La selection naturelle, parfois, ça craint
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La Garde de Hurlevent :: HRP :: HRP
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La selection naturelle, parfois, ça craint
Vous pensiez que les pandas n’étaient pas capables d’entretenir la population de leur propre espèce ? Détrompez-vous. Le panda est le champion des reproducteurs si on le compare à un perroquet rondouillard, appelé le kakapo. Entre des problèmes de navigation, des problèmes botaniques, et les occasions où le perroquet mâle essaye d’avoir des relations sexuelles avec des animaux qui peuvent le tuer, c’est le reproducteur le plus désespérément inefficace de la Terre.
Ce n’est pas entièrement la faute du kakapo, si son espèce tout entière est composée de 127 animaux. Le perroquet de 3,5 kg a évolué dans l’ancienne Nouvelle-Zélande, où il est resté à l’écart des autres animaux et même de sa propre espèce, obsessionnel, attaché aux sentiers de son habitat d’accouplement, il a développé un manteau de plumes vert clair qui est donc parfaitement adapté aux sous-bois environnants, le rendant invisible à nos yeux. Venant rajouter à son fardeau, si vous le voyez et qu’il vous voit, il n’a pas l’instinct de faire quelque chose d’utile. Il peut ne plus bouger. Il peut venir jusqu’à vous (voir plus et 2èm vidéo). Et il peut, si alarmé, s’enfuir dans un arbre (c’est un excellent grimpeur) pour en sauter et s’envoler… Heu, en faite il ne peut pas voler, il atterrit donc brutalement sur le sol de la forêt, mais il tentera de voler, si il est stressé.
Malheureusement, rien de ce qu’il essaye de faire n’a une quelconque utilité contre les nombreuses espèces de mammifères les rats, les opossums, les hermines et les chats, qui sont venus en Nouvelle-Zélande avec les navires et ont décimé la population de kakapo. Avant cela, le kakapo s’était déjà chargé de se décimer lui-même. Ce n’est pas de leur faute. Ils vivent pendant environ 90 ans. Ils doivent maintenir à un certains niveau leur population, d’une certaine façon.
Mais ont-ils vraiment besoin d’être aussi bons dans ce domaine ? Au milieu des années 90, la population de kakapo était tombée à une quarantaine d’individus. Les kakapos ont contribué, par un miracle de la sélection naturelle, pour faire que leur accouplement dépende du calendrier, de l’acoustique, de la botanique, et le mâle en mesure de faire la différence entre une femelle et un opossum en colère. Aucune de ces choses ne doit être prise pour acquise.
KAKAPO2Commençons par les problèmes de botaniques. Le Kakapo, malgré un bec et des griffes qui semblent plus appropriées pour broyer, est herbivore. Ils saisissent les branches dans leurs griffes et les rabotent tout le long avec leur bec, enlevant les fruits et les feuilles. C’est une vie rude et la femelle kakapo ne va pas la rendre plus difficile en élevant des poussins.
C’est seulement quand ils obtiennent un aliment spécifique que les femelles seront intéressées par l’accouplement. Leur nourriture préférée, la nourriture qu’ils mangent presque exclusivement quand la saison s’y prête, c’est le fruit de l’arbre-rime (endémique de nouvelles-Zélande). Le rimu est un grand arbre vert avec son fruit dans la canopée, et le kakapo l’escalade entièrement pour s’en goinfrer. Le problème est que les fruits du Rimu ne poussent pas chaque année. Et le kakapo ne s’accouple que dans une année où il y a beaucoup de fruits. De temps en temps, il y aura des femelles suffisamment nourries pour penser à casser la croute tous les deux ans. Le plus souvent, c’est tous les cinq ans. Les chercheurs pour la préservation des espèces lors de cette découverte ont eu un souffle d’exaltation. Ils ont nourri autant que possible les femelles et cela a fonctionné. Les femelles se sont accouplées plus souvent et avaient plus de poussins. Et la grande majorité de ces poussins étaient de sexe masculin. La population de kakapo d’origine, tous installée sur une île sans autre mammifère à des fins de conservation, était déjà la plupart des mâles.
La joie se transforma en inquiétude. Est-ce que l’espèce tend toujours a avoir des poussins mâles ? Les défenseurs de l’environnement ont remarqué une tendance : les femelles plus lourdes produisaient des poussins mâles. Et puisque les femelles étaient élevées durant la saison de fructification, elles avaient tendance à être plus lourdes lors de l’accouplement. Le kakapo, aidé par des scientifiques, avait trouvé une autre façon de se tuer.
Mais ces femelles, meurtrières de leurs propres espèces, ont été assistées, habilement, par les mâles. Ce n’est pas que les mâles n’étaient pas prêts à s’accoupler. Ils étaient beaucoup moins dans l’ambiance que les femelles. Ils n’étaient pas très nombreux. Quel pouvait être le problème ?
Le principal était que le kakapo est le seul perroquet à pratiquer le système de lek. Le système lek (zone de lek) est une pratique dans laquelle les mâles sont notés sur leur apparence par les femelles. De plus, le kakapo n’a pas la capacité de voler ou de se battre, et il a une démarche plutôt vacillante, la seule chose qu’il a à présenter est sa maison et sa voix. Les mâles sont rattachés à leur site d’accouplement, il creuse l’équivalent d’un bon bol de terre, de préférence à proximité d’une paroi rocheuse sur une falaise, dans laquelle il se placera et qui permettra l’écho de son, “wouuuu”. Le vrombissement est un profond battement répétitif avec juste un soupçon de musicalité. Il porte sur des kilomètres.
Le cri du kakapo :
De nos jours, quand les kakapos sont concentrés en nombre important sur les îles relativement petites, ce n’est pas tellement un problème. Par exemple, dans la majorité des Fjordland, une région montagneuse et rude dont certaines de ses zones sont encore inexplorées, c’est un peu plus frustrant de ne pas savoir où se trouve le partenaire avec lequel vous voulez vous accoupler. Des femelles ont été observé, grimper sur des sites d’accouplement vides et attendre des jours les mâles trop occupés ailleurs.
Les mâles ne font, de leur propre chef, aucune faveur. Naturellement frustrés de voir que les femelles prennent une année sabbatique entre les saisons de reproduction, les mâles sont connus pour se reproduire avec tout ce qui attire leur attention. Cela inclut : les autres oiseaux, des morceaux du paysage, jusqu’à la tête d’un être humain. Il y a des clips vidéos ici et là et ci-dessous, qui montrent les oiseaux mâles qui tentent de s’accoupler avec des personnes… Sans évoquer les réactions face à la puissance de leurs griffes, notamment celles des nouveaux mammifères en Nouvelle-Zélande, qui n’apprécie guère ce genre de traitement. Ces sortes de rencontres se sont sans doute terminées en désastre.
Tentative burlesque de l’accouplement d’un kakapo avec un humain :
En fin de compte, il semble que le destin du kakapo s’améliore. Leur nombre a presque triplé, suite à un programme de recherche qui a soumis les femelles à un régime alimentaire strict, entrainant l’arrivée de 24 poussins survivants, avec une majorité de femelles. Lentement, ils commencent même à repeupler les îles, une fois débarrasser des mammifères et des autres espèces non indigènes. Pourtant, le kakapo est l’une des espèces qui, désormais, devra avoir une intervention humaine constante pour survivre. Certains chercheurs ont effectivement déclaré avoir aidé les poussins à s’extraire de leurs coquilles à l’aide de pince à épiler pour enlever les morceaux les plus tenaces de la coque…
Ce n’est pas entièrement la faute du kakapo, si son espèce tout entière est composée de 127 animaux. Le perroquet de 3,5 kg a évolué dans l’ancienne Nouvelle-Zélande, où il est resté à l’écart des autres animaux et même de sa propre espèce, obsessionnel, attaché aux sentiers de son habitat d’accouplement, il a développé un manteau de plumes vert clair qui est donc parfaitement adapté aux sous-bois environnants, le rendant invisible à nos yeux. Venant rajouter à son fardeau, si vous le voyez et qu’il vous voit, il n’a pas l’instinct de faire quelque chose d’utile. Il peut ne plus bouger. Il peut venir jusqu’à vous (voir plus et 2èm vidéo). Et il peut, si alarmé, s’enfuir dans un arbre (c’est un excellent grimpeur) pour en sauter et s’envoler… Heu, en faite il ne peut pas voler, il atterrit donc brutalement sur le sol de la forêt, mais il tentera de voler, si il est stressé.
Malheureusement, rien de ce qu’il essaye de faire n’a une quelconque utilité contre les nombreuses espèces de mammifères les rats, les opossums, les hermines et les chats, qui sont venus en Nouvelle-Zélande avec les navires et ont décimé la population de kakapo. Avant cela, le kakapo s’était déjà chargé de se décimer lui-même. Ce n’est pas de leur faute. Ils vivent pendant environ 90 ans. Ils doivent maintenir à un certains niveau leur population, d’une certaine façon.
Mais ont-ils vraiment besoin d’être aussi bons dans ce domaine ? Au milieu des années 90, la population de kakapo était tombée à une quarantaine d’individus. Les kakapos ont contribué, par un miracle de la sélection naturelle, pour faire que leur accouplement dépende du calendrier, de l’acoustique, de la botanique, et le mâle en mesure de faire la différence entre une femelle et un opossum en colère. Aucune de ces choses ne doit être prise pour acquise.
KAKAPO2Commençons par les problèmes de botaniques. Le Kakapo, malgré un bec et des griffes qui semblent plus appropriées pour broyer, est herbivore. Ils saisissent les branches dans leurs griffes et les rabotent tout le long avec leur bec, enlevant les fruits et les feuilles. C’est une vie rude et la femelle kakapo ne va pas la rendre plus difficile en élevant des poussins.
C’est seulement quand ils obtiennent un aliment spécifique que les femelles seront intéressées par l’accouplement. Leur nourriture préférée, la nourriture qu’ils mangent presque exclusivement quand la saison s’y prête, c’est le fruit de l’arbre-rime (endémique de nouvelles-Zélande). Le rimu est un grand arbre vert avec son fruit dans la canopée, et le kakapo l’escalade entièrement pour s’en goinfrer. Le problème est que les fruits du Rimu ne poussent pas chaque année. Et le kakapo ne s’accouple que dans une année où il y a beaucoup de fruits. De temps en temps, il y aura des femelles suffisamment nourries pour penser à casser la croute tous les deux ans. Le plus souvent, c’est tous les cinq ans. Les chercheurs pour la préservation des espèces lors de cette découverte ont eu un souffle d’exaltation. Ils ont nourri autant que possible les femelles et cela a fonctionné. Les femelles se sont accouplées plus souvent et avaient plus de poussins. Et la grande majorité de ces poussins étaient de sexe masculin. La population de kakapo d’origine, tous installée sur une île sans autre mammifère à des fins de conservation, était déjà la plupart des mâles.
La joie se transforma en inquiétude. Est-ce que l’espèce tend toujours a avoir des poussins mâles ? Les défenseurs de l’environnement ont remarqué une tendance : les femelles plus lourdes produisaient des poussins mâles. Et puisque les femelles étaient élevées durant la saison de fructification, elles avaient tendance à être plus lourdes lors de l’accouplement. Le kakapo, aidé par des scientifiques, avait trouvé une autre façon de se tuer.
Mais ces femelles, meurtrières de leurs propres espèces, ont été assistées, habilement, par les mâles. Ce n’est pas que les mâles n’étaient pas prêts à s’accoupler. Ils étaient beaucoup moins dans l’ambiance que les femelles. Ils n’étaient pas très nombreux. Quel pouvait être le problème ?
Le principal était que le kakapo est le seul perroquet à pratiquer le système de lek. Le système lek (zone de lek) est une pratique dans laquelle les mâles sont notés sur leur apparence par les femelles. De plus, le kakapo n’a pas la capacité de voler ou de se battre, et il a une démarche plutôt vacillante, la seule chose qu’il a à présenter est sa maison et sa voix. Les mâles sont rattachés à leur site d’accouplement, il creuse l’équivalent d’un bon bol de terre, de préférence à proximité d’une paroi rocheuse sur une falaise, dans laquelle il se placera et qui permettra l’écho de son, “wouuuu”. Le vrombissement est un profond battement répétitif avec juste un soupçon de musicalité. Il porte sur des kilomètres.
Le cri du kakapo :
De nos jours, quand les kakapos sont concentrés en nombre important sur les îles relativement petites, ce n’est pas tellement un problème. Par exemple, dans la majorité des Fjordland, une région montagneuse et rude dont certaines de ses zones sont encore inexplorées, c’est un peu plus frustrant de ne pas savoir où se trouve le partenaire avec lequel vous voulez vous accoupler. Des femelles ont été observé, grimper sur des sites d’accouplement vides et attendre des jours les mâles trop occupés ailleurs.
Les mâles ne font, de leur propre chef, aucune faveur. Naturellement frustrés de voir que les femelles prennent une année sabbatique entre les saisons de reproduction, les mâles sont connus pour se reproduire avec tout ce qui attire leur attention. Cela inclut : les autres oiseaux, des morceaux du paysage, jusqu’à la tête d’un être humain. Il y a des clips vidéos ici et là et ci-dessous, qui montrent les oiseaux mâles qui tentent de s’accoupler avec des personnes… Sans évoquer les réactions face à la puissance de leurs griffes, notamment celles des nouveaux mammifères en Nouvelle-Zélande, qui n’apprécie guère ce genre de traitement. Ces sortes de rencontres se sont sans doute terminées en désastre.
Tentative burlesque de l’accouplement d’un kakapo avec un humain :
En fin de compte, il semble que le destin du kakapo s’améliore. Leur nombre a presque triplé, suite à un programme de recherche qui a soumis les femelles à un régime alimentaire strict, entrainant l’arrivée de 24 poussins survivants, avec une majorité de femelles. Lentement, ils commencent même à repeupler les îles, une fois débarrasser des mammifères et des autres espèces non indigènes. Pourtant, le kakapo est l’une des espèces qui, désormais, devra avoir une intervention humaine constante pour survivre. Certains chercheurs ont effectivement déclaré avoir aidé les poussins à s’extraire de leurs coquilles à l’aide de pince à épiler pour enlever les morceaux les plus tenaces de la coque…
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