Foi et Devoir

Dans la chapelle, quelques bougies illuminaient les visages des fidèles prostrés face à l'autel. Ils étaient bien peu, la messe de minuit attirait rarement les foules, et seul quelques habitants de comté du nord venait prier passé le coucher du soleil.

Mais les deux silouhettes du premier rang faisaient exeption.

Depuis que le Père Josias dirigeait les messe, deux ans maintenant, il n'avait jamais remarquer l'abscence de cet homme, et de sa jeune fille. Ils étaient toujours à la même place, sur le premier banc à droite. Malgré la fréquentation journalière de l'hommet de la fille, le Père Josias ne connaissait ni leur nom ni leur prénom. D'après certains dires, il tenait une teinturerie, en Hurlevent, Ambreverte et fils, et les affaires lui avait permis de ramasser beaucoup d'argent, argent dont il offrait la majeur partie à l'Eglise. C'était peut être pour cette raison, qu'il avait tant l'air " chez lui " dans les murs de l'abbaye.

Le Père Josias priait à voix haute, depuis l'autel, le regard parcourant les fidèles, s'arretant avec insistance sur l'homme, puis sur sa fille. Une jeune enfant, qui devait avoir dix ou douze ans au mieux. Elle avait le regard azur de son père, et une chevelure rousse magnifique, qu'elle devait sans doute tenir de sa mère, bien qu'il ne l'ai jamais vu.

La jeune fille, se recueuillait avec ferveur, ce qui étonnait toujours le Père Josias, car à cet âge, on pense sans doutes à beaucoup de choses, mais rarement à passer plusieurs heures par jours à prier dans une pièce sombre.

Il prononça la dernière phrase de la messe, se signa, et inclina la tête. Les fidèles firent de même, et se levèrent, sortant chacun leur tour du lieu de culte. L'homme au premier rang, sortit le dernier, et s'arreta dans l'encadrement de la grande porte. Il se retourna, et appela d'une voix forte sa fille, toujours prostrée.

- Léa ! Viens maintenant !

La jeune fille se signa, et se remit debout. Elle leva un instant le regard vers le Père Josias, un regard ou dansait une flamme qui laissa l'homme de Foi sans voix. Elle lui sourit, d'un sourire simple, véritable. Puis elle se détourna, et partit en courant rattraper son père, lui prenant la main. Ils sortirent tout deux de l'abbaye, dans la nuit de printemps, laissant le Père Josias seul, sous la lueur des quelques bougies.

L'homme et la jeune fille marchait sur ce sentier d'Elwynn, celui que les gens d'ici nommait la route des bucherons. L'homme et la fille aimaient venir ici. C'était un peu la ballade quotidiene, qu'ils partageaint tout deux, laissant les deux plus jeunes soeurs à la maison.

C'était un soir d'automne. Le décors emeraude laissait peu à peu place à des teintes de bronzes et marrons. Le sentier de terre était recouvert de feuilles mortes, donnant à l'ensemble une apparance étrange, romantique, comme celle que l'on retrouve dans les contes pour enfant.

Seul le bruissement des branchages et le souffle leger du vent couvrait ce décor romanesque, l'homme et la fille avançait côtes à côtes, profitant de ces instants si rares, ceux qu'on ne parvient pas à saisir sur le moment, mais qui reste si chère dans nos souvenirs.

Léa leva un instant le regard vers son père. Le visage taillé à la serpe de l'homme et son regard gris et froid lui faisait parfois peur, mais il lui était aussi protecteur, et elle se sentait plus en sécurité à ses cotés que nul par ailleurs en ce monde.

- Papa ?
- Oui, ma fille ?
- Papa...qu'est ce qu'Elle est...pour nous ?

L'homme inspira profondement, et son regard dur se posa sur sa fille. Sa voix grave donnait à ses paroles un ton impérieux, comme si de sa bouche s'échappait une sorte de véritée implacable, qui ne pouvait être remise en cause que par Ses vertues.

- La Lumière...ma fille...c'est... L'origine, et la fin.

Il détourna le regard, et continua sa marche. Léa, plus par reflexe qu'autre chose, suivit l'homme. Les paroles résonnait dans sa tête, et elle sût au fond d'elle, qu'elle venait de franchir une ligne, invisible, entre l'enfance insouciante, et le monde des adultes.

Un monde fait de Foi, et de Devoir.

La messe avait trainée en longueur. Il était bientôt une heure du matin, et Léa sentait qu'elle aurait encore du mal à se lever le lendemain. Mais pas son père. Ho non. Son père, lui veillerait encore une bonne partie de la nuit, et serait le premier lever le lendemain, cela va sans dire.
Mais le Père était un homme de force. La fatigue n'avait que peu d'effet sur lui, car il trouvait le repos dans la méditation et la prière, non pas dans les rêves et les cauchemards.

Ils rentraient donc vers la maison, traverçant le quartier commerçant, ou quelques badauds trainaient encore malgré l'heure tardive. Malgré cela, Léa était contente. La messe avait été interessante, et elle avait apprise beaucoup de chose. La nouvelle Cathédrale était resplandissante, et elle observait toujours les magnifiques vitraux de ses grands yeux emerveillés chaque fois qu'elle penetrait sur le sol consacré du lieu de culte.

A cet instant, elle se sentait bien. Mieux, elle se sentait euphorique. Demain allait être une grande journée, la fête de la citée, et elle porterai sa jolie robe bleu, celle que Père ne l'autorisait à porter qu'une fois l'an. Mais demain, ho demain, allait être une grande journée.

Une fantastique journée.