[A laisser tranquille]Rêves.

Rêves:Septième.

Une brume verte l'enveloppait. Pas le même vert que les apaisantes brumes dont les moines faisaient usage, ces brumes-ci était d'un vert maladif, entre émeraude et putréfaction. Autour de lui il ne distinguait rien d'autre que des ombres qu'une diffraction rendait impossible à identifier, rappelant seulement quelque forme humanoïde.

La brume était si épaisse qu'il ne voyait même plus ses pieds, d'ordinaire si agiles mais aujourd'hui paralysés par la peur.

L'homme tenta d'attraper ses armes dans le réflexe immuable du vétéran avant de se rendre compte qu'il était dans les mêmes habits que lorsqu'il s'était endormi ; un nu que la soirée de luxure passée imposait d'elle même. La peur envahit tous ses membres, le désespoir prit possession de son âme et il se retrouva fuyard de ces brumes, courant sur un sol inégal et pleurant une myriade de larmes salées qui perlaient sur son visage défiguré par la peur.

Après quelques dizaines de mètres parcourus à un rythme effréné il s'écrasa contre un mur écailleux, d'un vert émeraude pur. L'homme secoua sa tête, fessant voler ses cheveux poivre et sel de gauche à droite à plusieurs reprises, avant de s'approcher du muret afin de l'identifier. Avec un mélange d'effroi et de curiosité il posa sa main sur la matière couleur d'émeraude, la même que la pierre précieuse qui ornait la bague de son épouse se disait-il... À cette idée il puisa dans l'once de courage et de volonté qui était restée au fond de son être et commença à longer le mur, presque collé à lui afin de se donner l'impression rassurante de laquelle celui-ci émanait étrangement.

Au bout d'un moment sa main se posa sur quelque chose de mou, Non!... De visqueux... L'homme déglutit et approcha sa main tremblante de son visage afin de distinguer ce qu'il avait touché.Un liquide noir-verdâtre dégoulinait lentement de ses doigts ternis par les âges. Il recula de quelques pas presque machinalement et se rendit compte que le fluide commençait à lécher la plante de ses pieds, venant de l'obstacle duquel il s'éloignait. Tout aussi automatiquement il couru dans le sens contraire en produisant un bruit de succion déplaisant pour n'importe quel être de raison.
Le sol autour de lui tremblât et sembla se dérober sous lui, l’entraînant vers un néant de brumes sans fond.
Les secondes semblaient de heures et il perdit toute notion de ses sens en cet instant, focalisé sur sa mort certaine qui l'attendait au bout du compte. Il ferma les yeux... Après tout il savait sa mort proche, dans ce monde comme dans l'autre.

Lorsqu'il rouvrit les yeux il était couché sur l'herbe et la terre molle, toujours nappé de brumes et nu. Il se releva, tremblant, et n'osa plus bouger, ayant perdu l'once de courage qui lui avait permis de se mouvoir. Il sentit un frisson lui parcourir l'échine lorsque quelque chose froid lui caressa la jambe, rampant lentement vers son bassin. Dans un réflexe naturel et primitif il tenta de dégager la chose d'un revers de la main nerveux. C'est alors que la chose s'agrippa à sa main et commença à s'enrouler autour de celle-ci en laissant suinter un liquide qui commençait à brûler la peau de l'homme. Il hurlât tout  l'air de son corps en se débattant et en couinant telle une hyène apeuré.

La créature, peut être courroucée par le bruit, s'engouffra dans la geulle béante de l'homme. Celui-ci s'étouffa rapidement. Une écume blanche apparaissant sur les commissures de ses lèvres. Les restes des ses derniers repas commençant à s'y mélanger. Il s'écrasa lourdement,sans vie, s'offrant aux ombres, qui semblaient proche... De plus en plus proches.

Rêves:Sixième.

L'homme se réveilla. Il était étalé sur une barque construite d'un bois de chêne moisi, couverte d'algues et qui ne demandait qu'à pouvoir se libérer et reposer au fond de la mer. L'homme releva son imposante panse couverte par une robe en tissu blanc et observa l'atmosphère autour de lui. Il pût admirer une mer dont l'eau avait prit la même teinte émeraude maladive que le ciel, les brumes qui flottaient au dessus de l'eau ou même le soleil, qui dégageait une lumière tamisée qui rendait l'air lourd et lugubre.

Décidé à atteindre une côte avant que son bateau rende l'âme,il plongea désespérément sa main dans l'eau glacée, n'ayant pas de rames. Néanmoins au fur et à mesure qu'il progressait, il avait l'impression que son champ de vision devenait de plus en plus sombre. Soudain il distingua quelque chose devant lui... Il continua d'avancer, de garder ses mains dans une eau proche de l'état solide, son mouvement seul brisant le silence des ombres autour de lui.

Il arriva en vue d'une plage, enfin une lueur dans cette folie d'eau et de froid. Lorsqu'il prit pied sur le sable mou, il s'étala sur ce dernier, exténué, et resta là un moment... Jusqu'au moment où une goutte d'eau vint s'écraser contre sa colonne vertébrale, lui procurant un frisson qui lui glaça le sang. Il tenta immédiatement de se relever mais il se rendit compte qu'il s'était enfoncé dans le sable, ne pouvant plus s'en dégager.

L'eau se transforma en glace.

La pluie en grêle.

Et l'éternité en souffrance.