Dévastation.

Alors que la soirée se déroulait (plus ou moins) paisiblement dans Dalaran, les mages qui surveillaient les flux telluriques sursautèrent d'un coup et prévinrent leurs confreres hurleventois, completement affolés:
" Un courant arcanique a été violemment perturbé dans Elwynn... Il vous faut aller voir de toute urgence."
Apres quelques minutes de confusion totale et un portail, les mages arrivèrent devant la zone et constatèrent l'ampleur du désastre:
(un petit thème musical pour l'ambiance: Bloody Monday - Evil & Justice [interdiction de liens pendant 7 jours])
Là ou un village fort d'une cinquantaine d'habitants prospérait, il ne restait qu'un champ de ruines fumantes. De nombreuses traces de corps calcinés, figés dans une expression de souffrance intolérable gisaient entre deux restes de maisons. On pouvait apercevoir ici et là une femme serrant ce qui ressemblait à un enfant ou alors un vieillard recroquevillé de peur et de douleur. Les mages détournèrent le regard de ce spectacle, horrifiés pour constater l'ampleur des dégâts matériels. Le sol était corrompu au delà de tout, des énergies gangrénées s'en échappant régulièrement. Et encore pire, de nombreux portails vers le Néant Distordu avaient été ouverts. C'est ainsi que des flopées de diablotins, petits gangrechiens et autres démons mineurs s'en échappaient. Ce n'était pas une bête attaque d'un village non: c'était un chef d'oeuvre d'horreur écrit par une personne monstrueuse et cynique. Son identité ne tarda pas à être découverte: les mages purent remarquer que les énergies gangrénées n'étaient pas tracées au hasard. Non, l'ennemi avait signé son crime. Sur ce qu'il restait du village se dessinait désormais une monstrueuse tête de démon. La Légion recommençait à faire parler d'elle. Comme lors de l'attaque d'une ferme isolée il y a quelques temps. Les mages ne tardèrent pas à faire le lien, surtout en analysant la felmagie qui avait imprégné la zone et causée ce cataclysme. Un démon puissant errait dans la région hurleventoise...

Tous des idiots. Tous stupides. Tous faibles, sourds, aveugles... mais malheureusement pas muets. Ou en tout cas pas suffisamment muets d'admiration au gout de Justarius Daloran, qui était un homme qui savait apprécier les belles choses et n'appréciait guère de voir ses heures de gloire gâchées par le scepticisme de quelques néophytes bouchés du bulbe.

Les cultistes de Gorva'Roth n'étaient, d'un autre côté, pas exactement recrutés pour leur finesse ou leur important QI. Ils étaient recrutés soit parce qu'ils étaient laids, méchants et/ou teigneux, terrifiants en somme... soit parce qu'ils étaient précisément faibles d'esprits et donc facile à impressionner, facile à contenter, et surtout facile à manipuler. Et bien qu'il convint que cette méthode de recrutement demeurait la plus efficace pour avoir régulièrement de la chair à canon fraiche, et des tueurs hors pairs avec des gueules de monstres sortit tout droits d'un cauchemar de murloc, le Maître Démoniste déplorait parfois sa récente solitude.

Bien qu'il ait été toute sa vie un démoniste "errant", en allant de caves en caves, de moulins abandonnés en manoirs sois disant hantés, et d'égouts malfamés en bas-fonds mal fréquentés, il faisait toujours des rencontres intéressante et ne manquait pas de disserter ici et là avec un érudit de la profession de tel détail passionnant dans tel vieux livre poussiéreux. Depuis qu'il s'était fait alpagué par le Démon, Justarius passait ses journées à se faire maltraiter -au moins psychologiquement, et c'est déjà pas mal- par un démon frustré par son corps de jouvencelle, et à coordonner une bande d'idiots incapable de faire une flamme sans se brûler.

Oh, certes, en contrepartie, Justarius avait du pouvoir. Il donnait des ordres et on obéissait. Ou, dans les rares cas où on ne lui obéissait pas, il lui restait la possibilité de faire exploser une tête par-ci et de faire brûler un organe vital par la. Mais le pouvoir ne faisait pas tout, et le scepticisme des acolytes qui ce soir avaient participé à établir le lien avec ce puissant démon qui leur avait parlé à EUX, leur assurant que LEUR culte était sur la bonne voie, et leur promettant que LE maître, Sargeras en personne, passerait par le portails qu'ILS devraient s'efforcer d'ouvrir dans les mois à venir... leur scepticisme face à une telle progression dans la grand oeuvre du culte -le retour de la légion sur Azeroth- avait été particulièrement dure à avaler.

Épuisé par l'arrogance et l'aveuglement de tout ces idiots, aussi bien que par le rituel, Justarius avait préféré partir avant d'en balancer un ou deux du haut de la tour. Il était sortit dans l'obscurité nocturne de la forêt d'Elwynn, et avait marché, marché, marché dans le noir jusqu'à se trouver à la frontière avec les carmines. Tourné en direction de son trou perdu de naissance, il s'était sentit un instant nostalgique, et avait sérieusement pensé à partir pour de bon. Mais la voix du maître l'avait, comme toujours, rappelé à l'ordre et, résigné, il était retourné d'un pas lourd et délibérément lent à la Tour d'Azora.

Ce soir, le dix novembre de cette année. Tout était bien calme à la tour des mages de Hurlevent, tout aussi banal, surtout à cette heure. Peut de gens étaient actifs à cette heure, c'est vrai quoi, personne ne faisait autre chose que de lire à 23h27, oui il était bien cette heure là quand le Magistère Robert Delanoh regarda l'heure, mais il ne pu s'attarder sur se détail puisque c'est au même moment qu'il s'écroula au sol, la main sur le crâne. Il fut prit d'un instant de fatigue, comme si on lui avait retirer une partie de lui-même.
Il leva la tête et remarqua que d'autres magiciens étaient au sol, dans le même état de lui. Quelque chose n'allaient pas, c'est comme si leurs esprits les appelait à un endroit spécifique, et ils s'y rendirent. Beaucoup de mages se retrouvèrent aux alentours d'une heure du matin au Champ de Potirons de la Forêt d'Elywnn.

Il faisait nuit, heureusement que les gardes qui avaient accompagné les plus puissants et renommés magiciens d'Hurlevent avaient des torches, et que les pro-pyromancie avaient les mains enflammées. Ils se rendirent vite compte que les lapins étaient des mort-vivants très agressifs, et que les potirons dans le champ étaient recouverts de champignons qui dégageaient des gaz qui faisaient développer de nouveaux champignons dans un cycle limités de trois à quatre champignons. Mais ceci, c'était du détail par rapport aux diablotins qui sortaient de petits portails démoniaques dans le champ, des flammes gangrenées dans lequel brûlaient le champ, la grange et la maisonnée, sans parler de la pestifération du sol environnant. Le détail frappant, c'était cette bannière au logo du Culte de Gorva'roth, au milieu du champ. Cette bannière était encore inconnue, mais ça ne saura durer.

Après inspections des ruines, le lendemain. Des cadavres mutilés d'hommes ont été retrouvés dans la grange, les femmes dans la maison. Aucune trace d'enfants, pourtant, il y en avait bel et bien ...
C'est la troisième fois que ce genre d'incidents survint dans la Forêt d'Elywnn, où peuvent bien être ceux qui font ça ? Au moins, maintenant nous avons leur bannière.