Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.

par Invité Mar 29 Mar 2022 - 14:30

Ce Mardi matin du Deuxième mois de l'An 42, alors que le soleil commence tout juste à pointer le bout de son nez pour émettre ses premiers rayons, et que les oiseaux ravissent les lève-tôt de leurs chants mélodieux, les passants feront une macabre découverte s'ils arpentent le chemin menant au kiosque, à l'arrière de la cathédrale.

Le corps sans vie d'une jeune-femme à la peau pâle et aux cheveux de feu baigne dans une mare de sang, son front est troué en son centre, blessure par balle laissant entrevoir sa boîte crânienne, tandis qu'une dague est plantée dans son abdomen jusqu'à la garde, sa peau étant mutilée de nombreux coups de couteau à cet endroit. Son visage au regard céruléen exprime la terreur, ses traits sont tirés par l'angoisse de la mort.

L'état du corps, à l'heure où il sera trouvé, indique que le crime a été commis dans la nuit, aux alentours de deux heures du matin environ. Une note a été laissée près de sa dépouille, rédigée à la hâte dans une écriture grossière. Bien que le papier soit imbibé d'hémoglobine, il reste lisible : "Enfin je t'ai eu, traînée.".

Il ne reste de ses effets personnels qu'une bourse vide, mais également une affiche de la taverne de l'Edelweiss, ce qui ne fait aucun doute sur l'identité de la victime pour ceux et celles qui la connaissaient.

par Harrison Beaufort Mar 29 Mar 2022 - 20:39

Dans l'après-midi vous verrez Harrison Beaufort déposer des affiches de recrutement un peu partout en ville.

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par Shilandra Mer 30 Mar 2022 - 15:26

C’est - JOUR DE PAIE - pour le racketteur de l’impasse des indigents !

Même ces trente pas de ruelle insalubre ont un loyer ! Aménagées il y quelques années sur l’ancien chantier des fortifications, les baraques provisoires et les tentes de récupération ont su attirer la convoitise de la racaille du port. En fin de mois, la vingtaine de miséreux s’acquittent, sous la contrainte, d’un impôt qui est fixé à la tête du client, et cela à chaque visite. Le moment tant redouté de la collecte approche, et l’angoisse des cancrelats qui vivent à l’ombre des échafaudages remonte jusqu’aux narines de l’illidari qui les veille avec une bienveillante cruauté.

* * *

Comme à toutes les fins de mois, à la nuit tombée, il ira «relever les compteurs». Comme d’habitude, il sera accompagné de deux sbires vicelards qui manient le gourdin pour soumettre les moins reconnaissants - ou les moins chanceux. Personnellement, il se serait bien passé d’y aller. Les immondices jonchaient le sol en terre battue et à chaque pluie l’impasse se transformait en bourbier ; un vrai cloaque !
Il n’avait aucune pitié pour ceux-là. A ses yeux : tout juste du matériel vivant qu’il faut pressurer avant que la fosse commune ne les engloutisse. Et comme il détestait cette corvée, il prenait toujours un malin plaisir à les malmener. Ses deux hommes de main violenteront certainement la catin du journalier sous les yeux de leur fillette. Ils boiront à l’œil des derniers fonds de bouteilles des deux ivrognes, et peut-être qu’ils pourraient même s’amuser à voler la jambe de bois de l’estropié ?

Pourquoi se priver d’une bonne tranche de rigolade ? se dit-il silencieusement en se rasant devant le miroir au matin de cette journée qui s’annonce fructueuse.

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par Shilandra Jeu 31 Mar 2022 - 16:42

Chose promise, chose due ! Ils étaient venus et avaient fait sortir les riverains de leurs cabanons, un à un. Ils les avaient dépouillés, contraint la mère de la fillette, tabassé l’un des poivrot, volé la prothèse de l’autre, et cassé ce qui n’avait pas de valeur à leurs yeux. Repus et fiers de leurs forfaits ils s’en étaient allés une fois la nuit était tombée, avec une bourse pleine de piécettes. Leurs victimes honteuses s’étaient toutes cachées dès leurs supplices terminés. Plus personne n’était là pour témoigner que leurs bourreaux étaient ressortis de l’impasse la queue entre les jambes, les mains vides, des bouts en moins...

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Aux premières lueurs de l’aube, les miséreux s’agglutinaient près de l’échafaudage d’où pendouillait une bourse au bout d’un nœud coulant. Ils étaient une vingtaine à admirer cette étrange mise en scène. On aurait dit une « pinata » - un sac garni de décorations - qui arborait des oreilles tranchées, piquées sur des hameçons. Et posé au sol, «le bâton» pour la frapper - une jambe de bois. Incrédule, inquiète, horrifiée, la petite foule n’osait décrocher ce qui pourtant lui appartenait.
C’est alors que le plus vindicatif d’entre-eux osa prendre la parole...

- J’vous avais prévenu ! J’vous l’ai dit ! Elle nous porte malheur !

Un frisson confus parcourait les indigents avant que l’unijambiste, appuyé sur un manche de pelle, reprenne son pamphlet...

- Y z’ont payé pour ce qu’y nous font subir. Ouais, qu’on récupère ce qu’y nous ont volé ! Ouais, ce qu’s’est pas une mauvaise chose.... Mais vez-vous pensé que c’est qu’un démon qu’a fait tout ça ? Croyez-vous qu’ce truc nous veut qu’du bien ? Nooooonnn ! Nooooonnnn, surement qu’non ! On payait cher, mais qu’on était à l’abri ! Vous pensez vraiment qu’le prix d’cette protection s’ra plus faible, hein ? Surtout q’maintenant on va prendre cher, car y’r’viendront ...

Interrompant le discours de l’ivrogne, la fillette se séparait de ses parents pour prendre la parole devant les autres. Le visage émacié, les yeux rougis par la colère et la honte, sa voix hésitante attirait les regards de tous.

- Elle n’a rien d’mandé jusqu’à maintenant ! pis elle nous a vengé ! Pis c’est tant mieux si elle leur fait peur ! moi z’suis rec... recon ... z’laime bien quoi !

La vérité sort de la bouche des enfants, dit-on. Et dans le cas présent, les mots de la gamine arrangeait bien la gargouille perchée plus haut à l’ombres des poutres de l’échafaudage. Dans un léger froissement, elle déployait ses ailes membraneuse et planait lentement pour se poser juste dans le dos de la fillette. Personne s’osa bouger...
La silhouette cornue déposait sa main droite sur la tête de la petite - comme on flatte un animal de compagnie - puis glissait ses doigts griffus dans les cheveux gras et crasseux de l’enfant.

La graine de la corruption commençait à germer...

par **Matilda Koen** Ven 1 Avr 2022 - 12:34

Le rapport de Mallard avait été apporté par un jeune stagiaire impressionné. Le pauvre garçon était essoufflé et postillonnait ses excuses en bafouillant, les 48 heures étaient presque écoulées. Sortie de son rôle militaire, Matilda retrouvait sa bienveillance naturelle. Le Lieutenant Koen avait donc jugé bon de le rassurer. Le jeune garçon n’était pas responsable de la lenteur du Capitaine, et il n’avait aucune raison de s’en vouloir. Touchée par son inquiétude, elle l’avait remercié d’un café, assorti d’un cougnoux, prenant même le temps de s’enquérir de ses projets d’avenir. Une demie heure plus tard, le jeune stagiaire était reparti sidéré, bien plus heureux qu’au matin. Un Lieutenant venait carrément de l’adouber. Voilà qui alimenterait ses fanfaronnades du jour.

Quinze minutes plus tard, le maigre dossier avait été lu, analysé, commenté, puis repris par le Lieutenant qui en avait fait l’un de ces rapports sans fioritures, de ceux qu’elle affectionnait tant. Pas de supposition, pas de littérature, pas de subjectivité. Des faits, rien que des faits. Et les faits étaient maigres, mais éloquents. Des dettes de jeu, deux victimes sans doute trop confiantes, trois adversaires moins sourcilleux des bonnes manières, et la dispute financière avait terminé dans un bain de sang. Certes, cela arrivait. Certes on ne pouvait pas empêcher les gens de se battre pour de l’argent. Certes, la gestion du port n’avait pas les mêmes exigences que celle de la ville haute. Mais ce n’était pas une raison pour laisser filer les trois suspects alors qu’on avait récupéré leurs noms !

Le Commandant avait été clair, si Mallard n’était pas capable de retrouver « dans un temps raisonnable », les trois personnes citées comme possibles agresseurs, il agirait en conséquences.

Une semaine plus tard, toujours aucune nouvelle du Mouettard. Les meurtriers présumés avaient forcément été prévenus. Pour Koen, cela ne faisait aucun doute, ils avaient filé à la carminoise dès les premières heures du jour après la bagarre. Et depuis lors, tandis que Mallard et ses hommes géraient leur petit train-train sans faire de vagues, les dockers tirassiens avaient probablement éclusé leur butin en pintes de bière du côté des Corsandre.

Sortie de juridiction. Voilà donc encore un rapport qui resterait sans suite faute de suspects à appréhender. Encore une fois l’incompétence prenait le pas sur le reste. De quoi mettre le Lieutenant en rage.

Heureusement le Commandant ne s’en laissait pas conter. Main de fer dans un gant de velours, il avait réagi, sans tarder : copie de tous les dossiers litigieux, comptes-rendus détaillés des réunions mensuelles, et puis, surtout, reprise en mains du quartier par la Centrale, avec des patrouilles plus régulières, plus nombreuses, et totalement aléatoires. En clair, Mallard l’avait bien eu dans l’os. Et le Lieutenant Koen n’allait pas bouder son plaisir.

par Shilandra Mar 5 Avr 2022 - 17:35

La fillette sous-nourrie manipulait entre ses doigts crasseux un bijou dont elle aimait dire que «C’était un cadeau de la gargouille». On aurait dit un œuf poli, très légèrement anguleux, à l’éclat vert bouteille, et dont la transparence laiteuse laissait entrapercevoir une myriade de reflets. Ce n’était ni de la roche cristalline, ni un morceaux de verre, ni de l’ambre. La matière dont il était constitué n’était pas tout à fait solide, et il se déformait imperceptiblement sous la pression des paumes de la gamine, mais sans jamais se briser ou se fêler.
Depuis qu’elle l’avait reçu, elle ne cessait de jouer avec. Parfois, elle le fixait à contre-jour, devant la lumière - comme l’on fait avec un kaléidoscope - pour admirer le scintillement des couleurs.

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D’habitude craintive et réservée, la gamine se rendait utile aux autres en fouillant les détritus de la décharge pour récupérer ce qui pouvait avoir de la valeur ou une seconde vie. Mais ce matin là, l’audace et une certaine témérité - une influence néfaste, diront les mauvaises langues - l’avaient poussée à descendre au port en compagnie d’un des poivrots. Tout en mendiant quelques pièces de cuivre auprès des passants, le duo d’indigents semblait guidé par un autre intérêt. La fillette dévisageait avec assiduité les gens sur les quais, comme si elle était à la recherche d’une personne bien précise. Quelqu’un que l’on ne pouvait pas louper. Un personnage à qui il manquait une oreille...

par Morgan Wolfe Jeu 7 Avr 2022 - 2:35

Les gens passant dans la Grande Rue, dans le Quartier Commerçant, pourront remarquer des travaux sur la devanture et des allées et venues à l'intérieur de la boutique au numéro 3, local pourtant inutilisé jusqu'à présent...

par **Doubhée Beckris** Ven 8 Avr 2022 - 13:10

La Chope Sucrée gardera ses portes fermées ce soir exceptionnellement !

On se retrouve lundi prochain pour des cocktails et des nouvelles pâtisseries à goûter ensemble !

A tout vite,
Le Personnel de la Chope Sucrée

par Neronn Ven 8 Avr 2022 - 16:15

Des affiches ont été publiées sur les panneaux d'affichage de toutes les grandes villes de l'Alliance.

Rumeurs de la ville et ses alentours. - Page 39 Unknown

Rumeurs de la ville et ses alentours. - Page 39 Unknown

par **Matilda Koen** Sam 9 Avr 2022 - 22:10

En cette fin de semaine, les citoyens de Hurlevent auront pu voir, un peu partout en ville, des factionnaires du Guet Urbain coller des affiches aux points stratégiques de chaque quartier de la cité blanche, y compris les faubourgs et le port. Par ailleurs, les gardes en patrouille ont pour ordre d’informer les citoyens sans pour autant insister : la Garde recrute et recherche toute personne motivée pour rejoindre ses rangs.

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par La Boucherie Lun 11 Avr 2022 - 13:41

Durant votre promenade quotidienne, que ce soit dans les bas-fonds ou les zones les plus chics de Boralus ou Hurlevent. Vous constaterez que tous les tableaux contiennent un petit texte soigneusement rédigé (ou non) à la craie. Profitez en pour le lire avant qu'on ne l'efface !

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par Lihlith Voile-Soleil Jeu 14 Avr 2022 - 11:00

Des affiches florissent dans chaque ville principale, battant le rappel des profils uniques, aux potentiels qui ne demandent qu'à éclore.

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Post sur le forum de la Garde nous correspondant : https:// gardedehurlevent.forumpro.fr/post?f=4&mode=newtopic

N'hésitez pas à venir nous voir, on ne mord pas... trop !

par Shilandra Jeu 14 Avr 2022 - 15:02

D’en haut, en retrait, postée sur son perchoir, la silhouette cornue observait les indigents de l’impasse s’activer pour prendre leur destin en main. Un peu à la manière dont on scrute une fourmilière en hésitant a écraser une ou deux bébête pour voire la réaction des autres, l’illidari ne réprimait pas son plaisir en constatant les progrès de la gamine qu’elle avait sous son influence. Par l’intermédiaire de la babiole qu’elle lui avait offerte, l’innocence et la naïveté de la fillette cédait lentement la place à la jalousie et la manipulation. Sous son impulsion, les cancrelats filaient le racketteur et ses sbires jours et nuits pour ébaucher les ramifications qui liaient ces racailles à l’univers sordide du port. Patiemment, les «moins que rien» collectaient toutes sortes d’informations avant que leur cible ne revienne à la charge pour reprendre son territoire.

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N’ayant rien d’autre à faire qu’a attendre, pour éviter l’ennui, la «gargouille» portait son attention malveillante sur ses plus proches voisins ; une portée de chauve-souris qui nichait dans les entrelacs des poutres de son échafaudage. Elle appréciait la compagnie discrète des ces petits prédateurs. D’une certaine façon elle leur ressemblait, et pas seulement quand elle déployait ses ailes membraneuses. Ces créatures voraces au vol imprévisible et hypnotique ne trouvaient à nicher qu’à l’abri du regard des autres - tout comme elle. C’est tout naturellement, et avec un appétit bienveillant et cruel, qu’elle tentait l’expérience de les gaver de poussières gangrenées pour les apprivoiser et les corrompre.

* * *

Tôt ce matin les miséreux avaient retrouvé l’un des leurs à l’entrée de l’impasse. On n’avait pas vu revenir l’ivrogne unijambiste de sa tournée nocturne près des docks. Aux premières lueurs de l’aube, l’estropié s’était traîné sur les coudes pour venir agoniser auprès des siens. Une vague d’effroi avait parcouru les indigents rassemblés autour de lui. Leurs yeux parcouraient ce qui restait de sa pauvre carcasse torturée. Il lui manquait désormais une jambe de plus - faisant de lui un cul-de-jatte - ainsi qu’un œil.

La sinistre silhouette, depuis l’échafaudage, observait la vermine rassemblée et souriait. Voilà le message qu’elle attendait !
D’un bond dans le vide, elle rejoignait ses «protégés» en planant mollement dans l’air déjà saturé d’odeurs étouffantes. Arrivée à la hauteur du groupe, elle les écartait d’un geste pour aller se pencher au-dessus du poivrot diminué - ou raccourci si vous préférez. Avec une miséricorde toute feinte, la gargouille s’agenouillait pour soulever le malheureux à bout de souffle et lui faire boire une potion de son cru. Parcouru soudainement d’un spasme, le mutilé gesticulait et était pris de convulsions. Puis enfin, l’œil unique grand ouvert, il expulsait une injure dans un cri déchirant. «IL EST VIVANT !» s’écriait la gamine, avant d’être reprise avec enthousiasme par la foule en guenilles.
Pendant que tous autour d’eux se félicitaient d’avoir retrouvé l’estropié, la maîtresse cornue murmurait à l’oreille de la demi-portion : Dis-moi ce que je veux entendre et je te promets une ivresse inconnue. Le poivrot, en guise de réponse, éructait un semblant de phrase qui fut récompensé par une grande rasade de ce liquide verdâtre.

Les heures du racketteur étaient comptées et du chaos naissaient les opportunités catastrophiques...

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par **Camille Chat** Ven 15 Avr 2022 - 11:48

It’s Fanny bitch

Spoiler:

Son pas est cadencé, sa démarche assurée. Ses hanches roulent en rythme avec ses épaules et sous le chapeau à large bord ne dépasse qu’un demi-sourire brillant d’audace. Fanny traverse les hauts-du-port avec l’impétuosité d’un chat de gouttière, la langueur d’une reine. Sa nonchalance insolente irradie au point d’éclipser les trois gorilles qui lui emboitent le pas en mitraillant les environs d’œillades torves.

Les regards aimantés se lèvent sur le passage de la créature et ne peuvent s’empêcher de la suivre. Le casque d’un Garde en faction masque la goutte de sueur qui lui coule le long de la tempe, un portefaix s’écarte bouche bée, manquant de laisser tomber la caisse qu’il porte, un pauvre badaud est bousculé par le service de sécurité parce qu’il se trouvait sur la trajectoire de la tigresse et se retrouve cul par terre, trop abasourdi pour protester. Plus loin, trois vendeuses ambulantes se penchent pour chuchoter entre elles, cachées derrière leurs paniers lourds de poisson. Fanny, hautaine et malicieuse, les ignore superbement en descendant les grands escaliers du port accompagnée de ses gros bras. Les rumeurs volent derrière elle comme les feuilles mortes suivent un coup de mistral.

Et pour cause, le tout-Hurlevent se demande ! Mais qui est cette femme énigmatique que l’on voit aller et venir dans les rues de la Cité Blanche ? Pourquoi bat-elle le pavé de long en large ? Comment peut-on la voir tant dans les salons enfumés du Quartier des Mages que dans les venelles sombres de la Vieille Ville ? Sa silhouette déliée hante le port, rôde dans les stations du Tram, passe place Faol comme une ombre. Insaisissable, elle ne passe pourtant jamais inaperçue. Les bruits courent sur elle : patronne de bar, femme d’affaire, ancienne célébrité du monde de la nuit, criminelle repentie, noble en cavale, espionne clandestine ? D’ailleurs, est-ce bien une humaine ? Une elfe déguisée ? Hier, un cordonnier suspicieux assurait que c’était une gobeline sous charme d’illusion. On l’affuble déjà de surnoms, comme pour s’approprier son histoire, enrober son mystère : « La Lavandière » car elle blanchirait de l’argent sale, « Fanfan la Jonquille » à cause de ses créoles en or massif qui semblent rire à chacun de ses pas, « La femme au chapeau » ou encore « la Mère des Auffes ».

Du brouhaha qui la concerne, Fanny semble autant se délecter que n’en avoir cure. Elle et ses gars descendent dans le port, apparaissent et disparaissent et se retrouvent bientôt dans un coin lugubre de l’arsenal, loin des regards indiscrets. Devant eux assise sur un long madrier, une naine au regard farouche qui les attend et jette finalement une bourse rebondie aux pieds de notre vedette. Un claquement de doigt, et déjà la cagnotte est ramassée et son contenu compté. Un coup d’œil sous le chapeau vers le nervi, qui secoue la tête en regardant sa patronne. Alors Fanny avise la naine de derrière le verre teinté de ses lunettes.

- « Donne-m’en plus. »

La demi-portion se vexe et vocifère. Ses propres macaques jaillissent des échafaudages tandis qu’elle esquisse un mouvement vers son arme. Mais en moins de temps qu’il n’en faut pour le lire, Fanny a braqué deux revolvers à six-coup sur sa trombine tandis que les primates se jettent les uns sur les autres pour s’envoyer de vilaines salades de phalanges. L'échauffourée se solde tout aussi vite avec trois gorilles debout, un nez cassé, quelques dents manquantes, et le reste des arsouilles au tapis. Sous le chapeau de la belle étincelle maintenant un grand sourire.

Spoiler:

par Shilandra Dim 17 Avr 2022 - 21:00

A la lueur des torches, son regard perçant scrutait la demi-douzaine de castagneurs et de petites frappes qu’il avait recruté dans les tavernes du port. Ce soir il en finirait avec ces miséreux qui l’avaient humilié. Son visage exprimait la colère, la soif de vengeance et le sadisme. Confiant en son plan, le racketteur a qui il manquait une oreille fit signe à la troupe de se mettre en marche.
Comme toute bonne brute, il était persuadé que l’intimidation et la terreur auront pour effet de soumettre les indigents. L’exemple du cul-de-jatte avait du les ébranler, les avoir fait douter de cette chasseuse de démons. La démonstration de force qu’il s’apprêtait à leur faire subir décidera les cancrelats à changer de camps, il en était certain. Après cela, la vilaine gargouille n’aurait plus qu’à abandonner la partie face au nombre.
Un sourire perfide s’imprimait sur ça face de truand alors que le groupe bifurquait en direction de l’impasse. Un fois sorti vainqueur de ce bras de fer, il ferait payer au centuple ces moins-que-rien.

* * *

Tout au fond de l’impasse, les indigents en guenilles étaient rassemblés en demi-cercle autour de leur «protectrice». Un feu de camps aux reflets gangrenés perçait l’obscurité et illuminait leurs visages rongés par la misère et la peur. S’adressant à eux avec des mots simples, la gargouille leur rappelait ce qu’ils étaient : Ceux que l’on ne regarde pas, que l’on n’entend pas, qui n’existent pas.
Ses paroles sans détour auraient pu les heurter ou provoquer un sursaut de révolte de leur part. Mais pour cela il aurait fallu qu’ils aient encore un peut d’estime pour eux-même. Le dernier qui aurait pu s’opposer à elle était désormais un homme tronc gavé de gangrène - le hasard fait bien les chose, non ?
Pour clore cette sinistre et ironique parodie de conseil de guerre, la silhouette cornue ponctuait d’une voix ténébreuse : Vous lutez pour choisir... pas pour votre salut.

* * *

«La bataille de l’impasse» - si l’on peu qualifier cet incident de combat - n’avait pas duré bien longtemps. A l’arrivée des truands dans l’impasse, la ligne des indigents avait plié et s’était séparée en deux pour laisser passer la gargouille. En un instant les ténèbres envahirent la ruelle alors que la colonie de chauve-souris prenait son envol. Dans la foulée, des cris d’effroi résonnèrent pour s’achever dans la déroute totale des rustauds. Tout était fini.

A genoux, pataugeant dans la boue putride, le racketteur incrédule était contraint et immobilisé par deux mains griffues qui menaçaient de l’étrangler. Les grandes ailes membraneuses de la gargouille, à la façon d’un manteau, se refermèrent sur lui pour le plonger dans les ténèbres. Le regard démoniaque et interrogateur de la gargouille se portait alors sur ses «protégés». Allaient-ils faire leur choix ?

Le premier à s’avancer fut le cul-de-jatte. Sautillant sur ses moignons, un vieux couteau ébréchés entre les dents, il se présentait devant l’illidari qui avait révélé sa nature monstrueuse. Elle déployait ses ailes pour l’inviter à l’action, offrant sa victime au sacrifice. C’est sans hésitation que l’estropié scellait son destin. Il plongeait alors sa lame rouillée dans la poitrine de la racaille avant que tous ne défilent un à un, en silence, pour signer ce pacte de sang avec leur maîtresse.

Rumeurs de la ville et ses alentours. - Page 39 Racket10

Au matin les rats et les corneilles s’occupèrent des restes qui n’avaient pas été débités et dispersés dans la décharge qui ferme l’impasse...

par **Camille Chat** Lun 18 Avr 2022 - 11:16

Rumeurs de la ville et ses alentours. - Page 39 Df3tjfy-68dbbc75-4aab-4fd2-a6e7-65cbcba3df88.jpg?token=eyJ0eXAiOiJKV1QiLCJhbGciOiJIUzI1NiJ9.eyJzdWIiOiJ1cm46YXBwOjdlMGQxODg5ODIyNjQzNzNhNWYwZDQxNWVhMGQyNmUwIiwiaXNzIjoidXJuOmFwcDo3ZTBkMTg4OTgyMjY0MzczYTVmMGQ0MTVlYTBkMjZlMCIsIm9iaiI6W1t7InBhdGgiOiJcL2ZcL2UwNmRkNzBhLTkwMTUtNDlhYS1iYWNiLTk1ZTIwZjViODQwM1wvZGYzdGpmeS02OGRiYmM3NS00YWFiLTRmZDItYTZlNy02NWNiY2JhM2RmODguanBnIn1dXSwiYXVkIjpbInVybjpzZXJ2aWNlOmZpbGUuZG93bmxvYWQiXX0

Spoiler:

“La Lumière enlace chaque être de Sa généreuse bienveillance. Il suffit à celui qui veut La voir d’ouvrir les yeux.” Aumônière Haelen.

Il marche dans un champ baigné par cette grâce de fin de journée et sa main enroulée d’un vieux chapelet caresse les épis. La chaleur monte encore du sol de terre sèche, les grillons stridulent dans l’air lourd, deux busards planent haut dans le ciel doré. Le Frère Isaiah se meut lentement, traçant un sillon dans les blés comme une barque tranquille sur l’onde d’un lac. Sa peau est tannée par le soleil et les années, sa démarche est raidie par la canne sur laquelle il s’appuie, son nœud de cravate semble n’avoir pas été défait depuis une décennie. Derrière lui, une cape maculée de boue frotte contre les mauvaises herbes et les coquelicots. Le regard pâle du prêcheur est fixé sur la ligne d’horizon, où les souffles de poussière se mêlent aux arbres chétifs et aux moulins brinquebalants de la Marche de l’Ouest. Le Frère Isaiah regarde mais ne voit pas car sous le chapeau haut-de-forme, son esprit rumine les cantiques de la Très Sainte en songeant au champ de blé qu’il traverse, au vaste cercle d’épis couchés devant lequel il s’arrête dans un bruissement.

______________________________

La nuit est noire, illuminée seulement par des torches qui jettent une rougeur violente sur les pics à foin, les fourches brandies et les visages burinés par une vie de labeur. L’attente du prêche est fébrile, la foule des impénitents vibre sans un bruit et sue sous la canicule nocturne. Ils forment une ronde dans laquelle bat la colère silencieuse, l’indignation amère, un espoir plus fragile que l’homme qui s’appuie sur sa canne, au milieu d’eux tous. Le Frère Isaiah voit son reflet danser au rythme des flammes dans toutes ces rétines aux abois. Ils attendent sa bonne parole, ils veulent qu’il les guide, ils veulent entendre que la Lumière ne les a pas abandonnés, ils veulent que la sécheresse et la pauvreté, la faim et la peur aient un sens, une raison, une cause, une solution.

Dans ce champ de blé au milieu de la nuit, à l’heure où le coyote lâche une longue complainte et où la lune jette ses ombres, le Frère Isaiah se signe lentement, et tous se signent avec lui.

par **Doubhée Beckris** Lun 18 Avr 2022 - 23:57

par Saphran Coupecircuit Jeu 21 Avr 2022 - 19:43

Un petit groupe de Lapignomes dans les rues de Hurlevent, aura porté les affiches dans le champ de vision des citoyens, sur les murs, poteaux et portiques de toutes bonnes échoppes.

par Shilandra Ven 22 Avr 2022 - 16:22

Depuis que le conflit pour l'impasse avait été réglé, la vingtaine d'indigents s'étaient enhardis. On pouvait désormais croiser ces miséreux sur le port, par petits groupes de trois ou quatre. Leur activité principale était la mendicité. Certains usaient de leur handicap, d'autre mimaient une quelconque maladie, et les plus sales et les plus repoussants collaient tout simplement à leurs "victimes" jusqu'à ce que celles-ci leur donnent quelques piécettes pour qu'ils s'en aillent. Il arrivait parfois que les plus doués d'entre eux commettent de menus larcins, comme par exemple revendre de l'alcool dilué, ou distraire le passant pour qu'un autre cancrelat lui chaparde quelque objet de valeur. D'autre fois, ils s'improvisaient escroc et disaient la bonne aventure ou organisaient des paris.

Si par malheur une patrouille du guet s'approchaient trop d'eux, ils s'enfuyaient comme un vol de moineaux pour se retrouver plus tard dans leur cloaque, sous la protection de leur "patronne" malveillante.

Rumeurs de la ville et ses alentours. - Page 39 Misere10

par **Naomi Grisbois** Sam 23 Avr 2022 - 20:30

par **Guenfeld Lester** Dim 24 Avr 2022 - 12:01

Dans le cadre d'une nouvelle campagne de propagande de la Confédération du Nord, de nouvelles affiches auront été collées à Hurlevent

Rumeurs de la ville et ses alentours. - Page 39 Propag10

par **Héleine Siblias** Mer 27 Avr 2022 - 0:52

Dans peu de temps, les gens vont se réveiller, dans les maisons de la Cité, ils vont rejeter leurs draps, et les femmes vont marcher jusqu'aux puits pour puiser la première eau.
La Comtesse descend la grande avenue un panier entre les bras en direction de la mer.
Quand elle arrive au port, elle sent une sorte d'ivresse en elle, et elle titube légèrement.

L'aube pointe le bout de son nez, comme tous les matins au port. Offrant un spectacle des plus magnifique.
La criée du poisson a déjà commencé, le port est animé depuis longtemps.
Au rythme de ces braillements, l'intonation des talons de la comtesse raisonne sur le pavé. Sa capeline balaye la brume matinale à chacun de ses pas.
Ici le vent tourbillonne en liberté, chasse devant lui l'eau du port, fait claquer les agrès des bateaux. La lumière vient d'encore plus loin, au-delà de l'horizon, et Héleine marche le long des quais, vers la mer.
Le bruit des hommes tourne autour d'elle, mais elle n'y prête plus attention.

La Dame observe simplement la clique du port d'Hurlevent. Les gardes bâillent de fond en comble sous leurs casques. Les portefaix endormis à même le sol décuvant sans nul doute de leur soirée bien arrosée. Les poissonniers entonnent leurs meilleures chansons. Comme le petit chaperon noir avec son petit panier, elle se faufile entre la gueule des loups somnolant.
Elle entre dans la zone abandonnée des quais, là où le vent soulève des trombes de poussière de terre.
Dernier pas, le brouillard est plus épais et le lieu a l'air un peu moins animé. Ici, tout d'un coup, c'est le silence.
Devant elle, il y a l'étendue blanche des quais où la lumière du soleil brille avec force. Héleine marche lentement, le long des silhouettes des grands rafiot.
Elle arrive enfin devant le boui-boui de chez Fanny. Elle observe sans crainte.

Un homme lui barre le passage. Elle fera don d'une pièce à ce colosse menaçant. L'argent n'achète pas tout, bien sûr, mais c'est un bon passe-droit.
L'homme fouille le panier de la femme et laisse celle-ci le déposer sur les marches d'une des caravanes. Elle offre un sourire entendu avant de tourner les talons.
Les grands navires glissent lentement sur les bassins, ils vont chercher la mer. Héleine s'amuse à les suivre sur les quais, autant qu'elle le peut, avant de s'engouffrer à nouveau dans la ville.

par **Héleine Siblias** Mer 27 Avr 2022 - 16:01

Une missive aura été distribuée aux nobles du Donjon et affichée en évidence dans celui-ci. À travers Azeroth, dans les monts et vallées, coursiers et familiers arcaniques avaient trouvé leur voie pour remettre en bonne et due forme une convocation.
L’enveloppe se voulait sobre, aux intitulés calligraphiés avec une minutie sans pareille. Mais le sceau azuré de la Chambre annonçait bien plus que cela.

Note : Entrée libre. Si, cependant, quelqu'un trouble la quiétude cette réunion, il sera expulsé du donjon.

par **Nedy Welston** Mer 27 Avr 2022 - 20:47

« La semaine dernière, j'ai f-fait un rêve.

Ça se passe dans le futur, en l'an 70 ou 80, quelque chose comme ça. Je vois madame Fanny, en plus vieille, plus grosse, sans maquillage pompeux, avec d-des cheveux courts et bruns. Elle est entrain de témoigner sous un faux nom, "Nataly" je crois. Elle parle à un journaliste de la Gazette qui pointe vers elle une machine, un "gnomoscope" il appelle ça. Apparemment c'est c-comme un appareil à gnomographie sauf que là ça enregistre des images animées.

Elle lui raconte avec nonchalance, comme si elle s'en foutait, qu'un détrousseur armé d'un pistolet a débarqué dans son bar, pas le même que celui du port, et qu'il a t-tenté de repartir avec la caisse alors qu'elle tenait un nourrisson dans ses bras.

Ensuite pendant qu'elle parle au journaleux, l'histoire qu'elle raconte se met à apparaitre. Je vois madame Fanny d-déposer le nourrisson plus loin, puis revenir et se ruer sur le détrousseur. Elle lui arrache son sac et commence à le frapper avec. Pendant la bagarre y a un coup de feu qui est tiré, mais elle a pas bronché, elle continuait à repousser le maraud.
Au même moment, y a le Félin qui déboule avec une longue chaise b-blanche et qui se met à frapper lui aussi. Vous savez le chauve tatoué là, qui tient le comptoir au rade. Celui avec une face d'Ogre et un nom de gourgandine. Sauf que dans le rêve, il est pas chauve. Il a des cheveux qu'ont p-poussé, il est vieux, et fatigué. Quand il mettait des coups avec la chaise on aurait dit une feuille morte qui caresse le sol. Enfin, ils ont tabassé le bandit, et ont fini par le dégager.

Et ça s'arrête là. Je m-me suis réveillé à ce moment, sans pouvoir me rendormir tellement j'avais mal au crâne.

Je veux savoir la signification de ce rêve. Vous pensez que c'est quoi, une vision du futur ? C'est p-prémonitoire ? J'ai des pouvoirs de prophète ? Pourquoi je n'y vois que madame Fanny et le Félin ? Ils sont où les autres ? Pourquoi elle a changé de n-nom ? Elle s'appelle vraiment Nataly ? Est-ce que ça se passe à Hurlevent ? C'est qui le morveux qu'elle portait dans ses bras ? Et surtout, pourquoi j'y suis pas, dans le rêve ? Je suis où ? Est-ce que ça veut dire que je serai déjà mort quand ça arrivera ? Quand ? Qu'est ce qui va m'arriver dans les prochains mois, ou années ? C'est qu-quoi qui m’achèvera ?

Répondez. »

Ainsi parla Welston à une diseuse de bonne aventure, le ton grave et péremptoire, martelant ses questions avec l'obsession d'un enquêteur interrogeant son prisonnier. C'est d'ailleurs ce qu'avait l'impression d'être l'arnaqueuse encapuchonnée, une prisonnière, retenue dans son propre piège par un client qui n'allait probablement pas lui lâcher la grappe tant que ses questionnements existentiels n'auront pas trouvé de réponses claires.

Témoignage de Fanny des Auffes pour la Gazette de Hurlevent, dans le rêve de Nedy Welston :

par **Doubhée Beckris** Ven 29 Avr 2022 - 17:14

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