Le Cénacle
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Le Cénacle
LE CÉNACLE
Le Baron Hadrien de Maribeau escaladait les marches du Donjon deux à deux, le pas pressés et le souffle court. Il était tard, plus de 23 heures selon sa montre à gousset, et il avait rendez-vous à 22 heures. Il détestait être en retard. Un défaut que lui reprochait déjà feu son Père à l'époque où il n'était encore qu'un jeune damoiseau à la Cour des Nobles. Aujourd'hui un homme fait, le Baron ne redoutait plus la vindicte de son père pour ses retards depuis bien longtemps. Cependant, cet étrange rendez-vous lui donnait la boule au ventre.
On l'avait contacté il y a peu. Un page lui avait fait parvenir une lettre simple, signée du Marquis de la Rochefoucauld. Il disait vouloir s'entretenir avec lui de quelques sujets importants sans donner plus de précisions, laissant son interlocuteur dans le doute. Le Baron de Maribeau était un homme fier et n'aimait en aucun cas se faire convoquer par qui que ce soit, même par un Marquis !
Lorsque la missive était arrivée, le Baron n'y avait guère prêté attention. Mais dans les jours qui suivirent le bruit courrait dans le donjon que le Baron de Maribeau n'était pas le seul concerné par ces étranges invitations. Au final, c'était une dizaine de personnes - d'après les rumeurs - qui avaient été convoquées dans les appartements du Marquis.
Suite à ça, il était évident pour le Baron qu'il se passait quelque chose de plus important que les quelques sujets que le Marquis semblait vouloir aborder avec lui. Il avait donc finalement décidé de se laisser séduire par l'invitation, et le voilà maintenant entrain de cavaler dans le labyrinthe de couloir du Donjon. Arrivé face à la porte des appartements du Marquis, un page lui ouvrit immédiatement. Il se glissa à l’intérieur, retirant son chapeau.
Il était à présent dans ce qui semble être le petit salon du Marquis. La pièce était richement décorée en tableaux, boiseries et autres objets d’arts, l’ambiance feutrée et chaleureuse. Un lustre imposant suspendu par une solide chaîne de fer se balançait lascivement autours d’une table ronde autours de laquelle quelques personnes assises et debout discutaient. Présidant la table ronde, le Marquis semblait s’entretenir sérieusement avec le Comte de Guiche.
Lorsque le Baron fut remarqué par l’assemblée, on l’invitât à s’asseoir au milieu du petit groupe sur une chaise faisant face au Marquis de la Rochefoucauld pendant que doucement les discussions mourraient pour laisser place au silence puis à la parole du Marquis.
S’en suivit un long entretien entre le Marquis et le Baron, tendis que les autres convives restaient silencieux, ou alors glissaient quelques chuchotements à leurs voisins. Il posait des questions parfois anodines, parfois plus précises sur les croyances religieuses, politiques ou encore morales de ce dernier. Enfin, après quelques dizaines de minutes, le Marquis se leva, apparemment satisfait. C’est à ce moment que la réelle raison de cet entretien se révélait. Le Marquis tira une enveloppe cachetée et la lui tendit avec un sourire chaleureux. « Tout ce dont vous avez besoin de savoir se trouve ici. Ne communiquez cette lettre à personne. Vous la jetterez dans l’âtre de votre cheminée une fois lue. Si vous en êtes, revenez vers moi ».
Et ce fut tout.
Le page ramena le baron à la porte, la lettre cachetée entre les mains. Épuisé mais curieux, il se pressa de rentrer en ses appartements et verrouilla immédiatement le loquet de son cabinet de travail. « Que l’on ne me dérange pas ! » avait t-il sifflé à son valet avant de claquer la porte.
Il ouvrit la lettre avec son habituel coupe papier et en commença la lecture.
On l'avait contacté il y a peu. Un page lui avait fait parvenir une lettre simple, signée du Marquis de la Rochefoucauld. Il disait vouloir s'entretenir avec lui de quelques sujets importants sans donner plus de précisions, laissant son interlocuteur dans le doute. Le Baron de Maribeau était un homme fier et n'aimait en aucun cas se faire convoquer par qui que ce soit, même par un Marquis !
Lorsque la missive était arrivée, le Baron n'y avait guère prêté attention. Mais dans les jours qui suivirent le bruit courrait dans le donjon que le Baron de Maribeau n'était pas le seul concerné par ces étranges invitations. Au final, c'était une dizaine de personnes - d'après les rumeurs - qui avaient été convoquées dans les appartements du Marquis.
Suite à ça, il était évident pour le Baron qu'il se passait quelque chose de plus important que les quelques sujets que le Marquis semblait vouloir aborder avec lui. Il avait donc finalement décidé de se laisser séduire par l'invitation, et le voilà maintenant entrain de cavaler dans le labyrinthe de couloir du Donjon. Arrivé face à la porte des appartements du Marquis, un page lui ouvrit immédiatement. Il se glissa à l’intérieur, retirant son chapeau.
Il était à présent dans ce qui semble être le petit salon du Marquis. La pièce était richement décorée en tableaux, boiseries et autres objets d’arts, l’ambiance feutrée et chaleureuse. Un lustre imposant suspendu par une solide chaîne de fer se balançait lascivement autours d’une table ronde autours de laquelle quelques personnes assises et debout discutaient. Présidant la table ronde, le Marquis semblait s’entretenir sérieusement avec le Comte de Guiche.
Lorsque le Baron fut remarqué par l’assemblée, on l’invitât à s’asseoir au milieu du petit groupe sur une chaise faisant face au Marquis de la Rochefoucauld pendant que doucement les discussions mourraient pour laisser place au silence puis à la parole du Marquis.
S’en suivit un long entretien entre le Marquis et le Baron, tendis que les autres convives restaient silencieux, ou alors glissaient quelques chuchotements à leurs voisins. Il posait des questions parfois anodines, parfois plus précises sur les croyances religieuses, politiques ou encore morales de ce dernier. Enfin, après quelques dizaines de minutes, le Marquis se leva, apparemment satisfait. C’est à ce moment que la réelle raison de cet entretien se révélait. Le Marquis tira une enveloppe cachetée et la lui tendit avec un sourire chaleureux. « Tout ce dont vous avez besoin de savoir se trouve ici. Ne communiquez cette lettre à personne. Vous la jetterez dans l’âtre de votre cheminée une fois lue. Si vous en êtes, revenez vers moi ».
Et ce fut tout.
Le page ramena le baron à la porte, la lettre cachetée entre les mains. Épuisé mais curieux, il se pressa de rentrer en ses appartements et verrouilla immédiatement le loquet de son cabinet de travail. « Que l’on ne me dérange pas ! » avait t-il sifflé à son valet avant de claquer la porte.
Il ouvrit la lettre avec son habituel coupe papier et en commença la lecture.
Ici sont retranscrites les paroles du Marquis Sosthène de la Rochefoucauld, Doyen du Cénacle, en présence de ses plus proches collaborateurs. Ces écrits actent de la création officieuse du club et définissent le champ d’action de l’organisation suscitée.
Afin de clarifier la pensée du Marquis et la rendre accessible à tous, les propos de ce dernier ont été résumés et classés selon leurs natures.INTRODUCTION AUX NOVICES : TENANTS ET ABOUTISSANTS DU CÉNACLE.
Définition première :
Le Cénacle est avant tout un club, un regroupement officieux de nobles et autres notables de la Capitale. A la manière d’un groupe de pression, le club rassemble principalement des membres de la Maison des nobles, mais nous y trouvons aussi écrivains, penseurs, philosophes et quelques riches bourgeois.
La Mission du Cénacle :
Le but au sens large du Cénacle en tant que club est simple : unir les ressources individuelles pour protéger les intérêts communs de ses membres, soit le principe de base d’une guilde.
A première vue, le Cénacle ne se distinguerait donc pas d’une autre guilde. Cependant, au-delà de l’intérêt d’unir nos forces dans l’intérêt commun, le Cénacle a évidemment ses propres spécificités et possède ses propres affinités politiques. En notre qualité de notable et parfois dissident politique, le Cénacle a ses propres idées quant à la manière de gouverner le Royaume et nous tentons, via les outils légaux dont nous disposons, de répandre ses idéaux.
Cependant, nous ne nous revendiquons pas comme parti politique et ne remettons en aucuns cas en cause la gouvernance de la Maison Wrynn ainsi que la Monarchie en place. Le Cénacle n’a pas vocation à bousculer le système et ne prône aucune doctrine d’opposition à l’autorité du Roy.
Orientation politique :
Comme expliqué plus haut, le Cénacle a ses propres affinités politiques.
Monarchie, Nation et Tradition : ce sont là les maîtres mots qui définissent notre pensée. Cependant, le Cénacle est aussi un cercle de réflexion, ouvert à la discussion. Loin de nous l’idée de constituer un groupe réfractaire : le Cénacle est partisan du dialogue et sait faire preuve de tolérance.
Vie publique :
« Officieux » est le maître mot du Cénacle. Il n’est pas question d’arborer couleurs et armoiries communes ou tous autres signes distinctifs.
La force du Cénacle est aussi sa discrétion. Un groupe politique ayant pignon sur rue juste au bout du couloir de la salle du trône serait impensable.
Afin d’éviter tous problèmes, le Cénacle se réunit sous le prétexte de cercle de réflexion lors de soirées discrètes organisées au Donjon ou en ville.
Hiérarchie :
Comme toutes organisations, le Cénacle possède sa propre hiérarchie.
Doyen : Il a pour fonction de présider les réunions du Cénacle et représente la plus haute autorité du club.
Officier : Chargés d’aider le doyen dans sa tâche de gouvernance. Relativement libres, le officiers du Cénacle sont généralement les plus fervents défenseurs de la Cause. Ils ont le pouvoir, avec le Doyen, d’intégrer de nouveaux partisans selon leur bon vouloir.
Vénérable : Invités d’honneur du Cénacle, ils ne possèdent pas de pouvoirs particuliers, le titre est surtout honorifique. Un grade réservé aux personnalités importantes du Cénacle donc, mais aussi titre donné aux officiers désirant quitter leurs responsabilités une fois un grand âge atteint, assurant à ses derniers une retraite sans quitter les affaires du club.
Partisan : Ce sont les plus nombreux. Les partisans regroupent donc la majorité des membres, sans distinction de titre, d’âge ou de sexe. Ils n’ont pas le pouvoir de recruter de nouveaux membres.
Profane : Novice, nouvel arrivant, le profane est un donc un nouveau membre qui n’a toujours pas acquis la confiance du Cénacle. De ce fait, il ne peut assister aux réunions.
Cérémonies, traditions du Cénacle :
Le Cénacle introduit ses membres lors d’une cérémonie lorsque ces derniers franchissent le palier de profane pour devenir partisan de la cause.
Le titre de Vénérable n’est pas réservé aux membres du Cénacle. Il peut être décerné à titre honorifique à une personnalité extérieure.
Missions Annexes :
Le Cénacle constitue également un cercle de réflexion, groupe de pression et réseau remarquable pour ses membres. Outre les intérêts économiques et politiques, le Cénacle se penchera aussi de près vers le mécénat des arts et littératures Hurleventois.
Voila qui semblait ravir le Baron. Évidemment, voila un bout de papier qu’il ne comptait pas jeter dans les flammes de sa cheminée, comme l’avait demandé le Marquis. Il se dit qu’il était bien crédule d’accorder aussi facilement sa confiance.
Dès le lendemain, ce dernier quitta ses appartements, la lettre cachée dans la poche intérieure de son veston, afin de se rendre dans un salon mondain tenu par quelques bourgeois et nobles anonymes.
A peine arrivé, sans même retirer son épais manteau, il s’adressa au petit comité : « Messieurs, mesdames. Je tiens entre mes mains un précieux document ! » Annonça t’il en agitant le bout de papier comme s’il s’agissait d’un ticket gagnant pour la loterie de Sombrelune. « Sachez que j’ai été contacté pour rejoindre une organisation des plus fameuses, moi, le Baron de Maribeau, pour mes qualités exceptionnelles ! ». Des étonnements admiratifs se firent entendre. « Montrez la nous donc, cher Baron ! » proposa un convive, sur un ton quelque peu teinté de scepticisme. Le petit groupe de convive se massait autours du Baron tendis qu’il ouvrait la missive. Un fois ouverte et aux yeux de tous, un silence gênant se mit soudain en place.
La missive était vierge de toute encre.
« Nous voyons bien là toute la liste de vos ‘qualités exceptionnelles’ » lança une comtesse, entraînant l'hilarité générale. Le Baron tenta de s’expliquer, mais il était tant en proie à la honte que son visage en devenait pâle et sa bouche toute pâteuse. Tout en balbutiant, il tenta d’opposer qu’il avait sûrement prit la mauvaise enveloppe ! Mais les railleries pleuvaient déjà sur le pauvre homme et il dû quitter le salon, humilié.
Les jours qui suivants furent pénible pour le Baron, mais les moqueries finirent par cesser. Cependant, il ne reçu plus aucune nouvelle de la part du Cénacle, malgré ses multiples missives.
S. de la Rochefoucauld- Citoyen
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