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"Coraille", l'Ombre de la Vengeance

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Message par "Coraille" Mar 5 Mar 2024 - 23:19

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A la Baie

J'étais qu'une gosse, à peine âgée de huit ans, quand le capitaine m'a vendue comme un sac de patates à Azario. Ces souvenirs de cette journée maudite me hantent encore aujourd'hui, comme un putain de cauchemar duquel j'peux pas m'échapper. Le capitaine, ce sale pirate avec ses yeux de charogne, m'a balancée contre une poignée de pièces d'or, sans même un regard en arrière. J'étais rien de plus qu'un objet à vendre, une marchandise sans valeur.

Azario, lui, m'a toisé comme si j'étais déjà sienne, comme si j'étais née pour être sa pute ou sa pute de main. Mais j'étais pas dupe. J'savais que derrière ses airs de faux gentil, il cachait un putain de loup affamé, prêt à tout pour assouvir ses envies de domination. Il m'a traînée loin de la mer, loin de la Baie-du-Butin, dans un coin paumé où même les cris des mouettes s'égaraient dans le silence étouffant.

Les premiers jours, c'était l'enfer. J'me sentais paumée, seule, comme une proie dans les griffes d'un prédateur. Azario était dur avec moi, violent même parfois, mais j'savais que c'était pour mon bien, enfin c'est c'qu'il prétendait. Il voulait faire de moi une pirate, une criminelle sans pitié prête à tout pour s'en sortir dans ce monde de brutes.

Et c'qui m'retourne l'estomac, c'est l'oubli qui m'ronge, lentement mais sûrement. Mes vrais vieux, ma sœur, leur visage s'évapore dans l'puits sans fond d'ma mémoire, emporté par l'tempête d'cette vie maudite. Chaque jour passé loin d'eux creuse un gouffre dans mon esprit, effaçant leurs sourires, leurs bras réconfortants, leurs voix qui m'berçaient. Cette absence, c'manque qui grandit, ça ravive l'feu d'ma colère, ça fait d'moi une bête encore plus sauvage, encore plus sans pitié.

Puis quand j'repense à ma sœur, à ses yeux brillants d'innocence, à ses rires qui résonnaient comme des éclats d'soleil sur l'eau, j'sens mon cœur s'resserrer dans ma poitrine. Elle, si jeune, si fragile, elle qui méritait un monde meilleur, elle aussi, elle a disparu dans l'oubli, emportée par les flots sombres de ma mémoire déchirée. La rage, elle s'empare d'moi, elle m'enserre, elle m'étouffe comme un nœud coulant qui serre, qui serre jusqu'à m'étouffer. J'aurais dû être là pour elle, la protéger, l'aimer comme une petite sœur aurait dû le faire. Mais au lieu de ça, j'l'ai laissée sombrer dans l'oubli, dans l'obscurité, et c'poids-là, j'le traînerai jusqu'à ma dernière heure.

Les mois ont passé, lents et douloureux. Chaque jour était un supplice, chaque nuit un cauchemar sans fin. Azario était impitoyable, toujours plus exigeant, comme si j'étais jamais assez à la hauteur. Mais j'ai jamais baissé les bras. J'ai appris à me battre, à voler, à tricher, à tuer. J'ai appris à devenir forte, plus forte que lui, sinon j'étais foutue.

C'est ainsi que j'ai commencé à marcher dans l'ombre, une ombre de plus dans ce putain de monde cruel. Mais même dans les ténèbres, une lueur d'espoir brillait, fragile mais tenace, me guidant vers un avenir incertain mais plein de promesses. Et au fond de moi, une rage brûlait, une rage noire et violente, prête à exploser à la moindre étincelle.

Chaque jour passé aux côtés d'Azario était comme un coup de marteau sur l'enclume de ma colère. Sa cruauté, sa brutalité, sa soif de pouvoir, tout ça m'emplissait d'une rage sourde, prête à exploser à tout moment. J'avais beau me plier à ses exigences, me soumettre à ses ordres, au fond de moi, je bouillonnais de fureur.

Et pour calmer cette rage grandissante, je trouvais refuge dans la bouteille. Je me rappelle encore des premières gorgées d'alcool, brûlantes et âpres, comme un feu dévorant dans ma gorge. Je devais avoir à peine douze ans, l'âge où les enfants s'amusent encore dans les rues, mais pour moi, l'alcool était devenu mon seul réconfort, ma seule échappatoire à la violence de ce monde.

Les beuveries étaient une façon de noyer mes peines, de m'abrutir de sensations pour oublier ne serait-ce que quelques instants la douleur qui me dévorait de l'intérieur. Mais à chaque verre, je devenais plus sauvage, plus imprévisible, plus dangereuse. Azario, ce vieux loup de mer, ne savait plus comment me contrôler, comment m'apprivoiser. J'étais devenue une bête sauvage, une force incontrôlable qui menaçait de détruire tout sur son passage.

Et pourtant, même dans ma folie alcoolisée, je sentais la colère qui brûlait en moi, la haine qui me consumait lentement mais sûrement. Je ne serais plus jamais une victime, une pauvre gamine sans défense à la merci des autres. Je serais forte, invincible, prête à affronter tous les défis, à écraser tous ceux qui oseraient se mettre en travers de mon chemin.

Et c'est ainsi que j'ai commencé à devenir celle que je suis aujourd'hui : “Coraille”, prête à tout pour obtenir ce qu'elle désire. Ma vie est marquée par la violence et la souffrance, mais elle m'a aussi enseigné la force et la détermination. Et maintenant, je suis prête à affronter tous les dangers, à conquérir le monde avec mes propres mains, à devenir la reine des mers et des cieux.

La première fois que j'ai tué, je me souviens que c'était comme si j'avais libéré une bête enragée qui rugissait depuis trop longtemps en moi. C'était un de ces marins ivrognes qui traînaient dans les bas-fonds de la Baie-du-Butin, un vrai déchet de l'humanité. Il avait les mains baladeuses, et je savais que si je ne m'en débarrassais pas, il finirait par me briser comme une coquille vide.

Alors ce jour-là, je l'ai suivi dans une ruelle sombre, là où la lumière ne parvenait pas à percer l'obscurité, là où personne ne pourrait témoigner de ce que j'allais faire. Mes mains tremblaient de rage, mon cœur battait la chamade, mais au fond de moi, une voix susurrait que c'était ce qu'il méritait, qu'il fallait que je fasse payer tous ceux qui avaient osé me blesser, me souiller, me détruire.

Quand je l'ai vu s'approcher, son haleine pestilentielle emplissant l'air, j'ai su que c'était le moment. D'un geste rapide et précis, j'ai sorti le couteau que j'avais caché dans ma botte, et je l'ai enfoncé dans sa gorge avec une force inouïe. Il a poussé un cri étouffé, un cri de surprise, de douleur, de terreur. Mais je n'ai pas relâché ma prise, pas avant que son regard ne se vide de toute vie, pas avant que son cœur ne cesse de battre sous mes doigts.

Et quand enfin, il a cessé de lutter, quand enfin, il a rendu son dernier souffle, j'ai ressenti une extase indicible, une euphorie sauvage qui m'a envahie tout entière. C'était comme si j'avais enfin retrouvé une part de moi-même que j'avais perdue depuis trop longtemps, comme si j'avais enfin pris le contrôle de ma propre destinée. Et dans ce moment de triomphe, j'ai su que je ne reculerais devant rien pour obtenir ce que je désirais, pour me venger de ceux qui avaient osé me briser.

Depuis ce jour-là, la mort est devenue ma compagne de route, ma confidente, ma seule amie dans ce monde impitoyable. Je ne compte plus le nombre de vies que j'ai ôtées, le nombre de cadavres que j'ai laissés derrière moi. Car chaque mort est une victoire, une démonstration de ma puissance, de ma détermination à ne jamais me laisser écraser par les autres. Et chaque fois que je regarde dans les yeux de mes victimes, je sais que c'est moi qui ai le pouvoir, c'est moi qui décide qui vit et qui meurt dans ce monde cruel et sans pitié.


"Coraille",


Dernière édition par "Coraille" le Lun 11 Mar 2024 - 12:34, édité 1 fois
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Message par "Coraille" Sam 9 Mar 2024 - 0:49

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“Laisse-moi te raconter une aventure qui ferait vibrer même les plus endurcis des flibustiers. Ça se déroulait au cimetière de Hurlevent, où les richards entrent dans l'au-delà avec leurs foutus trésors.

D'abord, fallait pas débarquer les mains dans les poches. J'avais prévu pour la bande de quoi se procurer du matos sérieux : un burin et un marteau, pour ouvrir cette putain de tombe comme une huître. Pas question de se prendre la tête avec des serrures ou des clés, t'as capté ? On aime les trucs simples, directs. Nous sommes courageuses et fières, tu nous connais.

Avant qu'on débarque au cimetière, j'sentais mon sang bouillir d'excitation, tu vois ? C'était comme si chaque battement de mon cœur annonçait l'arrivée de quelque chose de gros, de monstrueux. Mes mains tremblaient pas de peur, non, mais d'attente, d'anticipation pure.

J'avais ce marteau et ce burin dans les mains, et putain, j'avais l'impression d'avoir le monde entre mes doigts. J'étais prête à fracasser cette tombe comme si j'étais le tonnerre lui-même. Mon esprit était en ébullition, mélange de doute et d'excitation. J'pensais à toutes les possibilités, à tous les risques, mais surtout à la promesse de trésors qui nous attendait sous terre.

J'sais pas si c'était la peur ou l'excitation, mais mon cœur tambourinait dans ma poitrine comme un forcené. Mais j'savais que j'devais pas reculer, que j'étais née pour ce genre de trucs. J'étais prête à affronter les gardes, à briser toutes les putains de règles pour avoir ce que je voulais. Ouais, avant le pillage, j'étais vivante, plus vivante que jamais, dans l'attente de ce qui allait suivre.

Ensuite, y'avait ces chiens en uniforme qui patrouillaient, prêts à sauter sur tout ce qui bougeait. Alors, j'ai envoyé deux de mes gars leur faire un petit numéro de diversion. Pendant qu'ils les faisaient tourner en bourrique, le reste de la bande a filé vers la tombe comme des rats dans les égouts.

Mais, tu vas rire, on s'est fait griller par d'autres de ces enfoirés, planqués là comme des cafards. Putain, on aurait dû flairer l'embrouille, mais c'était déjà trop tard pour faire marche arrière. Ça a fini par péter en un combat de rue, avec des lames qui brillaient dans la nuit et des jurons qui volaient plus bas que le pont-levis.

Et crois-moi ou pas, mais j'ai adoré ça ! C'était comme une danse macabre, chaque coup était comme une symphonie de violence et d'adrénaline. On s'est pas laissés crever comme des chiens, oh non. On s'est battus comme des lions, prêts à tout pour protéger notre foutu butin.

Après avoir fracassé quelques crânes de ces gardes de pacotille, on s'est tirés de là, les poches pleines de bijoux et le sang bouillonnant dans nos veines. Ouais, c'était pas le plan le plus nickel, mais putain, ça valait sacrément le coup.

Quand on a ouvert les sacs et qu'on a vu les bijoux étincelants, les pièces d'or qui brillaient dans la lumière de la lune, c'était comme si on avait touché le jackpot. On s'est regardés, la lueur de la fortune dans nos yeux, et on savait qu'on avait réussi.

On s'est partagé le butin, chacun prenant sa part du gâteau, et putain, c'était comme une récompense pour tout le bordel qu'on venait de traverser. On a ri, on a trinqué, et pour un instant, on a presque oublié qu'on venait de risquer nos vies pour ça.

Mais moi, au fond, je savais que ça valait le coup, que chaque risque, chaque combat en valait la peine. Parce que dans ce monde de requins, c'est les plus audacieux qui s'en sortent toujours, et j'avais prouvé une fois de plus que j'étais pas juste une gosse de la campagne, mais une putain de reine des enfers. Ouais, après le pillage, j'étais comme une lionne, fière, forte, prête à tout pour protéger ce qui m'appartenait et recommencer de plus bel.

Avec ma nouvelle bande, une nouvelle famille.
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Message par "Coraille" Mar 12 Mar 2024 - 18:57

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Avec Lui,

“C'tait il y a bien des lunes, quand j’étais qu'une moussaillonne de onze ou douze ans, prête à défier les flots et les tempêtes aux côtés d’mon compère, Azario.

Dans le crépuscule flamboyant d’ma jeunesse, une caravane marchande chargée de richesses et de promesses a croisé notre route. Azario, avec sa prestance de vieux loup de mer, occupait déjà une place particulière dans mon cœur d’mousse, une place empreinte de respect et d'affection, presque comme celle d'un père des mers.

Quand nous avons ourdi not’ plan pour attaquer cette caravane, non-loin de la Baie, une vague d'excitation mêlée d’nervosité s'est emparée d’moi. Mais avec Azario, avec Lui à mes côtés, j’me sentais prête à braver tous les dangers, à défier les tempêtes les plus furieuses et les gardes les plus coriaces, sabre à la main.

Dans l'obscurité brumeuse d’la nuit, alors que les étoiles éclairaient notre chemin, nous avons affronté les gardes avec une férocité digne des plus grands pirates, j’étais d’jà une guerrière ! Chaque coup d'épée, chaque rugissement de bataille résonnait dans l'air salé comme un rappel des jours où Azario avait été mon sauveteur dans l'océan tumultueux d’ma vie.

Le combat, aussi rude qu’il était, ne pouvait entamer le lien incassable qui nous unissait. Dans les bras d'Azario, je trouvais un réconfort qui me ramenait aux jours où les vents de l'aventure soufflaient encore librement, où chaque pirouette était une découverte et chaque coup une victoire.

Quand enfin on a hissé le butin à bord de notre navire, avec mes yeux remplient d'émotion, j’ai réalisé à quel point ces instants étaient précieux ; j’étais, ouai’p, jeune mais rien qu’à l’époque j’avais réalisé à quel point Azario m’était cher.

Avec Lui à mes côtés, on est partis vers d’nouveaux horizons, voguant sur les flots tumultueux de la vie. Chaque nuit étoilée, chaque aube naissante, nous rappelait que l'aventure n'était pas seulement un rêve lointain, mais bien une réalité qu’on pouvait façonner à notre guise.

Ah… Les souvenirs d’cette époque dorée continuent d’hanter mes pensées, comme les chants des sirènes qui hantent les marins dans leurs rêves les plus profonds. Car même si on a affronté mille tempêtes et traversé des mers inconnues, l’souvenir de ces jours où Azario était mon guide et mon protecteur reste gravé dans mon cœur d’pirate, d’malfrat, hé.

Au final, même si les années ont passé et que les vagues ont emporté nos rires et nos larmes, le lien qui nous unit, celui d'une pirate et de son père adoptif, demeure aussi fort et indestructible que l'acier de nos sabres et la toile de nos voiles.”

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Message par "Coraille" Jeu 14 Mar 2024 - 23:44

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"Baie-du-Butin... Putain d'endroit chargé de souvenirs, d’rêves fracassés et d'aventures avortées. Te revoilà, les yeux rougis de larmes et le cœur alourdi par le chagrin, après la perte d’mon Azario, mon cap’taine, mon vieux pirate de “père”.

Chaque coin de cette foutue ville m’rappelle les jours glorieux où nous arpentions ses rues, les yeux étincelants d’malice et les cœurs remplis de rires. Mais maintenant, ces rues semblent mortes, privées du rugissement de sa voix et du tintement de son rire.

Les tavernes où nous racontions nos exploits et nos plans sont désormais des bouges remplis de regrets, où chaque gorgée de rhum pique comme le souvenir de son absence. Les ruelles où on entendait nos combines sont devenues des culs-de-sac sombres et tortueux, où j’me perds dans les méandres d’ma peine et d’mon chagrin.

Oh Azario, mon vieux loup de mer, pourquoi t'es-tu barré si vite, me laissant derrière, seule ?Les flots salés de l'océan sont mes larmes, chaque putain d’vague un sanglot silencieux pour ta foutue absence, ta perte, ta mort...

J’suis comme une mouette paumée dans une tempête, cherchant désespérément un abri dans les bras d’l'oubli. Mais même dans les ténèbres les plus noires, même quand la nuit menace de m'engloutir, j’sais que ta lumière brille toujours dans ma caboche, éclairant le chemin d’mes souvenirs et d’mes rêves.

Alors j’lève ma flasque, pas pour oublier, mais pour m’rappeler, pour honorer la vie et les aventures qu'on a partagées. Parce que même si t'es plus là physiquement, ton esprit reste à mes côtés, naviguant avec moi dans les eaux tumultueuses de la vie, m’rappelant que tant qu'on reste fidèles à nos rêves et à nos souvenirs, on reste jamais seuls, même dans les tempêtes les plus violentes de c’t’océan d’merde.

Et pourtant, malgré la douleur qui m’tord les entrailles et l'absence qui pèse sur mon âme comme une ancre de fer, j’sens que j’m'accroche à toi de toutes mes forces, comme un naufragé s'accroche à son radeau dans la tempête. Mais même si j’tente de lutter contre le flot incessant de la tristesse, j’sens que peu à peu, les souvenirs s'effacent, comme des marques sur le sable balayées par les vagues implacables de l'océan.

J’me souviens à peine d’ma vie avant la Baie, avant toi, mon vieux loup, “papa”. Les visages familiers, les lieux d’mon enfance, tout cela s'évapore, se barre dans les brumes de l'oubli, ne laissant derrière lui que des lambeaux de souvenirs épars.

Mais il y a une image qui reste, une image gravée au fer rouge dans ma mémoire tourmentée. C'est celle d’ma sœur, ma seule famille, celle qui a disparu dans les brumes de l'océan d’ma mémoire, il y a tant d'années. Son visage me hante, son sourire, ses yeux bleus, tout celaa ressurgit dans mes rêves comme un fantôme du passé, m’rappelant que même si je n’me souviens plus d’mon passé, j’suis pas seule.

J’suis comme une coquille vide, battue par les flots de la vie, mais quelque part au fond de moi, une lueur d'espoir persiste, une lueur qui me rappelle que même dans les ténèbres les plus profondes, il y a toujours une lumière qui brille, même faiblement, même à travers les nuages de la douleur et du chagrin.




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J’sais que quelque part, vous deux, vous m’attendez."

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Message par "Coraille" Mer 27 Mar 2024 - 19:33

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"Les putains d'égouts d'Hurlevent résonnent de mes pas lourds et incertains alors que je fais mon retour de la Baie-du-Butin. La nostalgie me mord brusquement, me bouffe la gorge, mêlée à une colère brûlante qui pulse dans mes veines, ravivant les souvenirs douloureux qui hantent chaque coin de rue, chaque taverne, chaque bâtisse.

Ca me prend comme ça, je sais pas pourquoi.

Mon vieux, mon père, Azario hante mes putains de pensées, un homme au cœur tendre dont les yeux m'ont balancé un dernier regard empli de détresse avant de crever comme un chien. C'était là, dans cette Baie, au milieu de ces chiens, qu'il a rendu son dernier souffle, victime des lames impitoyables de ces vauriens de gardes. Son corps inerte gisait dans une mare dégueulante de sang, un spectacle macabre qui continue de me hanter jour et nuit, comme une plaie gigantesque qu'on peut pas refermer.

De retour à Hurlevent, je me sens égarée, déchirée entre la douleur du passé et la violence du présent ; dans ces sensations de haine et de mépris. Dans les putains d'égouts, là où, nous les Fossoyeurs avons établi notre campement, je m'envoie un verre, deux verres... une bouteille de rhum, cherchant à noyer mes tourments dans cette liqueur brûlante qui consume mes entrailles tout en apaisant mon esprit tourmenté, mon "âme" comme disent ces satanés prêtres. Je bois jusqu'à l'oubli, jusqu'à ce que les souvenirs s'évanouissent, jusqu'à ce que la douleur devienne supportable, même si ce n'est que pour un court instant, le temps que je vomisse mes tripes sur les murs ignobles de cette cité.

Mais même le rhum peut pas calmer la tempête qui gronde en moi. La colère, la haine, la putain de soif de vengeance me submergent, menaçant de me submerger totalement. Dans un accès de rage incontrôlable, je me barre dans les rues sombres à la recherche d'une échappatoire de merde à ma souffrance.

J'ai soif, mais pas d'alcool. Je veux tuer, je veux massacrer, je veux crever quelqu'un en l'observant dans les yeux.

Et là, dans les égouts, je trouve ma Libération. Un groupe de mendiants croise mon chemin, des âmes misérables en quête de réconfort dans ce monde impitoyable, brutal. Sans un mot, je me précipite sur eux, déversant toute ma rage foudroyante, comme une crevure, sur ces corps frêles et sans défense.

Mes poings pleuvent sur eux avec une putain de violence aveugle, je n'hésite pas, brisant leurs os, écrasant leurs visages, laissant derrière moi un tableau de carnage macabre.

Les cris de douleur se mêlent au grondement de ma colère, de mes cris de jouissance, créant une symphonie funeste dans cette nuit silencieuse.

Lui, le dernier, essaie de s'enfuir. Je le rattrape et sors mon sabre. Je vise son crâne bouffé d'une calvitie ancienne. Sa tête s'éjecte de son corps et roule plus loin... dans ce long couloir sombre...

J'explose de rire.

Quand enfin le calme revient, les égouts sont jonchés de corps brisés, de sang et de larmes. Je reste là, au milieu du chaos, le souffle court, les poings et le sabre ensanglantés, le regard vide. La douleur, la désolation m'envahissent, mais je les chasse aussitôt, les reléguant au fin fond de mon esprit torturé.

Je regagne le campement des Fossoyeurs, épuisée mais apaisée, le cœur lourd de souvenirs, de Ces souvenirs de mon ancienne vie, de la petite "Coraille". Dans l'obscurité, je continue de picoler, laissant l'alcool engourdir mes sens, me transporter dans un monde où la réalité n'a plus prise sur moi. Et lorsque le sommeil finit par m'emporter, je suis hantée par des putains d'hallucinations, des visions déformées de mon père, des fantômes de mon passé qui me tourmentent jusqu'à l'aube ; je hurle... aucun son ne sort. Je frappe... dans le vide laissé par ces fantômes de minuit. Je souffre... jusqu'au prochain jour.

Car demain, lorsque le soleil se lèvera sur cette ville damnée, je serai prête à affronter tout ce qui se dressera sur mon chemin, aux côtés de ma famille, les Fossoyeurs. Rien ni personne ne pourra entraver notre quête de vengeance, notre soif inextinguible de sang et de chaos. Nous sommes les enfants de la nuit, les parias de la société, mais nous sommes aussi les maîtres de notre destinée, prêts à tout sacrifier pour obtenir ce qu'on veut le plus au monde : la puissance, la richesse et la gloire... ou peut-être simplement la mort."
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Message par "Coraille" Ven 12 Avr 2024 - 11:10

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Coraille se tient devant le miroir brisé de sa chambre de fortune, à la Citerne, ses yeux reflétant la lueur sombre qui règne dans la pièce. Les éclats de verre épars semblent capturer son image déchirée, une réflexion de la violence qui réside en elle. Alors qu'elle pansait ses plaies, des images sinistres se fraient un chemin dans son esprit, des souvenirs de la soirée passée à la taverne des Carmines, où les flammes dansaient au rythme du carnage provoqué par les Fossoyeurs.

Elle se penche lentement, examinant les coupures et les ecchymoses qui marquent sa peau, tandis que son esprit se remplit de visions cauchemardesques. Le sang coagulé se mêle à la sueur sur sa peau, une preuve palpable de sa brutalité implacable, tandis que les cris et les pleurs des victimes résonnent encore dans ses oreilles.

Entre deux soins, elle saisit le goulot d'une bouteille de rhum vieilli, en buvant de longues gorgées qui brûlent sa gorge, mais apaisent son esprit agité. Une grimace de plaisir traverse son visage alors que le liquide âcre coule dans sa gorge, lui rappelant le goût de la violence, une sensation qu'elle chérit avec une passion dévorante.

« Regarde-toi, Veuve », murmure-t-elle d'une voix rauque, presque hypnotique, alors qu'elle contemple son reflet déformé. « Regarde c'que t'es dev'nue. »

Son propre regard lui semble étranger, empreint de cette même sauvagerie qui l'a poussée à commettre des actes impensables. Mais plutôt que de susciter du dégoût ou de la répulsion, cela réveille en elle une sensation de plaisir vicieux, une excitation morbide qui lui fait frissonner la peau.

« T'es une prédatrice », se dit-elle à voix haute, sa voix résonnant dans la pièce comme un murmure de damnation. « Une créature dangereuse, sanguinaire, une force de destruction. Et tu aimes ça, hm ? »

Elle ne peut s'empêcher de sourire, un sourire empreint de cruauté et de satisfaction, alors que chaque pensée de violence et de domination la remplit d'une joie perverse. Il y a une certaine ivresse dans le pouvoir qu'elle ressent, dans la sensation de contrôle absolu sur son propre destin. C'est une drogue dangereuse, mais elle ne peut s'empêcher de s'enivrer de son pouvoir.

« T'es la Veuve des Fossoyeurs », continue-t-elle, son regard se durcissant dans le miroir brisé. « Et personne n'peut te résister. Personne n'peut t'vaincre. »

Elle se fixe dans les yeux, se promettant silencieusement de continuer à répandre la terreur et la mort dans les ombres, de régner en maître sur son royaume de chaos et de terreur.

Cette sinistre soirée atteste une fois de plus de la terrifiante omniprésence des Fossoyeurs. Quiconque ose défier cette famille maudite se retrouve inexorablement plongé dans les ténèbres les plus profondes, où seule la souffrance éternelle ou la mort brutale lui offre une issue.
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