[Un pli scellé par les armes de la Maison Whitestag, froissé et sentant la mer]

Lord Bruce Whitestag de Gilnéas,
Baron de Clairbois,
Maître de la Maison Whitestag,
Directeur Général des Industries Whitestag,
Patriarche de sa lignée,

Manoir du cerf d'argent,
Domaine Whitestag,
Boralus;

Garde de Hurlevent,
Place aux armes, 1
Hurlevent.

A l'attention du garde responsable de l'affaire me concernant.

Domaine Whitestag, Boralus, le neuvième jour du dixième mois de l'an quarante,

Garde,

Je vous écris tardivement au sujet de l'avis de recherche me concernant, veuillez au passage m'excuser du retard de cette initiative, des affaires plus urgentes me demandaient au comptoir boralléen de mes industries.

Je vais ici vous transmettre notre version des faits, je ne peux qu'être certain qu'il s'agit de l'affaire s'étant passée au kiosque, je n'ai tiré sur personne d'autre entretemps.

Nous (Dame Eliadoré de Northmane et moi-même) étions en train de nous prélasser au kiosque, roucoulants comme deux adolescents se préparant leur avenir commun, lorsque deux individus nous sont tombés dessus, très agressifs et grossiers.

Pendant toute leur tirade comme quoi nous ne serions que des abrutis de nobles, que je devrait leur donner ma bourse pour ne pas en venir aux mains ou même encore que je ne mérite pas ma dame, que je devrai les laisser s'en servir (J'ose espérer que je n'ai pas besoin d'entrer dans plus d'immondes détails sur ce dernier point pour me faire comprendre), nous les avions sommés de partir, d'abord poliment, ensuite, sous l'agacement le plus compréhensible, plus grossièrement.

J'admettrai m'être énervé et avoir, dans un premier temps, frappé l'un d'eux de ma canne de marche, ceci n'était finalement qu'une vaine tentative, puisque les deux ivrognes, se sont ensuite mis à redoubler d'imagination dans leurs immondes propos.

J'ai par la suite sommé aux deux compères de partir, cette fois-ci armé d'une pistole à six-coups. Notez que les deux individus s'étaient armés de leurs surins avant que je ne dégaine pour ma protection et celle de Dame de Northmane. Après de nombreuses sommations, prévenant que je finirai par tirer s'ils ne rengainaient pas et partaient de leur côté, j'ai fini par être contraint de tirer une unique munition au niveau de la jambe de l'un d'eux, car les deux individus s'approchaient lentement, entre chacune de mes sommations.

Par la suite, un soit-disant paladin qui refusait de me donner son nom est intervenu, a d'abord essayé de me convaincre de le laisser m'emmener à la prison de Hurlevent tout en me menaçant de me "purger par le feu sacré" avant de m'accuser d'avoir abattu de sang froid un homme innocent ne faisant que passer dans le coin. Il est évident que j'eusse essayé d'expliquer au paladin les évènements qui ont mené à une pareille tournure, mais il ne voulait rien entendre, et m'emmener directement en gêoles sans le moindre jugement d'une autorité compétente. Il est évident, à nouveau, que j'ai refusé, et sommé le soit-disant paladin de prendre plutôt soin de la blessure de l'homme, il finira par dire qu'il n'a pas su soigner la blessure. Je lui ai donc demandé de mener le blesser à quelqu'un de compétent, et que je viendrai moi-même me présenter au guet urbain. Nous sommes par la suite partis, car Dame de Northmane ne se sentait pas en sécurité, et je n'allai pas l'imposer d'être présente plus longtemps face à un si perturbant spectacle.

Je m'excuse d'avoir autant tardé à voir cette affaire avec vous, j'ai simplement été préoccupé par des affaires plus urgentes que le soit-disant "meurtre" d'un voleur et violeur.

Vous trouverez ci-joint le témoignage écrit par Dame Eliadoré de Northmane, qui était le sujet de menaces très perturbantes, et pour qui j'ai tiré cette munition.

Pour ma part, j'estime avoir agit en légitime défense et avoir laissé beaucoup d'opportunités à ces hommes de nous laisser en paix... Bien plus que de raison. Je n'allai pas attendre que ces individus s'en prennent à ma bourse ou posent leurs viles mains sur ma Dame.

Vous serez probablement contacté dans les jours suivants par un maître de loi nous représentant, moi et Dame de Northmane.

En espérant que nos témoignages vous permettrons de nettoyer cette affaire de tous les vils mensonges qui s'y sont immiscés,

Lord Bruce Whitestag,
Baron de Clairbois.

Capitaine Milburn,
Caserne de la Garde de Hurlevent,
1 Place d'Arme, Vieille Ville
Hurlevent

A l'intention de Lord Bruce Whitestag,
Baron de Clairbois,
Directeur Général des Industries Whitestag,
Manoir du cerf d'argent,
Domaine Whitestag,
Boralus;

Fait à Hurlevent, le 02/11/40.

Lord Whitestag,

J'ai accordé à votre témoignage écrit l'intention qu'elle méritait, toutefois :

Vous présumez qu'un témoignage suffira à vous laver du crime dont on vous accuse, quand bien même la légitime défense aurait pu s'appliquer, il n'en est rien, vous avez pris la vie d'un citoyen et devait en répondre devant la Justice du Roi, devant nous.

Or, apprendre que vous êtes davantage préoccupé par vos affaires que par la mise à prix de votre tête dans la Capitale du royaume ou même, simplement par la vie que vous avez ôté à un citoyen, laissant ainsi passer un mois et demi avant de donner la moindre nouvelle.

Et, puisque vous préférez vous terrer dans votre domaine et n'osez point venir clamer votre innocence de la seule manière décente possible, à savoir : en personne. Apprenez donc que si vous voulez avoir la moindre chance d'un jour de remettre un pied dans le royaume vous ferez ce que tout noble digne de son rang ferait face à l'autorité du Haut-Roi qu'il sert, vous viendrez vous rendre.


Avec d'avantage de respect que celui que vous en avez pour nos lois,