Note verbale à l'attention de l'État-Major de la Garde de Hurlevent

Son Excellence le Thane Hargarn Noirenclume
Bureau de l'Ambassade Sombrefer,
Quartier des nains,
Hurlevent,
Royaumes de l'Est.

À l'attention de l'État-Major,
Caserne de la Garde de Hurlevent,
1 Place des Armes,
Vieille Ville,
Hurlevent,
Royaumes de l'Est.

Le vingt-sixième jour du cinquième mois de l'an trente-six,
Ambassade Sombrefer,
Hurlevent,
Royaumes de l'Est.

Très illustres membres de l'État-Major de la Garde de Hurlevent,

Je me permets de vous écrire, bouleversé, suite à un fâcheux événement convoquant le Sergent-Chef MacLane, contre lequel, j'ai été contraint par son irrespect, de porter plainte. Je tiens personnellement à ce que vous soyez informés le plus rapidement possible, sans doute prendrez-vous contact avec les institutions d'inspection générale de la Garde de Hurlevent, pour juger l'un de vos représentants.

En attendant votre réponse de bonne réception, veuillez croire, Très illustres membres de l'État-Major de la Garde de Hurlevent, en ma demande la plus salutaire. Qu'Elle vous garde et vous guide sur le chemin de la Justice.

Son Excellence Thane Hargarn Noirenclume, dirigeant du Clan Noirenclume, partisan du Clan Sombrefer, sénateur intuitu personae d'Ombreforge, partisan du Conseil des Trois Marteaux, fidèle à l'impératrice-douairière Moira Barbe-de-Bronze Thaurissan, Princesse de Forgefer, et de l'héritier légitime du trône de Forgefer et du trône d'Ombreforge, Dagran Thaurissan II, fils de l'impératrice-douairière Moira Barbe-de-Bronze Thaurissan et du feu Thane-Empereur Dagran Thaurissan premier du nom.*

*La Titulature est incomplète, les titres restants étant en langue Naine.

Ci-joint un duplicata de la plainte contre le Sergent-Chef MacLane.

Date du délit: Le vingt-sixième jour du cinquième mois de l'an trente-six

Nom(s) du/des plaignant(s): Noirenclume
Prénom(s) du/des plaignant(s): Hargarn
Appartenance: Ambassade Naine, Ambassade Sombrefer, Noblesse Naine.

CONTRE

Nom(s) de/des accusé(s): MacLane
Prénom(s) de/des accusé(s): Cornelius
Appartenance: Garde de Hurlevent

Crimes et Délits :
Art. DE-11 Insultes raciales ayant pour but de blesser ou d'humilier : Amende de 1 à 5 pièce(s) d'or et/ou 1 jour en geôle.
Art. DE-23 Blasphème allant à l'encontre du Roy et de son royaume : 5 ou 10 coups de fouet et 4 ou 8 jours de geôles.
Art. DE-16 Menaces sans conditions : Amende de 10 pièces d'or.
Motifs de la plainte (autre) : Crime de haine envers le Peuple Sombrefer et son Représentant officiel chargé par la Chancellerie, en territoire royal de Hurlevent.
Irrespect total d'un haut-fonctionnaire de Hurlevent, de la noblesse Naine, du peuple Sombrefer, du peuple Nain.

Lieux de l'action: Port - Entre la Place du Lion et le Pont des morts

Témoins de la scène: Sergent Pénélope Cornell, Garde Rewynn Kendaran, Garde Azgrel Bonpas, Rislon Milloin, Homme inconnu

Observation(s) générales (circonstances) :  

  Dans la nuit du vingt-sixième jour du cinquième mois de l'an trente-six, vers vingt-deux heures/vingt-trois heures, S.E le Thane Hargarn Noirenclume se rendit à la Garde de Hurlevent pour porter son aide à l'institution policée, dans une enquête importante en cours. Il se présenta de façon intelligible à l'assemblée des Gardes présents, comptant le Garde Kendaran, le Garde Bonpas, le Garde Lampard, le Caporal Wallace et signa la fiche de présence signalant son passage. Après un entretien privé avec le Caporal Wallace et le Garde Kendaran, et de chaleureuses salutations, il remarqua le Garde Kendaran s'aligner avec ses collègues dans l'exercice de préparation à une patrouille nocturne. Le Sergent-Chef MacLane présidait la ronde de nuit.
  Prenant chemin à part sur son bélier aux couleurs du Conseil des Trois-Marteaux, Monsieur Noirenclume repéra la patrouille qui s'avançait vers le cimetière. Soucieux des bons conseils du Garde Lampard et du Garde Kendaran quant à la mauvaise fréquentation des lieux la nuit, Son Excellence prit la peine de suivre le chemin le plus sûr, tracé par la Garde. Il adressa tous ses signes de respect chaleureux vers le tombeau de la défunte Reine, y adressant par cent hommages, toute son empathie. Le Sergent-Chef MacLane et le Garde Kendaran était d'ailleurs en train de vérifier le monument, et ont aperçus l'Ambassadeur. Monsieur Noirenclume, soucieux du travail assidu des Gardes, ne montra aucun signe d'incivilité et se mura dans le silence, respectueux des lieux et du travail de l'institution policée.
  Le Sergent-chef MacLane s'adressa brusquement à l'Ambassadeur, bien que portant le tabard de Forgefer, l'insigne d'Ambassadeur Nain, et Ambassadeur Sombrefer, un bélier natif de Khaz Modan réservé aux castes nobles naines aux armes du Conseil des Trois-Marteaux. Les propos du Sergent MacLane se firent sarcastiques, insistant sur la taille raciale de Son Excellence : "mon petit monsieur". Le Sergent-Chef MacLane manqua au respect du haut-fonctionnaire et hôte du tresillustre Royaume de Hurlevent. Son Excellence crut en un terme hypocoristique, bien qu'impoli, gaillard peut-être ? Il se présenta, une seconde fois pour les Gardes déjà au courant de son identité, et ce malgré toutes les marques distinctives qui devaient renseigner le Sergent-Chef. Passant outre ces termes inappropriés, Monsieur Noirenclume répondit de sa présence en justifiant le fait que le lieu de recueillement ne pouvait pas être mieux sécurisé qu'en présence de la Garde; il ajouta en plus, sa curiosité d'observer les moeurs et us et coutumes de la Capitale, en observant la patrouille. Il respecta les distances de sécurité et en aucun cas ne représenta un danger ou un affront pour la Garde.
  Le Sergent MacLane, surenchérit d'insolence en haranguant en ces termes invectifs : "Aaaah, vous n'avez pas de soldats qui patrouillent dans votre vilaine montagne j'imagine !". Le Garde Bonpas fit remarquer qu'il ne se faisait pas de visiter le cimetière sur une monture. Monsieur Noirenclume eut à peine le temps d'adresser un signe d'excuse, lui qui avez vu nombre de nobles y traverser de jour en palefroi, il accusa son ignorance. Très vite, il repensa aux termes injurieux du Sergent-Chef, en l'analogie du Mont Rochenoire ou de Forgefer soit dit en passant, des lieux où se concentrent le mode de vie sous-terrain des Nains depuis des années, à une "Vilaine Montagne".
   Son Excellence indigné de cet adjectif dépréciatif fort de sens, fit remarquer l'insolence et l'impolitesse du Sergent-Chef MacLane intelligiblement. Celui-ci indifférent, et ne laissant à l'Ambassadeur le temps de reprendre ses esprits, reprit sa patrouille. Monsieur Noirenclume ne tira pas les rênes de son bélier, qui suivit la Garde. Monsieur Rislon Milloin et un homme musculeux étaient non loin et remarquèrent l'incident. L'homme musculeux tenta de tirer la queue du bouc noble, Son Excellence calmant rapidement la bête. Le Garde Bonpas éloigna l'homme et le Sergent-Chef MacLane redoubla d'insolence par les termes discriminatoires "mon petit monsieur l'ambassadeur" et obligea Son Excellence à un contrôle de papiers et une fouille.
  Monsieur Noirenclume, indigné, garda son sang-froid, et obéit à toutes les demandes, laissant tenir les rênes de son bélier à la Garde Kendaran, connaissant l'Ambassadeur, ayant oeuvré à la réussite d'une enquête, quelques minutes auparavant.
  Son Excellence présenta ses papiers officiels, en règle, et obéit à la fouille minutieuse et humiliante, en public, sans que rien ne puisse être retenu de dangereux ou d'anormal. Le Sergent-Chef MacLane atteignit un nouveau grade d'impolitesse en soupçonnant - non sans sous-entendus discriminatoires - l'état d'alcoolémie de l'Ambassadeur, parfaitement sobre.
  Pour recouvrir d'une nouvelle couche le tableau infâme du racisme, le Sergent-Chef MacLane eut des propos insupportables et haineux, criminels, dignes d'un crime de haine. Monsieur Noirenclume nous fournit la retranscription de l'entretien à jamais gravé dans sa mémoire :
  "-Son Excellence : Je paltageais juste sans le moindre manque de civisme, le quotidien nocturne de la Garde.
  - SCH MacLane : Oh ben, on peut parler de feu votre empereur Thaurissan, ou du seigneur Ragnaros."
  Les propos du Sergent-Chef foudroyaient l'Ambassadeur de sarcasme, de racisme et de méchanceté. Le Sergent-Chef MacLane répondit à la simple curiosité civique de l'Ambassadeur par un nuage de stéréotypes et d'épisodes douloureux pour le peuple Sombrefer tout entier, associant par analogie l'empereur Thaurissan et le Seigneur du Feu Ragnaros, qui asservit les Sombrefers pendant de nombreuses années.
  Le Sergent-Chef MacLane accusa ensuite l'Ambassadeur de ne pas s'être présenté à lui, ce qu'il avait fait dans le cimetière, et préalablement, dans la Caserne, sans oublier les indices nombreux figurant sur tout le personnage. Monsieur Noirenclume, choqué, retranscrit ces termes dégradants et encore une fois, discriminatoires : "monsieur le petit malpoli qui nous suit sans se présenter".
  Son Excellence demanda au Sergent-Chef d'arrêter son comportement, en prenant à l'appui les articles de Loi que le Sous-officier venait de transgresser. Monsieur Noirenclume fut abasourdi par la réponse, achevant le tableau de l'ignominie par des menaces : "Vous pouvez jouer tant que vous voulez avec le Code des Lois, mon petit monsieur l'ambassadeur, mais je vous déconseille de jouer avec un homme en colère. Référez ce que vous voulez, mais je vous déconseille d'entretenir trop fort l'espoir d'en sortir vainqueur".
  Le Sergent-Chef MacLane, en plus de poursuivre sur le chemin discriminatoire, osa la menace et l'intimidation, réfutant même jusqu'à la Loi Hurleventoise, qui, normalement, est le fondement même de la Garde qui la fait respecter.
  Anéanti par l'ire irraisonnée du Sous-Officier, l'Ambassadeur chercha la force de requérir un formulaire de plainte, et les noms des patrouilleurs qu'ils ne connaissaient pas, sous les ordres du Sergent-Chef MacLane ce soir là, pour le bien de la plainte.

  Monsieur Noirenclume prit enfin la décision d'envoyer la plainte à l'État-Major de la Garde de Hurlevent, à l'Inspection générale de la Garde de Hurlevent, dirigée par la Chancellerie, et au Chancelier Al-Rakim directement, soucieux qu'il tiendrait promesse, et laverait l'honneur de l'Ambassadeur, châtiant la voix de celui qui osa le discriminer.
 


Signature du/des plaignants: S.E Thane Hargarn Noirenclume

Capitaine Oliver Shephard
Caserne du Guet Urbain de Hurlevent
1 Place d'Armes
Vieille Ville de Hurlevent

Thane Hargarn Noirenclume
Bureau de l'Ambassade Sombrefer,
Quartier des nains de Hurlevent

A Hurlevent, le 27/05/36

Sire Noirenclume,

Par la présente, l'État-Major du Guet Urbian de Hurevent accuse bonne réception de votre missive. Votre plainte a bien été prise en compte, et sera examinée avec la plus grande parcimonie par l'ensemble du Corps des Officiers. Les Gardes impliqués seront prochainement auditionnés pour tirer le vrai du faux, de même qu'ils seront jugés et punis si cela s'avérait nécessaire.

En outre, il est possible que nous requérions votre présence afin de vous interroger de vive voix et éventuellement de vous confronter à celui que vous reprochez de vous avoir porté atteinte. Par ailleurs, nous vous informons que les délits dont vous l'accusez sont sanctionnés uniquement par l'État-Major du Guet Urbain, et non pas par la Chancellerie ; celle-ci n'a pas le pouvoir de "châtier", comme vous le demandez dans votre plainte, un Garde de Hurlevent. En cas d'atteinte aux lois du Royaume ou au Codex du régiment, ils sont soumis à une Cour Martiale.

Sachez enfin que nous déplorons ce regrettable incident, et ferons le nécessaire pour que le contentieux soit réparé promptement afin que votre mission à Hurlevent puisse se dérouler dans les meilleures conditions.

Cordialement,

Capitaine SHEPHARD

Son Excellence le Thane Hargarn Noirenclume
Bureau de l'Ambassade Sombrefer,
Quartier des nains,
Hurlevent,
Royaumes de l'Est.

À l'attention du Capitaine Olivier Shephard,
Caserne de la Garde de Hurlevent,
1 Place des Armes,
Vieille Ville,
Hurlevent,
Royaumes de l'Est.

Le vingt-septième jour du cinquième mois de l'an trente-six,
Ambassade Sombrefer,
Hurlevent,
Royaumes de l'Est.

Capitaine Shephard,

Par la présente, je tiens à vous informer de la bonne réception de votre pli et je vous remercie instamment pour la rapidité de l'envoi. Je satisfais mon attente par la prévenance dont vous me faites part et j'accepte volontiers toute demande de convocation et de confrontation, sous l'œil bienveillant et juste que vous représentez, au sein de l'État-Major de la tresillustre Garde de Hurlevent.

En définitive, je vous remercie également de la précision importante, imputable à mon ignorance du fait, dans la prise en charge exclusive d'un tel genre de plainte, par l'État-Major du Guet Urbain.

Soyez assurés de ma toute coopération et déférence envers l'institution policée que vous représentez, accusant à l'instar de l'État-Major, désolation dans l'exercice de cet examen de Justice.

Humblement vôtre,

Son Excellence Thane Hargarn Noirenclume, dirigeant du Clan Noirenclume, partisan du Clan Sombrefer, sénateur intuitu personae d'Ombreforge, partisan du Conseil des Trois Marteaux, fidèle à l'impératrice-douairière Moira Barbe-de-Bronze Thaurissan, Princesse de Forgefer, et de l'héritier légitime du trône de Forgefer et du trône d'Ombreforge, Dagran Thaurissan II, fils de l'impératrice-douairière Moira Barbe-de-Bronze Thaurissan et du feu Thane-Empereur Dagran Thaurissan premier du nom.*

*La Titulature est incomplète, les titres restants étant en langue Naine.