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Scènes de vie de B.Melyard

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Message par Borsalino Melyard Jeu 21 Déc 2023 - 1:44


Il y a fort longtemps.

Le matin se lève sur Boralus, Les rues pavées ruissellent encore du torrent d'eau tombé dans la nuit, et la chaleur des premières lueurs du jour réchauffe les murs des maisons chanceuses.
Au plus bas fond de la ville portuaire, un très jeune homme émerge d'une taverne dont les seuls bruits qui s'en échappent sont des râles d'ivrognes et des ronflements.
Le regard brouillé, la tête en vrac, il arbore des rouflaquettes naissantes et un duvet de moustache typique de l'adolescence.
Titubant, il fait quelques pas avant de vider une grande partie du contenu de son estomac dans le caniveau.
En relevant la tête, il fait face à la mer, grimaçant devant un lever de soleil éblouissant qui menace presque de lui faire perdre la vue.
Il tâte ses poches et les fouille pour en ressortir une seule et unique pièce de cuivre, vestige de l'inondation alcoolisée de la veille.
Entre deux hoquets, il grogne :
"Encore tout perdu, j'pourrai jamais me payer ce foutu bateau."
Le silence s'installe, le vent s'engouffre dans la rue déserte et emporte une affiche qui vient se coller sur le visage du jeune homme.
Il la retire et y jette un œil vitreux, se met à sourire puis range dans sa poche le papier, sur lequel les mots "emplois", "pétrolier", "lucratif" et "Alliance" peuvent être lus.

Il déambule alors au loin dans les ruelles crasseuses et mal odorantes de la ville qui se réveille, répétant à lui-même qu'il a trouvé la solution à tout ses problèmes.

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Message par Borsalino Melyard Dim 31 Déc 2023 - 15:17

La Fin de l'Année 46

Comme nombre d'histoires dans sa vie, celle-ci commence dans une taverne vide. L'extérieur du quartier nain, voire de la ville entière, est silencieux en ce trente et unième jour du douzième mois de l'année quarante-six. Des cris de joie et de fête résonnent pourtant dans les maisons des différents quartiers, mais lui, lui est seul aujourd'hui. Choix ou contrainte, nul ne le sait, pourtant, il en est persuadé, il a quelque chose à faire, quelqu'un à voir. Une tradition qu'il remet sur la table chaque année depuis bien des années.

Alors, pris d'un sursaut à sa dernière gorgée de vin rouge, dont la robe ferait penser à de la pisse, il se lève, envoie les quelques pièces de cuivre qu'il a dans les poches au serveur et se met à courir à pleine vitesse, comme s'il allait être en retard. Ses pas résonnent, il manque de trébucher tellement il se presse. Il traverse les rues, longe les bords du canal, descend des escaliers pour rallier le port. Il accourt devant une péniche sur laquelle il saute sans même passer par la passerelle. Il entre dans la cabine principale à l'aide d'une clé et fouille, il fouille en mettant le bazar partout. Des couverts volent à travers la pièce, les coussins sont jetés violemment par terre. Puis, il trouve son bonheur : une manivelle.

Il tire le lit et enfourne la manivelle dans un trou bien caché à l'arrière, il tourne, tourne, et tourne encore. Un tour, puis deux, puis trois. À chaque tour, un bip se fait entendre, des bips comme on pourrait en entendre des milliers dans n'importe quelle boutique de gadgets ou de farces et attrapes gnome. Au bout de plusieurs dizaines de tours, les bips s'accélèrent... tout se coupe pendant quelques secondes, puis une portion du toit s'ouvre, laissant tomber un sac remplis de pièces sur le plancher. Les rouflaquettes se tordent en même temps qu'un sourire se dessine sur son visage. "J'arrive" dit-il. Ni une ni deux, il attrape son pactole et s'éclipse sans même refermer la porte à clé derrière lui.

Et le voilà reparti, son sac à l'épaule, il baisse la tête encapuchonnée et trace en direction du quartier des mages, zigzagant entre les buissons du Repos du Lion. Il ne jette pas un regard à l'employé du comptoir qui festoie devant un coucher de soleil.
"Déjà ?!" lance-t-il, essoufflé, à la lumière crépitante du soleil qui s'en va. Alors, il redouble d'efforts en entrant dans le quartier des mages, l'herbe le ralentissant un peu par ce froid installé du Voile d'Hiver qu'il maudit tant, mais il tient bon et ses derniers efforts porteront leurs fruits quand il grimpera dans la tour des mages, accueilli par l'un des pratiquants. L'homme blanchi par le temps posera son sac par terre et donnera une grosse partie au passeur magique. Récupérant le reste, il traversera le portail qui s'ouvre devant lui, reflétant sa contrée, sa ville de cœur et celle qui l'a vu naître : Boralus.

Là-bas, le temps est pluvieux, sans aucune surprise. Il prend désormais son temps, convaincu que celle qui l'attend lui pardonnera son retard, contrairement au passeur bien remonté avant d'encaisser sa somme. Il traîne les pieds, une attitude encore plus rare en cette période. Pourtant, il sourit, un sourire de soulagement, comme si traîner les pieds dans les ruelles ruisselantes le ramenait à son enfance. Il passe par les rues qu'il connaît, rien n'a changé, et soudain, il arrive devant sa destination : une immense maison dans le plus beau quartier. Tout respire la noblesse et l'opulence, du portail au moindre des cailloux qui ornent le jardin.

Pour lui, la grande porte est proscrite, il le sait autant que ses hôtes. Alors, d'un tour de la demeure, il passe par une porte dérobée que peu connaissent. Après quelques pas, la voilà, celle qu'il était venu voir, celle qui l'attendait comme tous les ans. Il ne peut s'empêcher d'être ému. Ses yeux, pourtant bien protégés de la pluie sous sa capuche, se mouillent à leur tour, des larmes chaudes coulent sur ses joues, rendant la capuche obsolète face au torrent salé provoqué par les retrouvailles.
"Hortense, comme c'est bon de te revoir, chère et tendre. J-J'ai-J'ai..." Il bégaie, ne sachant comment terminer sa phrase, et s'essuie les yeux. Elle, de son côté, est pourtant de marbre face à ses émotions. Elle semble figée dans le temps, un sourire finement dessiné et les mains jointes sur son cœur, vêtue d'un habit d'été sous une averse d'hiver.

Il décale sa veste, laissant voir deux bouteilles à sa ceinture, peinant toujours à parler et bégayant quelque peu. "Je n'ai pas reçu grand-chose cette année pour le Voile, et j'y suis pour quelque chose. Cependant, j'ai ta boisson préférée, offerte par un parfait inconnu en taverne et une bouteille de vin, offerte par un collègue." Il dépose la bouteille au contenu doré rappelant l'hydromel et celle au contenu rougeâtre sur la pierre qui les sépare, une pierre sur laquelle il est écrit :

"Ci-git Hortense Fil-de-l'eau,
une fille aimante et intrépide,
à l'âme courageuse,
puisse-t-elle trouver un réconfort éternel."

Suite à cela, il s'assoit et entame un monologue racontant son année passée depuis leur dernière entrevue, alors que la cloche sonne les douze coups de minuit et que l'année quarante-six vient de se terminer.
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Message par Borsalino Melyard Dim 7 Jan 2024 - 1:05

Pirates, Crise, et Inconscience.


Le calme règne dans une cabine bien aménagée sans la moindre opulence. Tout le confort y est pourtant présent : un coin lecture avec un fauteuil, un poêle à bois des plus réglementaires mais diablement utile en période de froid et un bureau plus que fonctionnel, rempli de tas de lettres ficelées et de rapports en vrac. Avec ce bureau se trouve une chaise sur laquelle est posé un manteau blanc orné d'insignes et de quelques médailles. Contrairement aux matelots entassés dans des dortoirs, cette cabine ne comporte qu'un lit. On comprend aisément que le confort suggère un gradé, mais que la sobriété laisse imaginer moindre que le capitaine.
Les bruits habituels de l'océan salé bercent l'homme qui dort dans le lit, le sommeil agité. Il bouge et se retourne en sueur. Cette nuit-là ne sera pas source de repos pour lui et pour personne d'ailleurs. Puisque, en haut du perchoir, l'alerte est lancée dans cette nuit pourtant si calme.
De sa cabine, l'homme entend :
"Des Pira-"


N'ayant même pas le temps de crier plus fort, un boulet vient à rater de peu la coque, faisant tanguer le bateau de guerre plus que de raison à l'impact violent de l'acier contre l'eau.
L'homme qui dormait à l'impact tombera de son lit et se relèvera, sonné. Il ne met pas longtemps à comprendre que sa nuit va être agitée et essuie rapidement son front dégoulinant de sueur, des gouttes perlent de son front à ses joues, lisse comme un galet, vide de toute éraflure, ne comportant que des touffes de poils pour délimiter leur contour, autrement dit, des rouflaquettes. Il saisit sa veste aussi blanche que ses cheveux, chance pour lui, ou plutôt bien préparé par habitude, le gaillard dormait déjà à moitié habillé, vêtu d'un pantalon et d'une chemise.
Il se rue vers la sortie et prendra le temps précieux de s'équiper de ses armes : une épée courte et un modèle de fusil assez petit pour se mettre à la ceinture, tel un couteau. Après les quelques dizaines de secondes à peine prise pour sortir, un deuxième boulet finira sa course à deux doigts de la coque, semblable au premier, faisant trembler le bateau une nouvelle fois. Cette fois-ci, cela va trop loin. Le regard du brutalement réveillé s'injecte de sang et une veine ressort de son front, marquant l'air pas commode qui lui sied tant.



Il se met alors à hurler tandis que des hordes de marins sortent des cabines et exécutent ses ordres à la perfection. En quelques minutes à peine, la moitié des canons sont armés et prêts à faire feu, et dans les minutes qui suivent, ce sont les autres qui sont parés à l'emploi. Alors qu'il laisse la navigation à celui qui en est l'expert, il s'installe, lui, sur une artillerie personnelle, un canon étrangement ingénieux puisqu'il pointe vers le ciel. Le bateau, à pavillon de tête de mort, d'une peinture rouge sang, s'approche dangereusement, peut-être trop puisqu'un boulet, le troisième, viendra toucher le mât arrière. Ne s'arrêtant pas, le coursier de métal finira sa course dans l'eau au loin derrière, mais les dégâts feront à moitié tomber l'artimon bien mal en point après seulement une touche dévastatrice.

Les plus jeunes marins paniquent alors que le regard de l'homme aux rouflaquettes ne faiblit pas une seule seconde. Il plisse les yeux, fait disparaître toute veine de son front, le temps semble s'arrêter pour lui. Il tourne son étrange canon et pose la main sur un petit boulet posé à côté. La voix d'un marin paniqué lui hurle dessus. Il lève une main pour le faire taire, positionnant l'autre avec le boulet juste au-dessus de la sortie du canon. Le gradé prononce alors dans le plus grand des calmes face au chaos :

"Le premier, je ne le rate jamais."

Sa main fait glisser le boulet dans le canon, qui pointe toujours vers le ciel. un frottement d'acier s'entend, celui du boulet contre la paroi. En atteignant le fond, un grand claquement se met à résonner, et soudain, une explosion à l'intérieur du canon propulse le boulet haut, très haut, dépassant les nuages. Le jeune homme paniqué, regarde le ciel tandis que celui d'expérience ne quitte pas l'adversaire rouge sang de son sillage. Après quelques secondes de flottement, le boulet accompagné d'un sifflement perçant redescend encore plus violemment qu'il est monté et explose en plein milieu du pont ennemie, propageant le feu et la destruction parmi les attaquants. Des cris pirate s'entendent à des kilomètres, et ce n'est pas leur dernier souci, car sans qu'ils s'en rendent compte, les timoniers, guidés par leur propre gradé, ont exposé le flanc du bateau de guerre, rempli d'un mur de canons.

Un sourire presque malsain se dessine sur le visage aux joues lisse de l'homme à la chevelure blanche tandis qu'il crie :
"Feu !"

La mort et l'effroi s'abattent sur les pirates, une pluie d'acier se déverse a travers leur cale, faisant exploser des tonneaux de poudre. Tout part en fumée chez l'ennemi. Les marins victorieux sont soulagés, et ceux qui étaient blanchis par la panique reprennent des couleurs. Pour bien peu de temps malheureusement. Pendant que l'attention de l'équipage est entièrement concentrée sur la carcasse coulante du bateau vaincu, un petit individu gnome arborant une fine moustache sombre et coiffé d'un bicorne d'amiral lui donnant un charisme rare pour quelqu'un de sa race, hurle quelques mots à l'ensemble de son équipage :
"Bande d'idiots, ne festoyez pas trop vite... On nous aborde !"




Alors que la pleine lune éclaire bien le bateau, une ombre de voile recouvre l'arrière, puis le milieu du pont. Et sans que personne ne puisse rien y faire, le chaos recommence, cette fois-ci sur le pavillon bleu et doré qui se pensait victorieux.
Les veines du fin artilleur, disparues de son front, reviennent à la charge et ses yeux rougissent au fur et à mesure qu'une vague de pirates aborde. Le premier à sortir les armes se trouve être le gnome, en première ligne à l'arrière du bateau. Étonnamment, pour lui, cela se passe bien. Il joue de sa petite taille pour se jouer des ennemis et tient assez bien la cadence pour temporiser et survivre le temps que les armées se déploient. En moins de deux, le bateau du lion entre dans une guerre générale opposant pirates et marins. Le bruit des fers qui s'entrechoquent résonne, des pirates chutent et les pertes sont mutuelles, mais minimes pour le moment. La victoire ira à ceux qui possèdent le plus de mesquinerie ou d'entraînement ?

Des coups de feu sont tirés, des hommes tombent à l'eau et se retrouvent dévorés par l'immense bête qu'on appelle Océan. L'avalanche de combats se traduit par du sang coulant sur le pont, devenant le théâtre d'une scène macabre où des épées traversent des cages thoraciques et des coups de tromblon pulvérisent des membres. Parmi tout cela, le gradé aux rouflaquettes se défend plutôt bien, parvenant à se mouvoir dans le chaos comme s'il n'était rien, tranchant dans le vif de quelques brigands et aidant ceux qui sont les plus en difficulté.

À mesure que des cris résonnent, il entend le strident d'une voix qu'il reconnaît, celle de son amiral, mais aussi meilleur ami en bien mauvaise posture. Des pirates ont eu l'avantage et ont pris le gnome en otage. À quatre contre un, nul combattant ne peut faire de miracle. Les preneurs, vraisemblablement chefs de la troupe de malfrats, se tournent vers le pont principal, où se déroulent de nombreux combats, et hurlent la lame sous la carotide de leur prisonnier :

"Nous avons votre chef, abandonnez et nous serons cléments de ne pas vous tuer, nous voulons simplement... tout ce que vous avez."

À la vue de leur capitaine en détresse, certains jettent leurs armes et commencent à se faire molester par les pirates, sadiques mais heureux d'avoir la mainmise sur des marins qui ne se défendent plus. D'autres, de leur volonté inébranlable, arrêtent d'attaquer mais continuent simplement de se défendre pour sauver leur vie, paniquant quelque peu face à la situation désespérée qui les prend en tenaille. Quant à l'homme aux cheveux blancs, il observe silencieusement, son visage rempli d'une haine contenue. Son sang-froid prend le dessus quand il croise le regard de son ami qui lui indique des yeux l'artimon, pendouillant au-dessus d'eux, retenu par des cordages solidement noués, des nœuds qui ne laissent rien au hasard, des nœuds que l'artilleur a lui-même faits au matin de la veille.

Son agacement se transforme en un sourire en coin et il se met à courir vers l'opposé, montant sur un pied d'estale d'un poste de navigation bien précis. Il dégaine alors son fusil à main, portant les initiales B.M. gravées sur l'étui. Il vise avec précision le nœud à l'autre bout du bateau, surplombant l'ensemble des hommes se battant sur le pont. Puis, il respire. Les râles d'agonie se taisent et les fers qui s'entrechoquent ne font plus un bruit. Le silence. Seul le silence atteint ses oreilles tandis qu'il plisse les yeux. Il entend les vagues fouetter la coque et sent le vent souffler les gouttes d'eau de mer aventureuse sur le bois craquelant taché de sang opaque. Son doigt sur la gâchette, il n'a qu'une tentative. Une seule pour tous les sauver, et libérer le mât arrière qui balayera avec violence les assaillants preneurs d'otages qui finiront à la mer. Il tremble et déglutit, son action porte la vie de dizaines de personnes et la pression est lourde, stressante et déroutante.

Mais à qui attend trop, arrive malheur, et un attaquant armé d'une dague qu'il n'a pas vu venir dans son intense concentration le bouscule alors qu'il est proche du bord. Il est plaqué, son buste dans le vide, en dessous rien d'autre que la bête qui crie famine. L'assaillant est sur lui, la lame pointée vers son œil. Il force de ses deux mains, mais le marin tient bon avec les siennes. La dague est à quelques millimètres de sa pupille. Il est face à un choix terrible qu'il va devoir assumer pleinement. D'un geste que certains qualifieraient de suicidaire, il lâche une main et attrape son pistolet, qu'il dirige vers le nœud fatidique. Son autre main faiblit sous la pression entière de l'homme au-dessus et la lame finit sa course en se plantant de justesse dans la joue du gradé grâce à un mouvement de tête que le pirate n'avait pas prévu. Saisissant l'opportunité provoquée, le poignard planté juste à côté de son nez, il tire. La balle fuse à travers le pont au-dessus des têtes de tous les combattants et finit sa course, comme prévu, dans le nœud.
Chance ou grâce divine, peu souhaitent le savoir, le fait étant qu'il avait réussi. L'artimon pendouillant lâche alors, et tel un bélier, il envoie les preneurs d'otage de grande taille par-dessus bord, laissant tomber le gnome au sol, saint et sauf. La vue du sauvetage spectaculaire redonne baume au cœur aux marins qui reprennent leurs armes et ripostent contre des pirates pensant déjà avoir gagné.



Quant au sauveteur, il se relève, une moitié de visage entièrement ensanglantée. Au moment du coup de feu, le pirate avec sa dague bien plantée a fait un mauvais mouvement dû au recul de l'arme, entaillant tout le long de la joue et la moitié d'une de ses rouflaquettes. Avec l'adrénaline, le mutilé attrapa l'arme qui lui avait cisaillé la joue et la planta dans la gorge de son bourreau, se libérant de son emprise. Le bougre est rudement touché, son sang coule aussi abondamment qu'une rivière, tachant d'un rouge vif son favoris blanc. Les gouttes glissent de sa joue jusqu'à sa veste, la rougissant à son tour. L'artilleur voit flou et passe deux doigts sur sa plaie ouverte et ensanglantée. Il n'a pas mal, loué soit l'adrénaline, mais il tangue plus que le bateau sur lequel il est. Derrière lui, se trouve l'eau sur laquelle il a toujours navigué et alors qu'il commence à tomber à la renverse, un sursaut de vie vient le ramener hors de danger, il perd connaissance en tombant raide en avant sur le pont. Une flaque de sang se formant autour de sa tête.



Tout devient noir. Il a comme l'impression qu'il dort, d'un sommeil bien moins agité que celui dont il a été privé, un sommeil calme et paisible comme tout le monde en rêve. Il rouvre les yeux dans une pièce où les murs sont d'un noir d'encre. Un sentiment de courant d'air s'infiltre derrière sa nuque. Il passe deux doigts sur sa vilaine balafre et ne sent rien. En regardant ses doigts, tout semble normal, aucune trace de sang.
Dans son inspection de la pièce, il voit un comptoir suivi d'une silhouette féminine accoudée à celui-ci. Il s'y dirige donc et pose sa main sur l'épaule de la femme. Soudain, une parole résonne dans sa tête,

"Pas encore.", dit la voix.

Une voix qu'il reconnaît et qu'il associe facilement à la silhouette. Puis, elle disparaît, ainsi que le comptoir puis la pièce entière. Il cligne des yeux et soudain en une fraction de seconde, se retrouve dans un lit.

Le soleil tape a travers les hublots et à côté de lui, d'autres lits. Le bonhomme se rend compte bien vite qu'il est à l'infirmerie. Mais nul temps de faire autre chose, une vive douleur se réveille sous son œil, entre son nez et sa rouflaquette. Il passe rapidement deux doigts sur sa joue et sent tout d'abord une barbe de trois jours puis en remontant, sa blessure, refermée par des points de suture rudimentaires. La salle est comble de marins blessés et, malgré la vilaine blessure qui le marquera à vie, il se sent chanceux en remarquant son voisin de gauche, le bras en moins. Les jambes engourdies et la tête dans le vague, il se lève pour regarder à travers le hublot lumineux. Il y voit d'abord son reflet meurtri par cette horrible trace, l'angoisse le prend aux tripes d'avoir perdu son visage d'ange après tant d'années à le conserver à tout prix. Puis, il remarque ce qu'il y a derrière la vitre, une ville ou plutôt, un port, familier au demeurant.



Sans avoir plus de temps à la réflexion, ses oreilles lui indiquent des voix derrière la porte qu'il reconnaît aussi tôt sans comprendre le sens profond de la discussion qui se tient. La porte s'ouvre, laissant entrer deux individus. En premier lieu, une femme engage le pas. Dans la trentaine, humaine, sans grande histoire, il s'agit là de infirmière en chef connue de tous sur le bateau. Derrière elle, passe inaperçu un corps bien plus petit mais bien plus carré. C'est là, sans aucun doute, l'Amiral fidèle à lui-même, équipé de son bicorne singulier.

Il plisse les yeux à la vue de l'écorché et prononce :
- "Magalie, vous me devez trois sous. Je vous avais bien dit que ce grand gaillard intrépide finirait par se lever avant demain. Vous avez négligé le fait que sa terre natale le revigore à chaque fois plus que de raison !"

L'infirmière rétorque alors avec un sourire narquois :
- "Vous avez raison Amiral. Néanmoins, ce n'est pas le premier à s'être levé plus tôt, n'est-ce pas ?"

Le gnome souffle un rire, tape de sa béquille au sol pour finalement ajouté :
- "Allons, allons, Magalie. Je ne suis pas de ces malades qui restent allongés tranquillement pendant plusieurs jours. Surtout que j'ai un bateau à faire réparer."

Il marque un silence solennel à l'intention du blessé et ajoute :
- "Vilaine blessure, Caporal d'Attaque, mais beau boulot. Nous avons fait quai à Boralus. Faites ce que vous avez à y faire le temps de réparer les dégâts et de remplir les cales. Nous avons un nouvel ordre de mission, et nous partons dans une semaine.
Je gage que celle-ci sera plus tranquille que la dernière."

Le petit boiteux repart prestement, galérant un peu à ouvrir la porte, ce qui fait sourire le gradé et soupirer l'infirmière.
Cette dernière s'approche de l'embrumé qui n'a pas sorti un mot depuis qu'il a repris un semblant de connaissance, elle tâte la blessure au visage qui se crispe de douleur par la simple approche de la main sur la taillade et s'empresse d'apporter une compresse pour la fixer par-dessus.

- "Vous avez eu une chance pas possible 'Lino. La lame qui a failli vous éborgner ne vous laissera qu'une cicatrice visible en plein milieu de la trogne. Une chance, car elle n'est pas allée assez profond pour toucher quelque nerf optique. Si vous allez vous balader en ville, revenez au moins une fois par jour pour faire respirer la plaie et changer la compresse, et revenez si elle se rouvre, évidemment. Allez, filez de là, nous n'avons pas assez de lits pour tous nos blessés, faites place. Et... merci, vous savez, pour... le sauvetage."

En quelques minutes à peine, le lit du gradé est pris par quelqu'un d'autre qui, visiblement, ne marchera plus jamais avec deux pieds. Les affaires sous le coude, il pousse la porte, et se prends le soleil en plein ses yeux encore comateux, son premier reflexe est d'attraper une rambarde non loin et de souffler un brin de nostalgie à la vue du port animé. Un coup de vent balaie ses cheveux en vrac qu'il recoiffe d'un passage de main bref dans sa coupe argentée et le voilà parti en ville, rouspétant qu'il hait les pirates, les abordages et les actions inconscientes.
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Message par Borsalino Melyard Jeu 15 Fév 2024 - 23:36

Le dernier jour.

Le froid habituel de la saison du Voile d'Hiver fait rage en mer. Un bateau de guerre arborant fièrement le blason du lion vogue à une allure de croisière sur une mer d'un calme étonnant. Le marin de la vigie a bien du mal à se réchauffer malgré les couches de vêtements et de fourrure qu'il a sur le dos. Il n'entend que le vent et quelques-uns de ses collègues, bien peu nombreux dehors à cette température.

Parmi les courageux se trouvent deux gradés discutant de choses et d'autres. L'un, un blond à la mèche rebelle, parle de navigation comme s'il en était l'expert en ce bas monde. Peut-être l'était-il, mais cela ne faisait pas chavirer son interlocuteur, un solide gaillard à la chevelure neigeuse. Comme un cliché vivant du marin, possédant deux rouflaquettes bien distinctes, et le fait que son visage soit vierge de toute cicatrice malgré les tumultes du grade montrait bien son aisance au combat.

La discussion tourne autour des aptitudes du blond, le blanc se montre bien interrogatif sur où ils se dirigent et quand ils y arriveront. Après de longues minutes de discussion, le navigateur finit par lâcher le morceau au bougre insistant. Fier de lui, l'homme aux rouflaquettes tourne les talons pour rejoindre prestement l'intérieur de ce qui s'apparente à une salle commune.

Il pousse la porte et crie en souriant, pointant du doigt un gnome à bicorne significatif :
- Ah ! Nous arriverons demain à Boralus, c'est bien hâtif mais cela me va ! Oh je ne tiens point en place.

Le gnome surpris rétorque :
- Allons bon Bobo', ce n'est un secret pour personne, c'est même écrit sur le tableau d'affichage. Tu as encore embobiné August pour qu'il te confirme l'arrivée en temps et en heure.

L'excité, encore sous les projecteurs de son entrée en trombe, referme et s'installe à la table du gnome qui semble être le capitaine du navire, à l'œil de son apparence.
Une discussion amicale s'amorce alors entre les deux compères bien familiers dans leur attitude :
- Bien entendu que je l'ai embobiné ! Ce gredin de navigateur passe plus de temps à se valoriser qu'à répondre à mes questionnements. Et toi alors, sacré canaille, passe-moi donc ce que tu bois, ce soir est soir de fête et veux tu que je te compte pourquoi?

- Et bien oui, j'aimerais bien savoir ce qui te met dans une telle humeur. Je bois du rhum, cela t'ira je gage?

- Oui oui cela me va vieux père. Ce soir n'est rien d'autre que.. mon dernier jour dans la marine !!


Le petit homme s'étouffera alors à moitié avec sa boisson avant de hausser le ton de surprise.
- Que... quoi ?! Ton dernier jour ? Allons bon que dis-tu ? Tu as déjà bu plus qu'excessivement ?

Le neigeux s'éprendra d'un rire de son côté avant de mettre le doigt devant sa bouche pour faire descendre les décibels de son ami.
- Sois surpris tant que tu le veux, mes mots sont on ne peut plus sérieux, mon dernier soir dans la marine avant une vie de plénitude. Mais ne crie point si fort, personne n'est au courant et leur apprendre serait gâcher ce soir festif.

- Attend, attend, attend. Je commence à te connaître plus que de raison, et si raison il y a, elle est spéciale. De ma déduction personnelle je dirais que cela a un rapport avec ta dame, celle dont tu parles peu mais pour laquelle je te sais fou.

- Mmh, admettons que je ne peux rien te cacher et comme voilà mon dernier soir, je vais tout te dire. Tout d'abord, ce que tu sais déjà à son propos je vais te le rafraîchir.

- Soit, soit. Narre-moi donc cette amour que tu chéris tant.


L'amoureux aux rouflaquettes s'éclaircit la voix après une gorgée de rhum et commence sa narration.
- Elle se nomme Hortense, Fil-de-l'eau de son noble nom, noble n'est point fabulation car c'est là son rang, mais peu importe cela, c'est la femme la plus belle du monde. Elle est bien mille fois plus intelligente que moi et au moins cent fois plus amusante. Elle ne présente point de défaut, sauf son goût en matière d'homme puisque cette mortelle aux allures de déesse a posé son dévolu sur le marin instable que je suis.

- Pour l'instant, effectivement, je sais tout, mis à part peut-être son nom de famille, que tu n'avais jamais développé, coquin que tu es.

- Que je suis effectivement car notre relation, certes grandement épistolaire, nous donne raison de vivre en ce bas monde. Elle est aventureuse et parcourt les terres de ce vaste monde allant de hameaux en villes et capitales pour me retrouver à chaque fois dans le port où nous accostons en intermissions. Mais gare à toi car cela n'est plus le cas depuis presque une dizaine de mois.

- Une dizaine de mois ? Si je calcule bien, cela remonte à notre avant-dernier accostage, à Boralus même. Que s'est-il passé durant cette semaine-là bas ?

- J'y viens, j'y viens, mais comme tu souhaites briser toute ma narration de la plus belle histoire de ma vie. Pendant cette semaine à Boralus, j'ai passé grand temps à consommer les fruits... charnels d'un amour intense, je ne te fais point de dessin. Et de ses... actes est apparue merveilleuse nouvelle.


Et encore une fois, le gnome hausse le ton, mêlant surprise, fierté et bonheur pour son frère d'arme.
- Tututu Bobo', ne me dis point que- Vas-tu donc être père d'un marmot, vil bonimenteur ?!

- Oh, que ton sens de l'observation est d'une frustration dingue. Oui, je vais être père, d'ailleurs, à l'heure où je te parle, je le suis déjà. Donc baisse la voix, au risque de me répéter, ce soir C'EST SOIR DE FÊTE!


Le gnome monte alors sans plus de dialogue sur la table et hausse la voix pour se faire entendre de l'entièreté de la salle commune.

- Bien, bien. Les gars, ce soir BUVEZ!

Les hommes s'exécutent sans faire d'histoire, pensez-vous. Ordonnez à un marin de picoler et il picolera, nul besoin de meilleurs raisons.


Au lendemain matin, alors que les marins embrumés sont étalés sur les tables et que les peu encore conscients préparent du café pour remettre le monde d'aplomb, la vigie hurle de son côté :
"TERRE EN VUE, ARRIVÉE À KUL TIRAS IMMINENTE, BESOIN DE MONDE SUR LE PONT!"

Et c'est avec le plus grand mal que le peuple migraineux du bateau l'amarre au port.
Tandis que le monde s'affole, dans la cabine du capitaine, deux amis se font leurs adieux solennels, un bref échange, une promesse de se revoir et une poignée de main leur suffisent, les paroles sont presque de trop car ce qu'ils ont besoin de savoir, ils le savent déjà, retenant les émotions des larmes de nostalgie d'une époque qui se finit.

La porte se claque et le soleil tape sur le visage tanné du marin aux rouflaquettes, il prend son baluchon avec le peu d'affaires vraiment à lui et se rend au départ de sa nouvelle vie, une place dans la haute ville, déserte à cette heure, il est tôt et les rues ne sont pas bondées. Le temps du jour se trouve brumeux, le bougre aurait préféré un grand soleil mais il ne fait pas la fine bouche car son visage est lumineux, radieux et souriant, un sourire qui ne quitte pas son visage tout le long de la route.

Il arrive après une marche sportive dans les rues de la capitale, à cette petite place, une place où coule une fontaine murale. Quelques bancs en pierre sont disposés autour de celle-ci, et les lierres lézardent les murs de cet endroit aussi bucolique que caché à travers des ruelles étroites. Entre-temps, la fine couche de brume a laissé place à la neige. Le sourire se dessine sur le visage du cendré qui trouve la météo plus que parfaite à l'occasion de sa nouvelle vie. Arrivé de bonne heure, il attend patiemment. Il a tout son temps.

Le temps passe, et le matin part pour laisser place à l'après-midi. Les heures ont laissé la neige dessiner une fine pellicule sur le sol. L'homme, lui, dans le froid mordant, se sent bien. Bizarrement, son cœur est chaud, de plus en plus. C'est une bouillotte à lui tout seul, patient certes, mais finalement pas tant que cela puisqu'il tape du pied depuis maintenant une demi-heure. Il ne tient plus en place, l'excitation du bonheur infini de vivre avec la femme qu'il aime et le fruit de leur amour le comble de joie.


Et soudain, des pas s'entendent à travers les ruelles menant à la place romantique à souhait, des pas qui mordent la neige, laissant entendre le craquement de celle-ci sous des talonnettes.

La responsable de ces craquements est emmitouflée dans une chaude cape. Seul le nez dépasse du vêtement ample et chaud entourant l'entièreté de sa personne. Le marin la regarde, se lève et fait quelques pas. Il a le souffle coupé et réfléchit à ce qu'il va dire, les premiers mots de sa nouvelle vie. L'émotion qui le submerge lui brouille les yeux, et d'un coup, la femme lui adresse la parole, la voix tremblotante.

- Bonsoir, Borsalino.

À ces simples mots, il recule d'un pas. Les yeux de la femme se découvrent à mesure qu'elle s'avance sur cette petite place déserte d'autre vie. Déboussolé, le marin répond.

- Adeline ? Oh, navré, j'attend...

Sans même lui laisser finir sa phrase, la femme rétorque.

- Elle ne... viendra pas.

La raison le pousse à être pragmatique, ses yeux se sèchent, et parmi les milliards d'idées qui lui viennent à l'esprit, il choisit de dire, un fin sourire innocent aux lèvres.

- Mmh, eh bien d'accord, sans problème. Elle est fatiguée ? Les premiers mois sont durs, je le sais, mais je suis là maintenant. Voulez-vous bien m'emmener à elle, je vous prie. Vous qui êtes sa dame de chambre.


La femme semble se taire un moment, elle renifle son nez coulant, l'homme semble perdu n'imaginant rien de ce qu'il va apprendre de la bouche de la servante.

- Elle... Dame Hortense est...

Sa gorge se noue comme entourée d'un nœud solidement ficelé, et de par des paroles qui lui brûlent la gorge, elle continue.

- Elle... nous a quitté.

Le cendré de son côté n'y croit pas un mot. Son sourire se crispe, ses sourcils se tordent et alors qu'il essaie de prononcer un mot, aucun son ne sort.
À la vue de la réaction de l'homme, la femme continue, laissant tomber sa voix tremblotante pour des francs sanglots.

- Il y a plusieurs mois, elle est tombée malade... son état l'avait affaiblie. Son fils... votre fils... a vu le jour mais...

Elle s'emmêle les pinceaux, l'émotion lui fait perdre ses moyens. Raconter l'histoire de sa défunte maîtresse était bien trop dure pour elle, d'autant plus que cela était relativement récent.
L'histoire de cette tragédie était bien sombre, une maladie couplée à l'affaiblissement d'une fin de grossesse. Dame Hortense Fil-de-l'eau s'est éteinte en donnant la vie prématurément à son fils, qu'elle a nommé Arthur dans son dernier soupir.
Le fils, quant à lui, sorti bien trop tôt, n'a vécu que quelques heures avant de s'éteindre à son tour, malgré tous les soins mis en place. Un cruel sort pour le dernier rescapé de cette histoire, loin de la scène déchirante, sur les mers, il s'imaginait vivre une vie paisible, d'amour, d'une famille parfaite.

Ce dernier, alors qu'il apprend l'entièreté de l'histoire, est en état de choc. Il ne bouge plus d'un centimètre en regardant le sol blanc. Ses mains tremblent, son cœur autrefois si chaud se refroidit à la nouvelle. Sa peau tannée par le soleil de la mer pâlit, et il tombe à genoux. Son visage affiche le désespoir d'avoir tout perdu en une fraction de seconde et son esprit est comme poignardé alors que des souvenirs le submergent de part en part. Il est incapable de verser une seule larme sur le moment, contrairement à la servante qui ruisselle.

La scène dure de longues minutes, le silence d'une après-midi froide rugit comme un assourdissement. La pire des tortures ne saurait lui faire aussi mal au cœur, son souffle est saccadé et le regard encore dans un vide il se relève.

La servante le verra arriver à elle, lui et son baluchon, complètement détruit. Il posera simplement sa main sur son épaule et la remerciera de lui avoir transmis la nouvelle. Ce jour-là, une version de lui-même est morte en même temps que l'amour de sa vie, laissant place à un homme au regard constamment sévère et empreint d'amertume face à la vie.
L'enterrement s'était fait peu de temps après le décès, une stèle érigée au domaine Fil-de-l'eau proche de la petite place. Pourtant, il n'y fit pas un détour, le couteau de la vie encore bien trop planté pour l'heure.

L'homme erra, des heures durant, sans but précis, à la recherche de ce qu'il ne retrouvera jamais. La nuit tomba, la neige continua de déferler, et inconsciemment, il se retrouvera à son dernier repère, la dernière chose qui avait un minimum de sens dans sa vie : le Port.
Le bateau de guerre était amarré là, à sa place, silencieux. Le cendré posera un pied sur le pont recouvert de neige et se dirigera vers la poupe, où la vue sur l'océan n'avait jamais été aussi belle. Et le lendemain, il se réveilla dans son lit, comme paralysé. Il espérera de tout son cœur que ceci n'était jamais qu'un mauvais rêve, mais à son bureau, sur sa chaise, se trouvait le gnome qui le ramènerait à la dévastante réalité par une seule phrase.

"Alors, que s'est-il passé ?"
Borsalino Melyard
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