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Tourment et Châtiment

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Message par Edward K. Lun 10 Fév 2014 - 21:50

Tourment et Châtiment

Les sabots d’Anthracite s’enfonçaient dans le sol meuble de la forêt d’Elwynn, traçant un chemin droit qui zébrait à toute allure entre les hauts arbres de la forêt tant la course du cheval de Wil Coolidge était véloce.
Entre les cliquetis de l’armure de Wil qui avait dû connaitre jours meilleurs tant l’usure était marquée et le souffle tonitruant de la monture, les bruits singuliers d'une marche martiale coupaient le silence du calme sous-bois, en cette fin de journée calme. Will fonçait à toute allure vers le point de rendez-vous et rien n’aurait pu freiner sa course folle. Il était prêt à en découdre.

Tout comme son ancien apprenti.
Edward, entouré par les quelques élites de sa troupe, lustrait lentement l'acier de sa lame dans des grincements stridents et solennels.  D'un air sombre, il balayait régulièrement la clairière parsemée ci et là de rayons de soleil de quelques regards impatients. Alors que les flammes enchantées de son armure léchaient en quelques crépitements le métal de ses espauliers, il patientait. Il attendait son maître. Son ancien maitre, pour être tout à fait exact, car la mégalomanie aigüe du jeune Kenelith ne lui permettait plus de considérer qui que ce soit au dessus de lui.

Le Kenelith se levait de sa chaise de fortune, lentement, alors que le cercle de sbires s'écartait en affichant quelques visages aux expressions solennelles. Tous connaissaient la gravité qu'il attachait à cette rencontre, et personne n'ignorait l'importance de l'invité d'honneur qu'était Will.

« Personne n'interviendra. Vous vous écarterez en un périmètre très, très raisonnable.  faisait le brun, en désignant quelques postes dans la forêt, du menton.

Will parvint enfin à l'endroit prévu. Sourcils froncés, il ôta son heaume  pour le glisser sous son bras, en apercevant le bataillon du Kenelith s'éparpiller dans la forêt, posté pour l’heure en simples spectateurs. Edward se tenait debout, à une vingtaine de mètres de lui. Il observait son vieux maître avec un sourire carnassier. Il ne pouvait pas se permettre un quelconque mouvement amical, ou bien il le regretterait durant tout le duel.
Le paladin accrocha sa couronne sur l'armure de son destrier. Il s'avança de deux pas, puis, de sa voix portante et grave, il s'adressa à son ancien apprenti :

- Kenelith.  Ed’.  Le déshonneur ne t'a pas encore bouffé ? Approche, chien, peut-être qu'une bonne mandale dans ta gueule te ferait du bien.

Edward affichait un rictus indescriptible. Entre haine et amusement, entre respect et mépris. Il tenait jadis le paladin en haute estime mais, après tout ceux qu'il avait fait assassiner depuis, il ne pouvait plus prétendre être ni son ami, ni son élève. C’était du passé.
Une fraîche bourrasque de vent secouait la chevelure grise de Coolidge dont quelques mèches balayaient ses yeux plissés, fixant Kenelith de son regard pénétrant.  Ce dernier passait une dernière fois sa pierre ponce sur la lame d’Etincelle dans un ultime grincement de métal.
Etincelle. Une lame longue qui lui fut d'ailleurs donnée par celui qui fut jadis comme son père, et qui était désormais son ennemi. Un grincement sinistre, et le paladin dégaina la sienne.
Les iris bleus clairs d'Edward s'égaillèrent vivement, tandis que sa mémoire lui revenait. La lame de Wil qu'il inspectait, toujours à la même distance, l'arme de Wil dont ce dernier ne se séparait jamais. Absolution.

S'il ne pouvait plus se permettre d'admirer Wil, il ne cachait pas quelques émotions en voyant ainsi la grande lame du paladin dégainée. Un sentiment de respect profond l'obligeait à bomber le torse pour ne pas faire transparaitre le moindre signe de faiblesse. Le coeur endurci d'Edward s'accélérait. Il était sanguin, émotif, et la patience était loin d'être sienne, en ces instants. Il se mit en position.
Le grisonnant remis quelques cheveux longs hors de ses yeux de sa main gantée un instant, puis redéposa cette main  sur le manche d'Absolution.

-Au combat, alors, le vioque ? C'est ainsi que tout se termine ? fit Edward, en levant le menton avec arrogance, alors qu'il ricanait.

-Le dernier, branleur, c'est le dernier. Tu répondras de toutes les atrocités que tu as commises. répondait simplement Will, particulièrement calme, posé. Une sérénité totale qui n’était pas coutumière du personnage.

Un grognement sourd et c'est le jeune brun qui s’élança en premier en chargeant. Etincelle était lourde, mais le Kenelith s'était armé d'une multitude d'enchantements tous plus sordides les uns que les autres dans une soif non dissimulée de puissance. C'est dans un vacarme métallique qu'enfin, les lames se percutèrent.
Le brun vit pour la première fois la lame de son maître de si près, tout contre la sienne. Il la regardait avec une exaltation qui ne faisait que rendre sa folie plus grandiose, sanguinaire. Il étirait ses lèvres en un sourire qui dévoilait ses quelques canines.
Wil ripostait avec une fougue tout aussi puissante, mais bien plus calculée, maîtrisée. Wil compensait les enchantements et la vivacité du jeune Kenelith par l’expérience qu’il avait de la guerre.

Les lames se frappaient l’une contre l’autre dans des fracas de métal qui résonnaient dans la clairière entre les cliquetis métalliques des armures du Maître et de l'Elève. Leurs regards jaugeaient tantôt l'assaut de l'épée adverse, tantôt les iris de l'autre, avec une forte lueur de défi inscrite dedans.
Le poids du temps commençait à se faire sentir sur Wil et, encore plus qu’avant, le paladin ne s’appuyait pas sur sa vitesse et son agilité pour combattre. Encore plus qu’avant, le Paladin comptait sur la force brute et sur des coups puissants pour écraser son adversaire. Ed’ était plus rapide et pourtant, paradoxalement, il adoptait le même style martial que l’ancien. Peut être parce qu’il fut son élève ou peut être parce qu’il voulait le battre sur son propre terrain, le jeune brun s’était décidé à employer lui aussi la force directe. Le combat se transformait donc une épreuve de force entre les deux machines de guerre, singulière, rare et sauvage où les épées s’entrechoquaient avec une inouïe violence.
Un grognement s'échappait des lèvres plissées d'Edward. Sa lame était certes enchantée, mais elle n'en demeurait pas moins vulnérable face à l'Absolution revêche que Wilster aplatissait à l'aide de sa poigne vigoureuse.

Le brun enrageait. Il se sentait défaillir. En son esprit tumultueux, il ne pouvait accepter la défaite. Il ne pouvait consentir à un échec. Et encore moins à celui-ci.
Les bruits assourdissants s’échappaient des chocs entre les deux opposants. Leurs visages crispés demeuraient, d'un côté neutre pour le lumineux et enragé pour le sombre.
Un craquement sinistre fit voler une nuée d'étourneaux, jusqu'à présent perchée dans les branches d'un arbre, en augures-spectateurs.
Le tranchant de la lame de Will s'était enfoncé dans la sienne. Etait-ce une vérité ? Etait-ce Will qui était destiné à gagner ? Mille questions agitaient l'âme du brun, qui, d'un regard stupéfait, voyait sa lame, Etincelle, éclater en trois morceaux distincts.
Il lâcha lentement le manche de sa lame brisée, d'un air sombre. Lèvres entrouvertes, Edward était dans l'incapacité d'agir. Figé.

-Gamin, c'est terminé. fit Coolidge, en tendant son bras armé vers Edward.

La pointe d'Absolution frôlait la gorge du Kenelith. Celui-ci laissa choir ses deux bras le long de son corps. Il fixa de ses yeux furibonds le visage de son maître victorieux.
Will, lui, pu enfin lire en son ancien élève. Il vit dans son regard la tourmente qui l'absorbait, il vit la fureur, la folie, la soif de sang et de puissance. Il comprit.
D’un mouvement inconsidéré, Edward se recula d'un court pas, et écarta la pointe d'Absolution de sa gorge.

Cet instant semblait se dérouler au ralenti.
Les sourcils de Wilster se fronçaient lentement. Les lèvres d'Edward s'étiraient en un rictus vicieux. En un revers de cape, la main gauche du brun saisissait une pistole armée. Un vif mouvement de bras, et l’arme pointa le vieux paladin. S’il eut été possible, le visage de Wil se ferma encore plus. L’homme qu’il avait formé à l’art du combat et à certains principes durant de longues semaines n’avait-il rien retenu de son enseignement ? Wil se considérait souvent comme les vestiges d’une civilisation ancienne où des principes de loyauté, de justice, de bienveillance n’étaient pas des mots en l’air. Hélas, toute civilisation semble vouée à s’éteindre. Wil planta Absolution dans le sol devant lui et fixa Kenelith de ses yeux durs, étonnamment serein.

Enfin, de la clairière qui était enfin redevenue paisible s’échappa un coup de feu magistral, tel le tocsin sinistre et résonnant qui annonce la mort d’un être humain.
Et enfin, dans la clairière pour toujours paisible maintenant, au pied d’une lame longue dressée, s’échappe un nouveau ruisseau. Un ruisseau rouge celui-là.
Edward fixa un long instant le corps de son ex-mentor. Il l'avait vaincu. Sa folie l'avait amené à tuer l'homme qui lui avait enseigné des valeurs. Il avait tout détruit. Le temple de sa raison, et son pilier avec : Wilster Coolidge.

Il fit volte-face, alors qu'en quelques signes las et résolus, il ordonna aux sbires de prendre le corps du paladin qui gisait dans l'herbe écarlate.  
Prendre Absolution le rebutait. Le brun, tyrannique et capricieux, aurait piqué sans vergogne l'arme d'un tel adversaire. Seulement là, il ne s'agissait pas de n'importe quel adversaire. Il se retourna à nouveau, pour contempler la lame de son adversaire vaincu.
Tachée du sang de son porteur, Absolution restait plantée dans la terre gorgée de sang. Le manche de la lame était parsemé de quelques goutelettes pourpres, larmes volatiles de la mort soudaine d'une âme lumineuse.

Il la laisserait ici. Il ne pouvait pas s'en emparer. Ce n'était pas une question d'honneur, pas une question de respect.

Un mercenaire à première vue bien cupide s'avança vers l'arme, et, l'air de rien, posa sa main gantée sur le manche, de sorte à extraire Absolution du sol pour s'en emparer, probablement, en guise de butin. La réaction d'Edward fut sans appel.

- PERSONNE NE TOUCHE CETTE LAME ! PERSONNE, VOUS M'ENTENDEZ, CREVARDS ? hurla-t-il soudainement, à pleins poumons, en envoyant le bout de sa botte en plaques noires dans la mâchoire du pilleur.

L'homme valdingua au sol, en un roulé-boulé magistral. Les sbires s'arrêterent net dans leurs activités. Les encapuchonnés chargés de porter Wil lâcherent lentement le corps pour le déposer à nouveau au sol.
Edward se rua sur le pilleur à terre, qui, il y a quelques instants, était des siens. De son poing fermé, il le frappa au visage à maintes reprises, en vociférant, sous les yeux stupéfaits de ses hommes, ainsi spectateurs d'un tel défouloir haineux.

- PERSONNE. NE. TOUCHE. CETTE LAME. ET LE PREMIER QUI ENLEVERA L'ARMURE DE COOLIDGE SUBIRA LE MÊME SORT.» fit-il, dans un dernier souffle, en finissant de réduire en charpie le visage du malheureux.

Haletant, le regard sanguinaire, Edward grinçait des dents. Personne ne toucherait Wilster Coolidge, désormais. Personne ne lui nuirait. Ce n'était pas une question d'honneur, pas une question de respect.

C'était une histoire de père.



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Edward K.
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Message par Invité Lun 10 Fév 2014 - 22:07

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