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Chroniques de batailles.

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Message par Francis Magloire Lun 18 Oct 2010 - 0:41

"SALOP'RIE D'RAMPEMOUSSES VERDÂTRES !". Bruit d'os brisés. Un poignard tiré d'une botte et une nouvelle entaille sur la garde d'une épée.
Françis se redressa après avoir essuyé son épée dans l'herbe grasse, les jambes encore tremblantes face à l'excitation que peut ressentir le commun des mortels au coeur d'un rude combat. Il poussa le corps de sa toute récente victime, puis rengaina et rejoignit un petit groupe de fantassins en armure grise et au tabard bleu, dans la pénombre plus prononcée encore, d'un bosquet non loin.
Il salua l'homme qui semblait être le plus gradé et s'adressa à lui d'une voix qu'il s'efforçait de rendre virile et dure, malgré la jeunesse perceptive dans le timbre de sa voix.
"Y'en a plus ici mon Lieut'nant ! On a fait le ménage !
- Bien Magloire, le gratifia l'officier, avec un mince sourire au travers de son épaisse barbe rousse.
Se tournant légèrement pour faire face aux autres, il reprit.
- Rassemblez vos affaires messieurs. On va rejoindre le reste du bataillon, la relève viendra continuer les patrouilles à proximité de cette zone. Ceux qu'on vient d'trouver devaient être de simples éclaireurs. Le reste va arriver et on va souffrir. C'est moi qui vous l'dit."

La petite troupe d'une douzaine d'hommes se remit en chemin, évoluant maladroitement dans cette forêt, leur chemin tout relatif à peine éclairé par la mince lueur que la lune laissait transparaitre au travers des feuillages.
Un soldat, qui semblait être assez vieux et bougon-à en juger par sa forte capacité à jurer sur telle ou telle chose- se prit les pieds dans une racine et s'écroula dans un parterre de ronces.

"Fichue forêt biscornue, ça commence à bien faire ! cria-t-il alors qu'il peinait à se relever, aidé par un jeune Caporal emmitouflé dans une large cape bleu nuit.
- Silence par Adamant ! Vous allez nous faire tuer ! lanca le Lieutenant d'un ton sec. Regardez où vous posez vos fichus panards et arrêtez de beugler au premier accroc !"

La petite troupe acquiesca silencieusement, et se remit en route. Le trajet dura une bonne heure, les soldats empruntant des sentiers à demi visibles au travers des bois, avançant avec pour seul guide la confiance qu'ils accordaient à leur officier, qui semblait connaitre le chemin sur le bout de ses orteils.

Ils venaient de retrouver une route, une vraie route, quand l'écho de sabots trancha avec le silence environnant de la forêt autour d'eux. Le cavalier ne semblait pas les avoir vu, et fonçait droit sur eux à bride abattue.
Les soldats de tête levèrent instinctivement leurs armes, le lieutenant en tête. Ce dernier, jurant contre les cavaliers, prit le risque de se placer en plein milieu de la route, levant bien haut bras, épée et cimier.
La bête, écumante et en sueur fut surprise de cet obstacle et s'empressa de ralentir la cadence, ses sabots dérapant sur un bon mètre dans la terre avant de s'immobiliser face à l'officier, lui même grandement rassuré d'avoir réussi son coup.
"Hey Cavalier ! Vous pourriez faire attention ! Vous étiez partis pour nous écrabouiller sur place !"

Pour seule réponse, le dit cavalier s'écroula à terre dans un bruit sourd de métal écrasé et d'os légèrement cassés. Deux hommes, le caporal encapuchonné et Magloire, se hâtèrent de fondre sur lui pour lui porter assistance. Ils retournèrent l'homme sur le dos, et hoquetèrent de surprise en voyant l'empenage brisé d'une flêche en pleine poitrine du pauvre bougre.
Le reste du projectile semblait avoir été brisé quand le cavalier mort s'était ramassé par terre, Françis s'en saisit et se tourna vivement vers son supérieur.
"Flêche orque mon Lieut'nant... Aucune chance, pleine poitrine !
- Et cette bête a été blessé également, ses pattes sont pleines d'éclats de bois, ajouta à mi-voix l'officier, tout occupé à examiner le pauvre animal. Ils ont dû forcer un barrage. C'est de mauvais augure messieurs, s'ils tiennent la route de l'Est, c'est qu'ils ont avancé bien plus vite que n'le pense les chefs. On doit vite rentrer, ordonna-t-il à mi voix, tandis que son esprit était bien loin de cette modeste route de campagne, tout à ses réflexions stratégiques.
Se reprenant, il ordonna d'une voix forte et claire. "Bon ! Lohengrin ! Fouillez le cavalier ! Magloire et Pierreux, remettez le corps sur la bête, on n'peut se permettre le luxe d'abandonner une monture, on risque d'en avoir besoin ! Grouillez vous et EN ROUTE !"

Le fameux Lohengrin n'avait rien trouvé sur le corps du pauvre bougre, si ce n'est les marques évidentes d'un récente mort douloureuse, silencieuse et lente. Le message qu'il devait donner ne parviendrait jamais aux oreilles des intéressés. Nul doute que le pauvre Jimmy Sodengriff, car tel était son nom qui fut pour toujours oublié, se l'était répété à lui même durant son trajet d'agonie, puisant au fond de ses trippes pour avoir la force d'arriver à Hurlevent, se répétant à lui même ce qu'il venait de découvrir quelques heures plus tôt.

La troupe filait le long de la route sans pinailler, au pas de course, le jeune Magloire entrainant la pauvre monture harassée, mais satisfaite de pouvoir avancer à une allure moins rapide, maglré le poids mort sur son dos usé. Les soldats étaient aux aguêts, scrutant les sous bois de chaque côté de leur chemin, attentifs et concentrés.
Le jeune Caporal presque entièrement recouvert par sa cape consentit enfin à retirer sa cagoule, tirant également sur le camail qu'il portait. Il agita ses longs cheveux blonds et eut à peine le temps d'entendre ce sifflement particulier fendre le silence de la nuit. Tchac.
L'instant d'après, il était trop tard, et le beau jeune homme s'écroula par terre en tentant d'hurler, ses joues transpercées par une flêche l'empêchant d'élargir ses lèvres à loisir. Il ne put qu'émettre un sourd gargouillement, tandis que son sang commençait à couler par sa bouche.
La troupe fit halte, mettant quelques instants à comprendre ce qu'il se passait.
A peine une seconde s'était écoulée, qu'une volée de flêche vint frapper deux autres des soldats, qui s'écroulèrent en hurlant au sol, dans un fracas de plates tordues et d'épée tombées.
"EMBUSCAAADE ! hurla le Lieutenant, tirant sa lourde masse devant lui et fonçant sans plus attendre vers les bosquets non loin. Magloire ! Avec moi !"

Mais Françis restait de marbre et ne pouvait guère venir à l'aide de son officier, observant les quatres grunts qui venaient de sortir des sous-bois bordant la route. Fermant un instant les yeux, il comprit en cet instant qu'il avait toujours attendu un moment comme celui là, un moment où il pourrait faire honneur à son illustre père, le renommé Régis-Hugues Magloire. Rouvrant les yeux pour voir que les orcs s'étaient rapprochés de quelques mètres encore, il poussa un hurlement qui aurait terrifié la première ménagère venue, et fonça droit sur les orcs, un sourire carnassier ornant son visage.
Francis Magloire
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