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Le Furet part en expédition !

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Le Furet part en expédition ! Empty Le Furet part en expédition !

Message par Geillis Jorgensen Dim 25 Mar 2018 - 20:10


Le Furet part en expédition ! 1522001001-geillis

Pas de fumée sans feu

- Ennuyeux… Ennuyeux ! Suivant ! Il n’est pas mort depuis longtemps celui-là ? Il faudrait que quelqu’un lui dise… Non, non, non !! Fadaises. Hors de question. Plutôt me pendre que de passer une heure avec cet ahuri. A quoi bon déforester la planète si c’est pour recevoir autant d’inepties ?

Des parchemins épars et froissés volaient dans une sorte de ballet aérien à la fois régulier et inexorable. Un gnome aux cheveux blonds impeccablement mis courait de droite et de gauche comme un réceptionniste zélé, rattrapant les projectiles, les rassemblant avant de les défroisser, le visage tendu par la concentration. Au bout du compte, il finit par s’assoir avec un grand soupir de lassitude, et s’essuya le front d’un revers de manche.

- Geillis. Il faut qu’on parle.

La jeune femme qui lui tenait lieu de voisine de table, le nez dans son carnet, griffonait d’un geste vif au fusain, le sourcil froncé, les doigts couverts d’une fine couche de charbon noir, tout en jetant parfois un œil sur une pile de courrier saccagée par une main sans pitié.

- Whisky.

Elle tendit son bras mince dans la direction approximative du gnome désabusé, sans même relever le nez de son carnet. Voyant que la bouteille ne semblait pas s’approcher par magie de sa main, elle agita les doigts, en vain. Galbenel Polbouquine croisa les bras sur sa redingote, observant cette tentative infructueuse, impassible devant la main qui remuait sous son nez. Il prit une grande inspiration avant de s’adresser de nouveau à sa colocataire.

- Geillis. S’il te plait.
- S’il te plait, whisky ?

Le gnome jura entre ses dents, et finit par pousser ladite bouteille dans la main qui remuait toujours, à moins de dix centimètres de sa cible. Un monceau de bouts de fusains, quelques pastels de couleur, des bibelots étranges, des brouillons d’articles échouèrent par terre au passage de la bouteille, comme le glissement de couches sédimentaires provoqué par un séisme. La brune pencha la tête, arracha le bouchon de la bouteille d’un coup de dent, en avala une bonne gorgée comme s’il s’agissait là de son carburant naturel, puis la reposa au petit bonheur la chance, tandis que Galbenel sauvait in extremis une facture qui allait servir de dessous de table.

- Geillis, ça ne peut plus durer.
- Je suis d’accord. Si je ne ponds rien d’intéressant d’ici deux semaines, c’est que cette ville est officiellement incurable.
- Geillis, je parle de nous deux.

La Gilnéenne aux allures de garçon manqué esquissa un demi-sourire fugace que son colocataire n’eut pas l’occasion de remarquer.  

- Je garde le rat et le whisky. Tu peux prendre la table si tu veux. Emma ne s’en sert jamais de toute façon.
- Quoi ? Mais de quoi tu parles ?

On entendit la voix de la vieille Emma ronchonner non loin :

- Si vous volez mes meubles, je l’retiendrai sur votre caution !
- Quelle caution ?? s’exclamèrent en cœur les deux colocataires.

La vieille femme ne sembla pas vouloir poursuivre une bataille mille fois commencée et mille fois perdue, et seul le fracas d’ustensiles de cuisine leur répondit. Galbenel avait souri malgré lui, mais se reprit bien vite, tandis que Geillis délaissait finalement son carnet pour se pencher plus attentivement sur un nouveau courrier.

- Geillis, il faut qu’on paie les factures. Tu le sais, je le sais, toute la cité le sait. Il faut accepter quelques compromis.

Galbenel penchait le front vers elle à cette dernière phrase, les dents serrées. Admettre qu’ils avaient besoin d’argent lui causait comme une douleur d’orgueil qu’il lui fallait encore surmonter. Cette fois, sa voisine ne daigna pas faire de remarque, les sourcils arqués comme deux ailes d’un corbeau prêt à prendre son envol. Galbenel s’enhardit, voyant là un signe d’encouragement :

- J’ai réfléchi. Je vais peut-être reprendre mon ancienne activité de gnomographe. Je suis sûr que je trouverais quelques clients ici, je pourrais tirer quelques portraits… Ce ne sont pas des babouins mais… Bah, quoi que…

Le gnome frisait sa moustache d’un air pensif, évaluant l’opportunité. Geillis alluma une cigarette, signe qu’elle réfléchissait intensément, ou bien qu’elle était contrariée, ou bien au contraire rêveuse et tranquille. A moins qu’elle n’usât de toutes les excuses possibles pour justifier son addiction au tabac. Galbenel repoussa d’une main la fumée qu’elle expirait, approchant un cendrier non loin de sa voisine, l’air de rien. Il détestait recevoir de la cendre sur son pantalon, ce qui arrivait souvent quand elle repoussait du plat de la main tout résidu indésirable de son périmètre de travail sans se soucier de leur destination. Lorsqu’il lui faisait remarquer, après qu’elle ait ruiné son énième pantalon de ville, elle relevait le nez vers lui en plissant les yeux, comme si elle découvrait tout juste sa présence à ses côtés, ce qui avait le don de l’exaspérer. Cependant, comme elle ne disait toujours rien, il poursuivit bravement sur sa lancée :

- Ça ne sera qu’un travail à temps partiel, je pourrais continuer de t’aider sur les enquêtes… Je me chargerai des sondages et des visites l’après-midi, et...
- Foutaises.

Galbenel adressa un regard désespéré à son amie. Celle-ci arborait maintenant une expression des plus réjouies, une expression d’une joyeuse intensité, celle des journées sans ennui, et des nuits sans sommeil, ce qui ne pouvait qu’être un mauvais présage pour lui, Polbouquine. Il regarda sans comprendre la brunette à la silhouette longiligne qui appuyait désormais le talon de ses bottes sur le bord de la table, un sourire extatique au bord des lèvres. Elle braqua enfin les yeux sur lui, ses prunelles sombres brillant de l’insolence de ceux qui se savent vainqueurs d’avance, brandissant le courrier qu’elle tenait encore d’une main.

- Orimusha vient de m’écrire. Rassemble une équipe. Nous allons en Pandarie !

HRP:


Dernière édition par Geillis Jorgensen le Sam 18 Aoû 2018 - 14:28, édité 1 fois
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Message par Geillis Jorgensen Lun 26 Mar 2018 - 22:38



Le Furet part en expédition ! 1522096504-orimusha

Plus on est de fous, plus Zandalaris !

Hurlevent – quartier de la Cathédrale, quai du Pont Neuf – de bon matin. Les volets s’ouvraient peu à peu, le fond de l’air annonçait le printemps, les oiseaux entonnaient leur ritournelle agaçante, en somme une journée paisible et ordinaire en perspective. Oui, tout était calme, sauf au numéro 5. Une effervescence difficilement explicable régnait dans la maison, ayant empêché les voisins de dormir durant la nuit, faisant sursauter les badauds apathiques qui parcouraient déjà les rues, les yeux bouffis de fatigue. Le tapage semblait provenir du premier étage. Un oiseau se posa sur le rebord d’une des fenêtres et reprit son envol aussitôt, chassé par des remugles de tabac et les gesticulations d’une femme en peignoir bleu et d’un gnome à la houppette impeccable dans une petite pièce surchargée de livres, de bouteilles de whisky éventées, et de valises grandes ouvertes, déjà encombrées de tout un tas d’affaires placées là à la va-vite.  
Le gnome tentait visiblement de tempérer les ardeurs de la femme au peignoir, qui fouillait les tiroirs, dévalisait les placards aux portes grandes ouvertes, entassant son magot vaille que vaille dans les malles de voyage épuisées. On distinguait la voix du gnome, où se mêlaient la réprobation et une anxiété non feinte :

- Mais enfin, Geillis, tu n’as même pas encore reçu la confirmation de ce Pandaren…
- Orimusha. Il n’a pas besoin de me répondre.
- Mais il nous manque encore du monde ! Nous ne sommes pas prêts !!

Geillis quitta la pièce au pas de charge, s’engouffrant dans ce qui ressemblait à une petite salle de bain, claquant la porte derrière elle, ignorant royalement les protestations de son colocataire. La vieille Emma, toute déboussolée par ce ramdam inhabituel, en profita pour passer devant la chambre où Galbenel tentait de remettre un peu d’ordre après que la bourrasque soit passée. Elle eût l’air horrifié en constatant l’état des lieux, digne d’une scène de crime sans victime. Elle poussa un petit cri en découvrant son parquet où une large tâche d’encre noire formait un halo sombre indélébile. Galbenel, suivant le regard d’Emma, repoussa le coin de tapis qui dissimulait cet indice compromettant pour la fameuse caution et étira un sourire d’excuse qu’il espérait convaincant. Emma se pencha en avant, ramassa un parchemin qui trainait par terre et le tendit au gnome, visiblement perdue entre son désir de sauver sa maison et l’impuissance de n’en pouvoir rien faire. Galbenel attrapa la lettre abandonnée là par sa propriétaire et Emma retourna se terrer au rez-de-chaussée pour ne plus endurer ce triste spectacle.

Galbenel reconnut la lettre envoyée par l’ancien maître d’arme pandaren de Geillis – Orimusha. Elle lui en avait si souvent parlé qu’il fut à peine surpris par les tournures de phrases directes et sans fioritures. Cela ressemblait bien aux manières du Pandaren austère et rude qu’elle lui avait décrit. Il se mit à lire et son visage se décomposa au fur et à mesure qu’il parcourait la lettre. Il étouffa un cri à la moitié du chemin :

- Tu n’es pas sérieuse !! Des Diablosaures ??? Tu sais à quoi ressemblent des Diablosaures, Geillis ?? Des sauriens bipèdes purement carnivores, dotés de griffes rétractables qui t’ouvrent le ventre et déversent tes intestins alors que tu respires encore, une vision basée sur le mouvement capable de détecter un moustique sur le cul d’un hozen, des prédateurs au sommet de la chaîne alimentaire. Ils font la taille d’une maison, Geillis ! Pas notre maison, non ! Au moins trois fois comme la nôtre !

Une voix l’interrompit net à travers le battant de la salle de bain :

- Une grosse dinde avec des dents, quoi !

Galbenel bouillonnait de colère mal contenue, rouge comme le bouton d’urgence de Mimiron. Il fit néanmoins un effort surhumain pour maîtriser les trémolos outrés de sa voix, reprenant d’un ton qui se voulait calme :

- L’archipel au large de la côte nord de la Pandarie ne s’appelle pas l’île des Géants pour rien, Geillis. A ton avis pourquoi aucun Gobelin ne s’est jamais vanté d’avoir dérobé leur or aux Zandalaris ? Ton ami dit dans sa lettre que la poche de résistants Trolls a soudainement disparu alors même qu’ils combattaient les Pandarens depuis des mois sans faiblir…

A ce moment précis, la porte de la salle de bain s’ouvrit et Geillis réapparut, une masse d’arme dans une main et une lance de chasseur dans l’autre.

- Laquelle ?

Galbenel s’arrêta un instant dans sa diatribe, désignant la lance du menton avant de reprendre.

- Les Zandalaris, Geillis. Ce ne sont pas des rigolos. Tu sais ce qu’ils font de leurs prisonniers ? Ils les offrent aux loas en guise de sacrifice ! S’ils ont disparu soudainement, ça veut dire que quelque chose de plus gros encore se trame là-bas ! Si même les Zandalaris ont peur, tu veux vraiment nous fourrer dans ce guêpier ?

Geillis sourit finement tandis que la vieille Emma revenait avec un plateau chargé d’une théière fumante et d’un verre de whisky double, sans glace, agrémenté d’une touche de miel. Elle s’empara du verre de whisky et rajouta une rasade de thé brûlant par-dessus avant de se laisser tomber sur un fauteuil crapaud en velours vert. Elle fixa son ami malicieusement, souriant effrontément en sirotant son breuvage improbable.

- Tu ne vois pas plus loin que le bout de ton nez, Galb. Pourquoi une race aussi puissante et ancienne, dotée d’une armée de dindes carnivores et nyctalopes auraient peur de quoi que ce soit ? Ils n’ont pas fui devant les Pandarens, et ils ont perdu la guerre. Quelque chose les a attirés ailleurs et on va découvrir quoi.

Elle se redressa légèrement en se penchant vers son ami, une expression moqueuse sur le visage tandis qu’il refoulait une énième protestation.

- Mais si tu veux, tu peux rester ici avec la vieille Emma.

Le gnome ronchonna dans sa moustache, tandis qu’Emma se redressait d’un air offensé, puis il se dirigea d’un pas ferme vers les valises.

- Emma, préparez ma mousse à raser et mon nécessaire de toilette. Ce n’est pas parce que nous partons chez les sauvages que je dois ressembler à un gnome lépreux.

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Message par Geillis Jorgensen Jeu 5 Avr 2018 - 16:55


Le Furet part en expédition ! 1522939847-geillis-nude

Mise à nu

Trois coups sourds frappés à la porte. Dans le fond d’un lit, une silhouette féminine surmontée d’une fine corolle de cheveux dressés en épis sur la tête remua vaguement, bousculant une bouteille de whisky vide qui s’échoua sur le sol avec un bruit mat. La nuit avait été rude, la petite pièce ressemblant à un champ de bataille, des feuillets éparpillés partout estampillés « Le Furet Couronné ». Une pile étonnement intacte trônait sur une chaise, calée sous un cendrier en verre épais. Le prochain numéro allait enfin paraître, semblait-il.
Nouveaux coups de semonce. Cette fois la Gilnéenne grommela « Allez-vous en ! » avant d’enfoncer la tête sous son oreiller et retomber dans un néant bienfaisant. Emma n’était jamais là quand on avait besoin d’elle. Enfin le silence. Satisfaite, Geillis se laissait porter par le cours de ses songeries, insensible aux rayons du soleil qui filtraient déjà par les carreaux de sa fenêtre.
Soudain, la porte de la chambre s’ouvrit à la volée, deux hommes en uniforme pénétrant dans la chambre d’un air assuré, la vieille Emma les suivant d’un air embarrassé. « Mademoiselle Geillis, il faut vous réveiller… Ces messieurs veulent vous voir ». Geillis émergea d’entre les oreillers, plaquant le drap qui la recouvrait sur sa poitrine menue, clignant des yeux d’un air mal embouché. Pas de tabard, même armure de plaque usée et passe-partout, coupe militaire, odeur d’écurie et de parchemin poussiéreux. Des hommes du donjon.
« Je n’ai même pas encore publié… » furent les premiers mots de Geillis, se frottant les yeux. « Mademoiselle Jorgensen, veuillez vous habiller et nous suivre ». La brune, tout à fait réveillée, cette fois, croisa les bras sur sa poitrine. « Je n’irai nulle part tant que vous ne m’en direz pas plus ». Les deux hommes échangèrent un regard dubitatif avant de hausser les épaules de concert.
***
Il faisait froid dans ce bureau. Un silence quasi-total régnait en maître, les gardes postés à chaque issue semblant presque des statues de chair, respirant à peine. Dans cette ambiance quasi religieuse, chaque chose était à sa place, bien ordonnée, cirée, rangée, classée. Un tas de vêtements soigneusement posé sur une table semblait comme une incongruité au milieu de cet univers strict et austère. Juste devant, Geillis, assise sur une chaise, enroulée dans le drap de son lit, attendait sagement. Elle demeurait stoïque, les pieds nus sur la pierre froide battant légèrement la mesure, pour passer le temps. Un gnome apparut soudain dans l’encadrure bien gardée de la porte, un appareil à gnomographie accroché autour du cou, et une expression ébahie sur le visage. Il passait en revue le décor qui l’entourait, l’air impressionné, quand il remarqua son amie postée sur sa chaise, silencieuse et digne dans son drapé de chambre. Il parcourut les quelques mètres qui les séparaient, haussant les sourcils en la détaillant du regard, puis s’assit sur la chaise libre à côté d’elle.

Il demeura un instant silencieux lui aussi puis constata simplement « Le donjon, hein. Je voyais ça plus grand ». Elle hocha simplement la tête sans le regarder, les mains croisées sur son pan de drap. Galbenel tourna la tête vers elle, son regard glissant de son épaule nue jusqu’à sa taille. « Tu portes une culotte là-dessous ? ». Geillis se fendit d’un imperceptible sourire avant de répondre « Non ». Galbenel détourna le regard, fixant un point devant lui, symétrique en tout point à la direction de celui de Geillis. Quelques secondes passèrent silencieusement avant qu’un fin rictus ne se dessinent sur leurs lèvres et qu’ils ne se prennent à pouffer de rire, exactement comme deux gamins turbulents mis à l’amende.
Galbenel reprenant un peu son sérieux, essuya quelques larmes au coin de ses yeux avant de demander.

- Tu sais pourquoi on est là ?
- Pas la moindre idée.
- Où est le roi ?

Il n’eut pas le temps d’obtenir de réponse à sa question qu’un homme d’un certain âge et une femme blonde aux traits martiaux firent leur apparition. Geillis se pencha vers Galbenel tout regardant la femme blonde :

- Le voilà.

Et tous deux ne purent s’empêcher de rire de nouveau comme deux idiots. La femme prit un air sévère avant de se poster devant eux :

- Geillis Jorgensen, Galbenel Polbouquine. Un peu de sérieux s’il vous plait. Vous êtes dans l’enceinte du donjon royal, que diable, pas dans une cour d’écoliers.

Geillis et Galbenel se redressèrent un peu tout en se raclant la gorge, se recomposant un air de circonstance, tandis que l’homme plus âgé restait en retrait près du bureau, droit comme un piquet, se contentant de scruter les visiteurs. La femme plissa le front en détaillant Geillis du regard, passant du drap de lit à la pile de vêtements posés devant elle, mais prit tout de même le temps de se présenter :

- Amiral Granger. Nous avons de sérieuses choses à discuter. Vous partez bientôt pour la Pandarie, d’après nos informations afin d’enquêter sur la disparition de Trolls zandalaris. Maintenant si vous voulez bien vous donner la peine de vous habiller, nous pourrons poursuivre cet entretien.

Geillis esquissa une moue moqueuse, sans bouger, ignorant la dernière remarque de l’amiral :

- Vous avez lu ça sur les panneaux d’affichage du Guet Urbain, grosse affaire d’investigation.

L’amiral lui retourna un regard cinglant pour réponse et continua sur sa lancée :

- Au cas où vous ne le sauriez pas, les Zandalaris sont surveillés par nos services de renseignements depuis un bon moment. Nous ne pouvons pas vous laisser enquêter sur le territoire pandarène comme s’il s’agissait d’un vaste terrain de jeu. La sécurité militaire du royaume en dépend.

Geillis et Galbenel haussèrent les sourcils de concert, visiblement intrigués. L’amiral profita du silence avant de reprendre sur un ton agacé :

- Il est hors de question que vous partiez seuls avec une petite expédition montée de bric et de broc. Vous embarquerez lundi prochain sous la tutelle d’un navire de l’Alliance, affrété par nos soins et vous rendrez compte de vos découvertes à l’amirauté avant de publier la moindre ligne. Me suis-je bien fait comprendre ?

Geillis se redressa de toute sa hauteur et dit à Galbenel :

- Lève-toi Galb’, on s’en va.

Le Gnome fit un mouvement pour la suivre mais la femme abattit fermement son pied sur le pan de drap recouvrant Geillis alors que celle-ci prenait la direction de la porte. La Gilnéenne s’arrêta dans une posture rigide, agrippant le drap à hauteur de ses hanches, l’autre main plaquée sur sa poitrine, tandis que les gardes postés devant elle restaient de marbre. La voix sévère de l’amiral Granger s’éleva de nouveau dans le silence gêné qui s’ensuivit :

- C’est ça où vous pouvez tirer un trait sur votre prochain numéro, mademoiselle Jorgensen. Et même sur votre carrière de journaliste.

Geillis crispa les lèvres :

- De quoi s’agit-il exactement ?
- La guerre, mademoiselle Jorgensen. Alors, faites-moi plaisir, enfilez ces foutus vêtements !

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