Petit jeu entres amis

En farfouillant un peu partout, Lynh tomba sur la lettre ...
Oh oh ... les fléautiques. Je sais pas qui est la personne qui a été kidnappée ... mais je crois qu'eux, sont pas du genre à rigoler ... Je prépare mes affaires, je vais aider un peu, enfin, je vais éviter de servir de boulet.
Sur ces quelques mots, Lynh s'en alla préparer son matériel de recherche, revint, puis commença à recopier les rapports traitant d'Ange Déchu, et des Archanges Noirs, pour une investigation plus complete.

Au petit matin, la Ténacité accosta au port de Hurlevent, son équipage en profitant pour prendre un peu de repos. Cependant, un homme de la Ténacité veint faire son rapport a la caserne de la Garde suite a leur demande d'information sur le trafique des navires vers les mers du grand nord. Le soldat Arthur Djarib frappa a la porte de la caserne.

- Bonjour monsieur, dit le garde de faction en ouvrant la porte. Que puis je faire pour vous ?

- Bonjour m'sieur l'garde, soldat Arthur Djarib, d'la Ténacité, on r'vient des mers du nord avec quelques infos pour vous.

- Parfait, entrez donc et prennez place, nous sommes assez pressé par le temps.

Les deux hommes se mirent à table, le garde prenant de quoi écrire, le marin s'appretant a dévoiler ses informations, alors que le reste de la caserne était encore bien calme au petit matin.

- Alors v'la comment qu'ça c'est passé tout s'bousin. Nôtre magos à r'çu l'appelle d'vos chefs alors qu'on était dans la Grande Mer, en r'tour pour l'port. Quand l'captaine Kaluth a appris l'nouvelle, il a décidé d'nous faire faire d'mi tour et d'surveiller les mouv'ments des bateaux gobz, et c'est qu'hier dans l'après m'di qu'on a trouvé vôtre bateau. On l'a croisé au large des côtés d'Lordaeron, un bateau plein de gobz, sans pavillon. D'hab les Gobz y vont pas trop vers l'Nord, alors ceux qu'y vont, on les connait un peu, mais eux on les avait jamais vu. C'tait la première fois qu'on voyait un bateau comme c'lui là, une coque en m'tal pour casser l'glace, des canons d'deux côtés, et seul'ment l'mât qui d'passe avec l'voile. Y avait que l'vigie en haut d'son mat et deux trois matelot sur l'pont. Mais l'cap'taine l'est prudent, même qu'on les a pas suivis pour pas prendre d'risques qu'il a dit. Alors on est rentré a l'port et y m'a envoyer vous dire tout ça.

- Et c'est tout ce que vous savez sur ce bateau ? Vous savez même pas où il a accosté ?

- Bah l'cap'taine y pense qu'ils ont du accosté chez les gobz d'la Kapital Risk, mais comme j'vous dit, on les a pas suivis, on est direct rentré a l'port, alors maintent on sait pas, mais si l'cap'taine y dit qu'y sont là bas, c'est qu'ils y sont.

- Hé bien c'est pas grand chose, mais c'est déjà ça de pris. Nous vous remercions pour ces quelques informations.

Le garde se leva, suivit du Soldat Djarib qu'il reconduisit jusqu'a la porte.

- Encore merci de vous être déplacé et d'avoir fait ce détour pour nous. Bon vent et bonne mer.

Le soldat Djarib salua le garde d'un signe de la main, le remerciant, puis retourna au port pour finir les corvées avant de reprendre la mer demain au petit matin.

Cette histoire mettait le paladin horriblement mal à l'aise. Les sévices décrits lui évoquaient trop ce que lui même avait pu subir quelques mois auparavant, raison pour laquelle il se tenait loin de cette affaire, même si par malchance il y avait été mêlé la veille et n'avait pu s'empêcher de suggérer quelques pistes pour retrouver cette recrue qu'il avait trouvé bien sympathique.

- "Y'a un camp d'rafistolage d'bateaux sur la côte au Nord d'Menethil et à l'est d'Austrivage, dans un vallon bien planqué. P't'être par là ? J'crois qu'y a des Gobs just'ment, et vu qu'y'en a pô tant qu'ça dans l'coin, ça pourrait bien être ça. Une expédition d'reconnaissance s'rait bienv'nue."

On n'avait toujours pas d'indices, toujours pas de descriptif exploitable, toujours... rien.

On savait simplement d'eux qu'il s'agissait de fléautiques qui, malgré la débâcle imminente, croyaient encore que le Roi-Liche pouvait vaincre. Quatre jours étaient passés, la recrue devait sans doute pouvoir être considéré comme perdue. Mais quoi qu'il en soit, ils en paieraient le prix un jour ou l'autre. On se doutait aussi qu'ils masquaient leurs auras corrompues derrière quelque artifice qui les rendaient difficilement détectables, ce qui, hélas, ne constituait pas un élément d'identification efficace au milieu de la cité.

Le paladin relâcha son étreinte autour des épaules de son épousée, glissa une dernière caresse sur son ventre rond à laquelle elle répondit d'un sourire un peu inquiet. Elle serrait les dents, partageant sa rage contre ces individus insaisissables qui avaient bien failli lui enlever son mari quelques mois auparavant. Elle saisit les mains de leurs deux enfants qui affichaient eux-mêmes une mine grave, comprenant que cette fois-ci le départ matinal était un peu différent des autres fois.

Un dernier regard à son équipement et il referma sa prise sur le pommeau après avoir glissé le pied à l'étrier, puis se hissa en selle d'un mouvement souple. Son cheval se raidit un instant et donna un coup de tête de protestation avant de se mettre en route dans un lourd bruit de mailles.

- "J'suis prêt Ald, on y va."

Elle lui sourit, un peu crispée, fit quelques pas vers les enfants et leur glissa un sac de friandises dans leur petite poche. Elle embrassa sa belle-soeur, lui montrant la caisse de produits frais.

- On reviendra, promis.. Si tu as pas assez, Maturin t'aidera. Je te le ramèrai.

La route serait longue, mais si ils devaient parcourir chaque morceau de glaces pour les dénicher, ils le feraient.

Ils étaient revenus fatigués et bredouilles. Plusieurs gardes les avaient précédés sur le terrain et ils avaient appris sur place que la recrue avait été finalement libérée. L'interrogation des Gobelins n'avait rien donné, pas plus que les perquisitions et les diverses formes d'investigation qu'ils avaient pu mener à force de ruse, de persuasion ou d'intimidation. Tout ce qu'ils avaient gagné c'est un aller-retour dans un pays glacé et terriblement inhospitalier.

Un petit passage vers l'abri rocheux au creux duquel ils avaient été retenus n'avait fait que raviver des souvenirs douloureux sans amener d'élément supplémentaire. Rien de définitif ne permettait d'identifier ces individus et de les appréhender et les pendre une bonne fois pour toutes. Ils auraient sans doute dû aller rendre visite à la recrue blessée, mais il s'en sentait incapable de façon sereine.

Ils s'embarquèrent pour un retour vers la capitale, l'âme encore plus gelée que leurs os.