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[A faire vivre] Rétribution

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[A faire vivre] Rétribution - Page 2 Empty Re: [A faire vivre] Rétribution

Message par Gohrnor Mangeroc Ven 25 Juin 2010 - 17:17

Léa contemplait le libram, posé sur la table face à elle. Sa petite chambre miteuse de cette taverne délabrée ne laissait place qu'a un pauvre petit matelat, un tabouret, et une table basse sur laquelle tronait une bougie à l'allure grotesque tant la cire avait fondue.
La faible lueur de la chandelle éclairait les pages immaculées de l'ouvrage. Sur le parchemin, des lignes serrées, d'un style gothique parfait, captaient le regard azur de la jeune fille, comme la lumière capte les insectes la nuit. Elle leva doucement une main, et effleura du bout des doigts les lettres noirs du papier. Au moment ou sa peau entra en contact avec les pages du libram, une douce lumière jaillie de sa main,comme une flamme, avant de s'éteindre. Léa retira vivement sa main, comme si elle c'était brulée, mais ce ne fut pas un cri de douleur qui sorti de sa gorge, mais plutôt un râle de plaisir, sourd, profond.
Son visage, qui avait tant changé en quelques jours, pour perdre les traits de l'adolescente qu'elle fût pour se changer en celui d'une femme dure, froide, semblait rayonner. Elle se mordit les lèvres, et laissa Sa grâce l'envahir, parcourant les versets du regard.

Dans Ta Lumière se fait la Justice, non pas celle des Hommes, mais celle du Ciel.

Sa Dame avait raison. Elle n'avait rien connue de plus exaltant que de se sentir choisie par Elle, pour acceuillir Sa Volontée, n'être plus rein d'autre qu'un receptacle de Son Pouvoir.
Elle laissa Sa Présence affluer en elle, se livrant totalement, sans aucune résistance. Elle ne l'utilisait pas, elle se laissait combler. Cette pensée lui arracha un frisson.

Sa Dame lui avait tellement apprise. Tellement donnée. Et elle savait que chaque jour qui passait, elle lui apprendrai davantage. La machoire de la jeune fille se crispa legerement. Elle était prête. Elle savait ce qui lui restait à faire, la derniere frontière à abbatre, pour se liver à Elle, et la Servir de toute la force de son âme.
Car la Dame était Sa fidèle servante. Son héraut, son Porte-parole. La Dame lui avait montrer le Chemin vers La Vertue Immaculée, et elle devait à present lui rendre honneur, et se faire vecteur de la Très Sainte.

Léa soupira doucement.Elle savait qu'elle n'avait ni la ruse de Segondell, ni la carrure de Ferrith. Elle n'avait pas la force d'âme d'Alrun, ni la prestance de Cherrug.
Mais elle avait la Foi.

Et cela la fît sourire.
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Message par Laniey Ven 25 Juin 2010 - 17:39

Ce n’est pas que je n’en avais rien à foutre, mais pas loin. Des illuminés qui se prennent pour des élus de la Lumière, l’Ombre ou peu importe, il y en avait toujours eu et il y en aurait toujours. Fatalisme diront certains, simple vision de la réalité sans toutes les couches superficielles de moralité, codes chevaleresques ou illusions romantiques. C’est en glissant à travers tous les substrats de la société, la rue, la cour, qu’il est possible de la voir : La nature Humaine dans toute sa splendide nudité.

L’Humain, l’être pensant, est un connard.

Choquant ? Révoltant ? Tellement vrai tout simplement. A quoi bon faire l’effarouché ? A quoi bon se bercer d’utopies ? Accepter semble tellement difficile à la plupart qu’ils se drapent dans leur « juste cause », leur « rigueur ». La période d’incarcération de Rétribution m’a rappelé cette première leçon, la seule importante au final.

L’Humain, l’être pensant, est un connard. Sois-en le Roi ou tu souffriras.

J’applique à la lettre comme toujours mon principe, un des seuls : Mieux vaut que les merdes arrivent aux autres plutôt qu’à moi. Monstre d’égoïsme ? Assurément, mais je n’ai jamais prétendu être l’Elu de quoique ce soit. Alors de cette détention, j’ai gardé mes distances. J’ai fait mon travail, surveillé, gardé, écouté. Beaucoup plus qu’ils ne le croient.

- Vous êtes un idiot !

Brave petite va. La jolie Thicky, le genre de donzelle qu’habituellement je me tape sans remord en déballant mes beaux discours, tellement sûre de comprendre qui je suis en me reprochant de ne pas chercher à la comprendre elle. Tellement risible. J’avais envie d’éclater de rire en les regardant elle et sa « sœur ». Sûres de saisir, sûres de berner, sûres de leur « bon droit ».

- Vous êtes sans cœur !

Evidemment, quand on est dans une geôle, c’est un peu comme un club de vacances avec les joyeux organisateurs qui plient à tous vos caprices. Pauvres petits détenus, nourris, logés au chaud/frais vu la saison. L’habitude de vivre dans une certaine opulence les a détachés des considérations des mortels. Dormir, manger, vivre, rire quand on a de la chance. Rien que pour ça, je savais d’avance qu’ils n’arriveraient jamais à leurs fins.

Les gens du commun, ceux qui n’ont jamais rien possédé réellement, qui n’ont que leur vie en prêt, ne se laissent jamais berner par des douceurs illusoires. Ils font semblants. Lumière ou une autre religion, ça ne sont que des réfuges, des guides parfois. Mais ça ne dure qu’un temps avant que l’envie de vivre selon ses propres règles reprenne le dessus.

Léa et Augur, on aurait dit deux frangines séparées à la naissance qui se retrouvent enfin. La petite Léa contemplative à dessiner les traits d’un futur possible, d’une évolution d’elle-même qu’elle souhaite. Droite, juste, figée. Bien évidemment, je n’ai pas discuté, ni eu le loisir d’entendre Augur, mais c’est un peu l’impression qu’elle m’a faite. Une gamine figée dans la glace, donneuse de leçon à une Léa rendue trop fragile par les événements récents de sa vie.

Aréllys, la bavarde. Elle se prend pour une vipère mais n’en a pas vraiment le venin. Sans doute que son séjour l’a amenuisé, ou peut-être que j’y suis simplement insensible. Allez savoir. J’avais voulu être sympa avec elle, pour tempérer un peu le Saig chasseur à l’affût. Je ne sais pas pourquoi j’ai des sursauts de gentillesse parfois, je vais éviter de chercher vu que ça finit toujours mal. Là, on a eu le droit à un joli traquenard de gamin.

- Blabla mon chat qui doit mourir de faim, blabla..

Sacré chat. Un putain de démon, un gangrechien plus ou moins, qui a mordu Saig. On l’a vite nourri au métal. Sacré indigestion qu’il nous a fait. Hop, un souci en moins, des faits pour la garder et ajouter de la matière au dossier.

Et quel dossier ! Rien, que dalle, des suppositions, des témoignages d’anciens alliés. C’est pour ça que ce dossier ne m’a jamais intéressé. Rien au dossier, je savais que ça finirait sur une libération. Et puis, même si ça avait été jusqu’au procès, le moindre avocat un peu malin aurait eu tôt fait de démolir notre accusation. Au final, même si la peine est risible, c’est mieux que ça soit passé ainsi. Avec un procès pour si peu, la Garde aurait eu l’air d’une bande de branques.

Y avait encore Ferrith et Cherrug.

De Cherrug, le manipulateur, droit dans sa cellule, priant, fuyant le sommeil, mangeant à peine, le supposé chef ne m’avait pas laissé une fameuse impression. A trop vouloir jouer les modèles, je lui trouvais des airs de petit péteux. Prétentieux de son devoir, trop fier de lui-même, je n’arrivais pas à trouver l’humain sous la couche de faux-semblants. Et ça m’agace. Pas au point de m’empêcher de vivre comme d’habitude, mais plutôt dans l’optique de lui faire ravaler ses mensonges et ses façons.

Le seul que j’ai vraiment trouvé humain et intéressant, c’est Ferrith. Silencieux, défendant sa Foi lors des interrogatoires, c’est le seul qui m’a paru vraiment croire un minimum dans sa cause, au-delà des apparences, du masque qu’ils se donnent. Il est resté stoïque, emmitouflé dans sa carapace pour continuer à prendre ce qui le fait survivre et ne pas paraître souffrir d’un manque quelconque.

Saig dans tout ça, que dire… Il joue, il chasse. Un vrai gosse. Il a trouvé sa proie, il ne va pas la lâcher. Il manque de détachement comme toujours, prend trop les choses à cœur. Ou alors c’est moi qui suis trop détaché. Je vais jouer les gardes fous encore, le suivre dans son aventure en faire valoir. Exactement la place du gars qui se fait buter dans ce genre d’histoire, pour que le héro devienne… plus grand. Je n’irais pas jusque là, évidemment. Je ne crois pas au concept de mourir pour quelqu’un. Je préfère vivre pour quelqu’un.
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Message par Aloyse Pérod Sam 26 Juin 2010 - 22:44

Une bûche qui brûlait dans l’âtre réchauffait son dos, la fumée qui en émanait lui piquait les yeux et, se mélangeant à l’odeur des corps sales, des repas oubliés et moisis et des habits trempés, donnait une consistance âcre à l’air ambiant de la taverne de Thelsamar. La flamme d’une lanterne oscilla sous l’effet d’un léger vent glacé qui venait d’entrer dans la pièce. Puis, alors que le nouvel arrivant fermait la porte en bois, le vent disparut et le nain grommela quelques excuses. Les conversations qui s’étaient arrêtées sous le souffle glacial repartirent ; une dizaine de voix fusionnèrent dans un brouhaha incompréhensible. Aloyse sirotait son verre, accompagnée d’Ilyas qui ne manquait pas de la resservir. Un rire la fit tressaillir ; c’était pour elle un son aussi glacé que le vent hivernal qui frappait contre les murs. Comme quelqu’un qui marche sur votre tombe. Elle se retourna et faillit lâcher un cri de surprise en s’apercevant qu’il ne s’agissait que d’un nain trop saoul. Elle haussa des épaules imaginaires, il fallait vraiment qu’elle prenne du recul par rapport à cette affaire, par rapport à lui. Elle reporta les yeux sur Ilyas, ils se sourirent et continuèrent de boire la délicieuse liqueur teinte de miel. Aloyse ruminait en silence sa frustration.

Déception. Une soirée décevante, gâchée et inutile. Qui se soldait par une fuite, encore. Toujours la fuite. Nonobstant quelques réserves, forcément, Aloyse s’était résignée à suivre Ilyas, car c’était le seul en qui elle avait confiance. Les autres étaient trop changeants, trop impulsifs. En se remémorant la magie qui avait été utilisé pour piéger Saig, une légère secousse comme un frisson aux relents de crainte et de dégout avait ébranlé Aloyse. Elle devrait garder un œil sur cela aussi.

Aloyse prêchait, avec une ferveur qui l’étonnait, la bonne parole auprès de Léa. Que de beaux discours…Elle arrivait à se saouler de ces flots presque incessants de paroles. Elle vomissait ce qu’elle avait appris par cœur. Et Léa buvait, se noyait dans ses promesses. Elle changeait à une vitesse surprenante, s’enveloppait peu à peu d’une aura glacée, tellement familière. Trop vite cependant pour Aloyse, ce qu’elle voulait chez la jeune Garde commençait à s’éteindre. Mais en même temps la voir, elle qui se revendiquait son élève, se muer en un double procurait un plaisir presque malsain à sa « Dame ». C’était aussi ce qu’elle voulait. Se rassurer, se persuader qu’on ne pouvait être autrement que comme elle. L’origine même du malaise d’Aloyse. Elle ne comprenait pas qu’on puisse vivre autrement que pour La Lumière, qu’on puisse vivre autrement qu’en luttant. Elle ne le voulait pas. Léa devrait être comme elle, car c’était ainsi qu’il fallait être. Mais avant, elle voulait comprendre. Aloyse se contenait, se contentait de sourires de façade, mais il faudrait maintenant creuser, arracher cette petite flamme du regard de Léa, et la conserver, précieusement.
Elle avait failli perdre le contrôle la veille, Léa n’avait rien vu. Elle avait peut être ressentie cette folie grisante. Peut être même qu’elle avait aimé cette colère.

« …Qu’il épouvante et terrifie ceux qui lui tendraient des pièges ; accorde-lui de les poursuivre dans l’équité et de nous défendre dans la justice. Par La Lumière… »


Comment oublier le sourire et l’envie de Léa. Cette envie, ardente, brute, à l’énonciation de cette prière. Aucune boisson, aucune caresse, ne pouvait procurer ce plaisir-là. Celui de se sentir investi, enveloppé et protégé. Transcendance.

De temps en temps, même si c'est rare, les gens vous surprennent.
Et une fois de temps en temps, certaines personnes peuvent vous couper le souffle.
Elle devait bien l’avouer. Elle admirait Saig et son acharnement. La facilité de l’homme, ou de l’esprit malin qui se cachait sous l’enveloppe, à lui couper l’herbe sous le pied à chaque idée qui bourgeonnait dans son esprit l’exaspérait autant que l’amusait. Il était aussi attirant que dérangeant. Son obsession aussi grisante que dangereuse. Il voulait autant être la proie qu’Aloyse le prédateur. Car au fond, il voulait autant chasser qu’être chassé, dominer autant qu’être contraint.

Une nouvelle chope d’hydromel vidée, elle se rappela les jours derniers. Les jours passés à Dun Morogh avaient été aussi stimulants que cet alcool savoureux.

Le froid. Si Forgefer, par son atmosphère étouffante, donnait la nausée à Aloyse, que la région autour était belle, pure et froide. L’immensité d’un blanc immaculé, vierge de toute corruption apparente, de quoi se ressourcer. Quelle douceur sous les pieds, quelle brûlure sur la peau. Ce froid implacable et direct. Il ne jouait pas, il prévenait dès le départ qu’il était mordant et qu’il ne serait d’aucune pitié. L’étranger était averti.
Et ce vent. Ce vent avait des dents. Tous dans l’habitation troglodyte n’étaient pas habitués à ces latitudes ; ils se pelotonnaient dans leurs couvertures, grelottants. Des arbres invisibles grinçaient et craquaient. Le vent couinait, mugissait, charriant parfois quelques flocons de neige.
Qu’elle aimait ce froid qui lui rougissait les joues, qui marquait sa chair de gerçures et qui engourdissait ses muscles.
Le vent apportait également les crissements d’une déambulation furtive, si l’on tendait suffisamment l’oreille. Personne n’ignorait l’identité de l’espion mais tous s’étaient armés de vigilance. Aloyse avait participé à la traque, affutant ses sens, révisant ses défenses et attisant sa concentration. Mais elle ne voulait pas jouer ainsi, pas si vite, pas sur ce terrain là.

Elle l’avait senti sans parvenir à le localiser, jamais.
A chaque grincement, elle avait resserré un peu plus les pans de son manteau, de peur de sentir son souffle sur sa nuque, encore une fois. A chaque bruit, elle avait laissé La Lumière se déverser en elle à la manière d’un torrent de lave. Elle le cherchait autant qu’elle le redoutait.

Thicky avait été la première à la rappeler à l’ordre, étonnamment. « Vous ne comprenez pas que nous faisons exactement ce qu’il attend ? Si vous répondez, il s’acharnera d’autant plus. Il y a prédateur que s’il y a proie.» Elle n’avait pas tort, et Aloyse s’employait d’arrache pied à inverser les rôles, à trouver la faille qui le ferait sortir de ses gonds. Aréllys, elle, était agacée par l’insistance de Saig. Elle avait déployé tout son talent, le meilleur comme le pire, pour le découvrir. Elle y était parvenue.

Saig avait été à leur portée. Aloyse, pourtant, n’en avait ressenti aucune satisfaction. Ils avaient agi précipitamment, confirmant ainsi qu’ils n’étaient pas sereins, que les accusations qu’on leur portait n’étaient pas sans fondements. Pourtant il était là. Bien sûr, ses amis n’étaient pas loin. Bien sûr, il ne craignait rien et conservait charisme et sérénité. Aloyse avait serré la garde de son arme à s’en faire blanchir les phalanges, les muscles crispés par l’hésitation. Les regards perçants et les sourires entendus. Elle avait tressailli, son cœur sauté une pulsation. Elle avait prié pour qu’il ne remarque rien, se cachant derrière des sourires d’une arrogante froideur. Ou peut être que si. Pourquoi ne pas le laisser se surestimer, après tout ? Elle s’était approchée pour lui susurrer de vaines menaces, inutiles elles-aussi, désuètes. Mais au fond peu importait les mots, elle voulait juste le prévenir qu’elle s’engageait dans la partie, à sa manière. Que s’il fallait baisser le ton et agir en douce, elle pourrait s’en accommoder.

« La peur n’est pas forcément une mauvaise chose, elle peut être un catalyseur, à condition de ne pas se laisser submerger »

Ce soir là, dans la taverne de Thelsamar, ce fut l’alcool plus que la peur qui la submergea. Le feu plus que la glace qui s’était emparé de son être. Elle regarda Ilyas, il conservait ce petit air circonspect et, tacitement, lui assurait sa protection. Elle ne le voulait pas, pas forcément, mais ce soir c’était tout ce qu’elle voulait entendre. Elle laissa l’alcool affluer dans son sang, quitte à commettre une nouvelle erreur, d’une autre nature.


Dernière édition par Aloyse Pérod le Mar 29 Juin 2010 - 12:35, édité 1 fois
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Message par Ilyas Aubren Lun 28 Juin 2010 - 4:47

[A faire vivre] Rétribution - Page 2 GuilbertD1--640x480-

Dun Morogh. Ils avaient enfin trouvé la fouine, Saig Segondell. Ilyas avait fini par imprimé son nom, difficilement et contre lui. Le Major avait encore fait des siennes et des petits caprices pour que son homme soit relâché; une promesse en l'air de la part de la Garde, et l'on n'en parlerait plus. Ils seraient tranquillement au Loch Modan, à présent, il y fera moins froid et la végétation est beaucoup plus agréable.

La soirée avait été bercée par l'alcool. Ilyas ressemblait à un de ces hommes qui découvrait ses limites pour le première fois, ou simplement à un alcoolique habitué à son bon cidre doux à qui l'on ferait boire soudainement de l'absinthe. Aloyse aussi, d'ailleurs. Mais elle, ce n'était pas le bien être qu'elle cherchait dans la boisson mais une sorte de réconfort. Ilyas la resservit, encore, encore, encore. Jusqu'à que lui-même n'arrive plus à sentir ses membres, lorsque l'alcool est enfoui dans le sang, jusqu'à cette impression de planer. Il avait été malade toute la nuit durant, et après coup, il remerciait son foie, grâce à lui, les erreurs avaient été minimisées. Il rendit gorge plusieurs fois avant de réussir à trouver le sommeil, une fois l'estomac vide. Le lendemain fut difficile, l'envie de vomir était toujours oppressante, et se fut ainsi toute la journée. Aloyse ne se souvenait de rien, et c'était mieux ainsi « On oublie ? », oui, on oublie.

Les problèmes de la journée ne faisaient que commencer : l'Enclave.
L'Enclave était une de ses organisations à deux faces : celle que tout le peuple voit, c'est-à-dire, la bonne partie; et totalement à l'opposé, le coté malsain « secret ». Ilyas ne s'y était attardé que du temps où il était sous les ordres de Taelis, mais il avait toujours fait preuve de méfiance à l'égard d'Esteban Llorente, ce type aux grands airs qui n'avaient que ça de grand, d'ailleurs. Il avait réfléchi longtemps à l'animal qu'il pourrait lui associer. Introuvable. Ce n'était pas un animal, c'était sûrement pour ça. Non, Llorente était -tout comme ses hommes- un phlébotome, ce minuscule insecte semblable à un moustique rapetissé ou à un moucheron qui aurait subi une réduction du thorax. Petit, mais puissant dit-on. Il vous pique, procurant une douleur vive qui s'estompe une fois la main passée dessus; les attaques de cet insecte sont éphémères, elles touchent sur le moment mais sont vite oubliées, sauf pour les chiens qui eux, peuvent en périr. Rétribution ne sont pas des canidés, ce sont des rapaces. Le clairvoyant finira écraser en un clappement de mains. Paf. L'on ne parlera plus. A force de trop boire de sang, le phlébotome grossit et n'arrive plus à voler. A ce moment là. Une frappe. Paf. Ils seront oubliés comme des piqures, il suffit d'attendre le bon moment, et l'on en parlera plus.

Plus de Loch Modan. Ce serait à nouveau la blancheur du Dun Morogh, ce lieu qui ne connait de chaud que les forges et les feux douillets des maisons. Personne ne s'était jamais plaint du froid, les mains et les visages semblaient parler pour les humains, virant du blanchâtre au rougeâtre, crispés. Les doigts luttaient pour ne pas trembler, et c'était grâce à la concentration que tous pouvait se forcer à rester au plus digne. Si aucun signe de fatigue, de faiblesse n'était montré, ils se sentaient à plein nez, autant qu'une carcasse de sanglier en décomposition en plein été. La neige était devenue la nouvelle végétation, un environnement tapi même dans le creux des grottes.

Lové dans sa cape, à main d'un sol parsemé de glace, le sommeil ne viendrait pas. Il pensait à Saig, le caporal pris sur un fait, c'était certain, mais lequel ? Il n'aurait pas réagi ainsi si il n'avait rien à cacher; un loup menaçant mais à la fois sur le défensive, les oreilles en arrière, le poil hérissé et les canines dévoilées. Un femelle protégeant ses chiots, ses chéris, ses joujoux. Cherrug n'avait pas le temps de s'attarder sur ce détail; que faisait Saig aux Paluns ? Mais pourtant, la situation l'amusait tellement qu'il se sentit obligé de rester histoire de voir comment réagirait la cane si l'on s'approchait de trop près de ses canetons. Mais. La nuit est remplie d'Ombres, la prochaine fois le ciel sera ensoleillé, le Caporal n'aura pas l'occasion de disparaître dans un écran de fumée, telle une pieuvre fuyant l'ennemi.

De Bristollan s'était elle-même chargée de trouver des informations sur le dit Caporal à Theramore. Un rapport bien complet lui fut remis le lendemain. Mais aucune réponse sur les intentions de Saig aux Paluns n'avaient été supposées ou même interprétées. Il suffira de le découvrir par ses propres moyens. Pérod, de Bristollan, de Vellen ainsi que Cherrug se rendirent le soir même aux Paluns. Leur but n'était pas de trouver Saig, et pourtant... Ils souhaitaient simplement savoir, un élan de curiosité. Après tout, Saig était bien un ennemi, autant trouver des informations.

Ils longèrent la côte.
Ilyas alla jusqu'à fouiller les épaves dans l'eau glacée de la mer. Il n'y trouva qu'une tête de murloc sur les gouvernails. C'était à première vue, tout l'art d'un gamin. Une sorte de jeu.
Une fouille de plusieurs heures.
Une longue marche où l'interprétation d'un brin d'herbe coupé correspondait à Saig.
Une paranoïa sans fin.
Des hypothèses stupides.
Et l'humour de Cherrug qui laissait à désirer.
« Quitte à fouiller toute la région, autant fouiller ce moulin ! »
Ilyas avait hésité. Est-ce que ça valait vraiment le coup de s'aventurer dans ce moulin ? Pourquoi pas... Après tout, quitte à fouiller toute la région !
Le groupe s'approcha de l'édifice en ruines.
28Ème jour du sixième mois, an 30.

Je m'approche de l'édifice en ruines. Les ailes battantes du moulin me feraient presque penser à Âtreval après la première bataille. Qu'importe, nous n'avons pas le temps pour les nostalgies. Le lieu est sinistre; un moulin abandonné accompagné de sa maisonnette, laissée, elle aussi. Mais j'arrive à trouver du charme à cet endroit ce n'est ni grâce à l'odeur de la mer, ni à la douceur de l'ambiance. J'entendrais presque, une mélodie, celle des boîtes à musique. J'ai l'impression de vivre l'enfance d'un gamin, mais rien ici n'est fait pour m'y faire penser.
Léa persiste à croire qu'elle a vu quelqu'un sur la rambarde, cette personne regardait le moulin. Pourtant, j'étais le premier sur place, je n'ai rien vu. La paranoïa, sûrement. Mais, il est vrai que tout laisse à croire à un départ précipité.

Je m'approche de l'édifice en ruines.
Léa s'occupe de la maisonnette.
Aréllys, elle, réfléchit pour changer.
Aloyse m'accompagne.
J'ouvre la porte. Elle n'est même pas scellée. L'air là-dedans est irrespirable; de l'encens. L'encens, c'est une offrande, je ne suis pas idiot. Si c'est Saig qui traine dans ce moulin, ça n'aurait rien d'étonnant. J'étouffe. C'est vraiment oppressant. Je hais l'encens. J'ai du mal à me concentrer sur ce qui m'entoure, mes yeux me piquent ne supportant pas eux non plus les herbes brûlées. L'air de la mer a complètement disparu. J'aurais moi-même difficultés à prier dans un endroit pareil. Je me force à regarder autour de moi. Les murs sont ornés de tridents. Des tridents. Des tridents. Tous les mêmes, mais ce sont des tridents. Basto m'avait précisé que un trident était dessiné sur le masque de Saig. C'est sûr, il est là, c'est donc ça qu'il mijote ? Amusant. Réellement amusant. Je ne suis ni étonné, ni en colère. Devant moi, un joli autel constitué de coquillages, il arriverait presque à m'attendrir. Il me fait penser à l'œuvre d'un enfant. J'avoue même que cet autel a quelque chose de prenant à l'estomac. On arrive, rien qu'en le regardant, à voir le temps, la Foi, la patience, et l'acharnement qu'il a fallu au gamin pour construire ce truc. C'est d'ailleurs la seule chose qui me marque dans cette pièce, il faut dire que les morceaux vases en terre cuite ne sont pas vraiment intéressants. Ce petit lieu de culte qui a tout de mignon et sûrement ce qui fait sa magie. Magie, il faut qu'elle disparaisse, au Nom de la Lumière. Les cultes païens ne doivent rien avoir de charmant, d'attendrissant et de magique. Ils doivent être détruits, un par un, dans le feu de la Purification. C'est amusant de dire ça aussi, nous ne sommes que les braises de la Purification, alors pour le moment, mon pied servira de feu. Je n'y vais pas de main morte, je jette ma botte contre l'autel de coquillages, il ne tient pas debout longtemps, il s'effondre tel un château de cartes. Je ne ris pas, étrangement, je n'apprécierai même pas mon geste mais je le dois. J'écrase les coquillages encore indemnes de mon talon, je les entends craqueler. Chaque coquillage, même les plus minuscules, y auront droit, je ne veux plus de tout ça, la Seule Vraie Divinité qui puisse exister est la Lumière, aucune autre ne doit venir se pointer, et si, la plus minuscule coquille des animaux marins représentent une offrande, ou même une Foi autre que celle à la Lumière, je pulvérise.

Aloyse a peur de Saig. Cette chasse lui porte au cœur et l'alcool n'est qu'un réconfort de quelques heures, moi-même j'ai été son réconfort de quelques instants. Derrière ses épines, la rose force pour rester digne. Elle est convaincue elle-même que tout ceci ne l'atteint pas, qu'elle n'est pas effrayée, que c'est elle la prédatrice. Quelle arrogance. Elle se cache derrière des sourires, des ricanements, mais tout le monde a compris son petit jeu, et elle, elle continue à faire pousser ses épines. Peut-être que, si, Segondell changeait de proie, elle irait mieux. Si il portait sa haine sur une autre personne, elle se sentirait apaisée. Mais je n'arrive pas à croire qu'il la hait, c'est un jeu pour lui, un jeu stressant pour elle. Je suis résigné au fond, peut-être que cela ne servira à rien, mais je me dois de le faire. Il faut signer l'œuvre de destruction, par n'importe quoi, quelque chose qui me soit directement relié, quelque chose pour qu'il la laisse tranquille. Ce sera mon alliance, le seul moyen qu'il aura de me reconnaître, Carah va sûrement m'en vouloir mais qu'elle m'en excuse, au point où est notre relation, la distance c'est mauvais, l'enfermement en geôles n'a pas mal jouer aussi, mais ce n'est qu'une passade. Je la pose en évidence sur les débris de coquillages pensant tout bas que j'espère vite la récupérer.

Aréllys veut encore jouer avec l'Ombre, moi j'ai juste envie de la tuer quand elle fait ça. La tuer au sens propre du terme, pas un simple poing. Même si sa saloperie est utile, je l'admets, on ne s'y abaissera plus, une fois à suffit. Elle a craché sur mes principes en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Elle veut jouer. Elle veut danser. Elle va surtout trébucher sur mes pieds si elle essaie. Je lui couperai la route, quitte à être infect. Elle suivra ma voie, pas celle de cette saloperie contre laquelle je lutte depuis tant de temps.

Je m'éloigne de l'édifice en ruines.

Le groupe s'éloigna de l'édifice en ruines. Ils continuèrent leur route, logeant toujours la côte accompagné du vent de la mer qui venait glacer Ilyas, encore mouillé de ses ascensions dans les épaves. Il avait profané disait Aréllys, lui, n'en pensait pas un mot. Un mort est un mort, il ne revient pas à la vie pour vous insulter lorsque vous traitez mal son lieu de repos. Il disait ça, mais, n'en pensait pas moins. Il lui arrivait de passer des heures et des heures à méditer à la Place Taelis, ou celle de la Purification, tout dépendait du point de vue. Cette place où était mort son Commandeur, en même temps que sa Croisade chérie, son joujou. Il savait que si quelqu'un osait cracher sur son supérieur, même défunt, il protégerait son honneur.
Un cri au loin. A nouveau, plus long, plus intense, on dirait une bête à l'agonie. Ca, c'est Saig. Le cri n'a rien d'humain et ils savent tous que c'est obligatoirement lui, il a découvert sa surprise, mais autant en avoir le coeur net, autant aller vérifier. Pourquoi pas... Après tout, quitte à s'assurer que c'est bien Saig !
On se décide à se rapprocher à pas de loup, l'on entend un nouveau hurlement. J'avais raison, ce sont bien les même que celui qu'une louve à laquelle on a volé ses louveteaux, ou bien, simplement un chaton qui quitte pour la première fois son foyer et ses frères de jeu. On dirait un cri à la mort, inhumain.
L'on se rapproche à pas de loup. Aloyse reste à distance, je crois qu'elle a peur, je ne suis pas sur mais je ne serais pas étonné si c'était le cas. Léa me suit, quant à Aréllys, elle réfléchit pour changer. Je longe les murs du moulin, évitant de me coller contre la paroi de pierres quand même. J'arrive au niveau de la porte, jette simplement un coup d'oeil pour voir si la bête criante y est. Elle y est, Saig est là ! Oui, de dos, à genoux contre les restes de son autel de fortune. Je ne préfère pas voir son expression, à dire vrai, j'ai froid dans le dos. Repli, on rentre, j'ai eu ce que je voulais, on n'a plus à s'attarder là. Nous reprenons notre marche vers la côte... mais ? Où est Aréllys ? La peste ! Encore à vouloir faire son intéressante, elle doit être avec Saig. Et c'est reparti pour un tour.

Je me colle devant l'entrée du moulin pour entendre la discussion. Aréllys joue les grandes gueules, ça lui va pas, mais elle le fait quand même. Elle lui retourne comme il se doit le couteau dans la plaie, et Saig ne réagit pas à ce que j'entends. Je ne sais pas de quoi il est capable, je dirais du pire. Faut qu'on se tire de là, je me montre enfin priant Aréllys de rentrer. Elle refuse. Elle me saoule, j'vais lui en foutre une si elle obéit pas cette chienne. Je garde mon sang froid et mon calme, tandis que j'arrive à percevoir le regard de Saig rempli de rage, mais pourtant, il se contient, il est aussi calme que moi. Au fond, je crois que je lui ressemble quand même un peu à ce gamin. Aréllys m'énerve, c'est elle la gamine dans l'histoire et on a pas le temps pour jouer à la poupée, j'ai dit on rentre, on rentre. Je suis persuadé qu'elle est amoureuse de ce con, elle en serait capable elle a bien dragué Narssis. Elle finit par se décider, lâchant quelque chose dans une langue inconnue à Saig, il ne répond pas. Je le vois, resserrer ses doigts contre mon alliance, il me fait peur. J'ai déclaré la guerre, et j'espère qu'il changera de proie, je prie pour ne pas avoir fait ça pour rien, même si je sais qu'il ne laissera pas la rose tranquille. Je me suis sûrement mis à dos une des personnes les plus imprévisibles et dangereuses d'Hurlevent. Il me fait vraiment penser à moi à essayer de garder son calme malgré la situation.
On part.
On part...

Saig a d'autres louveteaux à protéger, Lanniey et Alrun par exemple, car c'est en touchant à ses canetons qu'on arrive à attirer l'attention de la cane. Après tout, qu'est-ce qu'il peut m'arriver ? Être privé de gâteau ?


« Nous lui apprendrons, nous, les noms & les vertus des héros morts en combattant pour la liberté ; nous lui apprendrons dans quelle terre les derniers des satellits des tyrans ont mordu la poussière ; nous lui apprendrons à quelle heure a sonné le trépas des oppresseurs du monde. »


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Message par Eldorilla Lun 28 Juin 2010 - 14:31

La folie l'avait toujours fascinée , de si pres qu'elle avait jugé nécessaire d'en faire en partie elle meme l'expérience , le fanatisme aussi , elle trouvait le ressort pyschologique fascinant
Ces gens s'etaient batis une telle construction mentale , que tout élément négatif ou positif , critique ou encouragement ne pouvait etre interprété que d'une seule maniere , comme une confirmation ...tout ce qu'ils peuvent dire ou entendre , peu importe ce que c'est ne fait que les conforter , pire , les enfermer un peu plus dans leur certitude que le monde est ligué contre eux et qu'ils sont Son bras ...c'etait du moins le cas pour des gens comme Léa , des faibles d'esprit sans personnalité qui imploraient a corps et a cris qu'on les prennent par la main en leur enfournant dans le gosier un pret-a- penser répugnant comme de la bouillie qu'ils n'aient surtout pas a mâcher !
Mais les chefs ... ca ca l'interessait vraiment ... car c'etait un cas qui la touchait de pres ...
Jusqu'ou pouvait on aller sans se retrouver prise dans son propre jeu ? car cet effet pervers qu'ils pensaient réservé aux Léas ne finissait t il pas par les rattraper eux ?...les bases du bourrage de crane , mais a force de bourrer le crane des autres ont en sort pas indemnes ..car qu'ils fussent la par conviction , ou par pur arrivisme et gout de la domination , tout cela finissait , lentement , inéluctablement par se "lisser" , meme l'escroc finissait par croire a ses propres mensonges prisonnier de son propre labyrinthe qui devient pour lui une réalité

Elle pensait surtout a Arrélys , Perod et Cherrug ...il y avait chez eux certes une part de conviction mais ils s'appuyaient sur les crédules et les faibles comme Léa et dans une moindre mesure Thicky meme si sa folie la rendait imprévisible et ardue a manipuler et qu'elle aimait elle meme a s'essayer a ce jeu ... oh elle n'irait jamais bien loin , son caractère profond l'en empechait et etait facile a reveiller et donnait un levier sur elle , mais elle avait prouvé qu'elle aussi savait manipuler ..
Elle se tapota le menton se demandant si au fond il n'y avait pas qu'a attendre ...l'une finirai par se bruler les doigts a force de jouer , l'autre finirait par se faire dévorer par son ego et trahir par une femme ..assieds toi sur le bord de l'oued et tu verra passer le corps de ton ennemi aurait dit Khassim ...étrangement elle pensait que le probleme , la menace directe ne viendrait pas de ces trois la , mais des Ferrith et des Erethor ...
Ces personnes etaient a ses yeux les plus dangereuses ... ils n'etaient pas stupides , car contrairement a ce qu'elle aimait a crier haut et fort elle etait loin de sous estimer Ferrith , ces deux la etaient actifs , moyennement inteligents , efficaces , capâbles de gerer une structure limitée ...en gros des gens qui , bien qu'endocrtinés n'etaient pas assez betes pour tomber dans le pré maché pourr trouffion de base , mais pas non plus assez intéligents ou avec une conscience suffisament dévollopée pour se poser des questions existencielles comme les trois autres ...des gens simples sans etre idiots , qui ne se remettaient pas en question et n'avaient que peu de problemes , protegés involontairement de ce qui rongaient les autres insidueusement
des moyens , protegés des exces de l'extreme
Léa .... pauvre Léa ... une enfant endoctrinée des son plus jeune age et pour eux .... une bombe a retardement , certains le savaient ...elle etait tellement ardente qu'elle ne serait pas surprise qu'elle les effraient eux meme , et elle leur petera a la figure un jour ou l'autre se dit t'elle ...zelée , trop zelée , totalement folle , de cette folie rentrée qu'elle avait vue a l'Asylum souvent , elle etait calme et douce , mais a sa facon , interieurement , c'etait un monstre , le genre de monstre capable de tuer des centaines de personnes , mais ce serait pour Elle bien sur , prise dans une fuite en avant , elle s'etait litéralement dissoute dans sa vision de la Lumiere , et quelque part , Léa n'existait plus vraiment...elle souhaitait bien du plaisir a Përord sur le long terme ...elle maniait une bombe
Elle regarda les rapports de ses collègues de Dun Morogh et sourit ....elle allait s'incruster , c'etait obligé puisqu'on ne l'y avait pas conviée !

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Message par Aloyse Pérod Mar 29 Juin 2010 - 18:29

Penser contre son temps, c’est de l’héroïsme. Mais le dire, c’est de la folie.
« L’espérance est la plus grande de nos folies »


Aloyse s’allongea sur un flanc dans la grotte chichement aménagée, prenant soin de ne pas réveiller les blessures de son dos. Protégée du vent et emmitouflée dans d’épaisses couvertures de laine, elle regarda le petit communicateur que Léa avait glissé dans sa manche le soir de leur libération. Elle hésitait. Selon les informations qu’elle avait pu glaner, Léa aurait été arrêtée en Hurlevent, et serait accusée de trahison. Elles n’avaient pas été discrètes. Léa était impatiente, Aloyse pas assez prudente. S’ils avaient découvert pour les documents et l’enquête, cela serait vite terminé. Aloyse soupira. Elle se résigna à l’attente, n’oubliant pas de solliciter ses yeux et ses oreilles dans la ville du Sud.

Concernant l’enquête, les choses prenaient une tournure qui laissait Aloyse perplexe. Perplexe et intriguée. Il y avait ce Ducanal, ce Caporal nonchalant, un rien cynique. Prêtre et marin. Il y avait ce Segondell, ce Caporal qui lui donnait des sueurs froides. Marin et adepte d’un culte païen sorti tout droit de son esprit torturé ? Véritable puissance maléfique ? Tellement de questions. Ce qu’elle avait trouvé était véritablement effrayant. Mais elle prendrait sur elle, il fallait continuer les recherches. A moins qu’Aréllys ne lui règle son compte avant.

Aréllys. Aloyse gronda. Trop pressée. Des excuses incroyables pour aller le défier, le titiller. Elle voulait certainement autre chose. Une bonne fessée peut être ?
Mais peu importait, ça l’arrangeait. Non, ce qui gênait bien plus Aloyse, c’était cette magie impie, démoniaque. Hérésie. Et les autres l’acceptaient, ce n’était pas convenable. Rage. Comment pouvait-elle prêcher l’amour de la Lumière à Léa pour que celle-ci assiste quelques heures après aux petits jeux d’ombre d’Aréllys ? Aloyse grinçait des dents, se contrôlait, encore, toujours. L’ultimatum était pourtant tombé. A la prochaine démonstration de la corruption d’Aréllys, Aloyse repartirait pour le Nord, aller simple. Déchéance des élus.

Les piques et railleries étaient devenues quotidiennes. Les « sœurs » infernales, Ticky et Aréllys, les petites pestes. Ah il fallait les voir sur leur pont en Hurlevent, main dans la main et sourires niais sur les lèvres. Et les voilà aujourd’hui à jouer les donneuses de leçons, les grandes courageuses. Elles étaient méprisables. Rage et colère en son et lumière.


« Je n’aime pas te voir ainsi. »
Nelthan n’avait pas failli. Fallait-il qu’elle aille si mal pour qu’il ose ? Aloyse lui avait demandé, il avait obéi. Le sang avait coulé dans son dos, meurtrissant sa chair. Les lacérations profondes avaient apaisé la colère d’Aloyse. La souffrance pour annihiler ses doutes et purifier ses tourments. Les chiens. Les immondes petits bâtards, ils ne devaient pas se douter de l’état dans lequel ils l’avaient mise. Ils avaient tout gâché. Ils craignaient les écarlates ? Oui, les écarlates étaient connus pour être paranoïaques, à raison. Mais monter des machinations stupides avec les pires des pires, les rebus de l’Enclave, sortir des lois de leur Royaume adoré pour traquer une poignée d’hommes, qu’était-ce ?
Que craignaient-ils ? Que quatre hommes renversent un Royaume entier ? Quelle attention ! Les surestimer ainsi, vraiment, touchant.
Un jeu, aussi. Décidément, ces Gardes étaient très joueurs.

Qu’ils ne me parlent pas de droiture
Qu’ils ne me parlent pas de devoir
Qu’ils ne me parlent pas de morale
Qu’ils cessent de parler.
Qu’ils se taisent, qu’ils regardent chez eux, qu’ils réfléchissent.


Léa sera bannie, à coup sûr. Si ça tournait mal, Aloyse irait se rendre. Parce qu’elle lui devait. Et elle leur crachera au visage sans autre forme de procès. « La potence est une balance qui a un homme à un bout et toute la terre à l'autre. Il est beau d'être l'homme. Il est beau de mourir pour ses convictions. »

Aloyse prêchait et luttait, malgré les navires de confusion qui l’éloignaient parfois du rivage. Mutinerie de la poupe à la proue. Les mutineries finissent toujours par être matées, même si pour cela il faut couler le navire.
Elle avait baissé sa garde devant les menaces abstraites, celles qui l’amenaient à penser qu’elle avait quelque chose à protéger, elle, Aloyse Pérod. Bon et mauvais, elle définissait ces termes très clairement, avant. Cela reviendrait.

Je les hais de m’avoir fait douter
Je les hais de m’avoir fait condamner
Je le hais d’avoir cherché
Je me hais d’avoir faibli
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Message par Gohrnor Mangeroc Mer 30 Juin 2010 - 12:37

Estelle.
Anais.

C'était cela qui comptait. Plus que tout. Rien d'autre.

Le chatiment n'était pas le fouet, la mort, ces choses là. Mais l'attente. Loin de ses deux soeurs. Elle avait besoin de s'occuper d'elles. Ne pas les laisser seules.
Léa grimaça en se tournant dans le lit de l'infirmerie, chaque geste lui arrachait un gémissement de douleur. La main sur l'abdomen, elle retenait ses larmes. Il avait tenté de la tuer. La tuer. La tuer.

Et maintenant, elle était la, dans ce lit, à attendre un chatiment dont elle n'avait pas peur. Car elle restait Droite. Si elle le pouvait, elle l'appliquerai elle même. Mais cette attente, cette attente la tuerai.

Estelle.
Anais.

Pardonnez moi. Je serais bientôt là pour vous. Je m'occuperai de vous. Qu'Elle me prene en témoin, jamais vous ne connaitrez ce que j'ai connue. Ni doute ni peur pour vous, mes soeurs.
Je vous demande juste un peu de temps. Le temps qu'ils me tirent par les cheveux, jusqu'en place publique, qu'ils m'attachent sur un pilori, et que le fouet fasse son office.
C'est tout ce que je vous demande.
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Message par Hedwe Mer 30 Juin 2010 - 15:12

Elle trempa sa plume dans l'encre et commenca a rédiger une lettre
Hedwe a écrit:
Sieur Al Rakhim

J'aimerai vous entretenir au sujet d'une de nos anciennes collègues ..Vous pourrez par vous meme juger de l'état dans laquelle elle se trouve , je ne vous ennuierai pas par des questions triviales d'ordre disciplinaire mais parle bel et bien de votre ressort , a savoir son état spirituel ...bien entendu la cour martiale fera son office mais j'attache a dire vrai aussi peu d'importance que l'accusée a ce chatiment qui ne la touchera en rien , pire la renforcement dans le role de martyre qu'elle se construit de longue date .. j'aimerai que par votre voie , un chatiment et un soin plus adapté soit appliqué apres la sanction nécessaire pour des raisons de cohérence réglementaire... en comptant sur vous pour prendre en charge cette ame perdue avec la droiture et la sévérité qui vous caractèrisent , vous ne prendrez je gage pas ombrage que je considère que votre vision extrème est moins nocive que celle de cette ame gangrenée et veiller a ce qu'elle n'en contamine point d'autre dans son entourage
Cordialement
Cmdt Hedwe Marteau Hardi

Elle reposa la plume , songeuse ... c'était le mieux a faire songea t'elle , entre illuminés peut etre pouvait t'ils se comprendre , et elle préferait avoir dans la nature une justicière en puissance plutot qu'une fanatique écarlate haineuse et folle a lier ...la frontière avait beau etre mince , elle existait toutefois et c'etait beaucoup ...
Et ce qui importait etait la sécurité de cette ville ...c'etait son devoir pour lequel elle etait certes rétribuée financierement , au montant qu'un aventurier d'expérience mettait environ 1 heure a gagner , soit 20 denier d'or par mois pour proteger le bon bourgeois de la lie de ce monde qui s'etait donné rendez vous ici ..mais la rétribution etait tout autre ... les autres etaient sa rétribution ...

elle sourit de ce petit jeu de mot hasardeusement venu et sourit regardant par la fenetre la patrouille de nuit partir ...Cherrug avait t il le meme lien avec eux ?....elle elle aimait sincèrement ses hommes sans avoir besoin de les manipuler ...elle y reflechit longuement ..c'etait somme toute ce pourquoi elle en voulait le plus a Léa , trahir ses amis ...elle serait partie plus tot sans rien dire pour les rejoindre , elle n'aurait pas bronché jugeant qu'elle assumait ses convictions .... car elle ne haissait pas les truandes de cette ville ...mais ca n'etait pas ce qu'elle avait fait , elle avait trahi sa confiance et celle des autres , et pour ca elle allait payer elle y tenait , mais pas forcément comme elle s'y attendait elle ne lui laisserait pas le plaisir d'etre une martyre de Sa cause , elle qui avait plutot bon coeur savait aussi au besoin appuyer ou sa fait mal bien qu'elle y répugnait souvent ....elle prit le dossier suivant , le dernier rapport de surveillance qu'elle parcourut en clignant des yeux , a dire vrai elle s'en souvenait a peine ...elle regarda les ombres du matin s'étirer et e cala sur sa chaise pour dormir quelques heures

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Message par Gasparius Martel Mer 30 Juin 2010 - 15:35

Martel allait de long en long et l'on pouvait entendre dans les geoles le pas cadencé. Sa voix frappant de nullité le sommeil prometteur du commandant.

"Des Ecarlates ! haha qu'Abendis rirait ! Mille tonnerres ! Mograine se frapperait volontier la cuisse ! Illisien et Fordring en perdraient leur darnassien en voyant cette bande de menuailles et grotesques peinturlurées de rouge aussi pale que leur foi et courage !

Des Ecarlates ! Par Uther vengeur et toute la paladinerie ! n'étant salit que par le stupre et les longues orgies plutot que les biles fléautiques ! A voir leur mains propres et sans meurtrissures, leurs visage bien portant, ce doit etre quelque libertins tout au plus désireux d'une mort glorieuse, des faussaires ! des faux monnayeurs ! des personnages ! des fantomes de fantomes ! et savez vous la peine pour ce genre de crime ? les faire bruler dans un chaudron de cuivre en fusion !

Des Ecarlates, vous dites ? Non, des Ecarniquoteurs ! voila comment l'on devrait les appeler pour ne pas les confondre avec leur cousin du nord."

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Message par Hedwe Mer 30 Juin 2010 - 17:07

Elle grommela ouvrant un oeil et passa sa main dans ses cheveux elle écouta un peu le Lieutenant maugréer et vilipender et fut prise d'un grand éclat de rire
Ses jugements péremptoires et ses envolées la ferait toujours sourire

Mais elle devait bien lui accorder qu'il n'etait pas a son sens si loin de la vérité , pas grand rapport entre ces intriguants qui faisaient plus penser a des jeunes bourgeois ou nobles dillétante et désoeuvrés en mal de sensation qu'au trouffion de base crasseux et affamé affrontant les imondices du Fleau toute sa courte vie ..elle avait elle meme souvent employé le mot "escrocs" ...

Mais elle avait appris a ne pas se fier aux apparences ni sous estimer personne et laissa le Lieutenant continuer a les tancer , trouvant malgré ses efforts un sommeil agité ...apres tout elle partageait bien sa chambre avec Lian ....elle avait pris l'habitude de dormir dans des conditions extremes

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Message par Aréllys De Bristollan Mer 30 Juin 2010 - 18:58

(Cette narration prend place après la dernière rencontre de Saig et Aréllys, et avant la « visite de réconciliation » d'Aloyse.)

Aréllys venait de rentrer à l'auberge de Menethil après une journée passée devant les épaves de la IIIème flotte. Elle n'a pas envie de retrouver les autres.

Ils me tapent tous sur les nerfs. Tellement surs de comprendre, tellement surs de savoir quoi faire.

Ilyas, me fait doucement rire avec ses airs de donneur de leçons. En réalité il se permet tous les écarts pour lesquels il blâme les autres. « Faites ce que je dis et pas ce que je fais. » C'est écœurant, je partage de plus en plus la haine de Nelthan envers lui. Quand je repense à sa petite soirée flirt, et surement galipettes dans la foulée avec Pérod à Loch Modan, ca me fait bouillir le sang.

Pérod, celle la aussi elle me dégoute.
De quel droit est ce que cette garce se permet de se moquer de moi et Ticky ? Elle ne s'est pas vue avec sa chère Léa. Se voyant déjà voler à son secours, montant à la potence pour sauver la brave petite. C'est pathétique ! J'ai bien fait de tout lui balancer à la figure l'autre jour.
C'est dommage, je commençais tout juste à l'apprécier quand nous sommes rentrées en prison. Entre temps elle est devenue tout le contraire de ce qu'elle était. Là ou elle était fière, batailleuse et honorable, elle est devenue hésitante, fuyante et vile. Elle n'a pas résisté à l'enfermement et à ce qu'il apporte de méditation forcée. Je la pensais forte... En fait... Un esprit faible, construit autour de dénis, de refoulements et de certitudes pré-mâchées par d'autres, pour lui éviter de penser par elle même.
Ce que j'en pense c'est que Saig a réveillé en elle une partie de sa personnalité latente, qu'elle a toujours refoulée. Au fond, elle aimerait surement se frotter à lui autrement qu'une épée en main. Il est d'accord avec moi sur ce point.
Et comme ca la dérange, cette garce transfère sur moi ses sentiments refoulés et me raille à chaque occasion. Elle a fourré dans le crane de tout le monde que je suis amoureuse de Segondell.

« De Bristollan, la prochaine fois que je vous vois utiliser cette saloperie, je vous règle votre affaire compris ? »

Ils ne comprennent vraiment rien. Vallien l'avait déjà compris de son temps. Seul le but que nous servons détermine si nous faisons partie du Bien ou du Mal, pas les moyens que nous employons. C'est pour cela même que s'il le faut, nous nous octroyons droit d'envoyer des innocents à la Lumière prématurément.

Lumière, lorsque je leur ai avoué mes origines et ma nature, ils ont porté ma survie devant ton Choix Souverain. J'ai subit les pires des Inquisitions. Tu m'aurais laissé sur leurs tables si tu n'avais pas décidé de m'accorder ta Confiance et ton Pardon. Ce qu'ils pensent importe peu.

Ne vous en faites pas, général, Pérod. Je vous regarderai mourir, plutôt que d'employer pour vous sauver, cette magie pour laquelle vous me crachez au visage.

Segondell... Ils ne comprennent pas ce que je t'ai dit. Ces épaves, ces lieux, sont la cause de la mort de mon père, honteux du monstre qu'il avait engendré. La cause de la vie de l'abérration que je suis. Une vie que je dois passer à mériter ma Rédemption dans la souffrance. Ces lieux sont sacrés et maudits. Et toi, tu les souilles avec ta présence, ton manque de respect, ton culte païen et tes vols. Immonde sacrilège.
Ta traque était un jeu.
Maintenant elle est le plus Sacré des Devoirs.

J'irai jusqu'au bout, je ferai tout ce qu'il faudra.

Je te volerai tout ce qui fait ta superbe.
Tu seras plus bas que terre.
Tu ramperas.
Je ne t'achèverai peut être même pas.
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Message par Aloyse Pérod Ven 2 Juil 2010 - 22:13

Je suis peut être faible. Certainement. Mais j’ai encore cette fierté mal placée qui me susurre à l’oreille de préférer la mort au déni. Je sais qu’ils ne le font pas pour Elle. Je sais qu’ils ne le font pas pour leurs idéaux. Ils le font pour eux. Leur tranquillité, leur confort.

Je suis peut être faible. Je les considère plus faibles encore. Ils ne peuvent se passer de ces plaisirs qu’ils dénoncent, qu’ils rejettent mais qui sont devenus nécessaires à leurs vies. Ils ne sont pas idiots. Ils arriveront à trouver les mots, ou les coupables, pour paraître sincères.

« Un déni n’est pas un parjure car dans nos cœurs nous savons que nous le faisons pour Elle. »

C’est un parjure. C’est une faute. Ils ne pourront se targuer de mourir pour leurs convictions car ils viennent de les renier. On a beau mettre des couches de vernis, eux savent. Eux savent qu’ils ont perdu. Elle sait qu’ils ont échoué. J’ai douté, avant eux, mais j’ai résisté. La résistance n’est pas l’impassibilité. La Foi n’est pas le déni. A chaque épreuve une leçon. Après tout, ce n’est pas la première déconvenue. La couardise n’a pas droit au chapitre.

« Vous voyez résistance, je vois faiblesse. Vous voyez solidarité, je vois tension »

Je n’étais pas si loin du compte. Quelle ironie, en effet.

Ce soir, c’est ma colère qui est pleine et entière. Frustration et déception. J’implore la Lumière de les châtier. Nelthan avait raison. Un homme reste un homme. Il peut se donner des airs de prédateur, il peut s’imperméabiliser à tout, il reste un homme ; faible et lâche.

Malgré mon caractère, je n’aime pas la sédition. Mais s’ils reviennent, je tâcherai de leur expliquer mon point de vue. Si mes mots ne suffisent pas, je pourrais le temps d’une soirée m’employer à l’Inquisition. Déchirer leurs chairs et tourmenter leurs âmes pour les faire expier. Car eux se sont fourvoyés. Lui, surtout. Ilyas n’était pas un lâche. Mais Sainte Lumière, quel exemple. Un enfant saurait qu’on acquiert la loyauté et le respect de ses hommes en partageant les rigueurs de leur quotidien, pas en faisant passer son bien être avant. Pour Aréllys, ce n’est qu’une confirmation. Elle n’a aucune volonté de Rédemption. Qu’elle me juge. Qu’elle m’insulte. Et non, manier l’Ombre et la magie démoniaque, ce n’est pas La servir. Ce n’est pas uniquement le but qui compte. Ils ont pris Âtreval en pensant ainsi. En pensant que la fin justifie les moyens. Le salut ne vient pas des échecs ou des réussites que nous avons eus. Il vient de la conduite que nous avons tenue, de la droiture que nous nous sommes imposés. Peu parmi nous auront droit au salut, finalement. J’ai encore quelques années pour me rattraper. Du moins, je prierai La Lumière de m’en laisser l’occasion.

Si Ilyas ne se montre pas assez convaincant, je prendrais sa place. Nelthan me suivra, ce sera peut être le seul. Nous remonterons dans le Nord, car c’est là bas qu’est notre place.

Il faut que je me calme.

Couchant. Embrasement à l’ouest, incendie dans les nuages. Un ciel bariolé de couleurs inhabituelles et un petit vent du Nord juste assez frais pour donner le frisson. Ilyas choisit ce moment là pour faire son apparition dans la demeure de Dun Morogh.

La veille, il était parti en compagnie d’Aréllys pour Hurlevent, sans concertation avec les autres Croisés, pour renier ses "vœux" et ainsi récupérer son accès dans la cité.
Ce soir là, Ilyas fit preuve d’une arrogance rare, refusant de s’expliquer. Aloyse continua ses reproches, les exagérant parfois. Mais après tout, un chef se doit d’être irréprochable. Il ne nia pas et demanda une Inquisition. Il n’était pas si fier. Sûrement cette fierté masculine typique qui l’empêchait de l’avouer. Aloyse, malgré sa répugnance pour la torture, ne se démonta pas et fit claquer le fouet sur le dos d’Ilyas, plusieurs fois. Elle insista pour la création d’un Etat-major et être passée second. Ilyas grinçait des dents mais n’était pas en mesure de refuser. Il fallait bien ça, pour qu’Aubren ne rime pas avec Taelis. Il était temps de s’unir au lieu de se déchirer. De se conseiller au lieu de se critiquer.

Presque six mois de perdus à errer sans but précis dans une cité corrompue jusqu’à la moelle. Ils avaient échoué, deux fois de suite. C’était suffisant pour Aloyse. Lordaeron attendait pendant qu’ils s’égaraient et doutaient dans des tavernes minables, en compagnie d’Impies et d’incroyants. Hurlevent devra, un jour ou l’autre, choisir. Pour l’heure Aloyse, Nelthan, les frères Lorgnecroix, Ticky, Servius et même Ilyas étaient d’accord ; l’avenir était au Nord. Que la Peste emporte Hurlevent. Ils devraient s’en occuper, un jour, avec d’autres méthodes.

Aloyse eut une pensée pour Léa. Naïve, tellement naïve. Elle n’était pas digne. Elle avait certainement déjà renié Aloyse en trouvant un autre maître aux promesses plus alléchantes. Elle allait sûrement se confier à la Garde, avouer ses recherches sur les Caporaux. Peu importait, c’était déjà du passé. Un arrière goût de déception en bouche.

Le jour finissait, les ultimes rayons du soleil frangeaient encore quelques nuages en altitude. Crépuscule d’une errance trop longue, vaine et stupide. Taelis était monté sur la potence pour avoir été trop gourmand. Aloyse pensa à Âtreval, la cité symbole. Peut être, s’ils recrutaient suffisamment, était-elle à leur portée ? Peut être qu’Andorhal non loin serait un bon terrain d’entraînement, une bonne cible. Et puis, ils ne savaient faire que ça.

« Une histoire, un homme se bat pour la Lumière pendant des années. Et après un assaut, il survit, il rentre chez lui, et il se rend compte que quoi qu’il fasse d’autre dans sa vie... construire une maison, aimer une femme, changer les couches de son fils, il restera toujours un Ecarlate. Et tous les autres Croisés qui tuent et qui meurent, eux, seront toujours en Elle. On est encore à Âtreval. »
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Message par Gohrnor Mangeroc Ven 2 Juil 2010 - 23:33

Un amer goût de solitude emplissait la bouche de Léa. Seule, dans les geoles humide, elle sentait le poid de la honte et de l'echec sur ses épaules.

Que dirait Luka s'il te voyait comme cela ?

Cette pensé arracha à la jeune femme un gémissement de douleur, long, sourd. Une douleur bien plus forte que celle qu'elle avait ressentie quand elle avait compris qu'Aloyse lui avait mentie. Bien plus forte que celle de son épaule déboitée, et de la nuit de souffrance qu'elle avait enduré à cause de cela. Bien plus forte que le regard de Saell, Edworn, et les autres, posé sur elle. Un regard de deception.

Elle avait trahie.

Elle n'arrivait toujours pas à s'en rendre compte. Elle avait baffouée au pied le serment qu'elle avait prononcé, celui qui faisait d'elle une citoyenne et servante du Royaume, pour plonger dans les limbes, la ou se terrent les félons, les disgraciés, les rejets.

Que dirait Luka s'il te voyait comme cela ?

Léa poussa un cri de douleur. Elle donna des coups de pied dans sa cellule, une haine profonde d'elle même s'empara de la jeune fille, elle voulu se faire mal, tellement mal, se détruire pour ce qu'elle avait fait. Elle n'avais pas seulement trompée ses anciens collègues, elle c'était trompée elle même.
Elle détourna son regard embrué de larme des factionnaires des geoles, qui l'observait avec mépris.

Pourquoi n'avais-t-elle pas écoutée ? Ils le lui avaient dit, tous, qu'elle faisait une erreur, que cela la perdrait. Arrogance. Elle était devenue aussi arrogante ? Ses pensées s'embrouillaient dans sa tête. Aloyse l'avait trompée. Elle avait tenté de la détourner du droit chemin, de pervertir sa Foi, et ensevelir son Devoir sous des paroles mauvaises.

Que dirait Luka s'il te voyait comme cela ?

Elle avait brisé la confiance qu'on lui accordait, son bien le plus précieux. Et maintenant, son avenir était si sombre, si froid. Au devant, une cours martial, la vision de ses soeurs et....le porte-flamme.
Sa présence était tremblante, si faible. Mais vri. Sa voie était douce comme le miel, son regard dur comme l'acier. Il avait l'assurance, et la force tranquille de ces hommes façonnés par la volontée et le Devoir.
Elle avait tremblée, en le voyant. Ses paroles l'avait déstabilisée. Il avait la même facultée d'Aloyse, de manier le verbe comme certain manient les armes, et en quelques passes habiles, elle c'était retrouvée comme nue, face à lui.

Léa inspira profondement, et laissa le sommeil la gagner.
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Message par Saig Segondell Sam 3 Juil 2010 - 11:40

~ VAS - In our Faith ~



Les Paluns, quelques jours plus tôt.



A quatre, ils étaient venus.

Quatre des siens, alertés par le chant de la conque ; ce petit instrument taillé à même le coquillage du même nom qui, si l'on le module correctement et s'il est joué dans un lieu avec le bon écho, peut lancer ce son lancinant, inhumain, qui fait penser à un cri ou à une plainte. Ils s'en servaient généralement pour éloigner les gnolls ou les visiteurs du marais, afin que personne ne les dérange dans leur petite retraite ; mais sonner la Conque pouvait aussi leur servir de message d'alarme, vu la portée de son chant.

Quatre d'entre eux, devant lui, et il les regardait tour à tour. Moran d'abord et son port de tête si droit, fier contre vents et marées, qui le dévisageait, bras croisés. Ses vêtements portaient encore la marque de l'écume, délavés et rapiécés comme ceux de chacun de ses comparses. Il avait tressé ses cheveux en y mêlant de petits morceaux de corail, et le Trident s'exhibait sur son front, entre deux lignes de tatouages. Ted' ensuite, plus sobre, l'air un peu plus grave et pensif. Une main frottant la barbe broussailleuse qui lui mangeait le menton, il paraissait réfléchir, niant la fatigue qui cernait pourtant ses yeux. Puis Sûkhat, bien sûr. Le rouge vif de ses robes était ici et là constellé par la boue du marais, ainsi que ses mollets nus, mais elle n'en avait cure. Elle était la seule à sourire, un peu amusée, un peu aigue aussi, la main posée, gentille et caressante, dans les cheveux en bataille de la dernière personne. Tlassa. La "petiote". Pas même dix ans, mais l'air aussi sérieux qu'une adulte. Une enfant de voix et de corps, pourtant déjà pilleuse et naufrageuse efficace. Déjà fervente aussi. Elevée dans Son culte, et toute dévouée à Elle et à Son héraut. Adorable. Effrayante. Ses yeux d'un bleu très pur restaient levés vers lui, grands ouverts et, triturant entre ses doigts un morceau d'étoile de mer récupéré parmi les débris de l'autel en morceaux, elle faisait la moue, silencieuse.

Agité, il cessa de marcher de long en large. Leur fit face à nouveau, se massa les paupières, chercha ses mots.

- J'avais dit qu'ils viendraient. Je l'avais dit. Mais je ne pensais pas qu'ils oseraient. "

Moran pencha la tête de côté. Le sourire de Sûkhat se fit plus prononcé. Tlassa baissa le visage et sa moue se raffermit : construire l'autel lui avait pris des heures et des heures, une vraie petite oeuvre, une fierté d'enfant. Seul Ted' resta égal et neutre. Ce fut d'ailleurs lui qui répondit.

- Aucun de nous ne t'en veut, Ficelle. Ce s'rait arrivé un jour ou l'autre. Pas forcément eux, mais d'autres. On l'a toujours su.
- On évitera simplement la zone quelque temps,
ajouta Moran. Il y a d'autres caches. "

Interdit, Saig cilla. Les considéra tour à tour comme s'il attendait autre chose. D'autres mots, d'autres paroles plus vindicatives, peut-être.

- ... Et c'est tout ? Partir et laisser faire ? C'est une déclaration de guerre. C'est un affront ! Pas seulement contre nous, mais contre Elle, et contre Lui aussi. "

Cette fois, ce fut Sûkhat qui s'avança, dans un cliquetis harmonieux de breloques et de sequins. Le pas leste, jupes tourbillonnantes, la danseuse s'arrêta face à lui et, joueuse, posa un index sur son front. Tlassa resta en retrait, contemplant ses pieds nus.

- Tu passes vraiment trop de temps en terre ferme, Ficelle, fit Sûkhat de sa voix de sourde, malhabile et dissonante. Un affront pour quelques coquillages brisés ? Nos vrais lieux de culte ne sont pas ici et tu le sais pourtant. "

Moran et Ted approuvèrent d'un signe de tête ; constatant de la mine toujours aussi fermée de Tlassa, la danseuse l'entraîna près d'elle, la serrant doucement contre son flanc. Et comme Saig ne disait rien, perturbé, songeur, elle reprit. Pas avec sa voix. Avec son corps et ses mains, signant avec rapidité, aisance, dans un langage que tous ici avaient appris à reconnaître et utiliser.

" Nous sommes les serviteurs de l'Eau et de son plus puissant porte-parole, Neptulon, Seigneur des Mers, gardien du Trident. Nous tous, toi compris Ficelle, Leur avons tout sacrifié et avons reçu Leur marque. Peut-être toi plus que les autres. Tu étais Sorcier, non ? Comment as-tu pu oublier si vite ? Notre Foi ne se vit pas dans des monuments, même si nous en avons. Ce sont nos vies, notre âme, notre esprit, à Eux offerts, qui comptent en premier.

Les desseins de l'Eau ne sont pas des desseins d'hommes. Qu'est donc un autel quand notre Seigneur règne sur son plan tout entier ? Que sont quelques malheureux serviteurs de la Lumière quand notre Seigneur dispose, en guise de Lieutenants, des Krakens si anciens que le temps lui-même a oublié leur nom ? Reprends la mesure des choses, Saig. Nos luttes ne doivent être menées qu'en suivant Leurs volontés. La priorité reste les Usurpateurs et leur orgueilleuse Reine Azshara, nous n'avons pas de temps à perdre avec quelques fanatiques Ecarlates. Tu dis que l'affront les visait, Eux ; tu as tort, il t'était dédié à toi et toi seul. Ce sont tes ennemis, pas les nôtres. Et la Lumière n'intéresse pas l'Eau. Pas pour le moment. "


Les yeux du jeune Garde errèrent de droite et de gauche, une fois que les mains de Sûkhat furent retombées, silencieuses. Il avait reconnu dans les propos de la sourde sa propre profession de foi, quand il était encore "Sorcier", lui aussi, formé par la Krowch'a en son temps. Calmant sa colère, il acquiesça doucement. Elle avait raison.

" En un sens, nous devrions presque les remercier, ajouta la danseuse, souriante et les yeux pétillant de malice, en s'adressant particulièrement à Tlassa qui n'avait cessé de bouder. Ce petit incident nous rappelle que rien n'est fait pour durer, et qu'il ne faut pas s'attacher aux choses inertes. La houle est changeante. L'Eau est la Métamorphose par excellence. C'est à nous de nous adapter. "

La petite fille opina du chef en réponse, s'autorisant un sourire un peu timide. Même si Saig sentait qu'elle aurait du mal à pardonner totalement. C'était cela qui le mettait en colère, au final, plus que le saccage lui-même. En cherchant à l'atteindre lui, c'était elle, surtout, que les Ecarlates avaient blessée. Et il s'en voulait pour cela.

- Qu'est-ce que ça fait, dis-moi ? De voir briser quelque chose à laquelle on tient ? " avait lancé Aréllys, triomphante. L'idiote. Il ne l'avait pas attendue pour le savoir.

Moran s'étira, tapota amicalement l'épaule de Ted qui, en retour, hocha la tête.

- On va repartir, Moran et moi, dit-il. Sûkhat reste dans le coin comme toujours, avec la p'tiote. C'est ton combat, mon Frère, mais tu restes un des nôtres. Fais sonner la Conque au besoin. On aidera dans la mesure du possible.
- Et transmets le bonjour à ton ami ! "
ajouta Moran, souriant.

Saig rendit le sourire, ainsi que le salut quand ils tournèrent les talons. Serra machinalement dans son poing l'alliance abandonnée par Cherrug en signature, ultime provocation. Puis, demeuré seul, se mit à chantonner, tout bas, très bas. Comme il l'avait appris.

Il répondrait à l'offense, quand le temps serait venu, mais pas au nom de sa Foi ; en son nom à lui. Parce que c'était son combat. Et parce qu'il le mènerait comme il se doit : en gardant la mesure des choses ainsi que l'avait rappelé Sûkhat, et en n'oubliant pas ses responsabilités au profit de la chasse.

Car il était Garde, après tout, et se devait de tenir son rôle avant de songer à la seule vengeance. C'était ce qui le différenciait des fanatiques. C'était aussi l'une des raisons pour lesquelles il aimait tant sa Foi.


L'humilité est la prudence du sage.
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Message par Gasparius Martel Sam 3 Juil 2010 - 13:24

Martel, dont la demande de procurer la plainte avait été accepté, fit porter a Lea de Vellen, en geole, ce mot par le sergent Hernandez Poulpax, greffier pour l'occasion.

"L’An 30, Mois 7 et Jour 3,

Pour moi, le ss-lieutenant Gasparius Cassiodore Hyacinthe Porte-Martel, en la qualité & distinction de procureur militaire,

par devant vous, le garde Léa Ambreverte, épouse de Vellen, accusée de félonie, parjure et traitrise ayant violé l'article 23 du codex de la garde par ses manières, actes et parlers et traduite devant la Cour Martiale par saisine par la voix du Caporal-chef Francis Esteban Ramirez Magloire, licteur du Roi, en la date du 30e du mois précédent de notre an de grâce ,et ce déposé et contre-seing par grand sceau de cire jaune,

fait parvenir les devoirs de l'étiquette et de la pompe & les droits et dépendances attachées comme suit;

Par l'ordonnance & édit de l'an de grâce 5, le Roi veut & entend que dans ses cours civiles et martiales l'on observe les règles de la coutume du royaume; que pour les choses civiles l'on dispose de la sorte : (....); que pour les choses martiales l'on dispose de la sorte : que l'accusé doit se produire devant la Cour en habit de grand decorum militaire, selon son grade et expérience, selon son mérite et affectation, selon sa naissance et lignée. Il devra porter toute décoration qu'il ai reçu par Notre bonne faveur et devant lui son arme. Que toute la durée des débats et disputes il reste debout par devant la Cour. Il lui sera permis de s'exprimer aux fronts sereins des juges seulement quand sera demandé par leurs bouches. Que, quant a sa défense et protection, il procure indifféremment par député ou par lui-même.
Que par vouloir et volonté de Nous, Adamant premier de ce nom, ne soit pas rendu en cas de mise a mort les hommages militaires.

Pour parer a l'exécution de l'ordonnance, sera accepté que vous disposiez un jour avant l'audience d'un baquet d'eau propre et salubre et la pharmacopée, ainsi que d'une auge de nourriture saine avec un fruit et une viande maigre. Un ministre du culte s'occupera de votre âme. Quant aux habits de grandes pompes, vous désignerez au greffier que voila le lieu ou elles se trouvent et les armures que vous souhaitez arborer. Vous désignerez aussi la manière dont vous voulez procurer.

*signature*
*grand sceau de cire rouge*

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Message par Gohrnor Mangeroc Dim 4 Juil 2010 - 19:19

Moi, De Vellen Léa, souhaite me défendre par la procuration du Lieutenant Trylia Egoniss, portant sur moi haillons et guenilles. La date que vous me fixerez, je serais dûement présentable et prête à répondre de mes actes devant un tribunal militaire.

Foi et Devoir,

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Message par Gohrnor Mangeroc Sam 17 Juil 2010 - 13:04

Un simple parchemin, a la surface légèrement jaunit par l'humidite. Mais cette légère usure n'entamait en rien la qualité du dessin qui le couvrait. Les traits d'une magnifique jeune femme formaient un visage d'une grande douceur, ce qui faisait ressortir avec plus de force un regard froid et dur. Envoutante. Les longs cheveux clairs lui encadrait le visage avec une Grace presque enfantine. Parfaite. Bien trop parfaite.
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Message par Clairvoyant Llorente Ven 23 Juil 2010 - 0:54

Un corbeau fit un aller-retour entre Ironforge et la tour des mages d'Hearthglen. L'animal épuisé fut récompensé deux fois par les correspondants. C'est le ventre plein qu'il prit repos sur le bras de la colossale satue gardant l'entrée de la capitale de Khaz Modan. Pendant ce temps, dans un bâtiment coquet du hall mystique, les sbires fourbus attendaient les nouveaux ordres du conseil.

Votre éminence,

J'ai le regré de vous annoncé que l'opéracion contre Purificacion/Raitribucion a échouée. Alors que tout se passé bien depuis notre départ de Haerfglen, il y a eu une mouche dans le pautage. Aloyse Pérod, Nelthan Ferrith et leurs compagnons, une fois à Stormewinde ont mené Dave Batista en bato. A la suite d'une longue aventure qui nous a fait parcourir Dun Morod, nous avon fait libérer l'homme Batista alors prisonnié de ces jeunes gans. J'ai rassembler une troupe à l'entrer de Ironforge et nous avons pris en chasse les fuyard de Purificacion jusqu'en un pays qu'on nome terres ingrates. Là, nous avons chercher dans différentes cachettes pour débussquer les cibles. Ils étaient dans un fort nain abandonné. Alors que nous infiltrion la base par le canon du fronton, les purificateurs ont pris la fuite à bord d'un char nain. Après les avoir syuivi en cheval, ils ont fait s'écroulé sur nous une falaise et ils son partis vers les gorges des vents brûlants, au Sud-Ouest.
Milles excuses d'avoir échoué dans la tache qui m'été dévolue. Ils nous on percé à jour il me semble avant que nous puissions et avoir la tete d'Aubrene et les tuer en récompense de leur "acte de foy".
Toute de fois, ci-joint une copie des plans qui indiquent leurs cachettes connus dans le royaume de Kaz Modane ainsi que les dossiers concernant leurs membres connus.

Votre dévoué serviteur, Hemet G.B Gibbons.

A H.Gibbons,

J'ai eu vent de votre défaite, par le biais de mes dons. Vous êtes décevant. Pas seulement car vous n'êtes pas parvenu à garder sous votre aile ces jeunes gens, mais également car vous semblez avoir "oublier" de préciser qu'ils avaient un otage en la personne d'Othon Sonnecor, le neveu du maire Sonnecor. Notre ami ex-juge est un membre influent de la communauté et un homme très riche grâce à ses affaires dans les fonderies d'armement. Il aurait été dommage de risquer de perdre son soutient à cause de la mort, heureusement évitée, d'un membre de sa famille. Vous avez provoqué cet enlèvement par inadvertance, je le sais. Inutile de me le cacher. Il va de soit que vous ne serez pas payés ce mois-ci, ni vous, ni Dave Batista. Et remerciez-moi de ne pas entreprendre de sanctions plus lourdes à votre encontre, chasseur.

Concernant Rétribution/Purification, arrêtez la mission. Oubliez cela et rentrez à Hearthglen. Vos compétences y sont fortement demandées vous y serez plus à l'aise que dans la civilisation, à faire du gardiennage. Ces gens n'étaient pas une priorité. Nous avions l'opportunité de détruire ce ramassis d'enquiquineurs, nous l'avons raté, de peu. L'occasion se représentera sûrement à nous d'elle-même, inutile de les prendre en chasse. Nous aurions pu leur faire tuer eux-même Aubren et les éliminer juste après. Tant pis. Le Fléau et la Horde sont des problèmes plus urgents, de toute manière. Je vais faire copier les documents que vous m'avez fait parvenir. Bien qu'incomplets, ils pourront être utiles plus tard. Je profite de ce message pour vous annoncer que les travaux du P.A.P.T.A approchent. L'heure presse, donc, si vous avez une suggestion à propos d'un abri, faîtes-le moi parvenir dans les plus brefs délais.

Clairvoyant Esteban Llorente.

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Message par Aréllys De Bristollan Sam 24 Juil 2010 - 14:46

Aréllys est debout sur la surface de l'eau. Ses pieds ne forment que de très légères ondes sur la surface cristalline. Elle tient la tête baissée, regardant en dessous d'un horizon qui n'existe pas. Elle entend comme un bruit de goutte à goutte autour d'elle. De l'eau qui tombe sur de l'eau.
Et puis cette voix grave et dure qu'elle a toujours imaginé comme celle de son père depuis son enfance.

« Aréllys, ma fille, tu me déçois. L'image du chat te correspond si parfaitement. Traitre, ingrate et fuyante. Tu vas chercher les caresses pour mieux griffer cette main que l'on te tend. Et tu ronronnes. Même sous les caresses de ton ennemi. Vois ma honte et comme j'en meurt. »

Et puis c'est le rire d'Aloyse qu'elle entend. Ce rire si clair et méprisant.

« Tu prétends servir la Lumière ? Tu n'es qu'une insulte à son égard »

Aréllys lève la tête vers le ciel pour essayer d'apercevoir l'origine des voix. Mais soudain la surface de l'eau sous ses pieds éclate comme une vitre. Elle tombe. L'impression de chute est prenante. Elle s'écrase.

Le goût du sang.

Aréllys à l'impression de s'enfoncer dans son matelas au moment où elle se réveille. Ce cauchemar elle le fait depuis longtemps. Elle se lève et retire péniblement sa chemise de nuit. Son corps est luisant de sueur. Elle va directement plonger la tête dans la bassine d'eau puis s'en étale sur la poitrine, le ventre et les cuisses. La plaie à sa lèvre s'est rouverte dans la nuit et son matelas est massivement taché de sang.

Et se penche à sa petite fenêtre qui donne sur le toit de la Cathédrale pour prendre un peu d'air frais. Elle regarde en direction de l'océan et se souvient de la soirée.

--

Lorsqu'elle était allé à la caserne elle avait vu Segondell par hasard. Assis à la grande table, devant une pile de dossiers haute comme la Flèche Pourpre de Dalaran. Mais surtout, il semblait être entouré d'Ombre. Elle aurait aimé pouvoir le toucher pour en savoir plus, mais elle n'en a pas l'occasion.

Elle le croise plus tard en ville, mais ne peut lui parler car trop de gens lui tournent autour. Elle s'en débarrasse finalement et interroge un garde en faction pour lui demander la direction prise par le caporal. Le port. Elle le retrouve la bas, sur le surplomb. Elle s'approche et lui demande si il va bien. Ils discutent. Il a l'air très fatigué, et préoccupé. Elle lui pose sa main gauche nimbée d'Ombre sur la joue et peut enfin savoir. Il chasse sa main et lui demande de partir. Elle lui dit non.

« Vous m'attirez ».

« Pardon ? Et comment cela ? »

« Faut il vous dire plusieurs fois les choses ? Flamme, Phalène. »

« Je n'ai rien d'une flamme, pas plus que je n'ai un rapport avec la Lumière. »

« Je sais. Ça ne me surprend pas plus que cela. La Destinée est toujours pleine d'ironie. »
Elle avait dit cela et s'était installée sur le rebord, à coté de lui.

« Vous savez Segondell, dans la vie, on est seul. On en peut être pas toujours l'impression, mais au fond la solitude nous colle à la peau. On aime et on est abandonné. On se fait des amis, puis on se dispute et ils s'éloignent. On a un emploi, on le perd. On a de la famille, elle meurt. On a des valeurs, elles s'effondrent. » Elle a une pensée amère pour la façon dont ses camarades de Rétribution l'ont rejetée la veille, alors qu'elle était venue leur donner les infos qu'elle avait recueilli.

« Ce que vous dites est d'une platitude, De Bristollan... Vous m'avez habitué à mieux. »
Aréllys n'entend pas la remarque.

« Nous deux, nous n'avons pas besoin d'essayer de le nier. On se bat, on s'endurcit. A on besoin de quelque chose d'autre ? Un bon ennemi ne vous trahit jamais. Notre Haine nous fait traverser le monde à deux dans une grande bataille. »

« Vous perdrez De Bristollan. »

« Peut être, mais même si c'est le cas ; je gagnerai quand même en fait. La Haine n'est pas le contraire de l'Amour. »

Il fini par se tourner vers elle. Elle soutient son regard et sourit. Sans artifice. Elle est surprise d'arriver encore à le faire. Oui, elle sourit. Tout ennemis qu'ils sont, leur Haine et leur acharnement sont authentiques et francs. Les paroles qu'ils s'échangent ce soir, sont dénuées de mensonge et d'hypocrisie ; même lorsqu'ils se font des promesses de mort et de destruction. Peu de vrais amis peuvent se vanter d'en faire autant.

Il tend la main vers elle. Effleure son front. Elle frissonne et ferme les yeux. Sa main descend doucement vers sa joue.

« Je ne suis pas doué avec les mots »

« Pas d'inquiétude, ce n'est pas ton genre les beaux discours. Il y a d'autres langages, Segondell. » Elle rouvre les yeux et adresse un air malicieux en le tutoyant soudainement.

« Lesquels ? ». Il lui tend une perche qu'elle voit venir.

« C'est toi le spécialiste. Les mots me conviennent à moi. »

Il rit. Un rire amer. Et il se rapproche, se tend vers elle. Ses lèvres touchent les siennes rapidement, et il l'embrasse avec une douceur surprenante. Elle ne bouge pas et ne réagit pas tout de suite. Sa conscience pousse un cri d'indignation et de dégout. Mais son corps répond à sa place. Un petit soupir de satisfaction s'échappe d'elle. Sa respiration s'intensifie, son teint rougit et son cœur bat vite. Comme une ado qui reçoit son premier baiser. Elle se prend au jeu, répondant timidement au baiser. Ses lèvres ont un goût de sang a cause du coup de poing de Léa.

Je tourne autour de la Flamme.

Il fait glisser sa main depuis sa joue dans sa nuque, son étreinte devient plus passionnée.

Je suis brulée.

Consumée. Elle glisse une main dans les cheveux de l'homme et le presse plus contre elle, rivalisant maintenant d'ardeur dans leur baiser qui se prolonge quelques instants. Lentement, il écarte son visage d'elle et se redresse. Elle sent son souffle sur ses lèvres. Elle rouvre les yeux. Les siens lui jettent un regard prédateur. Elle est sure qu'il sont restés ouvert pendant toute l'étreinte. Elle se sent désemparée soudainement.
Elle visualise une marée qui monte doucement par la porte de sa forteresse mentale. Une porte ouverte, sans résistance. L'Eau est en elle.

Pauvre idiote, tu es ridicule. Qu'est ce que tu croyais ? qu'il t'offrirait un diner aux chandelles et un lit couvert de pétales de rose ? Vous êtes des animaux. Des monstres qui se haïssent.

Son propre regard devient plus froid, elle se relève aussi et le regarde partir sans un mot, abasourdie. Elle était venue conquérante ; il la laissait conquise.

- -

Elle rentre la tête dans la chambre et s'assoit sur son lit. Dans le fond Pérod a raison. Elle agit par égoïsme plus que par dévotion envers la Lumière. A force de s'entendre dire qu'elle était attirée par Saig, elle s'était arrangée pour que ca soit vrai. La prédiction auto-réalisatrice.
Peut elle être amoureuse ? Non. Elle avait juste envie de se bruler. N'importe quel chat se laisse caresser de temps en temps. Ça ne veut pas dire qu'il ne mordra pas la seconde d'après si l'envie lui prend. Elle continuera à lui nuire, à chercher sa destruction. Tant mieux si cette soirée l'a déstabilisé lui.

Du moins essaie elle de se convaincre ainsi en recherchant le sommeil.
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Message par Laniey Lun 26 Juil 2010 - 1:51

Quand j’ai appris la nouvelle, mon sang n’a fait qu’un tour. J’ai consulté les derniers dossiers à la caserne et j’ai pris le griffon pour Austrivage. Cela ne m’a pas pris bien longtemps pour gagner les montagnes d’Alterac, je les connais bien.

Armé de provision pour trois jours, d’une tenue de cuir suffisamment chaude pour tenir les nuits rudes de la montagne, je me suis approché du manoir Perod. Le long tunnel pour y parvenir me paraissait complètement lugubre. Après réflexion, cette impression venait uniquement de moi. Une de mes colères froides.

Les deux gardes à l’entrée ne détectant pas la moindre nuance à mon déclenchement d’énergie, j’avançai entre eux, je me suis retenu de leur faire un petit coucou et de leur tirer la langue. Enfin, c’était surtout mes lames que je retenais à m’en blanchir les jointures. Ne pas tous les tuer, ne pas faire le bourrin, rester calme.

Je me suis rapidement collé contre la paroi rocheuse à quelques pas des deux factionnaires. J’évitai de respirer trop bruyamment, peut-être même ai-je cessé de respirer en voyant les chiens. Une plaie pour les furtifs. Je m’imbriquai dans ma roche, l’épousant pour mieux m’éloigner de la menace et ne pas laisser de traces dans le sol meuble.

Après un premier arrêt, j’escaladai rapidement le château d’eau. Un beau point de vue comme on en fait rarement. Pendant près d’une demi-heure, j’ai simplement noté la géographie du lieu, les ouvertures, les gardes, les trajets et la composition des différentes patrouilles : Trois croisés, un chien. Les cabots me filaient plus les jetons que les maitres. Des grosses bêtes massives et entrainées. Je déteste vraiment les chiens. L’accès au sol m’était restreint. Je décidai alors de prendre un peu de hauteur. Le toit, ses briques beiges, un arbre, une branche. J’ai souri.

J’ai attendu mon heure. La patrouille s’éloignait de mon objectif. Je sautai de mon perchoir. Je courus invisible, silencieux pour le contourner, de l’extérieur, les pieds dans la roche à nouveau. J’ai atteint l’arbre : J’y grimpai lestement. Encore un peu d’attente, je profitai d’une branche bien placée pour atteindre le toit. Je soufflai brièvement. Le plus dur était passé.

Il m’a suffit ensuite de me placer pour avoir un observatoire imprenable sur les quelques croisés à l’entrée du manoir. Un prêtre, trop grand pour ses vêtements, un homme en cuir masqué somnolant et Aloyse. Plus tard, Servius, le Centurion apparemment, et un grand gaillard massif, Frehley, se sont joint à la petite troupe. Evidemment, ça parlait de la garde, de Saig.

Il était vivant. Cela me calma un peu. Les discours des deux grands bourrins me donnaient envie de leur sauter dessus pour planter directement mes dagues dans leurs crânes vides. Avec l’élan, l’os devrait se briser aisément et je n’aurais plus qu’à trifouiller pour réduire en bouillie leur cerveau-noisette.

Poser des pièges ? Faire s’écrouler le tunnel si les gardes se pointaient ? Je suis arrivé pile poil au bon moment on dirait. Un petit signal sur le com’ pour éviter des désagréments à mes collègues avant de l’éteindre à nouveau. Ils rentrèrent, je changeai de méthode. Parfois je bénis mes inventions tordues. Evitons d’entrer dans les détails, mais j’ai modifié un appareil de reproduction de son pour l’utiliser comme amplificateur. Pas encore parfait, ça grésille mais suffisant pour les brides de discussions des Rouges.

La nuit promettait d’être intéressante.


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Message par Invité Lun 26 Juil 2010 - 13:45

- Alors c'est une guerre ?

- Bien plus vicieuse qu'une guerre de front. Car ce sera une guerre d'usure.

Cigarette au coin des lèvres, assis contre le mur de la Caserne, Edwörn retournait sans cesse cette phrase dans son esprit. Ces derniers temps, il lui arrivait de s'isoler de plus en plus pour penser, réfléchir. Sa discussion avec le Major avait été tour à tour houleuse, véhémente, emporté mais rapidement calmé par la réalité des faits. Leurs nerfs étaient à vifs. Au delà de cette grotte se trouvaient bien plus que deux otages. Pour le Caporal Chante-Givre, il s'agissait d'un ami et d'une inconnue, dont il s'était quelque peu attaché suite à une brève entrevue. Pour le Major Alrun, il s'agissait de l'un de ses hommes, d'un ami, et de sa propre soeur.

Il releva légèrement la tête, expira longuement la fumée en une longue trainée et laissa son regard plonger dans l'infinie que formait le ciel étoilé. Le Destin semblait se teindre d'une ironie bien amer... Cette histoire, il ne la reconnaissait que trop. Il n'avait pas besoin de fouiller dans son esprit, les images revenaient d'elles-même. Sa mère, la douce chaleur d'un feu de cheminée, leur domaine. Et l'absence d'un père. L'Etat Major s'étonnait du peu de contrôle nerveux qu'exercait le Caporal lorsqu'il s'agissait de Rétribution, et à dire vrai, lui aussi s'en étonnait. Pourtant, plus il y pensait, plus les souvenirs affluaient. Le ton neutre de ce soldat, les bribes de la conversation, l'impact de ses mots... Il les entendaient comme si c'était hier, comme s'ils ne l'avaient jamais lâché.

- ... L'escorte... Tirisfal... Les Rouges attendaient... Il ne reviendra pas...

Il lui en avait fallut des années avant d'oser demander la signification de ces mots. Et sa mère lui résuma en un autre, plus simple, dont il compris l'origine à travers les livres. Ecarlates.

Le temps avait fait son office, mais cette scène était resté tapis en lui, n'attendant que le bon moment pour ressurgir. Et depuis le début de cette affaire, elle n'avait eu de cesse de remonter lentement vers la surface, creusant son chemin dans la multitude de souvenirs. Ce soir, il contemplait pleinement l'orgine de cette haine et pourtant... Il commençait à se calmer. Etait-ce la promesse faite à Leizen, ou autre chose ? Il secoua doucement la tête et écrasa le mégot contre le sol dur et froids de la cours. Cette guerre d'usure dont parlait le Major deviendrait rapidement une guerre simple, un affrontement. Et il ne se voilait pas la face : il y aurait des blessés, peut être plus. Et pourquoi ? Pour la Religion. Une divergeance d'opinion, de point de vue. Les uns défendaient la Lumière, allaient aux messes et vivaient selon les trois Vertus. Les autres manipulaient, torturaient et brisaient. Mais entre ces deux, il n'existait qu'une infime abysse. Lui même était aspirant Paladin et se servait de la Lumière pour défendre et soigner. Mais y croyait-il vraiment ?

Haussant une épaule, il sortit une seconde cigarette de son paquet et l'alluma d'un geste vif. Pour un Paladin, il avait des principes bien peu commun. Et pour cause... Le lendemain de la capture de Saig, il s'était rendu une énième fois aux Paluns. Le diablotin sacrifié et le cercle des coquillages étaient encore là, intact. Sans trop savoir pourquoi, Edwörn avait décidé d'en chercher d'autres et de continuer à les déposer auprés de son ancien sacrifice. Ce n'était pas sa religion mais il avait l'intime conviction, ou plutôt l'espoir, que ce geste banal pouvait aider le Caporal Segondell. Et ainsi, il s'y rendait chaque jours, prenant sur son temps libre. Un serviteur de la Lumière effectuant des offrandes à un culte de la Mer. Sergeï en aurait surement fait des cauchemards.

Un mince sourire étira ses lèvres alors qu'il recrachait doucement la fumée. Quelques heures à peine, il était encore en compagnie d'Aréllys. La jeune femme avait fait tomber le masque et s'était dévoilé à lui. Fragile, avec ses rêves et ses espoirs. Elle lui avait parlé du domaine de son père, à Kul'Thiras, de son envie d'écrire ses propres contes et mémoires. Et plus cette discussion avançait, plus le jeune homme se rendait compte d'une chose. C'était le masque qu'il haissait, et non la personne. Il était même prêt à lui pardonner, comme il avait pardonné Léa. Trop facilement ? Peut être. Il se savait parfois naïf, mais il avait besoin de croire en la bonté de chacun, cette parcelle de Lumière.

Il se gratte la joue, et observa un instant sa cigarette. Cette promesse... Offrir un livre vierge de tout écriture si elle sortait d'ici et prennait l'initiative de tout plaquer. Il en faisait beaucoup de ce genre, dernièrement. Aider Saig', devenir le Caporal dont Leizen avait besoin, et ce livre... La question était de savoir s'il parviendrait à toutes les honorer. Et puis il faudrait en parler tôt ou tard à Kÿma. S'il se rendait au Manoir Pérod et risquait sa vie, elle devait être au courant. Ca, c'était ce que la voix de la raison lui soufflait. Mais l'avis d'Edwörn en était tout autre. Il était inutile de l'inquiéter pour si peu. C'était certe, un schéma semblable à celui du passé, de son propre père, mais il espérait bien y tracer son propre chemin.

Car cet amour dépassait de loin toutes les promesses qu'il avait fait jusqu'alors. Ils pourraient lui arracher les bras, il reviendrait en marchant. Ils pourraient lui briser les jambes, il avancerait en rampant. Qu'importe les épreuves et la distance, il ramènerait Saig, la soeur du Major et sans y perdre la vie.

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Message par Aréllys De Bristollan Mar 3 Aoû 2010 - 19:18

Ça y est, elle est libre a nouveau et une page s'est tournée.

Son cheval monte doucement la petite colline verdoyante le long de la petite route pavée. Elle est arrivée à Boralus, capitale Tirasienne vers midi. Enfin, du haut de la crête elle aperçoit le domaine familial à l'extrémité de la presque ile.

Aréllys arrive devant le portique que ferme une grille oxydée par l'air marin et les embruns. Elle l'ouvre et une fois derrière, regarde le château en face d'elle.

[A faire vivre] Rétribution - Page 2 500px-10

Son « chez elle » qu'elle où elle n'a vécu qu'une semaine après avoir réglé les formalités de son héritage, à son arrivée de Kalimdor.
Le bâtiment a l'air vieux et relativement bien entretenu malgré une apparence sombre.
Elle arrive sur le seuil au pied de la tour d'entrée. Une lourde porte en chêne clouté est surmonté de l'écu familial gravé dans la pierre de la voute.

[A faire vivre] Rétribution - Page 2 Ecu11

Elle à sa grande clé en main, mais frappe trois coups sur le heurtoir qui se répercutent dans les pièces de la maison.

La porte s'ouvre après quelques instants de silence, et un homme aux cheveux gris apparaît dans l'embrasure. Sa tenue de majordome est vieille mais l'homme est soigné. Il regarde Aréllys, ouvrant de grands yeux.

« Mademoiselle Aréllys c'est bien vous ! Ca faisait tellement longtemps, nous pensions ne plus vous revoir jamais ! »

« Bonjour Jules. Oui, ca fait longtemps. Je suis contente de revenir. » Elle lui adresse un petit sourire et désigne l'intérieur du menton.

« Oh oui bien sur, entrez ! Excusez moi, pardon, nous n'étions pas prévenus de votre arrivée, nous n 'avons rien préparé de spécial, attendez, mes filles se chargeront de vous ! »
Le vieil homme appelle avec empressement. Deux jeunes femmes arrivent, saluant leur maitresse de maison avec appréhension. Elles ont une vingtaine d'années. L'ainée rousse et la cadette blonde, toutes deux très pales ; de vraies Tirasiennes.

« Ca va aller Jules, merci d'avoir entretenu la maison comme il se doit en mon absence. »

Aréllys se rend dans le grand salon et à travers les vitres, embrasse du regard l'océan en bas des falaises calcaires. Les couloirs sont dégarnis de meubles et de décoration. Elle devine que beaucoup d'objets ont du être vendus pour générer des revenus suffisants à l'entretien des murs et des toits.
Le salon reste encore bien aménagé avec d'épais tapis, des fourrures, et en décoration des armes, des écus et des instruments de marine dont Aréllys ignore tout. Quelques buchettes craquent dans la grande cheminée. Même en plein été il ne fait pas chaud dans cet archipel pluvieux.

Beaucoup trouveront l'ambiance sombre et froide. Sans doute l'est elle. Pourtant elle s'y sent bien. Elle a envie de rester pour de bon cette fois. De ne plus se soucier de rien, d'écrire quelques contes sur le livre vierge donné par Edwörn. De connaître cette famille de domestiques dont elle ignore tout. Ils se tiennent dans l'entrée du salon, prêts à répondre à ses demandes. Ils ont consacré leurs vies à entretenir un domaine gigantesque, gérer les finances d'une famille en voie d'extinction, dont aucun membre ne vit plus sur place depuis longtemps. Juste parce que leur propre famille est au service des De Bristollan depuis des générations.

Dans l'entrée, les deux jeunes sœurs regardent Aréllys qui leur tourne le dos, toute à sa contemplation du paysage. Il y a quelques années, lorsqu'elle était venue réclamer son héritage, des rumeurs avaient circulé sur elle. « Bâtarde », « étrange », « décalée », « hautaine », avait on dit. Mais sa famille avait toujours été respectée dans la région, et on espérait qu'elle ramène un homme qui contribuerait à refaire vivre le pays si éprouvé.

Aréllys monte dans la tour carrée au centre du domaine, dans laquelle elle a sa chambre. Pour revenir chez elle, il avait fallu qu'elle vende ses anciens camarades. Elle n'avait pas aimé, d'autant plus qu'elle n'aimait pas la garde. Mais Aubren et Pérod avaient rejeté toute négociation, témoignant du peu d'intérêt qu'ils avaient pour son sort.

Ils prétendent servir la Lumière eux aussi, mais n'en font rien. En les vendant, ce n'est pas Elle que j'ai trahit. Juste leur cause futile et hypocrite.

Elle ne cherchera plus à les aider. Toutefois, elle a une sœur dans le besoin. Et elle va l'aider. Même si elle doit affronter ses anciens camarades. Elle la prendra avec elle ici. Elle trouve son majordome et lui demande de préparer une chambre pour une amie.

Elle s'allonge sur son lit et dort instantanément.
Elle partira dans la soirée.
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