Etranges affiches

( Le roi Liche n'aime pas le nom "Arthas" )

(oui je sais mais pas grave, navrée on avait pas la place ...mais ce n'est pas le plus important je pense..)

*Naÿie avisa les graffitis, les crânes, les symboles et le sang*

Mh.. ce soir même, j'ai reçu aussi Syliène Finduilas qui m'a apporté la composition du poison du puits de Lune.

Le poison utilisé est très commun mais le parfum qui a été répandu est assez spécial : il s'agirait d'essences végétales combinées.

Les plantes utilisés viennent toutes du Norfendre : de la glacépine mais aussi, des plantes provenant du Bassin de Sholazzar.

Elle m'a fait remarqué que le récolteur devait être particulièrement aguéri, aussi bien pour les conditions climatiques que pour la dangerosité des milieux.

Ca et ces graffitis nous renvoie donc bien à une sérieuse menace fléautique.

Je dis sérieuse car, même si ces vandalismes sont minimes, le poison lui est trop bien élaboré pour être fait par des amateurs.

- "Autrement dit, ça s'rait que l'début... "

Le paladin grinça. Sur son bureau, une statuette tournait lentement entre ses doigts. Il aurait gagné cher pour voir ce dont auraient pu témoigner les orbites vides. Mais à part quelques slogans somme toute "attendus", on pouvait dire que les pistes n'étaient pas légion. Le récolteur... peut-être. La piste précédente, assez semblable dans l'esprit, n'avait donné aucun résultat. Quant à retrouver le fabricant de ces statuettes, il n'y croyait pas vraiment non plus.

- "Croyez qu'on peut montrer ça à un sculpteur ? Qu'y nous dise c'qu'il en pense ?"

Sans attendre la réponse, il accrochait déjà sa masse à la ceinture et calait son bouclier dans son dos, le heaume à panache sous le bras.

"J'vais tenter l'coup. On sait jamais."


(en attente de réponse MJ ^^)

(alors pour te répondre simplement, le bois des statuettes vient de la forêt du chant de cristal (sous dalaran) et la peinture est faites avec des pigments récupérés sur des elem de feu dans la toundra boréenne, faites par un artisan lambda mais qui ne connait pas le commanditaire, juste payer agréablement pour tenir sa langue )

- J'en connais un de sculpteur qui a l'air de bien se débrouiller. Certes il est jeune mais connait le bois et les diverses essences. Si vous voulez le voir, mon lieutenant , vous le trouverez en train de resculpter la muse à la proue de la Semillanque. Ou il pourra éventuellement vous guider vers d'autres hommes du métier.

Elle lui sourit, ce qui tranchait avec le vouvoiement employé envers un officier.

- "Tsss, ça t'amuse hein ! S'pice de pirate !"

Il rit et lui colla un bisou sur la joue avant de s'enquérir de l'adresse de ce sculpteur. Si lui ne savait pas, il saurait bien lui en indiquer un plus adapté et lui expliquer un minimum de choses à savoir dans ce domaine dont il ignorait tout.

Tout cela lui semblait gros, très gros, trop gros ? Un ordre qui se ferait remarqué ainsi pour qu'on le sous-estime pour ensuite frapper un grand coup ? Tout était possible avec le Fléau, elle ne le savait que trop bien

-Il nous faudrait des témoignages... pour identifier au plus vite ces gens et s'occuper d'eux avant qu'ils ne frappent trop fort.

Elle fronça les sourcils, chose qui devenait vraiment une habitude et lui rétorqua fermement et gentilement

- Vous êtes mon frère mais en service mon supérieur et la hiérarchie c'est sérieux.
- Café? un petit sucre?

Il haussa les épaules, apparemment refroidi par l'attitude hautaine de sa soeur qu'il n'appréciait pas du tout. Il la savait agacée par ses ennuis d'intendance mais il ne pensait pas qu'elle aurait pu réagir ainsi. Il s'efforça de ne plus y penser tant qu'il n'aurait pas eu l'occasion de la prendre en quatre yeux et se concentra à nouveau sur l'affaire avant d'aller visiter le sculpteur suggéré.

- "Moi c'qui m'choque c'est cette façon d'agir comme des p'tits voyous. Ca colle pô avec l'coup du puits et du toxique sophistiqué. On voudrait nous endormir qu'on s'y prendrait pô autrement. Donc... j'suis assez d'accord avec toi Ceraly... ça pue l'moisi."

-Que ce soit le vrai Fléau ou juste un ordre pro-fléautique, ils doivent être renseignés, ils ont peut être même des sources en ville... Comme certaines personnes sans trop de morale qui vendent leurs frères contre une bonne bourse. Dans cette optique, je comprend que le Tord Boyaux ait été ciblé

Elle soupira longuement, avec sa maison dans le quartier, ça ne devenait plus très comme logement...

- "On d'vrait convoquer l'gars du Tord-Boyaux, qu'y nous en dise un peu plus sur l'bouzin. Y doit bien savoir un truc, nan ? C'qui d'jà ?"

-Y'a Torkish ou Lenny Quid qui s'en occupe, me semble que c'est Torkish le gérant mais j'suis plus trop sûr.

Alors, on va convoquer Torkish. Je m'en occupe.

En rentrant de patrouille, elle attrapa le courrier, presque machinalement, se servi un chocolat bien chaud et entama le tri.
Son regard fut attiré par une enveloppe un peu plus épaisse.
Les sourcils froncés, elle la laissa en évidence dans le bureau des officiers

- Encore une.. il va faloir encore doublé la garde..

Un mauvais pressentiment, elle avait un mauvais pressentiment avec cette affaire, entre le Comte Mondenord, le Fléau et Green... tout ça était de mauvaises augures

Mondenord se faisait de plus en plus agressif, elle sentait que pour Green, ce n'était que le début et maintenant le Fléau qui menaçait directement la garde, mais quel garde ? pourquoi deux ? avait-elle été repérée ? Si oui, quel autre cible pouvait-ils bien avoir ? Ou veulent-ils simplement s'en prendre à des officiers ?
Au fond, Céralynde esperait être la cible plutôt que des officiers supérieurs...

-Le mieux serait de les prendre de vitesse... Mais comment... ?

- "Nom d'un p'tit ch'wal... v'la aut'chose..."

Le paladin lut et relut la lettre, cherchant une fois encore des sens cachés, des cycles masqués, des redondances ou des dissonances dont la présence dévoilerait quelque autre signification ésotérique en détissant les apparences. La "caserne fortifiée" ça pouvait être la garde ou, peut-être, la garnison du ruisseau de l'Est ou encore les installations des Rédempteurs ? Deux seront frappés ? Mais deux quoi ? deux qui ?

D'innombrables hypothèses pouvaient s'avérer juste, la pire de toute étant probablement que ces Archanges Noirs s'en prennent à Leizen et Naÿie en l'absence de la Commandant. C'est toute la Garde qui s'en trouverait largement décapitée avec, même en présence d'autres officiers de valeur, une latence du pouvoir particulièrement préjudiciable et synonyme, immanquablement, d'un grand désordre.

Les deux membres de la brigade féline qui attiraient la jalousie des autres druides ? Peu probable. Druide et Fléau n'avaient jamais fait bon ménage, ne serait-ce que pour leurs valeurs fondamentalement contradictoires.

Les deux femmes proches de Semelys ? Ceralyne et Espoir ?

Le couple Cathules, Idrid et Fanelia ? Ce qui, tout comme Leizen et Naÿie, constituerait pour eux, immanquablement, un grave préjudice ?

Ils manquaient bien trop d'inconnues dans cette inextricable équation. Tout ce qu'ils avaient c'est une dénommée Lola Ad'Thales qui avait été prise avec un objet apparu également sur une gnomographie. Le paladin ne croyait pas à sa totale innocence, mais faute de personnel pour la mettre sous surveillance, il avait dû renoncer à cette piste. L'esprit perdu dans ces considérations inextricables autant que menaçantes, il se pencha vers sa Thelya dont il grattouilla la tête affectueusement. Sa présence avait le don de le détendre et s'occuper d'elle lui fournissait une diversion bienvenue.

- "Comment tu vas ma belle ?"

Froid, douleur, angoisse, cauchemar. Tout ça se mélangeait dans l'esprit fiévreux du paladin qui grelottait. Serré contre Aldanne dans l'espace étroit où on les avait jetés, il avait lentement perdu son sang. Sa main mutilée avait gonflée, forçant sur ses liens. De terribles élancements avaient parcouru tout son bras, puis tout son corps lui avait semblé se déchirer avant qu'il ne perde conscience à intervalles de plus en plus rapprochés. Les sons s'éloignaient dans les brumes de l'inconscience, de plus en plus lointains. La voix d'Aldanne, encourageante, avait glissé entre les mailles de sa volonté. Il ne sentait plus rien mais n'en ressentait, étrangement, aucun soulagement sinon cette espèce d'absence peuplée d'effroyables cauchemars intermittents que seule la douleur interrompait, foudroyante et lancinante à la fois, rimant avec les mots d'encouragement de sa sœur qu'il ne comprenait plus.

Astreilla aux mains de ces tortionnaires, Aldanne également... Restait Arianne. Il priait qu'elle ne soit pas trop triste, qu'elle parvienne à refaire sa vie. Il ne connaitrait jamais son dernier enfant et s'en désolait. Tout ce qui se passait était sa faute. Il les avait toutes entrainées dans cette aventure de la Garde, directement ou indirectement. Le remords prenait les traits d'un monstre qui, sous ses yeux, déchiquetait ses espoirs putréfiés, broyait impitoyablement leurs âmes ensanglantées entre des dents jaunâtres. Des hurlements, imaginaires ou réels, il n'aurait su le dire, lui provoquaient des nausées autant que les vagues de douleur qui remontaient de son bras à chaque battement de coeur. Les scènes de guerre se mêlaient aux scènes de crime dans son cerveau délirant de fièvre. Des monstres sans visage, des nattes rousses, des pleurs, des rêves qui l'engloutissaient. Sous les yeux de ses cauchemars défilaient les visages de ceux qu'il aimait, déformés en rictus immondes pour mieux mimer les traits des autres qu'il avait tués au cours de sa vie de combats. Lui aussi était un tortionnaire qui, s'il n'avait jamais cherché à provoquer des souffrances inutiles, avait tout de même brisé d'innombrables vies.

Les Anges Noirs ne voulaient rien sinon les faire souffrir. Il avait tenté vaillamment de résister, avait même trouvé l'occasion de se soigner en profitant d'un duel qui l'avait laissé roué de coups, piètre soulagement qui, pourtant, avait eu le mérite de lui donner l'occasion d'escamoter un couteau sans jamais trouver l'occasion de s'en servir. Ses bourreaux avaient eu bien du fil à retordre, mais à un contre cinq, l'espoir n'était qu'une chimère pour mieux prolonger leur plaisir malsain de le voir se débattre. La "cheffe" avait été poussée dans le feu et sa tête cornue de draenei bien pâle s'ornait de jolis hématomes dus tant à des coups de tête que des coups de coude alors qu'elle s'était écrasé durement le poing contre un mur de pierre. Elle parlerait avec une voix bizarre pendant plusieurs jours tant il lui avait écrasé la trachée avec les pouces ; piètre vengeance quand un autre l'avait pratiquement étranglé lui aussi. Les autres avaient eu leur lot de mauvaises surprises et exhibaient contusions, coupures et luxures. L'un avait même eu le coup déchiqueté par la lame volée. Mais en définitive il n'y avait qu'un vaincu et aucune issue. Le seul message qu'il avait pu émettre était bien trop court pour être localisé. Quel espoir restait-il ? Ils s'amuseraient... et le tueraient quand ils en auraient fini de jouer. Quel acte de résistance pouvait ne pas être vain sinon les frustrer de leurs plaisir malsain par une mort prématurée ? Ils se moqueront de lui, lançeront qu'il n'était finalement pas aussi costaud qu'il en avait l'air... que lui importerait, lui qui ne serait plus là ? Mais il y avait Aldanne et Astreilla. Tant qu'ils s'en prenaient à lui, c'était ça de moins qu'elles auraient à subir, mais sa volonté s'effilochait comme une torche qui se meurt, broyée par les ténèbres infernales et glacées du Fléau.

Il méritait son sort et s'en remettait à la Lumière. Sa vie s'enfuyait dans le noir d'un caveau perdu. Il aurait voulu demander pardon à ceux ou celles qui avaient cru en lui. Il n'y aurait pas d'issue sinon dans la mort une fois qu'il aurait épuisé toutes ses forces dans l'espoir futile de gagner un peu de temps, un temps qui permettrait qu'on sauve sa fille et sa sœur, peut-être. Il avait rêvé d'une autre fin...

Il s'éveillait, une fois de plus. La situation s'était à la fois empirée et améliorée. Sa main ne le lançait plus aussi violemment sans qu'il parvienne à comprendre pourquoi. La douleur était devenue sourde, presque supportable. Il semblait se souvenir d'avoir revu un peu de lumière. On lui avait parlé, il avait eu mal encore avant d'être à nouveau déplacé, à moins qu'il n'ait rêvé tout ça. Ce dont il était certain, c'est qu'il était confiné dans un espace très étroit qui lui interdisait de respirer librement. Rien qu'à l'odeur il avait reconnu la nature de sa prison : un tonneau. L'absence de sa sœur lui glaça le cœur plus sûrement encore que les étaux de givre dans lesquels ils l'avaient enserré auparavant. Aldanne était-elle morte ou vivante ? Où était sa fille ? son Arianne ? ses amis ?

Il avait totalement perdu la notion du temps. Sa respiration était lourde et ses lèvres sèches. Il avait l'impression que sa langue avait gonflé. L'air ne passait qu'au travers de l'emplacement d'un bouchon qui n'avait pas été mis en place, sans doute pour le laisser crever plus lentement. Il ne sentait plus son autre main ni ses pieds. Probablement qu'il était au delà de l'ankylose. Il en venait presque à souhaiter de faire une embolie pour enfin en finir plus vite. Pourquoi l'avaient-ils jeté ici ? Que faisaient-ils ? Était-il recherché ? Il avait cru entendre la voix de Leizen et se raccrochait à ce maigre espoir comme à une bouée au milieu d'une tempête de cauchemars. Là, écoutant de nouveau, il prit peur au bruit de sa propre respiration, sifflante, épaisse. Au moins n'entendait-il plus de cris.

Tenir.. tenir... et tenir encore... La fièvre l'emporta de nouveau.