Journal de guerre
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Journal de guerre
Journal de guerre de Ted AMHALAn 38, Quatrième Guerre
Chapitre IDébarquement en Nazmir
Treizième jour du neuvième mois de l'an trente-huit...
Le vent du large caressait les mâts du navire, faisant frissonner les voiles comme des ailes d'oiseaux en plein vol. Je me tenais sur le pont, mes doigts serrant le bastingage tandis que mes yeux scrutaient l'horizon. Boralus s'estompait peu à peu derrière nous, son architecture imposante et rassurante se fondant dans les teintes pastel du crépuscule. On avait passé deux semaines dans cette ville, on avait pu se reposer un peu après nos combats. Une mélancolie étreignait mon cœur, mêlée à une pointe d'excitation à l'idée de la mission qui nous attendait.
La nouvelle de notre déploiement avait circulé comme une traînée de poudre dans les ruelles pavées de la ville portuaire. Le Neuvième Régiment d'Artillerie du Lion était appelée à prendre position à Nazmir, un nom qui évoquait des marécages et des histoires inquiétantes, des rumeurs de rituels obscurs et de créatures insaisissables. Le capitaine PALERON, la voix empreinte d'une fermeté rassurante, avait rassemblé notre compagnie dans la cour de la caserne. Après un bref discours qui ressemblait à un passage à tabac, les acclamations avaient éclaté, une déferlante de bravoure et de solidarité.
Mes camarades d'armes, leurs armures étincelantes reflétant la lueur des lanternes, se sont tapés les épaules, se sont donné des tapes amicales dans le dos. Davik, mon compagnon de route depuis Hurlevent, m'a lancé un sourire espiègle. "Eh bien, Ted, on dirait que nous allons connaître des aventures dignes des légendes, hein ?"
J'ai répondu d'un rire nerveux, hochant la tête. "Ouais, Davik, tu as raison. Nazmir, hein ? Qui aurait pensé qu'on se retrouverait jusque dans ces foutus marécages ?"
Après deux jours de préparatifs frénétiques, de vérification de l'équipement, de révision des stratégies, nous avions embarqué à bord du navire qui devait nous mener vers notre destin. Le vent marin avait emporté avec lui les murmures inquiets et les adieux à demi-étouffés. Les voiles se sont déployées avec majesté, claquant au gré des vents. Je me tenais là, les cheveux en désordre, heaume à la main, fixant les vagues qui semblaient danser en harmonie avec les étoiles scintillantes au-dessus de nous. Comme j'enviais une douce nuit à Hurlevent. J'y avais laissé ma pauvre Louise toute seule avec sa bonne mère.
Le voyage a été une lente progression à travers le temps et l'espace. Les nuits étoilées semblaient infinies, le doux balancement du navire devenant presque hypnotique. Les conversations au coin du feu, les éclats de rire, les histoires de batailles passées ont créé des liens qui, je l'espérais, nous soutiendraient lorsque les défis à Nazmir deviendraient plus sombres et plus intenses.
Et puis, enfin, les contours de Nazmir ont émergé de l'horizon, énigmatiques etaccueillants à leur manière. L'odeur de la terre humide et de la végétation dense nous a frappés bien avant que nous ne mettions pied à terre. Les ordres ont fusé, la tension montant d'un cran. Mon cœur battait la chamade tandis que nous débarquions, nos bottes s'enfonçant dans le sol boueux.
Le capitaine PALERON s'est tenu devant nous, sa silhouette imposante se détachant contre le ciel qui s'embrasait au coucher du soleil. "Pour l'Alliance, soldats ! Pour Hurlevent ! Nous pénétrerons au cœur de cette terre maudite, et nos canons tonneront plus fort que les rugissements des trolls !"
En quelques heures, notre régiment avait su monter un avant-poste, non loin des plages, mais proche de cette foutue jungle.
Ainsi a débuté notre immersion dans les profondeurs lugubres de Nazmir. Les mystères sombres de la jungle nous ont enveloppés, tandis que les ombres des marécages semblaient se refermer sur nous tels des bras glacés.
Quatorzième jour du neuvième mois de l'an trente-huit...
La lueur du crépuscule avait cédé la place à l'obscurité profonde lorsque nous avons finalement établi notre avant-poste, à l'orée de la jungle. Les tentes avaient été dressées avec précipitation, leurs ombres vacillantes projetées sur le sol humide. La lueur des feux de camp dansait comme des esprits farouches, nous offrant des îlots de chaleur et de réconfort dans l'obscurité qui engloutissait la jungle.
Ma couverture était rugueuse contre ma peau, mes paupières lourdes après des journées de voyage et de préparatifs. Allongé sur mon lit de fortune, je scrutais les ténèbres par-delà l'ouverture de la tente. Le murmure de la jungle était constant, un mélange de cris d'animaux nocturnes et de bruits indistincts, comme si les arbres eux-mêmes chuchotaient des secrets ancestraux.
Un frisson m'a parcouru l'échine, une étrange sensation d'être observé par quelque chose d'invisible, tapi dans l'obscurité épaisse. La présence des trolls Zandalari et l'aura de la jungle m'avaient déjà mis mal à l'aise, mais cette nuit-là, une inquiétude nouvelle a pris racine en moi. Les ombres semblaient s'étirer et s'animer, des formes indistinctes dansant à la périphérie de ma vision.
À côté de moi, Davik ronflait doucement, la fatigue de la journée l'ayant finalement rattrapé. Je me suis glissé hors de ma couverture, mon cœur martelant un rythme frénétique alors que je me frayais un chemin vers l'ouverture de la tente. L'air était lourd, empreint de l'humidité caractéristique des marécages. Mes bottes se sont enfoncées dans la boue froide, la sensation me rappelant que j'étais bien loin des rues pavées de Boralus, et plus loin encore d'Hurlevent.
J'ai marché doucement dans l'obscurité, mes sens en alerte. Les bruits de la jungle semblaient se rapprocher, des craquements feutrés et des chuchotements presque imperceptibles. Chaque feuille qui bougeait, chaque cri d'animal m'était comme une alarme. La noirceur était dense, étouffante, comme si elle avait une vie propre.
Soudain, une main s'est posée sur mon épaule, me faisant sursauter. C'était Davik, ses yeux clignant dans la pénombre. "Ted, mais qu'est-ce que tu fiches là dehors ?" chuchota-t-il. J'ai secoué la tête, sentant l'embarras me monter aux joues. "Je ne sais pas, Davik. C'est juste... étrange ici, tu ne trouves pas ?"
Davik m'a jeté un regard compréhensif, puis a pointé du doigt vers la lisière de la jungle. "Nous ne les laisserons pas nous intimider. Demain matin, nos canons tonneront, et notre détermination résonnera plus fort que n'importe quel rugissement, c'est ce qu'il à dit le chef."
Ses paroles vides et un peu simples ont apaisé quelque peu mes inquiétudes, et nous sommes retournés à l'intérieur de la tente, reprenant nos postes pour la nuit. Les bruits de la jungle semblaient se calmer lentement, comme si la nature elle-même se résignait à notre présence.
Le matin est arrivé avec une lueur grise et douce, dissipant les ombres de la nuit. Les premiers rayons du soleil ont éclairé notre avant-poste improvisé, illuminant les canons marqués du Lion, symboles de notre patrie lointaine. Mes doigts ont caressé l'acier froid, la promesse de la puissance et de la défense. Les tours de rondes nocturnes avec Davik semblaient lointaines, comme des rêves éphémères.
Nous avions survécu à notre première nuit dans les marécages de Nazmir, et bien que les défis et les mystères demeurent, j'ai senti une étincelle de fierté grandir en moi. Nous étions là pour une raison, unis par notre devoir envers l'Alliance et notre engagement envers Hurlevent. Les ombres lugubres pouvaient tenter de nous intimider, mais notre détermination resterait inébranlable.
Dix-septième jour du neuvième mois de l'an trente-huit...
Le calme persistait dans les marécages de Nazmir, comme si la jungle elle-même retenait son souffle en anticipation. Notre avant-poste s'était transformé en un écheveau de tentes et de barricades, nos canons silencieux, leurs bouches grandes ouvertes en signe de veilleuse muette. Les trolls Zandalari, pourtant annoncés comme une menace imminente, avaient brillé par leur absence. Le bruit sourd de nos bottes martelant le sol boueux semblait être la seule intrusion dans ce paysage en suspens.
Le commandement avait pris une décision pragmatique. Nos canons semblaient inutiles dans ce marécage dense et impénétrable, alors on nous avait assigné une nouvelle mission. Patrouiller, fouiller, explorer chaque recoin de cette jungle lugubre. Des petites équipes de reconnaissance ont été constituées, et je me suis retrouvé aux côtés de quatre autres soldats aussi jeunes et inexpérimentés que moi.
Nous étions une petite escouade de cinq, chacun portant son armure, un fusil à la main et une lueur d'excitation mêlée d'appréhension dans les yeux. Notre sergent, un vétéran du champ de bataille, nous a fixés avec sérieux avant de nous envoyer dans la jungle. "Vous avez pour mission de découvrir ce que les ombres de Nazmir cachent. Recherchez tout signe de mouvement, d'activité ou d'ennemi potentiel. Et, soldats, restez soudés. Les marécages peuvent être trompeurs, et les ennemis pourraient surgir de n'importe où."
Dix-huitième jour du neuvième mois de l'an trente-huit...
Notre premièrepatrouilleexpédition nous a menés dans les profondeurs de la jungle, une étreinte humide et sombre qui semblait avaler la lumière. Le sol spongieux cédait sous nos pas, tandis que la canopée au-dessus de nous créait un enchevêtrement de feuilles et de lianes. Chaque bruissement, chaque souffle de vent, était amplifié, suscitant une tension palpable. La crainte d'être observés ne m'a jamais quitté, comme si des yeux invisibles suivaient nos moindres mouvements. Chacun de mes sens était en éveil, cherchant le moindre indice de danger. Les autres membres de l'escouade semblaient tout aussi tendus, leurs yeux balayant la végétation dense, leurs mains serrant fermement leurs fusils. Les heures ont glissé dans un mélange de concentration intense et de lassitude grandissante. La jungle semblait se resserrer autour de nous, comme un prédateur qui se refermait sur sa proie. Nos pas étaient devenus plus lents, nos épaules courbées sous le poids du mystère qui semblait nous entourer.
C'est alors que nous avons atteint une clairière, un petit havre de lumière au cœur de l'obscurité. Les rayons du soleil perçaient les branches pour caresser le sol, créant des taches dorées éparpillées. J'ai senti un soupir de soulagement m'échapper, une bouffée d'air frais dans cet environnement oppressant.
Mais l'illusion de la sécurité fut de courte durée. Une série de cris a percé l'air, des cris aigus et sauvages, résonnant dans la clairière comme une mise en garde. Mon cœur a bondi dans ma poitrine, et avant que nous ayons pu réagir, des formes humanoïdes se sont jetées sur nous, surgissant de l'ombre des arbres.
Les trolls étaient là mais ils n'avaient rien de Zandalari, leur peau pâle et leurs yeux rouges luisants nous fixant avec une intensité sauvage. La bataille était brutale et chaotique, la clairière se transformant en un champ de bataille soudainement éclairé. Les cris des trolls, le crépitement des armes, tout s'est mêlé dans un tumulte effréné. Notre escouade a lutté vaillamment, nos fusils crachant le feu, nos cœurs battant au rythme de l'action. Les minutes semblaient durer une éternité, chaque instant chargé d'adrénaline et d'incertitude. Les ombres de Nazmir semblaient se réveiller, se dévoilant enfin pour révéler les ennemis que nous avions tant redoutés.
Nous nous sommes frayé un chemin à travers la mêlée, la volonté de survivre dépassant la peur. Les trolls tombaient les uns après les autres, leurs silhouettes s'effondrant dans la boue, leurs yeux perdant leur éclat sauvage. Enfin, le calme est revenu, les cris de bataille cédant la place à un silence lourd et oppressant.
Mon souffle était haletant, mes mains tremblantes, tandis que je contemplais les trolls tombés à nos pieds.
Après une dizaine de minutes, nous avions tous repris notre souffle et nos esprits. Chacun d'entre nous nous sommes observés un instant, heureux de nous voir sains et saufs, mais sacrément secoués par ce combat. Et quels étaient ces foutus trolls ? Ce sont eux, les trolls de sang ?
Avec les gars, on a décidé d'observer un peu les cadavres trolls autour de nous. Ils étaient différents. C'est alors que l'idée était venue à l'un d'entre nous. "Nous pourrions trouver quelque chose d'utile à ramener au capitaine sur ces trolls", avait suggéré l'un de mes compagnons d'armes. Et c'est ainsi que nous nous étions mis à fouiller leurs affaires, récupérant des objets curieux et des babioles étranges. Des amulettes gravées, des totems taillés, autant d'artefacts qui semblaient imprégnés de l'énergie sombre de leur rituels vaudous. Nous avions chargé nos découvertes dans des sacs improvisés, nos mains souillées par la terre et les viscères des trolls. Le poids de ces objets était à la fois tangible et symbolique, un rappel de la complexité de ces terres et de notre mission encore incertaine.
Il nous fallait désormais trouver un chemin retour.
Dernière édition par Ted Amhal le Lun 11 Sep 2023 - 17:18, édité 1 fois
Ted Amhal- Citoyen
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Re: Journal de guerre
Chapitre IILes horreurs des marécages
Dix-neuvième jour du neuvième mois de l'an trente-huit...
Le retour à l'avant-poste était devenu une épreuve de résistance physique et mentale. La jungle semblait s'être refermée sur nous, les arbres noueux et les lianes tentant de nous entraver à chaque pas. Les ténèbres de Nazmir semblaient nous enserrer de tous côtés, comme si la végétation dense avait des intentions proprement malveillantes.
Chaque pas devenait un effort, chaque souffle devenait un combat contre l'étouffement. La sueur perlait sur nos fronts, nos uniformes devenaient des poids qui nous traînaient vers le sol boueux. Les sons de la jungle semblaient se moquer de notre détresse, les cris d'animaux se transformant en rires grinçants.
Pourtant, nous avons continué à avancer, nos bottes se frayant un chemin à travers les obstacles naturels. Nous nous sommes sentis pris au piège, chaque mouvement nous enfonçant plus profondément dans cette toile végétale étouffante. Les lianes semblaient presque vivantes, se tordant pour entraver nos progrès, comme si la jungle elle-même cherchait à nous maintenir captifs.
C'est alors que l'un des nôtres a trébuché, ses genoux cédant sous lui. Nous nous sommes retournés, les regards emplis d'alarme, pour le voir gisant au sol, son visage pâle et tordu de douleur. "Qu'est-ce qui se passe ?" ai-je demandé d'une voix tendue, l'inquiétude envahissant mes pensées.
Les autres soldats l'ont aidé à se relever, mais il tremblait violemment, ses yeux dilatés, sa respiration sifflante. Il gémissait de douleur, incapable d'articuler des mots cohérents. Les secondes semblaient s'étirer alors que nous nous trouvions impuissants, nos esprits embrumés par la panique.
J'ai senti une étrange pensée surgir dans mon esprit, une idée absurde et superstitieuse. Les babioles. Les objets que nous avions récupérés sur les trolls de sang. Peut-être qu'ils étaient maudits. Peut-être qu'ils avaient déclenché une malédiction sur nous. Peut-être que cette jungle serait notre tombeau à tous.
Mais alors que l'angoisse menaçait de me submerger, j'ai fermé les yeux et pris une profonde inspiration. J'ai écarté cette pensée de mon esprit, me forçant à penser rationnellement. Les trolls avaient été une menace, mais cela n'avait aucun sens que leurs objets aient le pouvoir de nous maudire.
Mon regard s'est posé sur le soldat souffrant, et soudain, une lueur de compréhension a éclairé mon esprit. "Une plante", ai-je murmuré, plus pour moi-même que pour les autres. Une toxine, libérée par une plante que l'on trouvait dans cette foutue jungle avait du contaminer notre brave compagnon.
Quelques minutes à peine après que son genou ai touché terre, le jeune soldat a qui l'on avait défait quelques plaques de son uniforme gisait désormais dans la boue. La vie l'avait quitté. Nous n'avions rien pu faire. Le pauvre homme n'était pas bien plus vieux que moi. Lui aussi avait dit venir des Carmines et lui aussi était un pêcheur.Nous aurions pu être amis, au pays, chez nous.
À travers cette végétation, il nous était impossible de rapporter son corps auprès des nôtres. Nous avons donc convenu de l'enterrer là, sur une petite bande de terre qui semblait plus ferme que les autres. ll allait reposer ici pour l'éternité, loin de chez lui, loin des siens. Soudain l'image de Louise m'était apparue. Il fallait que je sauve ma peau, je ne voulais pas mourir ici sans jamais la retrouver.
Après un temps assez bref, la troupe s'est remise en marche. Silencieuse.
Vingt-et-unième jour du neuvième mois de l'an trente-huit...
L'avant-poste s'est enfin dressé devant nous, une oasis dans cet enfer verdâtre de végétation hostile. Nos jambes étaient lourdes de fatigue, nos esprits marqués par les épreuves que nous avions traversées. Chaque pas avait été un défi, chaque instant rempli d'une tension constante. La jungle de Nazmir nous avait testés, avait sondé nos limites et nous avait rappelé que ces terres étaient imprégnées d'unemagieje ne sais quoi et de dangers.
À l'avant-poste, nous avons été accueillis par d'autres escouades de reconnaissance, leurs regards sombres et leurs visages tendus trahissant des découvertes semblables aux nôtres. Les trolls de sang et leurs rituels sinistres, semblaient prospérer dans ces marécages. Leurs sacrifices répugnants semblaient être en l'honneur d'une entité obscure et ignoble, une force qui semblait tout droit sortie de nos pires cauchemars ou des profondeurs de la terre.
L'horreur de leurs actes se répercutait dans nos esprits, créant une angoisse profonde et viscérale qui semblait prendre racine en nous. Chaque soldat, moi y compris, portait cette peur dans ses yeux, une peur qui transcendaient les mots et les pensées rationnelles. C'était comme si les marécages eux-mêmes avaient capturés nos âmes et les avait plongées dans l'obscurité.
J'ai retrouvé Davik à l'ombre d'une tente, son visage éclairé par un mince sourire de bienvenue. Nous nous sommes serrés dans une étreinte fraternelle, nos cœurs soulagés de se retrouver enfin, de partager cette épreuve. Davik a posé une main sur mon épaule. "Nous sommes tous dans le même bateau, Ted"
Les prochains jours seraient un temps de repos bien mérité, une pause nécessaire pour guérir nos corps et nos esprits meurtris. L'ombre des trolls de sang persistait, mais notre unité restait unie, déterminée à relever chaque défi qui se dresserait sur notre chemin.
Vingt-huitième jour du neuvième mois de l'an trente-huit...
Les jours se succédaient, remplis d'exercices d'entraînement sur la plage. Nous avons couru dans le sable, avons soulevé des poids, avons éprouvé nos muscles et nos esprits. L'exercice était brutal, mais nécessaire pour maintenir nos corps en forme et nos esprits aiguisés. Les canons eux-mêmes étaient inspectés, nettoyés et entretenus, prêts à rugir à nouveau lorsque le besoin s'en ferait sentir.
Un soir, le capitaine PALERON nous a convoqués, son visage grave et sérieux. Nous nous sommes rassemblés devant lui, nos regards fixés sur ses paroles. "Soldats", a-t-il commencé d'une voix ferme, "Les événements récents ont changé notre perspective. Les trolls de sang ne sont pas moins dangereux que leurs homologues Zandalari. Il nous sera impossible de les rallier à notre noble cause" Le capitaine a marqué une pause, ses yeux scrutant chacun d'entre nous. "Il est temps de découvrir leurs secrets, de comprendre leurs rituels et leurs intentions."
Apparemment, les rapports du SI:7 et de la 7ème Légion étaient sans équivoque : les trolls de sang étaient plus nombreux et plus organisés que nous ne l'avions initialement pensé. Le commandement sur place avait ordonné la création de nouvelles escouades de reconnaissance, chargées de pénétrer plus profondément dans les marécages pour localiser et évaluer les positions des campements trolls de sang.
Le soir autour du feu, quelques gars disaient que certains hommes du capitaine CONRAD, à Fort-Victoire, non loin de notre avant-poste, avaient été portés disparus dans les marécages.
Une nouvelle fois, j'ai été appelé à rejoindre une petite équipe de soldats, tous jeunes, tous déterminés. Nous étions cinq, cinq âmes prêtes à affronter l'obscurité qui se cachait au cœur de Nazmir. Les visages étaient tendus, les regards porteurs d'une résolution mêlée d'appréhension. Nous avions traversé l'enfer une fois, mais cela ne nous avait pas préparés à ce qui nous attendait cette fois-ci.
Premier jour du dixième mois de l'an trente-huit...
L'environnement était encore plus sinistre, plus étouffant. Les arbres semblaient se tordre sous le poids de secrets anciens, leurs branches créant des ombres dansantes sur le sol boueux. Les ruines éparpillées dans la jungle semblaient être les vestiges d'un passé oublié, une histoire que personne ne souhaitait se rappeler. Nos pas étaient lourds dans la boue. L'eau stagnante des marécages était noire et opaque, nos bottes s'enfonçant dans la saleté froide. Les moustiques bourdonnaient autour de nous, ajoutant une note de gêne à notre progression déjà difficile.
Notre progression nous a ensuite conduits vers des étendues étranges, nos bottes créant des ondes à chaque pas. L'eau était froide et glauque, une présence sombre semblait nous engloutir. L'angoisse montait en nous, chaque bruit nous faisant sursauter. Les minutes semblaient s'étirer dans un cauchemar sans fin, chaque pas étant un effort pour avancer, pour surmonter les obstacles que la nature et les trolls avaient placés sur notre chemin. Mais notre détermination ne fléchissait pas, nos cœurs battant au rythme d'une volonté implacable.
Les ruines que nous avons atteintes semblaient être le reflet de l'obscurité qui habitait ce lieu. Les murs étaient couverts de végétation, des toits effondrés laissant entrevoir des cieux assombris. La tension était palpable, nos sens en alerte alors que nous scrutons chaque recoin, chaque recoin sombre qui pourrait cacher un danger.
Troisième jour du dixième mois de l'an trente-huit...
Nous avons fouillé les ruines, cherchant des indices, des preuves de l'activité trolls de sang. Les murs semblaient retenir des murmures d'un passé lointain, des ombres de vies qui avaient jadis peuplé ces lieux. Mais bientôt, nous avons découvert ce que nous cherchions. Des traces, des signes d'activité. Des restes de rituels sombres, des marques laissées sur le sol. La réalité de la présence trolls de sang s'est imposée à nous, leurs empreintes laissant une impression sinistre dans notre esprit.
Quatrième jour du dixième mois de l'an trente-huit...
La nuit était épaisse autour de nous. Nous avancions avec précaution, nos pas silencieux, nos cœurs battant en cadence avec la symphonie inquiétante de la jungle. La lueur des étoiles pâles se reflétait dans nos yeux, une lumière faible mais réconfortante dans cette mer de ténèbres.
Soudain, au loin, les torches brillaient. Des éclats de lumière orangée qui trouaient la toile noire de la nuit. Une odeur de sang flottait dans l'air, aiguisant nos sens et faisant monter l'adrénaline dans nos veines. Les hurlements, les cris, nous parvenaient tels des échos lointains, des sons de souffrance et de terreur qui résonnaient dans notre être.
L'escouade s'est figée, nos regards se sont croisés dans une compréhension silencieuse. Nous nous sommes glissés en avant, nos pas silencieux, nos armes prêtes à être dégainées. La peur était une présence constante, mais nous avancions malgré tout, notre détermination nous poussant à percer le voile de l'obscurité.
Les bruits se sont intensifiés à mesure que nous nous approchions du campement. Les ombres mouvantes semblaient danser devant nous, des silhouettes déformées par le feu des torches. Nous avons rampé, nous sommes enfoncés dans la terre humide, nos regards fixés sur le spectacle macabre qui se déroulait devant nous.
Et là, nous avons vu. Des trolls aux yeux injectés de sang, célébrant des rituels impies. Des prisonniers, des captifs, étaient enchaînés, leurs yeux remplis de terreur alors qu'ils étaient offerts en sacrifice. Les cris résonnaient, déchirant la nuit, laissant une empreinte indélébile dans nos âmes.
Mon estomac se tordait d'horreur, ma gorge se serrant devant le spectacle répugnant qui se déployait devant nous. Nous sommes restés immobiles, tétanisés par l'horreur, mais aussi par la nécessité de rester silencieux, de ne pas trahir notre présence.
C'est alors qu'un cri a percé l'air, un cri de terreur et de panique. L'un des nôtres avait perdu son sang-froid, avait succombé à la terreur qui nous avait tous envoûtés. Il a détallé, ses pas lourds résonnant dans la nuit. Mais avant qu'il ne puisse s'éloigner, une flèche l'a transpercé, l'impact le projetant en avant dans un dernier souffle.
L'alerte a été donnée, un hurlement de rage et de fureur qui a déchiré le silence de la nuit. Nous nous sommes jetés en arrière, des branches cassant sous nos pieds, notre cœur battant comme des tambours dans nos poitrines. La poursuite était lancée, les trolls de sang se précipitant vers nous, leurs yeux féroces luisant dans l'obscurité.
Nous avons couru, la peur nous donnant des ailes. Les cris résonnaient dans nos oreilles, les torches se rapprochant dangereusement. La jungle semblait se refermer sur nous, nous piégeant dans son étau mortel. Chaque souffle, chaque foulée, était une lutte pour notre survie.
Ted Amhal- Citoyen
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Re: Journal de guerre
Chapitre IIICaptivité
Cinquième jour du dixième mois de l'an trente-huit...
La nuit s'était muée en cauchemar. Les hurlements des trolls de sang résonnaient dans l'air, des échos de terreur qui semblaient me hanter même en plein jour. L'obscurité m'a englouti, les arbres se fondant dans une masse sombre qui me consumait. Mon cœur battait à tout rompre, ma respiration saccadée alors que je courais, que je fuyais ces atrocités monstrueuses qui me poursuivaient sans relâche.
Mais la chasse s'est terminée promptement. Les trolls étaient plus rapides, plus agiles, familiers avec les marécages qui semblaient nous rejeter. Mes frères d'armes tombèrent les uns après les autres, des cris de douleur perçant la nuit. Leurs jeunes vies s'éteignaient dans l'horreur.
Je me suis arrêté, mon souffle haletant, mon esprit en ébullition. Je me suis retourné, mon regard s'accrochant aux silhouettes des trolls, aux lueurs de leurs yeux cruels. Mais la bataille était perdue, nous étions désarmés, impuissants devant leur force implacable.
Je me suis retrouvé capturé, enfermé dans une cage de bambou, entouré par les ténèbres qui semblaient me consumer. Les trolls ricanaient, leurs rires grinçants résonnant dans mes oreilles. J'étais pris au piège, un jouet entre leurs mains brutales.
Huitième jour du dixième mois de l'an trente-huit...
Les jours se sont enchaînés, chaque aurore apportant une nouvelle dose de terreur. La cage était notre prison, un symbole de notre impuissance. Je n'avais que ma plume et ce journal pour témoigner de nos souffrances, pour laisser une trace de notre combat. Je cachais le journal sous les feuilles d'une plante grasse qui poussait dans la cage, espérant que ces pages fragiles survivraient aux ténèbres.
La nuit, je tremblais en écrivant, ma plume glissant sur le papier avec une hâte fébrile. Je notais les horreurs que j'avais vues, les sacrifices ignobles, les cris de douleur qui me hantaient. Les trolls versant le sang de leurs victimes, le nom de "G'huun" résonnant comme une malédiction sur leurs lèvres. Un nom qui était devenu synonyme de terreur et de mort. Les trolls semblaient lui vouer un culte fanatique, sacrifiant des vies au nom de sa puissance. Leurs rituels étaient un spectacle sinistre, une danse macabre où la vie était offerte en holocauste.
Je sentais la peur m'envahir, une peur viscérale, mais je me raccrochais à l'espoir. L'espoir que mes mots survivraient, que ce journal témoignerait de nos souffrances, de nos sacrifices. L'obscurité ne pouvait pas tout engloutir, pas tant que je pourrais écrire, pas tant que je pourrais témoigner.
Dixième jour du dixième mois de l'an trente-huit...
Les jours se sont transformés en une succession horrifique, une spirale descendante dans l'abîme de la terreur. Les trolls de sang avaient pris mon compagnon de cellule, son destin scellé dans un rituel macabre qui résonnait comme une symphonie de désespoir. J'ai hurlé, j'ai pleuré, j'ai protesté de toutes mes forces, mais ma voix n'était qu'un écho impuissant.
Mon frère d'arme avait été arraché à la vie. Mes poings se sont serrés, mon cœur s'est déchiré alors que je l'entendais crier, implorer pour que ça s'arrête. Sa voix a résonné dans mes oreilles, marquant mon âme de cicatrices invisibles.
Je me suis effondré, l'impuissance, la peur et la tristesse brisant les barrières de ma résistance. L'injustice était une lourde charge sur mes épaules, la cruauté des trolls semblait être une force inexorable qui me broyait de l'intérieur. Mes pensées se sont tournées vers Louise, restée à Hurlevent, et l'enfant qu'elle portait. Mon cœur saignait pour eux.
Mon esprit était empli de pensées sombres, d'images de ce qui m'attendait, de la douleur insupportable qui me guettait. Je sentais la mort rôder autour de moi, un spectre inexorable qui attendait son heure.
Et puis vint le lendemain soir, une nuit noire comme le charbon. J'ai senti un frisson glacé me traverser l'échine, une prémonition terrifiante que mon heure était venue. J'ai été tiré de ma cage, mes jambes chancelantes sous moi alors que les trolls me poussaient dans l'obscurité.
Mon cœur battait à tout rompre, mon souffle saccadé alors que je me résignais à ce qui allait suivre. La peur m'envahissait, me pétrifiait, mais une étrange résignation était apparue également. J'avais accepté mon destin, j'avais compris que ma vie arrivait à terme dans cette jungle impie.
Les trolls m'ont emmené vers un autel de pierre, un lieu de sacrifice macabre où le sang avait coulé et où la douleur avait été offerte en hommage à leur entité sombre. J'ai senti mes genoux fléchir, ma vision se brouiller alors que je me tenais là, vulnérable, face à l'horreur qui m'entourait.
Les trolls chantaient, leurs voix gutturales résonnant comme un écho déformé. Les flammes de leurs torches et de leurs feux créant des ombres dansantes sur les murs des ruines et de la jungle. Ma gorge était nouée, mes muscles tendus, mon esprit enchaîné par l'attente insupportable.
C'était ma fin, j'en étais sûr. J'allais rejoindre mon frère d'arme dans la mort, devenir une victime supplémentaire de ce culte sinistre.
La pierre froide contre ma peau, les mains rugueuses des trolls qui me maintenaient immobile. Les chants résonnaient dans mes oreilles, un écho lugubre qui réveillait une terreur primitive en moi. Mon dos était lacéré, mes bras entaillés, le sang coulant en ruisseaux sombres, une offrande à cette entité démoniaque.
La douleur était une symphonie de souffrance, une cacophonie de tourments qui m'envahissait de tous côtés. Chaque coup de lame était une nouvelle note dans cette mélodie affreuse, chaque cri, chaque hurlement, une harmonie terrifiante qui semblait m'englober. Mon esprit était pris au piège, mes pensées tourbillonnant dans un cauchemar sans fin.
Je m'évanouissais plusieurs fois, la conscience s'éloignant comme une vague qui se retire de la plage. Les odeurs de sang et de mort, les sons déformés, les visions troublées, tout cela se mélangeait dans un ballet macabre qui tourmentait mon être.
"Mon sang pour G'huun", les mots s'échappaient de mes lèvres comme un écho lointain. C'était presque comme si les ténèbres elles-mêmes s'emparaient de ma voix, répétant cette incantation morbide encore et encore. Mon esprit était envahi, manipulé, tordu par cette entité sombre.
Puis, le noir a tout englouti. Le vide, une obscurité profonde qui a effacé mes souvenirs, qui a éteint toute lumière en moi. Le temps s'est évanoui, laissant un trou béant dans ma mémoire, une lacune dans ma réalité. J'étais perdu dans les ténèbres, une âme errante qui flottait dans un néant sans fin.
Ted Amhal- Citoyen
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Lieu de naissance : Les Carmines
Age : 26 années.
Date d'inscription : 05/09/2017
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Re: Journal de guerre
Chapitre IVConvalescence
Quatrième jour du onzième mois de l'an trente-huit...
Et puis, la conscience a fait surface à nouveau. J'étais allongé dans un lit, la douleur pulsant dans mon corps me rappelant que j'étais vivant. La lumière était douce, caressant mes paupières alors que je les ouvrais avec précaution. J'étais entouré de visages familiers, des infirmiers du régiment, des sauveurs venus me chercher dans l'enfer.
Je me suis redressé avec peine, mes membres tremblant sous l'effort. Les paroles étaient douces, réconfortantes, mais elles semblaient lointaines, comme si elles provenaient d'un rêve. Mon esprit était encore pris dans les rets de l'obscurité, les souvenirs fragmentés, les images déformées.
J'ai compris, alors, que j'avais été sauvé. Qu'un raid avait été décidé sur les positions trolls, qu'ils m'avaient arraché des griffes de la mort. J'étais revenu de l'abîme, un survivant marqué par les ténèbres.
Seizième jour du onzième mois de l'an trente-huit...
L'infirmerie était calme et apaisant. Les soins que j'y avais reçus avaient apaisé la douleur de mes blessures, mais les cicatrices restaient, tant physiques que mentales. Mon corps se remettait lentement, guérissant grâce aux compétences des infirmiers et à la force de ma propre résilience.
Les journées s'écoulaient lentement, rythmées par les visites du personnel et les moments de solitude. Je passais beaucoup de temps allongé, laissant mes pensées divaguer dans les méandres de mes souvenirs. Les visages de mes frères d'armes se dessinaient devant moi, leurs voix résonnaient dans ma mémoire.
L'effort de guerre se poursuivait à Nazmir, l'Alliance continuant sa lutte acharnée contre les trolls de sang et les forces de la Horde. Les nouvelles qui parvenaient jusqu'à moi étaient sombres. De nombreuses escouades ne revenaient pas, englouties par l'impénétrable marécage.
Mon ami Davik était parmi les disparus. Les rumeurs susurraient que sa dernière mission avait été vouée à l'échec, que la jungle l'avait englouti, ne laissant derrière elle que le silence de la mort.
Les nuits étaient les plus difficiles. Les ombres dansantes semblaient revivre les horreurs de Nazmir, me replongeant dans la terreur que j'avais ressentie. Les images des sacrifices, les échos des cris, tout cela hantait mes rêves, me laissant en proie à des cauchemars qui semblaient se nourrir de ma propre angoisse.
Premier jour du douzième mois de l'an trente-huit...
Le calme de l'infirmerie avait laissé place au bourdonnement des préparatifs. L'opération à Nazmir touchait à sa fin, et les forces de l'Alliance se préparaient à quitter ce lieu maudit pour retourner à Boralus. Les camps se vidaient peu à peu, les soldats rassemblant leurs affaires et rangeant leurs armes, un mélange de soulagement et de mélancolie dans l'air.
J'avais obtenu l'autorisation de quitter l'infirmerie pendant quelques heures chaque jour. Mes pas me guidaient à travers le camp, mon regard se posant sur les visages familiers de mes frères d'armes. Leurs traits étaient marqués par la guerre, leurs épaules portant le poids des horreurs qu'ils avaient vues et affrontées à Nazmir.
Deuxième jour du douzième mois de l'an trente-huit...
Les conversations étaient empreintes d'un mélange de soulagement et de tristesse. Les récits des batailles, des sacrifices, des victoires amères se mêlaient dans l'air, créant une mélodie discordante de souvenirs et d'émotions. Chacun portait sa propre histoire, sa propre part de douleur, et pourtant, nous étions liés par notre expérience commune.
Les feux de camp crépitaient, les flammes dansantes projetant des ombres dansantes sur les visages fatigués. Les histoires se déroulaient comme des récits épiques, chaque anecdote un fragment de vérité au milieu du chaos. Les rires étaient rares, mais ils résonnaient avec une intensité particulière, une évasion momentanée de l'obscurité qui nous entourait.
J'écoutais, je partageais, je murmurais des mots de réconfort là où c'était nécessaire. Mon propre récit restait enfoui en moi, les mots inexprimés qui tourbillonnaient dans ma tête. La douleur, la terreur, le deuil, tout cela formait un tourbillon tumultueux au fond de mon être, une tempête que je devrais affronter tôt ou tard.
Louise restait mon ancre, une force qui me tirait vers le haut. Ses lettres étaient un baume pour mon âme, un rappel constant que la vie continuait, que l'amour survivait même au milieu des ténèbres. Je laissais les mots qu'elle avait écrits brûler dans mon esprit, m'insufflant la détermination de continuer à avancer.
Chaque jour était un pas de plus vers la guérison, une bataille silencieuse que je menais contre les démons intérieurs. Les visages des amis perdus hantaient mes pensées, mais ils étaient aussi une source de motivation, une raison de continuer à lutter, à honorer leur mémoire en vivant chaque jour comme un hommage à leur sacrifice.
Le camp se vidait, les préparatifs se poursuivaient. Bientôt, nous quitterions Nazmir, laissant derrière nous les horreurs qui hantaient ses marécages sombres. Mais les cicatrices, elles, resteraient, une marque indélébile de notre passage à travers les ténèbres.
Seizième jour du douzième mois de l'an trente-huit...
Le voyage de retour vers Boralus avait été rude. Les eaux tumultueuses semblaient refléter l'état d'esprit qui régnait parmi nous, un mélange de soulagement d'avoir quitté Nazmir et d'incertitude quant à ce qui nous attendait à notre retour. La mer agitée était comme un reflet de notre propre tumulte intérieur.
Le port de Boralus était accueillant, familier. Les rues pavées, les bâtiments imposants, tout cela me rappelait la vie que j'avais laissée derrière moi. Pourtant, la ville semblait différente, teintée par les horreurs que j'avais vécues, chargée du poids de la guerre qui se déroulait loin de ses rives.
Le régiment d'artillerie reprenait doucement ses marques, les routines s'installaient à nouveau. Les journées étaient rythmées par les entraînements, les exercices, l'entretien minutieux des canons et des armes de siège.
Le regard tourné vers l'avenir, je savais que la guerre ne faisait que commencer pour moi. Les ordres étaient clairs, l'artillerie serait envoyée directement sur la capitale trolle de Zandalar. Les canons qui n'avaient pu rugir dans les marécages de Nazmir pourraient maintenant viser une cible plus grande, plus dangereuse.
Dix-septième jour du douzième mois de l'an trente-huit...
Les soirées à Boralus prenaient une tournure différente. Les tavernes étaient remplies de soldats, d'hommes qui cherchaient à oublier, ne serait-ce que pour un instant, les horreurs qu'ils avaient vécues. Les rires étaient plus forts, les chants plus enflammés, l'alcool coulant à flots comme un baume pour des âmes tourmentées.
Je me tenais parmi eux, un observateur silencieux de ces moments de répit. Mon propre deuil restait enfoui en moi, mes blessures invisibles me rappelant que je portais les stigmates de Nazmir. Je me mêlais aux conversations, partageais les rires, mais une partie de moi restait à l'écart, liée à ceux que j'avais perdus.
Chaque nuit, en solitaire, je retournais à mes quartiers, la plume grattant le papier dans le silence de la nuit. Mon journal était le témoin silencieux de mes pensées, de mes peurs, de mes espoirs. Louise était toujours présente dans mes pensées.
Alors que les jours passaient, que les entraînements se poursuivaient, je me préparais mentalement pour ce qui allait suivre. La guerre ne s'était pas terminée à Nazmir, elle s'était simplement transformée, évoluée. Les canons seraient nos voix, nos tirs résonnant comme un écho de détermination face à l'obscurité qui menaçait de nous engloutir.
Ted Amhal- Citoyen
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