait un jeune homme, adolescent maigre aux épaules courbés, qui l’observait au travers d’une tignasse en désordre. Le garçon semblait plus que mal à l’aise, les mains légèrement tremblantes, mais ce n’était pas moins à cause du vieil homme, que de la troisième personne présente.
Elle, comme toujours, se trouvait dans l’ombre. Légèrement en retrait, comme pour se faire oublier- bien que c’était impossible au vu de son aura et de sa prestance- Awena se contentait d’observer l’échange courtois et normalisé de l’avocat et du jeune Angron, assise sur une chaise, jambes négligemment croisés. Le regard de maitre Selenso ne pouvait s’empêcher de légèrement glisser vers elle de temps à autre, bien qu’il fit tout pour que cela ne se remarque pas.. En vain. Il toussa, avant de reprendre, mal à l’aise à son tour.
« Hmm.. Bien, jeune homme, d’après ce que j’ai sous les yeux » dit-il en levant devant son nez un parchemin jaunis, qu’il tenait à bout de doigts, comme par peur d’attraper la peste. « Le Ser Argel Stompson Rivendel Sheppard , par la présente, lègue l’intégralité de ses bien à sa très » Sa voix se fit légèrement plus tremblante, hésitante. « ..Sœur la Dame Awena Salsene Sheppard, en vertu des liens du sang… et, mmh.. Il lègue à son écuyer, son titre de Chevalier de la Couronne, et Serviteur de l’Alliance et de la Lumière, et ce une fois sa formation terminée ; formation que la Dame Sheppard sœur de feu- Monseigneur Argel Sheppard, se devra de terminer » Ses paroles résonnaient faux, même pour lui-même, comme si on lui avait demandé de proclamer l’indépendance de Stratholme ou une autre bêtise incommensurable.
« Mmh.. Et donc » continua-t-il « Il me faut votre consentement oral, et votre signature…jeune homme, pour recevoir cet…honneur » Maitre Selenso était clairement mal à l’aise, avec cette impression de conduire un innocent sur un échafaud pour l’écartèlement en place publique. Mais le regard de la Ténébreuse lui fit taire ses pensées, ravalant son opinion en glissant vers le jeune garçon une plume et le document en question.
Angron, tétanisé, eut souhaité hurlé qu’il ne voulait pas toucher à ce papier, il aurait tout donné pour sortir de cette maudite piece, fuir, se mettre à courir le plus loin possible de ce vieux crouton et de cette catin sans nom qui l’observait dans son dos - il en avait des sueur froides - rien d’autre ne lui importait plus a cet instant. Pourtant, il ne dit rien, se contentant de baisser la tête, tendant une main tremblante vers la plume, qu’il saisit gauchement, avant d’écrire son nom au bas du document en murmurant d’une voix décalée, comme un pantin manipulé par un marionnettiste goguenard
« je.. J’accepte ce présent sur mon nom » Sa voix s’éteignit dans sa gorge, incapable de prononcer un mot de plus.
A peine avait-il prononcé ces mots, qu’Awena se levait, sortant d’un pas félin de l’ombre, sa robe aux reflets de ténèbres dansant sur son corps aux formes dévoilés, faisant pâlir de terreur et d’envie le vieil avocat plus proche de la mort que de la vie. Elle prit la plume des mains d’Angron, sans douceur, et signa a son tour en souriant finement, satisfaite, avant de s’adresser à maitre Selenso d’une voix mielleuse.
« Merci maitre, vous me rendez tant service que de vous occuper de cela, mon deuil est encore si douloureux » dit-elle avec un sourire aux lèvres. Elle reposa la plume, et posa sa main sur l’épaule du jeune écuyer, qui se leva comme électrisé, tremblant.
Sans un mot de plus, Awena se retourna, et entrainant Angron avec elle, quitta la piece en laissant derrière elle un parfum de nuit, entêtant, claquant la porte. Il fallut quelque minutes pour que le pauvre maitre Selenso sorte de cette étrange torpeur, toussant, frigorifié, avant de vider un verre de gin, puis un second. Il rangea les documents du dossier d’héritage dans un lourd classeur, qu’il ferma et enferma au fond d’une armoire, avec l’espérance vaine d’oublier le plus rapidement possible tout cela, le visage du jeune homme terrifié, et le sourire malsain de la Ténébreuse.
Angron Manus- Citoyen
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Lieu de naissance : Carmines
Age : Quarantaine
Date d'inscription : 13/05/2011
Feuille de personnage
Nom de famille:
Re: Seconde arcane : Chute et apogée
Dalaran, siège du Kirin Tor.
Dans un salon privé, Asciene tournait en rond, maugréant sur l'incapacité d'un être à remplir une tâche simple. Très vite tempérée par l'intervention d'un quel'dorei d'une haute stature, en tenue bleue et or. Malgré son âge avancée, Nòlmë n'avait jamais vraiment su faire preuve de patience quand quelqu'un était en retard. En particulier quand c'était son apprenti.
"-Même dans l'éternité, la ponctualité est synonyme de respect."
Le quel'dorei haussa les épaules, d'une voix posé et sûr de lui, il toisait la mage de haut avec un fin sourire sur le bord des lèvres.
"-Allons, un peu de tolérance très chère. C'est quelque chose d'important que vous lui avez confié, laissez lui donc le temps d'accomplir sa tâche."
Elle s'arrêta un moment, s'approchant de l'elfe pour lui rendre son regard, pour le remettre à sa place une bonne fois pour toute, l'arrogance d'un ancien kaldorei dégénéré lui était insupportable.
"-Surveille tes paroles, Silceneste, il me suffirait de le vouloir pour que cesse ton existence."
Il détourna légèrement le regard, riant avec légéreté.
"-Allons, où est passé le flegme légendaire des élus d'Eldre'thalas ? A force de te vêtir en humaine, tu finis par le devenir... Humaine."
Il cracha le dernier mot avec dédain, se délectant de chacune des réactions de la bien née avant d'ajouter.
"-Vivre dans ce monde est beaucoup plus complexe que de l'observer passivement, shen'dralar. Ne croit pas que cela s'improvise. Il y a beaucoup plus de paramètres à prendre en compte que tu ne peux en calculer."
Il s'approcha pour chuchoter plus bas, d'un ton plus froid.
"-Et n'oublie pas que, contrairement à toi, je suis un vétéran d'une guerre que tu n'as fait qu'observer."
Elle ne répondit pas, se contentant de lui offrir une magnifique vue sur son dos avec un soupir hautain. Toutefois, un autre évènement interrompu les deux dans leur échange. Un jeune elfe venait de rentrer, portant une robe simple d'apprenti. En voyant les deux, il mit immédiatement un genou à terre, baissant le menton vers le sol avec une certaine humilité.
"-Je... J'ai accompli ma tâche !"
Nòlmë se tourna vers lui, l'air sévère.
"-Et bien ? Qu'attends-tu ? Parle."
[...]
Stratholme - Quelques semaines auparavant.
Le jeune quel'dorei n'eut aucun mal à se fondre dans la masse grouillant de Stratholme, la ville était très vivante, nombreux badaux allaient et venait. Le commerce y était florissant, on pouvait trouver tout ce qu'on cherchait à Stratholme, et parfois plus... A condition de savoir où chercher. Après quelques heures à faire le tour de la ville, l'attention du quel'dorei se porta sur une espèce d'être difforme, qui semblait plus ramper que marcher, avec des tics de déplacement qui rappellent légèrement ceux d'un rat. En ville, ils ne parlaient que de ce grand incendie qui avait ravagé un camp d'internement. Mais ce n'était pas ce qui l'interessait. Il était évident à ses yeux que les indices ne seraient pas sur place. Toutefois, pour quelqu'un avec une sensibilité telle que la sienne, pister ce rat ne serait pas trop difficile et pourrait le mener à un plus gros poisson.
Le suivant lorsqu'il tourna dans une ruelle mal éclairée, il disparut derrière une porte habilement dérobée. Invoquant alors une sphère verdâtre, il l'envoya suivre le "rat". C'est là qu'il vit celle qu'il qualifia de "veuve noire". Une beauté fatale, surnaturelle. La vision que le démon lui renvoyait ne permettait pas de saisir pleinement l'aura qui émanait de cette femme en tenue provocatrice. Vêtue de velour noir à semi-transparent, ne laissant que peu de place à l'imagination, elle était instalée dans un fauteuil plutôt luxueux, jambe croisées. La décoration de la pièce n'avait rien à envier à celle d'un manoir de noble. Même s'il était clair que ce n'était que temporaire, il semblerait que la femme en question ait un certain goût du luxe.
Mais ce qui l'étonna le plus, c'est quelle parvint à percevoir l'intru dans la pièce, et également à le détruire. La vision coupée et prit de panique, l'apprenti quitta au plus vite les lieux. Préférant ne pas savoir ce qu'il risquait s'il se faisait attraper...
Dalaran, siège du Kirin Tor
"-Hmm.. Donc, elle serait en vie malgré ça, peut être un coup monté."
La bien née se tapottait le menton, semblant réfléchir tandis que le quel'dorei se releva d'un air sûr de lui.
"-Allons, laisse la moi, toi tu as un apprenti à former et d'autres choses à faire... Et puis, ce serait suspect qu'une simple humaine comme toi parvienne à elle toute seule à défaire ce genre de complot."
Nòlmë haussa les épaules d'un air désinvolte.
"-Fait ce que tu veux, mais ne compte pas sur moi pour réparer une de tes erreurs."
Quelques semaines passèrent... encore...
Elle laissait des traces où elle allait, des fragrances plus ou moins forte, plus ou moins ténue. Sa recherche de la Veuve Noire avait mené le quel'dorei auprès du maitre Selenso qui bin que ravi de recevoir un quel'dorei, car ceux-ci payaient souvent grassement pour certains services, le fut beaucoup moins quand il se rendit compte du dossier qui interessait l'arcaniste. Il ne le pressait pas, compréhensif, se voulant rassurer, il le suivi dans son bureau, lui laissant le soin de s'assoir confortablement dans son fauteuil. Bien que son travail était le plus souvent gratifiant, maitre Selenso n'aimait pas trop mettre son nez dans les affaires souvent malsaines des traqueurs comme il les appelaient. Ces mages chassant la corruption.
Bien que réticent à l'idée de partager des informations, le sourire du quel'dorei et la promesse d'une forte rentrée d'argent, de quoi mettre ses enfants et petits-enfants à l'abri du besoin pour leurs vie, le fit changer d'avis. Il récupéra le lourd classeur du dossier de la mort de Sheppard et partagea les informations avec le quel'dorei. Insistant pour avoir une adresse où un lieu où il pourrait chercher. Deçu de ne pas obtenir l'information désirée, le quel'dorei se redressa de toute sa hauteur, dominant par sa prestance le vieillard chétif qui, malgré son âge avancé, paraissait tel un nourisson.
"-Ecoutez, maitre." Sa voix se fit froide, glaciale. "Cette affaire dépasse totalement vos compétences, aussi, je vous suggère de bien vouloir coopérer de façon totale avec moi. Vous ne voulez pas qu'elle revienne en sachant que vous avez parlé, n'est-ce pas ? Vous voulez autant que moi voir cette histoire enterrée ?"
L'avocat hôcha doucement la tête, expliquant au quel'dorei les us et coutumes de la chevalerie, les détails pouvant l'aider à le retrouver. Il remercia l'avocat d'un hochement de tête respectueux, puis quitta son bureau. Le vieil avocat prit une bonne rasade de son alcool favori, embrassant nerveusement sa bouteille comme pour savourer le peu de vie qui lui restait, il noya le reste de sa journée dans cette bouteille.
Aasinar changea de stratégie. Le patriarche Silceneste se contenta de faire savoir aux badaux sa présence, passant plusieurs fois en ville dans sa tenue symbolisant sa richesse et son pouvoir, une robe tissée à partir des étoffes les plus rares et les plus chères. Faites sur mesure pour le seigneur d'une maison noble assez modeste, mais ayant l'avantage d'être discrète. Cela ne prit pas autant de temps qu'il le pensait pour que la Veuve Noire ne remarque ce mâle qui ressortait parmi les autres, il transpirait l'arrogance, le pouvoir et dégageait autre chose de plus désirable. Elle ne mit pas longtemps à établir un premier contact avec lui, l'invitant à boire le thé dans son "salon privé". Il reconnu là le goût pour le luxe que l'apprenti lui avait décrit. Rien n'était laissé au hasard. Des fresques murales de grande qualitées, le tissu de la nappe enchanté, d'une propreté éclatante. Les sièges étaient fait d'un cuir tanné de qualité, en harmonie parfaite avec les ton de la pièce assez sombre. Le jeune Angron faisait le service pour sa maitresse et son invité. Gardant la tête basse, il n'osait dévisager aucun d'eux, il ne savait que trop bien où ce genre de rendez vous menait. Cette aura pesante, oppressante, malsaine, mélant désir et pouvoir, un véritable fruit interdit et pourtant si souvent récolté.
Bien que le quel'dorei ne semblait pas indifférent au charme de la Veuve noire, elle sentait qu'il y avait autre chose. Qu'il n'avait pas la béatitude et le même désir irrépressible de ses autres proies. Lui, savait ce qu'il faisait, savait à quoi il s'engageait et il lui fit la démonstration au cours d'une nuit de luxure, qu'elle n'était pas la seule a savoir manipuler les esprits, qu'elle n'était pas la seule à manipuler les ombres et qu'elle n'était pas la seule à aimer le pouvoir. Une nuit où la flamme éternelle qui tiraillait les entrailles de la Veuve Noire fut temporairement apaisée par l'expérience du quel'dorei. Il la laissa gouter à une fraction de son pouvoir, a peine de quoi contenter sa gourmandise mais de quoi la faire réclamer plus et la Veuve Noire n'était pas du genre à simplement demander, elle prenait ce qui l'interessait, ce qui ne fut pas pour déplaire au Quel'dorei qui, une fois l'affaire conclue, se contenta de lui expliquer les "termes" de ce contrat tacite qu'elle avait "conclue".
"-Les humaines telle que toi sont trop précieuse pour qu'on les laisse se faire pourchasser par le Kirin Tor" Il passa son doigt sur le visage de la Veuve Noire, celle-ci soufflant de satisfaction, faisant mirroiter son corps au travers de la dentelle de sa nuisette.
"-Je sais pour la créature qui en a après toi, je suis tout disposé à d'en protéger... A un faible prix pour toi. Nous pourrions y trouver tout les deux notre compte" Il continua, répondant aux demandes tacites de la Veuve avec une certaine fermenté, pas vraiment par désir, mais il savait que le meilleur moyen d'obtenir ce qu'on voulait de quelqu'un était de lui donner ce qu'elle voulait.
"-La première clause est que l'enfant qui naitra de notre union sera mien". Flattant légèrement le dos de la Veuve, le quel'dorei posa ensuite une main sur le coeur de celle-ci, orné d'un sourire malsain
"-La deuxième clause est que tu feras ce que bon te semble de ce que je te donnerai, tu n'auras aucune restriction à l'utilisation que tu feras de ce pouvoir que tu désires..."
La paume du quel'dorei commançait à légèrment briller d'une lueur violacée, sombre, au niveau du coeur de la jeune femme qui semblait trésaillir de plaisir.
"-La dernière clause... Lors de ton décès, ton âme me reviendra. Ne l'oublie pas."
Enchangeant un baiser fougueux afin de limiter le volume sonore émis par la Veuve Noire, il retira rapidement sa main, de la poitrine de la Ténébreuse, la laissant dans son état, ce n'était pas la première fois qu'il voyait une humaine en extase après un contact avec la pure essence de l'Ombre et ce n'était sans doute pas la dernière. Mais de sa vie, il s'agissait de celle avec qui il prit le plus de plaisir à partager ce "don"...
Dans un salon privé, Asciene tournait en rond, maugréant sur l'incapacité d'un être à remplir une tâche simple. Très vite tempérée par l'intervention d'un quel'dorei d'une haute stature, en tenue bleue et or. Malgré son âge avancée, Nòlmë n'avait jamais vraiment su faire preuve de patience quand quelqu'un était en retard. En particulier quand c'était son apprenti.
"-Même dans l'éternité, la ponctualité est synonyme de respect."
Le quel'dorei haussa les épaules, d'une voix posé et sûr de lui, il toisait la mage de haut avec un fin sourire sur le bord des lèvres.
"-Allons, un peu de tolérance très chère. C'est quelque chose d'important que vous lui avez confié, laissez lui donc le temps d'accomplir sa tâche."
Elle s'arrêta un moment, s'approchant de l'elfe pour lui rendre son regard, pour le remettre à sa place une bonne fois pour toute, l'arrogance d'un ancien kaldorei dégénéré lui était insupportable.
"-Surveille tes paroles, Silceneste, il me suffirait de le vouloir pour que cesse ton existence."
Il détourna légèrement le regard, riant avec légéreté.
"-Allons, où est passé le flegme légendaire des élus d'Eldre'thalas ? A force de te vêtir en humaine, tu finis par le devenir... Humaine."
Il cracha le dernier mot avec dédain, se délectant de chacune des réactions de la bien née avant d'ajouter.
"-Vivre dans ce monde est beaucoup plus complexe que de l'observer passivement, shen'dralar. Ne croit pas que cela s'improvise. Il y a beaucoup plus de paramètres à prendre en compte que tu ne peux en calculer."
Il s'approcha pour chuchoter plus bas, d'un ton plus froid.
"-Et n'oublie pas que, contrairement à toi, je suis un vétéran d'une guerre que tu n'as fait qu'observer."
Elle ne répondit pas, se contentant de lui offrir une magnifique vue sur son dos avec un soupir hautain. Toutefois, un autre évènement interrompu les deux dans leur échange. Un jeune elfe venait de rentrer, portant une robe simple d'apprenti. En voyant les deux, il mit immédiatement un genou à terre, baissant le menton vers le sol avec une certaine humilité.
"-Je... J'ai accompli ma tâche !"
Nòlmë se tourna vers lui, l'air sévère.
"-Et bien ? Qu'attends-tu ? Parle."
[...]
Stratholme - Quelques semaines auparavant.
Le jeune quel'dorei n'eut aucun mal à se fondre dans la masse grouillant de Stratholme, la ville était très vivante, nombreux badaux allaient et venait. Le commerce y était florissant, on pouvait trouver tout ce qu'on cherchait à Stratholme, et parfois plus... A condition de savoir où chercher. Après quelques heures à faire le tour de la ville, l'attention du quel'dorei se porta sur une espèce d'être difforme, qui semblait plus ramper que marcher, avec des tics de déplacement qui rappellent légèrement ceux d'un rat. En ville, ils ne parlaient que de ce grand incendie qui avait ravagé un camp d'internement. Mais ce n'était pas ce qui l'interessait. Il était évident à ses yeux que les indices ne seraient pas sur place. Toutefois, pour quelqu'un avec une sensibilité telle que la sienne, pister ce rat ne serait pas trop difficile et pourrait le mener à un plus gros poisson.
Le suivant lorsqu'il tourna dans une ruelle mal éclairée, il disparut derrière une porte habilement dérobée. Invoquant alors une sphère verdâtre, il l'envoya suivre le "rat". C'est là qu'il vit celle qu'il qualifia de "veuve noire". Une beauté fatale, surnaturelle. La vision que le démon lui renvoyait ne permettait pas de saisir pleinement l'aura qui émanait de cette femme en tenue provocatrice. Vêtue de velour noir à semi-transparent, ne laissant que peu de place à l'imagination, elle était instalée dans un fauteuil plutôt luxueux, jambe croisées. La décoration de la pièce n'avait rien à envier à celle d'un manoir de noble. Même s'il était clair que ce n'était que temporaire, il semblerait que la femme en question ait un certain goût du luxe.
Mais ce qui l'étonna le plus, c'est quelle parvint à percevoir l'intru dans la pièce, et également à le détruire. La vision coupée et prit de panique, l'apprenti quitta au plus vite les lieux. Préférant ne pas savoir ce qu'il risquait s'il se faisait attraper...
Dalaran, siège du Kirin Tor
"-Hmm.. Donc, elle serait en vie malgré ça, peut être un coup monté."
La bien née se tapottait le menton, semblant réfléchir tandis que le quel'dorei se releva d'un air sûr de lui.
"-Allons, laisse la moi, toi tu as un apprenti à former et d'autres choses à faire... Et puis, ce serait suspect qu'une simple humaine comme toi parvienne à elle toute seule à défaire ce genre de complot."
Nòlmë haussa les épaules d'un air désinvolte.
"-Fait ce que tu veux, mais ne compte pas sur moi pour réparer une de tes erreurs."
Quelques semaines passèrent... encore...
Elle laissait des traces où elle allait, des fragrances plus ou moins forte, plus ou moins ténue. Sa recherche de la Veuve Noire avait mené le quel'dorei auprès du maitre Selenso qui bin que ravi de recevoir un quel'dorei, car ceux-ci payaient souvent grassement pour certains services, le fut beaucoup moins quand il se rendit compte du dossier qui interessait l'arcaniste. Il ne le pressait pas, compréhensif, se voulant rassurer, il le suivi dans son bureau, lui laissant le soin de s'assoir confortablement dans son fauteuil. Bien que son travail était le plus souvent gratifiant, maitre Selenso n'aimait pas trop mettre son nez dans les affaires souvent malsaines des traqueurs comme il les appelaient. Ces mages chassant la corruption.
Bien que réticent à l'idée de partager des informations, le sourire du quel'dorei et la promesse d'une forte rentrée d'argent, de quoi mettre ses enfants et petits-enfants à l'abri du besoin pour leurs vie, le fit changer d'avis. Il récupéra le lourd classeur du dossier de la mort de Sheppard et partagea les informations avec le quel'dorei. Insistant pour avoir une adresse où un lieu où il pourrait chercher. Deçu de ne pas obtenir l'information désirée, le quel'dorei se redressa de toute sa hauteur, dominant par sa prestance le vieillard chétif qui, malgré son âge avancé, paraissait tel un nourisson.
"-Ecoutez, maitre." Sa voix se fit froide, glaciale. "Cette affaire dépasse totalement vos compétences, aussi, je vous suggère de bien vouloir coopérer de façon totale avec moi. Vous ne voulez pas qu'elle revienne en sachant que vous avez parlé, n'est-ce pas ? Vous voulez autant que moi voir cette histoire enterrée ?"
L'avocat hôcha doucement la tête, expliquant au quel'dorei les us et coutumes de la chevalerie, les détails pouvant l'aider à le retrouver. Il remercia l'avocat d'un hochement de tête respectueux, puis quitta son bureau. Le vieil avocat prit une bonne rasade de son alcool favori, embrassant nerveusement sa bouteille comme pour savourer le peu de vie qui lui restait, il noya le reste de sa journée dans cette bouteille.
Aasinar changea de stratégie. Le patriarche Silceneste se contenta de faire savoir aux badaux sa présence, passant plusieurs fois en ville dans sa tenue symbolisant sa richesse et son pouvoir, une robe tissée à partir des étoffes les plus rares et les plus chères. Faites sur mesure pour le seigneur d'une maison noble assez modeste, mais ayant l'avantage d'être discrète. Cela ne prit pas autant de temps qu'il le pensait pour que la Veuve Noire ne remarque ce mâle qui ressortait parmi les autres, il transpirait l'arrogance, le pouvoir et dégageait autre chose de plus désirable. Elle ne mit pas longtemps à établir un premier contact avec lui, l'invitant à boire le thé dans son "salon privé". Il reconnu là le goût pour le luxe que l'apprenti lui avait décrit. Rien n'était laissé au hasard. Des fresques murales de grande qualitées, le tissu de la nappe enchanté, d'une propreté éclatante. Les sièges étaient fait d'un cuir tanné de qualité, en harmonie parfaite avec les ton de la pièce assez sombre. Le jeune Angron faisait le service pour sa maitresse et son invité. Gardant la tête basse, il n'osait dévisager aucun d'eux, il ne savait que trop bien où ce genre de rendez vous menait. Cette aura pesante, oppressante, malsaine, mélant désir et pouvoir, un véritable fruit interdit et pourtant si souvent récolté.
Bien que le quel'dorei ne semblait pas indifférent au charme de la Veuve noire, elle sentait qu'il y avait autre chose. Qu'il n'avait pas la béatitude et le même désir irrépressible de ses autres proies. Lui, savait ce qu'il faisait, savait à quoi il s'engageait et il lui fit la démonstration au cours d'une nuit de luxure, qu'elle n'était pas la seule a savoir manipuler les esprits, qu'elle n'était pas la seule à manipuler les ombres et qu'elle n'était pas la seule à aimer le pouvoir. Une nuit où la flamme éternelle qui tiraillait les entrailles de la Veuve Noire fut temporairement apaisée par l'expérience du quel'dorei. Il la laissa gouter à une fraction de son pouvoir, a peine de quoi contenter sa gourmandise mais de quoi la faire réclamer plus et la Veuve Noire n'était pas du genre à simplement demander, elle prenait ce qui l'interessait, ce qui ne fut pas pour déplaire au Quel'dorei qui, une fois l'affaire conclue, se contenta de lui expliquer les "termes" de ce contrat tacite qu'elle avait "conclue".
"-Les humaines telle que toi sont trop précieuse pour qu'on les laisse se faire pourchasser par le Kirin Tor" Il passa son doigt sur le visage de la Veuve Noire, celle-ci soufflant de satisfaction, faisant mirroiter son corps au travers de la dentelle de sa nuisette.
"-Je sais pour la créature qui en a après toi, je suis tout disposé à d'en protéger... A un faible prix pour toi. Nous pourrions y trouver tout les deux notre compte" Il continua, répondant aux demandes tacites de la Veuve avec une certaine fermenté, pas vraiment par désir, mais il savait que le meilleur moyen d'obtenir ce qu'on voulait de quelqu'un était de lui donner ce qu'elle voulait.
"-La première clause est que l'enfant qui naitra de notre union sera mien". Flattant légèrement le dos de la Veuve, le quel'dorei posa ensuite une main sur le coeur de celle-ci, orné d'un sourire malsain
"-La deuxième clause est que tu feras ce que bon te semble de ce que je te donnerai, tu n'auras aucune restriction à l'utilisation que tu feras de ce pouvoir que tu désires..."
La paume du quel'dorei commançait à légèrment briller d'une lueur violacée, sombre, au niveau du coeur de la jeune femme qui semblait trésaillir de plaisir.
"-La dernière clause... Lors de ton décès, ton âme me reviendra. Ne l'oublie pas."
Enchangeant un baiser fougueux afin de limiter le volume sonore émis par la Veuve Noire, il retira rapidement sa main, de la poitrine de la Ténébreuse, la laissant dans son état, ce n'était pas la première fois qu'il voyait une humaine en extase après un contact avec la pure essence de l'Ombre et ce n'était sans doute pas la dernière. Mais de sa vie, il s'agissait de celle avec qui il prit le plus de plaisir à partager ce "don"...
Nihel Narendir- Citoyen
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