Rumeurs de la ville et ses alentours.
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
Cela fait quelques semaines que des enfants disparaissent, ainsi que des simples d'esprits.
Parfois (souvent?) une tache pourpre, ou violette peut être aperçue un peu avant, ou après.
Il se murmure que c'est peut-être eux, eux qui ne se montrent plus, qui ont fuit la ville.
Plus de pamphlets, plus de sourires, de mains tendues, de propositions.
Le silence.
La blonde a disparue elle aussi. Elle ne veille plus, elle ne garde plus les toits. Elle rêve.
Pour tout souvenir d'elle, des avis de recherches, une prime.
Disparue.
L'ont dit qu'une femme aux yeux de Vide la cherche, et qu'elle monte une expédition pour aller la récupérer.
Un Hibou remuant ciel et terre, vent et marées pour sauver un Renard des griffes de sourires rêveurs, d'une compassion exacerbée. De sourires faux, d'une corruption.
Dure lutte que celle contre ses plus basses natures.
Parfois (souvent?) une tache pourpre, ou violette peut être aperçue un peu avant, ou après.
Il se murmure que c'est peut-être eux, eux qui ne se montrent plus, qui ont fuit la ville.
Plus de pamphlets, plus de sourires, de mains tendues, de propositions.
Le silence.
La blonde a disparue elle aussi. Elle ne veille plus, elle ne garde plus les toits. Elle rêve.
Pour tout souvenir d'elle, des avis de recherches, une prime.
Disparue.
L'ont dit qu'une femme aux yeux de Vide la cherche, et qu'elle monte une expédition pour aller la récupérer.
Un Hibou remuant ciel et terre, vent et marées pour sauver un Renard des griffes de sourires rêveurs, d'une compassion exacerbée. De sourires faux, d'une corruption.
Dure lutte que celle contre ses plus basses natures.
Phèdre Ambervale- Citoyen
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
Depuis quelques jours l’activité battait de nouveau son plein à la caserne et c’était fort rafraîchissant, bien que parfois épuisant. De nouvelles recrues, des gardes envoyés en mission qui revenaient, d’autres qui prenaient des responsabilités, le Lieutenant Koen ne savait plus où donner de la tête. Armures à vérifier et même transformer, soldes à payer, inventaires en cours, fournitures à acheter, menus à établir, fournisseurs à rencontrer, formation de l’infirmier à compléter, une bonne partie de la gestion courante de la caserne lui revenait et rien ne devait être oublié. Mais c’était justement lorsqu’il fallait tout gérer au mieux, en plus du reste, que la fonction d’Intendante prenait tout son sens. Et Matilda ne s’en plaignait pas, sauf lorsque cela empiétait un peu trop sur sa vie personnelle.
Un regard sur le petit mot qu’elle avait glissé dans sa poche. Quelques mots, écrits par celui qui désormais partageait sa vie, déposés tôt le matin pour son réveil. Elle resta songeuse un moment. Cela faisait tout juste un an qu’ils se fréquentaient, un an de hauts et de bas, un an de questionnements et de remises en question, un an de bouleversements profonds qui ne cessaient de la chambouler intimement. C’étaient, à n’en pas douter, les douze mois les plus intenses de sa vie. Louvoyer entre devoirs et passion n’avait rien de simple, mais ni sa fonction ni son statut ne lui auraient offert autant de satisfaction s’il n’y avait eu cette relation qui lui avait permis de s’épanouir et devenir pleinement elle-même. Un an qui en valait mille.
Le Lieutenant referma le dossier « Négoces & Commerces » avec un sourire de satisfaction avant de redescendre du bureau vers les cuisines pour faire l’inventaire des denrées manquantes. L’alimentation était essentielle au bien-être de l’ensemble des troupes. Et il avait fallu soulager le cuisinier, débordé par toute cette activité nouvelle. Pendant un mois, à compter du 15 courant, les Gardes bénéficieraient, deux jours par semaine, de repas quasi luxueux, composés de plats réalisés par le couple Garlston, livrés en bocaux stérilisés, et de desserts préparés par la boulangerie artisanale Heckbrecht. Et elle se réjouissait de l’annoncer au régiment. Elle sortit des cuisines pour se diriger vers le tableau d’affichage afin de dégager un espace libre. Dans la journée, si tout se passait comme prévu, elle afficherait les menus des quatre prochaines semaines. Une petite satisfaction qui s’ajoutait à celle, bien plus secrète, du petit mot dans sa poche.
Un regard sur le petit mot qu’elle avait glissé dans sa poche. Quelques mots, écrits par celui qui désormais partageait sa vie, déposés tôt le matin pour son réveil. Elle resta songeuse un moment. Cela faisait tout juste un an qu’ils se fréquentaient, un an de hauts et de bas, un an de questionnements et de remises en question, un an de bouleversements profonds qui ne cessaient de la chambouler intimement. C’étaient, à n’en pas douter, les douze mois les plus intenses de sa vie. Louvoyer entre devoirs et passion n’avait rien de simple, mais ni sa fonction ni son statut ne lui auraient offert autant de satisfaction s’il n’y avait eu cette relation qui lui avait permis de s’épanouir et devenir pleinement elle-même. Un an qui en valait mille.
Le Lieutenant referma le dossier « Négoces & Commerces » avec un sourire de satisfaction avant de redescendre du bureau vers les cuisines pour faire l’inventaire des denrées manquantes. L’alimentation était essentielle au bien-être de l’ensemble des troupes. Et il avait fallu soulager le cuisinier, débordé par toute cette activité nouvelle. Pendant un mois, à compter du 15 courant, les Gardes bénéficieraient, deux jours par semaine, de repas quasi luxueux, composés de plats réalisés par le couple Garlston, livrés en bocaux stérilisés, et de desserts préparés par la boulangerie artisanale Heckbrecht. Et elle se réjouissait de l’annoncer au régiment. Elle sortit des cuisines pour se diriger vers le tableau d’affichage afin de dégager un espace libre. Dans la journée, si tout se passait comme prévu, elle afficherait les menus des quatre prochaines semaines. Une petite satisfaction qui s’ajoutait à celle, bien plus secrète, du petit mot dans sa poche.
Matilda Koen- Citoyen
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Elienor- Citoyen
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Feuille de personnage
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
Libérée
-- Vous êtes sûr de vous, Monsieur ?"
L'aube est encore timide et l'agitation urbaine assourdie. Les toits brillent de la rosée du matin. Non loin de là, les eaux du canal chantent à peine : il n'y a pas beaucoup de vent. Monsieur Linessa et sa cerberesse se tiennent, seuls, devant les grilles du manoir.
-- Oui. J'en ai soupé, de cet endroit.
-- Vous avez conscience que tout ceci aurait pu finir de façon bien plus problématique ?
-- Oui. Oh oui."
Sur les murs de la demeure, les lézardes se sont figées. Elles marbrent le tour de la façade, semblables à de vieilles cicatrices qui ne progresseront plus, désormais. Plus d'accidents et de menaces sourdes, plus d'hommes fuyants chassés par l'horreur, plus de lumières étranges au second étage. Plus rien. Plus jamais.
Rien d'autre qu'une vieille maison usée par le temps.
-- Sauf votre respect, vous n'avez vraiment pas la cote avec les enfants, Monsieur.
-- Prends garde à ce que tu dis, Lilianne."
La femme-soldat n'insiste pas. Elle achève de rassembler les affaires abandonnées par les ouvriers : les truelles, les brouettes et les pots, les marteaux et les scies. Elle doit parfois les arracher des herbes folles qui ont envahi l'arrière-cour. Au milieu du lierre et du trèfle ont éclos une infinité de petites fleurs colorées.
-- Et pour le paladin ? Que fait-on, Monsieur ?
-- Bah." Linessa se frictionne les avant-bras, puis hausse les épaules. "Qu'il convole et en profite bien. Vous savez que je préfère mes ennemis proches de moi. Si possible avec une laisse ou deux."
Il tord un vilain sourire, ici, qui se mue en grimace quand il lève les yeux vers l'étage de son domicile, puis en frisson, à la pensée de ce qu'il a traversé. Il s'ébroue.
-- J'ai terminé, Monsieur."
Lilianne se tient devant la charrette chargée de toutes les reliques du chantier, et hoche la tête.
-- Nous en avons terminé."
Le geste sûr, Linessa lui-même retire le panneau DEFENSE D'ENTRER qu'il avait placé il y a de ça quelques jours, pour le remplacer par un autre, annonçant sobrement A VENDRE. Il sait, après tout, que la ville a pour projet d'installer des écuries : elle ne crachera sûrement pas sur une parcelle de terrain supplémentaire.
Ils s'éloignent, sans un regard en arrière.
Plus de boue noire, dans les tréfonds du canal.
Plus d'eaux stagnantes dans les sous-sols ou de flammes fantômes sur les poutres du toit.
Plus de rancoeur. Plus de colère. Plus de regret.
C'en est bel et bien fini, du 5 bis, Quai des Condamnés.
L'aube est encore timide et l'agitation urbaine assourdie. Les toits brillent de la rosée du matin. Non loin de là, les eaux du canal chantent à peine : il n'y a pas beaucoup de vent. Monsieur Linessa et sa cerberesse se tiennent, seuls, devant les grilles du manoir.
-- Oui. J'en ai soupé, de cet endroit.
-- Vous avez conscience que tout ceci aurait pu finir de façon bien plus problématique ?
-- Oui. Oh oui."
Sur les murs de la demeure, les lézardes se sont figées. Elles marbrent le tour de la façade, semblables à de vieilles cicatrices qui ne progresseront plus, désormais. Plus d'accidents et de menaces sourdes, plus d'hommes fuyants chassés par l'horreur, plus de lumières étranges au second étage. Plus rien. Plus jamais.
Rien d'autre qu'une vieille maison usée par le temps.
-- Sauf votre respect, vous n'avez vraiment pas la cote avec les enfants, Monsieur.
-- Prends garde à ce que tu dis, Lilianne."
La femme-soldat n'insiste pas. Elle achève de rassembler les affaires abandonnées par les ouvriers : les truelles, les brouettes et les pots, les marteaux et les scies. Elle doit parfois les arracher des herbes folles qui ont envahi l'arrière-cour. Au milieu du lierre et du trèfle ont éclos une infinité de petites fleurs colorées.
-- Et pour le paladin ? Que fait-on, Monsieur ?
-- Bah." Linessa se frictionne les avant-bras, puis hausse les épaules. "Qu'il convole et en profite bien. Vous savez que je préfère mes ennemis proches de moi. Si possible avec une laisse ou deux."
Il tord un vilain sourire, ici, qui se mue en grimace quand il lève les yeux vers l'étage de son domicile, puis en frisson, à la pensée de ce qu'il a traversé. Il s'ébroue.
-- J'ai terminé, Monsieur."
Lilianne se tient devant la charrette chargée de toutes les reliques du chantier, et hoche la tête.
-- Nous en avons terminé."
Le geste sûr, Linessa lui-même retire le panneau DEFENSE D'ENTRER qu'il avait placé il y a de ça quelques jours, pour le remplacer par un autre, annonçant sobrement A VENDRE. Il sait, après tout, que la ville a pour projet d'installer des écuries : elle ne crachera sûrement pas sur une parcelle de terrain supplémentaire.
Ils s'éloignent, sans un regard en arrière.
Plus de boue noire, dans les tréfonds du canal.
Plus d'eaux stagnantes dans les sous-sols ou de flammes fantômes sur les poutres du toit.
Plus de rancoeur. Plus de colère. Plus de regret.
C'en est bel et bien fini, du 5 bis, Quai des Condamnés.
- Hrp : Remerciements et explications:
La hantise du 5 bis est terminée ! Merci à toutes celles et ceux qui ont participé :
Tristan, paladin-charpentier taciturne mais assidu, dont le courage (voire la témérité) infaillible a su venir à bout des énigmes de la maison, quitte à y laisser des morceaux ;
Arsène Sourisseau, petite enquêtrice obstinée sans laquelle certains éléments cruciaux n'auraient jamais été découverts ;
Galbenel Polbouquine, pro de la tchatche et séducteur d'honnêtes fonctionnaires ;
Anglamesh, vrai deux ex machina au sens premier du terme (les mains de Tristan te remercient) ;
Et toutes les personnes qui, en l'évoquant de près ou de loin, ont contribué à donner du poids et une existence à l'intrigue.
Plus bas sous spoiler, des explications du fin mot de l'histoire.
Gardez l'oeil ouvert !- Spoiler:
Lors de la reconstruction de Hurlevent, une famille aisée, les Dickinson, fait bâtir le 5 bis à partir des plans d'une ancienne demeure habitée par un magistrat. Elle s'y installe, l'aménage à son goût.
Le père de famille, Aristide Dickinson, courtise et séduit pour s'amuser la bonne de la famille, une jeune femme appelée Mathilde Minbert. De cet adultère nait une fille, Violette, dont l'existence demeure inconnue de tous.
En effet, Mathilde, redoutant qu'on découvre l'enfant et les inévitables conséquences qui en découleraient, cache celle-ci dans sa chambre sous les combles, et lui défend de sortir.
Malheureusement, alors qu'elle a environ six ans, la petite parvient à se faufiler hors des combles, profitant du fait que toute la famille est absente et sa mère occupée en courses. Au second étage, tandis qu'elle escalade un meuble pour essayer d'observer par une fenêtre, Violette fait, par accident, tomber une lanterne, qui en se brisant met le feu aux rideaux, puis au reste de la chambre, puis au reste de l'étage. Elle y perd la vie.
Aristide étouffe l'affaire. Mathilde, écrasée de remords et de chagrin, se suicide quelques jours plus tard en se jetant dans le canal.
Sa mort ne lui apportera pas la paix : de rage de se voir refuser une existence même dans la mort, l'esprit de sa fille la cheville à la demeure, et à elle-même. Elles n'auront de cesse de tourmenter le 5 bis jusqu'à ce que la vérité soit rétablie.
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
— “Monsieur, votre frère souhaite vous voir.”
Amaury ne relève pas la tête de l’épais livre de comptes. Il ne perçoit donc pas le regard appuyé de la femme en livrée de valet. L’intervention le fait seulement froncer les sourcils. Il répond, distrait :
— “Qu’il vienne. Depuis quand s’annonce-t’il ?”
— “Non, Monsieur. Il ne s’agit pas de Roland.”
Ah.
Il dépose sa plume pour saisir le bord du bureau, des deux mains. Ses doigts se crispent sur le bois massif. Briar l’observe avec sollicitude, bien qu’elle n’ajoute rien. Quand il a repris ses esprits, il se penche pour mettre de côté les derniers bons de commande à traiter.
— “Faîtes-le entrer.”
Briar s’incline et disparaît un moment dans le couloir, laissant la porte entrebâillée. Il guette sa foulée qui s’éloigne, et qui revient déjà, accompagnée d’une autre — plus lourde, métallique, grinçante. Bientôt, la main fine du valet pousse la porte et l’homme en armure se tient dans l’embrasure.
En premier lieu, c’est sa maigreur qu’il remarque. Amaury ne le reconnaît pas immédiatement. Cette stature courbée aux joues creuses n’est pas celle de son frère. Il se souvient d’un garçon imposant à l’ardeur inépuisable. L’homme au teint de poussière ne peut être celui qui les protégeait et les menait.
Il finit pourtant par distinguer chez le visiteur des traits communs, presque malgré lui : il reconnaît son propre nez, un peu busqué, et son front haut. De façon distante, il se remémore aussi la couleur des yeux et des cheveux de son frère. Tout concorde.
À la méfiance initiale se substitue une inquiétude latente. Une part de lui voudrait le faire asseoir près de la grande cheminée du salon et l’inviter à dîner autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce qu’il retrouve de l’épaisseur.
L’homme en armure s’avance, le menton rentré dans le col de son vieux manteau. Amaury ne perçoit aucune émotion, et il comprend soudain que son frère n’est pas ici pour le voir.
— “Bonjour, Amaury.”
— “Bonjour, Tristan.” Il lui sourit avec tristesse. “Briar, vous pouvez nous laisser.”
Le valet referme la porte. Amaury désigne le siège confortable en face de lui, mais l’autre se contente de poser son gantelet sur le dossier. Et, sans leur laisser la moindre chance de vivre ces retrouvailles après dix ans, Tristan déclare de but en blanc :
— “J’ai besoin de ton aide.”
Amaury s’apprête à protester, mais Tristan continue, implacable :
— “Il me reste jusqu’à demain soir pour offrir des funérailles dignes à quelqu’un qui m’est cher. Je me suis déjà occupé de l’emplacement au cimetière. Il me faut un marbrier prêt à prendre une commande immédiate, et les fonds pour le payer. Je te rembourserai. Ce sera long mais je m’y engage.”
La voix de son frère est ferme mais Amaury réalise que Tristan ne le regarde pas vraiment ; il fixe un point au-dessus de sa tête.
Il est saisi par l’impulsion de se lever de sa chaise pour le frapper, pour le secouer, pour le serrer dans ses bras. Il voudrait hurler “qui es-tu ?” et le questionner sur son armure, sur son épée, sur l’emblème de l’Aube d’Argent qu’il vient juste de remarquer. Il n’en fait rien. Il accepte, saisissant que cette conversation — quel que soit le rôle qu'il y tienne — constituera son seul souvenir de son frère pour la prochaine décennie.
Aussitôt, l’homme en armure semble sur le départ.
Sur le seuil, il s’arrête brièvement. Sans se retourner, Tristan ajoute d’un ton différent, presque rêveur :
— “Je savais que tu serais désigné pour me remplacer. Je vois que tu t’en sors très bien.”
Et le fantôme effilé disparaît.
La pierre tombale est sobre, disposée dans une allée près du lac où le soleil rayonne directement :
Violette Minbert
10 ?? — 16
Elle a péri dans l’incendie d’une demeure qu’elle rêvait d’habiter.
Aujourd’hui, enfin libre.
Tristan referme le trou, de la taille d’un cercueil d’enfant, dans lequel gît seulement une gerbe de fleurs mauves.
Amaury ne relève pas la tête de l’épais livre de comptes. Il ne perçoit donc pas le regard appuyé de la femme en livrée de valet. L’intervention le fait seulement froncer les sourcils. Il répond, distrait :
— “Qu’il vienne. Depuis quand s’annonce-t’il ?”
— “Non, Monsieur. Il ne s’agit pas de Roland.”
Ah.
Il dépose sa plume pour saisir le bord du bureau, des deux mains. Ses doigts se crispent sur le bois massif. Briar l’observe avec sollicitude, bien qu’elle n’ajoute rien. Quand il a repris ses esprits, il se penche pour mettre de côté les derniers bons de commande à traiter.
— “Faîtes-le entrer.”
Briar s’incline et disparaît un moment dans le couloir, laissant la porte entrebâillée. Il guette sa foulée qui s’éloigne, et qui revient déjà, accompagnée d’une autre — plus lourde, métallique, grinçante. Bientôt, la main fine du valet pousse la porte et l’homme en armure se tient dans l’embrasure.
En premier lieu, c’est sa maigreur qu’il remarque. Amaury ne le reconnaît pas immédiatement. Cette stature courbée aux joues creuses n’est pas celle de son frère. Il se souvient d’un garçon imposant à l’ardeur inépuisable. L’homme au teint de poussière ne peut être celui qui les protégeait et les menait.
Il finit pourtant par distinguer chez le visiteur des traits communs, presque malgré lui : il reconnaît son propre nez, un peu busqué, et son front haut. De façon distante, il se remémore aussi la couleur des yeux et des cheveux de son frère. Tout concorde.
À la méfiance initiale se substitue une inquiétude latente. Une part de lui voudrait le faire asseoir près de la grande cheminée du salon et l’inviter à dîner autant de fois que nécessaire, jusqu’à ce qu’il retrouve de l’épaisseur.
L’homme en armure s’avance, le menton rentré dans le col de son vieux manteau. Amaury ne perçoit aucune émotion, et il comprend soudain que son frère n’est pas ici pour le voir.
— “Bonjour, Amaury.”
— “Bonjour, Tristan.” Il lui sourit avec tristesse. “Briar, vous pouvez nous laisser.”
Le valet referme la porte. Amaury désigne le siège confortable en face de lui, mais l’autre se contente de poser son gantelet sur le dossier. Et, sans leur laisser la moindre chance de vivre ces retrouvailles après dix ans, Tristan déclare de but en blanc :
— “J’ai besoin de ton aide.”
Amaury s’apprête à protester, mais Tristan continue, implacable :
— “Il me reste jusqu’à demain soir pour offrir des funérailles dignes à quelqu’un qui m’est cher. Je me suis déjà occupé de l’emplacement au cimetière. Il me faut un marbrier prêt à prendre une commande immédiate, et les fonds pour le payer. Je te rembourserai. Ce sera long mais je m’y engage.”
La voix de son frère est ferme mais Amaury réalise que Tristan ne le regarde pas vraiment ; il fixe un point au-dessus de sa tête.
Il est saisi par l’impulsion de se lever de sa chaise pour le frapper, pour le secouer, pour le serrer dans ses bras. Il voudrait hurler “qui es-tu ?” et le questionner sur son armure, sur son épée, sur l’emblème de l’Aube d’Argent qu’il vient juste de remarquer. Il n’en fait rien. Il accepte, saisissant que cette conversation — quel que soit le rôle qu'il y tienne — constituera son seul souvenir de son frère pour la prochaine décennie.
Aussitôt, l’homme en armure semble sur le départ.
Sur le seuil, il s’arrête brièvement. Sans se retourner, Tristan ajoute d’un ton différent, presque rêveur :
— “Je savais que tu serais désigné pour me remplacer. Je vois que tu t’en sors très bien.”
Et le fantôme effilé disparaît.
***
La pierre tombale est sobre, disposée dans une allée près du lac où le soleil rayonne directement :
Violette Minbert
10 ?? — 16
Elle a péri dans l’incendie d’une demeure qu’elle rêvait d’habiter.
Aujourd’hui, enfin libre.
Tristan referme le trou, de la taille d’un cercueil d’enfant, dans lequel gît seulement une gerbe de fleurs mauves.
Tristan.- Citoyen
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
La Chope Sucrée
Annonce garder ses portes fermées exceptionnellement ce vendredi 17 au soir !
L'équipe vous accueillera à nouveau lundi 20 dans la bonne humeur !
A très vite !
L'équipe de la Chope Sucrée
Doubhée Beckris- Citoyen
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
A Hurlevent, en Norfendre, et plus globalement dans les villes de l'Alliance susceptibles d'héberger des commerçants, artisans, artistes...une nouvelle affiche sera placardée afin d'informer à nouveau sur la tenue de la 1ère Foire de Vordrassil, le 1er jour du mois à venir !
Suite aux articles de Rislon, les places commençant à devenir plus rares, un grand nombre de commerçants auront reçu une invitation en bonne et dû forme, à eux ensuite de revenir vers l'organisation pour bénéficier d'un stand à cet événement promettant déjà d'être un beau succès pour la paix en Norfendre, et le commerce.
Suite aux articles de Rislon, les places commençant à devenir plus rares, un grand nombre de commerçants auront reçu une invitation en bonne et dû forme, à eux ensuite de revenir vers l'organisation pour bénéficier d'un stand à cet événement promettant déjà d'être un beau succès pour la paix en Norfendre, et le commerce.
Guenfeld Lester- Citoyen
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
Partout des affiches fleurissent pour annoncer la soirée événement de la Planque en l'honneur du mariage de la Comtesse Oberheim et du Marquis Finney ! Ne manquez pas le concert exclusif de Sonoa Blox spécialement créé pour l'occasion et venez profiter de cette soirée exceptionnelle ouverte à tous et gratuite !
Elana Milloin- Citoyen
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Mei-Lin- Citoyen
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
A l'heure de l'année ou les journées se font plus chaudes et plus longues, alors que Hurlevent est le théâtre de débats un poil trop gentillets entre candidats aux hautes sphères administratives du royaume et qu'il faut courir jusqu'à Shattrath pour remuer ses hanches en écoutant des balades incompréhensibles, un autre phénomène pu être miré dans l'après-midi du vingt-quatrième jour du sixième mois de l'an en cours. En effet, Hurlevent, capitale aux toits colorés montra une exode assez considérable de sans abris et d'autres trainards. Les cloches quittant la Vieille Ville à la hâte, en se tenant les hanches ou le nez. Ensanglantés mais jamais trop lourdement atteints. La lie fuyant un boulevard quasiment au centre du quartier et joignable par les diverses ruelles, étroites et habituellement crasseuses, de la ville.
Les citadins de la ville aux innombrables réfugiés et autres âmes rendues malheureuses par les guerres, auront pu voir les traînes-savates sanguinolents se terrer partout ailleurs. Dans d'autres avenues et d'autres quartiers, avant que le calme ne reprenne et que la journée avance tranquillement. Voilà qui ne laisse pas de marbre, quand on sait que la majorité bruyante de la populace, n'a à se plaindre ni de carences ni de la crasse.
Les citadins de la ville aux innombrables réfugiés et autres âmes rendues malheureuses par les guerres, auront pu voir les traînes-savates sanguinolents se terrer partout ailleurs. Dans d'autres avenues et d'autres quartiers, avant que le calme ne reprenne et que la journée avance tranquillement. Voilà qui ne laisse pas de marbre, quand on sait que la majorité bruyante de la populace, n'a à se plaindre ni de carences ni de la crasse.
Gustavo Andoris- Citoyen
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Amalu Al'Azif- Citoyen
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
C'est sur les marches du donjon, qu'un curieux ballet se met en œuvre. Document, mobilier, fonctionnaire, toute l'organisation administrative se met en marche, dans une mécanique bien huilée. Face à ces fonctionnaires qu'on peut qualifier d'un brin prout prout, un vieillard aigri sur une canne de marche semble superviser la chose, maugréant à qui veut bien l'entendre que l'ensemble des fonctionnaires n'arriveront à rien avec de tels "balais dans le cul" comme il se plait à dire.
Toujours est il que quelque chose se trame au donjon, le Chancelier qui pourtant ne s'y rend presque jamais, malgré sa chambre de fonction qu'il a toujours su refuser. Sans doute les préparatifs pour le débat des élections à la Chancellerie.
Toujours est il que quelque chose se trame au donjon, le Chancelier qui pourtant ne s'y rend presque jamais, malgré sa chambre de fonction qu'il a toujours su refuser. Sans doute les préparatifs pour le débat des élections à la Chancellerie.
- HRP:
- Rendez vous ce soir à 21h15 au donjon, ouvert seulement aux grands électeurs ou leur procuration. Si vous n'avez pas encore fait valider vos questions, envoyez moi tout dans la journée et selon les modalités émises précédemment dans les annonces de la Chancellerie.
Jonathan Walter- Citoyen
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
La Chope Sucrée
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Doubhée Beckris- Citoyen
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
Depuis voilà un mois, de vagues rumeurs tournent sur la prochaine édition du magazine People of Azeroth. Une édition "très" spéciale.
Récemment, l'ombre masqué du Docteur Kaliros aura pu être aperçu au Quartier des Mages, se dirigeant vers l'Agneau Assassiné d'une marche rapide qui s'accompagne du froissement de sa robe imperméable.
Les démonistes et autres mages noirs de la ville fréquentant le lieu auront pu entendre la récente rumeurs d'une étrange et complexe invocation ayant échoué.
Mais que peu bien manigancer le Docteur Kaliros ? Quoi qu'il en soit... Il semble que ce soit un échec.
"J'ai peut-être visé... un peu trop haut."
Docteur Kaliros- Citoyen
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Doubhée Beckris- Citoyen
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Elana Milloin- Citoyen
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
Un bien étrange vandalisme aura pu être constaté par les plus matinaux de la Ville Blanche. Une personne semble avoir profité de la nuit pour grimper en haut de la flèche principale de la Cathédrale de la Lumière et y installer tant bien que mal un grand drapeau des plus étranges.
L'installation à la solidité des plus douteuses n'aura tenu qu'une petite heure avant que la clarté du jour permette aux patrouilles aériennes de retirer la "décoration" et de s'assurer que le monument n'a pas été endommagé.
Certains badauds un peu trop matinaux parleront vaguement d'une silhouette encapuchonnée entrain de s'éloigner en courant de l'arrière du bâtiment, mais rien de plus.
L'installation à la solidité des plus douteuses n'aura tenu qu'une petite heure avant que la clarté du jour permette aux patrouilles aériennes de retirer la "décoration" et de s'assurer que le monument n'a pas été endommagé.
Certains badauds un peu trop matinaux parleront vaguement d'une silhouette encapuchonnée entrain de s'éloigner en courant de l'arrière du bâtiment, mais rien de plus.
Cobiella Aluvest- Citoyen
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
RAGOTS ET PAPOTAGES
Dans les rues on raconte que deux enfants ont failli se noyer au lac des faubourgs de Hurlevent.
Une des enfants aurait failli mourir.
Elles disent que ce sont des gens d'une taverne qui auraient fait le coup.
D'autres que c'est en fait un monstre dans le lac avec des tentacules qui les aurait attrapé, ou un sacrifice orchestré par une sorcière.
Les rumeurs vous savez...
Lionfire- Citoyen
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Feuille de personnage
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Re: Rumeurs de la ville et ses alentours.
Quelques affiches apparaissent en ville, accompagnées d'un texte écrit à la main.
La Maison Impériale recrute des commerciaux et des commerciales, chargées de rencontrer les tavernes, les auberges, les brasseries, les gargotes, les troquets et les bordels et d'y présenter son catalogue de boissons et denrées pandarènes. Salaire fixe et commissions nombreuses, Contrat à Durée Indéterminée.
Mei-Lin- Citoyen
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Doubhée Beckris- Citoyen
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