La Campagne du Norfendre - Hänsfelt Dorn
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La Campagne du Norfendre - Hänsfelt Dorn
Je me tiens à la proue du navire. Je sens l'air glacé et chargé de sel qui fouette ma peau. J'entends les mouettes crier au loin, à travers la brume. Le ronronnement du brise-glace me berce. Un instant, j'oublie le départ de Hurlevent, la lourde armure de plaque, le fusil entre mes mains. Nous avançons dans la brume, vers l'inconnu. Ca et là, des blocs de glace nous frôlent. Le froid se fait plus mordant, je frisonne et serre la lourde cape de l'Armée qui recouvre mes épaules.
Soudain la brume s'écarte.
"Terre en vue !" crie la vigie du haut du mât.
Le Fjord. Notre destination. De hautes falaises abruptes, quelques pins noirs, et une langue de mer qui s'enfonce à l'intérieur de ces terres inconnues.
Le lourd navire s’engouffre dans cette gueule béante, projetant vers le ciel couvert des volutes de fumée noire et âcre.
"Tout le monde sur le pont ! Restez vigilants ! Caporal Dorn, placez vos vos hommes aux bastingages."
Le capitaine du régiment a parlé. Je n'ai pas besoin d'ouvrir la bouche. Les dix hommes que je dirige ont déjà le fusil à l'épaule, scrutant les sombres falaises, à l'affût du danger. Le reste du IV régiment auxiliaire se réunit sur le pont, en armes. Les plus vieux n'ont pas trente ans. Je secoue la tête, et épaule mon arme, balayant mon champs de vision à la lunette. Rien. Que des pierres et des buissons secs. Pas un animal, pas un oiseau. Une lande désolée.
Les hommes sont tendus. Leurs souffles libèrent des nuages de buée. Ils tiennent fermement leurs armes, le doigt sur la détente.
Le lourde navire pénètre dans une crique. Les hommes lèvent les yeux, et lâchent des jurons étouffés. Face à nous se dresse une forteresse titanesque et immaculée, comme taillée à même l'ivoire. A sa base sont sculptés deux crânes aux proportions démesurées qui semblent fixer la crique en ricanant. En son coeur rougeoie un feu immense, comme un oeil unique nous scrutant au plus profond de nous même. Ses tours et ses pics se dardent vers le ciel comme des flèches pétrifiées.
Le navire continue son voyage, tandis que les hommes ne peuvent détacher le regard de la gigantesque citadelle. Au détour d'un escarpement, les soldats découvrent une jetée en bois, fraîchement édifiée. Sur cette jetée s'affaires des dockers en train de trier et de ranger des caisses frappées aux armes de Hurlevent. Une corne de brume retentit, longue, mélancolique, et le navire ralentit sa course. Déjà, les marins lancent des cordes sur les docks, où les quelques soldats en faction les attachent solidement. Le navire s'immobilise enfin.
"En ordre de marche, double colonne !"
Mes hommes et moi rejoignons la troupe, et nous suivons le capitaine. A peine descendus, nous apercevons le camp fortifié qui nous était caché par les falaises. Nos regards croisent ceux des dockers et des soldats en faction. Barbes mal rasées, yeux hagards. Nous franchissons un bosquet de pins avant d'entrer dans le campement. Un feu central, des dizaines de tentes, quelques bâtiments en construction, une palissade de pieux. Ca et là, des soldats mangent ou se réchauffent au coin du feu. Des débardeurs passent en portant de lourdes caisses de vivres et de munitions, les entassant dans un coin. D'une tente proviennent des gémissements et des sanglots étouffés par le vent. Quelques chevaux hennissent nerveusement, attachés à une clôture en bois. Je sens l'odeur du bois brûlé, de la sueur, de la peur et du sang. Au loin, j'entends le marteau qui percute l'enclume et les ordres qui claquent.
Partout les mêmes regards. Et dans tous les yeux, sur tous les visages, la lassitude, la fatigue, la peur, le désespoir. La plupart des soldats présents sont blessés. Coupures, entailles, hématomes, bandages ensanglantés. Le commandant de la place vient nous saluer, et parle à notre capitaine. Après l'échange, il se tourne vers nous.
"Vous prendrez vos quartiers là bas". Il pointe du doigt un groupement de tentes près des quais. "Six par tente. Mangez votre ration et dormez. Dorn, vous prenez le premier quart avec vos hommes."
Tandis que le reste de la troupe va prendre ses quartiers, je m'avance vers les palissade avec les dix hommes qui représentent mon escouade. Tous des bleus, fils de fermiers, recrutés et entraînés à la va-vite à Elwynn pour la campagne du Norfendre. Ils sont nerveux. ils n'ont jamais connu la guerre. Nous prenons place dans les abris aménagés sous les barricades. De là, je peux voir la tranchée fraîchement creusée, et la lande devant nous, où se dresse des bois sombres et impénétrables. Derrière, la falaise, et cette citadelle infernale et ses occupants dont nous ignorons tout.
Nous voilà dans le Norfendre.
Soudain la brume s'écarte.
"Terre en vue !" crie la vigie du haut du mât.
Le Fjord. Notre destination. De hautes falaises abruptes, quelques pins noirs, et une langue de mer qui s'enfonce à l'intérieur de ces terres inconnues.
Le lourd navire s’engouffre dans cette gueule béante, projetant vers le ciel couvert des volutes de fumée noire et âcre.
"Tout le monde sur le pont ! Restez vigilants ! Caporal Dorn, placez vos vos hommes aux bastingages."
Le capitaine du régiment a parlé. Je n'ai pas besoin d'ouvrir la bouche. Les dix hommes que je dirige ont déjà le fusil à l'épaule, scrutant les sombres falaises, à l'affût du danger. Le reste du IV régiment auxiliaire se réunit sur le pont, en armes. Les plus vieux n'ont pas trente ans. Je secoue la tête, et épaule mon arme, balayant mon champs de vision à la lunette. Rien. Que des pierres et des buissons secs. Pas un animal, pas un oiseau. Une lande désolée.
Les hommes sont tendus. Leurs souffles libèrent des nuages de buée. Ils tiennent fermement leurs armes, le doigt sur la détente.
Le lourde navire pénètre dans une crique. Les hommes lèvent les yeux, et lâchent des jurons étouffés. Face à nous se dresse une forteresse titanesque et immaculée, comme taillée à même l'ivoire. A sa base sont sculptés deux crânes aux proportions démesurées qui semblent fixer la crique en ricanant. En son coeur rougeoie un feu immense, comme un oeil unique nous scrutant au plus profond de nous même. Ses tours et ses pics se dardent vers le ciel comme des flèches pétrifiées.
Le navire continue son voyage, tandis que les hommes ne peuvent détacher le regard de la gigantesque citadelle. Au détour d'un escarpement, les soldats découvrent une jetée en bois, fraîchement édifiée. Sur cette jetée s'affaires des dockers en train de trier et de ranger des caisses frappées aux armes de Hurlevent. Une corne de brume retentit, longue, mélancolique, et le navire ralentit sa course. Déjà, les marins lancent des cordes sur les docks, où les quelques soldats en faction les attachent solidement. Le navire s'immobilise enfin.
"En ordre de marche, double colonne !"
Mes hommes et moi rejoignons la troupe, et nous suivons le capitaine. A peine descendus, nous apercevons le camp fortifié qui nous était caché par les falaises. Nos regards croisent ceux des dockers et des soldats en faction. Barbes mal rasées, yeux hagards. Nous franchissons un bosquet de pins avant d'entrer dans le campement. Un feu central, des dizaines de tentes, quelques bâtiments en construction, une palissade de pieux. Ca et là, des soldats mangent ou se réchauffent au coin du feu. Des débardeurs passent en portant de lourdes caisses de vivres et de munitions, les entassant dans un coin. D'une tente proviennent des gémissements et des sanglots étouffés par le vent. Quelques chevaux hennissent nerveusement, attachés à une clôture en bois. Je sens l'odeur du bois brûlé, de la sueur, de la peur et du sang. Au loin, j'entends le marteau qui percute l'enclume et les ordres qui claquent.
Partout les mêmes regards. Et dans tous les yeux, sur tous les visages, la lassitude, la fatigue, la peur, le désespoir. La plupart des soldats présents sont blessés. Coupures, entailles, hématomes, bandages ensanglantés. Le commandant de la place vient nous saluer, et parle à notre capitaine. Après l'échange, il se tourne vers nous.
"Vous prendrez vos quartiers là bas". Il pointe du doigt un groupement de tentes près des quais. "Six par tente. Mangez votre ration et dormez. Dorn, vous prenez le premier quart avec vos hommes."
Tandis que le reste de la troupe va prendre ses quartiers, je m'avance vers les palissade avec les dix hommes qui représentent mon escouade. Tous des bleus, fils de fermiers, recrutés et entraînés à la va-vite à Elwynn pour la campagne du Norfendre. Ils sont nerveux. ils n'ont jamais connu la guerre. Nous prenons place dans les abris aménagés sous les barricades. De là, je peux voir la tranchée fraîchement creusée, et la lande devant nous, où se dresse des bois sombres et impénétrables. Derrière, la falaise, et cette citadelle infernale et ses occupants dont nous ignorons tout.
Nous voilà dans le Norfendre.
H. Dorn- Citoyen
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Lieu de naissance : Sombre-Comté
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Date d'inscription : 23/10/2010
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