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Aux Hinterlands

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Message par Leizen Dim 27 Sep 2009 - 6:10

C’était une belle nuit,
La lune haute, les constellations scintillantes. L’une de ces soirées où les étoiles luisent avec tant de véhémence que, dans un geste enfantin, on tend les mains pour tenter vainement de les happer.
C’était une belle nuit,
La fraîcheur était présente mais dans les quelques bourrasques nocturnes on pouvait encore ressentir une tiédeur humide, réminiscence d’un été trop chaud.
C’était une belle nuit,
Bientôt la brume d’octobre viendrait étendre sa nappe blanchâtre au contour éthérée.
Mais pas maintenant, pas encore, le temps n’était pas venu.
Et pour l’heure, c’était une belle nuit.

Trois silhouettes se tenaient au sommet du Bastion des nains, niché dans les Hinterlands.
La première était frêle, tremblante malgré le temps clément, mais elle conservait, même sous l’assaut de ses frissons, un port de tête altier. Détail anodin : bien que le vent, plus présent à cette altitude, s’acharnait à défaire la coiffure de la jeune femme, ses cheveux de couleur Cendrée-Miel se replaçaient, d’eux même, dans une mise impeccable. On apercevait à peine ses yeux, leur teinte crépusculaire se fondait parfaitement à l’obscurité.
La seconde était toute aussi délicate, mais légèrement plus grande, ou tout du moins plus élancée. Elle gardait régulièrement les yeux clos et ne semblait pas gênée le moins du monde d’avancer à l’aveugle. Son pas était assuré, leste, vivace. Son visage aux traits fins et légers trahissait la jeunesse de la femme bien que ses cheveux grisonnants semblaient, étrangement, vouloir prouver le contraire.
La dernière enfin, était la plus à l’aise et la plus petite. Peut-être était-ce justement cette stature plus modeste qui lui procurait, aux milieux de tout ces nains de taille similaire, cette aisance qu’il manquait aux deux humaines. Elle portait sur l’épaule, une petite créature qui lui obéissait docilement. Pourtant, jamais un ordre ne fut prononcé, comme si la gentillesse que l’on décelait dans la voix de la gnome suffisait à rendre l’animal respectueux et discipliné.

Les trois femmes s’installèrent là, en hauteur. La résonance y était adéquate pour le but de leur visite.
Leizen et Naÿie fouillèrent leurs besaces.
La première retira tout d’abord un mantel de laine qu’elle plaça sur ses épaules fragiles, puis enfin avec une infinie délicatesse, comme si elle venait de découvrir un artefact précieux, La Capitaine souleva un instrument. Un Luth dont elle n’était pas propriétaire. Celui-ci était une pièce conviction récupérée après enquête sur ce Tueur Sans-Visage qui était la cause de bien des maux, dont ceux du Commandant. Leizen espérait qu’Hëdwe ne lui tiendrait pas rigueur d’avoir apporté cet instrument ici. La Capitaine ne voulait pas faire d’offense, mais ce Luth était d’une extraordinaire qualité, il fallait le reconnaître.
La gnome révéla à son tour un instrument, un biniou, adapté à sa taille. Il était assez intrigant de voir le Major placer les anches et le ventre à l’air de l’instrument avec une déconcertante facilité, un novice se serait empêtré à coup sûr avec l’étrange forme de ce matériel musical.
Céralyndé avait déjà pris place, à même le sol, les jambes en tailleur, la paume ouverte de ses mains placée sur chacun de ses genoux.
Leizen s’installa aussi, non sans avoir au préalable, dans un geste méticuleux voire maniaque, étendu sa cape d’uniforme au sol, pour faire office de paillasse. Le Luth logeait contre le creux de son ventre.
Naÿie, elle, resta debout, droite, d’un port de tête très martial, on reconnaissait là une vieille habitude tenace de la Garde.
Du bout de l’ongle, Leizen gratta une corde de son Luth et obtint une note ténue, qui s’éternisa dans l’air un long moment.
Les trois femmes se regardèrent tour à tour, satisfaites ; oui l’écho était idéal ici. La musique serait réverbérée à des lieux à la ronde. Entendue de tout ceux qui s’attarderaient à l’écouter.
Et, peut-être, entendue de la personne pour qui elles étaient venues jouer.
Cette fois c’est Céralyndé qui brisa à nouveau le silence en décrochant une note gutturale.
Le ton était donné…
Et il serait rude, exalté…

Loin, loin là-bas,
Ils sont tous à guerroyer,
Face à la terrible peine du vent du Nord.
Loin, loin là-bas,
Ils sont tous à braver,
Les fougueuses cantilènes de la Mort.
Pourtant, sans partir,
Loin, loin là-bas,
On découvre l’agonie qui frappe à nos portes.
Sans aller,
Loin, loin là-bas,
La souffrance nous piétine de sa méprisable cohorte.




Leizen effleurait à peine les Chœurs du Luth, une cascade d’accords s’échappait de ses doigts, comme un long soupir. L’envolée de notes martelait la rythmique avec intensité, mais c’est surtout le son bourdonnant du biniou de Naÿie qui gonflait la mélopée de cette atmosphère lourde, pesante, charriant le mal être de leurs esprits pour influer la mélodie.
La voix morne de Céralyndé se mua doucement.
Le ton avait changé,
Et il était apaisé, équilibré…

Qu’il est doux ce retour au foyer,
A la source première des joies,
Au silence après la guerre,
Au baiser après le fer,
Qu’il est doux ce retour au foyer,
Où les souvenirs amers,
Le tison dans nos poitrines,
Le goût de rance sur nos lèvres,
Disparaissent et se courbent.
L’orage s’est calmé,
Eloigne les cris et l’acier.
C’est un doux retour au foyer.



Bien que les musiciennes fassent preuve de talent, le chant serein devint désordre et s’enfla d’incertitude. Par moment les accords, qui jusque là étaient maîtrisés, se scindèrent à plusieurs endroit de la mélodie. Là où les notes mourraient, il devait y avoir vibrations. Comme si le chant lui-même se mettait soudain à réclamer un troisième unisson.
Un appel au violon.

Leizen regardait son Luth, stupéfaite, elle ne reconnaissait pas ses propres notes. Chaque fois qu’elle caressait les Chœurs, avec toute la tendresse que l’on pourrait offrir à un amant, la musique était branlante, stridente, comme une revendication. La Capitaine leva des yeux incrédules vers ses deux comparses, perplexe de la nouvelle tonalité de son instrument. Elle repositionna ses doigts et tenta de retrouver la voix douce-amère du Luth, mais ne parvint à obtenir que des accords aigus, discordants. Son jeu se fît plus vigoureux, presque frénétique. La musique semblait l’exiger. La demande était tacite, l’on pouvait la reconnaître dans ces quelques notes précipitées.

Viens, re-viens Amie et Promesse.
Que nos notes, ensembles, exsudent l’ivresse,
La colère et la peine,
Que nous soyons au dessus,
Tandis qu’ Amis et Promesses
Gisent-en dessous.
Les âmes ne sont pas sourdes,
La musique n’est pas vaine,
Viens, re-viens Amie et Promesse
Jouer jusqu'à égayer la paresse
De ceux qui gisent-en dessous
Et pour ceux qui restent au dessus.
Leizen
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Message par Oswald Dim 27 Sep 2009 - 15:59

D’une case perchée dans les hauteurs, là où le vent froid écorche la peau et où l’air est pur, la mélodie s’imprégnait en apportant avec elle l’apaisement qui lui était sollicité. L’auberge fit silence. Les nains Marteaux-Hardis cessèrent leurs palabres et leurs jeux et donnèrent à la mélopée toute leur attention, d’aucuns masquaient leurs émotions, d’autres laissèrent filer les ténèbres blanches dans leurs regards. Parmi eux, un homme se dressa, accompagné d’une jeune fille, bien plus jeune que lui, et sortit sur le parvis de l’auberge, enroulé dans une longue cape pour échapper au froid. Il fut rapidement rejoint par la petite, qui s’accrocha à son bras, regardant le ciel comme si les notes lui apparaissaient en une cascade de couleurs dont les trainées marquaient l’intensité de leurs mesures. Elle grelotait tout en agitant sa main libre pour exprimer sa joie à son frère :

Je ressens les vibrations. La musique est là comme une parade d’oiseaux arc-en-ciels.

Elle désignait les hauteurs tandis qu’Oswald décrocha sa cape pour recouvrir le dos sa sœur, et lui répondit avec ses mains en affirmant de ses lèvres pour être bien compris :

« Tu voudrais prolonger le séjour ici ? »

Elle secoua la tête, souriante, resserrant la main d’Oswald. Il ne pouvait pas se le permettre mais sa proposition n’était qu’une douce preuve d’affection, elle s’en contenta. Les dernières notes se précipitèrent, la jeune fille rentra la première. Oswald leva une dernière fois la tête en se frottant les bras pour se réchauffer et murmura :

« Douce nuit, commandant. Douce nuit, Leizen . »

Il s’engouffra dans l’auberge, submergé par la chaleur soudaine. Le cliquetis des armures et les tintements de chopes avaient repris dès lors que la mélodie s’était arrêtée. Elle s’était posée là, dans toute sa douceur et sa violence. Oswald paya son dû au tavernier. Demain, il fallait rentrer.

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Message par Naÿie Dim 27 Sep 2009 - 19:19

Elle arrêta son instrument, l'espace d'un instant. Malgré la difficulté d'une telle pratique, elle ne semblait aucunement atteinte par la fatigue. Non... l'émotion était trop forte pour qu'elle soit limitée par ce genre de "détails".

Elle reprit son biniou.
C'était un instrument très orné. Du sac fait en peau de bête entouré par une housse en soie cousue, sortait trois grands bourdons, dont un plus grand que les deux autres. Les trois étaient reliés par un magnifique cordon blanc en tissu dont les extrémités se terminaient en pompon. Enfilant le porte-vent tenu par sa petite bouche, elle se saisit du chanter, quelque peu usé par l'utilisation de ses gros doigts. Les phalanges de sa main gauche bouchant quelques trous du chanter, elle souffla doucement dans le porte-vent et la poche se gonfla légèrement. Elle posa sa main droite sur la poche et d'un coup sec et précis, les bourdons se mirent à résonner. Par de grandes expirations successives, elle remplit au maximum sa poche et l'installa sous son bras gauche. De ses deux mains et avec une grande aisance, elle commença à jouer un air. C'était de la broderie musicale.

Le vent se leva dans son dos, emportant les notes vers qui elles étaient destinées. Lourd et lent, cet air funèbre résonnait dans toute la vallée des Hinterlandes et de part quelques appogiatures, elle l'ornait, elle, la petite gnome dont le regard vide se dirigeait vers la vallée, rempli d'émotion. Mais pas une larme ne coula. Non, ces larmes, ce chagrin et ce deuil porté, se ressentait dans les notes exécutées. Les bourrasques de vent s'intensifièrent à chaque note stridentes tenues. Son bandana bleu fut emporté et ses cheveux se détachèrent, suivant la direction du vent.
Se tenant droite, les pieds joints sur sa petite hauteur, elle termina son appel.
Observant un dernière fois l'horizon, elle descendit puis s'interrompa en se retournant vers Leizen et Céralynde.

Oui, il fallait rentrer.

Le temps du deuil était venu et chacun avait pour devoir de le faire seul avant de partager le chagrin de la perte. Les honneurs seraient rendus à leur défunte amie.
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Message par Nihel Narendir Mar 29 Sep 2009 - 11:59

Son chant se tue avec les instruments, alors que l'écho se dissipa peu à peu, elle ouvrit les yeux et contempla la région avec un léger sourire.

Le chant, un moyen d'expression qu'elle aimait beaucoup, dont la rareté faisait la valeur, un chant était bien plus envoûtant, bien plus expressif que de simples mots, un chant vient toujours de l'esprit et du cœur. Elle qui avait du mal à exprimer ses sentiments, le chant était le moyen idéal pour ça.

Le vent des hauteurs venait défaire sa coiffure, ramenant ses cheveux devant son visage. Elle, s'assurait que ceux-ci restent à leurs places d'un geste de la main. Ce paysage, cette sensation, cette fraicheur, cela dépaysait de la ville et même du reste, elle resta longuement ainsi, à fixer l'horizon, espérant voir quelque chose puis murmura, comme s'adressant au vent lui même, d'une voix douce


"Nous nous chargeons de tout, tu peux avoir confiance, Hëdwe..."

Elle tourna la tête vers Naÿie et Leizen, arborant un large sourire digne d'une enfant, sourire qu'elle avait travaillé pour le rendre sincère et faire disparaitre la sensation d'artifice qui accompagnait habituellement ses expressions... Un vrai sourire d'enfant fier de ce qu'il venait d'accomplir...

D'un signe de la tête, elle indiqua le petit chemin qu'elles avaient emprunter pour venir, ne voulant pas troubler le silence.
Le silence ? Pas vraiment, elle ne voulait juste pas troubler le chant du Vent...
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