Songes et murmures
4 participants
La Garde de Hurlevent :: La Grande Bibliothèque :: Ceux qui font et qui ont fait la Garde. :: Echos de Lordaeron.
Page 1 sur 1
Songes et murmures
La nuit calme d'Elwynn.
Aux abords du lac, l'humble demeure qui jouxtait le grand manoir de la galante s'ancrait comme un îlot de sérénité, un endroit de paix, bien loin du fracas de la ville et de sa course effrénée, guidée par les bruits, les images et les odeurs.
C'était une de ses petites maisons faites de brique et de planche en pin, l'armature solide témoignant de l'architecture travaillée des gens de la région. Un petit perron, une toiture de brique rouge, et un jardin clôturé donnait à ce lieu une apparence de quiétude, presque de tendresse.
A l'image du cocon familial qu'abritait cette demeure, sa propriétaire avait le loisir de recevoir pour quelques jours sa fille, venue se détendre loin de son quotidien épuisant. Détente, baignade, lecture et jardinage, quelques jours de répit avant de retourner aux durs affaires de la cité et de la garde.
Pour l'heure Calirae profitait d'une douce nuit de sommeil, engoncé dans un matelas moelleux, des draps épais et un oreiller confortable, bien loin des couchettes sommaires des dortoirs qu'elle avait l'habitude de fréquenter.
Sans doute rêvait-elle, bercée par ses songes. Elle se voyait sur son hippogriffe, fendant les cieux, dansant dans les nuages. Eclatant de rire libérée du sol, papillon de nuit bondissant de courant d'air en courant d'air, sans jamais freiner sa course folle.
Mais soudain, le sol. La pierre sous ses pieds nus. Une pierre froide, couverte de mousse. Vêtue de sa simple nuisette, les cheveux défaits, comme soudainement éveillée, tant les sensations étaient réelles, véritables. Elle appela sa mère, inquiète, mais seul son écho lui répondit. Son écho, puis... la voix de l'homme.
"Tu lui ressemble tellement. Vous avez les même yeux"
Une voix sèche, faible, celle d'un vieillard. On aurait presque cru qu'il toussait entre chaque mot, peinant à les prononcer. Calirae se figea, sur ses gardes, une étrange sensation de brûlure naissant à l'intérieur de sa cuisse, la ou la peau était marquée par l'encre.
Depuis les abords de ses songes, une silhouette fendit la brume. Un homme d'un grand âge, vouté, se tenant sur un bâton. Il s'avança vers elle, parée d'un long manteau pâle, aussi pâle que sa peau, tendue sur son squelette. Les paupières lourdes, les joues creusés, le sourire néanmoins éclatant, l'homme en blanc s'approcha de la jeune prêtresse qui murmura une prière, sans réponse.
L'homme ne fit rien. Il ne dit rien. L'observant, semblant se régaler de ce qu'il voyait, ce qu'il ressentait chez elle. Alors que grandissait le malaise de la jeune femme, la brulure de sa chair s'amplifia, comme si la marque gravée dans sa chair ondulait, sifflait... comme un serpent. S'enroulant autour de sa cuisse, sans qu'un seul instant la Lumière ne réponde à ses suppliques.
Le vieillard éclata de rire, un rire franc et fort, tonnant. Il leva une main décharnée, pointant l'un de ses doigts squelettiques en direction de Calirae, murmurant.
"Chair de ma chair, reviens moi"
Tout cessa dans un vrombissement sonore, la jeune femme s'éveillant en sursaut dans son lit, trempée de sueur, l'acre gout métallique du sang dans la bouche.
Aux abords du lac, l'humble demeure qui jouxtait le grand manoir de la galante s'ancrait comme un îlot de sérénité, un endroit de paix, bien loin du fracas de la ville et de sa course effrénée, guidée par les bruits, les images et les odeurs.
C'était une de ses petites maisons faites de brique et de planche en pin, l'armature solide témoignant de l'architecture travaillée des gens de la région. Un petit perron, une toiture de brique rouge, et un jardin clôturé donnait à ce lieu une apparence de quiétude, presque de tendresse.
A l'image du cocon familial qu'abritait cette demeure, sa propriétaire avait le loisir de recevoir pour quelques jours sa fille, venue se détendre loin de son quotidien épuisant. Détente, baignade, lecture et jardinage, quelques jours de répit avant de retourner aux durs affaires de la cité et de la garde.
Pour l'heure Calirae profitait d'une douce nuit de sommeil, engoncé dans un matelas moelleux, des draps épais et un oreiller confortable, bien loin des couchettes sommaires des dortoirs qu'elle avait l'habitude de fréquenter.
Sans doute rêvait-elle, bercée par ses songes. Elle se voyait sur son hippogriffe, fendant les cieux, dansant dans les nuages. Eclatant de rire libérée du sol, papillon de nuit bondissant de courant d'air en courant d'air, sans jamais freiner sa course folle.
Mais soudain, le sol. La pierre sous ses pieds nus. Une pierre froide, couverte de mousse. Vêtue de sa simple nuisette, les cheveux défaits, comme soudainement éveillée, tant les sensations étaient réelles, véritables. Elle appela sa mère, inquiète, mais seul son écho lui répondit. Son écho, puis... la voix de l'homme.
"Tu lui ressemble tellement. Vous avez les même yeux"
Une voix sèche, faible, celle d'un vieillard. On aurait presque cru qu'il toussait entre chaque mot, peinant à les prononcer. Calirae se figea, sur ses gardes, une étrange sensation de brûlure naissant à l'intérieur de sa cuisse, la ou la peau était marquée par l'encre.
Depuis les abords de ses songes, une silhouette fendit la brume. Un homme d'un grand âge, vouté, se tenant sur un bâton. Il s'avança vers elle, parée d'un long manteau pâle, aussi pâle que sa peau, tendue sur son squelette. Les paupières lourdes, les joues creusés, le sourire néanmoins éclatant, l'homme en blanc s'approcha de la jeune prêtresse qui murmura une prière, sans réponse.
L'homme ne fit rien. Il ne dit rien. L'observant, semblant se régaler de ce qu'il voyait, ce qu'il ressentait chez elle. Alors que grandissait le malaise de la jeune femme, la brulure de sa chair s'amplifia, comme si la marque gravée dans sa chair ondulait, sifflait... comme un serpent. S'enroulant autour de sa cuisse, sans qu'un seul instant la Lumière ne réponde à ses suppliques.
Le vieillard éclata de rire, un rire franc et fort, tonnant. Il leva une main décharnée, pointant l'un de ses doigts squelettiques en direction de Calirae, murmurant.
"Chair de ma chair, reviens moi"
Tout cessa dans un vrombissement sonore, la jeune femme s'éveillant en sursaut dans son lit, trempée de sueur, l'acre gout métallique du sang dans la bouche.
Angron Manus- Citoyen
- Nombre de messages : 1189
Lieu de naissance : Carmines
Age : Quarantaine
Date d'inscription : 13/05/2011
Feuille de personnage
Nom de famille:
Re: Songes et murmures
« Les choses ne sont jamais ce qu’elles semblent être. »
A travers la grille, elle voyait une pelouse parfaitement entretenue, des haies de lauriers roses et de chèvrefeuille odorant, une allée damée de petits galets gris et blanc. D’ici, tout paraissait idyllique, un petit cottage de campagne, quelque résidence secondaire appartenant à un noble richissime, située à l’abri des regards.
Il y a trois ans elle avait fui ce lieu, accompagnée de Visanae. Trois années s’étaient écoulées, durant lesquelles l’établissement avait changé de main. Maintenant qu’Ann Sorenn tenait les rênes de la Galante, elles ne risquaient plus rien. Du moins presque rien tant que sa volonté resterait ferme.
Une domestique en petite robe noire de soubrette et au tablier immanquablement blanc vint lui ouvrir la grille, l'invita à entrer. Calirae ne connaissait pas son nom, ni aucun de ceux qui travaillaient sous les ordres d'Ann Sorenn. Ces derniers, pour mieux endosser leurs rôles, usaient de fausses identités aussi souvent qu'ils changeaient de tenues.
L'après midi estivale, calme et ensoleillée, offrait un cadre parfait à ces retrouvailles mère-fille sous la forme d'un thé dans l'alcôve végétale qui jouxtait l'écurie. Ann Sorenn pressa sa fille de questions indiscrètes concernant ses élans sentimentaux, questions auxquelles Ventis fille eut la décence de s'empourprer violemment, ajoutant ainsi à l'exaspération et la curiosité de dame sa mère.
Cette petite réunion familiale ne dura (fort heureusement pour le jeune lieutenant de la garde) que le temps de l'après midi. Calirae se retira dans la petite chambre qui lui était attribuée à l'extrémité nord ouest à l'étage de la bâtisse où elle ne risquait, ni de déranger, ni d'être dérangée.
Elle pu donc passer sa soirée au calme, à lire et à rédiger son courrier, aucun indice ne laissant présager ses cauchemars de la nuit...
~ Cette pierre froide sous mes pieds nus, ce sol rendu traître et glissant par le lichen, où suis-je...
« Ann Sorenn ? Ma...» je retiens la dernière syllabe, je suis trop âgée pour ce genre d'enfantillage, même si la peur me pousserait plutôt à hurler à l'aide dans un com que je n'ai pas.
"Tu lui ressemble tellement. Vous avez les même yeux"
Lui ressembler ? la première pensée qui me vient à l'esprit est le visage de Visanae, évidemment que je lui ressemble. Je ne reconnais pas cette voix, qui est-ce, un ennemi à elle ?
Je veux reprendre l'ascendance, ne pas me laisser déborder, il me faut poser les questions, renverser l'interrogatoire... je dois...
La douleur interrompt mes pensées, la brûlure, le tatouage que j'ai pourtant fait effacer avec le plus grand soin. Je revis ma captivité, le désir qui me ronge comme la plus atroce des tortures, les sourires et les murmures de l'obscure Awena Sheppard... je peux me tordre et supplier, aucune prière ne sera entendue ici. Le tissage arachnéen pour robe, les mouvements lascifs de ma geôlière, le plaisir, la honte, l'indécence, la douleur, et le désir à nouveau, puis les hurlements, les miens, d'effroi alors que je sens mon corps, mon propre corps se liguer contre moi. Sa magie malsaine, l'horreur qui en découle, la terreur d'en venir à l'apprécier. Lumière.. prends moi en pitié...
L'éclat de rire de la défunte Sheppard, tranchant comme le cristal, se mêle à celui plus autoritaire de l'inconnu.
"Chair de ma chair, reviens moi"
JAMAIS !~
Calirae Ventis sursauta, ouvrant grand les yeux. Elle était assise sur mon lit, couverte de sueur froide, avec l'impression d'avoir passé plusieurs minutes en apnée. Précipitamment, la jeune femme alluma une bougie, fit le tour de la pièce jusqu'à ce que son cœur reprenne un rythme moins alarmant. Elle ne voulait pas se rendormir, ne pouvait pas travailler. Après quelques allers retours nerveux à travers la pièce, le trouble reprit le dessus.
Une partie d'elle exigeait de mettre fin à l'incertitude, vérifier si ce maudit tatouage avait bien disparu, pourtant les mains de la jeune femme se tétanisaient à l'idée que cette éventualité pu être envisagée...
A travers la grille, elle voyait une pelouse parfaitement entretenue, des haies de lauriers roses et de chèvrefeuille odorant, une allée damée de petits galets gris et blanc. D’ici, tout paraissait idyllique, un petit cottage de campagne, quelque résidence secondaire appartenant à un noble richissime, située à l’abri des regards.
Il y a trois ans elle avait fui ce lieu, accompagnée de Visanae. Trois années s’étaient écoulées, durant lesquelles l’établissement avait changé de main. Maintenant qu’Ann Sorenn tenait les rênes de la Galante, elles ne risquaient plus rien. Du moins presque rien tant que sa volonté resterait ferme.
Une domestique en petite robe noire de soubrette et au tablier immanquablement blanc vint lui ouvrir la grille, l'invita à entrer. Calirae ne connaissait pas son nom, ni aucun de ceux qui travaillaient sous les ordres d'Ann Sorenn. Ces derniers, pour mieux endosser leurs rôles, usaient de fausses identités aussi souvent qu'ils changeaient de tenues.
L'après midi estivale, calme et ensoleillée, offrait un cadre parfait à ces retrouvailles mère-fille sous la forme d'un thé dans l'alcôve végétale qui jouxtait l'écurie. Ann Sorenn pressa sa fille de questions indiscrètes concernant ses élans sentimentaux, questions auxquelles Ventis fille eut la décence de s'empourprer violemment, ajoutant ainsi à l'exaspération et la curiosité de dame sa mère.
Cette petite réunion familiale ne dura (fort heureusement pour le jeune lieutenant de la garde) que le temps de l'après midi. Calirae se retira dans la petite chambre qui lui était attribuée à l'extrémité nord ouest à l'étage de la bâtisse où elle ne risquait, ni de déranger, ni d'être dérangée.
Elle pu donc passer sa soirée au calme, à lire et à rédiger son courrier, aucun indice ne laissant présager ses cauchemars de la nuit...
~ Cette pierre froide sous mes pieds nus, ce sol rendu traître et glissant par le lichen, où suis-je...
« Ann Sorenn ? Ma...» je retiens la dernière syllabe, je suis trop âgée pour ce genre d'enfantillage, même si la peur me pousserait plutôt à hurler à l'aide dans un com que je n'ai pas.
"Tu lui ressemble tellement. Vous avez les même yeux"
Lui ressembler ? la première pensée qui me vient à l'esprit est le visage de Visanae, évidemment que je lui ressemble. Je ne reconnais pas cette voix, qui est-ce, un ennemi à elle ?
Je veux reprendre l'ascendance, ne pas me laisser déborder, il me faut poser les questions, renverser l'interrogatoire... je dois...
La douleur interrompt mes pensées, la brûlure, le tatouage que j'ai pourtant fait effacer avec le plus grand soin. Je revis ma captivité, le désir qui me ronge comme la plus atroce des tortures, les sourires et les murmures de l'obscure Awena Sheppard... je peux me tordre et supplier, aucune prière ne sera entendue ici. Le tissage arachnéen pour robe, les mouvements lascifs de ma geôlière, le plaisir, la honte, l'indécence, la douleur, et le désir à nouveau, puis les hurlements, les miens, d'effroi alors que je sens mon corps, mon propre corps se liguer contre moi. Sa magie malsaine, l'horreur qui en découle, la terreur d'en venir à l'apprécier. Lumière.. prends moi en pitié...
L'éclat de rire de la défunte Sheppard, tranchant comme le cristal, se mêle à celui plus autoritaire de l'inconnu.
"Chair de ma chair, reviens moi"
JAMAIS !~
Calirae Ventis sursauta, ouvrant grand les yeux. Elle était assise sur mon lit, couverte de sueur froide, avec l'impression d'avoir passé plusieurs minutes en apnée. Précipitamment, la jeune femme alluma une bougie, fit le tour de la pièce jusqu'à ce que son cœur reprenne un rythme moins alarmant. Elle ne voulait pas se rendormir, ne pouvait pas travailler. Après quelques allers retours nerveux à travers la pièce, le trouble reprit le dessus.
Une partie d'elle exigeait de mettre fin à l'incertitude, vérifier si ce maudit tatouage avait bien disparu, pourtant les mains de la jeune femme se tétanisaient à l'idée que cette éventualité pu être envisagée...
Calirae Ventis- Officier supérieur de la Garde
- Nombre de messages : 2363
Lieu de naissance : Elwynn
Age :
Date d'inscription : 25/06/2011
Re: Songes et murmures
La courte nuisette qu'elle portait ne la protégeait ni du vent cinglant, ni des flocons de neiges qui venaient s'écraser sur sa peau pâle. La jeune demoiselle se tenait à coté d'un arbre mort, au tronc tordu et aux branches sèches, l'écorce d'un noir maladif suintait d'une sève putride, odorante. Les racines épaisses semblaient chercher tant bien que mal à s'extraire du sol, mais noyées sous l'épais manteau de neige, elles s'enfonçaient hors de vue, quelques rares tronceaux s'élevant vers le ciel, comme les mains de naufragés.
La cime autrefois glorieuse s'écroulait sur elle même, ramassé comme un vieillard au dos vouté, balloté par le vent et à chaque instant sur le point de se briser.
La jeune fille ne semblait pourtant pas le voir. La neige remontant au dessus de ses chevilles brûlait la peau de ses pieds, le froid dévorant chaque parcelle de chaleur pouvant émaner d'elle. Ses cheveux défaits attrapaient les flocons voletant autour de son visage d'habitude serein. Les lèvres bleutées, tremblantes, l'hypothermie rongeant ses forces tel un charognard affamé, sans que ses suppliques n'invoquent la Lumière protectrice. Son regard pâle portait droit devant. Elle le voyait monter vers la colline ou elle se trouvait, sans être le moins du monde gêné par l'épais manteau de neige ou les rafales furieuse.
Il ne marchait pas. Ses pieds ne s'enfonçaient pas dans la couche traitresse qui recouvrait le sol. Il ne se pliait pas pour résister au souffle du vent. Il avançait, droit, immobile, la distance entre elle et lui se réduisant peu à peu, jusqu'a ce qu'il se trouve presque face à elle. Il ne souffrait ni du froid, ni de la faim. L'odeur qui émanait de lui était presque apaisante, mentholé, fraiche. Ses traits tirés, le visage osseux, tout chez lui indiquait un grand âge, à l'exception de son regard, émeraude, deux agates brillantes rivées sur Calirae, sondant son âme dans les moindres tréfonds.
La jeune prêtresse aurait voulu fuir, hurler, repousser cette vision. Mais son corps ne lui obéissait plus. D'ailleurs, l'avait-il fait une seule fois ? Elle ne sentait ni ses mains ni ses pieds, ses connaissances médicales lui lançant des signaux d'alertes sur les risques liés à une température si basse sur les extrémités du corps. Cette logique à laquelle elle cherchait à s'accrocher ne lui épargnait ni le regard, ni la présence de l'homme en blanc. Son long manteau semblait être fait de neige, mais une neige crasseuse, sous laquelle on devinait les formes de visages hurlants, de corps à l'agonie, de chairs offertes, de débauche et d'un passé amer. Cet étrange regard rappelant celui d'une ténébreuse, d'un lieu sombre et froid, des ombres dansant à chacun de ses mots...
L'homme en blanc siffla. Comme un serpent en colère. Son facies émacié se tordant en une grimace de dégoût et de haine, il leva une main crochue qui vint se loger sur la gorge de la jeune femme.
~ Mon aimée... mon amour, mon tendre amour... comme tu m'as manqué...~
La poigne encerclant son cou était si froide qu'elle cru en mourir, un éclair glacé frappant son échine, lui coupant le souffle. Ses yeux se révulsèrent, manquant d'air. Mais avant de sombrer, elle parvint à distinguer dans le regard de l'homme en blanc son propre reflet. Un visage plus mature, des lèvres pulpeuses, un front noble, de longs cheveux d'ébènes. Elle se vit elle même, si différente, comme deux images se superposant, l'une cherchant à se fondre en l'autre, transformant la pureté en abus, la Foi en vice, briser le miroir de son innocence.
Elle s'entendait rire, la voix plus suave, langoureuse, rejoignant le sifflement d'un serpent.
------
La jeune femme s'éveilla en sursaut dans son lit du dortoir. Tremblante, glacée malgré la douce chaleur estivale, les mains et les pieds bleutés comme si elle les avait plongés dans l'eau gelée d'un lac. Ses cheveux châtains couvert d'une fine pellicule de neige, et surtout, la sensation d'une chose se tortillant à l'intérieur de sa cuisse, forme sinueuse et visqueuse, glissant sous sa chair.
Au loin, le coq chanta le lever du jour, aux résonnances prophétiques
La cime autrefois glorieuse s'écroulait sur elle même, ramassé comme un vieillard au dos vouté, balloté par le vent et à chaque instant sur le point de se briser.
La jeune fille ne semblait pourtant pas le voir. La neige remontant au dessus de ses chevilles brûlait la peau de ses pieds, le froid dévorant chaque parcelle de chaleur pouvant émaner d'elle. Ses cheveux défaits attrapaient les flocons voletant autour de son visage d'habitude serein. Les lèvres bleutées, tremblantes, l'hypothermie rongeant ses forces tel un charognard affamé, sans que ses suppliques n'invoquent la Lumière protectrice. Son regard pâle portait droit devant. Elle le voyait monter vers la colline ou elle se trouvait, sans être le moins du monde gêné par l'épais manteau de neige ou les rafales furieuse.
Il ne marchait pas. Ses pieds ne s'enfonçaient pas dans la couche traitresse qui recouvrait le sol. Il ne se pliait pas pour résister au souffle du vent. Il avançait, droit, immobile, la distance entre elle et lui se réduisant peu à peu, jusqu'a ce qu'il se trouve presque face à elle. Il ne souffrait ni du froid, ni de la faim. L'odeur qui émanait de lui était presque apaisante, mentholé, fraiche. Ses traits tirés, le visage osseux, tout chez lui indiquait un grand âge, à l'exception de son regard, émeraude, deux agates brillantes rivées sur Calirae, sondant son âme dans les moindres tréfonds.
La jeune prêtresse aurait voulu fuir, hurler, repousser cette vision. Mais son corps ne lui obéissait plus. D'ailleurs, l'avait-il fait une seule fois ? Elle ne sentait ni ses mains ni ses pieds, ses connaissances médicales lui lançant des signaux d'alertes sur les risques liés à une température si basse sur les extrémités du corps. Cette logique à laquelle elle cherchait à s'accrocher ne lui épargnait ni le regard, ni la présence de l'homme en blanc. Son long manteau semblait être fait de neige, mais une neige crasseuse, sous laquelle on devinait les formes de visages hurlants, de corps à l'agonie, de chairs offertes, de débauche et d'un passé amer. Cet étrange regard rappelant celui d'une ténébreuse, d'un lieu sombre et froid, des ombres dansant à chacun de ses mots...
L'homme en blanc siffla. Comme un serpent en colère. Son facies émacié se tordant en une grimace de dégoût et de haine, il leva une main crochue qui vint se loger sur la gorge de la jeune femme.
~ Mon aimée... mon amour, mon tendre amour... comme tu m'as manqué...~
La poigne encerclant son cou était si froide qu'elle cru en mourir, un éclair glacé frappant son échine, lui coupant le souffle. Ses yeux se révulsèrent, manquant d'air. Mais avant de sombrer, elle parvint à distinguer dans le regard de l'homme en blanc son propre reflet. Un visage plus mature, des lèvres pulpeuses, un front noble, de longs cheveux d'ébènes. Elle se vit elle même, si différente, comme deux images se superposant, l'une cherchant à se fondre en l'autre, transformant la pureté en abus, la Foi en vice, briser le miroir de son innocence.
Elle s'entendait rire, la voix plus suave, langoureuse, rejoignant le sifflement d'un serpent.
------
La jeune femme s'éveilla en sursaut dans son lit du dortoir. Tremblante, glacée malgré la douce chaleur estivale, les mains et les pieds bleutés comme si elle les avait plongés dans l'eau gelée d'un lac. Ses cheveux châtains couvert d'une fine pellicule de neige, et surtout, la sensation d'une chose se tortillant à l'intérieur de sa cuisse, forme sinueuse et visqueuse, glissant sous sa chair.
Au loin, le coq chanta le lever du jour, aux résonnances prophétiques
Angron Manus- Citoyen
- Nombre de messages : 1189
Lieu de naissance : Carmines
Age : Quarantaine
Date d'inscription : 13/05/2011
Feuille de personnage
Nom de famille:
Re: Songes et murmures
Quelques parts en Tirisfal
La chose qui rampait à même le sol tenait plus du gastéropode que de l'humanoïde. Ses membres supérieurs atrophiés battaient sur ses flancs, sa pitoyable carcasse se tenant voutée, tenant à peine sur ses deux jambes.
Le visage bouffi était couvert de cicatrices grossières, lui donnait l'air d'une poupée de chiffon mal raccommodé, Son crâne boursouflé était couvert ça et là de mèches de cheveux gras, tombant mollement sur sa nuque couverte de bubons suintants.
Sa bouche tordue dans une grimace de travers, couinant quelques paroles à la silhouette se dressant au dessus de lui.
~Maiiitre...maiiiitre... nous avons tellement mal... oui nous souffrons maiiitre...~
Le coup de bâton projeta la créature au sol, qui se tordit en gémissant, comme un vers rampant misérablement. Mais à ses plaintes maladives se mêlait la certaine jouissance de cette servitude contre-nature. L'avilissement et la complète soumission, nature même du serviteur inhumain qui restait prostré à genoux aux pieds de son maitre.
L'homme en blanc vint caresser la face déconstruite de l'être abominable, avec la tendresse d'un père. Ses longs doigts squelettiques repoussants les cheveux gras, lui parlant d'une voix forte et sereine, un timbre travaillé par les âges et la roche froide.
~Rapportes moi leurs frayeurs, mon cher Olaf. Rapporte moi chacun de leurs hurlements~
La créature s'inclina, si tant qu'une chose aussi voutée le pouvait. Il pensa un court instant à demander s'il aurait en échange un petit chien, car Olaf aimait les petits chiens, oui, il les aimait si fort. Mais une étincelle de raison l'empêcha d'ouvrir ses mâchoires boursouflés et c'est en couinant qu'il s'éloigna vers les ténèbres, laissant l'homme en blanc à ses obscures desseins
La chose qui rampait à même le sol tenait plus du gastéropode que de l'humanoïde. Ses membres supérieurs atrophiés battaient sur ses flancs, sa pitoyable carcasse se tenant voutée, tenant à peine sur ses deux jambes.
Le visage bouffi était couvert de cicatrices grossières, lui donnait l'air d'une poupée de chiffon mal raccommodé, Son crâne boursouflé était couvert ça et là de mèches de cheveux gras, tombant mollement sur sa nuque couverte de bubons suintants.
Sa bouche tordue dans une grimace de travers, couinant quelques paroles à la silhouette se dressant au dessus de lui.
~Maiiitre...maiiiitre... nous avons tellement mal... oui nous souffrons maiiitre...~
Le coup de bâton projeta la créature au sol, qui se tordit en gémissant, comme un vers rampant misérablement. Mais à ses plaintes maladives se mêlait la certaine jouissance de cette servitude contre-nature. L'avilissement et la complète soumission, nature même du serviteur inhumain qui restait prostré à genoux aux pieds de son maitre.
L'homme en blanc vint caresser la face déconstruite de l'être abominable, avec la tendresse d'un père. Ses longs doigts squelettiques repoussants les cheveux gras, lui parlant d'une voix forte et sereine, un timbre travaillé par les âges et la roche froide.
~Rapportes moi leurs frayeurs, mon cher Olaf. Rapporte moi chacun de leurs hurlements~
La créature s'inclina, si tant qu'une chose aussi voutée le pouvait. Il pensa un court instant à demander s'il aurait en échange un petit chien, car Olaf aimait les petits chiens, oui, il les aimait si fort. Mais une étincelle de raison l'empêcha d'ouvrir ses mâchoires boursouflés et c'est en couinant qu'il s'éloigna vers les ténèbres, laissant l'homme en blanc à ses obscures desseins
Angron Manus- Citoyen
- Nombre de messages : 1189
Lieu de naissance : Carmines
Age : Quarantaine
Date d'inscription : 13/05/2011
Feuille de personnage
Nom de famille:
Re: Songes et murmures
Elle n'avait rien oublié de cette transformation,cette ascension probablement selon l'interessé qui avait un certain gout pour la grandiloquence.
Adrian Sheppard n'était jadis q'un parvenu grossier affichant avec un profond manque de gout dans tous les domaines un statut et une richesse des plus suspectes qu'il devait à un entrelacs de chantages doucereux,à l'écoute de ces petits secrets inavouables dont la bourgeoisie de Lordaeron regorgeait jadis,tragicomiques ou justes sordides de ces servantes battues et de ces amants disparaissant au hasard des portes cochères.
Ou disparaissant tout court,aussi,parfois,quand la puissante était par trop embarrassée.
De ses dettes de jeu aussi,fort habile à pousser les gens à la faute...dont son père,que l'impulsive Laurelinn avait secouru à sa façon fort discutable.
L'immonde n'avait d'ailleurs pas manqué de le rappeler à la face de ses hommes hier soir,même si elle gardait l'espoir que dans le feu de l'action,ceux ci n'aient vu que le visage tordu de rage du vielliard.
Mais pour le moins restait il,aussi odieux fut il à l'époque et dépourvu de scrupules et de sentiments,vaguement humain.
Ce qui se terrait,par procuration dans le corps de son ancien ecuyer qui n'avait d'écuyer que de nom,souffre douleur,palefrenier,esclave,dans la masure n'avait plus rien d'humain depuis longtemps.
Elle ne fut ni surprise ni déçue.
Il était bien la se cachant dans son pantin et elle était déjà bienheureuse que celui ci fut encore en vie à l'issue de cette soirée.
Elle avait levé son arme contre lui et était bien décidée à le sabrer,quitte à la façon de cette femme parfois expéditive,à l'en soigner par la suite.Elle savait très bien que Sheppard aurai tiré une joie féroce qu'elle tue Angron,pâle copie de ses érections défuntes dont elle fut la victime consentante par intérêt dans cette triste après midi de chaleur étouffante de cet été de l'an 11,jeune sous officier de l'armée de Lordaeron toute aussi défunte.
Dire que le bougre se piquait d'être un bon amant alors qu'il tenait plus du bestiau en rut,la version socialisée et édulcorée de son sbire Olaf "la limace".
20 ans après le souvenir des ses mains et de son haleine de bon vin gâché dans la bouche de ce soudard brutal la besognant la faisant encore frissonner d'un dégout secret qu'on cache par convenance aux plus observateurs.
Elle avait frappé en gardant ceci à l'esprit,car elle avait arraché le jeune Manus à ses griffes,ou plutôt l'avait gardé sous son aile quand il avait trouvé seul le courage de fuir son odieux seigneur qui sombrait dans la folie.
Elle était heureuse qu'Heliven ai pu dissiper les dernières brumes de cette reconnaissance muée en amourette muette,il n'aurai jamais osé s'en ouvrir,en une relation amicale,une des rares qu'elle aimait à conserver en dehors de ses banquets d'anciens de Lordaeron.
Elle n'aurai jamais d'elle une veuve même au plus fort de sa rage,laissant la le jeune Lorgan et la petite fille qui portait son prénom.Aussi engoncée fut elle dans son devoir comme une carapace protectrice,elle n'aurai jamais pu soutenir leurs regards,car ceci etait une affaire personnelle.
Très personnelle.
Elle n'aurai pas pu répondre avec autant d'assurance des actes des autres,ses hommes certes mais aussi le veilleur et la demie elfe étrange et teigneuse,dont elle peinait à croire qu'elle fut officier un jour tant sa conduite semblait éloignée de la discipline et du devoir,mais il paraissait que tel était le cas,tout comme de son kaldorei de mari qui lui faisait l'effet de Coolidge qui eut le temps d'apprendre à penser après plusieurs millénaires d'intenses recherches.
Mais Manus était vivant,et la première chose qu'elle fit ce soir la,après l'avoir débarassé de cet ignoble insigne qu'elle connaissait si bien comme étant les fils du marionettiste,fut de jeter celui ci au creux d'un haut fourneau ,n'en déplaise aux érudits qui auraient voulu l'examiner.
Il est des ténèbres qu'il vaut mieux ne pas chercher à percer de peur de s'y égarer....
Adrian Sheppard n'était jadis q'un parvenu grossier affichant avec un profond manque de gout dans tous les domaines un statut et une richesse des plus suspectes qu'il devait à un entrelacs de chantages doucereux,à l'écoute de ces petits secrets inavouables dont la bourgeoisie de Lordaeron regorgeait jadis,tragicomiques ou justes sordides de ces servantes battues et de ces amants disparaissant au hasard des portes cochères.
Ou disparaissant tout court,aussi,parfois,quand la puissante était par trop embarrassée.
De ses dettes de jeu aussi,fort habile à pousser les gens à la faute...dont son père,que l'impulsive Laurelinn avait secouru à sa façon fort discutable.
L'immonde n'avait d'ailleurs pas manqué de le rappeler à la face de ses hommes hier soir,même si elle gardait l'espoir que dans le feu de l'action,ceux ci n'aient vu que le visage tordu de rage du vielliard.
Mais pour le moins restait il,aussi odieux fut il à l'époque et dépourvu de scrupules et de sentiments,vaguement humain.
Ce qui se terrait,par procuration dans le corps de son ancien ecuyer qui n'avait d'écuyer que de nom,souffre douleur,palefrenier,esclave,dans la masure n'avait plus rien d'humain depuis longtemps.
Elle ne fut ni surprise ni déçue.
Il était bien la se cachant dans son pantin et elle était déjà bienheureuse que celui ci fut encore en vie à l'issue de cette soirée.
Elle avait levé son arme contre lui et était bien décidée à le sabrer,quitte à la façon de cette femme parfois expéditive,à l'en soigner par la suite.Elle savait très bien que Sheppard aurai tiré une joie féroce qu'elle tue Angron,pâle copie de ses érections défuntes dont elle fut la victime consentante par intérêt dans cette triste après midi de chaleur étouffante de cet été de l'an 11,jeune sous officier de l'armée de Lordaeron toute aussi défunte.
Dire que le bougre se piquait d'être un bon amant alors qu'il tenait plus du bestiau en rut,la version socialisée et édulcorée de son sbire Olaf "la limace".
20 ans après le souvenir des ses mains et de son haleine de bon vin gâché dans la bouche de ce soudard brutal la besognant la faisant encore frissonner d'un dégout secret qu'on cache par convenance aux plus observateurs.
Elle avait frappé en gardant ceci à l'esprit,car elle avait arraché le jeune Manus à ses griffes,ou plutôt l'avait gardé sous son aile quand il avait trouvé seul le courage de fuir son odieux seigneur qui sombrait dans la folie.
Elle était heureuse qu'Heliven ai pu dissiper les dernières brumes de cette reconnaissance muée en amourette muette,il n'aurai jamais osé s'en ouvrir,en une relation amicale,une des rares qu'elle aimait à conserver en dehors de ses banquets d'anciens de Lordaeron.
Elle n'aurai jamais d'elle une veuve même au plus fort de sa rage,laissant la le jeune Lorgan et la petite fille qui portait son prénom.Aussi engoncée fut elle dans son devoir comme une carapace protectrice,elle n'aurai jamais pu soutenir leurs regards,car ceci etait une affaire personnelle.
Très personnelle.
Elle n'aurai pas pu répondre avec autant d'assurance des actes des autres,ses hommes certes mais aussi le veilleur et la demie elfe étrange et teigneuse,dont elle peinait à croire qu'elle fut officier un jour tant sa conduite semblait éloignée de la discipline et du devoir,mais il paraissait que tel était le cas,tout comme de son kaldorei de mari qui lui faisait l'effet de Coolidge qui eut le temps d'apprendre à penser après plusieurs millénaires d'intenses recherches.
Mais Manus était vivant,et la première chose qu'elle fit ce soir la,après l'avoir débarassé de cet ignoble insigne qu'elle connaissait si bien comme étant les fils du marionettiste,fut de jeter celui ci au creux d'un haut fourneau ,n'en déplaise aux érudits qui auraient voulu l'examiner.
Il est des ténèbres qu'il vaut mieux ne pas chercher à percer de peur de s'y égarer....
_________________
Semper Fidelis.
Laurelinn Hellenlicht- Officier supérieur de la Garde
- Nombre de messages : 3074
Lieu de naissance : Stratholme
Age : 41
Date d'inscription : 20/09/2011
Re: Songes et murmures
Ce fut tout d’abord par une profonde inspiration, puissante, emplissant les poumons de l’homme d’une bouffée d’air salvatrice. Puis ensuite, l’éveil. Chaque muscle hurlant sa douleur, au bord du déchirement. Le flot de sensations aussi immondes qu’enivrante, les écailles froides glissant sur la peau, le venin goutant dans ses yeux, l’acier froid et les ténèbres autour de lui.
Mais le cauchemar s’évapora, comme aspiré au dehors de son être, le laissant tremblant et en sueur sur le lit de l’infirmerie. Les cris du jeune garçon vrillèrent ses tympans, mais il tendit par reflexe ses bras, enlaçant son fils de toutes ses forces, partageant ses pleurs et sa joie.
Dans son dos il sentit l’imposant félin se frotter et s’enrouler à lui, liant l’étreinte du père et de son héritier. Peu à peu, les sens revinrent à lui, alors que la main mise du Serpent s’étiolait sous la lumière du jour. D’abord les sons, le ronronnement et les éclats de joie de Lorgan, le grincement du lit et les bruits au dehors qui passaient par la fenêtre ouverte. Puis la vue, le visage éclairé de son fils, la pièce lumineuse, les lits de l’infirmerie. Le toucher, et la douceur du pelage de nuit, les traits si semblable à ceux de Lisa, et pourtant marqué par le jeune garçon entrant dans l’adolescence.
Et surtout, le grondement en lui, la sensation de retrouver une part de son âme emprisonnée, la Bête retrouvant sa place aux tréfonds d’Angron, comblant la noirceur instaurée par le vil Sheppard. L’homme et la Bête ne faisant plus qu’un, renforçant les défenses rudement éprouvés par le traitement infligé durant sa captivité. Bien sur, il lui en restait certains souvenirs, des mots, des images, qu’il lui faudrait narrer à Laurelinn, à Heliven, et même à Lady Ventis. Mais pour l’heure, c’était le temps des retrouvailles, de se bercer dans la chaleur des corps de ceux qu’on aime.
Le combat de la Bête dans le Rêve, l’intervention d’Heliven, avaient laissé le temps a ses amis d’intervenir, et il avait bien conscience que sans cette part animale, sauvage, sans ce lien si unique, il aurait sombré corps et âme dans les noirceurs abyssales qui s’ouvraient sous ses pieds. N’en déplaise à certains, ceux qui sans connaitre et sans savoir, répudiaient ce qu’il était devenu, c’était bien par cette voie qu’il avait tenu tête a l’homme en blanc.
Angron chassa ses pensées de son esprit, restant allongé dans le lit en se laissant bercer par son fils et sa compagne.
………………………….
Le hurlement de colère fit trembler les arbres aux alentours. Même au cœur de l’été, la neige s’accrochait aux branches mortes, faisant ployer les troncs les plus robustes.
La silhouette courbée en avant se tenait le flanc. Sa robe d’un blanc immaculée souillée de trois gouttelettes de sang au niveau du buste, l’homme semblait vibrait, tant ses tremblements de colère étaient furieux. Le visage du vieillard exaltait d’une haine pure, serrant ses phalanges squelettiques sur le manche de son bâton noueux. L’emprise lui avait échappé si brusquement que le contrecoup avait manqué de le mettre à terre.
Serrant le poing, il foudroya le bouleau le plus proche d’un éclair de ténèbres, le regardant brûler sans que cela apaise sa rage. Les idées tourbillonnaient dans son esprit, alors qu’il revoyait image par image sa nouvelle défaite, cuisante. Il n’avait pas récupéré son écuyer, SON servant. Il n’avait pas réussi à rapporter à sa sœur ce dont elle avait besoin pour à nouveau marcher à ses cotés, la pucelle échappant au sort avilissant qu’il lui réservait. Et ces chiens avaient osés écraser une nouvelle fois son plus fidèle serviteur….
A cette pensée, une idée traversa son esprit malsain. Il frappa son bâton au sol, deux fois.
« - Le maiiiitre… le maiiiitre… demande Olaf ? »
Surgissant des ombres, l’immondice humanoïde vint se trainer près de Sheppard, abomination grotesque dépassant à peine le mètre trente, un bras trainant au sol, le visage à peine recousu et assemblé. L’homme en blanc pointa un doigt vers la Limace, insufflant d’une voix froide sa volonté la plus sombre.
«- Silceneste. Retrouve le patriarche. »
Olaf senti que le maiiiiitre n’était pas d’humeur à lui offrir un chiot avant que sa mission ne soit accompli, aussi il fit une révérence grossière et s’éloigna en trainant l’un de ses pieds boursouflés, laissant dans son sillage une bave verdâtre, souillant la neige glaciale.
Mais le cauchemar s’évapora, comme aspiré au dehors de son être, le laissant tremblant et en sueur sur le lit de l’infirmerie. Les cris du jeune garçon vrillèrent ses tympans, mais il tendit par reflexe ses bras, enlaçant son fils de toutes ses forces, partageant ses pleurs et sa joie.
Dans son dos il sentit l’imposant félin se frotter et s’enrouler à lui, liant l’étreinte du père et de son héritier. Peu à peu, les sens revinrent à lui, alors que la main mise du Serpent s’étiolait sous la lumière du jour. D’abord les sons, le ronronnement et les éclats de joie de Lorgan, le grincement du lit et les bruits au dehors qui passaient par la fenêtre ouverte. Puis la vue, le visage éclairé de son fils, la pièce lumineuse, les lits de l’infirmerie. Le toucher, et la douceur du pelage de nuit, les traits si semblable à ceux de Lisa, et pourtant marqué par le jeune garçon entrant dans l’adolescence.
Et surtout, le grondement en lui, la sensation de retrouver une part de son âme emprisonnée, la Bête retrouvant sa place aux tréfonds d’Angron, comblant la noirceur instaurée par le vil Sheppard. L’homme et la Bête ne faisant plus qu’un, renforçant les défenses rudement éprouvés par le traitement infligé durant sa captivité. Bien sur, il lui en restait certains souvenirs, des mots, des images, qu’il lui faudrait narrer à Laurelinn, à Heliven, et même à Lady Ventis. Mais pour l’heure, c’était le temps des retrouvailles, de se bercer dans la chaleur des corps de ceux qu’on aime.
Le combat de la Bête dans le Rêve, l’intervention d’Heliven, avaient laissé le temps a ses amis d’intervenir, et il avait bien conscience que sans cette part animale, sauvage, sans ce lien si unique, il aurait sombré corps et âme dans les noirceurs abyssales qui s’ouvraient sous ses pieds. N’en déplaise à certains, ceux qui sans connaitre et sans savoir, répudiaient ce qu’il était devenu, c’était bien par cette voie qu’il avait tenu tête a l’homme en blanc.
Angron chassa ses pensées de son esprit, restant allongé dans le lit en se laissant bercer par son fils et sa compagne.
………………………….
Le hurlement de colère fit trembler les arbres aux alentours. Même au cœur de l’été, la neige s’accrochait aux branches mortes, faisant ployer les troncs les plus robustes.
La silhouette courbée en avant se tenait le flanc. Sa robe d’un blanc immaculée souillée de trois gouttelettes de sang au niveau du buste, l’homme semblait vibrait, tant ses tremblements de colère étaient furieux. Le visage du vieillard exaltait d’une haine pure, serrant ses phalanges squelettiques sur le manche de son bâton noueux. L’emprise lui avait échappé si brusquement que le contrecoup avait manqué de le mettre à terre.
Serrant le poing, il foudroya le bouleau le plus proche d’un éclair de ténèbres, le regardant brûler sans que cela apaise sa rage. Les idées tourbillonnaient dans son esprit, alors qu’il revoyait image par image sa nouvelle défaite, cuisante. Il n’avait pas récupéré son écuyer, SON servant. Il n’avait pas réussi à rapporter à sa sœur ce dont elle avait besoin pour à nouveau marcher à ses cotés, la pucelle échappant au sort avilissant qu’il lui réservait. Et ces chiens avaient osés écraser une nouvelle fois son plus fidèle serviteur….
A cette pensée, une idée traversa son esprit malsain. Il frappa son bâton au sol, deux fois.
« - Le maiiiitre… le maiiiitre… demande Olaf ? »
Surgissant des ombres, l’immondice humanoïde vint se trainer près de Sheppard, abomination grotesque dépassant à peine le mètre trente, un bras trainant au sol, le visage à peine recousu et assemblé. L’homme en blanc pointa un doigt vers la Limace, insufflant d’une voix froide sa volonté la plus sombre.
«- Silceneste. Retrouve le patriarche. »
Olaf senti que le maiiiiitre n’était pas d’humeur à lui offrir un chiot avant que sa mission ne soit accompli, aussi il fit une révérence grossière et s’éloigna en trainant l’un de ses pieds boursouflés, laissant dans son sillage une bave verdâtre, souillant la neige glaciale.
Angron Manus- Citoyen
- Nombre de messages : 1189
Lieu de naissance : Carmines
Age : Quarantaine
Date d'inscription : 13/05/2011
Feuille de personnage
Nom de famille:
Re: Songes et murmures
Olaf n'était pas au bout de ses peines dans ses recherches. Bien qu'autrefois, il était simple d'entrer en contact avec l'Alchimiste. Mais il en est tout autrement maintenant que son domaine est en ruine et que ses intentions lui ont valu le bannissement de Quel'thalas. Aujourd'hui, ils n'ont plus de demeure fixe, leurs noms sont prononcés à mi-voix dans certains domaines peu fréquentable de la magie Il est toutefois un nom qui fait toujours parler de lui, un nom servant de contact pour quiconque cherchait à entrer en contact avec cette lignée...
-----Au sein de Dalaran-----
"-Il a tourné au coin ! Attrapez le !" s'exclama une archer haut-elfe, accompagnée par quelques mages.
La limace avait fort à faire, visiblement, la trace qu'il avait mis si longtemps à retrouver l'amena au cœur de la Cité des Mages. Et maintenant, il était poursuivi par des gardes.
"-Là ! Feu !"
Une flèche enflammée se planta dans le corps difforme du ver qui disparu rapidement dans les égouts, ne laissant derrière lui qu'un bout de chair nécrosé dans lequel était planté le projectile. La patrouille ne mit pas longtemps à poursuivre la misérable créature, même si celle-ci se retrouvait maintenant dans son élément. Il n'était hélas, pas très rapide et se fatiguait rapidement, contrairement à ses poursuivants qui revenaient de la guerre. Ce fut au détour d'un tunnel, le baveux rencontra son destin une fois de plus et explosa littéralement, projetant des lambeaux de chair et de bave acide un peu partout. Tandis que l'archer gémissait en retirant l'acide de sa tenue, une quel'dorei s’avança vers elle, le bouclier de mana souillé de bave mais tenant bon. Elle soupira d'un air las.
"-Je vous ai déjà dit de les prendre en tenaille pour éviter qu'ils ne se faufilent jusqu'ici. L'Asylum est en travaux et on ne peut se permettre de prendre du retard."
Sans ajouter un mot, les gardes de la cité retournèrent à la surface et prirent probablement une bonne douche après cette rencontre. La quel'dorei aux cheveux argentés, elle, rentra dans un mini-dôme de mana sous lequel se trouvait les ruines de l'ancien Asylum. Elle se dirigea vers une tente de fortune qu'elle referma derrière elle. Du moins, l'extérieur paraissait être une tente, l'intérieur lui, était bien plus grand. Une dimension de poche dans laquelle Ajanni avait rebâti ses quartiers luxueux. Un habitant mêlant symbole kaldorei, quel'dorei et sin'dorei en parfaite harmonie. Harmonie toutefois souillée par une bave verdâtre et malodorante de la Limace, enchainée là et recroquevillée sur elle même en gémissant. La quel'dorei prit une grande inhalation de mana directement depuis un petit appareil bouillonnant, recrachant une fumée aux reflets bleutés avant de s'adresser à la larve.
"Je te reconnais, malgré tes difformités. Quel travail bâclé." Elle secoua la tête dépitée, tandis qu'Olaf répondait en gémissant
"Ne lui faites pas de mal, ne lui faites pas de mal, nous voulions juste le patriarche, oui ! le patriarche ! Et un chien !"
La créature pathétique lui inspirait un sentiment d'amusement teinté de mépris. La pauvre créature avait du subir nombre de façonnement et devait en souffrir atrocement. L'âme se détruisant à chaque fois un peu plus. Elle admirait toutefois la ténacité de celle-ci à s'accrocher à la "Vie".
"Soit, créature, retourne à ton maître et transmet lui ceci. C'est la réponse à sa demande d'audience."
Sur ces mots, elle incanta un sort qui ramena le pauvre Olaf au milieu de nulle-part. La limace se mit rapidement en route pour rejoindre son maître...
-------------
Quel ne fut pas le désappointement du Serpent quand il vit arriver non pas un patriarche, mais une femme, ressemblant à une kaldorei en robe d'apparat, escortée par deux individus. La nuit semblait de plus en plus sombre à chacun de ses pas, son Ombre dévorant sans distinction toute forme de Lumière.
"Qu'est-ce ceci ?!" Siffla t-il, furieux, prenant cela pour une forme de mépris dont ces elfes étaient friand.
Malgré la forte présence d'Ombre, visiblement l'oeuvre de la kaldorei, cette dernière restait humble, une tenue des plus simple en étoffe de bonne qualitée sans que celle-ci soient luxueuse, un regard baissé sans le moindre mépris mais plutôt par respect. Elle prit la parole d'une voix douce et résonnante.
"-Excusez ceci, Chevalier au Serpent, notre patriarche que vous attendiez n'est plus en mesure d'avoir des contacts avec l'extérieur. Je serai sa Voix et ses oreilles. Je me nomme Gwelweth Silceneste, la Mère de ses enfants."
La tension chuta rapidement, laissant place à une conversation plus calme et posée entre deux "partenaires commerciaux".
"-Tout d'abord, sachez que je suis navrée de ce que notre création a pu vous causer comme désagrément, sachez que nous comptions déjà prendre les mesures nécessaires à son encontre avant cet incident. Ensuite, l'insertion d'une âme au sein d'un être non-artificiel demande un traitement rigoureux dudit être. Nous avons ce qu'il vous faut pour accomplir cela efficacement."
L'entrevue continua un long moment, négociations diverses, points de détails. Sheppard cherchant à contrôler les négociations et la Matriarche le laissait faire, se contentant d'accepter lorsque les conditions devinrent acceptable, puis s'en retourna d'où elle venait, emmenant avec elle ses Ombres.
"-Que fait-on pour notre plan, Mère ?" Demanda la quel'dorei aux cheveux argentés
"-Un petit changement s'impose. Surveille les, qu'ils ne mettent pas en péril le projet." Sur ces mots, Ajanni soupira, incantant pour se fondre dans le brume environnante, devenant une sentinelle attentive surveillant un nid de serpent.
Quelques jours plus tard, le serpent reçu une fiole contenant un liquide suintant la corruption auquel était joint une notice. Il ne lui restait plus qu'à l'utiliser à bon escient.
-----Au sein de Dalaran-----
"-Il a tourné au coin ! Attrapez le !" s'exclama une archer haut-elfe, accompagnée par quelques mages.
La limace avait fort à faire, visiblement, la trace qu'il avait mis si longtemps à retrouver l'amena au cœur de la Cité des Mages. Et maintenant, il était poursuivi par des gardes.
"-Là ! Feu !"
Une flèche enflammée se planta dans le corps difforme du ver qui disparu rapidement dans les égouts, ne laissant derrière lui qu'un bout de chair nécrosé dans lequel était planté le projectile. La patrouille ne mit pas longtemps à poursuivre la misérable créature, même si celle-ci se retrouvait maintenant dans son élément. Il n'était hélas, pas très rapide et se fatiguait rapidement, contrairement à ses poursuivants qui revenaient de la guerre. Ce fut au détour d'un tunnel, le baveux rencontra son destin une fois de plus et explosa littéralement, projetant des lambeaux de chair et de bave acide un peu partout. Tandis que l'archer gémissait en retirant l'acide de sa tenue, une quel'dorei s’avança vers elle, le bouclier de mana souillé de bave mais tenant bon. Elle soupira d'un air las.
"-Je vous ai déjà dit de les prendre en tenaille pour éviter qu'ils ne se faufilent jusqu'ici. L'Asylum est en travaux et on ne peut se permettre de prendre du retard."
Sans ajouter un mot, les gardes de la cité retournèrent à la surface et prirent probablement une bonne douche après cette rencontre. La quel'dorei aux cheveux argentés, elle, rentra dans un mini-dôme de mana sous lequel se trouvait les ruines de l'ancien Asylum. Elle se dirigea vers une tente de fortune qu'elle referma derrière elle. Du moins, l'extérieur paraissait être une tente, l'intérieur lui, était bien plus grand. Une dimension de poche dans laquelle Ajanni avait rebâti ses quartiers luxueux. Un habitant mêlant symbole kaldorei, quel'dorei et sin'dorei en parfaite harmonie. Harmonie toutefois souillée par une bave verdâtre et malodorante de la Limace, enchainée là et recroquevillée sur elle même en gémissant. La quel'dorei prit une grande inhalation de mana directement depuis un petit appareil bouillonnant, recrachant une fumée aux reflets bleutés avant de s'adresser à la larve.
"Je te reconnais, malgré tes difformités. Quel travail bâclé." Elle secoua la tête dépitée, tandis qu'Olaf répondait en gémissant
"Ne lui faites pas de mal, ne lui faites pas de mal, nous voulions juste le patriarche, oui ! le patriarche ! Et un chien !"
La créature pathétique lui inspirait un sentiment d'amusement teinté de mépris. La pauvre créature avait du subir nombre de façonnement et devait en souffrir atrocement. L'âme se détruisant à chaque fois un peu plus. Elle admirait toutefois la ténacité de celle-ci à s'accrocher à la "Vie".
"Soit, créature, retourne à ton maître et transmet lui ceci. C'est la réponse à sa demande d'audience."
Sur ces mots, elle incanta un sort qui ramena le pauvre Olaf au milieu de nulle-part. La limace se mit rapidement en route pour rejoindre son maître...
-------------
Quel ne fut pas le désappointement du Serpent quand il vit arriver non pas un patriarche, mais une femme, ressemblant à une kaldorei en robe d'apparat, escortée par deux individus. La nuit semblait de plus en plus sombre à chacun de ses pas, son Ombre dévorant sans distinction toute forme de Lumière.
"Qu'est-ce ceci ?!" Siffla t-il, furieux, prenant cela pour une forme de mépris dont ces elfes étaient friand.
Malgré la forte présence d'Ombre, visiblement l'oeuvre de la kaldorei, cette dernière restait humble, une tenue des plus simple en étoffe de bonne qualitée sans que celle-ci soient luxueuse, un regard baissé sans le moindre mépris mais plutôt par respect. Elle prit la parole d'une voix douce et résonnante.
"-Excusez ceci, Chevalier au Serpent, notre patriarche que vous attendiez n'est plus en mesure d'avoir des contacts avec l'extérieur. Je serai sa Voix et ses oreilles. Je me nomme Gwelweth Silceneste, la Mère de ses enfants."
La tension chuta rapidement, laissant place à une conversation plus calme et posée entre deux "partenaires commerciaux".
"-Tout d'abord, sachez que je suis navrée de ce que notre création a pu vous causer comme désagrément, sachez que nous comptions déjà prendre les mesures nécessaires à son encontre avant cet incident. Ensuite, l'insertion d'une âme au sein d'un être non-artificiel demande un traitement rigoureux dudit être. Nous avons ce qu'il vous faut pour accomplir cela efficacement."
L'entrevue continua un long moment, négociations diverses, points de détails. Sheppard cherchant à contrôler les négociations et la Matriarche le laissait faire, se contentant d'accepter lorsque les conditions devinrent acceptable, puis s'en retourna d'où elle venait, emmenant avec elle ses Ombres.
"-Que fait-on pour notre plan, Mère ?" Demanda la quel'dorei aux cheveux argentés
"-Un petit changement s'impose. Surveille les, qu'ils ne mettent pas en péril le projet." Sur ces mots, Ajanni soupira, incantant pour se fondre dans le brume environnante, devenant une sentinelle attentive surveillant un nid de serpent.
Quelques jours plus tard, le serpent reçu une fiole contenant un liquide suintant la corruption auquel était joint une notice. Il ne lui restait plus qu'à l'utiliser à bon escient.
Nihel Narendir- Citoyen
- Nombre de messages : 3293
Age : 36
Lieu de naissance : Hurlevent
Age : 55
Date d'inscription : 24/12/2008
Feuille de personnage
Nom de famille: Narendir
La Garde de Hurlevent :: La Grande Bibliothèque :: Ceux qui font et qui ont fait la Garde. :: Echos de Lordaeron.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum