Petite histoire.. euh .. évasive ?
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Petite histoire.. euh .. évasive ?
" Huit mois.
Huit mois en Pandarie.
Huit mois en Pandarie pour servir le Lion ... "
Débarqué enchaîné au Territoire du Lion dans la baie des étendues sauvages de Krasarang, les quinze premiers jours avaient été les pires de toute sa vie. Déjà, il devait servir l'Alliance, rien que ça, ça file la nausée perpétuelle dès le réveil. Mais pas le choix.
Il travaillait juste au bord de la mer, curieusement il avait plus vu de pandarens à Hurlevent que juste là, dans cette fameuse baie qui n'en finissait pas de se construire sous un soleil de plomb. C'était bondé de prisonniers ou autres involontaires, dressés au fouet pour certains quartiers. Affecté à l'extraction dès son arrivée, il passait son temps entre la fraîcheur humide et puante de la mine à casser du roc pour remplir le chariot et ensuite en surface pour y emmener la pierre.
A chaque coup de masse porté, il s'imaginait la tête de Trias exploser dans une giclée de sang et de bouts de cerveau, il voyait même ses lunettes toucher le fond du crâne, mais par l'intérieur. Seule cette pensée récurrente lui donnait un léger sourire méchant sur son visage sans arrêt crispé par l'effort constant.
Ses mains étaient passées par tous les épisodes de la maltraitance ... écorchées, cloquées, couvertes de bleues et d'écorchures, tailladées par les éclats coupants de la roche. A présent, la corne avait pris le dessus et elles étaient devenues calleuses, encore plus puissantes, renforcées par des avant-bras devenus durs comme le marbre. Son corps n'avait jamais atteint telle musculature de toute sa vie, sûrement le seul point positif de ce séjour aux travaux forcés.
La marque au fer rouge offerte si gracieusement par le Major juste avant son départ avait mis aussi du temps à cicatriser. Entre la poussière, la crasse, la sueur, la chaleur et l'humidité il s'était passé un bon paquet de jours où il avait eu une pensée teigneuse pour elle aussi. Désormais, juste sous l'oreille droite, il avait une marque de tête de lion bien distincte malgré sa peau bronzée. Mais aussi un pense-bête des plus efficaces pour sa vengeance. Ca se mangera froid, sans aucun doute. Le tout étant juste d'arriver à se barrer de ce camp par n'importe quel moyen et au plus vite.
Le début de ce 'n'importe quel moyen' se présenta à lui un matin. Les batailles faisaient rage sur la plage entre les deux factions, les hordeux et leurs démolisseurs d'un côté, de l'autre l'alliance, ses canons, ses mortiers et ses machines volantes .. entre autres ..
Trop de dégâts sur les machines, les gradés de l'alliance présents au Territoire du Lion commençaient à chercher des gars pour les réparer avec les moyens du bord. Ca tombait au mieux, ras le bol de casser du roc et puis à force de voir le nain trifouiller les entrailles en ferraille de sa machine puante et volante il commençait à bien comprendre comment ça marchait tous ces engins là. C'est comme ça qu'il lâcha sa masse pour attraper une boîte à outils, un seau de graisse et se mit à découvrir tous les secrets des machines de guerre qu'en finissait jamais d'arriver défoncées, enrayées de sable ou avec des morceaux arrachés. Des fois même avec encore des bouts de cadavres à l'intérieur. La cadence était au moins aussi soutenue qu'à l'extraction de la roche tout en étant quand même un peu moins usant, mais surtout très instructif sur beaucoup de choses .. notamment la découverte d'une autre partie de ce camp, le côté en face de Pao'don.
Ainsi, des jours et des jours passés à l'entretien des machines, leurs réparations ou leurs chargements, tout dépendait des offensives à mener. Ca chômait jamais, ça gueulait sans cesse de partout et les boulets de canons ponctuaient le temps, irrégulièrement mais inlassablement.
Et puis arriva ce jour où la Horde se déploya à grands renforts de machines volantes tandis que les démolisseurs de la plage se mirent en branle pour avancer et assiéger le Territoire du Lion. L'offensive dura de longues heures, une odeur de souffre chaud flottait mêlé à la petite brise saline, la Horde finit par lâcher prise et reprendre ses positions d'origine, le temps de rapatrier ses blessés et compter ses morts.
Des morts et des blessés, y en avait des deux côtés. Mais le plus intéressant ici, c'est l'histoire de ce gobelin fait prisonnier avec sa machine volante qui s'est lamentablement vautré à quelques mètres du rivage, se retrouvant immergé entièrement mais du mauvais côté de la plage.
Il s'est vite retrouvé ligoté et embarqué par des bleus casqués de ferraille, tandis que d'autres s'occupaient à récupérer la machine. Et quelle machine ! L'ingénierie gobeline dans toute sa splendeur : un monoplace court avec une propulsion au carburant de fusée gobelin lui donnant une rapidité incontestable et, surtout, le petit plus avec un lanceur de dynamites orientable, transformable en fusil à répétition si besoin, mais aussi un petit coffre à double ouverture sur les flancs de l'appareil pour le largage en tous genres ! Du gobelin pur et dur cet engin !
Les cinq gnomes de l'atelier se mirent à démonter la machine intégralement, moteur compris, avant de tout remonter consciencieusement, prenant soin d'édifier des plans dessinés dans tous les sens, bien décidés à faire la même, mais en mieux.
Le Sergio avait rien manqué de toute l'opération, évidemment volontaire pour tout, quitte à raccourcir ses nuits mais il savait que cette machine là elle avait une petite odeur de liberté qui lui chatouillait les narines à chaque fois qu'il la regardait.
Une fois remontée et en état de marche, la machine trônait dans l'atelier de la forteresse où régulièrement des ingénieurs des bleus venaient prendre des notes et même tester l'engin en territoire protégé. A force, elle avait même été posée sur un gros plateau à canon à grosses roues pour pouvoir être plus rapide à sortir pour les tests.
Là aussi il se passa encore de longs jours dans cet atelier et Sergio ne lâchait plus la machine des yeux, il la bichonnait et veillait tout l'temps à son plein de carburant. Un soir d'agitation et de bombardements une nouvelle fois accentués, il profita du désordre ambiant pour grimper dans la machine et s'y recroqueviller au plancher. La journée des bagnards étaient de toutes façons finie, il fallait rentrer aux dortoirs.
Sauf lui. Il resta là .. aplati dans la machine gobeline .. il ne restait plus qu'à attendre la nuit.
" Huit mois.
Huit mois en Pandarie.
Huit mois en Pandarie pour servir le Lion ...
Moi ?
Mwahahaha ! "
A présent une large étendue bleu marine à perte de vue défile sous ses yeux, il s'en va narguer les nuages .. puis cette épaisse couche de brumes qu'il dépasse à une vitesse soutenue .. il sourit aux étoiles et garde le cap sur les Royaumes de l'Est .. Non, il n'était pas question d'y passer huit mois ..
Huit mois en Pandarie.
Huit mois en Pandarie pour servir le Lion ... "
Débarqué enchaîné au Territoire du Lion dans la baie des étendues sauvages de Krasarang, les quinze premiers jours avaient été les pires de toute sa vie. Déjà, il devait servir l'Alliance, rien que ça, ça file la nausée perpétuelle dès le réveil. Mais pas le choix.
Il travaillait juste au bord de la mer, curieusement il avait plus vu de pandarens à Hurlevent que juste là, dans cette fameuse baie qui n'en finissait pas de se construire sous un soleil de plomb. C'était bondé de prisonniers ou autres involontaires, dressés au fouet pour certains quartiers. Affecté à l'extraction dès son arrivée, il passait son temps entre la fraîcheur humide et puante de la mine à casser du roc pour remplir le chariot et ensuite en surface pour y emmener la pierre.
A chaque coup de masse porté, il s'imaginait la tête de Trias exploser dans une giclée de sang et de bouts de cerveau, il voyait même ses lunettes toucher le fond du crâne, mais par l'intérieur. Seule cette pensée récurrente lui donnait un léger sourire méchant sur son visage sans arrêt crispé par l'effort constant.
Ses mains étaient passées par tous les épisodes de la maltraitance ... écorchées, cloquées, couvertes de bleues et d'écorchures, tailladées par les éclats coupants de la roche. A présent, la corne avait pris le dessus et elles étaient devenues calleuses, encore plus puissantes, renforcées par des avant-bras devenus durs comme le marbre. Son corps n'avait jamais atteint telle musculature de toute sa vie, sûrement le seul point positif de ce séjour aux travaux forcés.
La marque au fer rouge offerte si gracieusement par le Major juste avant son départ avait mis aussi du temps à cicatriser. Entre la poussière, la crasse, la sueur, la chaleur et l'humidité il s'était passé un bon paquet de jours où il avait eu une pensée teigneuse pour elle aussi. Désormais, juste sous l'oreille droite, il avait une marque de tête de lion bien distincte malgré sa peau bronzée. Mais aussi un pense-bête des plus efficaces pour sa vengeance. Ca se mangera froid, sans aucun doute. Le tout étant juste d'arriver à se barrer de ce camp par n'importe quel moyen et au plus vite.
Le début de ce 'n'importe quel moyen' se présenta à lui un matin. Les batailles faisaient rage sur la plage entre les deux factions, les hordeux et leurs démolisseurs d'un côté, de l'autre l'alliance, ses canons, ses mortiers et ses machines volantes .. entre autres ..
Trop de dégâts sur les machines, les gradés de l'alliance présents au Territoire du Lion commençaient à chercher des gars pour les réparer avec les moyens du bord. Ca tombait au mieux, ras le bol de casser du roc et puis à force de voir le nain trifouiller les entrailles en ferraille de sa machine puante et volante il commençait à bien comprendre comment ça marchait tous ces engins là. C'est comme ça qu'il lâcha sa masse pour attraper une boîte à outils, un seau de graisse et se mit à découvrir tous les secrets des machines de guerre qu'en finissait jamais d'arriver défoncées, enrayées de sable ou avec des morceaux arrachés. Des fois même avec encore des bouts de cadavres à l'intérieur. La cadence était au moins aussi soutenue qu'à l'extraction de la roche tout en étant quand même un peu moins usant, mais surtout très instructif sur beaucoup de choses .. notamment la découverte d'une autre partie de ce camp, le côté en face de Pao'don.
Ainsi, des jours et des jours passés à l'entretien des machines, leurs réparations ou leurs chargements, tout dépendait des offensives à mener. Ca chômait jamais, ça gueulait sans cesse de partout et les boulets de canons ponctuaient le temps, irrégulièrement mais inlassablement.
Et puis arriva ce jour où la Horde se déploya à grands renforts de machines volantes tandis que les démolisseurs de la plage se mirent en branle pour avancer et assiéger le Territoire du Lion. L'offensive dura de longues heures, une odeur de souffre chaud flottait mêlé à la petite brise saline, la Horde finit par lâcher prise et reprendre ses positions d'origine, le temps de rapatrier ses blessés et compter ses morts.
Des morts et des blessés, y en avait des deux côtés. Mais le plus intéressant ici, c'est l'histoire de ce gobelin fait prisonnier avec sa machine volante qui s'est lamentablement vautré à quelques mètres du rivage, se retrouvant immergé entièrement mais du mauvais côté de la plage.
Il s'est vite retrouvé ligoté et embarqué par des bleus casqués de ferraille, tandis que d'autres s'occupaient à récupérer la machine. Et quelle machine ! L'ingénierie gobeline dans toute sa splendeur : un monoplace court avec une propulsion au carburant de fusée gobelin lui donnant une rapidité incontestable et, surtout, le petit plus avec un lanceur de dynamites orientable, transformable en fusil à répétition si besoin, mais aussi un petit coffre à double ouverture sur les flancs de l'appareil pour le largage en tous genres ! Du gobelin pur et dur cet engin !
Les cinq gnomes de l'atelier se mirent à démonter la machine intégralement, moteur compris, avant de tout remonter consciencieusement, prenant soin d'édifier des plans dessinés dans tous les sens, bien décidés à faire la même, mais en mieux.
Le Sergio avait rien manqué de toute l'opération, évidemment volontaire pour tout, quitte à raccourcir ses nuits mais il savait que cette machine là elle avait une petite odeur de liberté qui lui chatouillait les narines à chaque fois qu'il la regardait.
Une fois remontée et en état de marche, la machine trônait dans l'atelier de la forteresse où régulièrement des ingénieurs des bleus venaient prendre des notes et même tester l'engin en territoire protégé. A force, elle avait même été posée sur un gros plateau à canon à grosses roues pour pouvoir être plus rapide à sortir pour les tests.
Là aussi il se passa encore de longs jours dans cet atelier et Sergio ne lâchait plus la machine des yeux, il la bichonnait et veillait tout l'temps à son plein de carburant. Un soir d'agitation et de bombardements une nouvelle fois accentués, il profita du désordre ambiant pour grimper dans la machine et s'y recroqueviller au plancher. La journée des bagnards étaient de toutes façons finie, il fallait rentrer aux dortoirs.
Sauf lui. Il resta là .. aplati dans la machine gobeline .. il ne restait plus qu'à attendre la nuit.
" Huit mois.
Huit mois en Pandarie.
Huit mois en Pandarie pour servir le Lion ...
Moi ?
Mwahahaha ! "
A présent une large étendue bleu marine à perte de vue défile sous ses yeux, il s'en va narguer les nuages .. puis cette épaisse couche de brumes qu'il dépasse à une vitesse soutenue .. il sourit aux étoiles et garde le cap sur les Royaumes de l'Est .. Non, il n'était pas question d'y passer huit mois ..
Sergio Grix- Citoyen
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Lieu de naissance : Là bas
Age : 327 mois
Date d'inscription : 26/04/2013
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