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Fragments de routes

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Message par Assast Sam 11 Juin 2011 - 18:40

Première partie, Strangleronce.

Journal de route, septième jour du huitième mois de l'an vingt-huit, Strangleronce :

Le couteau s'enfonce profondément dans la chair, un cri de douleur, le sang qui gicle, l'homme s'effondre. Une voie de femme, des bruits de tissus qui se déchirent, des cris encore, une ultime plainte, puis plus rien. Le ciel est sombre, il pleut, un grand éclair de lumière, puis plus rien.

Je me réveille en sursaut, mettant machinalement la main sur ma dague, ma jambe me fait mal. J'observe autours de moi, personne, je suis seul, seul dans cette jungle immense et impénétrable. Saloperie de cauchemar. Je ferme les yeux, je me rendort.

Journal de route, douzième jour du huitième mois de l'an vingt-huit, Strangleronce :

« Ils nous encerclent. Reste concentré. »
Je pose ma main sur la garde de ma dague, autours de nous, quatre trolls de la jungle, les yeux rouges, le regard vides, ils grognent en cœur, menaçant. Mon maître me fait un signe de la tête, c'est le moment, il se jette sur la créature la plus proche et lui fracasse le crâne de son bâton. Un troll me donne un coup de hache, je me jette au sol avant de bondir sur lui, ma dague lui transperce la gorge, le sang chaud coule sur ma main, je me dégage. Le vieux a déjà éliminé un autre adversaire, le dernier nous regarde, bavant, écumant. Il charge, mon maître marmonne une parole et un éclair lumineux transperce l'abdomen de notre ennemi, laissant une odeur de chair brûlée. Le monstre tombe face contre terre, le silence retombe.

Journal de route, dix-septième jour du huitième mois de l'an vingt-huit, Strangleronce :

« Ta jambe va mieux on dirait. Tu pourra reprendre l'entraînement demain. »
Je grogne, je n'aime pas m'entraîner, c'est dur, difficile, surtout avec le vieux. Il me regarde avec sévérité.
« Tu sais bien que tu dois le faire si tu veux espérer devenir un paladin, tu a bien prié ce matin ? »
Je fait signe que oui, touts ces rituels me bourre le crâne, vivement qu'on arrive à la baie, que je profite. Je continue de vider les poissons, ça m'énerve, je n'aime pas ça, c'est immonde te ça pue.
Mon énervement me fait rater, je coupe un poisson en deux, les viscères se répandent au sol, je jure.
« Non, tu t'y prend mal, regarde comme ça, donne moi ce couteau . Et ne jure pas. »
Je ronchonne encore, je le laisse m'expliquer, après tout, apprendre ne fait pas de mal.

Journal de route, vingt-deuxième jour du huitième mois de l'an vingt-huit, Strangleronce :

Baie du butin, ville portuaire de tout les vices, le vieux me fait promettre de rester prudent pendant qu'il fait une course, il me donne rendez vous le soir à la taverne, le bateau part demain. Je promet, les doigts croisés dans le dos, il ne sait pas. Je vais en profiter , au moins six mois que je n'ai pas vu une fille ou une bouteille de rhum, il paraît qu'il est bon ici, je flâne dans la ville, animée, pleine de gobelins, de pirates et de marchands. Une femme me propose du poisson pour quelques cuivres, je refuse poliment, mes habits sales et déchirés me font passer pour un vagabond, je vais tenter d'acheter des vêtements, ensuite, je m'amuserai.


Dernière édition par Lauser le Mer 22 Juin 2011 - 2:51, édité 3 fois
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Message par Assast Sam 18 Juin 2011 - 15:37

Seconde partie, Tarides:

Journal de route, deuxième jour du neuvième mois de l'an vint-huit, Tarides :

Voyage merdique, j'aime pas le bateau. J'ai l'impression que cette odeur de poisson ne va plus jamais me quitter. Le point positif, c'est qu'on arrive à Cabestan, un village gobelin sur la côte des Tarides. Il paraît qu'on est proche des orcs, et que c'est plus dangereux que que touts les voyages faits jusqu'ici. Un peu d'action ne me fera pas de mal. Mon maître dit que je suis impulsif, moi je pense surtout qu'il est vieux. Quand on entre dans la taverne, tout le monde se tait et nous regarde, des gens de toutes les races, un vieil orc borgne, trois pirates gobelins, deux soldats humains en permission, et j'en passe. La taverne est miteuse, les lits aussi, que de joyeuseté en perspective. Un humain masqué me propose de la « bonne », le vieux le remercie poliment, et m'emmène par l'oreille devant l'établissement.
« Fait attention, ces gens sont dangereux, ils n'attendent que ça pour te dépouiller, ou te vendre des choses peu honnête. »
Je fait « oui » de la tête, la nuit va être longue...

Journal de route, cinquième jour du neuvième mois de l'an vingt-huit, Tarides :

Cet immense désert est calme, pas d'incident notable, si ce n'est quelques hyènes affamées, ou un raptor téméraire. Cela ne fait que trois jours que nous avons quitté Cabestan, et déjà, nous sommes loin de tout. La dernière personne qu'on a croisé était un marchand gobelin, escorté par un ogre.
Ce soir, on campe dans une petite oasis, mon maître sort sa carte et l'étend devant moi. Il me montre notre position.
« Dans quelques jours, nous arriverons à Bael Modan, un fort nain, nous nous y reposerons quelques temps avant de reprendre la route vers le sud pour atteindre Theramore. »
Je baille, il sourit.

Journal de route, huitième jour du neuvième mois de l'an vingt-huit, Tarides :

Le fort nain est grand, pendant que le vieux part dans son coin pour étudier les excavations, je flâne dans les couloirs de pierres, bondés de soldats nains pressés. Cet endroit est plutôt agréable, je me suis lié d'amitié avec Nidig, un vieux nain qui travaille au hangar, il passe les journées à me raconter ses expériences de campagnes, il m'apprend aussi à boire le plus de bières d'affilé sans être ivre, je ne le dis pas à mon maître, il n'apprécierai pas.

Journal de route, dixième jour du neuvième mois de l'an vingt-huit, Tarides :

Des cloches, des cris, des bruits d'agitations, de machines, je me réveille en sursaut un nain passe en courant, le fusil à la main.
« On nous attaque, des orcs ! »
Je déglutit, une bataille, ça faisait longtemps. Cependant j'ai peur, je veux passer voir Nidig avant la bataille, mais une main m'entraîne par le col et me traîne dans un coin, c'est le vieux.
« Tu dois être prudent, ce n'est pas quelques créatures , de toutes manières, tu reste ici, et tu ne bouge pas. »
Je grogne, je ne suis plus un gamin, mais je n'ai pas le choix, les portes de la grande salle se referme, je reste avec les gamins, les vieux et quelques soldats.
Les heures passent, longues, très longues, un coup retentit, la porte est enfoncée, les fusiliers se mettent en joue, les soldats forment un mur de bouclier. Moi je tire ma dague, et je me tiens près.
La porte saute, une dizaines de peaux-vertes font irruption dans la salle, des coups de feu retentissent, un orc se jette sur moi, sa hache s'abat, je me jette au sol, l'acier tranche une partie de mes vêtements, je plante rapidement mon couteau dans le ventre de l'orc, il rugit et bondit sur moi.
J'attrape un marteau, laissé par un nain tombé, je pare le coup de la bête, le choc est violent, je répond rapidement et fracasse le crâne de mon adversaire, en tombant, il me percute, ma tête heurte une chaise, je m'évanouis...
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Message par Assast Lun 11 Juil 2011 - 1:01

Troisième partie, Âprefange:

Journal de route, treizième jour du neuvième mois de l'an vingt-huit, Âprefange :

Je me réveille d'un bond, il fait chaud, humide, étouffant. Je me trouve dans une tente, sur un petit lit de camps. Pas un bruit ne se fait entendre, la lumière perce par l'ouverture. Un petit miroir est déposé sur un tabouret à ma gauche, je le prend, je me regarde. J'ai un bandage sur le crâne, un autre s'étend sur mon torse.
Il est vrai que j'ai mal à la tête. Je me lève, doucement, mes blessures sont douloureuses. Je sort.
Je me trouve dans un petit campement près d'une tour en pierre. Autours des odeurs âcres s'échappent des sous-bois vaseux. Des hommes en armure blanche s'affairent, lentement. L'un d'eux s'approche de moi, il sourit sous son casque.
« Votre maître est parti depuis deux jours, il vous attend à Theramore. Vous avez pris des sacrés coups, on dit que Bael Modan a eu chaud aux fesses, ils ont faillis y passer, vous partirez demain, un groupe de soldats rentre en permission, vous les accompagnerez. »
Je me souviens, la bataille, les morts, les cris...
Je hoche la tête, je n'ai même pas envie de demander ce qu'il est advenu de Nidig et des autres.
Je retourne dans ma tente et je tente de dormir, je n'y parviens pas...

Journal de route, quatorzième jour du neuvième mois de l'an vingt-huit, Âprefange :

Départ du camps avec quatre soldats, trois ont le même âge que moi, ils sont sympa, il n'ont pas l'air de connaître autre chose que le marécage, sur la route, je leurs raconte mes voyages.
Le chef du convoi fait soudain signe de stopper, c'est un vétéran, un vieux sergent qui a connu mainte et mainte batailles. Les soldats dégaines leurs épées. Moi, j'ai ma dague, mais j'ai encore mal, je me met en arrière, près du chariot.
Des créatures sortent des fourrés, je crois que c'est des ogres. Ils font bien deux mètres et demi de haut pour les plus petits et sont une demi-douzaine. Nous sommes perdus.
Les monstres se jettent sur mes compagnons qui se protègent tant bien que mal de leurs écus.
Un des soldats, Burt je crois, transperce la bedaine imposante d'un des ogres et lacère celle-ci, le sang gicle et tâche son armure blanche, la créature abat son gourdin, puis tombe, écrasant l'infortuné soldat.
Le sergent s'en sort mieux, il décapite prestement un de ses adversaire, avant d'en émasculer un second, le faisant tomber à terre. Il l'achève enfin d'un coup d'épée entre les omoplates. Un des ogres arrive à les contourner, il passe derrière les fantassins, lève sa hache, la tête du vieil homme roule au sol. Je bondit, ignorant la douleur qui me lance et j'enfonce la lame aiguisée de mon arme dans le cœur de la créature. Elle grogne, étonnée, et chute. Le dernier encore en vie tente de fuir, un tir de mousquet le clou au sol. Tant de morts... pour rien. Une heure plus tard, nous repartons.

Journal de route, dix-neuvième jour du neuvième mois de l'an vingt-huit, Âprefange :

Theramore, une grande cité, la plus grande que je n'ai jamais vu à part Hurlevent. A l'entrée, les soldats saluent les gardes en faction, les tours et les donjons de la ville s'élèvent majestueusement. C'est la matin et les bruits du port se font entendre, mêlés à des odeurs de poisson. Notre petit groupe se frayent un chemin vers la taverne, une fois arrivé, l'un de mes compagnons m'adresse la parole.
« Bon Lauser, il est temps pour nous de te quitter, ton maître t'attend là dedans, on rentre à la taverne. En espérant te revoir. »
Je les salut sans rien dire, contemple un instant l'édifice de bois et de pierre, et entre. Les odeurs d'alcool et de tabac se font sentir, la pièce est bondée, enfumée et sombre. Une forme blanche que je repère immédiatement au fond, je m'avance, il me regarde, je m'assied.
« Te voilà mon petit »

Journal de route, vingt-cinquième jour du neuvième mois de l'an vingt-huit, Âprefange :

Je m'habitue doucement à cette ville, ses habitudes, ses lieux. Dans mes temps libres je me promène souvent sur le port, on y voit pas mal de choses. Des marins, des pêcheurs, des soldats et même des filles de joie en quête de clients.
L'entraînement est dur, très dur, la maîtrise de la lumière demande d'abords une grande maîtrise de soi-même, et ça...
Pourtant, je m'y habitue à peine que nous allons partir dans deux jours, nous prenons de nouveau le bateau, mais pour Menethil cette fois. Le voyage va être long...
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Message par Assast Jeu 27 Oct 2011 - 19:13

Quatrième partie, les Paluns:

Journal de route, second jour du dixième mois de l'an vingt-huit, Paluns :

Voyage banal, sans histoires. Toujours aussi chiant. Je me demande pourquoi je le dis d'ailleurs, pourquoi j'écris ça, tout le monde s'en fiche.
Nous sommes arrivés à Menethil dans la matinée, il pleuvait, sale temps...
Mon maître m'a conduit à l'auberge, a loué une chambre et a disparu en ville. Qu'il est lourd quand il s'y met, qui sait ? Il va peut-être tirer un coup aussi.
Je descend dans la grande pièce, ou flotte une atmosphère pesante, enfumée. Des gens louches assis à des tables jouent quelques pièces de cuivre à une partie de dés, je m'approche, l'un d'eux, un petit type borgne me fait signe de m'asseoir, j'obéis.
«Tu as de l'argent petit ? »
Je l'observe lui et ses « amis », quatre, armés, couteaux, épées, et même une hachette. Je fais signe que oui et dépose une pièce d'argent sur la table, priant pour qu'ils ne soient pas trop mauvais joueurs.
Les dés roulent, tous regardent, tendus, 7, j'ai gagné, je m'apprête à ouvrir la bouche pour demander mon argent, mais je reçois un puissant coup de poing au visage, je tombe en arrière sur le sol froid de la taverne, je perçois des cris, des pas, plus rien, j'ai perdu ma pièce, et je me sens particulièrement crédule.
Je remonte, je me couche, je dors.

Journal de route, quatrième jour du dixième mois de l'an vingt-huit, Paluns :

« Lauser, charge les mulets, et va régler la note à la taverne, on part dans dix minutes! »
C'est le matin il fait froid, j'ai faim, et nous partons. Je fais ce qu'il m'a dit, et je reviens aux mulets en courant, pour me réchauffer, la route est dangereuse il paraît, des bandits gnolls attaquent les voyageurs.
Je me dis qu'on ne craint pas grand chose, je frappe les flancs de mon mulet, et nous partons.
Le vieux me demande si j'ai bien dormi, je grogne en guide de réponse. Il ne cherche pas plus longtemps, nous continuons la route en silence.

Journal de route, septième jour du dixième mois de l'an vingt-huit, Paluns :

Je me réveille en pleine nuit, le feu crépite, mon maître dors profondément. La petite grotte ou nous nous sommes installés pour la nuit est bien protégé de la pluie qui bat dehors, je jette un œil, c'est morne, gris, triste.
Nous n'avons pas eu d'ennuis, mis à part un petit murloc téméraire qui a pris un éclair de lumière en pleine tête alors qu'il mordait allègrement dans la cuisse de mon mulet, ça lui apprendra.
La pluie est bruyante, on entend rien à part son battement continu sur les rochers.
Cependant, je distingue une forme sombre quelques mètres plus loin, dans les amas rocheux, elle se déplace lentement, en direction de notre grotte, s'arrête à quelques mètres, et aperçoit le feu, avant de s'enfuir à toutes jambes. Je réveille le vieux, lui dit ce que j'ai vu, il me dit de me rendormir et d'attendre demain, il va monter la garde. Je me couche et tente de me rendormir, en pensant bien que je n'y arriverai pas, deux minutes après, je suis au pays des rêves... ou des cauchemars.

Journal de route, neuvième jour du dixième mois de l'an vingt-huit, Paluns :

« Demain nous passerons les cols et nous serons à Dun Morogh, tu vas pouvoir découvrir la puissante forteresse naine qu'est Forgefer. »
Génial, encore des nains, remarque ils sont sympathiques en général, surtout si tu leurs payent une bière.
Le souvenir de mon ami Nidig vînt me hanter, les orcs l'avaient-ils oui ou non tué ? Je tâchais de me débarrasser de cette pensée macabre et j'observais les alentours. La température descendais rapidement au fur et à mesure de notre approche des cols, les premières neiges nous apparaissaient, ce qui donnait un étrange mélange de blanc et de vert, finalement mes idées négatives me sortirent de la tête.
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