Les Compagnons de la Lumière

Sur le parvis de la Cathédrale de la Lumière, Bugli punaise de petites affichettes. Aussitôt fait, le nain rentre au frais. Il traîne de la patte, peu coutumier de ce genre de publicité. Mais là, comme sonné, quelque chose lui revient : "Hé merde ! J'ai oublié d'écrire ça aussi". L'aumônier gonfle ses joues puis expire bruyamment : la réclame, ça sera pour une autre fois ! Il faudra pourtant bien qu'il annonce à tout le monde qu'il est en lice pour l'élection de l'évêque de Hurlevent. "Ouais, bah, chaque chose en son temps !"



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Le borgne ne put réprimer son sourire en observant l'affichette accrochée là. Ainsi donc, après tant de tergiversations, il avait fini par se lancer !
Lui et le nain avaient sympathisé voilà quelques semaines, Karven appréciant la bonhommie et surtout l'apparente honnêteté de l’aumônier et souhaitant même le présenter à Leizen, celle qui partage sa vie. Néanmoins, que ce soit le Major ou bien sa compagne, ils s'étaient inquiétés tous deux de l'absence en ville de Bugli suite au dernier épisode - un rien calamiteux - du fameux synode, craignant que Bugli n'ait été démotivé par un tel niveau de médiocrité.
Fort heureusement, il n'en était rien !
Il allait de soi que l'officier du Guet ferait ce qu'il pourrait pour aider ces Compagnons de la Lumière à creuser leur trou. N'en déplaise aux grincheux, si l'amitié pouvait permettre d’œuvrer pour le bien en Hurlevent, jamais le borgne n'irait s'en priver ; c'eut été là totalement idiot. Pour une fois que quelqu'un se décidait à agir plutôt que d'uniquement crier au loup ; à l’œil de Karven, c'était suffisamment rare en Hurlevent pour qu'il puisse se permettre de ne pas y apporter son modeste concours.

En route pour l'hôtel de ville, Leizen put lire l'une des affiches. Elle en sourit grandement, surtout aux mots utilisés.
Son avis personnel n'était pas loin de rejoindre complétement celui de Bugli.
Il était temps, après avoir lu et entendu tant de critiques ces dernières semaines, de trouver des solutions !
Dénoncer pour dénoncer, ne rimait à rien, si on ne se remonte pas les manches tôt ou tard.
Râler avant sans agir après, ne faisait pas avancer les choses, et risquait même de décrédibiliser ladite râlerie, aussi juste soit telle.
Surtout lorsque parfois il suffit de demander, de postuler, d'essayer...

Et Leizen savait également qu'il est souvent plus difficile de mener des projets seul, même en ayant une bonne dose de volonté et de superbes idées ; être seul finissait par user. Aussi, la Blonde-Cendrée apporterait son soutien, s'il était utile, à Monsieur Brave-Tempête, qu'elle avait pu côtoyer et apprécier au cours de brefs échanges.

Eudoxie s'arrêta sur le parvis de la Cathédrale de la Lumière, afin de rencontrer une certaine dame.

Sur sa route, elle aperçut une petite affichette, celle des "compagnons de la Lumière". Elle prit alors le temps de la lire entièrement, retardant ainsi son rendez-vous. Après lecture, elle se dit qu'il était temps qu'un mouvement d'action entre en jeu comme les compagnons et leur bourse aux Vêtements. Eudoxie suite à son rendez-vous leur rédigera une lettre afin d'oeuvrer pour les plus démunis.