Ci-gît…
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Ci-gît…
Le condamné n’avait souhaité ni visite, ni repas, ni aumônier. Il ne luttait plus, il était déjà mort et souhaitait seulement qu’elle en finisse au plus vite. Du moins c’est ce que la jeune femme crut voir dans ce regard terne.Ci-gît Tahar GRIX, exécuté le 10ème jour du 9ème mois de l’an 33
Ventis aurait pu faire de cette exécution un spectacle, un exemple. Porte-Martel aurait su le faire. Rassembler la troupe, escorter Grix jusqu’à la grande place, l’obliger à s’agenouiller devant la lame de la Justice. Le bourreau aurait été l’un des hommes en plaque, le heaume garantirait ce visage inexpressif et inhumain qui sied à l’impartialité de l’exécuteur. Peut être Stolen s’il avait encore été présent, ou Owein.
La population se serait rassemblée pour critiquer, l’événement aurait alimenté les ragots pour la soirée.
Au lieu de quoi elle ne rappela pas Watshell et Ausler, partis à Bois de la Pénombre pour rencontrer Lent. Seule Thrynne était présente, l’aidant à préparer la sentence. La herse fut fermée, Tahar Grix conduit dans la cours jouxtant la Caserne.
Ventis s’assura que le nœud était solide, coulissait suffisamment pour briser la nuque de l’homme plutôt que de l’étrangler. Une mort rapide, sans souffrance, voilà tout ce qu’elle pouvait offrir au condamné.
Thrynne l’aidait, silencieuse et efficace, la garde faisait son devoir, sans exprimer de satisfaction ou de peine, ce en quoi Ventis lui fût reconnaissante bien que ne l’exprimant pas. Grix fût juché sur un cheval, la corde autour du cou l’obligeant à se tenir aussi droit que possible.
Le capitaine Calirae Ventis lut la sentence, d’une voix atonale, sans tenir compte du « ferme la » que lui adressa Tahar Grix, condamné à mort.
Elle comprenait son impatience d’en finir, sans pouvoir déroger à la procédure. Une procédure qui lui rappelait pourquoi elle ôtait une vie en ce soir du dixième jour du neuvième mois de l’an trente trois.
Ni par haine ni par vengeance. Sans retirer autre satisfaction à cette exécution que celui du devoir accomplit.
Le condamné avait tué, violé, sans éprouver la moindre once de remord. Remis en liberté il aurait continué à perpétrer ses crimes. Grix avait peut être affirmé qu’Edenblow ne lui avait laissé aucune chance, Ventis pensait quant à elle qu’au moins pour cette fois, la sentence de la chancelière Farral aurait été la même que celle du duc, aussi antipathique ce dernier puisse être.
Ventis se coucha peu après, gardant en tête les points à mentionner au prochain ordre du jour. Avec le départ d’Husserl et l’absence d’Amell les réunions de travail en avaient prit un coup. Puis il y avait les menaces qu’elle s’efforçait de maintenir à distance, celle de Tahar Grix proférée peu avant sa mise à mort, celle de l’état major de la Chancellerie… autant de raisons qui ne lui laissaient que peu d’appétit malgré l’insistance du worgen pâtissier. Tym n’était pas méchant, juste un peu étrange.
Elle devenait un peu plus paranoïaque chaque jour, voyant dans chaque cadeau un piège potentiel. Dans le laboratoire d’analyse, un cupcake avait été finalement posé sous une cloche hermétique, deux roses commençaient à flétrir dans un bécher dans lequel elle avait omis d’ajouter de l’eau, sort à peine préférable à celui de la première rose qui avait été dissout dans un mélange d’acides à des fins d’analyses.
Calirae Ventis- Officier supérieur de la Garde
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