Mauvais Présage- 6ème présage

" Je ne sais pas combien de temps je pourrai continuer à te fuir. Mais je profite de chaque faille dans ta surveillance, de chaque occasion. Je construis mon jeu de piste en espérant qu'il serve à quelqu'un, un jour. Même si je sais que cela me permet surtout de me rassurer, avant toute autre chose. De me rassurer et de me prouver que je suis encore moi-même, libre, au-delà de toute l'influence que tu pourrais déployer sur mon esprit, sur mon âme, et sur mon enveloppe charnelle.

L'influence, parlons-en. J'ai su dès le départ qu'elle était la source de ton pouvoir, et quand j'ai commencé à vouloir t'affronter, c'est sur cela que je me suis penché. Je n'ai jamais maîtrisé la geis comme tu la maîtrisais. Cet enseignement, tu le gardais pour toi même lorsque nous n'étions que tous les deux, de toute façon... Imagine le choc au coeur que cela m'a fait lorsque j'ai appris que tu commençais à le transmettre à Miracle.

Ma place était donc moindre comparée à la sienne. Tu me mettais doucement à l'écart. Tu crois que je ne m'en suis pas aperçu ? Sincèrement ?

Mais, en un sens, cela m'arrangeait. Je pouvais mener mes affaires tranquillement, du moment que je ne me faisais pas remarquer. Vaquant aux tâches de la Famille... Et à mes propres tâches. Obéissant au joug que tu nous avais choisi tout en tentant de nous libérer une bonne fois pour toutes.

Je me suis intéressé à ce nouveau maître auquel tu nous avais soumis. J'ai fait de nombreuses recherches. Et puis j'ai trouvé... Enfin, j'ai cru avoir trouvé. Un ennemi dangereux rongeait le Fléau de l'intérieur, insidieusement, depuis déjà quelque temps. Et comme on dit... L'ennemi de mon ennemi est mon ami, n'est-ce pas, amour ?

Oui, j'ai cherché du côté des Très Anciens pour saper ton autorité. Je voulais te soumettre à leurs murmures, faire en sorte que leur influence sur ton esprit détruise tout ce que tes fils d'araignée avaient tissé jusque là. Te rends-tu compte d'à quel point j'étais désespéré, pour en venir à cette extrémité ? Non, j'imagine que tu ne te rendrais pas compte même si je t'expliquais. Le dialogue entre nous est fermé depuis longtemps.

Heureusement pour moi, l'asservissement au Fléau n'avait pas eu d'incidence sur l'art de mes mains. Il m'a été assez facile de fabriquer plusieurs répliques exactes de l'Ouroboros, ce bijou que toi et moi nous affichions en gage d'amour, et que tu suspendais encore à ton cou pour je ne sais quelle raison. De l'une des répliques j'ai fait un leurre, un objet creux, un réceptacle. Et je suis parti pour Silithus, en secret.

Je ne savais pas trop ce que je faisais. J'ai gratté dans le sable sec autour d'Ahn Qiraj, j'ai trouvé l'un des débris de ces monstrueux cristaux de pouvoir que l'on dit emplis par la voix de C'thun. Un morceau assez petit, et du sable, susceptibles d'être cachés dans le pendentif. Il était beau, mon petit leurre empoisonné. J'espérais de toutes mes forces qu'il allait être capable d'assassiner ton esprit.

Cela a été assez facile de subtiliser le vrai pendentif et de placer mon leurre à sa place. Tu étais si confiante que tu ne surveillais pas tes affaires dans ton sommeil. Est-ce que tu m'as senti entrer dans ta chambre, est-ce que tu as senti la caresse que je n'ai pas su retenir, le long de ta joue ? Peut-être. En tout cas, j'ai hésité. Mais je l'ai fait.

Je croyais avoir gagné, qu'il allait falloir attendre quelques jours à peine pour voir apparaître les premières marques de ta folie, et pour que la Famille, démantelée, soit libre enfin. En fait, je n'ai eu effectivement qu'à attendre quelques jours. Pour que tu viennes, souriante, cruelle, me rendre le leurre, en me réclamant le pendentif d'origine.

La douceur et la tendresse de ta demande m'ont fait froid dans le dos. Tu savais. Tu savais exactement ce que j'avais voulu faire, mais cela n'avait tout simplement pas fonctionné. Pourquoi ? Tu n'as pas daigné me l'expliquer. Et je crois que je préfère ne pas me poser la question.

A partir de là, mon temps était compté. Même si ma tentative s'était soldée par un échec, l'intention demeurait. La punition viendra et je la redoute déjà. Quand viendra-t-elle, je ne sais pas. Alors j'en profite, tu comprends ? Parce que s'il y a la moindre chance pour que quelqu'un découvre, et que quelqu'un sache ce qu'il s'est réellement passé... Je ne peux pas la laisser passer.

Mon jeu de piste est terminé, je n'ai pas le temps d'en faire d'avantage. Je prie tout ce qu'il me reste pour qu'il ne soit pas trop tard.

Adieu, amour. "

Malkier Snowhisper
Vous êtes en affinités avec l'agent Métal. La couleur blanche et le chiffre 9.

D'une nature individualiste et volontaire, vous ne reculez que rarement devant les obstacles. Mieux, les embûches de l'existence souvent vous stimulent. Si l'on ne peut que vous conseiller plus de flexibilité et de diplomatie, on vous reconnaît en revanche un esprit de décision qui force l'admiration. Quitte à faire cavalier seul, vous allez jusqu'au bout de vos options, délaissant avis et points de vue extérieurs pour mener à bien vos entreprises.

L'intransigeance dont vous faites preuve peut vous valoir quelques déboires, tant sont inflexibles vos décisions et sans appel vos choix. Il importe donc de développer une tolérance qui vous fait naturellement défaut. C'est à ce prix seulement que vous parviendrez à une vie sociale et intime harmonieuse.

Reste alors votre force de conviction, une foi qui soulève bien des montagnes et lève les obstacles les plus réfractaires. Mais que de luttes en perspective...

J'étais maintenant seule, finissant de balayer le dortoir à la Garde d'Hiver, dans la Désolation des dragons. Je soupirai éprouvant encore de la difficulté à marcher, les engelures faisant atrocement souffrir mes pieds toujours nus.
Fatiguée par ce changement de température, je me suis laissée choir dans un coin de la pièce, enroulant mes genoux de mes bras bien frèles et posa ma tête dessus. Le balais resta près de moi, étalé sur le sol.
Je fermai les yeux, songeuse, et n'avais pas l'intention de me relever pour l'heure. Je bougeais mes orteils et grimaçais, ma chevelure détachée retomba sur mes jambes toujours pliées.

Je voulais me laisser aller au sommeil, c'est ce que je fis sans plus attendre, très lasse de ma journée.


A moitié endormie, un elfe aux petites oreilles revetu de cuir fit son entrée dans la pièce, en trombe. Il regarda partout, un grand bâton dans le dos. Je sursautai au bruit, mes yeux s'ouvrèrent soudainement, le coeur palpitant.


L'elfe me regarda , inquiet.


"-Ah tu es là. Mais par Elune, que fais tu ici, toute seule comme ça ?"
L'elfe s'agenouilla et prit mes mains dans les siennes.


C'était...lui...enfin...


-"Nilawhil tu es venu...Je n'y croyais plus."
-"Bien sûr que je suis venu, ça a pris du temps, je suis désolé. Je n'ai pas pu faire plus vite."
-"Tu n'as pas à t'excuser, c'est ainsi." Je souriai à l'elfe qui était devant moi, relevant peu à peu la tête.

-"Où est Irhondril, Terre ?"
-"Il est pas loin dans la région, je le surveille malgré moi, je devrais le laisser tu crois?"
-"Cela ne s'est pas encore arrangé? Le temps n'a pas effacé les vieilles blessures ?"

J'esquissais alors mon pauvre sourire humble, empli de tristesse.

-"Je vois...Prends ton temps, Terre, tout ira bien, je suis là maintenant."

Je lui répondis par la négative en secouant la tête.

-"Comme je te l'ai dit dans mon courrier, je voudrais que tu m'enseignes...la forme redoutable. J'y arriverai cette fois. Je suis prête, je vais m'entrainer avec ce qu'il me reste."

Il me sourit, relachant mes mains.

-"J'ai déjà entendu ça de ta bouche, Terre, et regarde où cela t'a mené. Si tu veux maitriser l'esprit de l'ours redoutable, il te faudra braver ta liberté. Ce n'est pas un jeu."
-"Mais Maître...Cela fait longtemps que je ne joue plus."
-"Tu sens la corruption, et tu comptes vraiment t'entrainer dans cet état là? Il va falloir me donner une bonne raison, Terre."
-"Il y'a deux jours, j'ai trouvé un but. Je voulais vivre seule au Reflet, comme à l'époque. Mais j'ai compris que je serai bien égoiste en faisant cela. Et comme tu le sais, je ne compte plus revenir sur les choses du passé."
-"Egoiste?" Nilawhil se mit à rire et reprit. "Voyons, voyons, pas de ça avec moi. Le passé, tu dois l'affronter Terre, sans cela l'ours ne l'acceptera pas."
-"Maitre, je ne peux pas rester sans rien faire, ne pas avoir de but est pire que la mort."
-"Alors quel est réellement ton but Terre?"
-"Je ne veux plus être un outil détérioré, je veux plus que l'on s'inquiète pour moi, je dois devenir forte...encore plus que mon frère."
-"Tu es corrompue. Cela va être difficile."
-"Mais je veux bien essayer... pour toi."

Nilwahil m'enserra dans ses bras. Mais il n'était pas question de céder...

-"Que t'arrive t-il ?" Dit Nelwahil, furieux.
-"Rien, juste un reflexe." Je me rappelle lui avoir sourit doucement, très mal à l'aise.
-"Terre, cela fait longtemps que nous ne nous sommes pas vu...mais tout de même, accepte mon affection envers toi. Tu me caches encore des choses...tu m'as toujours caché ce qui te faisait mal au fond de toi, laisse moi t'aider."
-"Enseigne moi la forme redoutable, ou repars...Nilwahil, achève ce que mon frère n'a pas voulu faire...ou va t-en.
-"Toi qui parlais d'égoisme...en voilà une belle preuve. Tu n'as pas changé Terre, à vouloir aider tout le monde tu deviens un véritable paradoxe d'egocentrisme même."
Mon sourire changea et s'adoucit.
-"Je t'ai blessé...ton sourire sonne toujours aussi faux, je devrai le haïr mais pourtant..."
-"Alors accepte, et je pleurerai s'il le faut."
-"Reprends toi, ne verse pas de larmes corrompues sur cette Terre, il en poussera de mauvaises herbes."
-"Préfères tu que je souris, lorsque j'ai mal, comme tu me l'as toi même enseigné?"
-"Cesse, ou je mets fin à cette discussion, Terre."
-"C'est vous qui n'avez pas changé Nilawhil."
-"Ne me vouvoie pas, ou je repars, Terale."
-" "Terale"?...vous vous énervez..."
-"A chacun ses armes."

Nilawhil prit soudainement les cheveux de Terale, sans la ménager et lui mit le visage sur le sol, avec une violence monstre. L'elfe semblant complètement décontenancé.

-"Ne fais pas la maline, Terre. Je t'ai dit que ce n'était pas un jeu."
-"Il y'a peu, vous vouliez être dans mes bras..." Terale sourit, la joue enflée toujours sur le sol froid.
-"Tu savais en me faisant venir, à quoi tu te risquais Terre, alors ne m'enerve pas, et tout ira bien...pour toi et ton frère. Mais si tu n'es pas sage, je pourrai être très égoiste moi aussi, et ne rien t'enseigner tu tout. Je pourrai même retrouver Irhondril dans les parages...Et lui dire que je m'occupe de l'apprentissage de sa soeur...il en serait ravi *sourit ironiquement*. Alors... Cesse de me vouvoyer, et on va aller chercher ton vieil équipement..."là bas." "
-"Tu finis toujours par céder, quand tu vois que tu as la force de l'ours qui serre ta proie...oui tu n'as pas changé Nilawhil."
-"Cesse je t'ai dit. Sinon c'est toute ta tête que je vais jeter contre la neige. Et mettons nous en route...tu seras de retour chaque soir ici. Et tu as interet à parler sur le trajet, crois moi, ma petite Terre. Ma mère ne m'a pas donné ce nom pour rien."

Famille Ombre d'or.
Lanienor Ombre d'Or, un riche Haut Elfe installé à Quel Thalas et plus particulièrement à Lune d'Argent, donna naissance à Soleinath. La famille n'était cependant pas très célèbre et était plutôt recluse. Tous démonistes expérimentés, ils cherchaient en ce monde des artefacts étant capable de donner à leur famille la renomée dans tout le royaume des Hauts Elfes. Cependant, cette chasse au trésor, se transforma en véritable collection de bizarreries et de monstres tous aussi étranges les uns que les autres. Ils réunirent de centaines de vieilleries du passé, égarées par bien des temps et des âges.
Soleinath fut d'ailleurs élévé ainsi, et plus les années avancèrent et plus il devenait obnubilé pour agrandir la collection de sa famille. Ils se mit vite dans le commerce et put donner à sa famille une nouvelle richesse. Ils eurent des caravanes marchandes et commencèrent à vouloir parcourir le monde.

Les mystères du Maelstrom.
Alors que Lordaeron était en plein essort, une petite famille d'humain, appelée Cathules naissait près des côtes du continent. La famille de marins était très petite et c'est à ce moment que Perne et Parme Cathules virent le jour. Deux frères qui devinrent presque inséparables. Mais alors qu'ils s'intéressaient plutôt à la mer et au Maelstrom si mystérieux, ils rencontrèrent un dénommé Soleinath Ombre d'Or, très jeune à l'époque. Il venait d'arriver avec sa caravane plus au sud. Il disait s'intéresser aux profondeurs du Maelstrom et était persuadé y trouver des richesses cachées sous les mers tumultueuses. Il était pret a payer une fortune aux frères Cathules pour traverser la mer dans l'espoir de voir le Maelstrom de plus près. Les Cathules acceptèrent, mais ils voulurent une garantie de s'en sortir indemne, le voyage était périlleux.
Soleinath fit prévenir son père, qu'il allait partir, au large, ayant trouvé une famille de marins acceptant le tavail, mais il devait trouver un stratagème pour les convaincre. Lanienor Ombre d'Or, très méfiant envers les humains décida de les convoquer, dans la fôret des pins argentés, eux et son fils.
Ils étaient tous là, dans les bois, dans une vieille cabane abandonnée. Lanienor dit à son fils qu'il connaissait une pythie, capable de lire l'avenir, et qui habitait cette maisonnée délabrée. La pythie était une vieille humaine rabougrie. Les cheveux blancs et sales, elle prétendait lire l'avenir grâce aux hasards des osselets. Soleinath et les Cathules décidèrent donc de se faire lire leur avenir, pour être sur qu'il ne leur arrivent rien durant le voyage.
La vieille humaine leur dit qu'ils traverseront le Maelstrom, mais que leur destinée serait scindée en trois.
Après ce présage, les frères Cathules acceptèrent presque sans hésitation, désireux de voyager sur l'impossible. Lanienor rentra à Quel Thalas, et laissa son fils partir, rassuré de la prédiction de la vieille Pythie.