[Enlevée par des factionnaires] Lettre ouverte affichée sur divers lieux fréquentés de la ville

Bonjour à tous,

Je suis worgen non gilnéenne, fière de l'être et j'avoue avoir du mal à être assimilée à une arme vivante.

Dans ce cas pourquoi ne pas...

1. considérer les draeneis comme démons potentiels ? Après tout ils forment un seul et même peuple avec les Eredars, démons sorciers de la Légion ardente. La seule différence notable entre eux étant leur allégeance.

2. considérer les gnomes et leurs inventions comme des terroristes involontaires ? On ne compte plus le nombre d'explosions qu'ils créent lors des tests de leurs nouveaux jouets. Extension de proposition peut être faite concernant la Comtesse Bayle.

3. considérer les nains et pandarens comme des ivrognes et par extension pouvant causer naturellement des troubles à l'ordre public à cause de leur penchant pour la bonne bière ?

4. considérer les elfes de la nuit comme des ennemis de la Lumière ? Après tout ils adorent la lune, personnifiée par leur déesse Elune et la nuit est l'opposée du jour, durant lequel la lumière parait.

5. considérer les humains comme des crétins finis et des racistes condescendants. Après tout certains sont des hylanistes extrémistes et bafouent les commandements d'Uther le Porteur de Lumière qui a toujours œuvré pour que le maximum de races de l'Alliance soient intégrées au rang des paladins et des combattant de la Lumière.

Une fois le tour des races finies, passons aux groupes connus.

6. considérer la Garde de Hurlevent comme corrompue et inapte à représenter l'Autorité de Son Souverain Varian de la lignée des Wrynn ? Après tout elle tolère des brebis galeuses dans ses rangs et ils déshonorent le royaume et l'Alliance dans son ensemble alors même qu'ils portent le tabard de la Garde.

7. considérer les démonistes comme des armes potentielles sacrifiables et des agents infiltrés potentiels ? Après tout, rien ne dit qu'ils ne sont contrôlés par leurs démons.

8. considérer les furtifs comme des meurtriers en puissance et comme des voleurs ? Après tout ils ont toutes les aptitudes pour exercer de tels forfaits et la frontière est mince quand il s'agit de Bien et de Mal.

9. considérer les hospitaliers et tout médecin d'ailleurs comme étant civil et de petite vertu ? Après tout ce n'est pas comme si c'était un ordre militaire épuré et reconnu, et que les médecins indépendants en ville n'avaient pas tous au moins servi sur les grands fronts.

Je pourrais m'amuser longtemps à rajouter des considérations ridicules et humoristiques à cette liste. Pourtant celle-ci est aussi crédible que le fait de considérer un worgen comme étant une arme. N'importe quel vétéran digne de ce nom est une arme, n'importe quel lanceur de sorts en est une arme également et aucun n'a besoin d'instrument pour effectuer des dommages à un tiers.

Pourquoi donc s'en prendre aux worgens avec des articles spécifiques alors que rien n'est notifié pour les autres ?
Après tout, ce sont des citoyens et des membres de l'Alliance comme les autres, avec leurs avantages et leurs défauts.

Nous avons tous prêtés serment. Nous servons tous un même commandement. Nous sommes tous égaux.

Pour l'Alliance, la Lumière et le Haut-Roy.

Nael Carrard, Commandeur de l'Ordre des Hospitaliers

*signature et sceaux*

Dorian éclata de rire, pour le coup. Il aimait décidément bien cette Nael Carrard.

Du reste, Dorian eut peur un instant pour ses amis de la Colline-aux-Corbeaux qui vivent sous forme bestiale sur des terres "du Roy" selon bien des gens. A moins que la Colline-aux-Corbeaux soit reconnue comme colonie gilnéenne ? Maître Harris et tous les gilnéens là-bas, ou presque, risquent bien de se retrouver en prison ...

Deux petites lignes avaient été rajoutées en bas de la plupart des textes. Quelqu'un avait sans doute du temps à perdre ou bien une propension pour les tâches redondantes et répétitives.


10. Considérer comme des criminels les types qui se fringuent comme des criminels et faire une grande moisson dans les rues.
11. Considérer la stupidité comme un crime et exécuter les abrutis.

La rumeur se répandit rapidement, et beaucoup de personnes relayaient à présent l'information, ajoutant plein de petites comparaisons anecdotiques et humoristiques sur les traits de chaque groupe, chaque race et bientôt chaque classe sociale, chaque caste, chaque guilde et chaque famille. Le nom de l'initiateur de cette lettre ouverte a été oublié bien rapidement, mais une réalité ressortait néanmoins.

Pourquoi les gilnéens maudits et les worgens et pas les autres ? Et pourquoi ces lois en premier lieu ?

Peu se posaient réellement ces questions, mais tous les effleuraient. Aiden Sul' est peut-être déjà en nos murs, qui sait ?

La nouvelle était venue jusqu'aux oreilles de Castellange encore posté à Northshire, si près et pourtant si loin des tourments de la ville...

En lisant l'affiche, non pas qu'il ne fut pas d'accord dans le fond avec Carrard -Pourquoi fallait-il toujours stigmatiser une catégorie de la population ? Ce fut d'abord les draeneis, puis les Chevaliers de la Mort, puis les Worgens, Les pandarens avaient un peu échappé à la règle, sans doute le faciès sympathique et bedonnant-.

Tout comme les chevaliers de la Mort, les Worgens recevaient une extension de loi qui leur était propre. Castellange secoua la tête en soupirant. "Je gage que mon avis importera peu les politiciens et les juristes. Ils doivent savoir ce qu'ils font. Après tout, ces histoires s'étoufferont comme elles l'ont toujours fait..." pensa-t-il en lâchant l'affiche avant de retourner vaquer à ses occupations.

Le Porte-Flamme, ayant eu le temps de jeter un œil à l'affiche avant qu'elle ne soit retirée, ne pût retenir une moue dubitative.
Il ne savait pas vraiment ce qui était le plus étrange, considérer que des êtres immortels habitués par le don des naarus étaient égaux à des humains alors que ces derniers n'étaient même pas égaux entre eux, ou lire "La forme dîtes worgen est considérée de facto juridiquement comme une arme" et comprendre "Les worgens sont une arme vivante". Échec de compréhension basique ou véritable volonté de semer le trouble ? Dans les deux cas, le commandeur Carrard venait de passer pour une péronnelle sur tout les murs de la ville, et c'était sans doute pour son propre bien que les affiches furent retirées ensuite.

Ces lois, bien loin de séparer les worgens de la population, ne faisaient au contraire que les intégrer, accordant à leurs particularités un cadre juridique clair afin d'éviter que des sanctions soient prises au petit bonheur la chance à chaque fois qu'un worgen fait l'idiot.

Les deux elfes s'étaient regardés devant l'affiche.Et aucun n'avait l'air ravi.De la discrète irritation pour le chasseur sociophobe au dépit profond pour le petit furtif.

"Tu éviteras de te montrer avec elle, Araignée.On pourrait croire que tu es d'accord."
-"Tu leur prêtes un peu trop d'intelligence. Ils auraient pu lire les textes sur les druides et les animaux sauvages. La Lumière ou Elune te garde, mon pauvre, ta meute est menacée par la justice!...depuis quelques années...Comme si on avait capturé chaque druide et chaque animal afin de vérifier ses marquages ou son collier...C'est juste un outil légal si jamais un animal tue quelqu'un et ces débiles partent en sucette!!"

Le plus grand avait ensuite coupé court aux gesticulations de la petite boule de nerfs en l'emportant manu militari au frais et au calme.Les grandes places ne lui apportaient rien de bon.

L'homme au manteau noir s'était amusé à faire un élégant pliage papier avec une des affiches après l'avoir lu en diagonale. Au moins ce résidu d'arbre trouverait-il ainsi existence plus honorable.

"Vraiment, certains devraient être interdit de s'exprimer, à défaut d'être en capacité de réfléchir avant d'offrir de l'huile à jeter sur le feu.
-Mais nous avons là un début de preuve de critique ouverte envers la politique du Roy, n'est-ce pas mon cher ?"


Sans avoir besoin de confirmer son point de vue au compère chapeauté qui l'accompagnait, il se remit en route, l'air déçu :

"...je maintiens qu'une guillotine, dans la cour du 1 place d'armes, ça manque ! Toi et tes principes, mon vieux... ça te perdra."

Mánagarm avait aperçu une de ses affiches, qui avait attiré son attention, il prit le temps de la lire, et eut un sourire en coin.

C'était assez dangereux d'utiliser de l'ironie de cette façon, et assez osée, mais il était d'accord avec la signification de ces mots; tel sont les humains, en particulier les hurleventois, on ne peut rien y faire.
Hurlevent peut être qualifié de certaines personnes comme une cité égoïste et incompréhensible, créant des lois en n'écoutant pas le peuple, et en le critiquant...

Nael suivait les diverses réactions depuis son bureau, au sein de l'hôpital.
Elle voyait les détracteurs de la loi reprendre ses affiches à leur compte, et les nobles pompeux s'égosiller et gesticuler dans tous les sens, s'érigeant en défenseur d'on ne sait quoi, eux qui étaient encore de parfaits anonymes 6 mois auparavant.

Elle s'était faite passer pour une frêle agneau, et les loups sortaient du bois pour la curée. Les hospitaliers et la base de la Garde n'étaient pas tombés dans le piège, surement parce qu'ils la connaissaient bien.

La suite serait des plus intéressantes.