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[A faire vivre] [La demande en mariage, de Berthe Alma.] - Publié par son fils, Edward. -

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Message par Edward Alma Sam 11 Fév 2017 - 23:59

- La demande en mariage -

[A faire vivre] [La demande en mariage, de Berthe Alma.] - Publié par son fils, Edward. - Brigit11

      Nous étions le dix du sixième mois de l’an deux, à six-heures du matin. Hurlevent était bien calme, le soleil se levant, le ciel orangé. Je me suis levée vers six-heures du matin, mes horaires habituels de travail avec mon compagnon. Chaque matin, je me levais une demi-heure avant lui, pour lui préparer son petit déjeuner. C’était une habitude, je sortais dénudée de mes draps de flanelle, enfilant la large chemise blanche de l'homme encore endormi, alors j’allais dans la cuisine, commençant à faire chauffer le lait.

      Je finissais toujours cinq minutes avant que le réveil de fabrication gnome ne sonne. J’avais alors préparé la table du petit déjeuner, le service à vaisselle, le jus de fruit, les biscottes. Tout était à disposition, pour lui comme pour moi. Mon compagnon se réveilla donc. Il commença par s’assoir en face de moi, me remerciant d’un baiser sur la joue, puis vint se délecter du jus d’orange, puis du lait, ainsi que du reste.

      Tous les deux nous déjeunions, nous nous regardions, nous étions fous de l’un l’autre. C’était la belle est douce vie, j’étais jeune et lui aussi. Je me souviens encore de sa chevelure rousse et bouclée, de sa posture élancée, ainsi que sa mâchoire carrée. Il était merveilleux, un corps aux muscles marqués, la peau légèrement bronzée, il n’avait aucune cicatrice, pas même un bouton … N’est-ce pas merveilleux ? Je voulais passer le reste de ma vie à ses côtés, avoir des enfants avec lui, me marier, il était mon tout, mon promis.

      Il était presque six heures-et-demie, nous étions en retard … nous devions nous préparer, alors nous sommes vite allés mettre des vêtements. Nous nous étions lavés la veille comme toujours, pour ne pas perdre de temps le matin. Nous avions chacun nos armoires, moi ayant énormément de robe, toute de collections rares du royaume, lui beaucoup de chemise en soie. Jamais n’aurions-nous eu assez de place pour tout mettre dans une seule armoire. Je me suis donc vêtue d’une chemise en lin blanche avec deux ficelles sur le devant pour cacher mon décolleté, mon compagnon n’aimant pas que je dévoile celui-ci à la vue de tous ; puis d’un pantalon de lin sombre. Je fermais donc ma porte d’armoire, alors que lui était déjà prêt depuis une bonne dizaine de minutes. Mes yeux vagabondaient sur celui-ci … J’eut l’impression de retomber sous le charme, d’être d’autant plus amoureuse de lui. Il était grand, sa chemise blanche était encore entre-ouverte sur le devant, laissant une vue débordante d’envie sur ses muscles. Mes yeux bleus ce jour-là se sont perdus, je me suis mise à relever les yeux vers celui-ci, mes mains glissant le long de sa forte mâchoire, caressant ses oreilles, l’embrassant de mes lèvres douces et sucrées. Ce matin-là était merveilleux, je ne l’oublierais jamais.

      Nous prenions alors le pas vers la Garde Urbaine, nous étions tous deux recrues. Cela faisait déjà trois bonnes semaines que l’on travaillait pour le Roy. La ville était grande, nous habitions le quartier de la Sainte Cathédrale et nous devions aller jusqu’à la Vieille Ville pour trouver nos armures basiques, portant les couleurs de l’Alliance, d’un vif bleu et d’un gris terne.  

      Il était sept heures quand nous passions devant l’une des prisons, l’horloge se mit alors à retentir. Nos pas accélérèrent, marchant à toute vitesse vers la Garde Urbaine. Nous arrivions à sept heures dix. Un horaire était imposé : l’arrivée devait se faire chaque jour de la semaine à sept heures et quinze minutes. Une fois la grosse porte en bois traversée, nous équipions notre armure, il était déjà sept-heures quarante-cinq. Une armure de mailles et de plaques ne se passant pas en cinq secondes, nous devions saluer les gardes, le Sergent-Chef et le Caporal, puis nous sortions, équipés du bouclier au lion d’or et d’une épée.

      Huit heures ; les commerces étaient déjà ouverts, la vieille dame grincheuse était déjà présente. Nous patrouillions tous les deux, sur nos gardes, regardant chaque individu. Alors que nous passions l’arche qui sépare le Quartier Nain des canaux, nous vîmes deux naines en pleine bagarre. Nous sommes donc intervenus tous les deux, nous avions contrôlé leurs identités, demandé pourquoi elles étaient en pleine bagarre et une fois réalisé qu’elles sortaient tout simplement d’une soirée arrosée, nous avions passé notre chemin, continuant alors sur les pavés grisés d’Hurlevent.

      La journée c’est donc passée tranquillement, il n’y avait eu aucun autre problème ce jour-là, c’était calme, paisible, la lumière du jour commençait à sombrer. Alors que nous repartions vers le quartier de la Vieille Ville tous les deux, heureux d’avoir pu travailler et discuter ensemble, nous sommes tombés nez à nez, casque à casque, sur la vieille grincheuse d’Hurlevent : Éloïse Ellen. Nous étions totalement désintéressés par le fait qu’elle vende des sous-vêtements pour femme, nous sommes donc vite partis vers la Caserne.

      Dix-neuf heures, nous avions franchi la porte de la Caserne. Les Gardes de nuit commençaient donc à arriver, pendant que les Gardes du jour partaient. Nous nous sommes dirigés vers nos cassiers respectifs. Quand j’ai ouvert le mien à la porte grisée, presque rouillé, j’aperçus une lettre. J’ai tourné un regard vers mon compagnon qui avait déjà disparu pour la maison, alors j’ai donc ouvert la lettre, perplexe. Je me suis mise à la lire à voix mi-basse.

« Madame Alma est invitée ce soir, au Solitaire bleu à vingt-heures trente, en compagnie de son compagnon, Jack Fraser.  Venez-y en étant ravissante, plus que vous ne l’êtes déjà. »

      Paniquée, je me suis donc très vite changée, repassant alors ma chemise en lin blanc, mon pantalon noir, et mes bottes en cuir brossé. J’ai rapidement salué mes supérieurs prenant le pas pour chez moi, à toute vitesse, pour ne pas être en retard. J’ai traversé les Canaux, regardant d’un regard furtif l’horloge de la prison centrale d’Hurlevent, il était déjà dix-neuf heures trente, j’étais enfin chez moi. Je le cherchais partout du regard, il n’était pas là… mais que faisait-il ? Je me suis donc dirigée vers mon armoire, je l’ai ouverte d’un coup sec, cherchant l’une de mes plus belles robes. Après dix bonnes minutes de recherche, je finis par trouver la précieuse, ma robe la plus coûteuse, une robe écarlate, au buste brodé d’une fine dentelle de jais. Je me suis dirigée d’un pas rapide vers la salle d’eau, ou j’ai pris un gant de toilette, ainsi que de l'eau gelée pour retirer l’odeur de fin de journée. Après une bonne heure, j’étais enfin prête. Mes cheveux blonds tombant en cascade sur mon épaule droite, je franchis la porte, partant dans les rues sombres de la ville, armée discrètement sous ma robe, d’une dague fine.

      J’arrivai devant la taverne à vingt heures cinquante-cinq, je fis alors de gros yeux, voyant Jack, debout à m’attendre là, habillé d’un costume magnifique. Je me suis mise alors à secouer la tête, perdue dans mes pensées. Il vint s’approcher de moi, reniflant alors mon parfum, une fragrance de fruit rouge, une sensation de douceur, un mélange olfactif parfait. Nous étions à la table trente-trois, placés devant une fenêtre qui donne vue sur le quartier aux toits violets. Le soleil se couchait, c’était merveilleux, j’avais des étoiles dans les yeux, mon bras était couché sur la table, mes doigts entremêlés aux siens, j’ai passé mon regard sur lui, mes yeux plongés dans les siens. J’étais rêveuse, heureuse, émerveillée de ce cadeau, nous avions terminé le repas à vingt-trois heures. Nous avions parlé de tout, de nos futures maisons, de famille, de peinture, des rumeurs de la ville, de la vieille grincheuse…

      Une fois les portes de la taverne passées, je commençai à marcher devant mon compagnon, il me regardait toujours avec des yeux doux, comment ne pouvait-on pas tomber sous son charme ? Il finit par me rattraper, entremêlant alors son bras droit à mon bras gauche. Nous marchions donc dans les rues, traversant ensemble le quartier mage, les lumières de la ville brillant déjà. C’était un moment à nous, j’avais posé ma tête contre son bras, rassurée contre lui, je fermais légèrement les yeux par moments, rêveuse.

      Il était minuit quand nous sommes arrivés au quartier de la Sainte Cathédrale. L’endroit était paisible, il n’y avait personne. Les enfants de l’orphelinat étaient déjà au lit depuis longtemps, les vieux prêtres de la cathédrale étaient sûrement en pleine prière, ou dormaient eux aussi. Alors que j’allais commencer à parler, Jack me coupât la parole. Je ne compris pas, jamais il ne faisait ça. Je me suis retournée, le voyant avec un genou au sol, un parchemin en main. Il semblait trembler, ses joues étaient alors rosies. Je portai donc une main sur mon cœur, puis à mes joues, totalement sous le choc.

« Jack, qu’est-c- »

« Berthe, mon amour, ma douce, déjà trois ans que je partage ton quotidien, déjà trois ans que je me réveille chaque matin illuminé par la douceur de ton visage, déjà trois ans que tu m’as appris ce que signifiait réellement le verbe « aimer ». Tu as fait de moi un homme comblé, fier et heureux. Tu m’as changé, moi qui étais introverti, incapable d’exprimer quoi que ce soit, je me suis confié à toi tout le long de notre relation. Ta tendresse et ta douceur étaient ce dont j’avais le plus besoins dans ma vie, tu sais m’apaiser, tu sais m’écouter, me remettre sur le droit chemin, mais surtout, tu sais m’aimer. Je trouve que tu es femme incroyable ; malgré toutes tes blessures, ton passé houleux, tu ne te plains jamais, tu es toujours souriante et pleine d’entrain ! C’est vraiment impressionnant, je te trouve formidable. Les mots me manquent pour d’écrire la force de mes sentiments Berthe, j’ai parfois envie de hurler à la terre entière que j’ai trouvé la femme de ma vie tant mon cœur bat pour le tien. Je t’aime Berthe, je t’aime comme je n’aimerais plus jamais personne, tu fais mon bonheur. Te voir te préparer le matin et t’entendre siffler comme les oiseaux, voilà le genre de petites choses du quotidien qui me font sourire et qui provoquent en moi des émotions intenses. C’est pour toutes ces raisons et beaucoup d’autres que je suis certain que notre avenir est ensemble, et qu’il sera radieux. Je te le demande alors aujourd’hui, Berthe, veux-tu être ma femme ? Pour ma part, je sais que je veux passer ma vie à tes côtés, je t’aime comme un fou ! »

      D’un coup, je me suis mise à ne répondre que par un mot, « Oui ». C’est sur ce dernier mot, qu’il finit par sortir une petite boîte en cuir brossé, l’ouvrant en deux. De là, apparut une magnifique bague en argent, parfaitement taillée, cernée d’un rubis brillant, un réel rubis, un bijou de valeur, la bague de sa mère. Je me suis mise alors à pleurer de joie, me laissant mettre cette bague à l’annulaire droit. Il se releva donc, et vint placer sa main contre mon dos, me plaquant alors contre lui, pour m’embrasser à pleine bouche. J’étais ce jour-là dans un rêve, un rêve si grand, que jamais il ne s’estompera.

Edward Alma
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