Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.

par "Coraille" Mar 7 Mai 2024 - 9:59

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Dans les premières lueurs du jour, une nouvelle sinistre se répandit comme un feu dévorant à travers les ruelles de la capitale. C'était un murmure chargé de tragédie, porté par le souffle des vents nocturnes : la banque Taylor&Co, bastion financier du Quartier des Nains, avait été souillée par un acte de violence sans précédent.

Dans les artères pavées de la ville, dans les étals encore endormis des marchands et les boutiques sombres, les échos de cette nouvelle faisaient frissonner les âmes. Les récits s'entremêlaient, chacun plus terrible que le précédent : un Garde, puis deux Gardes, fauchés dans la fleur de leur bravoure. Des employés de la banque, des gardiens valeureux qui veillaient sur ses trésors, gisaient blessés, leurs vies suspendues à un fil ténu.

Et que dire du butin ? Les langues se déliaient, nourrissant les imaginations les plus fertiles. Certains évoquaient une rapine dérisoire, d'autres, un trésor d'une valeur inestimable, digne des légendes les plus fabuleuses.

Pourtant, dans cette cité où l'ordre et la sécurité semblaient inébranlables, l'impensable s'était produit. Les voûtes de la banque, réputées inviolables, avaient été violées par des mains avides et sans scrupules. Et tandis que les premiers rayons du soleil effleuraient les toits de la ville, les forces de l'Urbaine convergèrent vers le lieu du crime, leurs visages marqués par la détermination.

La zone fut bouclée, les rues désertes devinrent le théâtre silencieux d'une enquête qui s'annonçait longue et ardue. Car dans les ténèbres de cette nuit funeste, un défi avait été lancé à l'ordre établi, et tous les regards se tournaient désormais vers les ombres, à la recherche de réponses, de justice, et peut-être même d'une lueur d'espoir.

par **Jess** Jeu 9 Mai 2024 - 1:41

Dans les recoins sombres et retors des différentes barriques, là où même la lumière du jour hésite à pointer le bout de son nez et où les pavés semblent se faire la malle dans l'obscurité, un autre monde prend racine. Les rats, ces emboucaner des bas-fonds, y mènent le bal avec une maîtrise digne des pires renards. Ils se faufilent comme des serpents, prêts à squatter le moindre trou qui se présente à eux.

Les rats.

Les habitants, entre crainte et dédain, savent que ces p'tites teignes ne reculeront devant aucune croquée pour assouvir leur estomac. Ils sont les observateurs muets de tous les coups tordus, flairant chaque coup fourré avec une intelligence retorse.
Et le pompon, c'est qu'on les fréquente au quotidien, leur jetant même des rations alors qu'ils propagent peste et calamités. C'est ça, la vie dans les bas-fonds, où les rats sont rois et où chacun danse au son de leur symphonie de malheurs.

Rat de la ville

Dans les bas-fonds touffus d'Hurlevent, là où les pavés crachent leur venin et où les navires rejettent leur bile sur des quais fangeux, Jean trimballe sa carcasse épuisée. Docker depuis une éternité, ses paluches sont aussi rudes que son cœur est endurci. Chaque jour, c'est le même refrain : **charger, décharger, esquiver les coups, en placer quelques-uns pour montrer qui commande dans ce bouge.
Mais quand vient le soir, c'est une autre histoire, surtout avec les gardes qui rôdent.
Les castagnes clandestines s'organisent, et là, Jean le sait, il doit sortir victorieux. Il lui faut ramasser le pactole pour se tirer vers la baie. C'est écrit en gros sur cette foutue affiche : fini de suer sang et eau pour des manants qui le traitent comme de la vermine.

Alors quand la nuit étend son manteau sur le port. Jean se faufile dans les coins sombres, prêt à en découdre. Il sent l'adrénaline lui chatouiller les veines, son cœur tambouriner à l'idée du duel qui l'attend.

Dans un trou perdu loin des regards curieux mais proche des parieurs affamés, se dresse l'arène clandestine. Les murmures excités, les billets qui passent de main en main dans la pénombre, l'odeur suffocante du sang et de la sueur qui flotte dans l'air... C'est là que Jean sait qu'il doit briller, qu'il doit terrasser ses adversaires pour s'offrir son ticket vers la liberté.
Et quand le premier coup est lancé, quand les poings s'écrasent et que les cris résonnent dans la nuit, Jean devient une bête sauvage. Il danse avec la violence, il ignore la douleur, il ne pense plus qu'à une chose : gagner. Pour lui, pour sa maudite liberté, pour un avenir loin de cette ville qui l'a tant emmerdé.*

Enfin la poussière retombe sur le sol crasseux , les hurlements de victoire se mêlent aux lamentations des vaincus, Jean se redresse, le souffle court, le corps meurtri mais les yeux luisants de détermination. Il sait qu'il a triomphé. Il sait qu'il est plus près que jamais de cette foutue baie, de cette foutue liberté. Et rien ni personne, pas même les bleus, ne pourra l'empêcher.

Rats des champs

Dans le ventre tortueux de Boralus, là où les pavés sont imbibés de rhum renversé et de promesses rompues, une rumeur commence à se propager, aussi rapide et mordante qu'une lame de rasoir. Jules, le garde bougon aux allures de barrique, fouille les recoins de la cité, ses bottes épaisses battant le rythme de sa propre justice sur les chemins boueux.

C’est dans les entrailles enfumées du "Crâne d'Albatros", une taverne qui pue la bière aigre et les rêves noyés, que Jules tombe sur cette affiche insolente. Pendue à la vue de tous, elle hurle un appel à l'aventure, un truc bon pour les écervelés ou les désespérés, avec un dessin de coffre bourré d'or et un slogan qui claque comme un coup de canon "Besoin d'aventure ? Pour l'or et la liberté! Joins toi à l'équipage."

Grinçant des dents, Jules arrache l'affiche du mur. "Pas dans mon quartier, bande de canailles," grogne-t-il en froissant le papier entre ses mains massives. Mais Boralus a ses propres lois, écrites par les ombres plus que par les gardes, et l'affiche est déjà vue, son message déjà en train de fermenter dans les esprits.

Le gros Jules se rend ensuite à "L'Écume Dorée", un bordel où les secrets sont aussi nus que les courtisanes. Léonie, avec ses yeux de braise et une silhouette qui promet mille péchés, l'accueille avec un sourire qui pourrait faire fondre le cœur d'un eaugure.
"Encore en train de chasser les ombres, beau garde?" murmure-t-elle, sa voix un fil d'or dans l'air chargé.
"Les ombres et les rats," grogne Jules, acceptant le verre. Son regard suit les courbes de Léonie alors qu'elle l'invite à monter à l'étage, dans une chambre où les draps sont soyeux et les bougies chuchotent des secrets.
Dans cette alcôve de luxure, Léonie joue ses cartes avec une expertise qui ferait rougir les voleurs du port. Alors que Jules, sous l'effet de la boisson et des caresses, divague sur les maux de la ville, Léonie, avec la précision d'une artiste, commence par soulager Jules de son fardeau quotidien, et tandis que Jules s'enfonce dans un état de demi conscience sous l'effet de l'alcool et du toucher de Léonie, elle glisse ses doigts agiles dans ses poches, trouvant l'affiche froissée. Avec une dextérité discrète, elle extrait le document et le cache sous un coussin, sans que Jules, perdu dans une brume de plaisir, ne remarque rien.

Plus tard, alors que le garde ronfle doucement, repu et inconscient, Léonie récupère l'affiche et la transmet à une autre courtisane en bas. Celle-ci, sous prétexte d'aller chercher plus de vin, passe le précieux papier à une jeune serveuse, qui, en riant silencieusement, l'échange contre un baiser avec un gars dans l'arrière-cour. Le gars, un jeune homme rapide et futé, connaît le parfait récepteur suivant : un gamin des rues qui traîne toujours près de la cuisine pour les restes.
Avec une agilité d'un rat, le gamin emporte l'affiche à travers les ruelle, la glissant sous la porte d'une maison où se réunissent des marins en quête de fortune. D'ici le matin, l'affiche a changé de mains douze fois, chaque échange laissant derrière lui un sillage de murmures et d'anticipation.
Et ainsi, comme une peste douce et dangereuse, le message de liberté et d'aventure se propage.

À travers tout Azeroth, de Hurlevent à Boralus, d'Orgrimmar à Cabestan, sans oublier la Baie du Butin et Port-Liberté, y a des affiches qui fleurissent sur les quais comme des mauvaises herbes. Ça cause aux têtes brûlées de partout, même à ceux de la Horde, les invitant à se barrer loin de leurs chefs pour un bout de chasse au trésor où les couleurs de guilde, on s'en tape ! Venez pour l'or et la liberté, que vous soyez vert , rouge ou bleu !

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par **Matilda Koen** Sam 11 Mai 2024 - 13:27

Au petit matin, le factionnaire Huppert, de service pour la fin de semaine, fut étonné de voir débarquer Thargold Aile-de-Fer , Mâitre-griffonnier en poste au port, les traits tirés et la mine sombre.

Le Major Koen n’était pas en service lorsqu’elle était passée le voir vers une heure du matin, lors d’une visite amicale, et il n’avait su lui refuser sa demande de « faire un tour au dessus du port » alors qu’elle semblait bien plus loquace qu’à l’ordinaire. « J’le sentais qu’j’aurais dû refuser ! J’le sentais ! Mais bon ! C’est l’Major, hein ! ».

Était-ce le vent, le fait qu’elle n’était pas bien arrimée ou une possible ébriété plus importante qu’il ne l’aurait crue, le Maître-griffonnier était bien en peine de le dire tandis qu’il chiffonnait dans ses larges mains un grand mouchoir à carreaux bruns et bleus qui semblait, tout comme lui, avoir passé une mauvaise nuit.

Matilda Koen avait glissé du griffon et s’était retrouvée projetée sur l’un des engins garés en contrebas. Son corps fracassé n’avait plus forme humaine, sa conscience s’était envolée et sa vie n’était plus qu’un souffle. Sans attendre, il l’avait emmenée à la Cathédrale pour la confier aux officiants qui n’avaient pu que constater le décès, survenu pendant son transport.

Le pauvre homme l’avait veillée toute la nuit, avant d’aller prévenir ses supérieurs au donjon, dès l’aube. Il avait bien compris que son rôle était terminé et que ce qui allait se passer ensuite n’était pas de son ressort, mais il avait tenu, expliqua t’il à Huppert, à offrir ses condoléances aux gardes qu’il connaissait et à tous les autres qu’il ne connaissait pas.

Aux questions éberluées du Garde Huppert il n’avait rien su dire de plus, sinon que le communicateur récupéré sur la jeune femme n’était plus en état de fonctionnement et qu’il en était bien désolé. Puis il était reparti, les joues rougies et le nez caché dans son mouchoir à carreaux, marmonnant en boucle qu’il aurait dû refuser.

par **Marc Anron** Sam 11 Mai 2024 - 18:44

La nouvelle parvint à la caserne quelques heures plus tard et la situation fut expliquée aux gardes présents ce soir-là. La perte du second au Commandement fut un coup dur pour le Commandant lui-même, mais il n'en montra rien. Impassible et stoïque, il donna les directives aux factionnaires s'occupant du corps sans une once de fébrilité.
Nul doute que pour certains, il fut étrange d'observer cette scène, mais cela n'avait aucune importance pour l'Officier.

Il n'eut pas de cérémonie militaire, conformément aux volontés du Major, seul le nom de celle-ci fut inscrit sur la stèle à la gloire des Gardes ayant trépassés. La caserne, bien qu'endeuillée, n'eut d'autre choix que de reprendre ses activités. Garde ou crève, telle est la devise de ce régiment.

par **Demiora Rosseau** Lun 13 Mai 2024 - 9:09

La jeune femme passa le lendemain sur le lieu de "l'accident". Avec une moue, elle s'agenouilla près de l'engin ayant reçu le corps. Quelques taches brunes étaient le seul témoignage restant, le corps ayant été enlevé depuis longtemps. Elle passa lentement ses doigts sur l'une d'elle, imaginant le corps venant se rompre avec une violence inouïe. Qu'avait-elle pu ressentir devant la perspective d'une mort certaine .. elle était certaine que pas un cri n'avait franchi sa gorge.
Elle se releva doucement, observant lentement autour d'elle. Comme tachant de ressentir l'écho d'une présence ..
Il ne lui restait qu'un sentiment de gâchis, Matilda était encore si jeune, la vie aurait encore pu lui réserver tant de surprises. Cela ne faisait que renforcer sa conviction personnelle. Tout cela n'était pas vraiment un accident ..

par **Camille Chat** Lun 27 Mai 2024 - 22:04

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It's a bad man's world.

La jeune femme divaguait sur le sol poussiéreux de cette grange de la Marche de l’Ouest, perdue au milieu de nulle part. Le sang coulait de son nez et rougissait ses yeux tant elle avait reniflé d’eau-bénite.

Elle était seule. Entièrement seule. Personne n’était là pour l’entendre caqueter comme un fantôme dément, rire aux éclats, pleurer soudainement et hurler en dégainant ses sabres. Parfois elle attrapait un des deux crânes qui lui tenaient lieu de compagnie et elle s’accroupissait pour une discussion hallucinée avec lui, éclairée par la seule lumière diffuse que faisaient les deux lunes d’Azeroth à travers un trou dans la toiture.

Coraille, rendue folle par la drogue et la malédiction, n’était plus qu’une coquille vide, ses pas la faisaient tourner en rond dans le bâtiment en ruine. De la terrifiante chef de gang qu’elle fut, il ne restait rien. La Veuve était morte. Vive la nouvelle Veuve.

par Lucretia Ven 31 Mai 2024 - 0:01

Dans la nuit du trente mai de l'an 47, le calme habituel du Quartier des Mages à Hurlevent a été troublé par un incident inquiétant. Entre vingt-et-une heure quinze et vingt-deux heures trente, un jeune étudiant de la Tour des Mages, connu pour être l'héritier d'une riche famille, a été agressé dans une ruelle étroite.

Les murmures dans les tavernes racontent que l'étudiant, facilement reconnaissable par le collier d'une beauté et d'une pureté exceptionnelle offert par son père, a été attaqué par une femme masquée.

Selon les rares témoins qui osent en parler, la mystérieuse agresseuse a dépouillé le jeune homme de son précieux bijou avant de disparaître dans la nuit, une vieille dame vivant dans ce beau quartier aurait crié "Rouge !" aux pauvres patrouilleurs de la ville.

par **Alexandra Ivanovna** Mar 4 Juin 2024 - 10:39

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Au milieu de la torpeur d'une soirée naissante, une troupe de cavalier traverse les champs oubliés de la Marche de l'Ouest.

Dans leurs armures brillantes bardées aux couleurs du Royaume, ils déchirent le silence implacable de cette timide nuit en éveil.
Avec eux, le chariot d'acier des prisonniers, dont les grincements et bruits métalliques des roues écrasent tout leur passage. Se mêlant aux terrifiants cliquetis des armures d'acier, les sabots font lourdement trembler le sol, retournant la terre morte et faisant fuir les petites créatures autour. Quelques paysans lèvent les yeux, sentant à la fois une aura protectrice rassurante voyant cette troupe salvatrice, et une terreur insurmontable, connaissant la puissance et le pouvoir de la Garde Urbaine.

Chevauchant Max, son destrier adoré Alexandra avait changé, quittant progressivement son costume de petite recrue maladroite et tremblante qui faisait tomber son épée en pleine rixe face aux alcooliques du quartier, pour une armure rigide de posture militaire en quête de perfectionnement.

Elle regardait ses camarades, chevauchant lourdement et bruyamment leur montures armées, dans un nuage de poussière dominant.
Elle sentait une fierté inextinguible lui brûler l'intérieur.
Une force indestructible à l'image d'un rocher immense dévalent une pente. La cohésion, les liens qu'ils avaient entre eux, évoluant, changeant, mais toujours se renforçant.

Une famille.
Elle n'était plus seule.
Elle donnerait tout pour ses camarades.
Elle ne changeraient rien, pour rien au monde.

La Garde, dans un éclat éblouissant, allait bientôt lâcher les prisonniers, les bannis du royaume.

Les Fossoyeurs, et la Garde.

Si différents, et pourtant si semblables.
Fidélité, force, engagement, volonté, foi en leurs idéaux.
Les deux facettes d'une même pièce.

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par **Camille Chat** Jeu 6 Juin 2024 - 21:27

Artémis De Ruinart était une jeune aristocrate, fille à papa et étudiante dans le Quartier des Mages. Comme certains de ses camarades, elle était tombée dans les vices de l’eau-bénite au cours des fêtes estudiantines débridées auxquelles s’adonnait la jeunesse dorée de la capitale. Mais contrairement à la plupart des autres qui ne faisaient de cette drogue qu’un usage récréatif, l’addiction d’Artémis était devenue quotidienne, dévorante. Sa dose augmentait de jour en jour, elle ne sortait plus, son teint devenait blafard, ses joues creuses, ses membres maigres. Elle divaguait lorsqu’elle était en manque et hallucinait lorsque son désir brûlant était assouvi. L’eau-bénite était devenu la seule échappatoire de son monde guindé et superficiel, et elle ne pouvait plus s’en passer. Seulement voilà : son distributeur habituel des beaux quartiers n’en avait plus. Face à l’insistance d’Artémis, la petite frappe lui avait conseillé de se rendre au Port où elle en trouverait certainement, les quais étant l’épicentre de cette épidémie. Elle, une fille de la noblesse, dans la ville-basse ? En d’autres temps elle aurait pensé cela inconcevable, mais pour l’eau-bénite tout était possible. Là voilà qui déambulait maintenant en frissonnant le long des jetées, sous les quolibets ou les regards incrédules des dockers. Il lui fallait trouver rapidement un fournisseur et si le premier sur lequel elle tombait n’en avait pas, elle deviendrait folle et lui arracherait les yeux.

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La circulation de l’eau-bénite semble se tarir peu à peu. Il est désormais commun de croiser les camés en manque, créatures errantes en détresse au Port, dans le Quartier des Mages ou celui des Nains. Ils font peur à voir maintenant qu’ils sont sortis de leur tanière : la plupart ont les dents gâtées, le nez bouffi, rouge et creusé de pores, le teint cireux et les cheveux clairsemés. Ils cherchent leur dose, ou des substituts, et le vide ainsi créé va sans doute provoquer un appel d’air pour d’autres trafics tout aussi malfaisants.

Que s’est-il passé ? Les dispenseurs de cette drogue infâme en ont-ils abandonné le commerce ? Est-ce les producteurs qui se sont tournés vers une industrie plus lucrative ? Un conflit entre gangs est-il venu perturber les affaires, ou ce changement soudain est-il lié aux rumeurs prêtant aux Bleus de l’Urbaine une opération d’envergure dans la Marche de l’Ouest ? Toujours est-il que les quelques traces d’eau-bénite restantes dans la capitale à Hurlevent se payent à prix d’or et qu’il semble possible d’espérer qu’il n’y en aura bientôt plus du tout.

par **Jess** Lun 10 Juin 2024 - 9:52

Le Capitaine arpentait le pont comme un fauve en cage, l'air mauvais. La chasse aux recrues avait été merdique....on aurait dit que les gros requins avaient déserté les ports, remplacés par des petits poisson d'eau douce, sûrement à cause du cataclysme.
Et ça, c'était pas bon pour Jess. Ce coup, elle l'avait mijoté depuis longtemps. Ils en avaient tous discuté, et après des semaines de préparations, ils n'étaient même pas encore en Pandarie. En plus, un canon était en rade. Une semaine de plus pour le réparer, on lui avait dit, c'était mort !
Pire ! Ils manquaient de monde. Putain, à croire que personne veut risquer sa peau!

Pas de mercenaire. L'équipage avait été clair : on fait ça en famille. Ah, mais bordel, ça ne l'arrangeait pas du tout.
Ils leur fallait des durs, des orcs, des nains, des Vrykul, des elfes même ! N'importe qui, mais il fallait remplir ce foutu navire. Pour leur orgueil ? Leur ego ?... ouais, non, pour l'or, l'appât du gain, de l'action et pour être sûr d'y arriver…

Alors, Jess s'apprêtait à jouer ses cartes, c'était quitte ou double, elle n'avait pas le choix.
Ils poirauteraient à la Baie deux jours de plus pour préparer les vivres. Deux jours encore et ils fileraient en Pandarie.
S'ils ne crevaient pas, elle aurait le temps de remplacer quelques canons la Agate , mais là, le délai était trop serré.
En deux jours, est-ce que des gros poissons finiront par mordre ou la baie gardera-t-elle sa réputation de station gobeline balnéaire, au grand désespoir de ses habitants ?

par **Alphonsine Tallorpe** Mar 11 Juin 2024 - 17:05

En ce beau début de matinée, les quelques badauds déjà présents ont pu voir passer quatre cavaliers sortant de la caserne de l'Urbaine. Droits, fiers, revêtus de leurs armures rutilantes et certainement pas complètement réveillés, ils filèrent jusqu'à la Marche de l'Ouest en suivant les routes, s'arrêtant à proximité de la ferme des Froncebouilles. Les quatre allèrent droit sur une bâtisse abandonnée, ancienne grange durant un passé lointain et pas si glorieux.

Les quelques journaliers curieux et sans-abris au mauvais endroit furent chassés par une casquée vérociférante à l'insigne de Caporal flambant neuf. Tirés au loin par quelques-uns ayant la "chance" de reconnaitre la voix de l'enragée bleutée, les spectateurs assistèrent depuis une bonne distance à la perquisition du bâtiment fatiguée. Parlant à voix basse entre eux, la machine à rumeur était déjà allumée et elle tournait à plein régime. "Un sergent-chef, deux caporaux et une non-gradée, c'est du sérieux...", "Comme toujours, ils arrivent trop tard... Ca fait des jours que les rires se sont tus...", "Vous racontez n'importe quoi, tous ! Ils sont là pour...". Et seule la Sainte sait ce qu'il en sera de ces ragots quand ils atteindront les portes de la Capitale.

Mais un silence de mort tomba sur l'assemblée quand deux silhouettes sortirent de la ruine en devenir. Traçant droit sur la petite foule, les deux femmes fraichement promues interceptèrent les curieux pour les interroger un à un. Tandis que l'autochtone, celle déjà connue de certains, aboyait et ordonnait pour obtenir ses réponses, sa collègue demandait et écoutait attentivement. Manque d'expérience ou talents sociaux nettement supérieurs, ça allait être à la foule de décider. Une fois la séance de questions pour un vagabond terminée, les deux retournèrent à leurs montures pour assister ceux qui étaient restés à l'intérieur.

Observant toujours de loin, les rumeurs reprirent tandis que les casqués étaient affairés à charger tout ce qui avait été trouvé. Chaque mouvement était une nouvelle rumeur potentielle, une possible gloire éphémère à saisir, une occasion de devenir l'expert sur cet évènement précis. Alors les ragoteurs ragotèrent de plus belle : "Ils sont là pour ceux qui étaient là l'autre fois !..", "C'est sûr, celle qui riait était morte là dedans !", "Ils repartent quand même presque aussi léger que quand ils sont arrivés...". Sous les yeux des chuchoteurs, les fonctionnaires firent quelques tours de plus en plus large autour de la bâtisse avant de finalement repartir au galop pour leur tendre foyer, laissant les démunis reprendre possessions des lieux désormais "purifiés."

par **Camille Chat** Lun 22 Juil 2024 - 9:46

La nouvelle est arrivée en ville aux premières heures de la journée : un convoi de marchandises reliant Hurlevent à Sombre-Comté a été attaqué sur la route du Bois de la Pénombre, quelques lieues à peine après le pont des Carmines. L'escorte, composée de quatre hommes d'armes, a été massacrée de même que le conducteur de charrette. Une jeune noble de la cité d'albâtre, Mademoiselle Anémone de Perrier-Jouët, accompagnait le convoi et a été enlevée par les bandits tandis que le chevalier remplissant la charge de son garde du corps, le sire De Saint-Sernin, a été retrouvé mort.

Une patrouille de Veilleurs est arrivée sur les lieux à la fin de l'attaque et a pu engager brièvement les criminels avant que ceux-ci ne battent en retraite vers un gyrocoptère les attendant près des berges de la rivière, et qu'ils ne s'envolent avec leur otage. L'échange de tirs a coûté la vie à un Veilleur et peut-être à un voir deux des bandits bien que cela soit à confirmer.

Le Baron Anselme de Perrier-Jouët a d'ores et déjà promis une forte récompense à quiconque sera capable de lui fournir des informations sur le sort de sa fille. Celui qui la lui ramènera recevra son poids en or.

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par **Camille Chat** Lun 5 Aoû 2024 - 11:28

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♪Bien que ces vaches de bourgeois,
Les appellent des filles de joie,
C’est pas tous les jours qu’elles rigolent,
C’est pas tous les jours qu’elles rigo-oh-leuh.♫

Phillibin Sète était un troubadour itinérant qui poussait la chansonnette pour quelques pièces dans les tavernes du Royaume et d’ailleurs. Lui et son vieux luth étaient bien connus sur le Port de Hurlevent où le barde effronté ne manquait jamais de s’arrêter pour égailler un peu le public bourru des marins et des débardeurs. Il était ce soir là Chez Fanny, grattant les cordes de son fidèle compagnon en inspirant ses paroles des prostitué(e)s syphilitiques de la Castafiore à quelques pas de là.

♫Y a des clients, y’a des salauds,
Qui se trempent jamais dans l’eau.
Faut pourtant qu’elles les cajolent,
Faut pourtant qu’elles les cajo-oh-leuh.♪

Le troquet de plein air était bondé. Les grouillots de Madame Fanny couraient à droite à gauche en s’engueulant pour envoyer à tour de bras pintes de bière tiède, soupes de crabe et patates au graillon. Chez Fanny on buvait sa peine, on s’envoyait des baffes dans le dos et on s’esclaffait, on tapait le carton et on gueulait en jouant aux dés, oui. Mais surtout on bavassait, on tcharrait, on palabrait et on jasait, oui on taillait le bout de gras. Fumée de pipe et du four encombré, odeurs de sueur et d’huile sale, boucan de guinguette et chats de gouttière slalomant sous les tables à l’affût d’une tête de sardine : c’était ça Chez Fanny, le cœur battant des bas-quartiers de la capitale.

♪Elles leur font la courte échelle,
Pour les monter au septième ciel.
Les sous, croyez-pas qu’elles les volent.
Croyez-pas qu’elles les vo-oh-leuh.♫

Tenez, là par exemple ! Une ferronnière et un poissonnier du coin s’affrontent à la belote arathie en ergotant sur une rumeur qu’ils ont entendue. « Le Vieux Fred, tu le connaissais toi ? Le Marteau-Hardi qui traînait ici. Bah ouais. Bah tu connais pô la dernière ? On dit qu’après son tour en zonzon on lui a tiré la tête pour l’envoyer à ses copain d’Boralus. Quoi ? Mais non pauvre mule ! C’peut pô être un coup des Bleus, on dit qu’ils l’ont marqué pis qu’ils l’ont dégagé à la frontière. Pis pourquoi qu’ils z’auraient fait ça d’abord. Non non, à c’qu’on dit c’est parce qu’il devait une belle bourse à une aristo du coin, même si l’Dédé y disait qu’hier c’était un coup monté. Mais quoi ? Mais ma parole t’es vraiment con comme un gnoll. Et en plus tu joues avec le cul : belotte, rebelotte. Allez aboule la piécette. »

♫Bien qu’toute la vie elle fassent l’amour,
Qu’elles se marient vingt fois par jour,
La noce est jamais pour leur fiole,
La noce est jamais pour leur fio-oh-leuh.♪

Et ici ? Accoudés à la pauvre planche qui sert de zinc à la gargote, un Garde hors-service et une charpentière du chantier naval voisin discutaillent. « Tu sais pas ce que j’ai entendu ? Les Fossoyeurs, ouais. D’après les informations qu’j’ai pu récupérer à la caserne, y z’ont ouvert un bordel dans leur quartier à Boralus. Ouais : « la Moule Fraîche ». AH ! Ca fait envie … Non mais sans déconner, c’est quoi ce nom de merde. Vraiment des pouilleux ceux-là, mais ils ont l’air bien installés maintenant. Mieux qu’ils l’étaient ici en tous cas ! Ils étaient dans les égouts ces cons, haharr. J’te dis pas l’odeur dans les geôles quand on en a chopé trois d’un coup la dernière fois. De quoi ? Qu’est-ce qu’on leur fait si on les revoit traîner ici ? Oh tu sais, nous on les aime pas trop bien non … Ils viendront alourdir les potences. »

♪Il s’en fallait de peu mon cher,
Que cette putain ne fût ta mère,
Cette putain dont tu rigoles,
Cette putain dont tu rigo-oh-leuh.♫

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par **Camille Chat** Dim 11 Aoû 2024 - 10:11

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Prieuré de la Sainte-Trinité, montagnes de la Forêt d’Elwynn

L’encensoir suspendu aux voûtes de la chapelle se balance si lourdement qu’il manque de souffler les bougies vacillantes sur son passage. Tel un contrepoids muré dans le silence, un prêtre tire sur la chaîne verticale au rythme des chœurs qui résonnent des salles de prière avoisinantes. Des trainées de fumée roulent dans le sillage de l’outil liturgique, emplissant les lieux d’une odeur crayeuse de sainteté.

La Haute-Vicaire Théodora est agenouillée en position de prière sur le carrelage de la chapelle, les mains fermées sur son chapelet. Son visage porte les marques de celle qui a saigné pour la Lumière, son regard d’azur tranchant est pointé droit devant elle dans la contemplation la plus pieuse qui soit. Elle est baignée par le miroitement diffus que font les rayons du soleil en traversant les vitraux du lieu, d’austères fresques à la gloire des élus qui donnèrent leur vie pour que triomphent le Respect, la Ténacité, la Compassion.

Un moine anxieux sort des ombres derrière elle, gravissant les quelques marches qui montent sur l’autel pour s’agenouiller à son tour sous l’encensoir menaçant et ses torrents de brume sacrée. « Haute-Vicaire … Pardonnez-moi de vous importuner en pleine dévotion, Votre Éminence. Une missive urgente en provenance de la Cathédrale, à votre adresse. » dit-il en s’écrasant presque sur le ventre par servilité.

La paladine agite les lèvres, prononçant les dernières strophes de son cantique sans qu’un mot n’effleure, puis se redresse en faisant crisser sa lourde armure de plaque consacrée. Des parchemins de prière pendent de sa cuirasse et de ses épaulières, fixés par des sceaux de cire bleue. Elle se signe du L et se retourne d’un mouvement vif, saisissant l’enveloppe tendue pour en briser le cachet et lire le contenu d’un air sévère. Le moine à ses pieds ose à peine lever les yeux, admire ce parangon de droiture, cette guerrière de la Lumière, l’héroïne de ses rêves les plus fervents. Théodora quitte la chapelle sans lui accorder ni un mot ni un regard, jetant la lettre lue dans le brasero le plus proche.

Le pas lourd de la Haute-Vicaire résonne dans les couloirs du prieuré, le fracas du métal qu’elle porte l’accompagnant comme un bastion mouvant. Les portes des alcôves défilent jusqu’à ce qu’elle débouche sur le petit cloître de l’aile Est, à l’extrémité de l’édifice montagneux. La paroi escarpée et les hautes colonnades jettent ce jardin dans l’ombre que seule chasse une présence iridescente assise au centre. Un sancteforge médite seul, vêtu d’une robe de prêtre en tissus chatoyants qui le recouvrent intégralement, comme son voile empêche de voir son visage. Seule la Marque des Naaru ceint son front et repousse l’obscurité du cloître comme un flambeau de Lumière dans les ténèbres. Il s’agit de Baahasuur le Mutique, anachorète de son peuple qui fît vœu de silence en ressortant d’Antorus, le Trône Ardent. Le sancteforge se relève lentement en entendant les solerets de la Haute-Vicaire frapper le sol derrière lui. Théodora s’arrête devant l’être centenaire, le vétéran de trois mondes.

« Baahasuur, ô Baahasuur. N’avons-nous pas voué nos vies à la défense des préceptes de la Lumière ? » Baahasuur incline la tête, le visage masqué par son voile de maille dorée. « N’avons-nous pas juré de protéger les faibles, de vaincre le Mal où qu’il se trouve, de porter le triomphe de la justice sur l’injustice ? » Le draeneï oint, Lumière faite matière, hoche à nouveau la tête. Son halo brille plus fort. « Il est temps pour nous d’honorer nos serments, Baahasuur, mon frère. Sur l’île de Kul’Tiras, la corruption rampe. Les peuples s’y perdent dans les ténèbres de l’ignorance et de l’impiété. C’est là qu’Elle nous envoie faire de sa volonté notre quête. Lux vult. »

Spoiler:

par **Alexandra Ivanovna** Dim 11 Aoû 2024 - 22:55

Ambiance:

Dans les ténèbres des ruelles poisseuses de cette ville devenue pathétique, au milieu des rebus assis à même les pavés, une silhouette encapuchonnée observe.
Ces gens, toussant et gémissant dans des échos persistants cachant le bruit incessant des vagues se cassant sur les rebords de la cité, ne deviennent plus que l'ombre d'eux même.

Elle marche, le pas lent, le visage se tournant parfois à gauche, parfois à droite, sans s'arrêter.
Elle regarde.
Elle note.
Elle s'imprègne de cette noirceur puante.
Elle la laisse entrer.
Elle s'en nourrit.

On la bouscule, elle ne se retourne pas. Sans un mot, elle traverse les rues, tournant dans les quartiers. Baissant brièvement les yeux sur la carte du dossier qu'elle cache aussitôt sous sa cape, elle continue.

Le visage neutre, ses yeux trahissent pourtant une colère anormale, la dévorant de l'intérieur, elle contemple les bas-fonds de Boralus. La foule autour, entrant et sortant, ces va-et-vient immondes de noirceur. L'argent qui circule, les murmures interdits, le marché du sexe, de la drogue, des meurtres...

"Une plaie." Ses yeux regardaient partout. "Une gangrène." Regardant sans retenue cette saleté, cette perversion humaine décadente couchant de son ombre la vertu, elle voyait dans son zèle délirée des flammes purificatrices brûler chaque pierre de ces quartiers, désormais tombés entre les mains de la corruption.

Dans ces ténèbres étouffants l'enveloppant d'une terrifiante promesse, elle comprenait.

Sa vocation. Sa mission.

Sous son uniforme rigide et sa maladresse, une créature prenait forme.

Une créature qui l'effrayait, sans contrôle. Une créature muette, avec laquelle il était impossible de raisonner, de marchander, de discuter, et qui n'avait qu'un seul but : la destruction de ce qui n'est pas Lumière.

Dans l'une des flaques d'eau croupie noyant les pavés sous ses pieds, elle voit son vrai visage. Petit à petit, comme un papillon, sa coquille se fendait. Elle n'osait regarder son reflet plus longtemps, voyant la vérité au delà de son masque. Repoussant sa capuche au milieu de la foule en moment, elle restait immobile, levant les yeux vers le ciel sombre déversant une pluie glaciale sur sa chevelure rousse.

Elle viendra joindre ses mains.

"Oh, Sainte Lumière. Baignez moi de votre éclat purifiant sous votre prisme divin. Par la puissance de ce sacrement, je vous en prie, donnez moi le sacrifice de votre dévotion, pour que sur l'autel de votre divine miséricorde, brille sur moi la protection et la connaissance, afin qu'au travers de vous, je purge cette immonde abysse de corruption, faisant tomber les démons impies qui la dirigent, et ceux qui la nourrissent. Lumière toute puissante et éternelle, donnez moi les armes sacrées pour anéantir cette menace qui corrompt tout sur son passage.

Vivifiez moi de votre Sainte aura, que j'apporte par votre main l'extermination du gang des Fossoyeurs. Que je ne trouve le repos que dans ma mort, ou la leur.

Ainsi soit-il."

À l'endroit du ciel ou elle regardait, les nuages noirs se dissipèrent sur un minuscule espace, qui laissant entrer l'espace d'une seconde, un rayon de soleil éclairant Alexandra.

par Invité Jeu 15 Aoû 2024 - 19:56

Ce n’était pas plus le crépuscule depuis quelques temps déjà.
Le voile de la nuit, d’un bleu sombre parfois parsemé de lumières d’argent essayant de percer ses ténèbres, s’était installé. Seule une étoile écarlate brille avec la force de tous les brasiers du monde dans cette nuit où la Dame Blanche et l’Enfant Bleue sont absentes, défiant l’obscurité avec plus de ténacité que ses sœurs d’argent. Et pourtant, dans ce tableau si particulier, les gens vaquent à leurs occupations estivales. Les tavernes ne désemplissent pas, la bière coule à flot et les ouvriers, les travailleurs se plaisent à y tremper les lèvres après une dure journée de labeur sous un soleil de plomb. Les citoyens de l’Alliance profitent de la fraîcheur nocturne dans les parcs, les plus éclairés et renseignés d’entre eux abordant le sujet des visions si particulières que l’on surnomme déjà « Chant Radieux » dont une poignée de héros tente de percer les secrets.

Bringuebalante, les roues de la voiture blasonnée d’un cerbère s’enfoncent brutalement dans les sillons des pavés de la cité d’albâtre, se frayant un chemin à travers le quartier commerçant alors qu’elle est tirée par son frison à la crinière majestueuse et aux épaules puissantes.
Le rideau se tire avec discrétion, observant tour à tour le passage d’elfes du vide, d’une beauté sinistre, à la peau transie par la magie qu’ils manipulent avec tant d’assurance sans véritablement savoir si c’est elle qui les contrôle ou l’inverse. Puis de draeneïs et de sancteforges, loyaux sujets de la Lumière, que certains humains se plaisent à nommer « La Sainte » malgré ses bénédictions hasardeuses et ses sanctifications arbitraires. Le passager se plonge, de nouveau, dans les ténèbres, comme à l’abri de ces menaces qui enserrent chacun comme un étau menaçant de les écraser d’un côté ou de l’autre : si vous n’êtes pas avec eux, vous êtes avec nous ; si vous êtes contre nous, vous êtes avec eux.

Et bientôt, le trajet se termine.
Dans le quartier de la vieille ville, là où l’Histoire du Royaume se trouve… et où les pavés sont les plus meurtris, de pauvres hères suivent le véhicule pendant un instant.
« Madame, un écu pour un vétéran ? » supplie l’un d’eux en boîtant, son visage trahissant la dureté des conflits passés contre la Horde, contre le Fléau, contre la Légion ou toute autre menace.
Deux coups contre la porte, le conducteur tire les rênes et, sans que la dîtes occupante ne soit visible, le fenestron s’ouvre et trois écus d’argents sont déposés dans les paumes abîmées et sales de chacun. Une réponse, un souhait émane de la Dame : « Prenez soin de vous. »
Arrivée à destination, les factionnaires ouvrent alors la lourde porte de bois avoisinant les murs de pierre couverts de lierre où quelques roses trémières d’un blanc éclatant se faufilent entre les feuilles. On libère la monture pour la laisser se reposer dans son étable et on tire la voiture à la sueur de son front pour faciliter son entrée. Les portes se ferment.

La Dame d’Iregrise est de retour.

par Invité Lun 26 Aoû 2024 - 10:33

Dernière semaine du huitième mois de l'An 47.

Alixae Lumièréternelle utilisera divers recours pour pointer du doigt ses vérités envers deux anciennes collègues de l'Abbaye d'Albâtre. Son premier recours sera l'utilisation de nombreuses affiches, le deuxième une technologie Gnome pour s'adresser au peuple de la ville dans un message vocal. Dans ceux-ci, elle dénoncera l'hypocrisie de son ancienne partenaire de combat, Isabella Langeais, au niveau de son amour pour les gens d'Hurlevent et dévoilera ses origines. Des origines masquées par de la magie noire, bien que l'Elfe se doutera que les autorités sont très certainement de mèche avec son ancienne cheffe protectrice, vu qu'aucune illusion ne peut passer entre les filets des meilleurs mages de la ville. Elle dénoncera également l'incompétence de Demiora Rosseau en tant que médecin cheffe et psychologue, elle dévoilera que cette dernière n'a aucun remord à partager des secrets confidentielles à son entourage sur les dossiers des patients de l'Abbaye d'Albâtre.

par **Demiora Rosseau** Lun 26 Aoû 2024 - 14:42

Eclatera d'un petit rire amusé et rajoutera un petit nota sous chaque affiche.

Nous tenons à remercier Alixae Lumièréternelle de nous faire part de sa version d'une vérité bien étrange. Nous rajouterons cependant (Sans devoir en rajouter car cela ne concerne que l'Abbaye) qu'il a été demandé à cette personne de ne plus tenter de postuler chez nous pour de nombreuses causes dont l'instabilité mentale, une propension extrême à la jalousie et diverses menaces jusqu'à de pitoyables tentatives de chantage.
Ne souhaitant pas de tout cela, qui reste après tout du passé car remontant à plusieurs mois, ne rajouter de polémique inutile qui aurait pu assouvir la soif de certaines personnes se nourrissant de cela en ville (Et ils sont nombreux), nous nous abstiendrons de tout autre commentaire et souhaitons une vie longue et paisible à dame Alixae Lumièréternelle.
Nous nous tenons bien entendu à disposition de la Garde de Hurlevent au cas ou celle ci désirerait dans le cadre d'une enquête plus amples explications.

Demiora, Médecin-chef de l'Abbaye d'Albâtre.

par Gustavo Andoris Dim 8 Sep 2024 - 12:14

*Gustavo Andoris, exceptionnellement en promenade à Hurlevent, les mains dans les poches et le regard un peu cerné viendra s'attarder sur les notes d'Alixae. Forçant finalement un rictus rigolard devant les informations apportées au sujet de l'Abbaye d'Albâtre.*

- Y'a vraiment rien qui change dans cette ville ! On savait que ce dispensaire était merdique, maintenant on apprend qu'ils nous la mettent bien profond. Je dirais pas non à ce que ça finisse au bout d'une corde. Surtout cette conne rousse. *Et sur ses mots, le blondinet vient retirer le papier de Demiora. Cette défense d'encre et de papier terminant dans le canal le plus proche avant que l'homme d'affaire ne reparte en sifflotant.*

par **Camille Chat** Lun 30 Sep 2024 - 10:47

Vous le connaissez ce sentiment, n’est-ce pas ? Mais si, bien sûr ! La chaleur dans la poitrine, les jambes fébriles d’excitation, ce sourire irrésistible qui s’accroche à vos joues, les papillons dans le ventre et la tête dans les nuages ! L’insouciance qui efface tous les tracas, ce bonheur simple qui fait oublier les épreuves de la veille et du lendemain. Ah voilà, vous voyez maintenant ? Oui, c’est ça ! L’amour.

Dan était amoureux, oh oui il l’était. Amoureux de Tomas, un marin de la lointaine Hurlevent. Mais l’amour n’a pas de frontières de quelque nature que ce soit et Dan, qui était un pauvre débardeur du port de Boralus, attendait avec impatience chaque passage kultirassien de la Pervenche, gros navire marchand qui opérait sa liaison hebdomadaire entre les royaumes humains, charriant biens et voyageurs dans un sens comme dans l’autre et au sein de l’équipage duquel travaillait Tomas. Une semaine. Sept jours. C’était cette éternité épouvantable que Dan devait attendre pour voir l’objet de ses rêves les plus fous, celui qui faisait battre la chamade à son cœur. Et quand ENFIN il voyait ces voiles pourtant communes mais qu’il aurait pu reconnaître entre mille, notre jeune tâcheron sentait ses pieds quitter les planches des docks et son esprit atterrir sur un coussin d’allégresse.

Mais seulement, voilà ! Dan était timide et n’avait jamais osé avouer ses sentiments à Tomas. Ils se connaissaient pourtant, et passaient souvent les permissions à terre du marin à faire le tour des tavernes du Marché des Alizées avec le reste de la bande ou -ce que Dan chérissait plus que tout- à se promener tous les deux le long du Grand Mur au petit matin, parlant de tout et de rien avant que Tomas n’embarque à nouveau sur la Pervenche. Se croyaient-ils simplement amis ? Dan priait la Mer des Marées, la Lumière, Elune et tous les Loas pour que ce ne soit pas le cas. Il espérait plus que tout que Tomas partage secrètement ses sentiments et il se promettait, en son for intérieur, de trouver un jour le courage de lui avouer l’amour profond qu’il lui vouait.

Et ce jour était arrivé ! Dan s’était décidé. Les mains de notre débardeur amouraché, rendues calleuses par le labeur, étaient plus moites qu’un drap de Chantorage. Il ne savait pas si c’était l’excitation ou l’anxiété qui faisaient claquer ses genoux en voyant la Pervenche s’amarrer à quai dans le port de Boralus mais quand il aperçut Tomas là-haut sur le pont, toute crainte s’évanoui. Ils se saluèrent d’un signe de la main, la passerelle s’abaissa et l’équipage mis pied à terre. Déjà les grues et les porteurs s’affairaient autour d’eux mais Dan ne voyait que lui, tout le reste était flou et insignifiant. Tomas sourit en le voyant et s’avança vers lui pour lui donner une franche accolade.

« Alors mon canard ! Je t’ai pas trop manqué ? » lui lança le marin en rigolant.
« Si ! Enfin comme d’hab quoi, enfin on se faisait un peu chier ici sans la bande là, on vous attendait pour aller boire un coup quoi. D’ailleurs ce soir y’a une soirée à la Moule Fraîche, on pensait aller y faire un tour avec les gars t’en dis quoi. Et pis y’a Gus qui parlait de faire … » Putain Dan. Allez. On y va ! Ça va le faire. Dis-lui. Il souffle, se concentre, son menton tremble un peu et Tomas le regarde avec un air curieux et un petit sourire en coin, comme s’il savait ce qui allait se passer et que ça lui allait très bien. Par la Mère des Marées, qu’il est beau. « Et je … enfin. Tomas. Faut que j’te dise un truc. Ca fait un moment que j’y pense … Enfin que je voulais te le dire. Alors voilà. Pfouh. Je te le dis. Tomas : je t’… »

Rumeurs de la ville et ses alentours. - Page 8 F33d261d3acd713b37f035eee988513f

L’explosion pulvérisa la Pervenche et manqua de coucher les navires amarrés à ses côtés. Les vitres éclatèrent à vingt toises à la ronde tandis que tout le Marché des Alizées tremblait comme sous l’effet d’un séisme soudain. Une stupeur pétrifiée retomba sur le port en même temps que les éclats de bois et de voiles enflammées. Puis se furent les cris de détresse, les lamentations des blessés, le ronflement des incendies qui se déclaraient, les cloches d’alarme qui sonnaient dans toute la ville, les bottes des hommes du Guet qui claquaient sur le pavé et tous les traumatismes de la Quatrième Guerre qui remontaient d’un coup avec leurs souvenirs effroyables de mort et de destruction. Le port fut évacué dans un chaos total tandis qu’on tâchait de maîtriser les flammes qui prenaient les toitures et les bateaux amarrés. L’enquête rapportera plus tard qu’un chargement d’explosifs dans la cale de la Pervenche avait été mis à feu. Négligence ? Accident ? Attentat ? Le capitaine du navire -disparu dans la fournaise- était connu des services de l’Amirauté pour ses activités de contrebande en collaboration avec les gangs qui contrôlaient le Marché des Alizées et les quais de Hurlevent, et les premiers témoins de la catastrophe rapportaient des reflets iridescents de bleu et de doré au moment de la déflagration, orientant les investigateurs vers l’utilisation d’azérite dont le commerce et la possession étaient pourtant illégales à Kul’Tiras comme dans la plupart des territoires de l’Alliance.

Dan n’était plus qu’un corps disloqué dont les membres formaient des angles improbables après avoir été projeté par le souffle de l’explosion pour s’écraser brutalement contre une façade à l’autre bout de l’embarcadère. De Tomas, dos au navire quand celui-ci avait éclaté, il ne restait à peu près rien sinon un œil qui traînait sur le pavé avant de se faire écraser sous les bottes des secouristes pressés, œil qui faisait autrefois partie de l’entier regard déchaînant les passions d’un cœur épris.

par **Camille Chat** Ven 4 Oct 2024 - 12:15

Niché dans les coteaux au Nord des Carmines, le complexe souterrain de Marik "le Baril" est un lieu de perdition bien connu des privilégiés. Jeunesse dorée de Hurlevent, bourgeois bringueurs et sénateurs sombrefers débauchés : les fêtards n'y entrent que sur présentation du fameux carton d'invitation qui vaut une fortune. On y vient pour la promesse des soirées folle, de la drogue et des spiritueux rares, pour de l'entre-soi décadent.

Mais hier soir la fête s'est finie. Des gentilhommes en costume de bal masqué ont fait une irruption paniquée au Comté-du-Lac, alertant les autorité qu'une attaque était en cours dans ce lieu de perdition. Dans les salles enfumées où plane encore l'odeur des agapes de la veille, on aura trouvé les corps du service de sécurité, des traces de combat, des murs noircis par les flammes et des verres brisés dans la fuite. A l'extérieur, en bordure du chemin, un groupe de jeune gens a été entassé, leurs âmes siphonnées et leurs corps tordus par l'agonie. Nulle trace du Baril, ni des assaillants.

Marik est connu des services locaux comme un potentat expatrié de la pègre kultirassienne. Cela, couplé aux rumeurs concernant des troubles entre gangs rivaux à Boralus, laisse à croire à de violentes histoires de règlements de comptes.

par **Elana Milloin** Jeu 31 Oct 2024 - 0:13

par **Alexandra Ivanovna** Jeu 31 Oct 2024 - 9:54

Dans la noirceur d'une nuit sans lune, les meurtres avaient continués. Le clown tueur, recherché, avait une fois de plus échappé à la foule et aux Gardes malgré l'importante disposition de sécurité en ville. Durant ces derniers jours troublés, les militaires avaient tout mis en œuvre pour récolter le plus d'informations et d'indices possibles.
Alexandra était parmi ceux là, ne manquant pas une seule occasion de fouiller, chercher, et noter.

Un autre corps avait été découvert, au milieu des passants. La foule s'était rassemblé, observant d'une malice habituelle le cadavre. Invités à circuler, les curieux avaient fait place.

Le clown avait tué gratuitement, apparemment sans véritable cible ni motivation, une fois de plus. Alexandra était tenace et obstinée : elle ne le lâcherai pas.

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