Un vague souvenir (textes rattachées au Serpent)
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Un vague souvenir (textes rattachées au Serpent)
Hurlevent Manoir de Montespan
La comtesse Syana de Montespan était femme digne qui gérait ses affaires de manière méticuleuse et particulièrement ordonnée.
"Quelques jours...quelques semaines tout au plus."
Elle avait accueillit la sentence avec tout le stoïcisme et le sang froid que tous lui connaissaient. Elle avait à peine touché au petit déjeuner que Jeanne lui avait apporté et s'était levé. La bûche que Jeanne avait ajouté pour ranimer le feu de la cheminée se consumait avec lenteur, diffusant dans la pièce chaleur douce mais suffisante à chasser l'air humide qui s'était installé pendant la nuit.
Mais ni la chaleur du feu, ni la lourde robe de chambre de velours bleu nuit, dernier présent rapporté par feu son époux lors de son voyage à Long-Guet ne suffisait à réchauffer ses os. Elle avait encore passé mauvaise nuit.
Elle ouvrit d'un geste lent les deux portes en noyer sculptées de son armoire. L'odeur de naphtaline qui s'en dégageait lui donnait nausée qu'elle mit quelques secondes à maîtriser.
Elles étaient toutes là...toutes plus magnifiques les que les autres: sa robe de taffetas ocre du Tirisfal, celle en soie bleu de Darlaran, oh et puis celle en panthère de Strangleronce...elle l'avait presque é celle là...elle la détestait, mais feu son époux se plaisait à la lui voir porter. Au moins depuis sa mort, elle n'avait plus eu à la porter, ni ça, ni cette horrible ceinture de chasteté si peu hygiénique qu'il lui forçait à porter lors de chacun de ses voyages de chasse. Cela a un côté rassurant pour un homme qui épouse femme de vingt ans sa cadette. Oh, elle n'était pas stupide, elle savait pertinemment que lors de ces voyages son époux se plaisit avec les autres nobles à traîner quelque bordel du coin. Bien au contraire, cela la réjouissait, car à son retour il se mettait à dormir lui fichant la paix. Elle avait même poussé le vice jusqu'à prendre des domestiques jeunes, jolies et un peu dodues sachant qu'il avait développé un gout particulier ces derniers temps pour ce genre de femme, de manière à ce qu'il se satisfasse ailleurs que dans le lit conjugal.
La Comtesse Syana ne se plaignait pourtant pas de son existence. Le comte avait épousé rôturière malgré le risque de devenir la risée de cette Maison des Nobles à laquelle il était affilié. Mais à cet époque certaine "Dame" Katrana Prestor semblait avoir d'autres chats à fouetter....et le mariage se déroula sans trop de critiques, les esprits trop occupés à "faire des économies pour le royaume".
Syana était femme au caractère bien trempé que le Comte de Montespan, sans enfants et veuf depuis la mort en couches quelques mois plus tôt de sa précédente épouse, s'était mis ce jour là à parcourir ses terres lors d' partie de chasse. Syana était dans les champs avec les autres ouvriers agricoles à battre le blé qui avait séché au soleil de cet été là. Quelques longues boucles blondes s'échappaient de ce foulard qui avait pour but pourtant de retenir sa chevelure, le décolleté de sa robe de travail s'était recouverte d' fine pellicule de sueur. Sayana travaillait dur, essuyant la sueur qui coulait de son front de son avant bras et ne s'arrêtant que pour boire un peu. Vivement la sieste, où elle pourrait enfin se reposer un peu, enfin sauf si Jeanne avait décidé d'en profiter pour venir lui raconter ce que Hugues le fils du cordonnier lui avait encore dit ou pire...pas dit.
Puis le Comte était arrivé avec toute sa clique, ses chiens renversant des sacs entiers de grains qu'il faudrait ramasser.
Furieuse, elle avait jeté à terre sa Flau et s'était avancé d'un pas déterminé vers le cavalier qui regardait l'ampleur des dégâts alors que ses amis sur leurs montures s'étaient mise à rire à gorge déployé.
"Espèce de vieux débris! Vous avez rien d'autre de mieux à faire que de chasser en plein été? Faut vraiment être limité pour ne pas savoir que c'est la pleine saison de reproduction! Et puis regardez ce que vous avez fait! semaine de travail de fichu en l'air! Vous n'êtes que des pleutres! Des vauriens!"
Les amis du comte étaient à présent pris d'un fou rire incontrôlable. Et Jeanne s'était risqué d'avancer pour venir murmurer quelque chose à l'oreille de son amie. Le comte était resté là pantois: simple petite paysanne qui osait lui parler de la sorte, ça ne lui était jamais arrivé, mais fichtre comme elle était jolie les cheveux en bataille, des boucles blondes et humides échappant de son foulard et cette chemise blanche dont la sueur moulait des seins ronds qu'on devinait fermes. La colère de la souillon la rendait désirable, il entendait à peine les rires de ses amis qui avaient réussit à la convaincre de cette partie de chasse pour lui changer les idées.
La souillon s'inclinait à présent. Cela lui déplut. Il préférait la voir en colère, son entrejambe se laissait sortir d' torpeur que bien des catins de luxes aussi douées soit elles, n'avaient suffit à éveiller aussi efficacement.
"Toutes mes excuses, messire le Comte, j'ignorais qui vous ét....
"Silence, manante!" sa voix était ferme et tonitruante, il devait sauver les apparences. Sayana se tut.
"Ton nom?"
Ce n'était pas question, c'était un ordre. Déjà Jeanne s'éloignait tête baissée de son amie, l'abandonnant lâchement au courroux du seigneur de ce domaine.
"Sayana, messire le Comte"
-Et bien Sayana, vous viendrez vous présenter au manoir à la première heure demain. Je vous remettrait la sentence pour votre insolence.
-Oui, monseigneur."
Il s'était ensuite tourné vers ses amis dont les visages restaient ornés d'un sourire hilare...de retour au manoir, devant un bon repas, scrutant la robe du vin du domaine qui avait été servit...
"Deux cent pièces d'or que notre brave Gerhardt ne culbute l'insolente. Qui tient le pari?
-Je le tiens, deux cents pièces qu'il lui donne le fouet avant!
-Deux cents pièces qu'il les lui donne après!
-Alors Gerhardt? Qui de nous allez vous faire gagner?
-Je n'en sais rien encore, j'hésite entre lui donner le fouet, la culbuter ET l'envoyer au donjon ou..." Le comte s'était soudainement interrompu.
-Ou?" Les autres l'invitaient à poursuivre, se penchant en avant pour mieux entendre.
-Ou d'en faire ma seconde épouse. Remportant par là même six cents pièces d'or facilement gagné.
-Sacré Gerhardt! Toujours le mot pour rire!"
Et pourtant, c'est ce qu'il fit...Sayana mit du temps à se laisser convaincre. Du temps à enterrer ses espoirs de faire un jour un beau mariage d'amour comme chaque jeune fille de son âge rêvait de faire.
Le mariage avait été assez stable. Sayana s'était avéré excellente intendente pendant que son époux partait en chasse à longueur d'année, femme d'affaires hors pair qui savait faire fructifier le domaine, dure, mais juste avec ceux qui y travaillaient. Il y eut des disputes...qui finissaient par des ébats forcés dans le lit conjugal. Gerhardt était un homme qui adorait utiliser sa force d'homme et son membre durci par l'excitation de voir la colère de sa femme...et cela se terminait souvent ainsi. Gerhardt était ravi, Sayana encaissait et finit par apprendre à ne plus s'emporter...au bout de quelque temps, Gerhardt s'était mis à s'ennuyer...alors ils mettait sur pied quelque mise en scène pour attiser le courroux ou l'indignation de sa si belle et si farouche épouse...qu'il prenait ensuite plaisir à "dompter" comme tout bon mâle et maître de maison. De cet union étrange elle avait fini par lui donner un fils qui hériterait de la fortune des de Montespan, du domaine, et bien sur du titre. Gerhardt était un homme comblé.
Si seulement ses erreurs passés n'avait pas conduit les hommes de Van Cleef à venir se venger en assassinant sa progéniture...
La douleur qui se réveilla du fond de ses entrailles la sorti de ses rêveries d'un temps passé. L'odeur de naphtaline persistait...inutile de repenser à tout cela, elle avait elle aussi commis son lot d'erreurs...à présent il fallait trouver la tenue qu'elle porterait pour rejoindre son époux dans le caveau des de Montespan. En faisant glisser les robes les unes après les autres, sa main se figea sur une étoffe de velours carmin...elle la sorti. Sitôt un autre souvenir se réveilla. Elle revenait d'un bal ce soir là qui s'était tenu au château. son époux l'avait faite danser une fois, puis été allé s'enfermer au fumoir en buvant le cognac. Le comte de Bayle, un homme agréable mais un peu farfelu, lui avait tenu compagnie. De quoi avaient ils parlé? elle ne se souvenait plus avec exactitude, de sa fille sans doute qui mangeait trop de sucreries à son goût...par contre, elle se souvenait de cette grosse moustache qui était fort en vogue à l'époque.
A son retour, elle avait mandé à deux serviteurs d'aider à coucher son époux qui ne se "sentait pas bien", le code pour dire qu'il avait trop bu. Et se souvint de Jeanne qui arriva vers elle.
"Ma Dame, une visite pour vous. Elle attend dans les cuisines depuis à présent plusieurs heures.
-Une visite? A cette heure? Dites lui de revenir demain, en voilà des manières!
-Ma Dame, pardonnez moi d'insister mais je pense sincèrement que vous devriez vraiment recevoir cette personne."
Jeanne n'était pas du genre à insister sans raison. La comtesse la regarda, soudainement inquiète.
"Que se passe t il? De qui s'agit il donc?
-Il s'agit de Sarah, ma Dame, elle est ici.
Un vague souvenir- Citoyen
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Re: Un vague souvenir (textes rattachées au Serpent)
Environ vingt cinq ans plus tôt, quelque part dans les Hinterlands...
Quelques mois s'étaient passées depuis sa "libération"...
Son cheval avançait à allure lente sur le chemin poussiéreux qui l'éloignait de la demeure de la jeune femme rousse. Le capuchon de sa cape posé sur sa chevelure blonde, elle s'était perdue en route dans ses pensées.
Dire qu'elle était heureuse eut été un bien grand mot. Non, elle était sereine et pour la première fois depuis bien longtemps elle songeait à l'avenir.
La femme rousse avait tenu parole. Le prêtre-médecin qu'elle lui fit rencontrer avait bel et bien la capacité à lui enlever son "mal". Et c'est ce qu'il avait fait. Il l'avait prévenu pour les effets secondaires, dont sans doutes d'affreuses nausées qui dureraient quelques temps et finiraient par passer. Elle aurait accepté d'endurer bien pire que ça en échange de ce qu'on lui avait donné...ou plutôt redonné.
On lui avait également remis bourse bien trop remplie pour le service rendu, mais qui allait enfin lui permettre de tourner une page sur cette vie qui n'avait pas été celle qu'elle avait imaginé avoir et lui donner la capacité d'aller vers autre chose.
Avant la fuite vers le Lordaeron bien des années plus tot, Sarah avait été une artiste qui avait commencé à avoir sa réputation. Enfant,elle avait réussit à entrer comme rat à l'opéra d'Hurlevent; batiment de prestige où on formait l'élite de la danse..son corps fin à la musculature gracieuse, sa silhouette semblait avoir été fait pour cet art...de longues jambes interminables, des bras menus, de petits seins ronds, une taille accentuée. Des heures passées chaque jour depuis plus de huit ans à travailler pas chassés, saut de chat ou brisé...ses déboulés et grand jetés étaient exécutés à la perfection, ses piqués tournés étaient devenus une référence, sa "sissonne arabesque" avait réussit à faire pleurer son professeur. Des gestes longuement travaillés afin d'accompagner en grâce la musique orchestré par les plus grands...offrant spectacle tel que "Le lac de Cristal" "Manfried et le loup", "Casse-Châtaignes" et bien d'autres encore...oui Sarah était ce qu'on pouvait appeler "une étoile montante".
Sarah à l'Opéra d'Hurlevent, avant l'exode
L'étoile fila.
Un jour, elle tomba amoureuse...une romance vécue sur fond de fuite vers le Lordaeron. Cela avait commencé par les fleurs envoyées chaque soir dans sa loge par ce mystérieux inconnu...qui faisaient l'envie des autres. Toutes se plaisaient à spéculer sur l'identité de l'admirateur mystère...un vieux sire dégoûtant? Un beau prince? Un pauvre petit paysan qui dépensait toute sa fortune en fleurs pour l’impressionner? Suivi de rires, et de crissement de tissus, alors que chacune se défaisaient de son maquillage et rangeait costume dans un joyeux brouhaha.
Tout cela prit fin avec la guerre...et son arrivé dans le Lordaeron.
Le "mystérieux inconnu" s'était révélé être une jeune homme de bonne famille...beau garçon aux yeux noirs, fils de bonne famille mais qui hélas avait été ruiné. Il lui avait pourtant promis la lune, des châteaux, une vie de rêve pour une femme de rêve...et elle...encore innocente et naive..elle l'avait cru. Il l'avait aimé...de cela elle en était certaine...mais l'alcool, les dettes de jeu dans le but de "se refaire" de retrouver une vie plus convenable à lui offrir... avait fait de lui un homme amer.
Sortant de sa rêverie, Sarah emmena sa monture à l'écurie, en descendit et se dirigea vers la porte dérobée du "Palais des Plaisirs" . A cette heure, dame Claude serait dans doute dans la grande salle, préparant la mise en scène de la piece érotique devant être jouée ce soir là commandée par un sire et quelques uns de ses amis qui viendrait se "changer les idées".
Elle déposa la bourse devant la tenancière qui leva son regard au travers de petites lunettes rondes.
"Ca y est...tout est là, Claude. De quoi rembourser la dette de ce "bon" Charles-Henri"
La femme lui sourit.
"Alors tu y es finalement parvenue...je suis contente pour toi Sarah, vraiment. Tu vas nous manquer. Tu restes au moins pour la pièce?
-Non, sans façon...fini pour moi tout ça. Lola peut prendre ma place, elle connait le rôle aussi bien que moi et ça lui fera plaisir de jouer le "petit chaperon rouge", elle a toujours louché sur le costume.
-Tu vas essayer de le retrouver?
-Non...je veux tout reprendre à partir de zéro.
-Si jamais tu as du mal à joindre les deux bouts, tu sais que tu peux revenir.
La femme lui tendit un papier qu'elle avait signé, l'acquittement de la "dette", de jeu de Charles-Henri. Sarah regarda longuement le document, elle était enfin libre.
Elle se souvenait de ce soir où Charles Henri l'avait emmené là...il ne lui avait pas adressé un regard...ils étaient entré et prétextant d'avoir é sa tabatière, était ressorti et n'était jamais revenu. Ce fut Dame Claude qui l'informa que ce dernier avait lors d'une partie de cartes malheureuse, "misé" puis "perdu" Sarah. Il lui avait fallu du temps à la vielle tenancière pour "dresser" Sarah. Une fois que cela avait été fait, Sarah s'avéra être une des meilleures éléments pour le bordel. Adaptant ses danses à un registre plus érotiques au grand plaisir des clients. Fine psychologue, elle savait deviner et offrir ce que les différents clients venaient y chercher.
Divers tenues....adaptée à chaque client...divers rôles à jouer pour attiser leurs désirs et à chaque fois, avant ou après, Sarah se faisait compréhensive, elle était cette confidente que ceux qui fréquentaient ce genre de batiment cherchaient tous chez une femme. Elle les regardait comme s'ils existaient, les écoutait et souvent avait de bons conseils à donner...Ainsi, aussi étrange que cela puisse paraître, avait elle réussit dans l'ombre à sauver plus d'un mariage, à donner le courage au timide de déclarer sa flamme, et à expliquer aux hommes trop brutaux que c'est bien de se préoccuper du plaisir de sa partenaire...que ce n'est pas parceque l'un prend plaisir, que ce plaisir est perçu de la même manière chez l'autre.
Des costumes de scène et de "travaille", Sarah en avait de toutes sortes. Les nuits passaient les unes après les autres...et bientôt elle avait fini par s'y faire, se faisant aux "habitués" à essayer de trouver un sens à tout ça..comme tout le monde.
Mais elle n'était pas comme "tout le monde". Un jour on l'avait approché pour lui proposer quelque chose d'étrange...même dame Claude ignorait la teneur de ce nouveau "travail" et qui consistait simplement à informer dans des buts politiques et militaires de certains secrets confiés sur l'oreiller...quelques petites trahisons mais après tout, ce n'est pas elle qui les forçait à parler...et c'était sans doute mieux que de les voir subir quelque torture...
Ce petit travail sur le côté, lui avait permis de rembourser plus vite...pour le moment où, une fois acquittée de sa dette, elle pourrait refaire sa vie.
La maladie qu'elle avait contracté, mit un frein brutal à ses plans...elle ne pouvait plus assurer certains "services" et se contentait de faire partie des spectacles et à la mise en scène de certains fantasmes de quelques clients..;habitués ou de passage.
Lorsque cette jeune femme rousse était venu un jour en fin d'après midi, Sarah venait de refaire ses comptes...elle en aurait sans doute encore pour trois ans au minimum avant de pouvoir rembourser la dette de Charles Henri. Elle était d'abord restée méfiante quand à la proposition de la jeune femme un tantinet trop fière sans doute qui lui avait rendu visite ce jour là....mais elle n'avait pas commis l'erreur de la regarder de haut...ni elle, ni ses soeurs d'infortune...ou pire...un regard empli de pitié. Non, elle avait été correcte.
C'est sans doute pour cela, que Sarah avait accepté la proposition qu'elle lui fit.
Ce soir là, l'homme arriva comme prévu...c'était devenu un habitué depuis quelques temps. Une fois de plus il demanda à avoir la petite Nana...la pauvre...elle rapportait beaucoup...mais à chaque visite de ce "client" elle en avait pour plusieurs jours à s'en remettre et à être soignée. Dame Claude avait d'abord pensé à l'envoyer dans un autre bordel, mais un soir où refusant que Nana ne soit présente...on lui avait bien fait comprendre qu'il y avait interêt pour toutes, la tenancière comprise, que Nana soit là.
Sarah savait qu'elle devait la jouer fine...elle prit la place de Mira, une autre blonde et prétextant une mise en scène "spéciale" pour le client en question, et prit soin de porter un loup de cuir noir.
Les trois femmes étaient déjà dans le petit salon dorée quand il arriva. Nana tremblait comme une feuille, fortement traumatisée...Sarah se demandait combien de temps la petite pourrait tenir encore. Elle avait même entendu parler d'une volonté du "client" à l'acheter...ce serait un crime d'accepter une telle chose...Dame Claude refuserait sans doute...et finirait par trouver un moyen pour l'envoyer ailleurs..elles avaient toutes confiance en Claude.
Ce qui se passa ce soir là dans le petit salon doré, lui renvoyait encore des haut le coeur rien que d'y penser. Elle l'avait joué fine oui...mais à quel prix? Nana se fit spectatrice de ce qui lui était réservé en temps "normal", spectatrice de ses propres supplices....à la fois soulagée que ce soit une autre ce soir là qui les subissent à sa place.
Seule satisfaction pour Sarah, fut d'avoir bien fait en sorte qu'il ressorte de là avec un "petit cadeau"...elle était loin de se douter qu'elle aussi avait eu le sien.
Sarah avait subit les pires supllices...le prix de sa liberté...sa technique qui consistait à s'imaginer ailleurs en attendant que ça se passe...simulant un orgasme exagéré destiné à faire croire au client que c'était le meilleur amant du monde...ne marchait pas. Celui là, il s'en fichait...il était obsédé par son propre plaisir qui passait en procurant de la douleur et de l'humiliation...tout ce qu'il voulait c'était lui faire payer, à elle une catin, elle allait le sentir passer oui...ça oui, elle était pas prête de recommencer...
Elle avait passé une bonne partie de la nuit à vomir...à se marteler la tête sous la douche qui se teintait de sang et auxquelles se mêlait les larmes. La seule chose qui la faisait tenir c'était la satisfaction d'imaginer ce monstre, ce porc, bientôt à son tour dans les affres de la douleur...quand son entrejambe se mettrait à enfler et prendre la forme d'un chou fleur cramoisi et se couvrir de pustules énormes...
***
Sarah posa ses sacoches sur son cheval et monta. Elle regarda une dernière fois le "Palais des Plaisirs".
Elle n'avait pas mérité d'atterir dans ce bordel...mais elle avait bel et bien mérité sa liberté...
Une page venait d'être tournée...du moins, le croyait elle...
Quelques mois s'étaient passées depuis sa "libération"...
Son cheval avançait à allure lente sur le chemin poussiéreux qui l'éloignait de la demeure de la jeune femme rousse. Le capuchon de sa cape posé sur sa chevelure blonde, elle s'était perdue en route dans ses pensées.
Dire qu'elle était heureuse eut été un bien grand mot. Non, elle était sereine et pour la première fois depuis bien longtemps elle songeait à l'avenir.
La femme rousse avait tenu parole. Le prêtre-médecin qu'elle lui fit rencontrer avait bel et bien la capacité à lui enlever son "mal". Et c'est ce qu'il avait fait. Il l'avait prévenu pour les effets secondaires, dont sans doutes d'affreuses nausées qui dureraient quelques temps et finiraient par passer. Elle aurait accepté d'endurer bien pire que ça en échange de ce qu'on lui avait donné...ou plutôt redonné.
On lui avait également remis bourse bien trop remplie pour le service rendu, mais qui allait enfin lui permettre de tourner une page sur cette vie qui n'avait pas été celle qu'elle avait imaginé avoir et lui donner la capacité d'aller vers autre chose.
Avant la fuite vers le Lordaeron bien des années plus tot, Sarah avait été une artiste qui avait commencé à avoir sa réputation. Enfant,elle avait réussit à entrer comme rat à l'opéra d'Hurlevent; batiment de prestige où on formait l'élite de la danse..son corps fin à la musculature gracieuse, sa silhouette semblait avoir été fait pour cet art...de longues jambes interminables, des bras menus, de petits seins ronds, une taille accentuée. Des heures passées chaque jour depuis plus de huit ans à travailler pas chassés, saut de chat ou brisé...ses déboulés et grand jetés étaient exécutés à la perfection, ses piqués tournés étaient devenus une référence, sa "sissonne arabesque" avait réussit à faire pleurer son professeur. Des gestes longuement travaillés afin d'accompagner en grâce la musique orchestré par les plus grands...offrant spectacle tel que "Le lac de Cristal" "Manfried et le loup", "Casse-Châtaignes" et bien d'autres encore...oui Sarah était ce qu'on pouvait appeler "une étoile montante".
Sarah à l'Opéra d'Hurlevent, avant l'exode
L'étoile fila.
Un jour, elle tomba amoureuse...une romance vécue sur fond de fuite vers le Lordaeron. Cela avait commencé par les fleurs envoyées chaque soir dans sa loge par ce mystérieux inconnu...qui faisaient l'envie des autres. Toutes se plaisaient à spéculer sur l'identité de l'admirateur mystère...un vieux sire dégoûtant? Un beau prince? Un pauvre petit paysan qui dépensait toute sa fortune en fleurs pour l’impressionner? Suivi de rires, et de crissement de tissus, alors que chacune se défaisaient de son maquillage et rangeait costume dans un joyeux brouhaha.
Tout cela prit fin avec la guerre...et son arrivé dans le Lordaeron.
Le "mystérieux inconnu" s'était révélé être une jeune homme de bonne famille...beau garçon aux yeux noirs, fils de bonne famille mais qui hélas avait été ruiné. Il lui avait pourtant promis la lune, des châteaux, une vie de rêve pour une femme de rêve...et elle...encore innocente et naive..elle l'avait cru. Il l'avait aimé...de cela elle en était certaine...mais l'alcool, les dettes de jeu dans le but de "se refaire" de retrouver une vie plus convenable à lui offrir... avait fait de lui un homme amer.
Sortant de sa rêverie, Sarah emmena sa monture à l'écurie, en descendit et se dirigea vers la porte dérobée du "Palais des Plaisirs" . A cette heure, dame Claude serait dans doute dans la grande salle, préparant la mise en scène de la piece érotique devant être jouée ce soir là commandée par un sire et quelques uns de ses amis qui viendrait se "changer les idées".
Elle déposa la bourse devant la tenancière qui leva son regard au travers de petites lunettes rondes.
"Ca y est...tout est là, Claude. De quoi rembourser la dette de ce "bon" Charles-Henri"
La femme lui sourit.
"Alors tu y es finalement parvenue...je suis contente pour toi Sarah, vraiment. Tu vas nous manquer. Tu restes au moins pour la pièce?
-Non, sans façon...fini pour moi tout ça. Lola peut prendre ma place, elle connait le rôle aussi bien que moi et ça lui fera plaisir de jouer le "petit chaperon rouge", elle a toujours louché sur le costume.
-Tu vas essayer de le retrouver?
-Non...je veux tout reprendre à partir de zéro.
-Si jamais tu as du mal à joindre les deux bouts, tu sais que tu peux revenir.
La femme lui tendit un papier qu'elle avait signé, l'acquittement de la "dette", de jeu de Charles-Henri. Sarah regarda longuement le document, elle était enfin libre.
Elle se souvenait de ce soir où Charles Henri l'avait emmené là...il ne lui avait pas adressé un regard...ils étaient entré et prétextant d'avoir é sa tabatière, était ressorti et n'était jamais revenu. Ce fut Dame Claude qui l'informa que ce dernier avait lors d'une partie de cartes malheureuse, "misé" puis "perdu" Sarah. Il lui avait fallu du temps à la vielle tenancière pour "dresser" Sarah. Une fois que cela avait été fait, Sarah s'avéra être une des meilleures éléments pour le bordel. Adaptant ses danses à un registre plus érotiques au grand plaisir des clients. Fine psychologue, elle savait deviner et offrir ce que les différents clients venaient y chercher.
Divers tenues....adaptée à chaque client...divers rôles à jouer pour attiser leurs désirs et à chaque fois, avant ou après, Sarah se faisait compréhensive, elle était cette confidente que ceux qui fréquentaient ce genre de batiment cherchaient tous chez une femme. Elle les regardait comme s'ils existaient, les écoutait et souvent avait de bons conseils à donner...Ainsi, aussi étrange que cela puisse paraître, avait elle réussit dans l'ombre à sauver plus d'un mariage, à donner le courage au timide de déclarer sa flamme, et à expliquer aux hommes trop brutaux que c'est bien de se préoccuper du plaisir de sa partenaire...que ce n'est pas parceque l'un prend plaisir, que ce plaisir est perçu de la même manière chez l'autre.
Des costumes de scène et de "travaille", Sarah en avait de toutes sortes. Les nuits passaient les unes après les autres...et bientôt elle avait fini par s'y faire, se faisant aux "habitués" à essayer de trouver un sens à tout ça..comme tout le monde.
Mais elle n'était pas comme "tout le monde". Un jour on l'avait approché pour lui proposer quelque chose d'étrange...même dame Claude ignorait la teneur de ce nouveau "travail" et qui consistait simplement à informer dans des buts politiques et militaires de certains secrets confiés sur l'oreiller...quelques petites trahisons mais après tout, ce n'est pas elle qui les forçait à parler...et c'était sans doute mieux que de les voir subir quelque torture...
Ce petit travail sur le côté, lui avait permis de rembourser plus vite...pour le moment où, une fois acquittée de sa dette, elle pourrait refaire sa vie.
La maladie qu'elle avait contracté, mit un frein brutal à ses plans...elle ne pouvait plus assurer certains "services" et se contentait de faire partie des spectacles et à la mise en scène de certains fantasmes de quelques clients..;habitués ou de passage.
Lorsque cette jeune femme rousse était venu un jour en fin d'après midi, Sarah venait de refaire ses comptes...elle en aurait sans doute encore pour trois ans au minimum avant de pouvoir rembourser la dette de Charles Henri. Elle était d'abord restée méfiante quand à la proposition de la jeune femme un tantinet trop fière sans doute qui lui avait rendu visite ce jour là....mais elle n'avait pas commis l'erreur de la regarder de haut...ni elle, ni ses soeurs d'infortune...ou pire...un regard empli de pitié. Non, elle avait été correcte.
C'est sans doute pour cela, que Sarah avait accepté la proposition qu'elle lui fit.
Ce soir là, l'homme arriva comme prévu...c'était devenu un habitué depuis quelques temps. Une fois de plus il demanda à avoir la petite Nana...la pauvre...elle rapportait beaucoup...mais à chaque visite de ce "client" elle en avait pour plusieurs jours à s'en remettre et à être soignée. Dame Claude avait d'abord pensé à l'envoyer dans un autre bordel, mais un soir où refusant que Nana ne soit présente...on lui avait bien fait comprendre qu'il y avait interêt pour toutes, la tenancière comprise, que Nana soit là.
Sarah savait qu'elle devait la jouer fine...elle prit la place de Mira, une autre blonde et prétextant une mise en scène "spéciale" pour le client en question, et prit soin de porter un loup de cuir noir.
Les trois femmes étaient déjà dans le petit salon dorée quand il arriva. Nana tremblait comme une feuille, fortement traumatisée...Sarah se demandait combien de temps la petite pourrait tenir encore. Elle avait même entendu parler d'une volonté du "client" à l'acheter...ce serait un crime d'accepter une telle chose...Dame Claude refuserait sans doute...et finirait par trouver un moyen pour l'envoyer ailleurs..elles avaient toutes confiance en Claude.
Ce qui se passa ce soir là dans le petit salon doré, lui renvoyait encore des haut le coeur rien que d'y penser. Elle l'avait joué fine oui...mais à quel prix? Nana se fit spectatrice de ce qui lui était réservé en temps "normal", spectatrice de ses propres supplices....à la fois soulagée que ce soit une autre ce soir là qui les subissent à sa place.
Seule satisfaction pour Sarah, fut d'avoir bien fait en sorte qu'il ressorte de là avec un "petit cadeau"...elle était loin de se douter qu'elle aussi avait eu le sien.
Sarah avait subit les pires supllices...le prix de sa liberté...sa technique qui consistait à s'imaginer ailleurs en attendant que ça se passe...simulant un orgasme exagéré destiné à faire croire au client que c'était le meilleur amant du monde...ne marchait pas. Celui là, il s'en fichait...il était obsédé par son propre plaisir qui passait en procurant de la douleur et de l'humiliation...tout ce qu'il voulait c'était lui faire payer, à elle une catin, elle allait le sentir passer oui...ça oui, elle était pas prête de recommencer...
Elle avait passé une bonne partie de la nuit à vomir...à se marteler la tête sous la douche qui se teintait de sang et auxquelles se mêlait les larmes. La seule chose qui la faisait tenir c'était la satisfaction d'imaginer ce monstre, ce porc, bientôt à son tour dans les affres de la douleur...quand son entrejambe se mettrait à enfler et prendre la forme d'un chou fleur cramoisi et se couvrir de pustules énormes...
***
Sarah posa ses sacoches sur son cheval et monta. Elle regarda une dernière fois le "Palais des Plaisirs".
Elle n'avait pas mérité d'atterir dans ce bordel...mais elle avait bel et bien mérité sa liberté...
Une page venait d'être tournée...du moins, le croyait elle...
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Re: Un vague souvenir (textes rattachées au Serpent)
Voilà deux jours que Sarah découvrait à nouveau la vie en étant libre. Elle venait d'arriver à Austrivage et avait fait les démarches pour rejoindre les Paluns assez rapidement. Elle s'était sentie suivie et avait prit soin de ne quitter la route à aucun moment, accompagnant d'autres voyageurs qui se allaient dans la même direction qu'elle.
A l'auberge où elle avait pris une chambre, elle reconnu le général Von Überkauf, par respect, elle fit mine de ne pas le connaître. Ce dernier en faisait autant.
Au milieu de la nuit, elle ne fut qu'à demie étonnée d'entendre frapper à sa porte. Elle alla ouvrir et fut étonnée de le voir entrer dans sa chambre, suivi de son "contact", Bernhart, du temps où elle travaillait pour les renseignements et de l'homme qu'elle avait cru reconnaître comme celui qui la suivait depuis son départ des Hinterlands.
-Bonsoir Sarah. Excusez l'heure tardive mais on doit vous parler.
Sans attendre sa réponse, tous trois entrèrent dans sa chambre, l'air soucieux. Elle referma la porte derrière eux et finit de nouer la ceinture de sa robe de chambre.
-Qu'y a t il messires?
Elle ignorait si elle pouvait montrer qui elle connaissait ou pas...alors elle se contenta de poser une main sur une hanche de manière nonchalante, afin de les laisser parler. Ce fut Bernhart qui pris la parole, en premier.
Sarah voici le sergent d'armes Mann et je pense que vous connaissez déjà le général.
-Bonsoir Karl.
-Bonsoir Sarah.
-Comment va votre épouse?
-Bien mieux, j'ai écouté vos conseils et *il toussa légèrement dans la main, les et rouflaquettes ne masquant qu'en partie la gêne qui s'était emparé de lui. Elle se contenta de lui sourire, après tout, elle l'avait blanchie dans une histoire de vol d'armes.
-J'en suis très heureuse.
Puis, elle porta son regard sur le sergent.
"C'est vous qui me suivez depuis mon départ, n'est ce pas?
-Oui, dame. Mais ce n'est sans doute pas ce que vous croyez. C'est dame Hellenlicht qui m'a demandé à veiller sur vous quelques temps, craignant quelques représailles.
Cela l'amusait de s'entendre appeller "dame", mais lui faisait un bien fou. Comme si par là, avec ce simple mot elle revenait à la "normalité"
-Des représailles dites vous?
Elle se tourna vers Bernhart.
-Suite à...
Bernhart l'interrompit.
-Non. Rien à voir avec votre lien avec moi apparement. Le bureau d'enquête travail sur un cas assez difficile et il se peut que vous y étiez mêlée.
Elle leva le menton légèrement. La situation avait pour elle quelque chose d'irréel. Elle était là, en robe de chambre légère, à demie nue avec trois hommes dans sa chambre...et pour la première fois...ce n'était pas pour contenter quelque fantasme, mais pour discuter. Discuter d'un chose de toute évidence très sérieuse.
-Je vous écoute.
-Il...s'est passé quelque chose au Palais des Plaisirs.
Elle s'asseya devant la coiffeuse et prit une brosse, commençant à lisser ses longs cheveux blonds comme elle faisait chaque soir, comme si ce geste dans lequel elle avait l'habitude de se perdre l'aiderait à entendre ce qui allait se dire. Elle avait...un mauvais pressentiment...
-Fermé?
-Brûlé.
Elle s'arrêta dans son geste...se tournant vers eux, scrutant leurs visages.
-Et...les filles?
-On n'a retrouvé que le corps de la tenancière, des traces de roues d'une cariole, comme si on les avaient toutes enlevées.
Elle repensa à ses soeurs d'infortune. Mimi la brune...de son vrai nom Michelle. Fifi et Irma les deux jumelles...aux visages angevins, Mira la douce de son vrai nom Miranda...Lola la folle, Carmen la chaude sang, Nana la rousse...Sarah avait été une des rares à ne pas prendre de surnom de ce genre.
Elle était heureuse d'être assise.
-Si vous êtes là..c'est que vous pensez que cela à un rapport avec moi?
-Nous pensons que l'auteur pourrait être un des clients. Il fait actuellement l'objet d'une enquête. Il se nomme Sheppard.
Son sang se glaça dans ses veines. Elle se tourna vers le miroir et se remit à brosser ses cheveux de manière mécanique.
-Il est venu. Il y a de cela quatres jours environ. C'est moi qui m'en suis chargée.
-Oui, c'est la raison pour laquelle Frau Hellenlicht m'a demandé de veiller sur vous quelques temps. Elle craignait quelque chose...intervint le sergent.
-...mais elle ne s'attendait pas à ça, n'est ce pas?
-Non. *s'ensuivit un silence profond*
-Vous allez accompagner le général qui doit se rendre à Hurlevent, ensuite nous vous mettrons à l'abris.
-Pourquoi faites vous cela? Après tout je ne suis qu'une catin sans importance.
-Vous avez rendu certains services nous permettant de démasquer certains traîtres dans nos rangs, c'est à nous de vous rendre service à présent.
-Il y avait...ce jeune écuyer qui l'accompagnait. Claude lui avait tiré les oreilles plus d'une fois alors qu'il essayait de voir au travers de quelques fissures ce qui se passait dans les chambres. La curiosité est normale pour un garçon de cet âge, mais aussi curieux que cela puisse paraïtre, Claude avait des principes pour certaines choses. Sheppard laissait ce jeune garçon dehors par pluie, par neige ou par vents. Une fois elle l'avait emmené dans les cuisines pour lui donner un lait chaud. Ce...Sheppard l'apprit et roua ce pauvre garçon de coups. Après ça, Claude allait lui porter son lait dehors. Peut être...pourriez vous le faire parler? Peut être pourra t il vous apprendre quelque chose? Vous...allez les retrouver n'est ce pas?
Elle scruta à nouveau leurs regards.
-Nous allons tout mettre en oeuvre pour y parvenir Sarah, mais je crains qu'il ne soit déjà trop tard et sans doute auront elles parlé.
Elle s'en doutait un peu...mais espérait secrètement qu'il lui dise "Oui Sarah, on va les retrouver et ce gibier de potence aura ce qu'il mérite pour ce qu'il a fait à la vieille dame"
-Bien...je vais préparer mes affaires. Quand partons nous?
-Dans dix minutes.
Ils se levèrent, les uns après les autres quittèrent la chambre, laissant Sarah s'adosser à sa porte encore sous le choc.
***
Personne ne su jamais ce qui étaient arrivé aux filles du Palais des Plaisirs...et personne n'osa imaginer ce qui avait pu leur arriver...
A l'auberge où elle avait pris une chambre, elle reconnu le général Von Überkauf, par respect, elle fit mine de ne pas le connaître. Ce dernier en faisait autant.
Au milieu de la nuit, elle ne fut qu'à demie étonnée d'entendre frapper à sa porte. Elle alla ouvrir et fut étonnée de le voir entrer dans sa chambre, suivi de son "contact", Bernhart, du temps où elle travaillait pour les renseignements et de l'homme qu'elle avait cru reconnaître comme celui qui la suivait depuis son départ des Hinterlands.
-Bonsoir Sarah. Excusez l'heure tardive mais on doit vous parler.
Sans attendre sa réponse, tous trois entrèrent dans sa chambre, l'air soucieux. Elle referma la porte derrière eux et finit de nouer la ceinture de sa robe de chambre.
-Qu'y a t il messires?
Elle ignorait si elle pouvait montrer qui elle connaissait ou pas...alors elle se contenta de poser une main sur une hanche de manière nonchalante, afin de les laisser parler. Ce fut Bernhart qui pris la parole, en premier.
Sarah voici le sergent d'armes Mann et je pense que vous connaissez déjà le général.
-Bonsoir Karl.
-Bonsoir Sarah.
-Comment va votre épouse?
-Bien mieux, j'ai écouté vos conseils et *il toussa légèrement dans la main, les et rouflaquettes ne masquant qu'en partie la gêne qui s'était emparé de lui. Elle se contenta de lui sourire, après tout, elle l'avait blanchie dans une histoire de vol d'armes.
-J'en suis très heureuse.
Puis, elle porta son regard sur le sergent.
"C'est vous qui me suivez depuis mon départ, n'est ce pas?
-Oui, dame. Mais ce n'est sans doute pas ce que vous croyez. C'est dame Hellenlicht qui m'a demandé à veiller sur vous quelques temps, craignant quelques représailles.
Cela l'amusait de s'entendre appeller "dame", mais lui faisait un bien fou. Comme si par là, avec ce simple mot elle revenait à la "normalité"
-Des représailles dites vous?
Elle se tourna vers Bernhart.
-Suite à...
Bernhart l'interrompit.
-Non. Rien à voir avec votre lien avec moi apparement. Le bureau d'enquête travail sur un cas assez difficile et il se peut que vous y étiez mêlée.
Elle leva le menton légèrement. La situation avait pour elle quelque chose d'irréel. Elle était là, en robe de chambre légère, à demie nue avec trois hommes dans sa chambre...et pour la première fois...ce n'était pas pour contenter quelque fantasme, mais pour discuter. Discuter d'un chose de toute évidence très sérieuse.
-Je vous écoute.
-Il...s'est passé quelque chose au Palais des Plaisirs.
Elle s'asseya devant la coiffeuse et prit une brosse, commençant à lisser ses longs cheveux blonds comme elle faisait chaque soir, comme si ce geste dans lequel elle avait l'habitude de se perdre l'aiderait à entendre ce qui allait se dire. Elle avait...un mauvais pressentiment...
-Fermé?
-Brûlé.
Elle s'arrêta dans son geste...se tournant vers eux, scrutant leurs visages.
-Et...les filles?
-On n'a retrouvé que le corps de la tenancière, des traces de roues d'une cariole, comme si on les avaient toutes enlevées.
Elle repensa à ses soeurs d'infortune. Mimi la brune...de son vrai nom Michelle. Fifi et Irma les deux jumelles...aux visages angevins, Mira la douce de son vrai nom Miranda...Lola la folle, Carmen la chaude sang, Nana la rousse...Sarah avait été une des rares à ne pas prendre de surnom de ce genre.
Elle était heureuse d'être assise.
-Si vous êtes là..c'est que vous pensez que cela à un rapport avec moi?
-Nous pensons que l'auteur pourrait être un des clients. Il fait actuellement l'objet d'une enquête. Il se nomme Sheppard.
Son sang se glaça dans ses veines. Elle se tourna vers le miroir et se remit à brosser ses cheveux de manière mécanique.
-Il est venu. Il y a de cela quatres jours environ. C'est moi qui m'en suis chargée.
-Oui, c'est la raison pour laquelle Frau Hellenlicht m'a demandé de veiller sur vous quelques temps. Elle craignait quelque chose...intervint le sergent.
-...mais elle ne s'attendait pas à ça, n'est ce pas?
-Non. *s'ensuivit un silence profond*
-Vous allez accompagner le général qui doit se rendre à Hurlevent, ensuite nous vous mettrons à l'abris.
-Pourquoi faites vous cela? Après tout je ne suis qu'une catin sans importance.
-Vous avez rendu certains services nous permettant de démasquer certains traîtres dans nos rangs, c'est à nous de vous rendre service à présent.
-Il y avait...ce jeune écuyer qui l'accompagnait. Claude lui avait tiré les oreilles plus d'une fois alors qu'il essayait de voir au travers de quelques fissures ce qui se passait dans les chambres. La curiosité est normale pour un garçon de cet âge, mais aussi curieux que cela puisse paraïtre, Claude avait des principes pour certaines choses. Sheppard laissait ce jeune garçon dehors par pluie, par neige ou par vents. Une fois elle l'avait emmené dans les cuisines pour lui donner un lait chaud. Ce...Sheppard l'apprit et roua ce pauvre garçon de coups. Après ça, Claude allait lui porter son lait dehors. Peut être...pourriez vous le faire parler? Peut être pourra t il vous apprendre quelque chose? Vous...allez les retrouver n'est ce pas?
Elle scruta à nouveau leurs regards.
-Nous allons tout mettre en oeuvre pour y parvenir Sarah, mais je crains qu'il ne soit déjà trop tard et sans doute auront elles parlé.
Elle s'en doutait un peu...mais espérait secrètement qu'il lui dise "Oui Sarah, on va les retrouver et ce gibier de potence aura ce qu'il mérite pour ce qu'il a fait à la vieille dame"
-Bien...je vais préparer mes affaires. Quand partons nous?
-Dans dix minutes.
Ils se levèrent, les uns après les autres quittèrent la chambre, laissant Sarah s'adosser à sa porte encore sous le choc.
***
Personne ne su jamais ce qui étaient arrivé aux filles du Palais des Plaisirs...et personne n'osa imaginer ce qui avait pu leur arriver...
Un vague souvenir- Citoyen
- Nombre de messages : 6
Lieu de naissance : Inconnu
Age : Inconnu
Date d'inscription : 21/10/2011
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