Bref cri dans la brise.

Un bref hurlement s'éleva dans le vent. Un hurlement de femme.
Le capitaine James Lafrousse leva les yeux de son exemplaire de la Gazette d'Hurlevent. Il inclina la tête sur le côté, attentif. Des grains de poussière paresseux dérivaient dans le vif rayon de lumière qui perçait une des fenêtres à meneaux de sa cabine. La trotteuse rouge de la pendule murale parcourait le cadran en silence. Il était quasiment 15h45.
Le seul bruit audible était celui de la chaise de bureau qui grinçait sous le poids du vieux marin.
Par les grandes fenêtres de la poupe de son navire, ce dernier voyait une portion du vaste océan, désert et paisible dans le soleil doré de l'aprés-midi. Seules remuaient les reflets de la lumière sur les vagues, agitées par une douce brise.
Ayant tendu l'oreille pendant quelques secondes, Lafrousse se demanda s'il avait réellement entendu quelque chose.
C'est mon imagination, se dit-til.
Il poussa un soupir, reprit la lecture du magazine posé sur son bureau ---- et entendit un autre hurlement. Bref comme le premier. Pourtant, cette fois, on eût dit une voix d'homme. Ce n'était pas une simple exclamation enthousiaste, ni même un cri d'alarme, mais l'expression de la terreur.
Le Capitaine fronça les sourcils, se dirigea vers la porte de sa cabine en posant la main sur la poigne de son sabre et la franchit. Alors qu'il se trouvait à mi chemin de l'escalier, il s'arrêta à la rambarde en observant le pont vide de son navire. C'était impossible. Au début de l'heure précédente, six de ces hommes occupaient les basses-besognes comme dans tout autre navire. Il perçut alors un mouvement derrière lui. Losqu'il se retourna, toutefois, il se rendit compte qu'il n'était plus seul. Cet homme, quel qu'il soit, aurait des comptes à rendre sur la situation. Et soudain, il cessa d'être désoeuvré. Il cessa d'existé.

Il autre hurlement se fit entendre dans la douce brise de cette après-midi.

Elles s'avancèrent sur le cimetière, passant tour à tour à travers les ombres, la lueur jounâtre des réverbères et le clair de lune phosphorescent. Des arbres poussaient à l'intervalles réguliers sur le trottoir de gauche. Sur la droite, elles dépassèrent une tombe, deux tombes, trois tombes... Elles firent halte devant chaque arbre pour regarder les alentours, guettant un signe de vie, mais n'en trouvèrent pas.
Elles longèrent le muret qui l'élevait de quelques mètres.
- Attends, appela Jenny en s'approchant de la petite allée étroite, couverte, séparant le cimetière du port. D'angoissantes ténèbres régnaient dans le passage. Le front plissé, songeuse, elle commença à s'éloigner.
- Je n'aime pas ça. On va continuer dans le cimetière. Tout va bien. Ne téloigne pas de moi. Si tu te sens désorientée, tu n'as qu'à suivre le muret d'une main.
Quoique Jenny de voulût pas contribuer aux craintes de sa soeur en révélant ses propres doutes, la venelle d'obscure semblait se rétrécir à chaque pas, se refermer sur elle.
La jeune femme avait parcouru le quart du cimetière lorsqu'elle fut frappée par la sensation étrange que l'adolescente et elle n'étaient pas seules. L'instant d'aprés, elle prit conscience d'un mouvement, à l'endroit le plus sombre, trois mètres au-dessus d'elle, juste dans les branches. Elle n'eût pu dire de quelle manière exactement elle le devina : elle n'entendait que l'écho des pas de Lisa et des siens, ne voyait pas non plus grand chose. Pourtant, d'un coup, elle avait senti une présence hostile. Tandis qu'elle plissait les yeux pour scruter les branchages, elle eut la certitude que les ténèbres... changeaient.
Qu'elles se déplaçaient. Qu'elles bougeaient. Tout là-haut, parmi les branches.
Jenny tenta de se persuader que le phénomène n'existait que dans son imagination, mais son instinct lui hurla de courir, de s'enfuir. Elle força bien un peu l'allure, mais un peu seulement, pas beaucoup, sans panique. Au bout de quelques pas, elle accéléra un peu plus, et encore un peu plus, jusqu'à prendre malgré elle ses jambes à son cou.
Elle déboucha dans une autre ruelle. L'obscurité y régnait, aussi. Lisa en jaillit aussi à toute allure , glissa sur une portion de pavés mouillée et failli tomber.
Sa soeur lui évita une chute en la rattrapant à bras le corps. Elles reculèrent, observant la sortie de l'obscur passage et entrèrent dans le monument couvert aux morts de Lordaeronn.
- Tu l'as senti ? demanda l'adolescente, hatelante.
- Dans des arbres. Des oiseaux, sans doute, ou, au pire, quelques chauves-souris.
Lisa secoua la tête.
- Non, non. Pas dans les arbres. C'était tapi derrière le muret.
- J'ai vu quelque chose en hauteur, affirma la jeune femme.
- Non, insista sa cadette en secouant vigoureusement la tête.
- Qu'est-ce que tu as vu, toi, alors ?
- C'était contre le mur. Sur la gauche. J'ai failli me cogner dedans.
- Qu'est-ce que c'était ?
- Je ne sais pas exactement. Je ne l'ai pas vraiment vu.
- Tu as entendu quelque chose ?
- Non, répondit Lisa, les yeux rivés à la ruelle. Mais... l'obscurité était... eh bien à un endroit, l'obscurité était ... différente. J'ai senti quelque chose qui bougeait... bouger n'est peut-être pas le mot... qui se modifiait.
- C'est aussi l'impression que j'ai eue... mais près des arbres.
Elles attendirent. Rien ne sortit des ténèbres.
Progressivement, le pouls de Jenny ralentit, passant d'un galop endiablé à un trot rapide. Leur souffle s'apaisa. Le silence de la nuit se déversa à nouveau sur elles à la manière d'une huile visqueuse. Les doutes refirent surface. La jeune femme en vint à se demander si sa soeur et elle n'avaient pas simplement succombé à l'hystérie.
- On est sur les nerfs, c'est tout, déclara-t-elle. S'il y avait eu quelque chose ou quelqu'un de dangereux, là-dedans, ça nous aurait déjà attaquées... Tu ne crois pas ?
- Peut être.
- Tu sais ce que c'était, à mon avis ?
- Quoi ? demanda Lisa
Le vent froid se leva à nouveau, frémit doucement dans l'allée.
- Des chats. Plusieurs. Ils adorent se planquer dans ce genre d'endroit.
- Je ne crois pas que ç'ait été ça.
- Ce n'est pas impossible. Il pouvait y en avoir un ou deux sur les branches, et un ou deux par terre, près du muret, là où tu as vu quelque chose.
- Ca avait l'air plus gros. Nettement plus gros, insista Lisa, nerveuse.
- Bon d'accord, ce n'était peut-être pas des chats. Ce n'était même probablement rien du tout. On est tendues. On a les nerfs en pelote. Nous allons tout-de-même passer la nuit ici. C'est plutôt préférable à mon avis...
Le silence repris le dessus, interrompu seulement par le souffle hésitant de cette légère brise.

Une soirée bien banale se profilait et c'est avec ennui perchée sur sa selle qu'elle regardait gesticuler le fossoyeur Mac Mahon expliquant en termes plus ou moins intelligible,après avoir gratifié les gardes de ses talents de mimes,la disparition de son chien.
Elle suivait le bonhomme d'un air morose,encore de ces plaintes qui n'aboutissent jamais à rien et n'entrainent en général qu'un gâchis de temps et de papier.Sur le visage de ses camarades,le même ennui à des degrés divers.
Et pourtant....le corps du chien,non seulement mort,mais d'aussi horrible qu'étrange façon donnait le coup d'envoi d'une soirée presque irréelle pour l'ancien soldat de Lordaeron propulsée dans cette ville si étrange dans un corps d'armée si ingrat.La pauvre bête avait été littéralement broyée et digérée par.. quelque chose.

Ce quelque chose ils l'avaient pisté dans le noir,à la lueur vacillante des torches,une bonne partie de la soirée,comme des enfants presque aveugles,suivant sa piste suintante et dégoutante tandis que chacun imaginait selon une quelque expérience,une abérration,un Faolien mutant ou quelque autre horreur que pouvait contenir cette ville.Mais non...la piste,enfin la trainée du reptile géant s'était précisée à leurs dépends.

La tête de la bête,large comme un homme,trônait à présent dans le hall en hauteur comme un trophée dûrement acquis et la pourfendeuse malgré la tentation de ronronner de fierté,comme ses camarades chasseurs improvisés,était surtout perplexe..elle contemplait la bête qui semblait la fixer dans une posture agressive et défiante à jamais comme prête à se redresser de toute la hauteur de son corps...manquant,pour frapper et semblait abriter une petite lueur malsaine et moqueuse au fond de ses yeux morts pour ces fragiles bipèdes.

Elle se payait leurs têtes à la vérité ! Qui sont ces serpents qui sifflent sur nos têtes?


Comment diable cette chose avait elle pu rôder dans le cimetière et leur imposer une traque visqueuse dans les tunnels d'écoulements putrides? Seules,peut être,les jungles denses de Strangleronce pouvait abriter une telle chose.Ils avaient brûlé un nid de funeste présage mais ce nid la hantait encore.La voirie de Sa Majesté était descendu dans la tanière pour finaliser la besogne et n'avait rien rapporté d'inquiétant....

Elle avait invité plusieurs explorateurs,nains,humains,et autres érudits pour finalement avoir un semblant de réponse,découragée de pas en avoir,par une pandarène venue porter plainte...cette bête n'était pas issue de leurs cauchemards ( avec un d ).
Elle espèrait qu'elle ne le redevienne pas..